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Loubatières Loubatières Languedoc (tome II) { Voyages pittoresques et romantiques du baron Taylor dans l’ancienne France Lithographies choisies et commentées par Chantal Alibert et Sophie Aspord-Mercier Aude ~ Pyrénées-Orientales

Taylor Languedoc II (11-66)

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DESCRIPTION

Entre 1820 et 1878, le baron Isidore Taylor, assisté de Charles Nodier et Alphonsede Cailleux, réalise les vingt volumes des Voyages pittoresques et romantiquesdans l’ancienne France. De cet inventaire patrimonial et paysager, chacun a pu voir, au détour d’une paged’un ouvrage, un exemple des lithographies réalisées pour les Voyages pittoresques.Pourtant, jusqu’ici, aucune édition n’avait présenté la totalité de celles-ci rassembléespar aires géographiques continues.Chaque ouvrage de cette nouvelle édition raisonnée des lithographies des Voyagespittoresques présente une sélection des vues les plus remarquables accompagnéesd’une notice développée, et reproduit l’ensemble des lithographies consacrées auxdépartements étudiés.Le présent volume réunit les lithographies consacrées aux départements del’Aude et des Pyrénées-Orientales.

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Languedoc (tome II){Voyages pittoresques et romantiquesdu baron Taylor dans l’ancienne France

Lithographies choisies et commentéespar Chantal Alibert et Sophie Aspord-Mercier

Aude ~ Pyrénées-Orientales

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MURAILLE DE LA CITÉ, VIEILLE VILLE DE CARCASSONNE

Auteur : Louis Villeneuve (1796-1842)Lithographe : Thierry FrèresPlanche : 121Format : 389 × 290 mmDate : 1835

Avec les lithographies de Carcassonne, nous pénétronsdans l’imaginaire romantique de la ruine. Muraille de

la Cité, vieille ville de Carcassonne témoigne de cettenouvelle perception du passé ; c’est aussi un autre re-gard posé sur la ville. Carcassonne est formée de deuxensembles urbains aux destins divergents. Les gra-vures antérieures aux Voyages pittoresques privilé-gient la représentation de la ville basse (ou bastideSaint-Louis) dynamique et prospère, et relèguent àl’arrière-plan la vieille forteresse. Louis Villeneuve in-verse les rôles en faisant de la Cité le sujet principalde la lithographie. Les murailles surgissent brutale-ment. L’angle de vue, en contre-plongée trop rappro-chée de la courtine, ne permet pas d’avoir une visionglobale de la forteresse médiévale. Cette perspectiveaccentue encore la masse imposante des systèmes dé-fensifs de la fortification, désormais inutiles. Au pre-mier plan, seule la partie inférieure d’une tour défen-sive effondrée subsiste dans le fossé. Derrière lesmaçonneries éventrées, le rempart a perdu ses cré-neaux. La dernière enceinte et le château comtal cam-pent encore fièrement leur silhouette dans le paysage.À partir de 1804, la Cité de Carcassonne ne fut plusconsidérée comme une place forte militaire. Le site,en grande partie abandonné, fut alors utilisé commecarrière de pierres. Sauvées en 1820 par son reclasse-ment comme place forte, les murailles continuent àdisparaître sous l’action inexorable du temps. Au pre-mier plan, trois personnages semblent se reposer àl’ombre des ruines. Une femme coiffée du traditionnelchapeau à larges bords regarde l’homme assis à sespieds. Tous les deux portent un vêtement coupé dansle même tissu à carreaux. Le troisième personnage, ledos tourné, surveille un troupeau de moutons disper-sés dans le fossé. Au loin, dominée par le clocher dela cathédrale Saint-Michel, apparaît une infime partiede la ville neuve dont les guides de voyage vantent lesrues saines et aérées. Le pont sur l’Aude est esquisséen contrebas de la forteresse. La représentation dufleuve est de pure fantaisie et s’apparente plutôt à unlac miroitant au soleil couchant. Le trio bucoliqueignore la Cité qui se trouve derrière lui. L’ombre de latour va bientôt les envelopper mais ce passé les laisseindifférents. La vie continue et s’écoule paisiblementau pied de l’ancienne cité médiévale.

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CATHÉDRALE DE NARBONNE

Auteur : Harris, H.Lithographe : Harris, H.Planche : 129Format : 344 × 274 mmDate : s. d.

Cette lithographie réalisée par H. Harris présente unetrès jolie vue urbaine dominée par l’édifice majeur deNarbonne : la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur. Lechevet gothique, ceinturé d’arcs-boutants à double vo-lée et encadré de deux tours, fut édifié entre 1272et 1332. Sa majestueuse silhouette marque dans le pay-sage le pouvoir des archevêques sur la ville mais aussisur tout le territoire narbonnais. L’artiste a volontaire-ment accentué cette position pour dessiner, sans obs-tacle visuel, les spécificités architecturales, culées, pi-nacles, arcs-boutants, crénelages, tout en révélant lecaractère inachevé de l’édifice marqué par l’ombre por-tée du monument. Une tour circulaire émerge de lavégétation du jardin de l’archevêché. Elle appartient àla résidence archiépiscopale édifiée au Moyen Âge surl’enceinte antique. Une lumière diffuse illumine volon-tairement deux points majeurs de la lithographie : lechevet et une scène de la vie quotidienne au premier

plan. Dessinant depuis le quai de la Charité, l’auteuranime le paysage avec une barque de tonnelier, une la-vandière accompagnée d’une enfant en costume tradi-tionnel, un étalage d’étoffes ou de couvertures et plu-sieurs groupes de personnes réunis devant une aubergesur le quai opposé. Malgré la présence de nombreuxpersonnages, la scène reste paisible comme le coursde la Robine. Le canal a été aménagé à partir du XVIe siè-cle sur le cours de l’Aude. D’imposants murs percésde caniveaux marquent les limites du cours d’eau etforment les parapets des quais. L’aménagement urbainde la rive gauche est rythmé par des maisons le longde la rue Entre-deux-villes (actuellement rue Jean-Jau-rès) et un portail s’ouvrant sur un jardin. Celui-ci a au-jourd’hui disparu suite à la construction d’un bâtiment.Un arceau, dans la continuité du mur de clôture dujardin de l’archevêché, enjambe la rue afin d’alimenteren eau le jardin et plusieurs fontaines comme celle dela place Bistan. Une machine hydraulique abritée dansl’immeuble dissimulé en partie par l’arbre à droite dela gravure, assurait l’approvisionnement en eau duquartier de la cité. Aujourd’hui ce dispositif n’existeplus ; seule la lithographie de H. Harris permet d’en-trevoir l’atmosphère de la ville au cours des premièresdécennies du XIXe siècle.

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RUINES DE SAINT-MICHEL DE CUXA

Auteur : Villeneuve, LouisLithographe : Thierry FrèresPlanche : 161Format : 320 × 240 mmDate : 1834

Avec les Ruines de Saint-Michel de Cuxa, Louis Vil-leneuve signe ici une œuvre où transparaît la nostalgieromantique de l’époque médiévale. Commencée auXe siècle, transformée au siècle suivant, vendue à laRévolution, la vieille abbaye disparaît peu à peu sousl’action combinée de l’homme et de la nature. Sem-blable à un fantôme du passé, un moine encapuchonnés’éloigne à pas lents. L’ombre et la végétation masquentpeu à peu le monument. Au premier plan, le cloître li-vre un combat inégal avec un arbre dont les feuillesoccultent déjà les belles arcades en plein cintre. Desarums poussent au pied de la colonne en marbre rosede Villefranche-de-Conflent. L’herbe s’est emparée dutailloir du magnifique chapiteau décoré d’un lion d’ins-piration orientale. À l’arrière-plan de la galerie du cloî-tre qui forme un cadre au paysage, se profile la tour-clocher méridionale. Dominant à 33 m de hauteur, elleprésente sous un décor de petites arcatures aveugleset lésènes, deux grandes baies cintrées, puis deux ou-vertures géminées. La tour-clocher septentrionale, si-tuée au niveau du plan intermédiaire, impose encoresa silhouette. En 1839, celle-ci s’effondra, comme latoiture de la nef quatre ans auparavant. L’état de ruinedu cloître est accentué par les pans de mur effondrésde la galerie orientale, dont il ne reste que trois ar-cades. L’arrachement des maçonneries rappelle l’his-toire dramatique du cloître, érigé entre 1120 et 1146.Son démantèlement a débuté dès le début du XIXe siè-cle. Les habitants des villages alentour se sont chargésdu dépeçage. L’établissement des bains de Prades pos-séda ainsi dans sa cour une galerie formée de douzecolonnes avec leurs arcatures. En 1841, la CommissionArchéologique et Littéraire de Narbonne essaya envain d’acquérir 37 colonnes pour construire dans lejardin du musée un abri pour les vestiges romains ré-cupérés dans la ville. La somme demandée était alorstrop élevée pour les ressources de la société savante.D’autres vestiges achetés par le sculpteur et antiquaireaméricain George Grey Barnard sont à l’origine dumusée des Cloisters à New York, ouvert en 1938. Au-jourd’hui, le cloître en marbre rose a été restauré, etmême s’il demeure encore incomplet, il a retrouvé unepartie des sculptures jusqu’alors éparpillées dans larégion.

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ANCIEN HÔTEL DE VILLE DE PERPIGNAN

Auteur : Dauzats, Adrien (1804-1868)Lithographe : Thierry FrèresPlanche : 141Format : 335 × 285 mmDate : s. d.

L’Ancien hôtel de ville de Perpignan dessiné par AdrienDauzats représente en réalité une vue générale de larue de la Loge, lieu essentiel de Perpignan marqué parla présence de trois bâtiments publics édifiés du XIVe

au XVIe siècle : la Loge de Mer, l’hôtel de ville et le Palaisde la Députation. Pourtant, rien n’évoque l’animationqui régnait autrefois dans ce lieu. En fond de perspec-tive, nous apercevons cependant des couples élégam-ment vêtus se promenant sur le passage couvert del’actuelle place Jean-Jaurès. Seuls trois personnages,dont un mendiant estropié, sont figurés au premierplan à l’angle de la rue du Tribunal. L’absence de per-sonnages est souvent un choix délibéré d’Adrien Dau-zats qui met de côté le pittoresque des scènes pourprivilégier les dégradations et les mutilations opéréessur les monuments du passé. La loge de Mer, ancienconsulat maritime, en est une très belle illustration.Dans le Guide du Roussillon (1842), Dominique MarieJoseph Henry fait une description conforme à cettegravure : « L’archéologue examinera avec plaisir l’ar-

chitecture de ce monument, ses belles gargouilles…,

sa balustrade à jour qui le couronnait comme une

dentelle et dont une seule pierre se montre encore à

l’angle de l’attique ; il verra… ses fenêtres ogivales

du rez-de-chaussée… dont l’archivolte… est bordée

de crosse en feuilles d’acanthe épineuse se terminant

au claveau par un bouquet ; il déplorera la barbarie

qui a fait appliquer, non seulement un placage de

mauvaises masures devant la façade latérale de ce

monument, masquant ainsi les doubles fenêtres du

rez-de-chaussée et de l’étage […], mais encore un

tuyau de cheminée appliqué sur une de ses char-

mantes fenêtres… » L’érudit regrette aussi la transfor-mation de la salle basse en « remise de diligences » etla mutilation de la fenêtre transformée pour cet usageen porte d’entrée. Il préconise aussi la préservation dela girouette en forme de caravelle située à l’angle de laLoge (elle est actuellement conservée dans l’hôtel deville). En 1841, l’édifice appartient à la ville de Perpi-gnan et l’année suivante, un café s'y établit. Après plu-sieurs campagnes de restauration entreprises au coursdu XXe siècle, les bâtiments de la rue de la Loge ont re-trouvé leurs caractéristiques architecturales ; appareil-lage de galets en épis, lignes d’assises soulignées debriques, réouverture des grandes baies, restitution desportes et des percements des rez-de-chaussée. L’en-semble des trois bâtiments, Loge de Mer, Hôtel de villeet Palais de la Députation, forme un alignement urbainmédiéval exceptionnel dans la région.

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PORTE NOTRE-DAMECASTILLETPERPIGNANAuteur : Villeneuve, LouisLithographe : Thierry FrèresPlanche : 137Format : 362 × 248 mmDate : 1834

PALAIS DE JUSTICE À PERPIGNANAuteur : Dauzats, AdrienLithographe : Thierry FrèresPlanche : 138Format : 337 × 277 mmDate : s. d.

MAÎTRE-AUTEL DANS LACATHÉDRALE DE PERPIGNANAuteur : Dauzats, AdrienLithographe : Thierry FrèresPlanche : 139Format : 350 × 275 mmDate : s. d.

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PORTE DE L’ÉGLISE DE LA CITADELLE À PERPIGNANAuteur : Dauzats, AdrienLithographe : Dauzats, AdrienPlanche : 142 sextFormat : 359 × 280 mmDate : s. d.

CATHÉDRALE DE PERPIGNAN,VOLET DE L’ORGUEAuteur : Dauzats, AdrienLithographe : Thierry FrèresPlanche : 144Format : 525 × 345 mmDate : s. d.

BUFFET D’ORGUE DU XVe SIÈCLE DANS LACATHÉDRALE DE PERPIGNAN ET DÉTAILAuteur : Viollet-le-Duc,EugèneLithographe : Thierry FrèresSculpteur : De LaplantePlanche : 144 bisFormat : 525 × 345 mmDate : s. d.

PALAIS OÙ MOURUTPHILIPPE III DIT LE HARDI À PERPIGNANAuteur : Dauzats, AdrienLithographe : Thierry FrèresPlanche : 142Format : 395 × 302 mmDate : s. d.

CATHÉDRALE DE PERPIGNAN,CHAPELLE NOTRE-DAME DE LA CONCEPTION,Auteur : Dauzats, AdrienLithographe : Thierry FrèresPlanche : 140Format : 345 × 237 mmDate : s. d.

PORTAIL DE SAINT-JEAN-LE-VIEUX,PERPIGNANAuteur : Gué, Jean-MarieLithographe : Thierry FrèresPlanche : 143Format : 412 × 323 mmDate : 1835

CHAPELLE NOTRE-DAME DE LA CONCEPTION,CATHÉDRALE DE PERPIGNANAuteur : Dauzats, AdrienLithographe : Thierry FrèresPlanche : 140 bisFormat : 349 × 261 mmDate : s. d.

TOMBEAU DANS LACATHÉDRALE DE PERPIGNANAuteur : Dauzats, AdrienLithographe : Thierry FrèresPlanche : 142 quintFormat : 525 × 345 mmDate : s. d.

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Languedoc (tome II)

Voyages pittoresques et romantiques

du baron Taylor dans l’ancienne France

Lithographies choisies et commentéespar Chantal Alibert et Sophie-Aspord Mercier

Aude ~ Pyrénées-Orientales

Entre 1820 et 1878, le baron Isidore Taylor, assisté de Charles Nodier et Alphonsede Cailleux, réalise les vingt volumes des Voyages pittoresques et romantiques

dans l’ancienne France. Les lithographies réunies dans chaque volume représententaussi bien des monuments civils, militaires et religieux que des paysages ou desscènes de la vie quotidienne de la France de l’époque. Ce travail monumental estun témoignage précieux de la situation du patrimoine bâti en France dans la premièremoitié du XIXe siècle. Il a également ouvert la voie d’un changement de perspectivedans le regard porté sur ces édifices, les sortant du cadre purement fonctionnelpour les intégrer dans le champ de la conscience collective nationale.

De cet inventaire patrimonial et paysager, chacun a pu voir, au détour d’une paged’un ouvrage, un exemple des lithographies réalisées pour les Voyages pittoresques.Pourtant, jusqu’ici, aucune édition n’avait présenté la totalité de celles-ci rassembléespar aires géographiques continues.

Chaque ouvrage de cette nouvelle édition raisonnée des lithographies des Voyages

pittoresques présente une sélection des vues les plus remarquables accompagnéesd’une notice développée, et reproduit l’ensemble des lithographies consacrées auxdépartements étudiés.

Le présent volume réunit les lithographies consacrées aux départements del’Aude et des Pyrénées-Orientales, avec notamment des vues consacrées à Perpignan,Carcassonne, Narbonne, Alet, Castelnaudary, Collioure, Salses, Fontfroide, Lagrasse,Saint-Martin du Canigou, Elne, Rieux-Minervois, Serrabone, Saint-Michel de Cuxa…

ISBN 978-2-86266-658-7

9 782862 66658725 €

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Cathédrale de Narbonne, dessin et lithographie de H. Harris,planche 129, 344 x 274 mm, s. d.