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?t j p :n 1-Oj?À NOTE SUR UN MANUSCRIT OR LA BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE DE DIJON d&gné Tuigairemeot sous le nom ùt BRÉVIAIRE DE S. BERNARD Par Pa. GUIGNARD Membre de la Société de 'Soule nationale des Chattes, Archiviste du département de L'Aube. 1 n KIIIM BOUQUOT, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE NOTRE-DÂMB. 1850. - - - Document II II 1111111111111111111111 111 0000005548569_

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NOTESUR UN MANUSCRIT

OR LA

BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE DE DIJON

d&gné Tuigairemeot sous le nom

ùt

BRÉVIAIRE DE S. BERNARD

Par Pa. GUIGNARD

Membre de la Société de 'Soule nationale des Chattes,Archiviste du département de L'Aube.

1

n

KIIIM

BOUQUOT, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE NOTRE-DÂMB.

1850.

-- - Document

II II 1111111111111111111111 1110000005548569_

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NOTESUR

UN MANUSCRIT

DE LA BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE DE BUON,

ogs,owé VVWSIRE19NT SOCS LR MÔM

de

BRÉVIAIRE DE S. BERNARD.

Parmi les manuscrits de la bibliothèque publiquede Dijon, il en est un que sa petitesse et sa formesingulière rendent fort remarquable, et qui, cepen-dant, serait probablement très-peu remarqué desétrangers et des visiteurs, si l'opinion vulgaire quien fait le bréviaireS de S. Bernard, ne lui avait donnéune sorte de célébrité.

Les recherches que j'ai entreprises sur Joui cequi nous reste, soit du corps de S. Bernard, soit:des

LI OTH t Q UE)

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objets qùi ont appartenu à ce grand saint (4), m'ontamené, il y a quelque temps déjà, à examiner ceprétendu bréviaire. Je pense être agréable à mescompatriotes en publiant brièvement le résultat demes investigations. La critique historique n'a jamaiscessé d'avoir d'illustres amis à Dijon; je ne crainsdonc pas qu'on m'y sache mauvais gré de l'avoirappliquée à l'étude d'un monument, qui n'en resterapas moins une vraie curiosité paléographique.

Je ne crois pas que le manuscrit dont je m'oc-cupe ait été regardé de bien près par des personnesquelque peu versées dans la connaissance des an-ciennes écritures : il leur eût paru si évident, à pre-mièré vue, qu'il était postérieur de plusieurs sièclesà S. Bernard, que depuis longtemps on se seraitabstenu de le qualifier d'une manière inexacte.

Mais.si on avait eu la patience de l'étudier en dé-tail, on se serait aperçu bientôt que c'était un livreliturgique à l'usage de l'Ordre de Cîteaux puis au43e feuillet, après le Y du Il e nocturne des matinesdu Samedi-Saint - Caro mea requiescet in spe, etc.,on aurait lu ce qui suit, écrit à l'encre rouge, de lamême main quece qui précède, et on aurait pos-sédé tous les éclaircissements désirables sur la natureet'l'origine de ce curieux petit volume « Explicit• libellus breviarii de tempore de nocturna lande• Creatoris ynei ihesu XÏ'ti, qéem sic ideo scripsi, ne• f'uretur mihi more alterius breviarii nec ille, oie,

(1) Mémoire sur les reliques de S. Bernard et de S. Ma-lachie. - 1846.

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-5--' egre ferai quia in taniarn bresitatem cômpilavi,• quia.carui exemplàri prolixiore; et benedictus sit• ille in eternum qui iniciandi dedit presumpcionem,• et terminandi contulit facultatem anno Domini• niillesimo quadringentesimo nonagesimo octavo.»

Cette date est écrite à l'encre noire, ainsi que letitre que je vais copier, et qui reprend à la ligne;(('Absolucio a pena et a culpa in articulo mortis con-') cessa a providencia divina Domini Sixti, Pape IV',• fratribus Ordinis Cysterciensis tempore Reveren-• dissimi Patris Abbatis Hymberti Cystercii, etc. »,

La formule de l'absolution occupe quinze lignes.On a effacé trois lignes écrites l'encrerouge pourtracer en noir le millésime et l'absolutio apena, etc.,dont l'écriture présente quelques différences avec lescaractères qui précèdent.

Il suit de la note que je viens de transcrire1° Qu'on a ici un cahier (libellus). du bréviaire

Cistercien, contenant pour le proprè du temps (bre-viarii de tempore), l'office de h) nuit (de nocturnaMade);

20 Que le religieux, auquel il appartenait, Pavaitécrit sous un très-petit format (ideo scnn9, afinqu'étant tout-à-fait portatif, il devint plus difficilede le voler; voulant ainsi lui faire éviter le sort d'unautre bréviaire, que sa grosseur l'obligeait probable-ment de laisser au choeur, où on le lui aurait dérobé;

30 Que ce même religieux prie N. S. 1.-C. de luipardonner son oeuvre si écourtée, parce qu'il man-quait d'un exemplaire plus étendu. Evidemmeût ilfait ici allusion à la brièveté de son livre, qti necontient que l'office de la nuit, et encore seulementpendant le propre du, tcmps;. il. nepeut entendre ces.

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mots in tantam brevitatem compilvi, .- dès nom-breuses abréviations qui hérissent son texte car il'lui était facile de rétablir les mots abrégés dansl'exemplaire qu'il avait sous les yeux;

4° Enfin, que la copie de ce cahier a été terminéel'an de N. S. mil quatre cent quatrevingt.dix-huit.

Voulant probablement plus tard remplir l'espace'demeuré libre sur le 13e feuillt, après la note à l'en-cre rouge, par la transcription de l'absolution in arti-auto ,horUs, accordée aux Cisterciens par lé pape Sixte1V (1) du. temps' d'H.ymbert Révérendissimc abbéde Cîteaux (2),. notre religieux, afin de gagner laplace nécessaire, aura effacé les trois dernières lignes.de la note; puis il aura récrit à l'encre noire le millé-sime, en ajoutant l'absolutio u pena, par laquelle setermine l'office de la nuit, depuis l'Avent jusqu'àPâques exclusivement.

Je passe maintenant à la description du manus-crit.

Il se compose de 36 feuillets de parchemin de 135millimètres environ de largeur,. sur 155 environ dehauteur (pl. B, fig.. 1), terminés, aux points I et Kpar une languette haute de 80 millimètres (pl. À,fig.. I et 2). Ces languettes, , placées l'une contrel'autre, sont maintenues par une sorte de pince enfer deux branches, se terminant en M (pl. A, fig. 2)5en anneau de forme allongée. Les deux branchess'évasent à partir de M, jusqu'en I et K (pl. A, fig. 1),

• (1) Mort le 13 août 'I484• (2) Mort le 24 011 Le 26 mars 1476.

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-7--.où elles atteignent une largeur & 45 millûnèttes.Trois clous en fer, rivés de chaque côté, maintien-nent solidement les branches de la pincé et leslanguette (M. A'5 fig. 4)...... l-

En supposant le manuscrit suspendu par l'anneauqui termine la pince'-et ]bs feuilleis . pÏiés, là-flj. 1(pi. A) le représente vu de côté; êtla fig. 2(mêmepi.) le fait voir Par le miued..]

Mais si on veut le lire, on doit le r€tôuk1xirdi.bord, dé manière à tenir ht pince êntre les doigts(pi .. A, fig. 8), puis on déplie et on replie successi-vehient chaque feuillet. Il est impossibii de saisirle mécanisme de cette opération sàns avoir la pl. Bsous les yeux.,. . .

10 Fig. 4. Le feuillet est déplié entiéréiùent; ilest couvert d'écriture sur Ioute'sa surfaèe; les lèttresE, F, G, FI, I, K, indiquent les ligneh4esplis'.,

2° Fig. 2. Le feuillet est plié $u1 lui-même auxpoints d'intersection G, H. Le poi.nt A est ram&ésur C, le- point B sur le point MD, E sûr I, '€t Fr .K.On lit alors sur la moitié du V° du feûillet; ceV0 est encore couvert d'écriture sur touté saface.

3° Fig. 3. En'laissant lé point B sur le point 9,F sur K, et E sur 1, on ramène A C sur K, t •orecouvre ainsi une portion de I'écritur par. le tiersdu V° du feuillet. Ce tiers reste toujours en blanc;afin de servir comme de couverture au.,fuiUetplié(pi. A,fig 4).

Igo Fig. li. Si on laisse A sur C, E sur I etsi,onramène D B sur I, on lit sur le tiers du V 0 du feuillêt;ce tiers est couvert d'écriture sur, toute sa,surfac..,

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- 8 -Les ao: feuillets , se lisent ainsi que je vais l'indi-

quer1° PI. B, fig. A,.— Fig. 2,p.—Fig..1,7..Feuillets I à 18. inclusivement, 23 à 36 inclusive-

ment.-20 Pl. B,fig.I,7. —Fig. 2,p..-- Fig. A,Œ..Feuillets&A à 22 inclusivement.Les feuillets, 7, 40, 41. et 34 sont tous les quatre

pliés de la même façon.Il faudrait compter 37 feuillets, au lieu de 36,.

parce que le premier a été arraché ainsi,. celui queje compte le premier n'est réellement que le deu-xième. Ce feuillet devait commencer par les matines.du 4cr dimanche de l'Avent. Le feuillet suivant, au-jourd'hui le premier, fort salé à l'extérieur, et dontl'écriture est d'abord presque entièrement effacée,commence par la xu° leçon ou par l'évangile desmatines du 20 dimanche de l'Avent.

On lit sur le Vo ces mots d'une écriture moderneet mal conservée BItEVIEBE DE S. BERNARD.

Les treize premiers feuillets contiennent l'officede là nuit pour le propre du temps,, depuis l'Avstjusqu'à Pâques.

Le 14° feuillet s'ouvre par l'indication des psaumesdu lee nocturne des matines de Pâques, et le 36 e setermine par là collecte du 25° dimanche après laPentecôte.

L'écriture présente dans le cours du manuscritquelques variations et quelques différences; mais jene les juge pas assez in1portntes pour en- tenircompte.

Les rubriques sont écrites à l'encre rouge. Jus,qu'au 136 feuillet inclusivement, les majuscules mi- -

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-9—hales, tracéS à- l'encre noire, sont ornées d'un pointrouge quelques-unes, mais en très-petit nombre,sont faites au minium. Du feuillet 4h ai feuillet 22,,les majuscules initiales, presque sans exception,sont écrites à l'encre rouge après le feuillet 22,1elles deviennent beaucoup plus rates, et elles sontremplacées par des majuscules initiales -à l'encranoire, sur lesquelles les points rouges reparaissent.

J'ajoute, pour terminer tout ce qui a rapport àla description de ce manuscrit, qu'au feuillet 21on trouve l'office de la nuit pour la fête du S. Sa-crement : IN FESTO coaonis Dop.urqi NOSTRI JuEsuXPTI. — Cette seule indication suffisait, si on l'eûtexaminé avec soin, pour faire rejeter toute idée dereculer son âge jusqu'au xiie siècle.-

J'ai dit, en commençant cette note, que si ce pe-tit monument devait perdre la considération qu'ilobtient sous le titre usurpé de bréviaire de S. Ber--nard, il n'en demeurerait pas moins une curiositépaléographique.

En effet, cc manuscrit nous représente fidèlementces bréviaires portatifs qui accompagnaient les clercsréguliers et séculiers dans leurs pérégrinations loin-taines, et dont Mabillon parle dans son traité de laLiturgie Gallicane (1). Ce docte religieux en avaitvu deux dans le trésor de Giteaux, et il en transcritla fidèle description donnéè par le P. Joseph Meg-

(t) De Liturgia Gallicana. Lut. Par. MDCLXXXY. De cursuGallicane. P. 433 — 434. - -

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- 40 -linger, dans son ITEIt CIsnItclENsE (1). On ne petitmanquer de la lire avec intérêt, à causedu rapportintime qu'elle a avec ce qui précède.

« Libelli trium digitorum latitudijiem non exce-dunt, plus tamèn ldngitudinis habent. Dum clan-

• 505 as,picis, parvi apparent : ai aperti 'triplo ma-• jores evaclunt, fouis, quœ ex membrana mdi cons-il tant, ter complicatis, deorsum, et ambobus ]aie-'» ribus. Neque in utraque parle litteris implenturn paginœ, sed.interiùs tantum ita ut licet folium an folio séjungas, nisi plica explicentur, nuike littera3n prostent; quœ quideni minutissima, paùcis syllabis

• n iotas periodos brevissimo conipenclio absolvunt.n Noua compage seu tegumenco vinciuntur sed

uno in latere filum colligat folia, ne diffuant : acn deinde saceuluscx corio libellos recipit. n

D. Martenne et D. Durand en parlent avec moinsde détail dans leur Voyage . Littéraire (Tom. 4. Paris,1717, p. 222). Ils se trouvaient à Cîteaux en 1740.e Nous vîmes aussi, disent-ils, dans le trésor les an-» ciens bréviaires des religieux de Cîteaux, écritsn d'un caractère fort menu dans des petits , cahiers» amovibles, que l'on liroit aisément pour donner»' aux voyageurs. n

(1) Joseph' Meglinger, profés de l'Abbaye de Maristelle, 0.C., dans le diocèse de Constance, alla à Citeaux en 1667, pourassister au Chapitre général. Il a fait iniprirner la relation deson voyage. Mabillon, qui le vit lors (le 505 voyages en Aile-magne, lui donne (le grandeslouanges. Cf. Biblioth. générale(les écrivains dc.l'O. dé S. Benoît.' Bouillon, V177-4778..Tom. li, P . 238. .-

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- 41 -Je serais bien tenté de croire que le P. Me-linger,

dans son voyage à Cîteaux, en 1667, y a vu le pré-tendu bréviaire de S. Bernard, que j'ai décrit plus.longuement que lui, mais certainement avec moinsde netteté et de bonheur d'expression.

Cependant, à moins que la pince en fer n'ait étéajoutée plus tard, afin de relier les feuillets, en main-tenant solidement les languettes de parchemin, il estbien évident que Mabillon et le P. Meglingèr ont vudeux manuscrits différents du nôtre, puisque lesdeux manuscrits qu'ils ont examinés avaient leursfeuillets attachés par un simple fil. D. 'Martenne etD. Durand semblent aussi indiquer pat cette expres-sion cahiers amovibles que le prétendu bréviaire deS. Bernard n"aurait pas passé sous leurs yeux.

Il est vrai que ces petits monuments, remarquéspar quatre savants hommes, ont pu acquérir dèslors: une assez grande valeur aux yeux des moinesde Cîteaux, pour qu'ils aient substitué, au simple filqui reliait assez mal les feuilles de parchemin, l'ar-mure en fer qui en assurait désormais la conserva-lion parfaite.

Ce ne sont ici que de pures conjectures; et il im-porte peu au fond que le P. Meglinger, que Mabillonou que ses doctes confrères aient vu le manuscritdont je m'occupe. Je tiens seulement à constater,en terminant F Que sa forme n'était pas inusitée,h Cîteaux, et que notre religieux de 4A98, songeantà se faire un bréviaire portatif et à l'abri des vo-leurs , trouva facilement à Cîteaux, le modèle leplus propre à remplir ses intentions;

20 Que les petits bréviaires portatifs conservésdans le trésor de Cîteaux, vus d'abord en 1667 par

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- 42 -le P. Meglinger, en 4682 par Mabillon (t), et cri4740 par B. Martenne et D. Durand., n'étaient pasconsidérés comme ayant appartenu à quelque per-sonnage célèbre. Si L'un d'eux., par exemple.eût étédésigné alors comme ayant été le bréviaire deSaint Bernard, le P. Meglinger, Mabillon, D. Mai'-tenue et D. Durand n'eussent pas. manqué d'en direquelque chose.

En 1667, en 4682 et en 1740, Cîteaux ne possé-dait donc pas le bréviaire de S. Beinard.

Mais comment un manuscrit de la bibliothèque deDijon, venu très-certainement de celle de Cîteaux,porte-t-il aujourd'hui cette qualification? C'est ce queje nepuis expliquer.

Passa-t-il, avec cette désignation, de Cîteaux àDijon?- Je crois pouvoir avec certitude répondre - négati-

vement.Si, en 1667, en 4682 et en 1740 on ne croyait

pas posséder à Cîteaux le bréviaire de S. Bernard,.je ne vois pas qu'on ait pu s'y figurer le contraireplus tard. Aussi, le catalogue des manuscrits del'Abbaye, rédigé très-probablement au moment de

(1) Mabillon visita Cîteaux pour la seconde fois en 168;avec D. Germain (cf. oeuvres pos(h. de Mabillon. Par. 1724,tom. Il. D. J. - MABILL0NII itinerarium Burgundicum anniMDCLXXXII, p. 12). En 1685 il publia le traité de LITUIIGIA-.GALLICANA, où il parle des deux mss. du trésor de Citeauxt 14 generis duos pro itinera-niibus codices in sacrario Cis--

tercieksi aliquando vidinsus, quos hoc modo descri bit - J. Ne-» glingerus in Ilinore sue Cistcrcicn.si, etc. D

Page 17: ?t jp:n 1-Oj?À NOTE - La Chancellerie des Universités de

- -'sa suppression, et conservé à la bibliothèque deDijon, ne fait aucune mention de ce prétendu bré-viaire.

Quelle main très-moderne a tracé ces mots sur leyo du premier feuillet : Breticre de S. Bernard?- Sur quelles données s'appuyait-on pour décorerd'une telle inscription un manuscrit du xvosiècle?_L'a-t-on fait par ignorance ou par mauvaise foi? -Ce sont là toutes choses que j'ignore, et qu'il meparaît peu utile de chercher h connaître? Il me suffitd'avoir démontré, par des faits péremptoires, quecette qualification ne soutient pas un instant l'exa-men (4).

(I) Je ne peux terminer cette note sans citer un passagecurieux extrait d'une Histoire Générale manuscrite de l'Ordrede Cîteaux, composée au commencement du xviii' siècle, etdont Mr l'archevêque de fleims a bisé voulu me communiquerles fragments: On y lit, p. 49, que, quand S. Robert quittaCiteaux poui' retourner à Molmes, il laissa, • à ses chers en-

fants de Citeaux, pour gage de son amour paternel, tous ses• meubles, qui consistoient en un petit diurnal d'une structure• fort singuliére, et une tasse dont il se servait au réfectoire,• quoiqu'elle ne fùt que de bois. L'un et l'autre se garde en-s core fort précieusement dans le trésor de Citeaux. • Puis,dans une note, on litCette tasse est ronde, et contient en-• viron demi-setier; elle n'a point d'anses, mais un petit pied• rond qui la so(itient par dessous, dans lequel sont gravez en• bosse ces mots en lettres gothiques F. Roasavus. Le bois• est fort poli, de couleur brune, et m'a paru être de châtai-• gner; pour ce qui est du diurnal. à moins que de le voir;• il est impossible de faire comprendre ce que c'est il est• écrit à la main, d'un caractère si menu, qu'il échape -quasi à

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• a La vée; sa grandeur n'est pas différente des nôtres, et il gvite attache pour le pendre à la ceinlure. 'Voici encore, dans le trésor de Cîteaux, un diurnal qui-res-

semble singulièrement au prétendu bréviaire de S. Bernard,si mènie ce n'est pas lui, car les derniers mots du passage queje viens de transcrire permettent péu d'en douter . Je répé-terai ici ce que j'ai dit plus haut. Si Mabillon, si le P. Meglin-

•ger, si P. Martenne et D. Durand eussent pensé que ces petitsmanuscrits liturgiques avaient appartenu, soit à S. Remord,soit àS. Robert, ils en auraient certainement fait part au pu-Hic. Mabillon vénérait trop' ces anciens pères de l'Ordre deCîteaux, pour ne pas exprimer hautement la joie qu'il auraitéprouvée â toucher de si précieuses reliques. Le silence gardésur ce point important par quatre religieux aussi pieux quesavants, qui visitèrent à diversés époques le trésor de Cîteaux,inc donne le droit d'affirmer en bonne critique que ce trésorne coneryait ni le bréviaire de S. Bernard ni celui de S.Robert.

* Comme l'auteur avait vu -te ans, auquel il donne le nom de.diurnal, il est impossible de supposer qu'il ait voulu parler ici duPsautier apporté par S. Robert à Citeaux, et que le trésor de l'Abbayeconservait avec soin. La note placée en tôle de ce Psautier, rapportéepar D. Martenne, dans le Voyage liitéraire (tom. 1, p. 221), étaittrop claire pourue l'auteur, qui avait examiné le ois. pût commet-

:tre, en le désignant, la .môindre méprise.

KM!'. ROCQUOT, - novEs.

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