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VENDREDI 1 er DÉCEMBRE 20H Tableaux d'une exposition ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE HÅKAN HARDENBERGER direction

Tableaux d'une exposition - Maison de la Radio OP... · Durant la Première Guerre mondiale, ... progressistes, au profit d’Harry Truman qui sucédera à Roosevelt décédé l’année

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VENDREDI1er DÉCEMBRE 20H

Tableaux d'une expositionORCHESTRE PHILHARMONIQUE

DE RADIO FRANCE

HÅKAN HARDENBERGER direction

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Ce concert sera diffusé en direct sur France Musique, également disponible sur francemusique.com

AARON COPLANDFanfare for the Common Man

(5 minutes environ)

MAGNUS LINDBERGOttoni (création française)

(13 minutes environ)

GUNTHER SCHULLERSymphonie pour cuivres et percussion opus 16

1. Andante – Allegro - Andante

2. Vivace

3. Lento desolato

4. Quasi cadenza - Allegro.

(18 minutes environ)

– Entracte –

MODESTE MOUSSORGSKIORCHESTRATION D'ELGAR HOWARTH

Tableaux d’une expositionPromenade - Gnomus - Promenade - Il Vecchio castello - Promenade - Tuileries - Bydlo - Promenade - Ballet des poussins dans leurs coques - Samuel Goldenberg et Schmuyle - Promenade - Limoges, le marché - Catacombes - Cum mortuis in

lingua mortua - La cabane sur des pattes de poule - La Grande Porte de Kiev

(35 minutes environ)

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCEHÅKAN HARDENBERGER direction

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AARON COPLAND 1900-1990Fanfare for the Common ManComposée en 1942. Créée le 12 mars 1943 par l’Orchestre symphonique de Cincinnati dirigé par Eugène Goossens. Manuscrit conservé à la Bibliothèque du Congrès de Washington. Nomenclature  : 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba.

« Ceci est le combat entre un monde esclave et un monde libre. Tout comme aux États-Unis en 1862 nous ne pouvions rester “moitié esclave” et “moitié libre”, de même en 1942 le monde doit prendre la décision d’une victoire complète, d’une façon ou d’une autre. Tandis que nous entamons les phases finales de ce combat à mort entre le monde libre et le monde esclave, il est utile de rafraîchir nos esprits sur la marche vers la liberté du Common Man. » Voilà un extrait d’un discours radiodiffusé le 8 mai 1942, et donné dans la grande salle de bal de l’hôtel Commodore à New York par le vice-président Henry A. Wallace sous le titre The Century of the Common Man, « Le siècle de l’Homme ordinaire ». Homme ordinaire, homme du commun, homme du peuple ou homme de la rue, cette appellation de Common Man résonnait plus loin dans le texte  : « Certains ont parlé de “siècle américain”. Je dis que le siècle dans lequel nous entrons – le siècle qui commencera juste après cette guerre – peut être et doit être le siècle du Common Man. »

Appelé à soutenir l’effort de guerre par sa musique, Aaron Copland écrivit cette année-là un Lincoln Portrait dans lequel de célèbres discours du seizième président des États-Unis sont lus par un narrateur soutenu par un orchestre symphonique évoquant l’Americana, autrement dit les grandes heures et les grands espaces américains. Cette partition fut créée le 14 mai 1942 par l’Orchestre symphonique de Cincinnati, dont le directeur musical fit de nouveau appel à Copland  : «  Eugène Goossens m’avait écrit fin août à propos d’une idée qu’il voulait concrétiser pour la saison de concerts 1942-1943. Durant la Première Guerre mondiale, il avait demandé aux compositeurs britanniques de composer une fanfare qui devait être jouée au début de chaque concert orchestral. Ce fut un tel succès qu’il pensa reproduire l’expérience lors de la Deuxième Guerre mondiale avec [dix-huit] compositeurs américains. »

Goossens lui suggéra plusieurs titres, comme Fanfare pour les Soldats, pour les Marins ou pour les Aviateurs. Finalement, Copland décidera de baptiser l’œuvre Fanfare for the Common Man, fanfare pour cet homme de tous les jours évoqué par Wallace. « Son titre est aussi original que sa musique, écrira Goossens, et je pense que c’est tellement parlant que son exécution mérite une occasion unique. Si cela vous convient, nous la créerons le 12 mars 1943, au moment des déclarations

d’impôts sur le revenu.  » Réponse amusée de Copland  : «  Je suis entièrement d’accord pour honorer le Common Man au moment des déclarations d’impôts sur le revenu. »

Connaissant un succès immédiat, cette courte page pour cuivres et percussions (écrite bénévolement) retentira dans le final de sa Troisième Symphonie, et sera utilisée d’innombrables fois jusqu’à ce jour. De funérailles en inaugurations politiques, de rencontres sportives en films publicitaires, de musique de recrutement militaire au réveille-matin d’astronautes en orbite, de l’Expo 67 au signal du métro de Montréal, des Rolling Stones à Bob Dylan, du jazzman Woody Herman au groupe de rock progressif Emerson, Lake & Palmer, elle sera également reprise au cinéma par John Williams dans Superman ou Saving Private Ryan (« Il faut sauver le soldat Ryan »).

Évincé de son poste de vice-président en 1944 en raison de ses convictions progressistes, au profit d’Harry Truman qui sucédera à Roosevelt décédé l’année suivante, Wallace dénoncera la politique anti-communiste du nouveau président en évoquant a century of fear (un siècle de peur), deux ans après The Century of the Common Man. Le soutien des communistes américains ruinera sa candidature aux élections présidentielles de 1948. Cinq ans plus tard, Aaron Copland devra subir l’interrogatoire du sénateur Joseph McCarthy sur ses sympathies communistes et ses un-American activities (« activités anti-américaines »). Son homosexualité contribua très probablement à la mise à l’index du compositeur. Pour ses procureurs, une décennie après the common man, Copland était devenu the communist man.

François-Xavier Szymczak

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MAGNUS LINDBERG né en 1958Ottoni (création française)Composé en 2004-2005. Créé le 16 février 2005 par les cuivres de l’Orchestre symphonique de Chicago (commanditaire et dédicataire) sous la direction de Cliff Colnot dans le cadre de la série MusicNOW. Nomenclature : 4 cors, 4 trompettes dont 1 trompette piccolo, 3 trombones, 1 tuba.

Si pour désigner l’ensemble des cors, trompettes, trombones et autres tubas, la langue française utilise le mot « cuivres » (du latin cuprum, de nombreux gisements venant de l’île de Chypre appelée Kypros en grec), l’italien se réfère au laiton (alliage de cuivre et de zinc) appelé ottone. Le pluriel ottoni correspond ainsi à cette famille instrumentale, autrement dit « les laitons ». Ce qui correspond davantage à la réalité organologique, la majeure partie des « cuivres » modernes étant fabriquée à partir du laiton, le reste provenant du maillechort (alliage de laiton et de nickel). Lorsque le compositeur finlandais Magnus Lindberg écrivit en 2005 une œuvre pour la section des cuivres de l’Orchestre symphonique de Chicago, il choisit ce vocable de la langue de Dante, plus chantant que les brass de Shakespeare (pour nommer ces instruments en anglais, on emploie également le laiton !).

Dès l’an 2000, Lindberg avait offert à la famille des vents (cuivres et bois) une partition intitulée Gran Duo, suivie en 2004 d’une Fanfare pour cuivres et percussion. Ottoni s’appuie non seulement sur l’excellence des cuivres américains comme ceux de Chicago, mais rend également hommage à la grande tradition des Ottoni de la Renaissance et du Baroque, comme ceux d’Andrea et Giovanni Gabrieli à Venise. Déjà dans Corrente I et II (1992), Lindberg citait une œuvre de Purcell, tandis que sa Feria de 1997 s’inspirait de Monteverdi. Dans cet esprit, c’est une passacaille qui structure l’ensemble d’Ottoni, et Lindberg retrouve le dialogue du concerto grosso baroque entre les solistes (ici les trompettes) du concertino et le reste des instruments dans le ripieno. Ce qui n’empêche pas l’émergence de phrases dans lesquelles des solistes se détachent encore plus distinctement (premier trombone puis première trompette). Dès l’ouverture, les cors posent les fondations harmoniques sur lesquelles les trompettes en sourdine vont imposer la cellule centrale de la partition, formée de trois notes descendantes (si, la, fa dièse).

Neil Fisher du Times soulignait en 2009 que « les contours impeccablement alignés d’Ottoni possèdent la solidité spatiale de Sibelius  ; la brume ensoleillée d’un Gabrieli en fête plane au-dessus de l’ascension et du déclin des fanfares de trompettes. Mais ce qui appartient entièrement à Lindberg, c’est la façon dont cette logique interne lutte contre d’étonnantes sonorités et des élans féroces, tandis que des micro-motifs sont démêlés, rassemblés, reformés et transformés. » De la section

CES ANNÉES-LÀ :

1941 : Attaques de l’aviation japonaise sur

la base de Pearl Harbor sur l’île de Hawaii

(« Une journée d’infamie » pour le président

Roosevelt). Les États-Unis entrent en guerre.

Glenn Miller reçoit son premier disque d’or

pour Chattanooga Choo Choo. Benjamin

Britten présente aux États-Unis son premier

opéra, Paul Bunyan, partiellement inspiré

du blues. Chostakovitch écrit sa Septième

Symphonie, évoquant l’effroyable siège de

Léningrad. Franklin D. Roosevelt entame son

troisième mandat de président des États-

Unis. Opération Barbarossa par laquelle

l’Allemagne nazie envahit son ancienne

alliée l’URSS.

1942 : Début de la bataille de Stalingrad.

Conférence de Wannsee à Berlin mettant

au point la « solution finale de la question

juive ». Décès des musiciens Alexander

Zemlinsky et Felix Weingartner. Roosevelt

lance le Victory Program en accroissant

considérablement l’armement américain.

Bing Crosby triomphe avec la chanson

White Christmas. Décès du guitariste de

jazz Charlie Christian.

1943 : Conférence de Téhéran marquant la

première rencontre entre Staline, Roosevelt

et Churchill. Liquidation du ghetto juif de

Varsovie par l’armée allemande, après

son insurrection. Décès de Rachmaninov.

Duke Ellington présente Black, Brown, and

Beige au Carnegie Hall de New York pour

soutenir l’effort de guerre. Leonard Bernstein

remplace au pied levé Bruno Walter pour

diriger en direct à la radio l’Orchestre

philharmonique de New York.

POUR ALLER PLUS LOIN :

- Arthur Berger, Aaron Copland (traduit 

de l’anglais par Marguerite Buchet), Buchet-

Chastel, 1962. La seule biographie

en français, hélas datée et incomplète,

Copland étant mort en 1990.

- www.coplandhouse.org : site de la

maison de Copland, résidence d’artistes

au nord de New York

- www.americanrhetoric.com/speeches/

henrywallacefreeworldassoc.htm :

Enregistrement et transcription du discours

de Henry Wallace sur The Century of the

Common Man.

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centrale plus calme et plus sereine, au contraste entre accelerando et rallentando, l’œuvre de Lindberg a suscité quelques analogies aquatiques. Ainsi, pour le musicologue Martin Anderson « l’allure de la coda évoque une rivière atteignant la mer, ses tourbillons et ses courants latéraux coulant dans le calme ».

F.-X. S.

CES ANNÉES-LÀ :

2004 : Séisme et tsunami tuant 250 000

personnes autour de l’Océan indien.

Lancement du réseau social Facebook.

Prise de Falloujah en Irak par les troupes

américaines. Réouverture de la Scala de

Milan après trois ans de travaux. Décès

de Renata Tebaldi, Carlos Kleiber, Ray

Charles, Marlon Brando et Ronald Reagan.

La Finlande compte près de 5 200 000

habitants.

2005 : Entrée en vigueur du Protocole de

Kyoto visant à réduire les émissions de gaz

à effet de serre. Ouverture du cinquième

Forum social à Porto Alegre au Brésil.

George W. Bush entame son second

mandat. Mort du pape Jean-Paul II et

élection de Benoît XVI. Décès des musiciens

Carlo Maria Giulini, Victoria de Los

Angeles, Luc Ferrari, Norbert Brainin et Ruth

Laredo.

POUR ALLER PLUS LOIN :

- www.francemusique.fr/personne/magnus-

lindberg : liste d’émissions à réécouter sur le

compositeur

- www.brahms.ircam.fr/composers/

composer/2065/ : biographie en français

de Magnus Lindberg écrite par Julian

Anderson et Maxime Joos

- Charles Koechlin, Les Instruments

à vent, Puf, coll. « Que sais-je ? »

(n° 267), 1948. Livre forcément daté,

mais écrit par un grand compositeur et

orchestrateur.

GUNTHER SCHULLER 1925-2015Symphonie pour cuivres et percussionComposée en 1949-1950. Création des trois premiers mouvements au Conservatoire de Cincinnati en février 1950 sous la direction d’Ernest Glover. Création intégrale en 1951 à la Société internationale pour la musique contemporaine (ISCM) de New York sous la direction de Léon Barzin. Nomenclature  : 4 cors, 6 trompettes, 3 trombones, 4 tubas (dont 2 saxhorns) ; timbales.

Fondé en 1895, l’Orchestre symphonique de Cincinnati fut dirigé en 1904 par Richard Strauss, joua l’année suivante la création américaine de la Cinquième Symphonie de Gustav Mahler et offrit en 1909 son premier poste de directeur musical à Leopold Stokowski, champion de la musique « contemporaine ». À cette place lui succédèrent Eugène Ysaÿe, Fritz Reiner puis Eugène Goossens qui y créa Lincoln Portrait et Fanfare for the Common Man d’Aaron Copland.

Conscient de ce prestigieux passé et de la nécessité de renouveler le répertoire, deux musiciens du rang, le corniste Gunther Schuller et le tromboniste Ernest (Ernie) Glover allaient ajouter une page marquante à cette histoire. Glover avait participé à la création des deux œuvres de Copland. Pédagogue réputé, il était également le leader d’un ensemble de cuivres formé d’étudiants, pour lequel il commanda en 1949 une nouvelle partition à son ancien partenaire Schuller, devenu depuis lors membre du Metropolitan Opera de New York.

« Pour les cuivres de cette époque, les partitions les plus exigeantes étaient Le Crépuscule des dieux de Wagner ou Salomé de Strauss, éventuellement dans un beau jour Le Sacre du printemps de Stravinsky. Personne ne jouait alors les œuvres de Bartók par exemple. Son Concerto pour orchestre venait d’être créé, mais des partitions comme Le Mandarin merveilleux, qui est un festival pour les cuivres, n’étaient jamais jouées. Maintenant vous pouvez presque les entendre chaque semaine. De même, il n’y avait aucune pièce pour quintette de cuivres à cette époque. Cela arriva plus tard, dans les années 1960. À cette époque, personne ne jouait la musique ancienne pour cuivres, Gabrieli ou [Johann Christoph] Pezel, ce qui est aujourd’hui très courant. Bref, je me suis mis à écrire une symphonie en quatre mouvements pour cuivres, ce que personne n’avait fait auparavant. Je me suis dit que je n’allais pas écrire une de ces charmantes bagatelles qui sortent toutes les trois minutes du Conservatoire de Paris, mais une œuvre vraiment sérieuse et qui va droit au but. »

Élève d’Eduard Steuermann, un des disciples d’Arnold Schönberg qui créa au piano son Pierrot lunaire et son Concerto, Gunther Schuller était le fils d’un violoniste de l’Orchestre Philharmonique de New York. Enregistrant en 1949-1950

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aux côtés de Frank Sinatra (April in Paris) ou de Miles Davis parmi les musiciens rassemblés par Gil Evans dans l’historique Birth of the Cool, Schuller sera plus tard le partenaire de Charles Mingus, Dizzy Gillespie, Gerry Mulligan, Leonard Bernstein ou John Lewis du Modern Jazz Quartet. À partir de 1957, il sera le chantre du Third Stream, une Troisième Voie faisant le lien entre le jazz et la musique classique autour de l’improvisation. Il renoncera à sa carrière de corniste deux ans plus tard pour se consacrer pleinement à la pédagogie, la musicologie, la direction d’orchestre, l’organisation de concerts, et surtout à la composition (avec plus de cent soixante œuvres).

La Symphonie pour cuivres et percussion fut sa première partition d’envergure, dans laquelle il utilise les douze sons de la gamme chromatique, dans l’esprit de son maître Steuermann et d’Arnold Schoenberg qui allait mourir en 1951. Glover et ses étudiants créèrent en 1950 les trois premiers mouvements à Cincinnati. Schuller affirma plus tard que le final était trop difficile pour ces musiciens, mais il est possible qu’il ne fût pas encore terminé... Quoi qu’il en soit, la création intégrale aura lieu l’année suivante à New York, avec des interprètes plus aguerris. La Symphonie ne connut sa véritable notoriété qu’à partir de 1956, lorsque le chef Dimitri Mitropoulos l’inscrivit au répertoire de l’Orchestre philharmonique de New York pour un enregistrement radiodiffusé. Il en dirigea ensuite une gravure historique pour Columbia, marquant des compositeurs comme Samuel Barber ou Aaron Copland qui affirmera à Schuller que sa partition lui avait ouvert de nouvelles perspectives pour l’écriture pour cuivres.

Le compositeur écrit lui-même :« En entamant cette œuvre, le propos était d’abord d’écrire une symphonie.

Ensuite, cela me donnait l’occasion d’utiliser mes expériences reçues jour après jour, assis au milieu de la section de cuivres, et de montrer que les membres de cette famille n’étaient pas limités aux stéréotypes d’expression auxquels ils sont habituellement associés. Ainsi, le cor possède davantage que son caractère “héroïque” ou “noble” ou “romantique”, et la trompette n’est pas seulement utile dans les fanfares. En effet, ces instruments sont capables d’une entière gamme d’expression. Leurs ressources propres, ainsi que les formidables avancées réalisées (surtout en Amérique) au milieu du XXe siècle ont été largement inexploités par les compositeurs contemporains.

La symphonie se déroule en quatre mouvements contrastés, chacun représentant un aspect des caractéristiques des cuivres. L’unité est maintenue par une ligne d’intensité intérieure (mais pas de puissance sonore) qui augmente et atteint son apogée dans le final. Le premier mouvement introductif est suivi d’un scherzo avec des passages requérant une grande agilité et une dextérité technique.

Le troisième mouvement, presque entièrement écrit pour six trompettes en sourdine, amène une plus grande intensification de l’expression. L’explosion abrupte au début du dernier mouvement conduit à une sorte de cadence dans laquelle prédominent la première trompette. Un roulement de timbales offre un pont vers le final à proprement dit, qui est une sorte de perpetuum mobile.

À travers tout ce mouvement courent des figures de doubles-croches passant d’un instrument à l’autre dans une chaîne sans fin. De ce motif de conversation émerge l’apogée du mouvement, dans lequel un accord des douze notes de la gamme chromatique se rompt dans une sorte d’atomisation rythmique, chaque hauteur résonnant sur l’une des doubles-croches de la mesure. »

CES ANNÉES-LÀ :

1949 : Création de l’OTAN. Mao Zedong

proclame la République populaire de Chine.

Signature des Conventions de Genève sur

le droit international humanitaire. Décès

de Richard Strauss, Maurice Maeterlinck et

James Ensor.

1950 : Déclenchement de la guerre de

Corée. Début de l’intervention militaire

chinoise au Tibet. Arrestation aux États-Unis

des époux Rosenberg accusés d’espionnage

au profit de l’URSS. Décès de George

Orwell, Heinrich Mann, Léon Blum, Vaslav

Nijinski et George Bernard Shaw.

POUR ALLER PLUS LOIN :

- Symphony for brass and percussion de

Gunther Schuller. Enregistrement dirigé par

Dimitri Mitropoulos (Columbia CL 941,

1957), et enregistrement du Summit Brass

dirigé par le compositeur (Summit Records

DCD 127, 1991)

- Birth of the Cool de Miles Davis, album

enregistré en 1949-1950, dans lequel joue

le corniste Gunther Schuller, chez Capitol

Jazz.

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MODESTE MOUSSORGSKI 1839-1881Tableaux d’une expositionComposés en 1874 pour piano. Titre original : Kartinki s vystavki. Orchestrés pour cuivres et percussion en 1977 par Elgar Howarth qui joua l’une des trompettes lors la création avec le Philip Jones Brass Ensemble. Nomenclature : 4 cors, 6 trompettes (pouvant aussi jouer la trompette piccolo ou le bugle), 3 trombones dont 1 trombone basse, 3 tubas dont 2 euphoniums ; percussion.

« Mon cher généralissime, Hartmann bouillonne comme bouillonnait [mon opéra] Boris [Godounov], – des sons et des idées sont suspendus en l’air, je suis en train de les absorber et tout cela déborde, et je peux à peine griffonner sur le papier ; je suis en train d’écrire le no 4. Les transitions sont bonnes (la Promenade). Je veux travailler plus rapidement et de manière plus sûre. Mes états d’âme peuvent être perçus durant les interludes. Jusqu’à présent, je pense que c’est bien tourné... » Dans une lettre de juin 1874 adressée à son ami critique d’art Vladimir Stassov, à qui il dédiera la partition, Moussorgski témoigne ainsi de l’effervescence de son travail sur les Tableaux d’une exposition.

L’année précédente, le compositeur avait assisté à l’exposition, organisée avec l’aide de Stassov, d’une centaine d’œuvres d’un autre de ses amis proches, le peintre et architecte Viktor Alexandrovitch Hartmann qui venait de décéder d’un anévrisme à l’âge de trente-neuf ans. On peut encore admirer à Novgorod le monument que Hartmann avait conçu en 1862 pour célébrer le millénaire de la Russie, mais seuls subsistent aujourd’hui six de ses dessins, dont cinq utilisés par Moussorgski pour sa partition. De cette œuvre pour piano seul naîtront de nombreuses orchestrations, la plus célèbre étant celle que Maurice Ravel conçut en 1922 à la demande du chef d’orchestre Serge Koussevitzky.

Transposée à la trompette seule avec un ensemble de cuivres par Ravel, la célèbre Promenade qui ouvre l’œuvre, et qui reviendra entre les tableaux, évoque probablement, par son alternance de mesures à cinq et six temps, la démarche d’un visiteur d’exposition  : cinq pas à gauche, six pas à droite. Le modèle du premier tableau Gnomus, un casse-noisettes en forme de gnome aux jambes tordues, a été perdu. Ancêtre du Scarbo de Maurice Ravel, il se rapproche des personnages maléfiques d’E.T.A. Hoffmann. Les saccades et les brusques arrêts de la musique décrivent sa démarche inquiétante. Après une nouvelle Promenade « con delicatezza », se présente le vieux château (Il vecchio castello) que Hartmann avait contemplé en Italie, et devant lequel il avait représenté un joueur de luth. Là encore, le modèle en est perdu, et Moussorgski lui donne une version musicale d’une mélancolie que Ravel avait confiée au saxophone alto.

Une troisième et très courte Promenade conduit aux Tuileries. D’après Stassov, le tableau d’Hartmann contenait « beaucoup d’enfants avec leurs gouvernantes », d’où le dialogue entre une mélodie simplette inspirée des comptines et sa réponse plus posée. Bydło signifie «  bétail  » en polonais. La gravure d’origine aurait représenté un paysage de la région de Sandomierz en Pologne sur lequel figuraient des bœufs tirant péniblement une charrette.

Sur un triste mode mineur, le retour de la Promenade prolonge les sombres couleurs de ce tableau rustique. Le contraste avec le suivant n’en est que plus saisissant. Ballet des Poussins dans leurs coques s’inspire des costumes d’un ballet dansé au Bolchoï de Moscou en 1871, et pour lequel Hartmann avait réalisé une dizaine d’esquisses dont certaines nous sont parvenues. Là encore, le témoignage de Stassov est précieux  : «  Surgissait un groupe de petits pensionnaires d’une école de théâtre déguisés en canaris et courant en tous sens sur la scène. Certains étaient même représentés dans des œufs, comme dans des armures. » Moussorgski possédait deux portraits de son ami peintre, celui d’un Juif avec une toque en fourrure et celui d’un Sandomirien réalisés en Pologne 1868. Samuel Goldenberg und Schmuÿle est un titre en yiddish que les éditions posthumes compléteront par « Deux juifs polonais, un riche et un pauvre ». La description musicale de l’arrogance de l’un et de la geignardise de l’autre traduit un antisémitisme que confirme la correspondance du compositeur.

Curieusement omise par Ravel, la cinquième Promenade reproduit presque à l’identique la première, et conduit à Limoges. Le Marché. La Grande Nouvelle. Les annotations en français de Moussorgski sont assez savoureuses pour être ici reproduites  : «  La grande nouvelle : M. Pimpant de Panta-Pantaléon vient de retrouver sa vache “La Fugitive”. “Oui, Madame, c’était hier”. — “Non, Madame, c’était avant-hier”. “Eh bien, oui, Madame, la bête rôdait dans le voisinage”. “Eh bien, non, Madame, la bête ne rôdait pas du tout”. — etc. ». « La grande nouvelle : M. de Puissangout vient de retrouver sa vache “La Fugitive”. Mais les bonnes dames de Limoges ne sont pas tout à fait d’accord sur ce sujet, parce que Mme Remboursac s’est appropriée une belle denture en porcelaine, tandis que M. de Panta-Pantaléon garde toujours son nez gênant – couleur pivoine » “noble”.

Catacombae. Sepulcrum romanum et Cum mortuis in lingua mortua sont deux pièces voisines ainsi commentée par Stassov : « Cette musique sur le tableau de Hartmann Les catacombes de Paris, est entièrement composée de crânes. Notre cher Moussorgski s’était d’abord représenté le sombre souterrain (par de longs accords tenus, souvent orchestraux, avec de longs points d’orgue). Ensuite, sur un tremolando, arrive le thème de la première promenade en mineur qui jette des lueurs sur les crânes et alors tout à coup retentit l’appel poétique ensorcelé de

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Hartmann à Moussorgski… »Le grandiose final débute avec La Cabane sur des pattes de poule de

Baba Yaga. Cette sorcière encore très populaire aujourd’hui en Russie, habitait dans cette curieuse habitation pouvant se déplacer en tous sens pour observer les alentours. Hartmann avait dessiné une horloge sur ce modèle et Moussorgski, sept ans après sa Nuit sur le Mont Chauve, nous plonge dans un univers formidablement maléfique. Une montée chromatique mène aux puissants accords de La Grande Porte de Kiev. Le Tsar Alexandre II y ayant survécu en 1866 à un attentat, avait commandé à plusieurs architectes des propositions pour une porte monumentale qui sera finalement abandonnée. Le projet d’Hartmann nous est parvenu, dans lequel domine une tour ornée de trois cloches. Alors qu’elles retentissent dans l’opéra Boris Godounov de Moussorgski, présentée en cette année 1874 au Mariinski de Saint-Pétersbourg, ces cloches sonnent à la volée dans cette majestueuse conclusion.

Si l’orchestration de Ravel s’est imposée comme un joyau intemporel, elle ne fut ni la première ni la dernière, et plusieurs autres musiciens ont souhaité revenir à une certaine rudesse de la partition pour piano que le raffinement du Français tendait à estomper. Parmi eux Elgar Howarth, auteur d’une version pour cuivres et percussion, qui reprend l’instrumentation de la Symphonie de Gunther Schuller. Né en 1935 à Cannock, à vingt-cinq kilomètres au nord de Birmingham, dans le verdoyant Staffordshire, Elgar Howarth étudia la trompette au Royal Manchester College of Music avant d’intégrer les rangs de l’orchestre de l’opéra Covent Garden (jouant notamment les premières notes du King Priam de Michael Tippett à la création en 1962), puis du Royal Philharmonic Orchestra, du London Sinfonietta et du Philip Jones Brass Ensemble (aujourd’hui London Brass) avec lequel il créa en 1977 son orchestration des Tableaux d’une exposition, avant de se consacrer pleinement à une carrière de compositeur et de chef d’orchestre. Il dirigea la création de nombreuses œuvres de Ligeti (Le Grand Macabre), Birtwistle (quatre opéras), Harvey, Manoury, Xenakis, Maxwell Davies, Ferneyhough ou Feldman. Son catalogue de compositions contient trois œuvres dont il avait confié la création à Håkan Hardenberger (Concerto pour cornet, Canto et Capriccio).

F-X. S.

CES ANNÉES-LÀ :

1873 : Signature du traité de paix de

Guendeman, par lequel le khanat de Khiva

(actuel Ouzbekistan) se reconnaît vassal de

l’Empire russe. Leon Tolstoi entame l’écriture

d’Anna Karénine. Publication d’Étatisme et

anarchie de Mikhail Bakounine. Offenbach

présente La Vie Parisienne au théâtre des

Variétés. Décès en exil de Napoléon III.

Exposition universelle, crise bancaire et

grande dépression économique à Vienne.

1874 : apogée du « mouvement vers le

peuple » lancé par les populistes en Russie.

Décès de Sophie Rostopchine, comtesse de

Ségur. Création du Requiem de Verdi à la

mémoire de l’écrivain Alessandro Manzoni,

et de La Chauve-Souris de Johann Strauss fils.

Première exposition impressionniste à Paris.

POUR ALLER PLUS LOIN :

- Xavier Lacavalerie, Moussorgski, Actes

Sud, coll. « Classica », 2011.

Une première bonne approche, en attendant

une biographie plus complète en français.

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« LES CUIVRES COMME UN ORCHESTRE DE CHAMBRE »ENTRETIEN AVEC HÅKAN HARDENBERGER

Vous ouvrez ce concert avec une pièce emblématique de ce qu’on appelle l’Americana. Cette Fanfare de Copland, est-ce une entrée en matière idéale pour un concert de cuivres ?C’est une pièce qui concentre beaucoup de force et contient évidemment des notions d’héroïsme. C’est en effet très américain dans son harmonie, et c’est très beau ! Mais avec ce programme dans son entier, je souhaite surtout montrer la section des cuivres comme un orchestre de chambre pour qu'on apprécie l’étendue de ses couleurs et de ses formes.

Nous aurons ensuite la chance d’assister à une création française celle d' Ottoni de Magnus Lindberg. Vous qui avez déjà dirigé certaines de ses œuvres, comment qualifieriez-vous son univers musical ?Oui, j’ai déjà dirigé Engine et son Gran Duo, dont l’instrumentation reprend celle de la Symphonie d’instruments à vent de Stravinsky. Lindberg trouve des couleurs vraiment magnifiques, inouïes pour les cuivres, avec une écriture très virtuose. Lorsque l’on dirige cette œuvre, on n’a devant soi que des vents, mais on entend malgré tout un orchestre symphonique au complet.

Lindberg est finlandais, vous êtes suédois. On a souvent tendance à mettre son œuvre en parallèle à celle de Sibelius en évoquant les forêts, les lacs et les rivières des pays nordiques. Êtes-vous sensible à cette approche ?Pour parler franchement, pas du tout ! Il y a de temps en temps des particularités géographiques, mais ce n’est pas ce qui me frappe dans la musique.

Parlons maintenant de Gunther Schuller, un des principaux « passeurs » entre le jazz et la musique classique. Peut-on dire que pour l’écriture des cuivres, il y a un avant et un après sa Symphonie de 1950 ?Oui, absolument. Il représente en effet « The Third Stream » et on peut entendre quelques sonorités de jazz dans cette partition, un peu de Gil Evans, mais pas tant que ça. Elle reste liée à la tradition de la musique symphonique. C’est une pièce que j’ai jouée quand j’étais gamin, et l’an dernier, je l’ai dirigée à Tanglewood où il dirigeait le Festival de musique contemporaine. C’est vraiment devenu un classique de notre répertoire, et lorsqu’Elgar Howarth a orchestré les Tableaux d’une exposition de Moussorgski, il a utilisé exactement la même instrumentation.

Belle transition pour évoquer la dernière œuvre au programme de ce concert ! Nous sommes nombreux en écoutant la version originale pour piano de ces Tableaux, à entendre l’orchestration exceptionnelle de Ravel. Est-ce votre cas ?Oui, un peu. Mais il faut rappeler que cette formidable version de Ravel est assez éloignée de l’univers plus rugueux de Moussorgski. D’autres orchestrateurs comme Elgar Howarth ont justement essayé d’être plus fidèle à l’esprit de la partition d’origine, dans un style volontairement plus physique et moins élégant que celui de Ravel. Howarth est surtout un compositeur de grand talent dont j’ai créé plusieurs œuvres [Concerto pour cornet, Canto et Capriccio].

Vous qui parlez un excellent français, dites-nous quelle relation vous entretenez avec Radio France et avec ses musiciens…Il y a tellement de copains dans l’orchestre que c’est toujours sympa de les revoir ! J’ai fait mes études avec certains d’entre eux au Conservatoire de Paris, et je reconnais bien le style et la sonorité des élèves de mon maître Pierre Thibaud. Mais mon français n’est pas si bon que ça ! Ce qui est certain, c’est que je garde toujours Paris dans mon cœur, mais aussi la musique française. D’ailleurs, je prépare en ce moment la création d’une œuvre de Betsy Jolas. Et je suis ravi de travailler régulièrement avec Radio France qui soutient vraiment la musique moderne.

Propos recueillis par F.-X. S.

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HÅKAN HARDENBERGERTROMPETTE

Né à Malmö (Suède) en 1961, Håkan Hardenberger étudie avec Bo Nilsson dans sa ville natale, avec Pierre Thibaud au Conservatoire de Paris, et avec Thomas Stevens à Los Angeles. Trompettiste imaginatif, il interprète le répertoire et crée de nombreuses partitions signées Sir Harrison Birtwistle, Brett Dean, Hans Werner Henze, Rolf Martinsson, Olga Neuwirth, Arvo Pärt, HK Gruber, etc. En 2015, il a créé le concerto Håkan de Mark-Anthony Turnage, qui lui est dédié, et, en 2016, Soleil rouge de Thierry Pécou avec l’Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Franck, et Histoires vraies, suite concertante pour piano et trompette de Betsy Jolas, avec Roger Muraro et l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo dirigé par Kazuki Yamada.Depuis septembre 2016, Håkan Hardenberger est directeur artistique du Festival de musique de chambre de Malmö. Professeur au conservatoire de Malmö, il consacre une partie de sa carrière à la direction d’orchestre. Dans le cadre de ses derniers enregistrements, il a collaboré avec l’Academy of St Martin in the Fields, l’Orchestre de chambre de Suède, l’Orchestre symphonique de Göteborg, etc.

Il retrouvera l’Orchestre philharmonique de Radio France à l’occasion d’un nouveau concert le 8 mars 2018.

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Depuis sa création par la radiodiffusion française en 1937, l’Orchestre philharmonique de Radio France s’affirme comme une formation singulière dans le paysage symphonique européen par l’éclectisme de son répertoire, l’importance de la création, les géométries variables de ses concerts, les artistes qu’il convie et son projet éducatif.Cet esprit «  Philhar  » trouve en Mikko Franck, son directeur musical depuis 2015, un porte-drapeau à la hauteur des valeurs et des ambitions de l’orchestre, décidé à faire de chaque concert une formidable expérience humaine et musicale. Son contrat a été prolongé jusqu’en 2022, apportant la garantie d’un compagnonnage au long cours. Il succède à ce poste à Gilbert Amy, Marek Janowski et Myung-Whun Chung.80 ans d’histoire ont permis à l’Orchestre philharmonique de Radio France d’être dirigé par des personnalités telles que Cluytens, Dervaux, Desormières, Copland, Inghelbrecht, Kubelik, Munch, Paray, Jolivet, Rosenthal, Tomasi, Sawallisch, Boulez, Saraste, Eötvös, Ashkenazy, Benjamin, Harding, Temirkanov, Gilbert, Salonen, Dudamel…Après des résidences au Théâtre des Champs-Élysées puis à la Salle Pleyel, l’Orchestre philharmonique partage désormais ses concerts entre l’Auditorium de

Radio France et la Philharmonie de Paris, et s’est récemment produit avec Mikko Franck dans des salles telles que la Philharmonie de Berlin, le Konzerthaus de Vienne, ou pour une tournée de dix concerts en Asie.Mikko Franck et le Philhar poursuivent une politique discographique et audiovisuelle ambitieuse dans la lignée de leur premier disque Debussy et des nombreuses captations pour France Télévisions (Victoires de la musique classique 2017) ou Arte Concert. Parmi les sorties récentes : L’Enfant et les Sortilèges de Ravel et L’Enfant Prodigue de Debussy (Erato) et les Concertos de Michel Legrand (Sony). L’ensemble des concerts de l’Orchestre philharmonique sont diffusés sur France Musique.Conscient du rôle social et culturel de l’orchestre, le Philhar réinvente chaque saison ses projets en direction des nouveaux publics avec notamment des dispositifs de création en milieu scolaire, des ateliers, des formes nouvelles de concerts, des interventions à l’hôpital, des concerts participatifs... Avec Jean-François Zygel, il poursuit ses Clefs de l’orchestre à la découverte du grand répertoire (France Inter et France Télévisions). Les musiciens du Philhar sont particulièrement fiers de leur travail de transmission et de formation des jeunes musiciens (orchestre à l’école, jeune Orchestre des lycées français du monde, académie en lien avec les conservatoires de la région parisienne).L’Orchestre philharmonique de Radio France est ambassadeur de l’Unicef depuis 10 ans.

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE

MIKKO FRANCKDIRECTEUR MUSICAL JEAN-MARC BADOR DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL

VIOLONS SOLOS

Hélène Collerette, 1er soloSvetlin Roussev, 1er solo

VIOLONS

Virginie Buscail, 2e soloAyako Tanaka, 2e soloMarie-Laurence Camilleri, 3e soloMihaï Ritter, 3e soloCécile Agator, 1er chef d’attaquePascal Oddon, 1er chef d’attaqueJuan-Firmin Ciriaco, 2e chef d’attaqueGuy Comentale, 2e chef d’attaqueEmmanuel AndréJoseph AndréCyril BaletonEmmanuelle Blanche-Lor-mandMartin BlondeauFloriane BonanniFlorence BouanchaudFlorent BrannensAurore DoiseFrançoise Feyler-PerrinBéatrice Gaugué-NatorpRachel GiveletLouise GrindelDavid HaroutunianMireille JardonJean-Philippe KuzmaJean-Christophe LamacqueFrançois LaprévoteAmandine LeyArno MadoniVirginie MichelAna MilletCéline PlanesSophie PradelMarie-Josée Romain-RitchotMihaëla Smolean

Isabelle SouvignetThomas TercieuxVéronique Tercieux- EngelhardAnne Villette

ALTOS

Jean-Baptiste Brunier, 1er soloMarc Desmons, 1er soloChristophe Gaugué, 1er soloFanny Coupé, 2e soloAurélia Souvignet-Kowalski, 2e soloDaniel Vagner, 3e soloJulien DabonnevilleMarie-Emeline CharpentierSophie GroseilElodie GuillotClara Lefevre-PerriotAnne-Michèle LiénardFrédéric MaindiveBenoît MarinJérémy PasquierMartine SchoumanMarie-France Vigneron

VIOLONCELLES

Eric Levionnois, 1er soloNadine Pierre, 1er soloDaniel Raclot, 1er soloPauline Bartissol, 2e soloJérôme Pinget, 2e soloAnita Barbereau-Pudleitner, 3e soloJean-Claude AuclinCatherine de VençayMarion GaillandRenaud GuieuKarine Jean-BaptisteJérémie MaillardClémentine MeyerNicolas Saint-Yves

CONTREBASSES

Christophe Dinaut, 1er soloYann Dubost, 1er soloLorraine Campet, 2e soloMarie Van Wynsberge, 2e soloEdouard Macarez, 3e soloDaniel BonneWei-Yu ChangEtienne DurantelLéo GenetLucas HenriBoris Trouchaud

FLÛTES

Magali Mosnier, 1re flûte soloThomas Prévost, 1re flûte soloMichel Rousseau, 2e flûteNels Lindeblad, piccoloAnne-Sophie Neves, piccolo

HAUTBOIS

Hélène Devilleneuve, 1er hautbois solo

Olivier Doise, 1er hautbois soloCyril Ciabaud, 2e hautboisStéphane Part, 2e hautbois et cor anglaisStéphane Suchanek, cor anglais

CLARINETTES

Nicolas Baldeyrou, 1re clarinette solo Jérôme Voisin, 1re clarinette soloJean-Pascal Post, 2e clarinetteManuel Metzger, petite clarinetteDidier Pernoit, clarinette basseChristelle Pochet, 2e clarinette basse

BASSONS

Jean-François Duquesnoy, 1er basson soloJulien Hardy, 1er basson soloStéphane Coutaz, 2e bassonWladimir Weimer, contre-basson

CORS

Antoine Dreyfuss, 1er cor soloMatthieu Romand, 1er cor soloSylvain Delcroix, 2e cor Hugues Viallon, 2e corXavier Agogué, 3e corStéphane Bridoux, 3e corIsabelle Bigaré, 4e corBruno Fayolle, 4e cor

TROMPETTES

Alexandre Baty, 1er trompette soloJean-Pierre Odasso, 2e trompette Gilles Mercier, 3e trompette et cornetBruno Nouvion, 4e trompette

TROMBONES

Patrice Buecher, 1er trombone soloAntoine Ganaye, 1er trombone soloAlain Manfrin, 2e trombone David Maquet, 2e trombone Raphaël Lemaire, trombone basseFranz Masson, trombone basse

TUBA

Victor Letter

TIMBALES

Jean-Claude Gengembre

PERCUSSIONS

Renaud Muzzolini, 1er soloFrancis Petit, 1er soloGabriel BenloloBenoît GaudeletteNicolas Lamothe

HARPES

Nicolas Tulliez

CLAVIERS

Catherine Cournot

CHEF ASSISTANTE

Elena Schwarz

RESPONSABLE DE LA COORDINATION ARTISTIQUE

Céleste Simonet

RESPONSABLE ADMINISTRATIVE ET BUDGÉTAIRE

Aurélie Kuan (Raphaële Hurel par intérim)

RESPONSABLE DE PRODUCTION / RÉGIE PRINCIPALE

Patrice Jean-Noël

CHARGÉE DE PRODUCTION / RÉGIE PRINCIPALE

Chloé Van Hoorde Emilia Vergara Echeverri

RÉGISSEUR

Philippe Le Bour Adrien Hippolyte

RESPONSABLE DES PROGRAMMES PÉDAGOGIQUES

Cécile Kauffmann-Nègre

CHARGÉE DE MÉDIATION CULTURELLE

Floriane Gauffre

PROFESSEUR-RELAIS DE L’EDUCATION NATIONALE

Myriam Zanutto

RESPONSABLE DE LA BIBLIOTHÈQUE D'ORCHESTRES

Maud Rolland

BIBLIOTHÉCAIRE

Noémie LarrieuAlexandre Duveau

RESPONSABLE DE LA PROMOTION

Laura Jachymiak

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PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE RADIO FRANCE MATHIEU GALLET

DIRECTION DE LA MUSIQUE ET DE LA CRÉATION CULTURELLEDIRECTEUR DE LA MUSIQUE ET DE LA CRÉATION MUSICALE MICHEL ORIERSECRÉTAIRE GÉNÉRAL DENIS BRETINDIRECTEUR ADJOINT EN CHARGE DE LA PRODUCTION MUSICALE

ET DE LA PLANIFICATION STÉPHANE SPADARÉGISSEUR PRINCIPAL PASCAL BARANZELLIDÉLÉGUÉE GESTION ET RESSOURCES HUMAINES MURIELLE DIVIDÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DE L’ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE ÉRIC DENUTDÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DE L’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE JEAN-MARC BADORDÉLÉGUÉE GÉNÉRALE DU CHOEUR DE RADIO FRANCE CATHERINE NICOLLEADMINISTRATRICE DÉLÉGUÉE DE LA MAÎTRISE DE RADIO FRANCE JEANNE PARIENTERESPONSABLE DU BUREAU DE LA CRÉATION MUSICALE BRUNO BERENGUERDÉLÉGUÉE À L’ÉDUCATION ET AU DÉVELOPPEMENT CULTUREL MARINA SICHANTHO

PROGRAMME DE SALLECOORDINATION ÉDITORIALE CAMILLE GRABOWSKISECRÉTAIRE DE RÉDACTION CHRISTIAN WASSELINRÉALISATION DU PROGRAMME DE SALLE (MISE EN PAGE) PHILIPPE LOUMIET

GRAPHISME PAGES PUBLICITÉ / MAQUETTE PASCALE MONCHARMONT / HIND MEZIANE-MAVOUNGOUCOUVERTURE ©MARCO BORGGREVE / 4e DE COUVERTURE CHRISTOPHE ABRAMOWITZIMPRESSION REPROGRAPHIE RADIO FRANCE

and friendsLODÉON

Réservations : maisondelaradio.fr

Mardi 5 décembre à 20h30 Studio 104 - Radio France

Grande soirée anniversaire à l’occasion des 25 ans de l’émission « Carrefour de Lodéon »

AvecQuatuor Arod (violons, alto, violoncelle)

Bruno Rigutto (piano) Gérard Caussé (alto)

Ria Ideta et Paul Meyer (marimba et clarinette) Trio Wanderer (piano, violon, violoncelle)

Henri Demarquette (violoncelle) Léa Desandre (mezzo-soprano)

Et de nombreuses surprises !

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SAMEDI 2 DÉCEMBRE STUDIO 10414H30 -16H ATELIER-MASTERCLASSAVEC LES CUIVRES DE L’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE

CONCERT À 17H

AARON COPLANDFanfare for the Common ManMODESTE MOUSSORGSKI Tableaux d’une expositionORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE

HÅKAN HARDENBERGER direction

MARDI 5 DÉCEMBRE 19H AUDITORIUM ANGÈLE ET ROGER TRIBOUILLOY, BONDYFEDERICO TIBONE piano

MAÎTRISE DE RADIO FRANCE

MORGAN JOURDAIN directionprogramme détaillé maisondelaradio.fr

VENDREDI 8 DÉCEMBRE 20H AUDITORIUMLUDWIG VAN BEETHOVENConcerto pour violon et orchestreDIMITRI CHOSTAKOVITCHSymphonie no5DANIEL LOZAKOVITCH violon

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE

KRZYSZTOF URBA’NSKI direction

SAISON 17/18

PROCHAINS CONCERTS

01 56 40 15 16MAISONDELARADIO.FR