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TAB : microcosmes au macroscope Cultures & Métiers des techniciens de laboratoire vwa S anté ynergie Février 2008 n°02 > P4 Macroscope : émergence de nouveaux virus > P13 Kaléidoscope : responsabilité juridique des techniciens > P7 Au cœur du métier : microcosmes au macroscope E D I T I O N “L’avenir quotidien” NOUVELLE RUBRIQUE : ESPACE EMPLOI P07

TAB : microcosmes macroscope P07 - AFTLM

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Page 1: TAB : microcosmes macroscope P07 - AFTLM

TAB : microcosmesau macroscope

C u l t u r e s & M é t i e r s d e s t e c h n i c i e n s d e l a b o r a t o i r e

vwaSantéynergie

Février 2008

n°02> P4 Macroscope :

émergence de nouveaux virus> P13 Kaléidoscope : responsabilité juridique des techniciens

> P7 Au cœur du métier :microcosmes au macroscope

E D I T I O N

“L’avenir quotidien”

NOUVELLE RUBRIQUE :ESPACE EMPLOI

P07

Page 2: TAB : microcosmes macroscope P07 - AFTLM
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03n°02 / Février 2008Laboscope

Périscope

Evidemment, ce sont mesmeilleurs vœux pour l’année2008 que je vous souhaite enpremier lieu. Période d’espoir,de renouveau, mais aussimoment propice aux grandesrésolutions de début d’année,

de façon partagée c’est plutôt un moment où on se dit“ça y est : cette année je m’y mets…”. Viennent ensuiteles précisions au sport, au régime ou autres décisionsque l’on remet toujours à plus tard.

Donc, je ne vais pas déroger à cette tradition mais c’estau nom de notre profession que je vais essayer de lesénoncer.

En premier : que ce "Laboscope" tisse un réseau identi-taire suffisamment solide pour que quelques soient nosdifférents lieux d’exercice professionnel (grand CHU,laboratoire de ville ou d’un centre de lutte contre lecancer…) nous ayons conscience d’appartenir à ungroupe professionnel homogène ayant les mêmesobjectifs : être reconnus comme des acteurs du systèmede soins incontournables et indissociables des autresprofessions de santé ; que vive ce "Laboscope" pourlequel il nous faut remercier le précieux concours de lasociété éditrice Cithéa Communication.

Comme seconde résolution : ne pas laisser passer letrain du LMD (licence, master, doctorat) et que nosdiplômes (si nombreux soient ils !) intègrent le systèmedes accords de Bologne avec évidemment une reconnaissance universitaire au niveau licence.

La troisième : trouver avec toutes les associations detechniciens de laboratoires, des moyens pour se fédérer,créer ainsi un groupe de pression suffisamment représentatif pour faire face aux institutionnels et ainsiavancer dans toutes nos actions.Je sais, ce ne sont que des résolutions mais l’accueilenthousiaste que vous avez réservé au premier numérode Laboscope résulte bien de la volonté partagée demieux communiquer entre nous et d’avoir une revuereprésentative d’une profession enfin en marche.

Sylvie Van Den BergheVice-Présidente de l'ANTAB

MacroscopeEmergence de nouveaux virus P04

Au microscope... L’Antab P05

Au coeur du métierTAB : microcosmes au macroscope P07

Au coeur de la rechercheL’hôpital peut-il garantir la professionnalisation de la recherche clinique ? P11

KaléidoscopeLa métrologie au laboratoire P12La responsabilité juridique des techniciens P13

Au coeur de la formationAssociation de Formation des Technicien(ne)sde Laboratoire des Pyrénées Orientales P14

Direction de la publicationEvelyne Psaltopoulos

Rédacteur en chefMyriam Delvigne

Comité de rédactionPierre Ducellier, ChristopheFeigueux, Myriam Delvigne,Monique Perennec,Sylvie Van Den Berghe.

Secrétaire de rédactionPascale Clément

Direction de publicationsYves Cottret

ImpressionGroupe Corlet

Dépôt légal :1er trimestre 2008N° ISSN en cours

Conception, réalisation,régie publicitaire & éditionCithéa Communication178, quai louis blériot75016 ParisTél : 01 53 92 09 00Fax : 01 53 92 09 [email protected] PARIS B 422 962 233 - APE 7311Z

SARL AU CAPITAL DE 40 000 s

Crédits photographiquesChristophe Feigueux, Fotolia.fr

La rédaction décline toute responsabilitépour les documents qui lui ont été remis.

Sommaire n°02 Février 2008

vwaSantéynergie

E D I T I O N

LaboscopeC u l t u r e s & M é t i e r s d e s t e c h n i c i e n s d e l a b o r a t o i r e

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04n°02 / Février 2008Laboscope

Macroscope

L'émergence d'un nouveau virus dansla population humaine peut être due àdifférentes circonstances : intensifi-cation du commerce international,tourisme, écosystème... les cas d'émergence les plus spectaculairessont ceux d'origine animale qui setransmettent à l'homme. Le virus setransforme d'abord pour s'adapterà l'homme ; dans un deuxième temps,le virus muté/adapté diffuse dans lapopulation humaine et devient res-ponsable d'une épidémie.L'émergence de ces nouveaux virus représente un défipour la communauté scientifique, qui doit d'une part,être capable de veiller à leur éventuelle apparition et encas d'une nouvelle épidémie, identifier rapidementl'agent infectieux responsable.

Comment agir face à un nouvel agentinfectieux ?Cas du SARS "severe acute respiratory syndrome"

Début 2003, on observe une augmentation des cas depneumopathies atypiques. On s’oriente donc vers unnouvel agent pathogène respiratoire.

Des techniques bactériologiques et virologiques sontréalisées sur les prélèvements suspects, renfermant cenouvel agent pathogène. En bactériologie, tout demeurestérile, alors qu’en virologie les cultures effectuées sur leslignées cellulaires (cellules VERO) sont positives. On noteune destruction du tapis cellulaire après 5 jours deculture et l’apparition de foyers de cellules arrondies etréfringentes, ce qui confirme bien la présence d’un virus.L’identification de ce virus commence par une techniqued’immunofluorescence. D’emblée, cette technique estnégative vis-à-vis des anticorps connus et donc testés.Par contre, quand cette même technique est réalisée avec

des anticorps issus de patients convalescents, on notealors un résultat positif.

On choisit donc de poursuivre cette identification, enayant recours à la microscopie électronique. Ce virusapparaît sous forme d’une "roue crénelée" ; on s’orientedonc vers la famille des CORONAVIRUS, avec un virusdifférent de ceux déjà connus. Il est donc à ARN.

Ce virus est alors séquencé par la technique de RT-PCRRandom Hexamers (Reverse Transcriptase - PolymeraseChain Reaction), reposant sur le principe suivant :transcription de l’ARN en CDNA, suivie d’une PCR dite"classique" qui utilise des "Random Hexamers" (Random= Hasard). Finalement, on obtient des produits de PCR.

Chaque produit de PCR est cloné dans un plasmide, puistransformé dans des bactéries compétentes afin d’enobtenir la plus grosse quantité possible. On obtient ainsiune banque de clones de produits de PCR permettant leséquençage.

Le séquençage permet de connaître l’ordre des nucléotidesdans les séquences (fragments d’ADN). Elles seront ensuitetraitées par informatique, blastées (= comparées) auxséquences connues dans les banques de donnéespermettant ainsi d’identifier la famille du virus. Lesséquences des produits de PCR sont remises dans l’ordre,on obtient ainsi la séquence du génome viral.

Connaissant la séquence du génome viral, il devient alorsfacile de mettre en place un diagnostic de "routine", parla mise au point d’une PCR avec des amorces spécifiquesà ce virus. La région spécifique sera donc amplifiée.

Dans ce cas bien précis, on peut noter le délai très courtentre l’épidémie et la découverte du génome pour la miseau point d’une technique de diagnostic (environ 3 mois),en ayant recours aux techniques de biologie moléculaire.

Aujourd’hui, les équipes scientifiques restent mobiliséesface à une épidémie potentielle...celle du H5N1.

Émergence de nouveaux virus :de l'identification au diagnostic

> Fabien Gault, technicien de laboratoire en CHU

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05n°02 / Février 2008Laboscope

4EME JOURNÉE PROFESSIONNELLE DEL'ANTAB LE 19 OCTOBRE DERNIERÀ LA FACULTÉ DE MÉDECINE BICHATCLAUDE-BERNARD À PAR IS .Myriam Delvigne

Cette année encore, nous avons eu leplaisir d'accueillir des participants detous horizons géographiques autourdu thème général "actualités techno-logiques et pratiques professionnelles".

La matinée, tournée vers nos prati-ques professionnelles, nous a faitdécouvrir l'univers pointu du technicien"Bio-technologiste" en AssistanceMédicale à la Procréation de l'InstitutMontsouris de Paris dans lequel s'as-socient haute technicité, travail enéquipe et relationnel avec les prati-ciens et les patients.

Puis nous avons plongé dans lemonde des techniciennes bio-hygié-nistes des unités d'hygiène BichatClaude-Bernard et Necker qui nousont démontré l'incidence de leur tra-vail dans la prévention des infectionsnosocomiales.

Nous nous sommes envolés ensuitevers le Burkina Faso, pays dans lequel une technicienne de l'hôpitalLariboisière a eu l'opportunité de par-ticiper à une étude épidémiologiqueconcernant le portage oro-pharyngédes bactéries responsables de ménin-gites dans le cadre d'une missionhumanitaire.

La matinée s'est alors achevée sur unintéressant "topo" fait par des tech-niciens de toxicologie du CHU deLimoges sur l'intérêt du dosage despesticides dans les milieux biologi-ques face à des demandes croissantesde dépistage d'intoxications aigüesou chroniques par des pesticides.

L'après-midi plutôt consacré auxéchanges interactifs nous a faitentrevoir un exemple d'organisationde mise en place de pôles d'activitésdans le domaine de la BiologieMédicale à l'hôpital Necker EnfantsMalades. Pour ensuite laisser place àun juriste consultant venu développeravec l'auditoire un thème de plus enplus d'actualité : "la responsabilitéjuridique des techniciens en analysesbiomédicales". Les échanges furentriches d'enseignements !

Nous vous remercions de votre parti-cipation et vous donnons rendez-vous l'année prochaine.

JIB 2007 ...À PARISSylvie Van Den Berghe

Lors de la 52ème édition des JIB(Journées Internationales de laBiologie les 7, 8 et 9 novembre 2007au CNIT La Défense Paris), l'ANTABavait, comme depuis 4 ans, un standau sein du pavillon européen desassociations de techniciens en analy-ses biomédicales.

Il s'agit d'une occasion unique derencontrer tous les techniciens exer-çant en France (particulièrement ausein des laboratoires privés), maisaussi les autres acteurs principaux dela biologie : les biologistes et lessociétés prestataires exposantes (plusde 600).

Cette année, la table ronde étaitorganisée par les associations Belgeset portait sur le thème "Formationprofessionnelle des techniciens àl'aube de 2010 : perspectives etespoirs" Les associations Portugaise,Italienne, Belge et bien sûr, l'ANTABprésentaient l'état des lieux de la for-

mation initiale dans leur pays respectifainsi que les principales perspectivesd'avenir au regard de la mise en placedes accords de Bologne (systèmeLMD) obligatoire dès 2010.

Pour l'association, ces quelques jourssont toujours très fructueux encontacts multiples et nous donnentl'opportunité de rester proche desproblématiques de terrain ; ils per-mettent d'actualiser la vision de labiologie et de ses évolutions techno-logiques mais aussi des pratiques pro-fessionnelles des techniciens françaisau regard du paysage européen.

CONGRÈS EPBS ... AU PORTUGALMickael Mary

L'ANTAB, par sa représentativiténationale, a participé au congrèsannuel de l'EPBS (European Associationfor Professions in Biomedical Science)qui s'est déroulé les 2 et 3 Novembre2007 à Tavira (Portugal).

L'EPBS est une association européennequi compte en son sein toutes lesassociations nationales de techni-cien(ne)s de laboratoire de l'espaceeuropéen. Les pays représentés cetteannée étaient : l'Angleterre, l'Autriche,la Belgique, le Danemark, la Finlande,l'Allemagne, l'Espagne, l'Islande,l'Irlande, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la Slovaquie, laSuède, la Suisse et la France.

Le but de cette association est dansun premier temps, de faire un bilandes problématiques de tous les collè-gues européens, qui malgré des cul-tures et des modes de vie souventdifférents, s'avèrent étrangementsimilaires : reconnaissance très"timide" de notre profession, forma-tion continue quasi inexistante ou

Au microscope...L’Antab

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06n°02 / Février 2008Laboscope

expérimentale dans certains pays,disparités importantes entre systè-mes public et privé sont quelquesexemples qui nous rassemblent.

Dans un second temps, viendra l'har-monisation après l'étude des groupesde travail auxquels participent lesdifférents pays. Tous ces travauxnécessitent une réflexion qui se poursuit tout au long de l'année etles membres du bureau de l'EPBS ontl'occasion de se réunir ponctuelle-ment pour faire le bilan des avancées,travailler en profondeur sur un tronccommun et le soumettre, dans sa version définitive, à l'appréciation detous les pays membres lors ducongrès annuel suivant.

Après avoir planché sur ses statuts,trouvé un nom anglais commun àtous les pays pour définir notre pro-fession, à savoir "Biomedical Scientist",l'EPBS a lancé plusieurs chantiers de réflexion tels le niveau d'étuderequis, le passeport européen (EURO-PASS) sorte de CV commun à tous lespays, la formation continue, l'accré-ditation, la validation des compétences,la biologie délocalisée entre autres.

En conclusion, ce rendez-vous est unmoment privilégié d'échanges entretous les collègues européens, un pro-jet ambitieux de valorisation de notreprofession à une très grande échelle,qui sera profitable à chacun d'entrenous.

JOURNÉES DE L'AMTAB EN MARTINIQUEChristophe Feigueux

Nos régions sont actives ! Soleil deplomb, averses éparses ou diluviennes,cadre enchanteur, nous voilà deretour de la Martinique où nousavons été accueillis chaleureusementpar Monique Lauréat, présidente del'AMTAB, et tous nos collègues duconseil d'administration et d'organi-

sation des quatrièmes journées dutechnicien en analyses biologiquesqui ont eu lieu le 8 et 9 décembre 2007.

Ces deux journées ont permis àl'AMTAB d'accueillir plus de 130 pro-fessionnels de la biologie dont 25venus de la Guadeloupe. Nos régionsont du talent, de l'énergie, nousdevrions tous pouvoir en dire autant.

Sur la thématique de la biologie et du cancer, nos amis et collèguesMartiniquais avaient concocté unprogramme de très grande qualité,digne des meilleures journées del'ANTAB. Haute volée et sujets pas-sionnants, les intervenants nous ontcaptivé par des sujets à la fois perti-nents mais surtout très effrayants...au regard des chiffres avancés pourles cas de cancer en Martinique(triste record mondial du nombre decancers de la prostate chez l'homme,évolution des cancers colorectaux...).Nos quatre oreilles novices dans cesdomaines, ont permis à nos petitscerveaux d'être un peu moins stupi-des mais surtout plus terrorisés et dece fait encore plus sensibles à cettethématique récurrente et importantede santé publique.

Le dimanche après-midi était consa-cré à nos interventions où nous avonsprésenté la situation européenne etnos propositions de cursus de forma-tion dans le cadre du LMD. Nos pré-sentations, même si elles ont soulevéferveur, réaction forte et passion, ontpermis d'engager un débat riche avecla salle. L'ANTAB n'avait presque pasfranchi la barrière de l'atlantique etpour beaucoup de nos homologues,ANTAB était un raccourci de l'UNATEB...Maintenant tout le monde sait !

Bien que les problématiques nationalesse retrouvent dans les discours dechaque Technicien en AnalysesBiomédicales Martiniquais (origineinsulaire ou métropolitaine), des

situations particulières se rajoutenttelles que l'insularité (grande proxi-mité entre labo privé et EPS), la satu-ration rapide des emplois (de fait, lesgens restent en poste car il n'y a pasde propositions ailleurs). La forma-tion initiale se fait aux Antilles depuisseulement 2 ans (1 IUT ABB ouverten Guadeloupe en 2005 et 1 BTS ABen Martinique ouvert en septembre2006), ce qui risque de causer desproblèmes de saturation d'emploi dèsla troisième ou la quatrième promo-tion. Pour l'heure, cette situationsatisfait les antillais car ils déplo-raient fréquemment le manque deformations organisées dans lesCaraïbes. Nous constatons aussi untrès fort décalage entre les salairesdes TAB du privé (environ 1400 -1700 euros net) et ceux du public quise calquent sur les grilles indiciairesde la FPH majorées de 45% de bonus.Ces décalages importants qui fonttoute la différence, créent une fuitedu privé vers le public d'ou un pro-blème de fidélisation du personnel.Autre lieu, même problématique...

Au microscope...L’Antab (suite)

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07n°02 / Février 2008Laboscope

au cœur du métierChristophe Feigueux

TAB :microcosmes au macroscope...

C'est à l'aide de cet instrument sym-bolique - le macroscope cher à Joëlde Rosnay - que nous vous proposons,au-delà d'un regard purement analytique, une vision grand angle, systémique, mettant en lien l'écono-mie, l'entreprise, la ville et la vie, l'organisme, la cellule... et l'environ-nement avec notre métier, au seindes métiers de santé. La biologie médicale est comme bon nombre dedomaines de la santé, un secteur de pointe en perpétuelle évolution. Souvent à l'origine de l'innovationthérapeutique, la biologie médicale vit depuis cesdernières années, une véritable révolution à traversl'évolution des technologies qui permet sa démocratisationet sa standardisation.

Qui ne se souvient pas qu'il y a 15 ans encore, seulsquelques laboratoires de recherche fondamentaledisposaient de procédés d'analyse sophistiqués ?Plus personne ne s'étonne que la technologie soitaccessible dans tous les laboratoires hospitaliers et enlaboratoire de ville. Pour piloter cette expansion detechniques, parfois très pointues au sein des laboratoires,les professionnels de la biologie que sont les Techniciensen Analyses Biomédicales se sont adaptés. Lescompétences, techniques et manuelles sont remplacéesprogressivement, grâce à une technologie et à dumatériel de plus en plus automatisé, vers desconnaissances davantage orientées vers l'informatique etla technologie. Adresse, méthode et précision, sens desresponsabilités sont autant de qualités indispensables. Lesens de l'observation et l'esprit critique sont nécessairespour déceler rapidement toutes anomalies dans lesrésultats ou dans le fonctionnement des appareils. Il fautdonc avoir une attention soutenue et être physiquementrésistant (position debout prolongée, contact possibleavec des produits dangereux et infectieux). Le travail enéquipe implique que le technicien de laboratoire soit

également ouvert au dialogue, tout en étant capabled'établir de bons contacts avec le patient et le personnelsoignant. Ce groupe professionnel, attaché à ses valeursculturelles, possède un fort potentiel d'évolution etd'adaptabilité mais n'assure pas sa représentativité dansle monde de la santé.

Bien qu'isolé dans des locaux à forte empreintetechnologique, le technicien de laboratoire travaille etcollabore au sein d'équipes. C'est autour du rythme de viedu patient, que sont organisées les contraintes horaires :moins astreignantes en laboratoire privé où il fautnéanmoins assurer les prélèvements sanguins tôt lematin, elles sont plus irrégulières à l'hôpital où le principede continuité de service amène à assurer des gardes denuit, le dimanche et les jours fériés. De plus en plus, leslaboratoires privés travaillant avec les cliniques,connaissent les mêmes organisations que les laboratoireshospitaliers et donc des contraintes identiques.Cette profession s'ouvre également à de nombreuxsecteurs tels que la police technique et scientifique. Lesavancées technologiques dans le domaine de la biologiemoléculaire, la protéomique et la génomique, la thérapiegénique sont en train de s'associer aux nanotechnologieset préparent probablement de nouvelles perspectivespour les professionnels.La situation actuelle, comme elle vient d'être décrite, sertde base au questionnement de la sous-représentativité

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08n°02 / Février 2008Laboscope

des professionnels au sein des institutions, commissions,dans les univers professionnels, syndicaux mais égalementassociatifs. Bien qu'il existe d'autres éléments de réponses et mêmesi nous nous opposons au principe de binarité, nousproposons cette idée qu'il existe deux logiques quis'affrontent au sein du groupe professionnel et que l'onpeut résumer par une opposition entre individualisme etcorporatisme.

Nous l'avons dit, la biologie médicale est une disciplineessentielle de la santé, présente à toutes les étapes de lachaîne médicale, du diagnostic au suivi, en passant par laprévention et le dépistage, son rôle est primordial. Enévolution constante, elle occupe une place toujours plusimportante dans l'univers de la santé.Cette évolution provient, d'une part, des formidablesprogrès scientifiques réalisés au cours de ces dernièresannées, améliorant considérablement les tests et lestechniques mais aussi de la reconnaissance d'uneprofession se plaçant réellement en partenaire duclinicien et des soignants. Au cours de cette évolution, lelaboratoire de biologie s'est vu attribuer un rôle nouveau,passant, pratiquement, d'une simple place de prestatairedu médecin à celui de référence indispensable à tout acte de santé. L'automatisation, l'informatique et laminiaturisation ont conquis progressivement les 5 grandsdomaines de la biologie médicale : la microbiologie,l'hématologie, l'immunologie, la biochimie et la biologiemoléculaire.

Dans ce contexte favorable, nous ne comprenons pascomment les professionnels ne bénéficient pas desretombées. Qu'est ce qui s'instaure, qu'est ce qui se joueau sein de ces organisations au point d'inhiber autant unclimat favorable à la reconnaissance et à l'émergence dece groupe professionnel ?

Les individus sont plutôt "en recherche identitaire", lesorganisations de travail actuelles ont plutôt tendance àles nier ou à les brider à travers trois caractéristiquesdéterminantes :

la biologie médicale est unediscipline essentielle de la santé,présente à toutes les étapes dela chaîne médicale, du diagnosticau suivi, en passant par laprévention et le dépistage, son rôle est primordial.

premièrement, le monde de la santé(majoritairement hospitalier) est fortementmarqué par une culture d'autorité pyramidaleet hiérarchisée, héritée du statut de la fonctionpublique hospitalière. Cette hiérarchie estfondée sur un agencement rigide de corps et de grades niant les individus puisqu'ils'adresse à une catégorie ;

deuxièmement, l'existence d'une doublehiérarchie constituée par le personnelparamédical (cadre de santé) et le personnelmédical (biologiste) pose au quotidien denombreuses difficultés au niveau de la gestiondes ressources humaines.

t rois ièmement, le statut pèseterriblement sur les possibilités d'évolutiondes agents. La carrière est fixée par le statut.Elle s'identifie à une grille de développementpersonnel unique et impacte les actions desprofessionnels. L'agent est rattaché à un corpsdépendant d'une grille en fonction de songrade et de l'emploi occupé. La carrière d'unagent est donc définie d'avance, son évolutionsalariale aussi.

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09n°02 / Février 2008Laboscope

au cœur du métier (suite)Christophe Feigueux

oL'INDIVIDUALISME SE DÉFINIT COMME UNE CONCEPTION POLITIQUE, SOCIALE ET MORALE QUI

TEND À PRIVILÉGIER LES DROITS, LES INTÉRÊTS ET LA VALEUR DE L'INDIVIDU PAR RAPPORT À CEUX DU GROUPE

ET DE LA COMMUNAUTÉ.

LE CORPORATISME PEUT SE DÉFINIR COMME UNE DOCTRINE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE BASÉE SUR

LE REGROUPEMENT DE DIFFÉRENTS CORPS DE MÉTIER AU SEIN D'INSTITUTIONS QUI DÉFENDENT LEURS INTÉRÊTS.

L'individualisme se définit comme une conceptionpolitique, sociale et morale qui tend à privilégier lesdroits, les intérêts et la valeur de l'individu par rapport àceux du groupe et de la communauté. Il se caractérisepar une autonomie individuelle face aux diversesinstitutions sociales et politiques (la famille, le clan, lacorporation, la caste...) qui exercent sur lui certainesrègles. Il s'oppose ainsi à l'obligation du groupe enverslequel l'individu a des devoirs. Pourtant on ne doit pasconfondre individualisme et égoïsme. L'égoïste chercheen premier lieu à préserver ses intérêts personnels,l'individualiste considère l'intérêt des individus et non lesien uniquement. L'appartenance à une organisationn'est pas incompatible avec le principe d'individualisme.

Le corporatisme peut se définir comme une doctrineéconomique et sociale basée sur le regroupement dedifférents corps de métier au sein d'institutions quidéfendent leurs intérêts. Par extension, ce terme qualifiemaintenant l'utilisation de pouvoirs économiques,sociaux et politiques par certains groupes puissants quine chercheraient qu'à défendre leurs intérêts (ou l'intérêtde leurs membres) au détriment de l'intérêt commun.Mettre en lumière, tour à tour ces deux logiques permetde comprendre que le champ d'investissement de l'acteurou son accès au pouvoir est variable.Dans le groupe social individualiste, la quête du pouvoirse fera pour une satisfaction personnelle, une possibilité

de se mettre en avant, d'accomplir un parcoursprofessionnel innovant, insolite, rare et convoité. C'est lemodèle le plus fréquemment retrouvé. Certains techniciensen analyses biomédicales, grâce à leur investissementpersonnel atteignent des postes à responsabilité telsqu'ingénieur en biologie, cadre de laboratoire ou mêmeparfois docteur en biologie. Dans ces évolutions deparcours, il s'agit vraiment d'une rupture avec les activitésprécédentes et le bénéfice pour la corporation est faiblepuisqu'une page se tourne, il n'y a pas de retombées pourl'ensemble du corps professionnel et ces situations sontvraiment anecdotiques si on les ramène à la populationgénérale. Dans cette opposition, individualisme versuscorporatisme, c'est la notion individualiste qui remportepar le forfait du corporatisme sur cette maîtrise descarrières et des évolutions. Si l'on observe l'accès aupouvoir et aux décisions par le biais des associationsprofessionnelles ou syndicales, il existe là aussi une sous- représentativité du groupe professionnel. On constatesur cette approche que l'individualisme ne conduit pas oupeu vers ce type de carrière et que le corporatisme estinexistant dans ce domaine.

Dans la poursuite des observations, deux notionsémergent : la rivalité et la soumission. Nous avons définique la profession de technicien en analyses biomédicalesétait prescrite et c'est bien cette information qui conditionneces comportements. Nous observons, depuis la définition

Dans la poursuitedes observations,deux notionsémergent : la rivalitéet la soumission.

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10n°02 / Février 2008Laboscope

du métier dans les années 70, une volonté des médecinset pharmaciens biologistes de maintenir un pouvoirdécisionnaire sur les programmes de formation, l'accèsaux diplômes, la gestion des laboratoires et surtout lacompétence de validation analytique des résultats qu'ilsne produisent pourtant pas. Sur ce principe particulierl'affrontement individualiste et corporatiste est antagoniste.L'individualiste se trouve souvent flatté par l'intérêt quelui porte le biologiste et il s'instaurera vite une zone depouvoir dans la détention des savoirs "je sais que tupenses que je ne sais rien mais je pense aussi que j'en saisautant que toi et que sans moi tu ne peux rien faire...".Dans le versant corporatiste, nous n'observons aucunevolonté de se soustraire à la prescription du métier, lavolonté générale est de se distinguer différemment.L'exemple des pays scandinaves et anglo-saxons estcaractéristique : même si la concurrence entre les deuxprofessions demeure, les techniciens, afin d'affirmer leurspositions, se sont appropriés des domaines tels quel'assurance qualité et travaillent activement sur l'éthiqueet la déontologie professionnelles.

Depuis le boom technologique et l'émergence de nouvellesdisciplines, on observe une "rivalité" entre chaquebranche fille de la biologie médicale. Par extension les techniciens qui la constituent, revendiquent uneappartenance spécifique favorable au profil individualiste. La représentativité et le recul étant insuffisants pourobserver l'apparition de nouveaux profils corporatistes,nous constatons tout de même l'émergence de nombreusesassociations spécifiques de telles ou telles disciplines,témoins d'une volonté d'affirmer la diversité desdisciplines de biologie médicale.Les valeurs issues du travail sont depuis quelques années

influencées par deux tendances. "L'hypertechnologie"tend à couper peu à peu les laboratoires de biologiemédicale des services cliniques pour lesquels ilstravaillent. Même si la corporation prétend tous azimutsvisualiser un patient derrière chaque analyse, les jeunesgénérations, qui n'ont pas connu l'époque desprélèvements dans les chambres des patients, ont du malà se mettre dans ce profil et restent dans l'expectative etla valorisation du métier par le biais de la technologie etdu savoir faire. Nous comprenons bien concernant lavalorisation du travail que les notions s'affrontent maisne permettent pas de donner une identité commune.Depuis la mise en place de la Réduction du Temps deTravail consécutive à la Loi Aubry, on observe unemodification des comportements professionnels quitendent à favoriser les loisirs et la vie personnelle dansun contexte de travail "ancestralement" tourné vers lesoin, l'aide et le souci de l'autre.

Les sociologues nous donnent deux pistes pour enrichirnotre propos. L'affrontement des logiques corporatisteset individualistes conditionne la dualité des liens sociauxde ce groupe tant la vision individuelle est singulière etla vision collective hétérogène. De plus la "dysvision -division" du groupe professionnel ne favorise pas l'accordentre l'identité sociale virtuelle et l'identité sociale réelle. Autant de divisions crée la division ; les volontésindividuelles tendant à faire coïncider les identités entreelles. Cela favorise l'émergence des mouvements individuelsde mise en conformité et nie par éloignement les identitéscollectives.La lecture de ce groupe professionnel grâce à la confrontation de ces approches individualistes etcorporatistes convient et permet de comprendre la complexité de l'identité professionnelle surtoutlorsqu'elle s'applique à un domaine sans cesse enévolution. Une lecture monographique réduirait l'angled'observation mais la prise en compte de la diversité desprofils complexifie notre propos et notre analyse. Nous ne pouvons tenir pour responsable de la sous représentativité des techniciens en analyses biomédicales le seul affrontement entre ces deuxprincipes comportementaux. Il convient de nuancer lespropos et d'aller plus en avant avec d'autres axesd'études non mobilisés. Nous pourrions creuser plusencore le décalage entre l'image pour soi et l'image pour autrui. Dans une démarche d'enquête plus longue, l'analyse du processus identitaire biographiquepermettrait sûrement de dégager d'autres explications.

Pourtant, un facteur nous paraît important etil semblerait opportun d'analyser l ' impact de l' "hypertechnologisation" du métier sur le processus dela construction identitaire professionnelle. Au regard dela diversité des environnements d'exercice nous nepouvons pas faire l'impasse de cette éventualité.

au cœur du métier (suite)Christophe Feigueux

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11n°02 / Février 2008Laboscope

au cœur de la rechercheChristel Poirot, vice-présidente EPIGEST

L'hôpital peut-il garantir la professionnalisation de la recherche clinique ?

Dès 2OO4, Le Livre Blanc de la recherche présente lesambitions de la recherche biomédicale dans le cadre dudébat national sur la recherche en France. Parmi cesambitions, la reconnaissance des métiers de la rechercheest un objectif clairement affiché.

En avril 2005, la Fédération Hospitalière de France (FHF)crée une nouvelle instance, le Comité National deCoordination de la Recherche (CNCR), afin de réunir tousles acteurs de la recherche et d'affirmer la place de celle-ciau sein des CHU.

La circulaire de 26 mai 2005 relative à l'organisation dela recherche et au renforcement des personnels proposeune nouvelle organisation interrégionale (DirectionsInterrégionales de la Recherche Clinique (DIRC) associéeà une agence nationale, le Centre National de Gestiondes Produits de Santé (CENGEPS) pour mieux promouvoiret coordonner la recherche sur l'ensemble du territoire.

Par ailleurs, la circulaire propose un dispositif dereconnaissance des personnels contractuels et titulairespar la voie de la promotion professionnelle et par lavalidation des acquis de l'expérience.

En effet, ce dispositif est fondé sur l'intégration despersonnels au sein des grilles de la fonction publiquehospitalière à savoir les grilles de techniciens supérieurshospitaliers et ingénieurs hospitaliers respectivementpour les Techniciens d'Etudes Cliniques (TEC) et lesAssistants de Recherche Clinique (ARC).

Depuis, certains CHU dont ceux de l'Assistance-Publique-Hôpitaux-de-Paris (AP-HP) ont mis en placedes règles de gestion et de rémunération pourharmoniser l'emploi des personnels contractuels.

Dans le même temps, le CNCR mène depuis 2006 uneréflexion sur l'ensemble des métiers de la recherche enétroite collaboration avec les DRH des CHU et leministère chargé de la santé.

Parallèlement, depuis sa création en 1989, l'associationEPIGEST, qui rassemble les personnels non médicaux dela recherche clinique à l'hôpital, travaille avec leministère de la santé afin de promouvoir les métiers de larecherche et va participer prochainement à la mise à jourdu Répertoire National des Métiers de la fonctionpublique hospitalière.

Par ailleurs, EPIGEST mène une réflexion avec l'AP-HPpour que le dispositif des règles de gestion et derémunération, acquis récemment pour les personnelscontractuels, permette de proposer l'équivalent auxpersonnels titulaires de la fonction publique.

Cette action a pour but de créer un effet d'entraînementafin qu'un tel dispositif puisse s'étendre à l'ensembledes autres CHU de France. De plus, l'associationcherche à fédérer l'ensemble des personnels nonmédicaux de la recherche clinique et organise pour celachaque année une rencontre nationale où sont débattusdes thèmes d'actualité sur l'organisation et lareconnaissance des métiers de la recherche clinique.

En conclusion, le milieu associatif se réjouit des avancéesfortes en matière d'organisation et de reconnaissancedes métiers de la recherche clinique. Toutefois, la mise enœuvre de la circulaire du 26 mai 2005 dont un desobjectifs était de fidéliser les ARC contractuels, par une rémunération adossée à la grille des ingénieurshospitaliers, semble limitée.

En effet, à l'AP-HP, si la mise en place de nouvelles règlesd'harmonisation pour les recrutements des personnelscontractuels constitue un point fort, la rémunération dela plupart des ARC sur la grille de TSH risque de renforcerla fuite des personnels vers le privé et d'accentuer leturn-over.

Pour autant, la recherche clinique est en pleindéveloppement, et il est incontestable que sa place n'estplus à démontrer au sein des CHU. Après une période oùla préoccupation la plus importante concernait l'éthiqueet la protection des personnes se prêtant aux recherchesbiomédicales, l'accent est mis aujourd'hui sur un pilotagerégional et interrégional de la recherche biomédicale et sur la professionnalisation des personnels. Maisl'attractivité des métiers recherchée au travers de lacirculaire du 26 mai 2005 risque, en pratique, d'êtrelimitée par les contraintes budgétaires des hôpitaux. Eneffet, si la professionnalisation des personnels constitueun atout en termes de qualité des études cliniques,encore faut-il que l'hôpital ait les moyens de rémunérerl'ensemble des ARC sur la grille d'ingénieur hospitalierconformément à la circulaire du 26 mai 2005 ? Ce qui nesemble pas être le cas actuellement.

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12n°02 / Février 2008Laboscope

La métrologie au laboratoire> Frédéric Guitel, technicien de laboratoire en CHU

Derrière ce mot métrologie, mystérieuxpour beaucoup, se cache un vastedomaine qui concerne le laboratoiredans notre pratique quotidienne. Eneffet, elle est omniprésente, nousavons tous entendu des termes comme :mesure, incertitude, balance, pipette,température…

Mais qu’est ce que la métrologie ?

D’après le VIM(1), la "métrologie,science de la mesure, embrasse tousles aspects aussi bien théoriques quepratiques se rapportant aux mesura-ges, quelle que soit l’incertitude deceux-ci, dans quelques domaines de lascience ou de la technologie que ce soit".

Cet article à pour but d’introduireune réflexion au sein des laboratoiressur la place de la métrologie dans nospratiques quasi quotidiennes.

Dès les premiers chapitres du GBEA,la métrologie est présente dans lesdéfinitions :•"qualification : opération destinée à démontrer qu’un système analy-tique ou un instrument fonctionnecorrectement et donne réellementles résultats attendus..."

•"validation… un résultat a étéobtenu dans des conditions techni-ques satisfaisantes… »

•"...s’assurer que les installations,l’équipement et l’instrumentationdu laboratoire sont fonctionnels."

•"…le biologiste doit s’assurer du res-pect des modalités d’installation, defonctionnement et d’entretien préco-nisé dans la notice du fabricant desmatériels et des automates pré-sents dans le laboratoire…"

•"...les appareils doivent être périodi-quement et efficacement inspectés,nettoyés, entretenus et vérifiésselon la procédure en vigueur.L’ensemble de ces opérations ainsique les visites d’entretien et deréparation du constructeur ou del’organisme de maintenance doi-vent être consignés par écrit dansun registre de maintenance affectéà chaque instrument…"

•"...le responsable du laboratoiredoit s’assurer de la mise en œuvredes moyens métrologiques néces-saires à leurs vérifications usuelles…"

Cette notion nouvelle, fait rentrer lamétrologie au cœur du laboratoire. Ildevient donc nécessaire de mettre enœuvre la fonction métrologie.

MISE EN PLACE DE LA FONCTIONMÉTROLOGIE

Mission :•maîtriser l’aptitude à l’emploi de

tous les moyens de mesure utiliséset en donner l’assurance.

•s’assurer que ces équipements cor-respondent aux besoins.

•mettre en œuvre une gestion de sonparc instrumental.

•assurer le raccordement métrologi-que des instruments aux étalonsnationaux ou internationaux.

•assurer à intervalles déterminés lesuivi métrologique de l’ensembledes équipements.

•assurer une veille technologique etparticiper à la politique d’investis-sement.

CHOIX DU RESPONSABLE :Le responsable Assurance Qualitépeut occuper cette fonction, mais untechnicien ayant les connaissancesnécessaires est à même de le faire.

RESPONSABILITÉS :•gérer et maîtriser l’ensemble des

processus de mesure du laboratoireainsi que la structure documentaireliée aux instruments,

•participer au choix des équipe-ments, à la rédaction du cahier descharges et de l’appel d’offre,

•participer à la réception, la mise enservice et la confirmation métrolo-gique(2) des instruments,

•assurer l’inventaire, le marquage etétablir la documentation nécessaire(instruction d’étalonnage, de vérifi-cation, d’utilisation, de mainte-nance…),

•assurer le suivi périodique ets’occuper du déclassement ou de laréforme tout comme la traçabilitémétrologique et documentaire.

(1) Vocabulaire International de métrologie(2) Ensemble d'opérations nécessaires pour assurer qu'un équipement de mesure répond aux exigences correspondant à l'utilisation prévue (NF EN ISO 10012)

Pour vous aider à démarrer unedémarche en métrologie :1. faire un inventaire, 2. créer un classeur ou un dossiertechnique par instrument,3. commencer par repérer les instrumentsessentiels à la qualité des analyses,4. analyser vos processus de mesure etdéterminer vos incertitudes,

5.optimiser l'adéquation de vos processusde mesure par rapport à vos objectifs, 6. raccorder vos instruments aux étalonsinternationaux (certificat d'étalonnage),7. rédiger le système documentaire,8. mettre en place une gestion desnon-conformités,9. former et informer l'ensemble dupersonnel (sensibilisation à l'importancedu suivi des instruments).

A l'heure où des questions seposent sur l'avenir des techniciens,la métrologie peut devenir unespécialité pour ceux qui souhaitentévoluer vers d'autres compétences.De plus, cela peut créer une fonctiontransversale en relation avec leservice biomédical et le plateaumédicotechnique.

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13n°02 / Février 2008Laboscope

KaléidoscopeLa responsabilité juridique des techniciens > Elisabeth Conge juriste, Christophe Feigueux, Myriam Delvigne

Les techniciens de labo-ratoire assurent sous la responsabilité du bio-logiste, l’exécution desanalyses de b io log iemédicale. Placés sous la responsabilité d’unbiologiste, est-ce pourautant que ces profession-nels peuvent être consi-dérés "irresponsables" ?Etre responsable, en droit, c’estrépondre de ses actes.

Il est certain que les praticiens de la biologie que sont les techniciensde laboratoire, sont soumis auxdispositions du droit commun etnotamment à celles du code pénal.

Il n’existe pas de textes spécifiquesréprimant les fautes commises par les techniciens de laboratoire. Lesinfractions que peuvent commettreces professionnels sont des infractionsde droit commun sanctionnant descomportements involontaires telsque par exemple l’homicide ou lesblessures involontaires, la violationdu secret professionnel.

À ma connaissance, il n’existe pas dedécision juridique mettant en causela responsabilité des techniciens enanalyses biomédicales.

Cependant le non-respect des procédureset modes opératoires en vigueur dansle laboratoire constitue une faute qui,en cas de dommage, est susceptibled’engager la responsabilité du techniciende laboratoire tant sur le plan pénalque sur le plan disciplinaire.

Le GBEA précise que tout échantillonprélevé ou transmis dans des conditionsnon-conformes aux procédures techniqueset réglementaires doit être refusé. Si,le technicien accepte le prélèvementsans en référer au biologiste, ilengagerait sa responsabilité dansl’hypothèse où l’acceptation serait àl’origine d’un résultat erroné desexamens prescrits.

Il en serait de même, si les conditionsdéf in ies par le b io log i s te decommunication de résultats partiels,dans le cas des examens demandésen urgence, n’étaient pas respectées.

La transmission des résultats d’analysespeut être source de contentieux ; leGBEA indique qu’ils peuvent êtretransmis par procédé télématiquegarantissant la conformité desrésultats et dans le respect du secretprofessionnel.

La réglementation ne mentionne pasle téléphone comme moyen detransmiss ion des résultats . Enconséquence, les techniciens nepeuvent pas communiquer desrésultats par téléphone et ce, pourdes raisons tenant tant à la sécurité,qu’à la confidentialité.

Le GBEA prévoit que lorsque lerésultat d’un examen met en jeu lepronostic vital, le biologiste doit tout

mettre en œuvre pour joindre etavertir le médecin traitant oul’équipe médicale dans les plus brefsdélais. Si le biologiste, souhaite queles résultats soient donnés partéléphone, il en prend la responsabilitéet établit une procédure écrite en cesens. Sinon, le technicien commetune faute qui peut constituer ledélit de violation du secret : article226-13 du code pénal réprime larévélation d’une information à caractèresecret d’un an d’emprisonnement etd’une amende.

En conclusion, n’oublions pas que la responsabilité est inséparable del’acte lui-même et qu’elle se présentesous deux formes : individuelle etcollective. La responsabilité individuelleoblige à répondre uniquement de sesactes ou d’une chose confiée à lapersonne elle-même. La responsabilitécollective fait obligation de répondrenon seulement de ses propres actes,mais encore de ceux d’autrui, s’ils’agit d’actes délibérés, acceptés etdécidés par un groupe d’individus,sous une forme ou une autre, pouraccomplir une tâche commune, pouratteindre un but commun.

La responsabilité est le devoir derépondre d’un fait, c’est-à-dire d’enêtre garant.

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14n°02 / Février 2008Laboscope

Au coeur de la formation > Philippe Birac

"Association de Formationdes Technicien(ne)s deLaboratoire des PyrénéesOrientales". Peut-être ne connaissezvous pas cette associa-tion régionale, alors cetarticle de présentationvous démontrera ledynamisme de notre profession et son désird’avenir.Notre histoire débute fin 2001, initiéepar une équipe de techniciennes ettechniciens du département 66, lesPyrénées Orientales. Notre volontéfondatrice commune en tant quetechniciens de laboratoires est que notre formation continueprofessionnelle ne se limite pas à desstages sur automates lors de leuracquisition. Nous devons nousdonner la possibilité de réellementréactualiser nos connaissances toutau long de notre vie. Pourquoi ne pasorganiser notre formation sur ledépartement ?

La rencontre avec le Dr Michel Jaltel,président d’une autre associationproposant des formations pourtechniciens du centre de la Francedonne corps à cette idée originelle.

La collaboration avec l’associationdes biologistes de notre département,nous permet dés lors de débuterl’aventure, dans une région quipossède la particularité de disposerd’une quarantaine de laboratoires detaille moyenne dont l’organisation etles effectifs limitent la formationcontinue du personnel.

Fort de ce constat, la FTLPO proposedonc des sessions de formation pardemi journée. Un module doitcomprendre deux sessions de 3 h 30pour être validé par le technicien.

La première formation, en janvier2002, aura pour thème la Qualité.Depuis cette date, nous avonsorganisé 29 journées, 58 sessions soitune moyenne de 5 formations par an.Le nombre de technicien(ne)s s’élèveà 750, ce qui fait une moyenne de 26personnes par journée de formation.Les sujets abordés sont variés ettouchent toutes les disciplinesconcernant le laboratoire tout en yassociant l’informatique.

Nos intervenants sont des professeurset des biologistes des CentresHospitaliers Universitaires de Toulouseet de Montpellier, mais aussi delaboratoires privés tels que l’Institut J Boy et le laboratoire Pasteur Cerba.

Nous signalons que la majorité desconférenciers acceptent d’intervenirgracieusement. Nous prenons toutefoisen charge les frais occasionnés par leurdéplacement. Les membres actifs denotre association permettent lapréparation et l’organisation de cesjournées.

Au delà des formations, nous avons leplaisir de faire partager les thèmesdes cours et leurs dossiers techniquessur notre site internet.

Notre travail de techniciens de labora-toire est passionnant. Comprendre lespathologies de nos patients, relier lerésultat biologique à la clinique nousouvrent les yeux sur notre métier desoignant. Si vous souhaitez vouslancer dans une aventure similaire ouparticiper à nos sessions de formations,il suffit de prendre conscience de votrepotentiel et pourquoi pas de nouscontacter.

e-mail : [email protected] web : http://www.ftlpo.net

Association loi 1901, enregistrée à laSous Préfecture de Céret - PyrénéesOrientales n° 066 100 3095

Formation Continue : enregistréesous le numéro 91-66-01080-66auprès du Préfet de la RégionLanguedoc-Roussillon

2 impasse des Albères Catalanes66 160 LE BOULOU

Téléphone : 06 68 92 71 39

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