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Clément ADAM Licence pro ACS-CAAB Le traitement des effluents peu chargés (en élevage bovin laitier)

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Clément ADAMLicence pro ACS-CAAB

Le traitement des effluents peu chargés

(en élevage bovin laitier)

Projet Tutoré Promotion 2013-2014

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Fiche signalétique

Clément ADAM Licence Pro AADD

Parcours ACS-CAAB Promotion 2013-2014

Apprentissage réalisé chez l’EARL Colasse avec monsieur Stéphane

COLASSE

Apprentissage du 1er septembre 2013 au 31 août 2014

Tuteur universitaire : Thierry TETU(Maître de Conférences Université Picardie Jules Verne)

Tuteur professionnel : Laurine VANCRAEYNEST(Conseillère Avenir Conseil Elevage, service Bâtiment-environnement)

Maître d’apprentissage : Stéphane COLASSE (Agriculteur en polyculture-élevage)

Mémoire professionnel : Agrandissement et amélioration de la stabulation

Projet Tutoré : Le traitement des effluents peu chargés (en élevage bovin laitier)

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Remerciements   :

Je remercie tout d’abord mon maître d’apprentissage Monsieur Colasse de m’avoir gentiment accueilli dans son entreprise. Je tiens aussi à remercier mon tuteur pédagogique Monsieur Tetu, et mon tuteur professionnel Madame Vancraeynest, m’ayant permis d’élaborer mon mémoire professionnel et tutoré.

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Résumé   :

L’intensification de l’élevage en France depuis l’après-guerre a entrainé des pollutions des cours d’eau du fait de l’excès de nitrates rejeté et entrainant l’eutrophisation.Des dispositifs ont donc été mis en place pour stopper cette pollution aux effets négatifs sur les écosystèmes aquatiques. Des réglementations limitant les quantités d’épandage ainsi qu’un « calendrier » d’épandage permettent d’éviter que les agriculteurs épandent les effluents aux moments les plus favorables au lessivage.

Le traitement d’effluent peu chargé est de plus en plus perçu comme une solution d’avenir pour lutter contre les pollutions aux nitrates. Ce sont des méthodes naturelles avec différents systèmes adaptables à l’exploitation.Cependant le choix du traitement demande une technicité, il faut connaitre l’effluent de départ jusqu’à l’effluent traité. Pour cela des analyses sont intéressantes. Ces systèmes dépendent aussi du contexte pédoclimatique.

Malgré, la réticence de certains éleveurs dût au prix d’installation, il reste néanmoins intéressant d’investir dans ces systèmes pour l’image de l’agriculture, ainsi que pour des économies pouvant être réalisées.

Summary:

The intensification of livestock production in France since the Second World War led to pollution of rivers due to excess nitrates rejected and causing eutrophication. Arrangements have been put in place to stop this pollution adverse effect on aquatic ecosystems. Regulations limiting the amount of application and a "calendar" to help prevent spreading the farmers spread the manure on the most favorable leaching times.

The effluent treatment lightly loaded is increasingly seen as a promising solution to fight against pollution by nitrates. These are natural methods with different adaptable to operating systems.However, the choice of treatment requires a technicality; you must know the effluent out to the treated effluent. For this analysis are interesting. These systems also depend on the pedo-climatic context.

Despite the reluctance of some farmers had to the price of installation, it is still worth investing in these systems for the image of agriculture, as well as for potential savings.

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SommaireIntroduction P1 à P2

Première partie : Agroenvironnement (UE17B) P3 à P11

I) Le Cycle Hydrologique de la planète P3 à P5

a) Les différents réservoirs d’eau P31) L’eau salée P32) L’eau douce P33) L’eau souterraine P34) L’eau superficielle P3

b) Le cycle de l’eau P4c) Les différentes utilisations P4d) L’impact de l’agriculture P5

II) Bilan des connaissances sur la maîtrise des effluents P6 à P9

a) Impact des effluents sur l’environnement P6 à P8b) Les différentes eaux souillées P8 à P9

1) Les eaux blanches P82) Les eaux vertes P83) Les eaux brunes P8 à P9

III) Une réglementation plus stricte au fil des années P9 à P11

a) Des dates, et des quantités limitées pour les épandages P9 à P10b) Le stockage P11c) De plus grandes quantités à épandre P11

Deuxième partie   : Commerce (UE 17A) P12 à P26

IV) Présentation des différents systèmes de traitement des eaux «   sales   » P12 à P22

A) Traitements primaires P12 à P14a) Bassin tampon de sédimentation (avec stockage) P12 à P13b) Filtre à paille P13 à P14

B) Traitements secondaires P14 à P18c) Le Lagunage P14 à P17

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d) Filtre planté de roseau à deux étages P17 à P18

C) Traitements tertiaires P19 à P22e) Bosquet épurateur P19f) Massif filtrant végétalisé P20g) Epandage prairie P21 à P22

V) Atouts et contraintes de chacun des systèmes P23 à P24

A) Traitements primaires P23B) Traitements secondaires P23C) Traitements tertiaires P24

VI) Aspect économique P25

VII) Aspect environnemental P26

Conclusion P27

Bibliographie P28

Lexique P29

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Introduction   :

La production laitière bovine est un facteur économique important dans le monde, elle correspond à 83% des quantités produites de lait total en 2012 soit 637,3 millions de tonnes. L’Union Européenne leader mondial en 2013 avoisinant les 141 millions de litres de lait. En Europe les premiers producteurs de lait sont l’Allemagne avec une production de 27 millions de litres de lait par an, suivie par la France avec 23.9 millions de litres de lait par an (avec 75 500 producteurs et 200 000 emplois directs en France). Cependant le nombre d’éleveurs diminue, mais la taille des troupeaux augmente. On remarque une concentration d’élevages importante dans certaines régions, et ceci se remarque d’autant plus à ce jour avec la fin des quotas en France d’ici 2015. Si l’élevage se concentre dans certaines régions plus que d’autres, cela signifie que la quantité d’effluent va augmenter dans ces régions et que la quantité à épandre à l’hectare sera plus importante, et pouvant augmenter le risque de pollution et principalement celui des cours d’eau. En effet la Bretagne connait ce phénomène avec la prolifération des algues vertes du genre Ulva dût à la teneur en nitrate des eaux, qui est dangereuse pour son écosystème . La prolifération excessive de ces algues forme un écran entre la lumière et les fonds marins, nuisant à la survie de certaines espèces animales et végétales. Dans les autres régions de la France, il n’y a pas encore une pollution aussi importante, cependant certaines rivières connaissent des infestations de lentilles d’eau (Lemna minor) ayant le même effet que les algues vertes, ce que l’on appelle l’eutrophisation. Mais une quantité de nitrate importante est aussi dangereuse pour l’homme, notamment pour les bébés pouvant entrainer une augmentation de la méthémoglobinémie, ou appelle cela la maladie du « bébé bleu » (il s’agit des nitrates qui se transforme en nitrite dans le corps, qui vont réagir avec les hémoglobines réduisant ainsi la capacité du sang à transporter l’oxygène), (ce phénomène reste rare). En France le seuil autorisé dans l’eau potable est de 50mg de nitrate par L d’eau potable.

J’ai choisi de travailler sur ce sujet puisqu’il est en lien avec le travail de mon mémoire professionnel concernant l’agrandissement et l’amélioration de la stabulation de monsieur Colasse. D’autre part l’intensification des élevages dans certaines régions risque de poser problème au niveau des pollutions, et je pense que c’est l’une des problématiques les plus importantes dans les systèmes d’élevage (et principalement chez les vaches laitières).

Il n’est pas facile, voire impossible de limiter l’intensification de l’élevage, mais des méthodes de stockage et de traitement des effluents existent, permettant de valoriser les nitrates, et de limiter les pollutions. Il existe aussi des systèmes de revalorisation des effluents d’élevage comme la méthanisation, mais ici nous nous concentrerons sur les systèmes de filtration et d’épandage des « eaux sales ».

Quels sont les intérêts de filtrer les effluents peu chargés, et quels sont les systèmes les plus adaptés ?

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Dans un premier temps, nous discuterons du cycle de l’eau afin de comprendre les différents impacts de l'agriculture. Ensuite nous ferons une généralité de l’impact des effluents sur l’environnement. Nous verrons que la politique agricole devient plus stricte par rapport aux épandages. Puis nous présenterons les différents systèmes de traitement des effluents peu chargés. Et nous finirons par un aspect économique, puis environnemental de ces systèmes.

Mes objectifs, sont de montrer que la production laitière est importante dans l’économie française, mais qu’elle a des impacts négatifs sur l’environnement ; et de montrer qu’il est possible d’allier limitation des pollutions avec différents systèmes tout en ayant en plus des avantages pour les producteurs.

Pour pouvoir communiquer sur cette problématique, il sera créé une page web.

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Première partie   : Agroenvironnement

Avant de parler des pollutions des cours d’eau et de leurs impacts, il faut comprendre le fonctionnement du cycle de l’eau et son utilité.

I- Le cycle hydrologique de la planète

a) Les différents réservoirs d’eau

« Le cycle hydrologique est un concept qui englobe l’ensemble des phénomènes liés aux mouvements, pertes et renouvellements de l’eau sous toutes ses formes à la surface de la planète » (Philippe Behra).Pour que ce cycle puisse fonctionner il faut de l’eau, et sur la Terre nous rencontrons plusieurs réservoirs :

1) L’eau salée

La principale quantité d’eau salée sont les océans. Les océans ont la plus grande surface en eau, ils représentent 70% de la surface de la planète. Ils ne sont pas utilisé directement par l’homme, cependant ils sont très importants puisqu’ils permettent de réguler la température, ce qui explique les différents climats que nous pouvons rencontrer.

2) L’eau douce

Il n’y a que 3% d’eau douce sur la totalité de l’eau terrestre et dont les trois quarts sont piégé dans les glaciers.

3) L’eau souterraine

L’eau souterraine est importante pour l’Homme, puisqu’il s’en sert directement pour la consommation et ceci avec l’utilisation de puits, tout en sachant que nous n’utilisons que la moitié puisque que l’autre moitié se trouve à plus de 800m de profondeur. La population utilise généralement l’eau se situant dans les aquifères. Il existe différents types d’aquifères : - les nappes libres (nappe en contact direct avec l’atmosphère)-les nappes captives (nappe située entre deux couches imperméables qui est entièrement saturée d'eau sous pression.)-les nappes fossiles (nappe qui ne se renouvèle plus).

4) L’eau superficielle

Cette eau correspond aux fleuves, lacs, et rivières.

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b) Le cycle de l’eau

Le moteur du cycle est le soleil, qui provoque des changements de phase (vaporisation de l’eau liquide et fonte de l’eau solide). Ceci grâce à ce qu’on appelle l’albédo qui est la quantité de lumière solaire réfléchie à la surface de la terre, l’albédo est en moyenne de 0,3 au plus élevé 0,9 sur un sol enneigé. Les précipitations viennent d’un changement de température ou de pression qui transforme la vapeur d’eau atmosphérique en eau liquide. En France nous avons une pluviométrie moyenne de 770 mm. Une partie des précipitations va être infiltré et être utilisé par les plantes et une partie va ruisseler pour être condensé.L’évaporation et l’évapotranspiration est le passage de l’eau liquide à l’état gazeux libéré directement du sol ou transpiré par la plante.

c) Les différentes utilisations

Dans le monde 70% de l’eau utilisée est lié aux usages agricoles, 20% pour l’industrie, et 10% pour l’utilisation domestique, ceci est une moyenne mondiale. Les pays de l’hémisphère Sud en utiliseront 85% pour leurs agricultures contre 50 à 70% pour l’industrie dans l’hémisphère Nord. L’eau est très importante dans l’usage agricole, cependant l’agriculture peut avoir des impacts néfastes dessus. En France 41 milliards de m3 d’eau sont utilisés, deux tiers pour le refroidissement des centrales nucléaires, le reste est de 10% pour l’industrie, 12% en agriculture et 11% pour les collectivités.

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d) L’impact de l’agriculture

L’agriculture peut avoir de mauvais impacts sur l’eau de part par son abus d’utilisation ce qui diminue fortement la quantité souvent dût à une mauvaise utilisation. Nous oublions beaucoup que l’eau est un cycle et qu’il y a un temps de séjours qui est le rapport entre le volume du réservoir (lac, nappe,…) et le flux d’eau entrant dans le réservoir. Pour qu’il n’y ait pas de problème il faut que le temps de séjour soit équilibré.

D’autre part, il y a la pollution de l’eau causée par l’intensification de l’agriculture. Pollution causé par les produits phytosanitaires dont on arrive à retrouver certaines particules durant plusieurs années après leurs utilisations dépendant de leur rémanence. Mais aussi causé par l’utilisation intensive d’engrais minéral, mais aussi organique, entrainant une dangerosité pour l’Homme, mais aussi pour l’écosystème. On rencontre aussi des pollutions parasitaires causées pour la plupart du temps par les effluents d’élevage.

L’agriculture est primordiale pour pouvoir alimenter toutes les populations de la Terre, cependant elle a des impacts négatifs et nous allons nous intéresser principalement aux pollutions de nitrate des cours d’eau provenant des effluents d’élevage.

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II- Bilan des connaissances sur la maîtrise des «   eaux sales   »

a) Impact des effluents sur l’environnement

Différents types d’effluents existent, nous rencontrons des effluents solide qui sont le fumier (mélange d’excrément et de litière), et nous trouvons aussi des effluents liquides comme le lisier, le purin et les eaux sales provenant des salles de traite.Le problème est l’impact que peuvent avoir ces effluents sur l’environnement par rapport à une quantité importante épandue, ou par rapport à un mauvais stockage. Cependant il ne faut pas oublier qu’ils ont aussi des impacts positifs pour l’agriculture, d’un point de vue économique ( permet de réduire l’achat d’intrant), et agronomique (permet d’entretenir le sol en matière organique).

Pour les effluents solides   (fumier) : Les fumiers sont les effluents les plus intéressants en agriculture, ce sont ceux qui permettent d’entretenir au mieux les sols au niveau des matières organiques, et ce sont les plus intéressants vis-à-vis de l’activité microbienne grâce à leurs travail de dégradation. Cependant il pollue, puisqu’il est constitué d’éléments nutritifs dont l’azote qui est facilement volatil est lessivable selon le stockage et la date d’épandage. D’après le tableau ci-dessous le fumier de vaches laitière contient environ 5 unités d’azote par tonne de fumier, ce qui n’est pas négligeable.

Source   : Rémy et Marin-Laflèche. INRA de Laon.

Les pertes d’azote, et donc la pollution des cours d’eau (principalement) sont souvent dût à un mauvais stockage. Dépôt de fumier situé toujours au même endroit, la fumière sans fosse, dont les jus de fumier ne sont pas récupérés. Il existe aussi une mauvaise gérance des épandages, avec des épandages sur sol nu permettant une facilité à la volatilisation et au lessivage, et des quantités épandues trop importantes. Mais il y a aussi des apports d’azote sur les cultures sans se baser sur les apports de fumier qu’il a pu y avoir, et donc des apports d’éléments qui vont être perdu.

Il existe un système permettant de mieux valoriser le fumier : qui est le compostage. Il est moins polluant que le fumier frais, avec une température qui est

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excessivement haute et dont une grosse partie des graines d’adventices vont-être détruites. De plus la quantité à épandre est moins importante (diminuant de moitié environ), l’ammoniac est transformé en azote microbiens. Cependant le coût est plus important et il y a tout de même des pertes d’azote de potassium et de sodium.

Pour les effluents liquides   : Dans les effluents liquides il y a le purin (jus qui provient des fumiers), le lisier (mélange d’excrément et d’urine), et les eaux souillées provenant des salles de traite. Nous rencontrons plus de lisier et de purin à ce jour du fait que les étables avec des systèmes de logettes, de fumier raclé ou de caillebotis ont augmentés. Les purins sont chargés en éléments solubles ; c’est pour cela que le stockage du fumier est important pour contrôler les pertes de purins, intéressant d’un point de vue économique et agronomique.

Tableau 1. Valeur agronomique des purins

AuteurÉléments Unité Loerh (1983) Robert (1992)Solides totaux % 2,30 à 2,80 2,81Minéraux % 1,20 à 1,50 —Azote total kg/m3 1,80 à 2,40 2,00Ammoniaque kg/m3 1,30 à 1,60 1,33Phosphore total* kg/m3 0,19 à 0,28 1,46Potasse totale** kg/m3 3,90 à 4,70 2,33pH 7,10 à 7,60 —

D’après le tableau ci-dessus, nous voyons que le purin contient tout de même environ 2 unités d’azote par m3. Le lisier est aussi intéressant il contient en moyenne 5 unité d’azote par litre.

Source   : Rémy et Marin-Laflèche. INRA de Laon.

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Il faut faire attention au stockage du purin et du lisier car il est très facile d’avoir des pertes d’azote par volatilisation. Il est donc très important de l’aérer régulièrement pour éviter les pertes d’ammoniac. Et pour éviter le lessivage de l’azote, il faut épandre ces effluents dans de bonnes conditions.

Il y a aussi les eaux souillées de salle de traite qui doivent être épandues, et qui ont aussi leur importance vis-à-vis des impacts environnementaux.

b) Les différentes eaux souillées Les eaux souillées sont considérées comme des effluents annexes.

1) Les eaux blanches

Ce qu’on appelle les eaux blanches ce sont les eaux de lavage de matériel de traite des vaches et de tank à lait constitué principalement d’eau, de produits de lavage, et de résidus de lait. Ces eaux doivent être stocké ensuite dans une fosse indépendante ou mélangées avec la fosse à lisier ou à purin. Elle sera ensuite épandue sur les parcelles. Cependant les eaux blanches sont aussi chargées en élément azoté... Il est donc important de faire attention à l’épandage, et d’en tenir compte sur la culture suivante.

2) Les eaux vertes

Les eaux vertes sont les eaux de nettoyage de quai et d’aire d’attente elles sont peu chargées en déjections animales. Ces eaux ne sont pas inoffensives sur l’environnement, la matière organique qui la constitue va se dégrader et va affecter la qualité de l’eau et donc son écosystème.

3) Les eaux brunes

C’est un mélange de déjections et d'eau de pluie tombée sur des aires extérieure fréquentées par des animaux. Comme les eaux vertes elles sont chargées en matière organique et donc peuvent affecter la qualité de l’eau.

Source   : CEMAGREF - Institut de l’élevage – Chambre d'Agriculture 2002.

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D’après une étude Américaine sur la mesure et la modélisation des flux atmosphérique d’ammoniac produit par les déchets des produits laitiers publié dans Atmospherie environment « un troupeau de 185 vaches laitière produirait environ 34 000 kg d’azote par an » ce qui ferait environ 183 kg d’azote par vache et par an. Ceci dépend beaucoup de l’alimentation, si les vaches utilisent tout l’azote qu’elles ont pu ingérer ou non. La moitié des pollutions provenant de l’agriculture sont dût à l’élevage. Les animaux produisent du NH3 via la réaction de l’urée dans l’urine avec l’uréase présente dans les matières fécales. L’ammoniac peut également être produit par des bactéries anaérobies qui se déclinent en azote organique.

III- Une réglementation plus stricte au fil des années

Nous allons nous intéresser plus particulièrement au cas de la France qui a subi une intensification importante de l’agriculture au lendemain de la seconde guerre de par l’arrivée des engrais, de l’innovation dans le machinisme, et l’amélioration génétique ce qui a permis de produire plus et plus facilement.Cependant dans les années 1980 la France se rend compte que l’intensification cause certains problèmes environnementaux avec l’utilisation abondante de produits chimiques, mais aussi de la pollution causée par l’intensification de l’élevage (en Bretagne). Elle décide alors de prendre certaines mesures.A la fin des années 1980 les agriculteurs ont commencé à avoir des mesures agro-environnementales tout en touchant des subventions de la PAC. Le but étant d’avoir une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Des programmes d’action sont mis en place en 1997, par l’Europe avec des zones classées vulnérables ceci pour essayer de limiter les impacts de l’agriculture. Puis en 2004 sont apparus les apports azotés devant respecter l’environnement avec comme réglementation des apports azotés organiques ne devant pas passer les 170 kg d’azote par hectare. En 2006 la Directive Nitrate oblige les agriculteurs à avoir 100% des sols couverts en longue période d’interculture pour 2013 afin d’éviter les pertes d’azote par lessivage.D’après l’étude de caractérisation des sources de lessivage de nitrate à partir d’une ferme laitière irrigué en Californie publié par le journal of contaminent hydrology qui estime une perte moyenne d’environ de 500 kg d’azote par hectare et par an, d’où l’intérêt de la Directive Nitrate en Europe et ces 100% de sol couverts, permettant de limiter le lessivage de l’azote, et selon le choix des couverts avoir un intérêt agronomique.

a) Des dates et des quantités limitées pour les épandages

L’épandage d’effluent ne doit pas être fait lorsqu’il y a un risque de ruissellement en dehors de la parcelle (sol enneigé par exemple), il est interdit aussi sur des légumineuses sauf pour la luzerne et la prairie. Il y a aussi des distances par rapport aux habitations et aux cours d’eau :

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Distance minimale Délai d’enfouissement après épandage sur sol nu

Lisier injecté directement dans le sol

15 mètres Immédiat

Lisier de type pendillard 35 mètres 12 heuresAutres cas 50 mètres 24 heuresCours d’eau 35 mètresLieu de baignade 200 mètres

L’agriculteur doit tenir aussi un cahier d’épandage avec entre autre la date de l’épandage, la quantité épandu sur la parcelle et le type de culture.

Au niveau des dates :

Source   : chambre d’agriculture des Deux-Sèvres

Attention, le total des apports sur CIPAN et dérobée est limité à 70 Unités d’azote efficace par hectare de type I et II.En ce qui concerne la quantité à apporter, il faut qu’ils soient comptés dans les bilans azotés pour pouvoir ensuite diminuer les apports d’azote minéral.

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b) Le stockage

Les fumiers pailleux peuvent être stockés dans les parcelles, en sachant que les dépôts doivent changer de place tous les ans.En ce qui concerne les effluents liquide, le stockage doit être effectué dans une fosse étanche adaptée pour éviter tout débordement. Ils doivent être stockés pendant une durée minimale de quarante-cinq jours pour les élevages en règlement sanitaire départemental ou de quatre mois en installation classée.

c) De plus grandes quantités à épandre

Le nombre d’éleveur diminue, mais la taille des troupeaux augmente et se concentre dans certaines région comme la Bretagne, et ceci va certainement s’intensifier avec la fin des quotas laitier en 2015. On remarque aussi que le nombre d’effluents liquides en élevage bovin laitier a augmenté avec les jus de fumières, les systèmes de caillebotis, et les eaux blanches et vertes. Les nouveaux systèmes de bâtiments partent plus dans une logique où il y aura beaucoup plus de lisier que de fumier (sans fumier pour avoir moins de mammite avec des systèmes de logettes par exemple) et pour simplifier le travail de l’éleveur en ayant pas besoin de vider l’étable tous les mois. Ce qui devient problématique avec les risques de pollution des eaux par les nitrates et les émanations d’ammoniac.

Les principaux impacts des taux de nitrates élevés dans les eaux sont la toxicité de l’eau pour la consommation animale et humaine et l’augmentation de la prolifération de la végétation aquatique telle que les algues.Souvent la quantité d’azote retrouvé dans le sol dépasse les exigences des cultures, ce qui rend plus facile la lixiviation des nitrates. En Nouvelle-Zélande la qualité de l’eau est mauvaise comme la rivière Waikato qui subbit l’effet négatif de l’élevage intensif.Pour limiter ces pollutions l’Europe met une barre maximale qui est de 170 kg d’azote par hectare pour les apports organiques.Un fumier géré correctement a une équivalence d’engrais et sont donc une source précieuse d’éléments nutritifs dans les systèmes de production. D’après une étude Européenne, « les prairies coupées peuvent utiliser du lisier bovins à des taux moyens de 330-340 kg d’azote par hectare (120 kg de P2O5) par an sans dépasser une valeur cible de 11,3 mg de nitrate par litre d’eau » ( European Journal of Agronomy 2007).

Dans certaines situations, il est difficile d’épandre localement des effluents par leur utilisation agronomique et d’autres solutions doivent être envisagées.

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Deuxième partie   : Commerce

Selon l’intensité de l’épandage des effluents, il peut être dangereux et polluer principalement les cours d’eau. Mais il existe des systèmes de traitement permettant de réduire leur impact.

IV- Présentation des différents systèmes de traitement des eaux «   sales »

A) Traitements Primaires

L’objectif principal du traitement primaire est de décanter les effluents, c’est-à-dire de séparer la partie grossière de la partie liquide, pouvant diminuer jusqu’à trente pourcents la quantité d’azote et de quarante pourcents la quantité de DCO (Demande Chimique en Oxygène).

a) Bassin tampon de sédimentation (avec stockage)

Le Bassin Tampon de Sédimentation est utilisé pour sédimenter les eaux « sales » reçus, ensuite stockée pour être épandues régulièrement dans des conditions favorables. De ce fait il est composé de deux fosses. La première recevant les déchets puis les traitants (traitement primaire) permettant la décantation des boues. C’est-à-dire qu’il y a séparation des boues sèches et humides par une différence de gravité. Les déchets qui arriverons dans le bassin, seront en suspension dans l’eau, et auront au fil du temps une partie des particules qui couleront dans le fond et une autre partie remontera à la surface, c’est ce qu’on appelle la poussée d’Archimède. Ceci dépend de la densité et du diamètre des particules, et aussi de la viscosité du produit. Cette technique est très souvent utilisée dans les stations d’épuration. C’est le traitement primaire le plus utilisé pour les effluents qui sera relié ensuite par différents traitements secondaires ou tertiaires si il y a un bassin de stockage.Dans ce système il faut qu’il y ait aussi une installation tampon lorsqu’il y a de forte pluie.Le volume du bassin est déterminé en fonction de la quantité totale des eaux à traiter, et de la pluviométrie maximale de la région. Il faut savoir aussi que le bassin peut être réalisé en béton ou en géomembrane.

1) L’entretien

Il y a tout de même besoin d’intervention dans ce système, il faut un brassage et une vidange régulière.

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Source   : Chambre d’agriculture de la Haute Marne

b) Filtre à paille

C’est un bassin dont les parois sont des mottes de pailles maintenu par des poteaux, avec un caniveau autour. Dans le bassin va se trouver les effluents peu chargés et dont l’objectif est de bloquer les matières grossières par les mottes de pailles pour que puisse passer à travers la paille le reste; qui va ensuite se retrouver dans un caniveau, puis dans un regard pour être ensuite stocké puis épandu. Ou suivi d’un traitement secondaire comme le lagunage. Le filtre à paille n’est utilisé qu’en traitement primaire. Ce système à la même action que le bassin tampon de sédimentation, il décante les effluents. Ce système peut traiter les eaux brunes, vertes et eaux blanches. Pour un bon fonctionnement il faut que la dalle ait une pente inférieure à 12%. Il y a deux sortes de filtres à pailles: le filtre à paille en U (système avec trois parois, et avec une légère pente) qui est celui que l’on rencontre le plus, et le filtre à paille à plat (qui est entouré de quatre parois dont une mobile, et qui n’a pas de pente) pour celui-ci il faut obligatoirement un système de pompe pour amener les effluents.

1) Choix des matériaux

Il faut obligatoirement une dalle béton pour les effluents avec une légère pente, il faut des ballots de paille rectangulaire ayant tous la même largeur. Pour maintenir le mur de paille il faut avoir des poteaux en bois, en béton, ou galvanisé positionné environ tous les 80cm.

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2) L’entretien

Il faut changer les filtres (la paille) au minimum une fois par an, avec le retrait des boues en même temps. Il suffit de mélanger les boues avec la paille et l’épandre au moment voulu. Il faut un nettoyage régulier des caniveaux afin d’éviter que le système se salisse et qu’il y ait des risques de bouchon et de débordement.

Source   : Chambre d’agriculture de la Haute Marne

B) Traitements Secondaires

Le traitement secondaire, suit le traitement primaire et intervient de façon biologique permettant la nitrification puis la dénitrification de l’azote.

c) Le lagunage

Le lagunage est un procédé naturel qui utilise des plantes aquatiques pour filtrer les eaux usées. Ce ne sont pas les plantes elles-mêmes qui filtrent l’eau mais ce sont des bactéries qui vont fixer les éléments ; les plantes servent de support à ces bactéries elles apportent l’oxygène, ils fonctionnent en symbiose. Les éléments comme le nitrate sont absorbés par les plantes, et les micro-organismes qui vont dégrader la matière organique.L’eau « sale » passe dans des bassins successifs avec différentes plantes et un temps de rétention de quelques jours. Les éléments comme le nitrate sont assimilés et la matière organique est dégradée. L’effluent devient moins pollué en passant de bassin en bassin pour finir propre. Il n’y a pas qu’une sorte de bassin. Ce système doit être composé d’au moins une lagune à microphyte et d’une lagune à macrophyte.

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1) Les lagunes à microphytes

Les lagunes à microphytes traitent les effluents avec des micros algues et des bactéries sous forme aérobie ou anaérobie.

2) Les lagunes à macrophytes

Les lagunes à macrophytes reprennent le même système que les lagunes à microphytes c’est-à-dire que les plantes apportent l’oxygène aux bactéries et que les bactéries vont dégrader la matière organique. Ici les macrophytes ont un rôle d’autoépuration.

3) L’entretien

Ce système est très intéressant il reproduit le système des zones humides naturelles épuratrices. Mais il faut l’entretenir, il y a le taillage des plantes en les sortant des bassins pour éliminer les éléments qu’elles ont pu absorber (une fois par an). Ensuite, il y a le curage des bassins qui doit être fait environ tous les dix ans, du fait d’une accumulation de vase qui va relarguer beaucoup de phosphore non pas les premières années mais à partir de huit à dix ans.

4) Les plantes utilisées

Il faut plusieurs espèces de plantes différentes afin de maximiser l’épuration, pour essayer d’obtenir tous les caractéristiques maximisant celle-ci :-Plantes et algues ayant une bonne activité photosynthétique. Nous pouvons dire que le soleil est le moteur du fonctionnement des lagunes à microphytes et macrophytes puisque il permet le développement des algues (lagune microphyte) et des plantes (lagune macrophyte) et qui vont pouvoir elles-mêmes apporter de l’oxygène pour les bactéries vivant en aérobie. Ces bactéries qui en dégradant la matière organique vont produire du CO2 et des sels minéraux ce qui vont permettre aux plantes et aux algues de se multiplier. C’est donc un cycle qui vit grâce à la matière organique et au soleil.-Plantes et algues ayant une bonne capacité d’infiltration des nutriments qui est le but principale du système.-Végétaux avec une croissance et multiplication rapide permettant d’avoir une photosynthèse plus importante, et donc une meilleure activité d’infiltration.-Végétaux supportant les fortes charges en nutriments.

Quelques exemples de plantes : Renouée filiforme (P.filiformis), Mousse des marais (Elodea canadensis), Jacinthe d’eau (Eichornia crassipes), …

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P.filiformis Elodea canadensis Eichornia crassipes

5) Le fonctionnement du fond de bassin

Pour pouvoir fonctionner; le lagunage a besoin de soleil pour l’activité des plantes et bactéries, cependant le soleil n’atteint pas le fond du bassin, ce sont donc des bactéries anaérobies qui vont intervenir pour dégrader les sédiments provenant de la décantation de la matière organique. C’est cette zone qui sert de barrage pour tout ce qui est phosphore, pesticide, … et que l’on va retrouver dans les boues.

6) Mécanismes dans les lagunes

Source   : Berland et al (2001)

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Généralement pour le traitement des effluents, comme il est fortement chargé en Matière organique le premier bassin est un bassin anaérobie, qui sera le bassin le plus profond pour que la lumière solaire n’atteigne pas le fond permettant ainsi de diminuer la DBO (Demande Biologique en Oxygène). Ensuite il y aura un bassin voir deux, que l’on appelle des bassins facultatifs qui correspondent au système de lagune microphyte, et macrophyte c’est-à-dire qu’ils vont fonctionner avec des algues, bactéries, et plantes; puis un bassin de maturation qui lui aura une eau très peu chargée.

d) Filtres plantés de roseaux à deux étages

Comme son nom l’indique le filtre roseau est composé de deux étages. Ce système ne fonctionne que pour les eaux blanches et les eaux vertes. Les effluents partent premièrement dans une fosse tampon, qui est la fosse habituelle de stockage, cette fosse fait le premier traitement (décantation, neutralisation des produits de lavage). Elle a le même fonctionnement qu’une fosse septique.Par la suite les effluents vont passer par un regard pour arriver au premier étage de filtre plantés de roseaux, bien souvent il faut l’utilisation d’une pompe. Les filtres ont des graviers de différentes tailles avec un système d’aération (drains d’aération) permettant d’avoir une dégradation aérobie des éléments. Ils sont constitués de massifs filtrants à écoulement vertical. Les objectifs des roseaux sont de limiter le colmatage de la surface du filtre et de réaliser un milieu favorable aux bactéries épuratrices.Après avoir passé les deux filtres, le rejet devra passer par un traitement tertiaire qui est une bande enherbé faisant au minimum 100m.

Source   : Chambre d’agriculture de la Haute Marne

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1) L’entretien

Il faut réaliser une vidange complète au minimum une fois par an pour la fosse tampon, dans le cadre de traitement des eaux blanches. Lorsqu’il y a des eaux vertes et blanches il faut vidanger la fosse deux fois par an. Celui-ci pourra être épandu tout en respectant la réglementation.Il n’y a pas que des roseaux implantés qui poussent dans le filtre, il y a aussi des mauvaises herbes, et il faut donc faire attention à désherber régulièrement. Il faut tailler les roseaux une fois par an à l’automne avant l’arrivée de l’hiver.Il faut également faucher l’herbe trois à quatre fois par an au niveau de la bande enherbé.Il faut alterner l’alimentation des filtres chaque semaine. Changer la couche de sable tous les cinq ans.

Source   : Chambre d’agriculture de la Haute Marne

2) Les roseaux utilisés

Les roseaux les plus adaptés sont Phragmites communis et Phragmites australis, avec une densité de plantation de neuf plants au m2 à planter de préférence aux printemps pour une levée et un enracinement favorisé par le climat.

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C) Traitements Tertiaires

Le traitement tertiaire est le traitement terminal, il dépend des traitements situé en amont, à ce stade l’effluent est très peu chargé.

e) Bosquet filtrant

Le bosquet filtrant peut être utilisé en traitement secondaire et tertiaire. Il faut obligatoirement un traitement primaire en amont.Il est compliqué de mettre ce dispositif en place, puisqu’il faut que le sol assure une bonne nitrification dans le premier horizon, et une dénitrification dans le second horizon. Pour cela il est donc indispensable de faire une étude du sol. Il faut aussi que l’effluent à traiter soit inférieur à 15 kg de DGO (Demande Globale en Oxygène) maximum par jour.Il faut trois bosquets identiques. Il doit y avoir deux haies avec différents arbres, de l’herbe entre les deux haies, et des fossés autour pour récupérer lorsqu’il y a risque de ruissellement. Chaque bosquet est alimenté à tour de rôle pendant sept jours. Lorsque le bosquet ne reçoit pas d’épandage, il y a favorisation à la nitrification du premier horizon.L’objectif des haies est d’aider à la multiplication de bactéries épuratrice, et ceci à l’aide de leurs racines.La surface des bosquets se base sur l’apport maximum d’effluent journalier, par m2 et de la charge à traiter.Ce système doit être implanté sur une prairie de plus de six mois.

1) Choix des haies

Les haies doivent être résistantes en milieu humide en n’oubliant pas qu’il faut deux types de haies de chaque côté du bosquet.

Source   : Chambre d’agriculture de la haute marne

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f) Massif filtrant végétalisé

Utilisé en traitement secondaire et tertiaire, le massif filtrant végétalisé fonctionne comme le bosquet filtrant. Pour savoir si ce projet est réalisable il faut une étude de sol, afin de vérifier s’il s’agit de sols bien filtrants, ayant une bonne nitrification dans le premier horizon lors de l’épandage, et dénitrification dans l’horizon plus profond lors du temps de repos. Comme le bosquet il faut trois massifs végétalisés pour permettre d’alterner l’épandage tous les sept jours, et permettant d’avoir quatorze jours de repos (pour la dénitrification). Comme pour le bosquet épurateur chaque massif est alimenté par des tuyaux perforés comme des systèmes de gouttes à gouttes. La surface des massifs est choisie en fonction de la quantité d’effluent à épandre en sachant que c’est vingt litres maximum par m2 pour les sols très filtrants et sept litres pour les sols les moins perméables. Il faut aussi que l’effluent à traiter soit inférieur à 15 kg de DGO (Demande Globale en Oxygène) maximum par jour.

1) Choix des végétaux

Pour la réalisation de ces massifs il est obligatoire d’utiliser les roseaux (ayant un gros pouvoir d’absorption) environ six plants au m2 sur cinq mètres de larges, entouré d’une butte de trente centimètres de haut et d’un mètre de large avec dessus des pieds d’eucalyptus planté tous les deux mètres.

2) L’entretien

En ce qui concerne l’entretien, il faut faire attention au désherbage et ne pas laisser pousser de plantes concurrentes, et tailler les roseaux une fois par an.

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g) Epandage sur prairie

L’épandage d’effluent peu chargé peut être réalisable après un traitement primaire obligatoire, et un cahier des charges respecté. L’épandage peut se faire à toute période y compris l’hiver, cependant il y a des quantités d’épandage à respecter basés sur les doses d’azote ammoniacales par hectare à ne pas dépasser. Pour cela il est intéressant d’analyser les effluents afin d’estimer au mieux la quantité d’azote et donc la quantité à épandre. L’épandage doit être réalisé sur une pâture datant au minimum de six mois, à une distance de trente-cinq mètres des habitations et des cours d’eau, et bien sûr ne pas oublier de l’enregistrer sur le cahier d’épandage. Lorsqu’il y a ce type de système aucun apport d’engrais organique ou minérale ne doit être apporté. Il faut savoir qu’une herbe coupée et pâturée peut minéraliser jusqu’à 75 kg d’azote par hectare, grâce à ses racines. L’épandage peut être réalisé à toute période de l’année, cependant il est interdit d’épandre sous la pluie, sur sol gelé ou enneigé pour éviter tout risque de ruissellement. Il n’est pas avantageux d’utiliser ce système sur un sol hydromorphe. Pour cela il est obligatoire d’avoir un système de stockage en cas de période où il ne serait pas possible d’épandre d’effluents.

1) Impact sur le pâturage

Lorsque l’épandage à lieu sur la période de pâturage, il doit y avoir un système de pâturage tournant, en sachant que les bêtes (adultes) peuvent aller pâturer seulement trois semaines après. Cependant ce système est beaucoup moins dangereux que l’épandage à la tonne à lisier puisque l’apport est plus régulier et moins importants et qu’il y a eu obligatoirement un traitement primaire de ce fait moins de chance que l’herbe soit contaminé par des bactéries.

2) Différents systèmes d’épandages

-Epandage avec tuyaux perforés : Ce système est intéressant sur des surfaces à épandre inférieures ou égales à un hectare, du fait du nombre de tuyaux à installer. L’effluent arrive par l’intermédiaire d’une pompe.

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Source   : Chambre d’agriculture de la Haute Marne

-Epandage par ligne d’asperseur : Ce système à le même fonctionnement que l’épandage avec tuyaux perforés, ce type de traitement tertiaire est intéressant jusqu’à trois hectares.

-Epandage avec asperseur autotracté : Même système que les autres, mais alimenté par une pompe qui par la pression de l’arrivée de l’effluent va faire tourner le bras d’épandage. L’avantage c’est qu’il n’y a pas de tuyaux dans la parcelle, par contre il faut le bouger avec un tracteur et le mettre à l’abri lors de grosses gelées.

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Source   : Chambre d’agriculture de la Haute Marne

V- Atouts et contraintes de chacun des systèmes de traitement d’effluent peu chargé

A) Traitements Primaires

Atouts ContraintesBassin Tampon de Sédimentation

-Traitement primaire et secondaire si il y a un bassin de stockage

-Bonne décantation

-Possible en auto construction sauf s’il y a l’utilisation de géomembrane

-Peut traiter les eaux vertes, brunes et blanches

-Entretien

-Vidange et brassage régulier

Filtre à Paille -Simple, possibilité en auto construction

-Peu coûteux

-Curage régulier des caniveaux

-Changer la paille une fois par an au minimum, et le mélanger aux boues

B) Traitements Secondaires

Atouts ContraintesLagunage -Procédé naturel

-Bonne efficacité

-Traitement des eaux vertes, brunes et blanches

-Prend une grande superficie

-Coût important

-Entretien des plantes tous les ans, curage du bassin tous les dix ans

Filtre Roseaux à deux étages

-Bonne efficacité

-Ne prend pas beaucoup de place

-Eaux blanches, vertes

-Dénivelé important

-Vidange une fois par an, et

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deux fois pour l’eau verte et blanche

-Changer la couche de sable tous les cinq ans

C) Traitements Tertiaires

Atouts ContraintesBosquet Epurateur -Peut être utilisé en

traitement secondaire si la DGO est inférieur à 15kg par jour

-Peut être fait en auto construction

-Très grande dimension

-Entretien

-Ne peut être qu’utilisé en sol filtrant

-Obligation d’une expertise de sol par des experts

Massif Filtrant Végétalisé -Peut être utilisé en traitement secondaire si la DGO est inférieur à 15kg par jour

-Peut être fait en auto construction

-Entretien roseaux et adventices

-Ne peut être utilisé qu’en sol filtrant

-Obligation d’une expertise de sol par des experts

Epandage sur Prairie -Différents systèmes d’épandage adaptable à l’exploitation

-Ne perd pas de surface

-Epandage aussi l’hiver

-Risque de contamination pâture (restant faible)

-Bouger le système

-Si épandage avec asperseur autotracté le mise à l’abri lors de fort gelé

-Traitement tertiaire uniquement, peut être fait sans traitement secondaire si l’effluent est inférieur à 15kg de DGO

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VI- Les aspects économiques

A noter que les prix datent de 2007, et qu’ils ont dût changer depuis, mais ceci nous montre une approximation.Source   : Chambre d’agriculture de la Haute Marne

Prix entreprise Prix auto constructionBassin tampon de sédimentation

8000 à 12000 euros 4000 à 6000 euros

Filtre à paille 5000 à 8000 euros 3000 à 5000 eurosLagunage 14 000 à 20 000 eurosFiltre Roseaux à deux étages

8000 à 11 000 euros 5000 à 8000 euros

Bosquet épurateur 4500 euros pour 1000m2

Massif filtrant végétalisé 1600 à 2500 eurosEpandage sur prairie avec tuyau percé

3000 à 4500 euros

Epandage avec asperseurs en lignes

4000 à 6000 euros

Epandage avec asperseurs autotracté

10 000 à 12 000 euros

En bleu Traitements PrimairesEn vert Traitements SecondairesEn blanc Traitements Tertiaires

Ceci nous donne une approximation de chaque système, mais il ne faut pas oublier qu’il faut ajouter les différents traitements puisqu’il faut un traitement primaire, pourquoi pas secondaire et tertiaire. Par exemple si l’on met en place un filtre à paille en traitement primaire suivi de lagune pour le traitement secondaire, et pour terminer par un épandage sur prairie avec un asperseur autotracté en traitement tertiaire il faudra compter en moyenne 34 000 euros au total.Comme pour l’entretient les heures s’accumulent.

Selon le système installé sur une exploitation, il peut être très avantageux au niveau économique. Moins, voir plus d’épandage d’effluent peu chargé ce qui entraine un gain de temps, et un gain d’argent. Sa peut être aussi considéré comme une valorisation de l’exploitation, et cela

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montre aussi que le monde agricole se préoccupe de l’environnement, à travers ce système que l’on pourrait appeler « éco-citoyen ».

VII- L’aspect environnemental

L’agriculture a un rôle important dans l’économie française, elle est parfois mal perçue du fait de l’impact qu’elle peut causer sur l’environnement. Ceci a commencé dans les années 1980 avec l’intensification de l’agriculture depuis les années 1960 et l’utilisation des engrais, des produits phytopharmaceutiques, de l’intensification de l’élevage.De ce fait beaucoup de mesures sont prises pour diminuer son impact avec par exemple le plan écophyto 2018 qui a pour but de diminuer de 50% l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Il faut que l’agriculture prête attention à son image, elle a aussi un impact social important.Il est très difficile, voire impossible que l’agriculture française soit compétitive au niveau mondiale si elle devait s’orienter entièrement vers l’agriculture biologique. Cependant il existe des alternatives pour éviter les pollutions, et différents dégâts. Par exemple le traitement des effluents peu chargé en élevage permet de réduire la teneur en azote jusqu’à 80%, permettant de limiter les pollutions de nitrates qui entrainent l’eutrophisation, limitant aussi la pollution de l’air par l’ammoniac. Comme il s’est produit en Bretagne les pollutions d’algues vertes, provoquant des dégâts sur l’écosystème, avec la mort de certaines espèces.

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Conclusion   :

La gestion des effluents est une préoccupation majeure dans l’élevage, d’une part pour les cultures qui reçoivent ces effluents et qui permettent d’économiser en apport d’engrais minéraux, d’autre part il y a les abus d’apport d’effluent entrainant des pollutions des cours d’eau par lessivage ou par ruissellement des nitrates et entrainant souvent une eutrophisation. Et ceci nuit à l’image de l’élevage, par exemple la pollution qui a pu se produire en Bretagne avec l’invasion d’algues vertes largement médiatisé.

De ce fait les réglementations se durcissent au fil des années par rapport au stockage, aux dates d’épandage, aux distances de sécurités par rapport aux cours d’eau et habitations.

Cependant il existe des alternatives permettant de diminuer l’impact des effluents en les traitants, ce qui permet de diminuer leur teneur en azote. Ceci se réalise souvent par trois traitements successifs. Il y a un traitement primaire dont le but est de séparer les matières grossières du liquide, puis un traitement secondaire qui va poursuivre le travail du traitement primaire de façon naturel, pour terminer avec un traitement tertiaire qui va être l’épandage de l’effluent qui est à ce stade très peu chargé.

Lors d’un projet d’installation de traitement des effluents il est indispensable de connaitre leurs cycles de traitements, une fois ces données scientifiques acquises une stratégie adaptée au contexte de l’élevage et au contexte pédoclimatique peut être mis en place, notamment pour le choix des différents traitements qui se succèdent.

L’augmentation de la pollution des cours d’eau est en corrélation avec L’intensification de l’élevage, cependant il ne faut pas oublier que l’élevage permet d’entretenir les sols cultivés en matière organique et permet d’entretenir les paysages qui sont souvent inexploitable par l’homme.

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Bibliographie   :

Publications: -Brian Rumburg, George H. Mounta, David Yonge, Brian Lamba,Hal Westberga, Manjit Negerb, Jenny Filipya, Ron Kincaidc, Kristen Johnsonc (2008). Measurements and modeling of atmospheric flux of ammonia from an anaerobic dairy waste lagoon.

-Martin L. van der Schans, ThomasHarter, Anton Leijnse, MarshaC.Mathews, RolandD.Meyer (2009). Characterizing sources of nitrate leaching from an irrigated dairy farm inMerced County, California.

-Graeme J. Doole (2012).Cost-effective policies for improving water quality by reducing nitrate emissions from diverse dairy farms: An abatement–cost perspective.

-J.J. Schroder , H.F.M. Aarts , J.C. van Middelkoop , R.L.M. Schils ,G.L. Velthof , B. Fraters , W.J. Willems (2007).Permissible manure and fertilizer use in dairy farming systems on sandy soils in The Netherlands to comply with the Nitrates Directive target.

Ouvrages: -Editeur: C.Cheverry (1998).« Agriculture intensive et qualité des eaux ».

-Collection institut Romark, de Jacques Euzeby (2001).« Risque parasitaire liés aux déjections d’origines humaine et animale manipulées ou épandues ».

-CEMAGREF (1994).« Maîtrise et prévention des pollutions dues aux élevages ».

-Collection sciences supérieur, de Philippe Behra (2013).« Chimie et environnement ».

Internet   :

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-http://www.deux-sevres.chambagri.fr

-http://www.haute-marne.chambagri.fr

-http://www.jemelanceenagriculture.com

-http://www.developpement-durable.gouv.fr

-http://infodoc.agroparistech.fr

Lexique   : Aquifère   : Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l'eau mobilisable, constituée de roches perméables et capable de la restituer naturellement et/ou par exploitation.

CIPAN   : Couvert intermédiaire piège à nitrate, couvert utilisé en période de longue interculture permettant d’éviter de laisser les sols nu, limitant le lessivage des nitrates.

Eutrophisation   : Apport en excès de substances nutritives (nitrates et phosphates) dans un milieu aquatique pouvant entraîner la prolifération des végétaux aquatiques (parfois toxiques).

Sédimentation   : Processus dans lequel des particules de matière quelconque cessent progressivement de se déplacer et se réunissent en couches.

Décantation   : Opération de séparation mécanique, par différence de gravité dont une partie au moins est liquide.

Microphytes   : Végétaux minuscules, souvent unicellulaires présents dans les milieux aquatiques (eau douce et eau de mer).

Macrophytes   : Végétal de grande taille peuplant les écosystèmes aquatiques.

DGO (Demande Globale en Oxygène)   : C’est la quantité totale d’oxygène permettant d’oxyder la matière organique.

Nitrification   : C’est la production de nitrate dans l’environnement à partir de micro-organismes. Première étape : l’ammoniac est oxydé en nitrite (nitritation), puis le nitrite est oxydé en nitrate (nitratation).

Dénitrification   : Processus microbien de respiration alternatif, réalisé par des bactéries spécifiques permettant d’apporter de l’oxygène en désoxygénant les ions nitrates.

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