T. S. Eliot Four Quartets - Quatre Quatuors

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Trad. de l'anglais par Pierre Leyris/Translated from english to french by Pierre Leyris

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  • 7/16/2019 T. S. Eliot Four Quartets - Quatre Quatuors

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    T. S. ELIOT

    Quatre Quatuorstexte anglais traduit parPIEIUU LEYIUSNotes Je foltn HaywarJ

    LE DON DES LANGUES

    DITIONS DU SEUIL'-7 rue Jacob, Paris-VI

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    {?uatre {?uatuors

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    UVRES DE T. S. ELIOTaux mmes ditions

    PoMEs 191o-r9;otraduit et prsent par Pierre LeyrisEssAIS CHOISIS

    traduit et prsent par Henri FluchreMEURTRE DANS LA CATHDRALE

    traduit et prsent par Henri FluchreA paratre:

    LA RUNION DE F A ~ I L L ELA COCKTAIL PARTY

    traduits par Henri Fluchre

    T. S. ELIOT

    Quatre Quatuorstexte anglais traduit parPIEIUU LEYIUSNotes Je foltn HaywarJ

    ~E DON D l l S I . A K ~ U f SDITIONS DU SEUIL

    '-7 rue Jacob, Paris-VI

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    Il a .t tir de cet ouvrage.2.05 exemplaires sur vlin blanc des Papeteries de Lana,numrots de I . z o ~ , dont 5 hors commerce.

    La version originale de cette uvre a paru Londresaux ditions Faber and Faber, sous le titreFouR QUARTETS

    -roli 6you 1l'6no; Euvoli ~ w o u a t Y o[ 1too{rb; 11l[y EXOY'tE. poYY)tY . I. p. 77 Fr. 2.

    0 8 0 ~ xci-rw p.{o: X ! X ~ Wu'tl).I. p. 89. Fr. 6o.Diels: Die Fragmente der Vorsokratiker(Herakleitos).

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    BURNT NORTON BURNT NORTON

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    1

    Time present and lime pastAre both perhaps present in lime future,And lime future contained in lime past.If ali lime is eternally presentAli time is unredeemable.What might have been is an abstractionRemaining a perpetua/ possibilityOn/y in a world of speculation.What might have been and what has beenPoint to one end, which is a/ways present.Footfalls echo in the men101yDown the passage which we did not lakeTowards the door we never openedlnto the rose-garden. My words echoThus, iny our mind. But to what purpose

    10

    I

    Le temps prsent et le temps passSont tous deux prsents peut-tre dans le temps futurEt le temps futur contenu dans le temps pass.Si tout temps est prsent pendant l'ternitTout temps est irrmissible.Ce qui aurait pu tre est une abstractionQui ne demeure un perptuel possibleQue dans un monde de spculation.Ce qui aurait pu tre et ce qui a t

    10 Tendent vers une seule fin qui est toujours prsente.Des pas rsonnent en cho dans la mmoireLe long du corridor que nous n'avons pas prislVers la porte que nous n'avons jamais ouverteSur le jardin de roses. Mes paroles font cho1' Ainsi, dans votre esprit. Mais quelle fin

    1. Prire de se reporter aux notes page 1 2.9.II

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    Disturbing the dust on a bowl of rose-/cavesI do not know. Other echoesInhabit the garden. Shall we follow?Quick, said the bird, ftnd them, ftnd them,Round the corner. Through the ftrst gate,Into our ftrst world, sha/1 we followThe deception of the thrush? Into our ftrst world.There they were, dignified, invisible,Moving without pressure, over the dead leaves,In the autumn beat, through the vibrant air,And the bird ca/led, in response toThe unheard music hidden in the shrubbery,And the unseen eyebeam crossed, for the rosesHad the look of lowers that are looked at.There they were as our guests, accepted and accepting.So we moved, and they, in a formai pattern,Along the empty ailey, into the box circle,To look down into the drained pool.Dry the pool, dry concrete, brown edged,And the pool was ft/led with water out of sunlight,And the lotos rose, quiet/y, quiet/y,The surface glittered out of heart of ight,And they were behind us, reflected in the pool.

    12.

    Troublent-elles la poussire d'une coupe de rosesQu'en sais-je?

    D'autres choszo Habitent le jardin. Les suivrons-nous?Vite, dit l'oiseau, vite, trouve-les, trouve-les

    Au dtour de l'alle. Par la premire grille,Au dedans de notre premier monde, allons-noussuivreLe leurre de la grive? Dans notre premier monde.

    2 5 Ils taient l, dignes et invisibles,Se mouvant sans peser parmi les feuilles mortes,Dans la chaleur d'automne, travers l'air vibrant,Et l'oiseau d'appeler, en rponseA la musique inentendue dissimule dans le bosquet,

    30 Et le regard inaperu franchit l'espace, car les rosesAvaient l'air de fleurs regardes.Ils taien t l, nos htes, accepts, acceptants.Et nous procdmes avec eux en crmonieuseordonnance,Le long de l'alle vide et dans le rond de buis,'5 Pour plonger nos regards dans le bassin tari.Sec le bassin, du ciment sec bord de brun,Et le bassin fut empli d'eau par le soleil,Et les lotus montrent doucement, doucement,La surface scintilla au cur de la lumire,40 Et ils taient derrire nous, se refltant dans le bassin.Puis un nuage passa, et le bassin fut vide.

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    Then a cloud passed, and the pool was empty.Go, said the bird,for the /caves were full of children,Hidden excited!J, containing laughter.Go, go, go, said the bird: human kindCannot bear very much reality.Time past and time futureWhat might have been and what bas beenPoint to one end, which is a/ways present.

    14

    45

    Va, elit l'oiseau - les feuilles taient pleinesd'enfantsFbrilement cachs, qui rprimaient leurs rires.Va, va, va, elit l'oiseau: le genre humainNe peut pas supporter trop de ralit.Le temps pass, le temps futur,Ce qui aurait pu tre et ce qui a tTendent vers une seule fin, qui est toujours prsente.

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    I I

    Garlic and sapphires in the mudClot the bedded axle-tree.The thrilling wire in the bloodSings below inveterate scarsAppeasing longforgotten wars.The dance along the arteryThe circulation of the lymphAre jigured in the drift of starsAscend to summer in the trecWe move above the moving treeeIn light upon the ftgured leafAnd hear upon the sodden .ftoorBelow} the boarhound and the boarPursue their pattern as beforeBut reconciled among the stars.

    16

    I I

    Ail et saphir parmi la boue5o Bloquent le moyeu enlis.Le fil qui vibre dans le sangChante au-dessous des cicatricesInvtres en apaisantD'anciennes guerres oublies.La danse le long de l'artre

    55 La circulation de la lympheSont figures parmi les astresS'lvent vers l't dans l'arbreAu fate de l'arbre mouvantNous nous meuvons dans la lumireParmi les feuilles images

    6o Entendant sur le sol trempSanglier et vautre poursuivreLeur motif ainsi que devantMais rconcilis dans les astres.

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    A t the still point of the turning world. Neither flesh norfleshless ,-Neither front nor towards ,- at the still point, there thedance is,But neither arrest nor movement. And do not cali it jixity,Where past and future are gathered. Neither movementfrom nor towards,Neither ascent nor decline. Except for the point, the stil/point,There would be no dance, and there is on/y the dance.I can onfy say, there we have been: but I ca1mot say where.And I cannat say, how long,for that is to place it in lime.The inner freedom from the practical desire,The releasefrom action and suffering, releasefrom the innerAnd the outer compulsion,yet surroundedBy a grace of sense, a white light sti/1 and moving,Erhebung without motion, concentrationWithout elimination, botb a new worldAnd the old made explicit, understoodIn the completion of its partial ecstasy,The resoltttion of its partial horror.Yet the enchainment ofpast and future

    18

    Au point-repos du monde qui tourne. Ni chair niprivation de chair;65 Ni venant de, ni allant vers; au point-repos, l est ladanse;

    Mais ni arrt ni mouvement. Ne l'appelez pas fixit,Pass et futur s'y marient. Non pas mouvement deou vers,Non pas ascension ni dclin. N'tait le point, lepoint-repos,Il n'y aurait nullement danse, alors qu'il n'y a rien

    que danse,70 Je ne puis que dire: nous avons t l, mais o, jene saurais le dire.

    Et je ne saurais dire pour combien de temps : ceserait situer la chose dans la dure.La libert intrieure l'gard du dsir pratique,La dlivrance de l'agir ct du souffrir, la dlivrancede la contrainteIntrieure et extrieure, encore qu'environnes75 D'une grce du sentir, d'une lumire blanche enrepos et mouvante,Erhebung sans mouvement, concentrationSans limination, la fois nouv eau monde

    Et l'ancien rendu explicite, apprhendDans l'accomplissement de sa partielle extase,80 La rsolution de sa partielle horreur.Pourtant l'enchanement du pass et de l'avenir

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    Woven in the weakness of the changing bot/yProtects mankindfrom heaven and damnationWhich flesh cannat endure. Time past and lime futureAllow but a little consciousness.To be conscious is not to be intimeBut on!J intime can the moment in the rose-garden,The moment in the arbour where the rain beat,The moment in the draughty church at smokefa/1Be remembered; involved with past and future.On!J through time time is conquered.

    2.0

    Tisss dans la faiblesse du corps changeantProtge l'homme du ciel et de la damnationQue la chair ne peut supporter.Le temps pass letemps futurNe permettent gure de conscience.tre conscient c'est n'tre pas dans la dureMais dans la dure seule le moment au jardin desroses,Le moment sous la tonnelle o la pluie battait,Le moment dans l'glise venteuse l'heure o lafume retombePeuvent tre remmors; enchevtrs dans le pass

    et le futur.Et c'est dans le temps seul que le temps est conquis.

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    Here is a place of disaf!ectionTime before and lime afterIn a dim light: neither dqylightInvestingfornt with lucid stillnessTurning shadow into transient beautyWith slow rotation suggesting permanenceNor darkness to purify the sou/Emptying the sensual witb deprivationCleansing affection from the temporal.Neither plenitude nor vacanry. On!J a ftickerOver the strained time-ridden facesDistracted from distraction 1?J distractionFi/led with fancies and empty of meaningTumid apathy with no concentrationMen and bits ofpaper1 whirled I?J the cold windThal blows bejore and after time1Wind in and out of unwholeson;e lungs

    22

    rn

    C'est ici un lieu de dsaffectionLe temps d'avant et le temps d'aprs

    95 Dans une lumire confuse: ni la lumire du jourQui investit la forme de lumineuse tranquillitTransformant l'ombre en beaut transitoireSuggrant par sa lente rotation la permanenceNi l'obscurit propre purifier l'me1uo Vidant le sensoriel par la privationPurgeant l'affect du temporel.Ni plnitude ni vacuit. Rien qu'une lueurSu r les visages tendus harasss par le tempsDistraits de la distraction par la distractionEmplis de fantasmagories, vids de sensApathie boursoufle sans concentrationHommes et bouts de papier tourbillonnant dans le

    vent froidQu i souffle avant et aprs le tempsLe vent qu'aspirent, rejettent des poumons vicis

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    Time before and time after.Eructation of n h e a l t ~ soulsInto the faded air, the torpidDriven on the wind that sweeps the gloomy hills of London,Hampstead and C/erkenwe/1, Campden and Putney,Highgate, Primrose and Ludgate. Not here Not here the darkness, in this twittering world.Descend lower, descend on/yInto the world of perpetuai solitude,World not world, but thal which is not world,Interna/ darkness, deprivationAnd destitution of al/ property,Desiccation of the world ofsense,Evacuation of the world of aney,Inoperancy of the world of spirit;This is the one way, and the otherIs the same, not in movementBut abstention from movement; while the world movesIn appetency, on ils meta/led waysOf lime past and time future.

    1ro Le temps d'avant, le temps d'aprs.ructation d'mes malsainesDans l'air fan, miasmesEmports par le vent qui balaye les hauteurs lugubresde Londres,H ~ m p s t e a d et Clerkenwell, Campden et Putney,1 I5 Highgate, Primrose et Ludgate. Pas iciNon, pas ici l'obscurit, dans ce monde de piaille-ments.Descends plus bas, descends seulementDans le monde de la solitude perptuelle,Un monde non monde, mais bien cela qui n'est pasmonde

    110 Obscurit interne, privationDestitution de toute propritDessication du monde du sentirvacuation du monde des imagesInoprance du monde de l'esprit;115 C'est l l'un des deux chemins, l'autretant le mme, non mouvementMais abstention de mouvement; cependant que lemonde se meutDans l'apptence, sur ses voies mtalliquesDe temps pass, de temps futur.

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    IV

    Time and the bell have buried the day,The black cloud carries the sun away.Will the sunflower turn tous, will the clematisStray down, bend tous, tendril and sprayC/utch and ding?ChiliFingers ofyew be cur/edDown on us? After the kingftsher' s wingRas answered light to light, and is silent, the light is sti/1A t the sti/1 point of the turning world.

    z6

    IV

    I 30 Le temps et la cloche ont enfoui le jourLa nue noire emporte le soleilLe tournesol va-t-il se tourner vers nous, la clmatiteErrer vers le sol, se ployer vers nous : vrilles etbranchesSaisir, gripper?

    135 Glacs,Les doigts de l'if se recourberSur nous? Aprs que l'aile du martin-pcheurA rpondu par la lumire la lumire, et puis se tait,La lumire est en reposAu point-repos du monde qui tournoie.

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    v

    Words move, nmsic movesOnly in time/ but that which is on/y livingCanon/y die. Words, after speech, reachInto the silence. On/y by the form, the pattern,Can words or music reachThe stillness, as a Chinese ja r stillMoves perpetuai/y in its stillness.Not the stillness of the violin, while the note lasts,Not that on/y, but the co-existence,Or sqy that the end precedes the beginning,And the end and the beginning were alwqys thereBejore the beginning and after the end.And ali is alwqys now. Words strain,Crack and sometimes break, under the burden,Under the tension, slip, slide, perish,

    2.8

    v

    14 0 Les paroles se meuvent, la musique se meutSeulement dans le temps, mais cela qui vit seulementPeut. seulement mourir. Les paroles, aprs le discoursAtte1g?ent au silence. Ce n'est que par la forme, lemotifQue.les paroles peuvent, ou la musique,

    14 5 Attemdre le repos, comme un vase chinoisSe meut encore, perptuellement, dans son repos.Non pas le repos du violon cependant que la notedure,Non pas cela seulement, mais la co-existenceOu disons que la fin prcde le c o m m e n c e m ~ n t ,qo Que la fin et le commencement on t toujours t lAvant le commencement, aprs la fin.Et tout est toujours maintenant. Les mots setendent,Craquent et parfois se brisent, sous le fardeau,Sous la tension, trbuchent, glissent, prissent,

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    Deccry with imprecision, will not stcry in place,Will not stcry sti/1. Shrieking voicesSco/ding, mocking, or mere/y chattering,Alwcrys assai/ them. The Word in the desertIs most attacked by voices of temptation,The crying shadow in the funeral dance,The loud lament of the disconsolate chimera.The detail of the pattern is movement,As in the figure of the ten stairs.Desire itselj is movementNot in itself desirable,Love is itself unmoving,On/y the cause and end of movement,Timeless, and undesiringExcept in the aspect of timeCaught in the form of limitationBetween un-being and being.Sudden in a shaft of sunlightEven while the dust movesThere rises the hidden laughterOf children in the foliageQuick now, here, now, alwcrys-Ridiculous the waste sad limeStretching before and after.

    1'' Pourrissent d'imprcision, ne veulent pas tenir enplace,Ne veulent pas rester en repos. Des voix criardesGrondeuses, moqueuses, ou simplement bavardes,Sans cesse les assaillent. La Parole au dsertEst attaque surtout par les voix de la tentation,1Go L'ombre qui mne deuil dans la danse funbre,La plainte retentissante de la chimre inconsole.

    Le dtail du motif est mouvementComme dans la figure des dix degrs.Le dsir lui-mme mouvement1(,, Non dsirable par lui-mme.L'amour est lui-mme immobile

    tant seulement cause et fin du mouvementIntemporel et sans dsirExcept sous l'aspect du temps170 Pris en des limites formellesEntre le non-tre et l'tre.Soudain dans un rai de soleilParmi les poussires mouvantesS'lve le rire cach171 Des enfants dans le feuillageVite, ici, maintenant, toujours ..

    Ridicule le triste temps vainQui s'tend avant et aprs.

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    EAST COKER EAST COKER

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    I

    In my beginning is my end. In successionHouses rise and fa/1, crumble, are extended,Are removed, destroyed, restored, or in their placeIs an open field, or a factory, or a by-pass.0/d stone to new building, old timber to new ftres,0/d tres to ashes, and ashes to the earthWhich is already flesh, fur and faeces,Bone of man and beas!, cornstalk and /caf.Houses live and die: there is a time for buildingAnd a time for living and for generationAnd a time for the wind to break the loosened paneAnd to shake the wainscot where the fteld-mouse trotsAnd to shake the tattered arras woven with a silent molto.

    34

    I

    En mo n commencement est ma fin. SuccessivementLes maisons s'lvent et croulent, sont agrandies,Dplaces, dtruites, restaures, ou bien leur placeS'tend un champ ouvert, une usine ou un auto-strade.La vieille pierre se mu e en btiments neufs, le vieuxbois en feux nouveaux,Les vieux feux en cendres, et les cendres en terre,Laquelle est dj chair, fourrure et fces,Ossements d'homme et de bte, tuyaux de crale etfeuilles.Les maisons vivent et meurent : il y a un temps pour

    btir1o Et un temps pour vivre et pour engendrer

    Un temps pour que le vent brise la vitre disjointeEt secoue le lambris o trotte la musaraigneEt secoue la tenture en loques tisse d'une devisesilencieuse.

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    .In my beginning is my end. Now the Jight fallsAcross the open field, leaving the deep faneShuttered with branches, dark in the afternoon,Where yon lean against a bank white a van passes,And the deep Jane insists on the directionInto the village, in the electric beatHypnotised. In a warm haze the sultry lightIs absorbed, not refracted, by grey stone.The dahlias sleep in the empty silence.Wail for the early owl.

    In thal open fieldIf on do not come loo close, ifyon do not come too close,On a summer midnight,you can hear the musicOf the weak pipe and the little drumAnd see them dancing around the bonfireThe association of man and womanIn daunsinge, signifying matrimonie-A dignifted and commodious sacrament.. Two and two, necessarye coniunction,Holding eche other by the h a n ~ or the armWhiche betokeneth concorde. Round and round the fire

    En mon commencement est ma fin. Voici que lalumire tombe15 Sur le champ ouvert, dlaissant le chemin creuxClos de branchages, obscur l'aprs-midi,

    O l'on se presse contre un talus pour laisser passerun camion,Et le chemin creux d'insister sur la direction

    Du village, dans la chaleur lectrique20 Hypnotis. Dans la brume chaude la lumireoppressante

    Est absorbe, non rfracte par la pierre griseLes dahlias dorment dans le silence vide.Attendez la chouette prcoce.Dans ce champ ouvert

    25 Si l'on ne vient pas trop prs, si l'on ne vient pastrop prs,Par un minuit d't l'on peut entendr la musiqueDu pipeau grle et du petit tambourEt voir danser autour du feu de joie:L'associement de l'homme et de la femme

    30 En la dance signifiant mariageLequel est sacrement digne et commodieux.Deux par deux vont, conionction ncessaire,L'un l'autre se tenans par la main ou le brasEn gage de concorde. Tournant, tournant autour dufeu

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    Leaping through the flames, or joined in circ/es,RPstically solemn or in rustic laughterLifting heavy feet in clumsy shoes,Barth feet, loam feet, lifted in country mirthMirth of those long since under earthNourishing the corn. Keeping time,Keeping the rhythm in their dancingAs in their living in the living seasonsThe time of the seasons and the constellationsThe time of mi/king and the time of harvestThe time of the coupling of man and womanAnd that of beasts. Feet rising and fa/ling.Eating and drinking. Dung and death.Dawn points, and another day .Prepares for heat and silence. Out at sea the dawn wmdWrinkles and slides. I am here Or there, or elsewhere. In my beginning.

    35 Bondissant travers la flamme ou bien encore nouantdes rondes,Avec solennit rustique ou rustique joyeusetLevant des pieds pesants dans leurs lourds brode-quins,Pieds de terre, pieds de glaise levs en liesse campa-gnardeLa liesse de ceux qui sont depuis longtemps sousterre40 Et nourrissent le bl. Battant la mesure,Battant le rythme dans leur danseAinsi que dans leur vie dans les saisons vivantesLe temps des saisons et des constellationsLe temps de la traite et le temps des moissons4' Le temps de l'accouplement de l'homme et de la

    femmeEt de celui des btes. Pieds qui se lvent, pieds quiretombent.Manger et boire. Fiente et mort.L'aube point, et un nouveau jourS'apprte la chaleur et au silence. Le vent de l'aube'o Ondule et glisse sur la mer. Je suis iciOu l, ou bien ailleurs. En mon commencement.

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    I I

    What is the late November doingWith the disturbance of the springAnd creatures of the summer beat,And snowdrops writhing under fee!And hol(yhocks thal aim loo highRed into grey and tumble downLate roses ft/led with early snow?Thunder rolled l!J the rolling starsSimula/es triumpha/ carsDeployed in constellated warsScorpion ftghts against the SunUnti/ the Sun and Moon go downComets weep and Leonids flyHunt the heavens and the plainsWhirled in a vortex thal shal/ bringThe wor!d to thal destructive ftreWhich burns bejore the ice-cap reigns.

    I I

    Que fait donc ce tardif NovembreAvec son trouble printanierSes cratures de l't,s5 Ses perce-neige que le pied broieSes passe-roses qui visent trop hautRouges sur gris, et dgringolentSes roses tardives qu'emplit la neige?Roulant aux astres, le tonnerre6o Simule des chars de triompheDploys en arrois stellairesLe Scorpion combat le SoleilQui dcline ainsi que la LuneComtes pleurent, Lonides volent65 Tous vont chassant par cieux et plainesPris au vortex qui commettraLe monde ce feu destructeurDont l'action prcde le rgneDe la calotte glaciaire.

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    Thal was a wcry ofputting it-not very satisfactory:A periphrastic stuc/y in a worn-out poetical fashion,Leaving one stiJl with the intolerable wrestleWith words and tmanings. The poetry does not matterIt was not ( o start again) what one had expected.What was to be the value of the long looked forward to,Long hopedfor calm, the autumnal serenityAnd the wisdom of age? Had they deceived 11sOr deceived themselves, the quiet-voiced eiders,Bequeathing us mere/y a receipt for deceit?The serenity on/y a deliberate hebetude,The wisdom on'fj the knowledge of dead secretsUseless in the darkness into which they peeredOr from which they turned their eyes. There is, it seems to

    us,A t best, on/y a limited valmIn the knowledge derived from experience.The knowledge imposes a pattern, and falsifies,For the pattern is new in every momentAnd every moment is a new and shockingValuation of ali have been. We are on!J 11ndeceived

    C'tait une faon de dire les choses- mais pas trssatisfaisante :70 Une tude priphrastique sur un mode potiquedsuet,Vous laissant toujours en proie l'intolrable lutteAvec les mots et les sens. La posie n'importe point.Ce n'tait pas (pour recommencer) ce que l'on avaitescompt.Quelle allait tre la valeurdu calme longtemps attendu,7' Longuement espr, la srnit automnaleEt la sagesse de l'ge? Nous avaient-ils leurrs

    Ou s'taient-ils leurrs eux-mmes, les ans lavoix tranquille?Nous avaient-ils lgu simplement une recette deduperie?La srnit n'tait-elle qu'hbtude dlibre,lo La sagesse que la connaissance de secrets mortsInutiles dans la tnbre o ils plongeaient

    Ou dont ils dtournaient les yeux? Il n'y a, ce qu'ilnous semble,Au mieux, qu'une valeur limiteDans le savoir drivant de l'exprience.1, Le savoir impose un motif, et falsifie.Car le motif se renouvelle chaque momentChaque moment est une neuve et bouleversantevaluation de tout ce que nous fmes. Nous sommesseulement dtromps

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    Of that which , deceiving, could no longer harm.In the middle, not on!y in the middle of the wayBut ali the way, in a dark wood, in a bramble,On the edge of a grimpen, where is no secure foothold,And menaced by monsters,fancy lights, .Risking enchantment. Do not let me hearOf the wisdom of old men, but rather of their fol!y,Their fear of ear and fren-zy , their fear ofpossession,Of belonging to another, orto others, orto God.The on!y wisdom ..can hope to acquireIs the wisdom of bilmility: humility is endless.The bouses are ali gone under the sea.The dancers are ailgone under the hill.

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    De tout ce. qui, en nous trompant, ne pourrait plusnous nutre.9 tant nii-chemin, pas seulement mi-chemin,Tout le long du chemin, dans un bois noir dans la. 'rona1e,Sur le bord d'un bourbier o le pied ne peut s'assurer

    ~ e n a c s des monstres, des lueurs fantastiques,R1squant 1ensorcellement. Que je n'entende pasparler95 De la sagesse des vieillards, mais bien plutt de leurfolie,

    De leur crainte de la crainte et de la frnsie, de leurcrainte d'tre possds, d'appartenirA un autre, d'autres, Dieu.La seule sagesse que nous puissions esprer acqurirEst la sagesse de l'humilit; car l'humilit est sansbornes.wo Les maisons s'en sont alles toutes sous la mer.

    Les danseurs s'en sont tous alls sous la colline.

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    II I

    0 dark dark dark. They aligo into the dark,The vacant interstellar spaces, the vacant into the vacant,The captains, merchJ.;>l bankers, eminent men of /etiers,The generous patrons ofart, the statesmen and the ru/ers,Distinguished civil servants, chairmen ofmany cotnmittees,Industriallords and petty contractors, aligo into the dark,And darkthe Sun and Moon, and the Almanach de GothaAnd the Stock Exchange Gazette, the Directory ofDirectors,And cold the sense and /ost the motive of action.And we ali go with them, into the silent funeral,

    III

    0 noir noir noir. Tous s'en vont dans le noir'Dans les vides espaces interstellaires, dans le vide audedans du vide,Les capitaines, les ngociants, les hommes de lettresminents,105 Les gnreux patrons des arts, les hommes d'tat,les gouverneurs,Les fonctionnaires distingus, les prsidents decomits,Les magnats, les entrepreneurs, tous, ils s'en vonttous dans le noir,

    Et noirs le soleil et la lune, noir l'Almanach deGothaNoirs la Gazette de la Bourse et l'Annuaire desDirecteurs,

    no Et froid le sens, perdu le mobile de l'action?Et nous tous entrons avec eux dans le silence fun-ra ire-

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    Nobody' s funeral,for there is no one to bury.I said to my sou/, be sti/1, and let the dark come uponyouWhich sha/1 be the darkness of Cod. As, in a theatre,The lights are extinguished, for thescene to be changedWith a hollow rumble of wings, with a movement of dark-ness on darkness,And we know thal the bills and the trees, the distantpanoramaAnd the bold imposingfaade are al/ being rolled away-Or as, when an underground train, in the tubs, stops toolong between stationsAnd the conversation rises /liid slow/y fades into silenceAndyou see behind every face the mental emptiness deepenLeaving on/y the growing te"or ofnothing to think about;Or when, under ether, the mind is conscious but consciouso f n o t h i n g ~I said to my sou/, be sti/1, and wail without hopeFor hope would be hope for the wrong thing, wail without

    love

    Les funrailles de personne, car il n'y a personne enterrer.J'ai di t mo n me tiens-toi tranquille et que l'obscur

    tombe su r to iQui est l'obscurit de Dieu. Tout de mme que, dans

    un thtre,On teint les lumires pour changer les dcorsAvec un roulement caverneux de coulisses, avec un

    mouvement de l'obscur sur l'obscur,Et nous savons que les collines et les arbres, le

    panorama loignEt la fire faade imposante sont tous en train d'treemports-Ou comme, lorsqu'un train souterrain, dans le

    mtro, s'arrte trop longtemps entre deux stationsEt que les conversations s'lvent pour retomberlentement dans le silence

    Vous voyez derrire chaque visage s'approfondir levide mental

    Qui ne laisse que la terreur croissante de n'avoirrien quoi penser;Ou lorsque l'esprit sous l'ther est conscient maisconscient de rien -J'ai di t mo n me tiens-toi tranquille et attends sans

    espranceCar l'esprance serait l'esprance fourvoye; attendssans amour49

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    For love would be love of the wrong thing; there isye t aithBut the faith and the love and the hope are ali in the waiting.Wail without thought, for you are not reat!J for thought:So the darkness shallbe the light, and the stillness he dancing.Whisper of running streams, and winter lightning.The wild thyme unseen and the wild strawberry,The laughter in the garden, echoed ecstasyNot /ost, but requiring, painting to the agonyOf death and birth.

    You say I am repeatingSomething I have said before. I sha/1 say if again.Sha/1 I stry it again? In order to arrive there,To arrive whereyou are, to get from where you are not,You mtut go by a way wherein there is no ecsta.ry.In order to arrive at whatyou do not knowYo11 must go by a way which is the way of ignorance.In order to possess whatyou do not possessYou must go by the way of dispos session.In order to arrive at whatyou are notYou must go through the way in which you are not.

    Car l'amour serai l 'amour fourvoy; i l y a encore la foi Mais foi, amour et esprance sont tous contenusdans l'attente.Attends sans penser, car tu n'es pas prte p e n s ~ r :Ainsi l'obscur sera lumire; le repos danse.130 Murmures d'eaux vives, clairs d'hiver;

    J .e thym sauvage inaperu, la fraise des bois,Les rires au jardin, extase rverbreNon point perdue, mais requrant, mais s'efforantvers, l'agonieDe la mort et de la naissance.

    135 Vous allez dire que je rpteQuelque chose que j'ai dj dit. Je le redirai.Le redirai-je? Pour en arriver l,Pour arriver l o vous tes, pour partir d'o vousn'tes pas,Vous devez passer par une voie o i l n'est pasd'extase.

    140 Pour arriver ce que vous ne savez pasVous devez passer par une voie qui est la voie del'ignorance.Pour possder ce que vous ne possdez pasVous devez passer par la voie de la dpossession.Pour arriver ce que vous n'tes pas145 Vous devez passer par la voie dans laquelle vousn'tes pas.

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    And whatyou do notknow is the on!J thingyou knowAnd whatyou own is whatyou do not ownAnd where you are is whereyou are not.

    Et ce que vous ne savez pas est la seule chose quevous sachlezEt ce que vous possdez est ce que vous ne possdezpasEt l o vous tes est l o vous n'tes pas.

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    IV

    Th6 wounded surgeonplies the steelThal questions the 1Yistempered part,Beneath the bleeding bands wc fee/The sharp compassion of the bea/er's artResolving the enigma of the fever chari.Our on!J bea/th is' the diseaseI f wc ohey the dying nurseWhose constant care is not to pleaseBut to remind of our, and Adam's curse,And thal, to be restored, our sickness mustgrow worse.The whole earth is our hospitalEndowed by the ruined millionaire,Wherein, if we do weil, wc sha/1Die of the absolute paternal careThal will not /cave us, but prevents us everywhere.

    S4

    IV

    qo L'acier du chirurgien blessQuestionne la partie vicie;Nous sentons sous les mains sanglantesAppliques gurir la piti pntranteQui de la fivre cherche percer le secret.

    111 Notre mal seul nous est santSi nous coutons l'infirmireMourante et qui ne veut nous plaireMais nous remmorer Adam, notre douaireEt que le mal, pour mieux gurir, doit empirer.

    16o Cette terre est notre hpitalDon du milliardaire failli :Si tout va bien, c'est donc iciQue nous mourrons du soin paternel et totalQui toujours nous harcle et partout nous poursuit.

    55

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    The chili ascends from feet to knees,The fever sings in mental wires.If o be warmed, then I must freezeAnd quake in frigid purgatorial jiresOfwhich the flame is roses, and the smoke is briars.The dripping blood our only drink,The bloody Jlesh our only food:In spite of which we like to thinkThat we are sotmd, supstantialflesh and blood-Again, in spite of thdt; we cali this Friday good.

    165 Monte, froid, au long des jarrets;Chante, fivre, aux fibres mentales.Je dois, pour tre rchauff,D'abord transir au gel du feu purgatorialDont roses est la flamme, pines la fume.

    170 Seul b ~ e u v a g e : un sang qui ruisselle;Seul aliment : la chair qui saigne.Pourtant nous voulons qu'il soit ditQue nous sommes vraiment chair et sangsubstantielsEt persistons nommer saint ce Vendredi.

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    v

    So here I am, in the middle way, having had twentyyears-Twenty years large!J wasted, the years of l'entre deuxguerres-Trying to /carn to use words, and every attemptIs a whoi!J new stdrt, and a different kind of ai!ureBecause one bas on!J learnt to get the better ofwordsFor the thing one no longer has to say, or the way in whichOne is no longer disposed to say it. And so each ventureIs a new beginning, a raid on the inarticu!ateWith shabqy equipment a/ways deterioratingIn the general mess of imprecision of eeling,

    v

    Me voici donc mi-chemin, ayant eu vingt annes -175 En gros vingt annes gaspilles, les annes de l'entredeux guerres -

    Pour essayer d'apprendre me servir des mots, etchaque essaiEst un dpart entirement neuf, une diffrente

    espce d'checParce que l'on n'apprend avoir le dessus sur lesmotsQue pour les choses que l 'on n'a plus dire, ou lamanire

    IBo Dont on n'a plus envie de les dire. Et c'est pourquoichaque tentativeEst un nouveau commencement, un raid dansl'inarticulAvec un quipement miteux qui sans cesse se dt

    rioreParmi le fouillis gnral de l'imprcision du sentir,59

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    Undisciplined squads of emotion. And what there is toconquerBy strength and submission, bas already been discoveredOnce or twice, or severa! times, by men whom one cannothopeTo emulate-but there is no competition-There is only the ftght to recover what bas been /ostAnd found and !ost again and again: and now, underconditionsThal seems unpropitious. Butperhaps neither gain nor loss.For us, there is on/y the trying. The rest is not our business.

    Home is where one starts from. As we grow olderThe world becomes stranger, the pattern more complicatedOf dead and living. Not the intense momentIsolated, with no before and after,But a lifetime burning in every momentAnd not the lifetime of one man onlyBut of old stones that cannol be deciphered.There is a time for the evening under starlight,A time for the evening under lamplight(The evening with the photograph album).

    6o

    Les escouades indisciplines de l'motion. Et ce quiest conqurirPar la force et la soumission a dj t dcouvertUne ou deux fois, ou davantage, par des hommes

    qu'on n'a nul espoirD'galer- mais il ne s'agit pas de concurrenceIl n'y a ici que la lutte pour recouvrer ce qui futperdu,Retrouv, reperdu: et cela de nos jours, dans desconditions

    190 Qui semblent impropices. Mais peut-tre ni gain niperte.Nous devons seulement essayer. Le reste n'est pasnotre affaire.La maison est l d'o l'on part. Comme nous avanons en geLe monde devient plus trange, et plus compliqule motifDe morts et de vivants. Non le moment intenseIsol, dnu d'avant comme d'aprs,Mais bien tout une vie brlant chaque momentEt non le temps de vie d'un homme seulementMais celui-l de vieilles pierres indchiffrablesIl y a un temps pour la soire la lueur des toiles,

    2 0 0 Un temps pour la soire la lueur de la lampe(La soire des photographies que l'on feuillette)61

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    Love is most near!J itselfWhen here and now cease to matter.0/d men ought to be explorersHere and there does not matterWe must be sti!l and sti!l movingInto another intensityFor a further ttnion, a deeper communionThrough the dark cold and the empty desolation,The wave cry, the wind cry, the vast watersOf the petrel and the porpoise. In my end is my beginning.

    (n

    L'amour est le plus prs d'tre lui-mmeLorsqu'ici-et-maintenant cesse d'importer.Les vieillards doivent tre des explorateurs205 Ici-et-l n'importe pas

    Il nous faut toujours toujours nous mouvoirAu sein d'une autre intensitPour une union plus intime, une communion plusprofondeA travers le froid obscur, la vacante dsolation,

    21 o Le cri de la vague, le cri du vent, les vastes eauxDu marsouin et du ptrel. En ma fin mon commencement.

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    THE DRY SALVAGES

    (The Dry Salvages - presumably les trois sauvages -is a small group of rocks, with a beacon, off theN .-E. Coast of Cape Ann, Massacbussetts. Salvagesis pronouoced to rhyme with asslltlges. Groaner : awhistling buoy.)

    LES DRY SALVAGES

    (Les Dry Salvages -probablement Les Trois Sauvages l' or ig ine - son t un petit groupe de rochers, avecun feu, au large de la cte Nord-Est du Cap Ann,Massachussetts. Geignarde: boue sifflet.)

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    I

    I do not know much about gods; but I think that the riverIs a strong brown god-sullen, untamed and intractable,Patient to some degree, at jirst recognised as a frontier ,Useful, untrustwortf?y, as a conveyor of commerce,Then on!J a problem confronting the builder of bridges.The problem once solved, the brown god is a/mostforgottenBy the dwellers in cities-ever, however, implacable,Keeping his seasons and rages, destroyer, reminderOf what men choose to forget. Unhonoured, unpropitiated

    66

    I

    Je ne sais pas grand'chose des dieux, mais je croisque le fleuveEst un puissant dieu brun - but, sauvage et intraitable,Patient jusqu' un certain point, reconnu d'abordpour frontire;

    Expdient, pas de tout repos, pour transporter desmarchandises;5 Puis tout simplement un problme qui s'offre auconstructeur de ponts.Une fois le problme rsolu, le dieu brun est presqueoubliDes habitants des villes ~ i l demeure, pourtant,implacable,Gardant ses saisons et ses rages, destructeur, rappelant aux hommesCe qu'ils prfrent oublier. Frustr d'honneurs propitiatoires

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    By worshippers of the machine, but waiting, watching andwaiting.His rhythm was present in the nursery bedroom,In the rank ailanthus of the April dooryard,In the sme!! ofgrapes on the autumn table,And the evening circ!e in the winter gaslight.The river is zvithin us, the sea is al! about us;The sea is the land's edge also, the graniteInto which it reaches, the beaches where it tossesIts hints of earlier and otber creation:The starftsh, the horseshoe cr ab, the whale 's backbom;The pools 1vhere it offers to our curiosiryThe more delicate algae and the sea aneJJtone.It tosses up our fosses, the torn seine,The shattered lobsterpot, the broken oarAnd the gear of oreign dead men. The sea has ma'!)' voices,Matry gods and matry voices. The salt is on the briar rose,The fog is in the ftr trees. The sea howlAnd the sea ye!p, are different voicesOften together heard: the whine in the rigging,The menace and caress of wate that breaks on water,

    68

    10 1>ar les fidles de la machine, mais attendant, guettantct attendant.Son rythme tait prsent dans la chambre d'enfants

    1)ans l'ailante luxuriant de l'avant-cour d'avril 'Dans l'odeur des raisins de la table d'automne'1 ans la veille en rond sous le gaz hivernal.

    15 1c fleuve est au dedans de nous, la mer partoutautour de nous;

    1,a mer est aussi bien le finisterre, le granit< elle s'enfonce, les grves o elle rejetteSes vestiges d'une cration plus ancienne, autre :1,'toile de mer, la limule, l'pine dorsale de baleine;

    2o 1 cs mares o elle propose notre il curieux1 es algues dlicates et l'anmone de mer.1me rejette nos pertes, la senne dchire,1,e casier homards fracass la rame brise,1 cs apparaux d'trangers morts. Et la mer a beau-

    coup de voix,25 Beaucoup de dieux beaucoup de voix.

    Le sel saupoudre l'glantine1a brume est dans les pins.La clameur de la me r1:t l'aboi de la mer sont des voix diffrentes

    3

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    The distant rote in the granite teeth,And the wailing warningfrom the approaching head/andAre ali sea voices, and the heaving groanerRounded homewards, and the seagull:And under the oppression of the silent fogThe tolling bellMeasures time not our time, rung by the unhurriedGround swell, a timeOlder than the time of chronotneters, olderThan time counted by anxious worried won;enLying awake, calculating the future,Trying to unweave, unwind, unravelAnd piece together the past and the future,Between midnight and dawn, when the pastis ali deception,The future futureless, before the morning watchWhen time stops and tiJJJe is never ending;And the ground swell, that is and was from the beginning,ClangsThe bell.

    Le va-et-vient lointain dans les dents de granitEt l'alarme gmie par le cap qu i s'approcheSont tous voix de la mer, et la geignarde

    3 5 Qu e la houle soulve, et que l'on double, et lamouette;

    Et sous l'oppression du brouillard silencieuxLa cloche tinteMesurant un temps qu i n'est pas notre temps, un

    temps sonnPar la houle sans hte, un temps

    40 Plus ancien que le temps des chronomtres, plusancienQu e le temps calcul par des femmes inquitesQu i restent veilles, supputant l'avenir,Cherchant dvider, dmler, dbrouillerPour les recoudre ensemble et le pass et l'avenir,l5 Entre minuit et l'aube, quand le pass n'est plus qu e

    leurreQuand l'avenir est sans avenir avant le quart du

    matinQuand le temps s'arrte, quand le temps n'en finit

    pas;Et la houle marine qui est et qu i tait ds le commen

    cementTinte

    5o La cloche:

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    I I

    Where is there an end of it, the sound/eu wailing,The silent withering ofautunm flowersD r o p p i ~ g their petais and remaining motion/eu;Where ts there an end to the drifting wreckage,The prayer of the bone on the beach, the unprayablePrayer at the calamitous annunciation?There is no end, but addition: the trailingConsequence of urther days and hours,White emotion takes to itself the emotion/euYear s of living among the breakageOfwhat was believed in as the most refiable-And therefore the ftttest for renunciation.T h ~ r e is the final addition, the failingPrzde or resentment at failing powers,The unattached devotion which might pass for devotionless,

    I I

    O trouver une cesse la plainte muette,A l'automnal silencieux dclin des fleursQui perdent leurs ptales et restent immobiles;O trouver une cesse l'pave en drive,

    55 A l'os priant sur la grve, l'irrcitablePrire la calamiteuse annonciation?Poin t de cesse, mais adjonction : la languissanteSquelle d'autres jours encore et d'autres heures,Quand l'motion prend les annes sans motion

    6o En charge pour les vivre au milieu des dcombresDe ce qu'on avait cru le plus inbranlable,Le plus digne, partant, de renonciation.Il y a l'adjonction finale, le dfaillantOrgueil ou le dpit devant les forces dfaillantes,

    65 La dvotion inattache qui semble tre sansdvotion73

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    In a drifting boat with a slow leakage,The silent listening to the undeniableClamour of the bell of the fast annunciation.Where is the end of them, the jishermen sailingInto the wind' s tai/, whcre the fog cowers?We cannot think of a lime thal is ocean/cssOr of an ocean not littered with wastageOr ofa future that is not fiableLike the past, to have no destination.We have to think of them as forevcr bailing,Setting and hauling, white the North 'East lowcrsOvcr shallow banks unchanging and erosion/cssOr drawing their moncy, drying sails at dockage;Not as making a trip that will be unpayableFor a bau/ that will not bear examination.There is no end of f, the voiceless wailing,No end to the withering ofwithered jlowcrs,To the n;ovement ofpain that is pain/css and motion/css,To the drift of the sea and the drifting wrcckage,The bonc's prayer to Death ils God. On!J the hard!J,bare!y prayablePrayer of th1 one Annunciation.

    74

    Sur un navire la drive affect d'une voie d'eaulente,La silencieuse coute de l'indniableBranle de cloche de la dernire annonciation.O trouver une cesse aux pcheurs qui font voile70 Dans la trane du vent o s'embusque la brume?Comment imaginer un temps sans ocanOu bien un ocan que les dbris ne jonchentOu bien un avenir qui serait incapableD'tre, telle pass, sans destination?

    75 Si nous pensons ces pcheurs, c'est copant,Larguant, hlant, tandis que le nord menaceSur l'eau maigre des bancs pareils, inrods,C'est recevant leur paye ou schant leur voilureEt non lancs dans un voyage improfitable

    So Pour un butin qui ne souffrirait pas l'inspection.Il n' y a point de cesse la plainte muette,Point de cesse au dclin recommenc des fleurs,Au sursaut de douleur indolore, immobile,A la mer drivante, l'pave en drive,

    85 A l'os qui prie la Mort son Dieu. Rien que l' peinercitablePrire, celle de l'unique Annonciation.

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    1t seems, as one becomes older,Thal the past bas another pattern, and ceases to be a meresequence-Or even development the latter a partial jal/acyEncouraged by superftcial notions of evolution,Which becomes, in the popular mind, a means ofdisowningthe past.The moments of happiness-not the sense of well-being,Fruition, fu!ftlment, securiry or affection,Or even a very good dinner, but the sudden illuminationWc had the experience but missed the !IJeaning,And approach to the meaning restores the experienceIn a different form, beyond a??J meaningWe can assign to happiness. I have said beforeThat the past experience revived in the meaningIs not the experience of one /ife on!JBut of ma??J generations-not forgettingSomething thal is probab!J quite ineffable:The backward look behind the assuranceOf recorded history, the backward halj-look

    On elirait, mesure que l'on avance en ge,Qu e le pass offre un autre motif, n'est plus simple

    ment successionOu mme dveloppement : ce dernier erreur partielle90 Encourage par des notions superficielles d'volu

    tionQu i devient, dans l'espri t populaire, prtexte renierle pass.Des moments de bonheur - no n au sens de bientre,De fruition, d'achvement, de scurit, d'affection,Ou mme d'un trs bo n dner, mais d'illumination

    soudaine-91 Nous avons eu l'exprience, no n pas saisi la signi

    fication;Et l'approche de la signification nous restituel'exprienceSous une forme diffrente, passant toute significationAttribuable au bonheur. Comme je l'ai di t auparavant,L'exprience passe que la signification fait revivre

    xoo N'est pas l'exprience d'une vie seulement,Mais de maintes gnrations - sans oublierQuelque chose qu i est sans doute inexprimable :Le regard jet en arrire au del de la certitudeDe l'histoire consigne, le demi-regard en arrire

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    Over the shoulder, towards the primitive terror.Now, we come to discover that the moments of agony(Whether, or not, due to misunderstanding,Having hoped or the wrong things or dreadedthewrongthings,Is not in question) are likewise permanentWith sll(h permanence as lime has. We appreciafe thisbetterIn the agony of others, near!J experienced,Involving ourselves, than in our own.For our own pastis covered by the currents of action,But the forment of others remains an experienceUnqualified, unworn by subsequent attrition.People change, and smile: but the agony abides.Time the destroyer is lime the preserver,Like the river with its cargo of dead negroes, cows andchicken coops,The bitter apple and the bite in the apple.And the ragged rock in the restless waters,Waves wash over it,fogs conceal it,On a ha/cyon day it is mere!J a monument,In navigable weather it is a/ways a seamarkTo lay a course by: but in the sombre seasonOr the suddenfury, is what i f a/ways was.

    105 Que l'on jette par dessus l'paule vers l'pouvanteprimitive.Or, nous le dcouvrons, les moments de souffrance(Qu'ils soient, ou ne soient pas, ds au malentenduDe l'espoir fourvoy, de la crainte fourvoyeN'importe pas ici) sont, tout de mme, permanents

    110 De cette permanence que possde le temps. Nousl'apprcions mieuxDans la souffrance d'autrui, ressentie de tout prs,Nous impliquant, que dans la ntre propre. .Car notre propre pass, les courants d'action lerecouvrentMais le tourment d'autrui demeure une exprience115 No n tiquete, non use par l'attrition subs-quente.Les gens changent, sourient, mais la souffrance reste.Car le temps qui dtruit est le temps qui conserve,Ainsi que le fleuve, avec son chargement de ngresmorts, de bestiaux et de cages poules,Ainsi que la pomme cre et la pomme mordue.120 Le roc dchiquet dans les eaux inquites

    Est couvert par la vague, enfoui dans le brouillard;Par un jour alcyonien, ce n'est qu'un monument,Par temps propice la navigation, c'est un amerSur lequel se guider : mais dans la saison sombreOu la fureur soudaine, i l redevient lui-mme.

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    III

    1 sometimes wonder if hat is what Krishna meant-Among other things--or one way ofputting the same thing:That the future is a aded song, a Rqyal Rose or a lavendersprayOfwistful regret for those who are notyet here to regret,Pressed betweenyellow /caves of a book that bas never beenopened.And the way up is the way down, the way forward is theway back.You cannat face it steadily, but this thing is sure,That lime is no healer: the patient is no longer here.When the train starts, and the passengers are settled

    So

    III

    Je me demande parfois si c'est l ce que Krishnavoulait dire -Entre autres choses - ou une faon de dire la mme

    chose:Que l'avenir est une chanson fane, une Rose Royaleou un brin de lavande

    Nostalgique, en regret de ceux qui ne sont pas encoreici regretter,11 0 Press entre les feuilles jaunies d'un livre qui n' ajamais t ouvert.Et la monte est la descente, comme l'avance est lerecul.C'est une chose qu'on ne peut pas regarder en face,mais elle est sre :

    Le temps n'est pas un gurisseur, car le patient n'estplus ici.Quand le train part et que les voyageurs sontinstalls

    Sr

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    To fruit, periodicals and business letters(And those who saw them off have left the platform)Their faces relax from grief into relief,To the sleepy rhythm of a hundred hours.Fare forward, travellers! not escapingfrom the pastInto different lives, or into any future,You are not the same people who left that stationOr who will a"ive at any terminus,While the narrowing rails slide together behindyou;And on the deck of the drumming linerWatching the furrow that widens behindyou,You shall not think 'the pastis ftnished'Or 'the future is before us'.A t nightjall, in the rigging and the aerial,Is a voice descanting ( hough not to the ear,The murmuring shell of time, and not in any language)'Fare forward,you who think that you are voyaging,You are not those who saw the harbourReceding, or those who will disembark.Here between the hither and the farther shoreWhite time is withdrawn, consider the future

    8z

    135 Devant leurs fruits et leurs journaux ou devant leurslettres d'affaires(Ceux-l qui les accompagnaient ont maintenantquitt le quai)Leur visage se dtend, du chagrin au soulagement,Au rythme somnolent d'une centaine d'heures.En avant, voyageurs! Sans vous vader du pass

    140 Dans quelque vie change ou dans quelque avenir;Vous n'tes pas les mmes gens qui sont partis decette gareOu qui arriveront quelque terminusTandis que les rails glissent ensemble et se rtrcissent derrire vous;Et sur le pont du liner qui bourdonne,

    145 En guettant le sillon qui s'largit derrire vous,Vous ne penserez pas Le pass est fini >>Ou

  • 7/16/2019 T. S. Eliot Four Quartets - Quatre Quatuors

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    And the past with an equaJ mind.A t the moment which is not action or inactionYou can receive this: "on whatever sphere of beingThe mind of a man may be intentA t the time of death"- that is the one action(And the time of death is every moment)Which shalJ fructify in the lives of others:And do not think of the fruit of action.Fare forward. 0 voyagers, 0 seamen,Y ou who come to port, and you whose bodies

    ~ F i J I suffer the trial and judgement of the sea,Or whatever event, this isyo11r real destination.'So Krishna, as when he admonished AtjunaOn the field of battle.Not fare weJJ,But fare forward, voyagers.

    160

    L'avenir, avec le pass, d'un il gal.En ce moment qui n'est d'action ni d'inactionVous pouvez recevoir ceci : Sur quelque planDe l'tre que l'esprit de l'homme se concentreA l'heure de la mort - c'est l l'unique action(E t l'heure de la mort est chaque moment)Qui doive, dans la vie des autres, porter fruit.Q u ~ n t au fruit de l'action, n'allez pas y songer,Mals en avant! 0 voyageurs, matelots,V qui entrez au port; vous aussi dont le corpsSub1ra de la mer l'preuve et le verdictOu connatra tout autre sort, telle estVotre destination relle )), Ainsi KrishnaComme en ce jour qu'il exhorte ArjunaSur le champ de bataille.

    ,Et point d'adieux,Mais en avant, voyageurs.

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    IV

    Lat!J, whose shrine stands on the pro111ontory,P r ~ for ali those 1vho are in ships, thoseWhose business has to do with jish, andThose concerned with every lawful trajjcAnd those who conduct the111.

    Repeat a r ~ e r also on behaljofWo!llcn who have secn thcir sons or husbandsSettingforth, and not returning:Figlia del tuo jiglio,Qucen of Hcaven.Also r ~ for those who were in ships, andEndcd thcir vrryage on the sand, in the sea' s lipsOr in the dark throat 1vhich will not reject th e111Or wherever cannot rcach thetn the sound of the sea bell' rPerpetuai angelus.

    86

    IV

    Notre-Dame du sanctuaire du promontoire,Priez pour ceux qui sont en mer, pour ceux175 Qui ont affaire avec la pche, pour tous ceuxQui font par mtier quelque trafic l i ~ i t eEt pour leurs dirigeants.

    Dites encore une prire pourLes femmes qui ont vu leur fils ou leur mari18o Appareiller, sans jamais revenir:Figlla del tuo figlio,Reine du Ciel.

    Priez aussi pour ceux qui naviguaient et dontLe voyage a pris fin sur le sable, dans les lvres del'ocan

    185 Ou dans le gosier noir qui ne les rendra point,L o la cloche marine ne peut plus les atteindreDe son anglus perptuel.

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    To communicate with Mars, converse with spirits,To report the behaviour of the sea monster,Describe the horoscope, harusp icate or sery,Observe disease in signatures, evokeBiography from the wrinkles of the palmAnd tragedy from fingers; release omensBy sortilege, or tea leaves, riddle the inevitableWith playing cards, fiddle with pentagran;sOr barbituric acids, or dissectThe recurrent image into pre-conscious terrors-To explore the womb, or Iomb, or drean;s; al/ these areusuaiPas times and drugs, and features of the press:And a/ways will be, some of them especiailyWhen there is distress of nations and perplexity

    88

    v

    Communiquer avec Mars, converser avec des espritsR ~ p p o r t e r le comportement du serpent de mer, '

    1 JO Tuer des horoscopes, lire dans le cristal,D c ~ l e r des maladies dans les signatures, dcrireLa bwgraphie d'aprs les rides de la paume,La t r a g ~ d i e d'aprs les doigts; pronostiquerPar sortilge o grce des feuilles de th

    11;5 S c r u ~ e r l'invitable avec des cartes jouer,'Mamer des pentagrammes ou des acides barbituriques,Dissquer l'image rcurrente au fond des terreurspr-conscientes,Fouiller le sein, ou bien la tombe, ou bien les rves,ces choses sontPasse-temps et drogue commune, rubrique l'usagede la presse :2oo Et toujours le seront, surtout certaines d'entre ellesQuand les nations sont en dtresse et que l'anxit

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    Whether on the shores of Asia, or in the Edgware Road.Men' s curiosiry searches pas! and futureAnd c/ings to thal dimension. But to apprehendThe point of intersection of he timelessJV'ith lime, is an occupation for the saint-No occupation either, but something givenAnd laken, in a lifttime' s death in love,Ardour and seljlessness and self-su"ender.For most of us, there is on/y the unattendedMoment, the moment in and out of ime,The distraction fit, /ost in a shaft of sunlight,The wild thyme unseen, or the winter lightningOr the waterfa/1, or music beard so deepfyThal it is not beard at ali, but you are the musicWhile the music lasts. These are on/y hints and guesses,Hints followed by guesses; and the restIs prqyer, observance, discipline, thought and action.The hint half uessed, thegift halfunders ood, is Incarnation.Here the impossible unionOf spheres of existence is actual,

    Rgne aux rives d' ou sur les Boulevards.La curiosit des humains fouille le pass et l'avenirEt se cramponne cette dimension. Quant saisir2.05 Le point d'intersection du rgne intemporelAvec le temps, c'est l l'occupation du sa in t -

    No n pas mme l'occupa tion: quelque chose qui estdonnEt reu, au long du mourit: d'amour d'un temps devie

    Dans l'ardeur, l'abngation, l'abandon de soi.2.10 Pour la plupart d'entre nous i l y a seulement le

    momentD'inattention, le moment dans et en dehors de ladure,L'accs de distraction dans un rai de soleil,Le thym sauvage inaperu, l'clair d'hiver,Ou la cascade, ou la musique entendue si profond-

    ment2.15 Qu'on ne l'entend plus du tout, mais que l'on est lamusique

    Tant que la musique dure. Ce ne sont lQu'allusions et conjectures; allusionsSuivies de conjectures; le reste tantPrire, observance, discipline, mditation et action.L'allusion demi devine, le don demi compris estl'Incarnation.2.2.0 Ici l'impossible union

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    Here the past and futureAre conquered, and reconciled,Where action were otherwise movementOf that which is on/y movedAnd has in it no source of movement-Driven by daemonic, chthonicPowers . And right action is freedomFrom past and future also.For most of us, tbis is the aimNever here to be realised;Who are on/y undefeatedBecause we have gone on trying;We, content at the lastIf our temporal reversion nourish(Not too far from the yew-tree}The /ife of signiftcant soi/.

    Des sphres d'existence est en acte,Ici le pass, le futurSont conquis, rconcilis,L o l'action serait, autrement, mouvement

    !2.5 De ce qui est seulement m et ne possdeAucun principe, en soi, de mouvement -Entran par des forces dmoniques, chtoniques.Et bien agir, c'est tre libreDu pass, du futur aussi.

    ;o C'est pour la plupart d'entre nousLe but, toujours inaccessible,Nous qui ne restons invaincusQue pour avoir persvr;Contents en fin de compte si

    .) 5 Notre rversion temporelleNourrit (mais pas trop loin de l'if)La vie du sol signifiant.

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    LITTLE GIDDING LITTLE GIDDING

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    I

    Midwinter spring is its own seasonSempiternal though sodden towards sundown,Suspended z time, between pole and tropic.When the short day is brightest, with frost and jire,The brief s11n .flames the ice, on pond and ditches,In windless cold that is the heart's beat,Re.flecting in a watery mirrorA glare that is blindness in the ear(y afternoon.Andglow more intense than blaze of branch, or brazier,Stirs the dumb spirit: no wind, butpentecostal jireIn the dark time of the year. Between me/ting and freezingThe sou/' s sap quivers. There is no earth sme/1Or smell of living thing. This is the spring timeBut not in time 's covenant. Now the hedgerow

    I

    Le printemps du cur de l'hiver est une saison parlui-mme,Sempiternelle, quoique dtrempe vers le couchant,Suspendue dans le temps, entre ple et tropique.Quand la courte journe resplendit de gel et de feu,Le bref soleil enflamme la glace, sur les mares et les

    fosss,Dans un froid sans rafales qui est chaleur au cur,Rverbrant dans un miroir aqueuxUn clat qui est ccit au dbut de l'aprs-midi.Et l'embrasement plus intense que flambe debranches ou brasier

    to Ranime l'esprit engourdi: nul souffle, un feu dePentecteAu temps obscur de l'an. Entre dgel et gelLa sve de l'me grelotte. Nulle senteur de terre,Ni de chose vivante. C'es t le temps du printempsMais non selon le covenant du temps. Voici que la haie

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    Is blanchedfor an h(Jur with transi ory blossomOf snmv, a bloom more suddenThan that of summer, neither budding nor fading,Not in the scheme ofgeneration.Where is the summer, the unimaginableZero summer?

    If ou came this Wt!J,Taking the route you would be like(y to takeFrom the placeyou would be like(y to come from,If ou came this wqy in mqy time,you would jind the hedgesWhite again, in Mqy, with voluptuary sweetness.It would be the same at the end of the journey,I f ou came at night like a broken king,If ou came by dqy not knowing whatyou came for,It would be the same, whenyou leave the rough roadAnd turn behind the pig-sty to the du/1 faadeAnd the tombstone. And what you thoughtyou came forIs on/y a shell, a husk of meaningFrom which the purpose breaks on(y when it is fulftlledIf at ali. Either you had no purposeOr the purpose is beyond the endyou jiguredAnd is altered in fu/filment. There are other places

    15 Es t blanchie pour une heure d'un bouquet transitoireDe neige, efflorescence plus soudaineQu e celle de l't, ne bourgeonnant ni ne fanant,chappant au dessein de la gnration.O est l't, l'inconcevablezo t zro?

    Si vous veniez pa r l,Prenant la route que sans doute v o ~ s prendriezA partir de l'endroit dont sans doute vous viendriez,Si vous veniez au tempsdu mai, vous trouveriez les haies2. 5 Blanches encore, en Mai, de douceur voluptueuse.Il en serait de mme la fin du parcours,Si vous veniez de nuit ainsi qu'un roi dfait,Si vous veniez de jour et sans savoir pourquoi,Il en serait de mme quand vous quitteriez la route

    pierreuse)O Pour contourner la porcherieen gagnant la terne faadeEt la pierre tombale. Et ce pourquoiVous aviez cru tre venu est seulementUne coquille, une corce de sensDont le propos ne se dgage qu'une fois qu'il estaccompliSi toutefois il l'est. Ou vous n'aviez pas de propos15 Ou le propos passe la fin que vous aviez imagineEt s'altre dans l'accomplissement. Il y a biend'autres endroits

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    Which also arli the world's end, some at the sea jaws,Or over a dark lake, in a desert or a ciry-But this is the nearest, in place and time,Now and in England.If ou came this wqy,

    Taking atry route, startingfrom atrywhere,A t atry lime or at atry season,It would alwq_ys be the same: you would have to put offSense and notion. You are not here to verify,Instruct yourself, or inform curiosiryOr carry report. You are here to kneelWbere prqyer has been va/id. And prqyer is moreThan an order ofwords, the comcious occupationOf the praying mind, or the sound of the voice prqying.And what the dead had no speech for, when living,Thry can tell you, being dead: the communicationOf the dead is tongued with ftre bryond the language of theliving.Here, the intersection of the timeless momentIs England and nowhere. Never and alwqys.

    lO O

    Qui sont aussi le bout du monde, certains auxmchoires de la mer,Ou sur un sombre lac, dans un dsert, dans uneville ..Mais celui-ci est le plus proche, et dans l'espace etdans le temps.

    40 Maintenant et en Angleterre.Si vous veniez par l,Prenant n'importe quelle route, partant de n'importeo,A n'importe quelle heure, n'importe quelle saison,

    Il en serait toujours de mme : car vous devriezdpouiller45 Sens et notion. Vous n'tes pas ici pour vrifierVous instruire, satisfaire la curiositFaire un rapport. Mais bien pour vous agenouiller

    O la prire fut valide. Et la prire est davantageQu'une suite de mots, l'occupation consciente

    50 De l'intellect priant, ou le son de la voix priante .Et ce pour quoi les morts n'avaient pas de motsquand ils vivaientIls peuvent vous le dire morts : la communication

    Des morts est langue de feu par del l'idiome desvivants.Ici, l'intersection du moment intemporel55 Est l'Angleterre et nulle part. Jamais et toujours.

    lO I

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    II

    Ash on an o/d man's sleeveIs al/ the ash the burnt roses leave.Dust in the air suspendedMarks the place where a story ended.Dust inbreathed was a bouse-The wall, the wainscot and the mouse.The death of hope and despair,

    This is the death of air.There are flood and drouthOver the ryes and in the mouth,Dead water and dead sandContendingfor the upper band.The parched eviscerate soi/Gapes at the vanity of toi/,Laughs without mirth.

    This is the death of earth.

    102

    n

    Un peu de cendre sur la mancheD'un vieillard est toute la cendreQue laissent les roses brles.De la poudre en suspens dans l'airMarque une histoire termine.6o Cette poudre fut un logis -Murailles, lambris e t souris.Quand espoir et dsespoir meurent,C'est la mort de l'air.Inondation et scheresse

    65 Noient les yeux et gercent la bouche;Eau morte contre sable mort,Qui des deux sera le plus fort?Le sol broui, viscrBe au spectacle de l'effortEn dnonant sa vanit

    70 Avec un rire sans gat.Ainsi meurt la terre.10 3

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    Water and ftre succeedThe town, the pasture and the weed.Water and jire derideThe sacrifice that we denied.Water and jire shall rotThe marred foundations we forgot,Of sanctuary and choir.This is the death ofwater and ftre.In the uncertain hour before the morningNear the ending of interminable nightA t the recurrent end of the unending

    After the dark dotJe with the flickering tongueHad passed below the horizon ofhis homingWhile the dead leaves still rattled on like tinOver the asphalt where no other sound wasBetween three districts whence the smoke araseI met one walking, loitering and hurriedAs if blown towards me like the metal/cavesBefore the urban dawn wind unresisting.And as I jixed upon the down-turned faceThat pointed scruti'!} with which wc challengeThe ftrst-met stranger in the waning duskI caught the sudden look of some dead masterWhom I had known, forJ!.Often, hal{ recalledBath one and ma'!}; in the brown baked features

    104

    L'eau et le feu ont succdA la ville, au ptis, l'herbe.L'eau et le feu ont bafou7 5 Le sacrifice non offert.L'eau et le feu vont mietterLes fondations dilapidesDu sanctuaire et de son chur.C'est la mort de l'eau et du feu.

    8o A l'heure indfinie qui prcde l'auroreEt comme s'achevait la nuit interminableV ers la fin rcurrente du sans-fin, aprsQue l'obscure colombe la langue flammante

    Eut migr sous l'horizon de sa retraite,85 Cependant que les feuilles mortes cliquetaientSur l'asphalte o ne rsonnait nul autre bruit,

    Entre trois quartiers d'o montai t la fume,J'ai crois un passant tranassant et press,Balay devers moi tel le clinquant des feuilles

    90 Et qui s'abandonnait au vent urbain de l'aube.Or, comme je fixais sur sa face baisseCe regard scrutateur par lequel nous dfionsL'tranger rencontr dans l'ombre blmissante,Je surpris le regard d'un ancien matre mort9 Hier oubli, puis demi remmor;Un et plusieurs ; avec, dans ses traits brunsrecuits

    10 5

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    The ryes of a familiar compound ghostBoth intimate and unidentifiable.SoI assumed a double part, and criedAnd heard another' s voice cry: 'What! are you here?'Although we were not. I was stiJl the same,Knowing myselfyet being someone other-And he a face sti/1 forming ,yet the words sujjicedTo campel the recognition thry preceded.And so, compliant to the common wind,Too strange fo each other for misunderstanding,In concord at this intersection timeOfmeeting nowhere, no before and after,We trod the pavement in a dead patrol.I said: 'The wonder thal I fee! is easy,Yet case is cause of wonder. Therefore speak:I may not comprehend, may not remember.'

    And he: 'I am not eager to rehearseMy thought and theory which you have forgotten.The se things hmJe served their purpose: let them be.So with your own, and pray thry be forgivenBy others, as I pray you to forgiveBoth bad and good. Last season 's fruit is eatenAnd the fullfed beas/ sha/1 kick the empty pail.For last year' s words belong to last year' s language

    And nextyear' s words await another voice.

    xo6

    Les yeux d'un familier fantme compositeIntime et non-identifiable tout ensemble.

    Je criai, jouant double rle, et j'entendis1 O La voix d'un autre qui criait : 5 Et l-dessus, obissant au vent commun,Trop trangers vraiment pour ne point nousentendre,

    En bo n accord ce moment d'intersectionDe nulle part, de nul avant, de nul aprs,Nous arpentmes le pav, patrouille morte.

    11 0 L a surprise que je ressens, dis-je, est aise,Mais l'aise est cause de surprise. Aussi, parlez:Je puis ne pas saisir, ne pas me souvenir.

    Et lui: Je ne tiens pas rcapitulerMes thories dont vous avez perdu mmoire.1 15 Ces choses ont servi leur propos : laissons-les.

    Quant aux vtres, priez qu'elles soient pardonnesEn pardonnant vous-mme et le bien et le mal.Car le fruit est mang de la saison dernire

    Et la bte gave ruera dans le seau vide.l lO Les mots de l'an pass sont d'un discours pass

    Les mots de l'an prochain voudraient une voixneuve.

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    But, as the passage now presents no hindranceTo the spirit unappeased and peregrineBetween two worlds become much like each other,SoI ftnd words I never thought to speakIn streets I never thougbt I sbould revisitWben I lift my botfy on a distant shore.Since our concern was speech, and speech impelled usTo purify the dialect of the tribeAnd urge the mind to aftersight and foresight,Let me dise/ose the gifts reserved for ageTo set a crown uponyour lifetime' s effort.First, the coldfriction of expiring senseWitbout encbantment, offering no promiseBut bitter tastelessness of shadow fruitAs bocfy and sou/ begin to fall asunder.Second, the conscious impotence of rageA t buman foi!J, and the lacerationOf laughter at wbat ceases to amuse.And las!, the rending pain of re-enactmentOf ali that you bave done, and been; the sbameOf motives late revealed, and the awarenessOf tbings ill done and done to otbers' harmWhich onceyou look for exercise of virlue.Then fools' approval stings, and honour stains.From wrong to wrong the exasperated spirit

    Proceeds, unless reslored l?J thal reftningftre108

    Mais comme le passage prsent s'ouvre libreA l'esprit prgrin qui erre, inapais,Entre deux mondes devenus presque pareils,Des mots me viennent dont jamais je n'eus l'ideEn des rues qe jamais je n'aurais cru revoirQuand j'ai laiss mon corps sur un lointain rivage.

    Notre souci fut le discours, et de vouloirDonner un sens plus pur aux mots de la tribu

    11 0 Pour disposer l'esprit postvoir et prvoir;Eh 1 bien donc, apprenez de quels dons la vieillesseCouronnera l'effort de toute votre vie.

    Primo le froid contact du sentir expirant,Sans plus rien d'enchanteur, n'offrant d'autre pro-messe115 Que l'amre insipidit du fruit fantme

    Quand de l'me et du corps le divorce commence.Secundo la fureur qui se sait impuissanteDevant la sottise des hommes et le rireQui lacre devant ce qui n'amuse plus.

    1.10 Enfin la peine dchirante de revivreTout ce que l'on a fait, t, avec la honteDes mobiles anciens rvls, la conscience

    Du mal que l'on a fait, et fait au dam d'autruiBien qu'il et les dehors de la vertu. Aussi1.15 Les suffrages des sots blessent et l'honneur souille.

    De tort en tort l'esprit exaspr procdeS'il n'est purifi par le feu gurisseur

    O l'on doit se mouvoir en mesure, tel un

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    Where you must move in measure, like a dancer.'The day was breaking. In the disftgured streetHe lift me, with a kind of valediction,And aded on the blowing of the horn.

    II O

    danseur.L'aube pointait. Avec une espce d'adieu

    15o Il me quitta dans cette rue dfigureEt je le vis s'vanouir au son du cor.

    I I I

  • 7/16/2019 T. S. Eliot Four Quartets - Quatre Quatuors

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    I I I

    There are three conditions which often look alikeYet differ complete/y, ftourish in the same hedgerow:Attachment to self and to things and to persans, detach-mentFrom self and from things and from persans, and, growingbetween them, indifference

    Which resembles the others as death resemhles !ife,Being between two lives-unftowering, betweenThe live and the dead nettie. This is the use of memory:For liberation-not less of love but expandingOf love beyond desire, and so liberationFrom the future as weil as the pas!. Thus, l o ~ e of a countryBegins as attachment to our own field of actiOnAnd comes to ftnd that action of little importana

    112.

    III

    Il y a trois conditions qui souvent paraissent semblablesMais diffrent compltement, et croissent sur lamme haie: L'attachement soi, aux choses, aux personnes, ledtachement155 De soi, des choses, des personnes; et, entre elles,l'indiffrenceQui ressemble aux deux autres comme la mort lavie,tant entre deux vies - poussant, sans floraison,Entre l'ortie brlante et l'ortie blanche. L'utilitDe la mmoire est de nous librer :Non pas diminution d'amour, mais expansion160 De l'amour au del du dsir, et de la sorteLibration de l'avenir en mme temps que du pass.

    Ainsi l'amour pour un pays est tout d'abordAttachement notre champ d'action, puis i l en vientII3

    Though never indifferent. History may be seroitude, A trouver cette action de mdiocre importance

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    History may befreedont. See, now t h ~ y vanish,The faces and places, w ith the self which, as it cott!d, lovedthem,To become rmewed, transftgured, in another pattern.Sin is Behove!y, butAff sha/1 be weil, andAff manner of thing shall be weil.If think, again, of this place,And ofpeople, not wholly commendable,Of no immediate kin or kindness,But some ofpeculiar genius,Ali touched by a comn;on genius,United in the strife which divided theJJJ ,If think of a king at nightfa/1,Of three men, and more, on the scaffoldAnd a few who died forgottenIn other places, here and abroad,And of one who died blind and quiet,Why should wc celebrateThese dead men more than the cfy1g?It is not to ring the bell backwardNor is it an incantation

    114

    Quoique jamais indiffrente. L'histoire peut treservitude1G L'histoire peut tre libert. Voyez, void ques'vanouissentLes lieux et les visages avec le moi qui, de son mieux,

    les chrissaitAfin d'tre renouvels, transmus dans un motifautre.Le Pch est InluctableMais toute chose sera bien

    17 0 Toute manire de chose sera bien.Si je songe, encore, ce lieuEt ces gens, pas tout fait recommandables,De parent ni de bont immdiatesMais quelques-uns dous d'un gnie singulier,

    17 5 Tous empreints d'un gnie commun,Unis dans le conflit qui les mettait aux prises,Si je songe un roi au soir tombant,A trois hommes, et plus encore, sur l'chafaud,A quelques-uns qui sont morts oublisr!lo En d'autres lieux, ici ou bien l'tranger,A celui qui mourut aveugle mais tranquille,

    Pourquoi donc clbrerCes hommes morts plutt que les mourants?Ce n'est pas l un carillon rtrospectif185 Ce n'est pas davantage une incantation

    11 5

    To summon the spectre of a Rose. Pour voquer le spectre d'une Rose

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    We cannot revive old JactionsWe cannot restore old policiesOr follow an antique drum.These men, and those who opposed themAnd those whom they opposedAccept the constitution of silenceAnd are folded in a single party.Whatever we inherit from the fortunateWe have taken from the defeatedWhat they had to leave us-a symbol:A symbol peifected in death.And ali shall be weil andAli manner of thing shall be weilBy the purification of the motiveIn the ground of our beseeching.

    n6

    A quoi bon rveiller d'anciennes factionsOu remettre en honneur d'anciennes politiquesOu suivre les accents d'un antique tambour?

    1 JO Ces hommes, ceux qui les affrontaientEt ceux qu'ils affrontaient eux-mmes,Acceptent les lois du silenceUn seul parti les enveloppe.Quelque hritage que nous lguent les fonuns

    I'J5 Nous avons reu des vaincusCe qu'ils avaient nous laisser : soit un symboleUn symbole parfait dans la mort.Et toute chose sera bienToute manire de chose sera bienzoo Par l'puration du mobileDans le terrain de notre imploration.

  • 7/16/2019 T. S. Eliot Four Quartets - Quatre Quatuors

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    IV

    The dove descending breaks the airWith flame of incandescent terrorOfwhich the tangues declareThe one discharge from sin and error.The on/y hope, or else despairLies in the choice ofpyre or pyre-To be redeemed from ftre by ftre.Who then devised the forment? Love.Love is the unfamiliar NameBehind the hands that woveThe intolerable shirt of lameWhich human power cannot remove.We on/y live, on/y suspireConsumed by either ftre or ftre.

    118

    IV

    La colombe fend l'air, flammeD'incandescente terreurSes langues de feu proclament

    ,oo5 L'unique rmission du pch, de l 'erreurPoint d'espoir hormis d'lireL'un ou l'autre des bchersAfin d'tre du feu le feu rachet.Amour conut ce supplice.

    1 1o Amour, No m mal familierDessous la main tisserandeQui ourdit la tunique ardente, tor turanteQue nul ne peut arracherPoint de vie, point de respir

    - 15 Hormis par l'une ou l'autre flamme consum.

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    v

    What wc calf the bcginning is oftcn the endAnd to makc an end is to makc a bcginning.The end is where we start from. And every phraseAnd sentence that is right (where every word is at home,Taking ifs place to support the others,The word neither dijjident nor ostentatious,An easy commerce of the old and the new,The common word exact without vulgariry,The formai word precise but not pedantic,The complete consort dancing together)Every phrase and every sentence is an end and a beginning,Every poem an epitaph. And any actionIs a step to the block, to the jire, down the sea's throatOr to an illegible stone: and that is where we start.

    12.0

    v

    Ce que nous nommons le commencement est sou-vent la fin

    Finir c'est commencer.La fin est l d'o nous partons. Chaque propositionEt chaque phrase juste (o chaque mo t est bien chezlui,

    22 0 Prenant sa place pour soutenir les autres,Sans modestie outre ni ostentation,Dans un commerce ais de l'ancien et du neuf,Le mot courant exact mais non vulgaire,Le mot correct prcis mais no n pdant,

    ! Z5 Le tout dansant en un parfait ensemble)Chaque phrase ou proposition, donc, est fin et com-mencement,Chaque pome une pitaphe. Et toute actionEst un pas fait vers l'chafaud, le feu,le gosierde lamerOu vers une pierre illisible; et c'est de l que nous

    partons.12.1

    We die with the dying: 13 0 Nous mourons avec les mourants:

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    See, they depart, and we go with them.We are born with the dead:Sec, they return, and bring us with them.The moment of the rose and the moment of theyew-treeAre of equal duration. A people without his toryIs not redeemed from lime, for his ory is a patternOf timeless moments. So, while the light failsOn a winter' s afternoon, in a secluded chape/History is now and England.

    With the drawing of this Love and the voice of this Ca/lingWe sha/1 not cease from explorationAnd the end ofali our exploringWill be to arrive where wc startedAnd know the place for the ftrst lime.Through the unknown, remembered gateWhen the last of earth lift to discoverIs thal which was the beginning;A t the source of the longes/ riverThe voice of the hidden waterfa/1And the children in the apple-trecNot known, because not looked forBut beard, half-heard, in the sti/lnessBetween Iwo waves of the sea.

    122

    Voyez-les s'en aller et , avec eux, nous-mmesNous naissons avec les dfunts :Voyez-les revenir et, avec eux, nous-mmes.Le moment de la rose et le moment de l'if

    135 Sont d'gale dure. Un peuple sans histoireN'est pas rachet du temps, car l'histoire est un motifDe moments intemporels. Ainsi, quand le jour baissePa r un aprs-midi d'hiver, dans cette chapelle carteL'histoire, c'est maintenant et l'Angleterre.

    14 0 Avec l'attrait de cet Amour, avec la voix de cetAppel

    Nous ne cesserons pas notre explorationEt le terme de notre quteSera d'arriver l d'o nous tions partisEt de savoir le lieu pour la premire fois.

    l4 5 A travers la grille inconnue, remmoreQuand le dernier morceau de terre dcouvrirSera celui par quoi nous avions commenc;A la source du plus long fleuveLa voix lointaine de la cascade

    l5 0 Et les enfants dans le pommierNon sus parce que non cherchsMais perus, demi perus dans le silenceEntre deux vagues de la mer.

    Quick now, here, now, aiWCfJS Vite, ici, maintenant, toujours -

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    A condition of complete simplic'ity(Casting not less than everything)And ali shall be weil andAli manner of thing shall be weilWhen the longues of lame are in-foldedInto the crowned knot of treAnd the ftre and the rose are one.

    12.4

    2.5 5 Une simplicit complte(Ne cotant rien de moins que tout)Et toute chose sera bienToute manire de chose sera bienLorsque les langues flamboyantesS'inflchiront dans la couronnez6o Du nud ardent et que le feuEt la rose ne feront qu'un.

    12 5

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    NOTESPAR JOHN HAYWARD

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    Les notes qui suivent ne se proposent pas de servir decommentaire aux Quatre Quatuors, mais simplementd'aider le lecteur de cette traduction discerner les principales allusions du texte. Nous recommandons The ArtofT.S. Eliot par Helen Gardner (London 1949) commeune ana!Jse et une interprtation qui clairent l'ensemblede l'uvre; mais plus secourable et plus suggestifque toutetude critique est l'arrire-plan de connaissance fourni parles crits antrieurs du pote, en prose aussi bien qu'envers. Seule cette connaissance permettra de comprendreadquatement l'volution et, pour une grande part, la signi-fication des Quatre Quatuors.

    Chacun des quatre pomes doit son titre unlieu, et l'exprience propre chacun d'eux s'exprimepar une imagerie surgie d'une impression profondedu lieu et du temps. Dans Burnt Norton, le lieu necomporte pas d'associations particulires. Le temps

    no n plus ne revt pas de signification particulire;

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    c'est un aprs-midi d't. East Coker es t un villagedu Somersetshire .. Le pote y rside la fin de l't,et ses penses sont pleines de sa famille et de sesanctres. Les Dry Salvages sont un groupe d'ilotsrocheux au large de la cte du Massachussets, qu ifit partie du paysage de l'enfance du pote commeelle avait fait partie de la nouvelle exprience queses anctres connurent aprs avoir travers les mers.Ce pome ne roule pas sur un lieu visit, mais surun lieu o le pote a vcu, remmor avec la vivacitparticulire avec laquelle nous nous remmoronsle paysage de notre enfance. Little Gidding, d'autrepart, comporte des associations historiques, no npersonnelles... Il est [dcrit] par un aprs-midid'hiver [comme un lieu o la prire est toujoursvalide]. H. Gardner. Op.cit. p. 159.

    Dans une lettre un tudiant amricain, M. Eliotdclare que les quatre pomes cc commencrent graduellement assumer, peut-tre seulement par com-modit, un_e relation aux quatre saisons et aux quatrelments >>. Cette relation est simplement impliqueet ne doit pas tre accentue. A savoir Burnt Norton:l'air, le dbut de l't. East Coker: la terre, la fin del't. Les Dry Salvages: l'eau, l'automne. LittleGidding: le feu, l'hiver.

    BURNT NORTON

    Le pome doit son titre au chteau de BurntNorton, prs Campden en Gloucestershire, prop ritdu Vicomte Sandon, fils an du Comte de Harrowby.Le chteau tait inhabit lorsque 1e pote le visitaen tranger pendant l't de 1934, lors d'un sjourde vacances Campden. Le chteau actuel s'lve l'emplacement d'un chteau plus ancien, dtruit pa rle feu au xvne sicle: d'o le nom qu'il porteaujourd'hui, son appellation ancienne tant simplement Th e Burnt House [La Maison Brle].

    Les pigraphes d'Hraclite peuvent tre traduitescomme suit : 1) cc Bien que la Parole (Logos) soitcommune . ous, la plupart des hommes viventcomme s'ils avaient chacun en propre un e sagesseparticulire. ,, z) ccLe chemin qui monte et le cheminqu i descend sont une et mme chose. ,,

    12.-14. Cf The Fall1ify Reunion (1939) p. 107: toute magie que de trouver le point-repos ou point

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    I only looked through the little doorWhen the sun was shining on the rose-garden :And heard in the distance tiny voices ... >>[Je regardai seulement par la petite porteComme le soleil brillait sur le jardin de rosesEt j'entendis au lo in de menues voix .. ]39 Cf Dante, Paradiso XII, 2.8 :

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    EAST COKER

    Le pome doit son titre au village d'East Coker,prs Yeovil en Somersetshire, quelque vingt millesdu littoral de la Manche. C'est de ce village, foyerdes anctres du pote, qu'Andrew Eliot migraen 1667 pour fonder la branche amricaine des Eliotdont le pote descend en ligne directe.

    x. In my beginning is my end JJ [En mo ncommencement est ma fin]. C'est la devise franaise,transpose et traduite, de Marie, reine d'cosse,soit : En ma fin est mo n commencement JJ,

    9 et seq. Cf Ecclsiaste III, 1-7: Il y a sous le cielun moment pour chaque chose. Il y a un temps pournatre et un temps pour mourir; un temps pourplanter et un temps pour arracher ce qui a tplant; un temps pour tuer et un temps pour gurir;un temps pour pleurer et un temps pour rire; un

    ramasser; un temps pour aimer et un temps pourhar .. un temps pour dchirer et un temps pourrecoudre; un temps pour se taire et un temps pourparler)),

    2.4 et seq. Dans une lettre au professeur Hauser-mann (1943), le pote suggrait

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    volumes... In every daunse, of a most auncientcustome, there daunseth together a man and awoman, holding cache o