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This article was downloaded by: [University of North Carolina] On: 10 November 2014, At: 12:45 Publisher: Routledge Informa Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registered office: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK Contemporary French and Francophone Studies Publication details, including instructions for authors and subscription information: http://www.tandfonline.com/loi/gsit20 Table Ronde « Sur la poétique du fragment chez Pascal Quignard », Samedi 30 Mars 2013 Pascal Quignard, Bruno Blanckeman, Bénédicte Gorrillot, Chantal Lapeyre-Desmaison & Jean-Louis Pautrot Published online: 15 May 2014. To cite this article: Pascal Quignard, Bruno Blanckeman, Bénédicte Gorrillot, Chantal Lapeyre-Desmaison & Jean-Louis Pautrot (2014) Table Ronde « Sur la poétique du fragment chez Pascal Quignard », Samedi 30 Mars 2013, Contemporary French and Francophone Studies, 18:3, 273-279, DOI: 10.1080/17409292.2014.906219 To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/17409292.2014.906219 PLEASE SCROLL DOWN FOR ARTICLE Taylor & Francis makes every effort to ensure the accuracy of all the information (the “Content”) contained in the publications on our platform. However, Taylor & Francis, our agents, and our licensors make no representations or warranties whatsoever as to the accuracy, completeness, or suitability for any purpose of the Content. Any opinions and views expressed in this publication are the opinions and views of the authors, and are not the views of or endorsed by Taylor & Francis. The accuracy of the Content should not be relied upon and should be independently verified with primary sources of information. Taylor and Francis shall not be liable for any losses, actions, claims, proceedings, demands, costs, expenses, damages, and other liabilities whatsoever or howsoever caused arising directly or indirectly in connection with, in relation to or arising out of the use of the Content. This article may be used for research, teaching, and private study purposes. Any substantial or systematic reproduction, redistribution, reselling, loan, sub- licensing, systematic supply, or distribution in any form to anyone is expressly

Table Ronde « Sur la poétique du fragment chez Pascal Quignard », Samedi 30 Mars 2013

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Table Ronde « Sur la poétique dufragment chez Pascal Quignard», Samedi 30 Mars 2013Pascal Quignard, Bruno Blanckeman, BénédicteGorrillot, Chantal Lapeyre-Desmaison & Jean-LouisPautrotPublished online: 15 May 2014.

To cite this article: Pascal Quignard, Bruno Blanckeman, Bénédicte Gorrillot, ChantalLapeyre-Desmaison & Jean-Louis Pautrot (2014) Table Ronde « Sur la poétique dufragment chez Pascal Quignard », Samedi 30 Mars 2013, Contemporary French andFrancophone Studies, 18:3, 273-279, DOI: 10.1080/17409292.2014.906219

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TABLE RONDE « SUR LA PO�ETIQUE DU FRAG-

MENT CHEZ PASCAL QUIGNARD », SAMEDI 30

MARS 2013

Pascal Quignard, Bruno Blanckeman,

B�en�edicte Gorrillot,

Chantal Lapeyre-Desmaison et

Jean-Louis Pautrot

Bruno Blanckeman

Il y a deux pistes communes �a ces trois communications, qui m�eritent peut-etrequ’on y revienne, tout d’abord celle du lien entre le fragment et un certainnombre d’esth�etiques, de pratiques ou de courants qui ont �et�e �evoqu�es, entreautres le baroque et le mani�erisme, et bien sur le cut-up et son appropriation.J’aimerais savoir ce qu’en pense Pascal Quignard et ce que lui-meme peut endire pour compl�eter ou pond�erer ce qui vient d’etre dit.

Pascal Quignard

J’admire beaucoup ce qui vient d’etre dit, mais je trouve toujours qu’on mesuppose beaucoup d’intelligence et beaucoup de pr�em�editation, alors que je faisquand meme ce qui me plaıt, et que je ne peux pas cacher simplement un plaisir

� 2014 Taylor & Francis

Contemporary French and Francophone Studies, 2014Vol. 18, No. 3, 273–279, http://dx.doi.org/10.1080/17409292.2014.906219

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r�eel : je n’aime pas du tout �ecrire, faire la premi�ere version des choses, j’en faistoujours beaucoup trop d’une facon sentimentale, psychologique, j’accumule untexte comme ca, je n’aime pas beaucoup faire ca, mais ensuite, couper, couper,couper, c’est une joie sans nom, une joie sadique, merveilleuse. Apr�es on for-mule une interpr�etation sur le sens de ces coupes, mais le fond n’est meme pasfragment�e, le fond n’est meme pas, c’est le mot d’ailleurs qui. . . le sexe, c’estsecare, s�ecateur.

Bruno Blanckeman

C’est la joie du jardin !

B�en�edicte Gorrillot

Effectivement, Pascal, tu as raison de rappeler combien toutes les reconstructionsde lecture a posteriori pretent des intentions et des calculs largement sup�erieurs �aceux de l’impulsion initiale. C’est le d�efaut de la relecture a posteriori.

Pascal Quignard

C’est l’enrichissement aussi . . .

B�en�edicte Gorrillot

Oui, mais c’est bien de rappeler que dans l’impulsion originale, effectivement ily a ce d�esir de coupe, notamment la coupe du premier jet. Pascal, tu dis que tun’aimes pas le premier jet. Est-ce que cela serait aussi pour essayer d’empechercette lin�earit�e du biographique ? Est-ce qu’une des raisons pour lesquelles tun’aimes pas le premier jet et que tu le coupes si sauvagement pour le remonter,ce serait cette crainte de trop coller �a la lin�earit�e biographique ?

Pascal Quignard

Mais B�en�edicte, je ne remonte pas tellement, moi, je ne fais pas de collage.Non, je coupe, vraiment, tout ce qui me d�eplaıt je coupe. Et je reconnais quec’est une b�en�ediction que l’invention des machines imprimantes, que j’ai uti-lis�ees aussitot, parce que pour un roman par exemple comme Carus, qui faitquand meme �a peu pr�es quatre cents pages, �a l’�epoque, taper sur une petitemachine Olivetti trois, quatre fois le roman, trois, quatre fois quatre cents

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pages, « Oh », je me disais, « l�a c’est bien, l�a j’arrete, je ne vais pas recorrigerdavantage ». Tandis que maintenant je peux aller jusqu’�a dix-sept, dix-huit ver-sions puisque je peux sans cesse couper. Le livre est termin�e quand il est viergede coupures.

Chantal Lapeyre-Desmaison

Par rapport �a ma proposition, je voulais dire que moi j’essaie de trouver, de sui-vre des fils, et une des questions qui m’int�eressent particuli�erement estpr�ecis�ement la question de la permanence du baroque aujourd’hui. Et commePascal Quignard est un m�ediateur essentiel de cette permanence, depuis lesann�ees 1990, il m’est apparu tout �a coup que dans sa d�emarche d’�ecriturememe, sans doute se souvenait-il, mais sans intentionnalit�e particuli�ere, de ges-tes apparent�es dans l’histoire de la litt�erature et en particulier dans cette p�eriodequ’on peut dire si �etrange du seizi�eme et du dix-septi�eme si�ecles, voil�a. C’est lesens de ma proposition, qui ne pr�ejugeait en rien d’une intention de l’auteur.

B�en�edicte Gorrillot

En fait, quant �a l’articulation, Bruno, que tu proposais entre ces deux courantslitt�eraires du baroque et du cut-up, il y a un lien possible : quand on �etudie Bur-roughs, notamment, il y a cette fonction de variation, c’est-�a-dire qu’on �eliminela source premi�ere, on la coupe, et ensuite il y a le plaisir �a la remonter de man-i�ere vari�ee comme dans la variation musicale. Je ne sais pas si c’est cette varia-tion musicale baroque �a laquelle tu songeais Chantal, et qui pourrait alors nouspermettre de comprendre le geste de Pascal Quignard, et Pascal tu peux aussinous aider �a y voir clair.

Pascal Quignard

Mais on voit toujours trouble et c’est tant mieux. Non, je ne fais pas de plaisant-erie, je ne peux pas r�epondre. Je pense que Chantal r�epondra mieux que moisur le baroque. En plus la variation c’est beaucoup plus le monde du romantismeque du baroque. « Mani�erisme » est un mot qui est un peu genant, parce qu’il�evoque des œuvres peintes magnifiques, mais le mot de « mani�ere » n’est pas dutout. . . – « faire des mani�eres » en francais n’est pas du tout . . . la mani�ere despeintres italiens. Le mot dans ce cas-l�a de « renaissant » est d�ej�a mieux que« mani�eriste », mais je ne crois pas qu’on ait besoin de supposer dans le pass�edes pratiques. . . Ce que je viens de dire �a l’instant sur l’utilisation des impri-mantes qui permettent de faire ressortir. . . que les conditions mat�erielles detravail comptent !

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Bruno Blanckeman

Il me semblait qu’effectivement la question de la mani�ere pouvait porter �a qui-proquo. Dans Une Gene technique �a l’�egard des fragments, vous �ecrivez que ce n’estpas l’�eclat qui importe dans le fragment mais l’�eclatement, non pas, donc, leproduit achev�e, avec une esp�ece de plus-value esth�etique, une esp�ece de joliesse,d’effet esth�etique, mais plutot le fait meme de l’implosion, de la d�ecompositiontelle qu’on peut la saisir en tant que ph�enom�ene. Et je me demandais jusqu’�aquel point le fait de couper comme cela dans un texte « masse » ou un texte« bloc » initial ne laissait pas visibles, sensibles ces coupes de facon bientranch�ee, bien s�ecante, presqu’agressive, en fait.

Pascal Quignard

L�a, Bruno, vous touchez �a quelque chose qui m’a �et�e expliqu�e par un grandsavant, que vous etes aussi. �A plusieurs reprises je me suis retrouv�e au labora-toire d’arch�eologie de la rue d’Ulm et puis dans une librairie du quatorzi�emearrondissement, et l�a se trouvait aussi ce grand savant, ce grand homme, qui amaintenant un role important, qui s’appelle Jean-Claude Ameisen, et je me dis-ais pourquoi vient-il m’�ecouter �a chaque fois ? Alors je me suis procur�e ses livreset j’ai lu. Il y a un livre que vous devez lire, c’est celui qui s’appelle La Sculpturedu vivant, et ce savant biologiste a renvers�e compl�etement la facon d’envisagerla vie et la mort, en montrant, par un ph�enom�ene qui n’est pas fragmentation,qu’il appelle « apoptose » – en grec « apoptosis » c’est la tomb�ee des feuillesdes arbres – que la mort est quand ce que vous appelez la « masse » en effet, lavie, la vie �etait informe et elle-meme inactive, et que pour sculpter des mainsd’abord palm�ees, les cellules creusent et, d’apoptose en apoptose, de fragmenta-tion en fragmentation, parviennent �a dresser les corps des fleurs, des arbres, led�etail de nos oreilles, nos yeux. Et donc, ce savant a invers�e compl�etement –surtout l’explication du cancer, psychologiquement c’est plus int�eressant pourceux qui sont malades – a r�eussi �a inverser compl�etement cette possibilit�ecr�eatrice intense de la n�ecrose ou de l’apoptose et, dans ce cas-l�a, le texte seconstruirait de facon profond�ement apoptotique. Je suis, pardonnez-moi, unarbre dont les feuilles tombent.

Bruno Blanckeman

Je voulais revenir sur une probl�ematique que j’ai trouv�ee int�eressante dans lapr�esentation de Jean-Louis, qui concernait les quatorze points de vue diff�erentsdu dernier roman. C’est presque une question de gen�ese de l’œuvre, de la

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pens�ee de l’œuvre avant meme ou pendant qu’elle s’�ecrit. Est-ce que vous avezeu une vision initiale de ces quatorze points de vue ? Comment se sont-ilsimpos�es ? Est-ce que c’est en �ecrivant que vous etes comme cela pass�e d’unpoint de vue �a un autre ? Est-ce qu’il y avait presque une esp�ece de pulsionfocale dans le premier jet ?

Pascal Quignard

Une pr�em�editation polyphonique dans le premier jet ? Dans le premier jet, lesouvenir – et malheureusement je n’ai pas abouti �a un livre aussi beau – le sou-venir �etait ce tr�es beau petit roman d’Inou�e qui s’appelle Le Fusil de chasse, o�u cesont trois points de vue qui racontent trois histoires diff�erentes, c’est tr�esproche des no japonais de toute facon, et c’est un tr�es tr�es beau livre . . . Nonc’est quatre lettres je crois plutot . . . L�a j’ai des voix en effet, mais �a ladiff�erence du r�ecit d’Inou�e j’ai aussitot senti que le personnage que je voulaisd�ecrire ne donne jamais, jamais, ne prend jamais la parole et ne dit pas du toutqui elle est et ce qu’elle fait. Alors ca a entraın�e en effet des voix qui entouraientpour pouvoir la dire et ne pas la comprendre. J’avoue que ca peut gener certainsmais j’aime infiniment cette facon de ne pas prendre parti sur. . . les personnesqu’on aime le plus, me semble-t-il, dans nos vies ne sont pas celles qu’on com-prend le mieux, et de ce fait cette femme a pour moi une profondeur dont vousavez bien parl�e ce matin.

Jean-Louis Pautrot

Vous nous avez parl�e de la d�ecoupe de la masse initiale. Mais o�u intervient alorsle souci du lecteur dans cette pratique d’�ecriture ?

Pascal Quignard

J’ai �evoqu�e hier ce probl�eme de la litt�erature qui ne se suppose pas – �a mon avispersonnel – de lecteur. C’est vraiment quelque chose qui est en boucle, et,quand on est tr�es lecteur soi-meme il est possible qu’un effet de sym�etrisationfasse quand meme qu’on y songe, mais je ne pense pas en �ecrivant, j’ai toujourspens�e pour ce qui me concerne que j’aurais �ecrit meme si je n’avais pas �et�e pub-li�e et les deux œuvres que j’aime immens�ement en apportent la preuve, c’estcelle de Saint-Simon et celle de Tallemant des R�eaux. Ce sont deux œuvresqui – pour Saint-Simon il a fallu attendre 180 ans pour qu’on la d�ecouvre parhasard dans un coffre, et pour Tallemant deux si�ecles je crois. Ce sont desœuvres qui n’�etaient pas du tout, comment dire ? Ils �ecrivaient parce qu’ils

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avaient besoin d’�ecrire, et je pense que, profond�ement, la litt�erature ne supposepas – je ne sais plus quand il a �et�e question de savoir si j’�ecrivais des contes pourles enfants ou pour les adultes – mais j’�ecris exactement le conte que je souhaitelire, et ne je me pose absolument pas la question de savoir quel age j’ai et pourquel age j’�ecris. Le probl�eme n’est pas vraiment pour moi de. . .– mais en effetc’est tr�es critiquable, c’est aux �editeurs d’estimer que c’est publiable ou quecela ne l’est pas, et pas �a moi, je ne crois pas. Je crois qu’il y a un effet propre �al’�ecriture qui fait que cet « en-boucle » ne se pose pas la question. Il n’y a pas –il faut le dire de facon assez dure – il n’y a pas de deuxi�eme personne dansl’�ecrit. Il n’y a pas non plus de premi�ere personne. Le dialogue a saut�e. Il n’y ani premi�ere ni deuxi�eme personne. Il y a cet « en-boucle » de la langue acquise.

Works Cited

Ameisen, Jean-Claude. La Sculpture du vivant: le suicide cellulaire et la mort cr�eatrice.Paris: Seuil, 2003.

Inou�e, Yasushi. Le Fusil de chasse. 1949. Trans. Sadamichi Yoko€o, Sanford Golsteinand Gis�ele Bernier. Paris: Le Livre de Poche, 1992.

Quignard, Pascal. Une Gene technique �a l’�egard des fragments. Montpellier: Fata Mor-gana, 1986.

Tallemant des R�eaux, G�ed�eon. Historiettes. Ed. Antoine Adam. Paris: Gallimard,Folio Classique, 2013.

Pascal Quignard is the author of masterly works mixing meditation, poetry, and fragments.To date he has published some sixty books and The Roving Shadows (2002; a title bor-rowed from Francois Couperin), the first volume in a vast project entitled Dernier Royaume,which was awarded the Goncourt Prize in 2002. His works are published by Gallimard,Grasset, Mercure de France, Seghers, Hachette, Calmann-L�evy, Flammarion, Le Seuil andGalil�ee, Paris. He has taught at the Universit�e de Vincennes and at the �Ecole Pratique desHautes �Etudes en Sciences Sociales. He founded the Festival d’Op�era et de Th�eatreBaroque de Versailles, and presided over the Concert des Nations. He was on the readingcommittee of �Editions Gallimard, where he served as Secretary General until 1994.

Bruno Blanckeman is Professor of 20th- and 21st-century literature at the SorbonneNouvelle. His publications include Les R�ecits ind�ecidables: Echenoz, Guibert, Quignard

(2000) and Le Roman franc ais depuis la R�evolution (2011). He has also published, withBarbara Havercroft, Narrations d’un nouveau si�ecle (romans et r�ecits franc ais, 2001-

2010) (2013).

B�en�edicte Gorrillot, maıtre de conf�erences in French contemporary literature and Latinpoetry at the University of Valenciennes (France) and co-editor of Formes Po�etiques

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Contemporaines (PUNM, USA), has published in particular three books about contempo-rary French poetry: Christian Prigent, quatre temps, rencontre avec B. Gorrillot (Argol,2009); INTER: Inter aerias fagos, with P. Quignard et al (Argol, 2011); and L’Illisibilit�e en

questions: autour de M. Deguy, J-.M. Gleize, C. Prigent, N. Quintane (P U de Septentrion,2014). She is currently finishing three books: with P. Galand, L’Empreinte gr�eco-latine

dans la litt�erature contemporaine (Droz, 2014); a book of conversations with MichelDeguy (Argol, Spring 2015); and, with B. Auclerc, Politiques de Ponge (Revue des

Sciences Humaines, Spring 2015).

Chantal Lapeyre-Desmaison is Professor of French Literatures at the Universit�e d’Ar-tois. Her research focuses on contemporary literature, dance, and interartistic influences.She has published Pascal Quignard le solitaire, and M�emoires de l’origine (Les Flohic Ed.,2001; Galil�ee, 2006), as well as R�esonances du r�eel (L’Harmattan, 2011). Her mostrecent work, La Voix de la danse, was published in 2013 (P U du Septentrion).

Jean-Louis Pautrot is Professor of French and International Studies at Saint Louis Uni-versity. He authored studies on contemporary French literature and on French cinema,mostly in their relations to music. His latest books are The Andr�e Hodeir Jazz Reader

(2006), Pascal Quignard ou le fonds du monde (2007), and Pascal Quignard (2013). Heguest-edited two special issues of scholarly journals on Pascal Quignard, �Etudes Franc a-ises (2004) and L’Esprit Cr�eateur (2012). His most recent project focuses on Parisianbanlieues in silent French cinema.

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