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1 Mère & Enfant NUMERO SPECIAL: URGENCE A TISSI RESULTATS DE L’ENQUETE S.M.A.R.T VISITE DU REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL RIPOSTES POLIO AU SALAMAT juin 2013 Bulletin d’information de l’UNICEF Tchad

Tchad - Mere et enfant - Francais- Juin 2013

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June edition of the "mere et enfant" monthly newsletter from UNICEF country office in Chad

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Mère & Enfant

NUMERO SPECIAL: URGENCE A TISSI ■ RESULTATS DE L’ENQUETE S.M.A.R.T ■ VISITE DU REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL ■ RIPOSTES POLIO AU SALAMAT

juin 2013Bulletin d’information de l’UNICEF Tchad

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UNICEF TchadBP 1146 N’Djamena – TchadTel : (+235) 22 51 89 89Fax : (+235) 22 51 74 65Email : [email protected]

Twitter UNICEF Chad Facebook UNICEF Chad Youtube UNICEF Chad

Supervision: Bruno Maes, Marcel Ouattara

Coordination: Charles Tayo Jiofack, Nadim Boughanmi

Contributions: Achta Aboubakar Abderamane, Guy Yogo

Rédaction: Cindy Cao, Josephine Ferreiro, Tchadine Djaogol, Nadim Boughanmi, Pascal Dohou Ferso, Khadidja Toloumbaye, Ratnan Rimoyal, Lalaina Fatratra Andriamasinoro, Yngamaye Salomon Ngata

Graphisme et mise en page: Nadim Boughanmi

Photos de couverture : © UNICEF/CHAD2013/Djaogol (avant) /© UNICEF/CHAD2013/Boughanmi (arrière) © UNICEF Tchad 2013

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EDITORIAL

SOMMAIREActualitésDossier Spécial Tissi Photo DocumentaireProtection Urgences: L'importance de la protectionPlus d’enfants soldats: l'engagement du TchadSanté: Polio Ripostes au SalamatVaccincations des populations nomadesSanté: VIHPrévention de la transmission mère-enfantEducation Accès et qualité de l'éducation Eau-Hygiène & AssainissementDe l'eau potable pour les écoliers d'AbéchéSanté: Nutrition Communiquer pour sauver des vies Malnutrition plus chronique au sud du TchadSanté Semaine Africaine de la Vaccination

Le premier semestre de l’année 2013 tire vers la !n et je voudrais m’attarder sur quelques faits majeurs relatifs à nos interventions au cours des cinq derniers mois.

La visite de Mme Leila ZERROUGUI, Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU pour les en-fants et les con"its armés a été une opportunité pour faire avancer l’agenda pour la protection des enfants au Tchad. Nous saluons l’engagement pris par Le Gou-vernement tchadien d’accélérer la mise en œuvre du plan d’action pour le retrait des enfants associés aux groupes et forces armés d’ici la !n de l’année 2013.

La conférence de Paris sur la malnutrition infantile en Afrique sub-sahélienne à laquelle ont pris part les autorités tchadiennes a permis d’intensi!er le plaidoyer sur la situation de la malnutrition au Tchad et d’attirer l’attention de la communauté humanitaire sur cette crise. L’adhésion du Tchad au mouvement ``Scaling Up Nutrition’‘ (SUN) est l’une des retombées de cette con-férence. Il s’agit d’une initiative qui vise à canaliser les e#orts et de mobiliser les ressources pour faire face à la malnutrition dans le monde. Je me félicite du fait que le Tchad ait rejoint cette importante initiative.

Dans le cadre de l’initiative pour l’éradication de la poliomyélite, le Tchad s’apprête à commémorer un évènement majeur. Il s’agit d’un anniversaire que nous baptisons, ``la première année au Tchad sans nouveau cas de polio’’. C’est en e#et, le 14 juin 2012 qu’a été sig-nalé le dernier cas de poliovirus sauvage au Tchad. Le pays a réussi à contenir la circulation du virus sauvage depuis un an grâce aux e#orts du Gouvernement et de ses partenaires. Nous sommes heureux d’avoir con-tribué à ce succès et saisissons cette opportunité pour attirer l’attention sur le fait que les résultats signi!catifs obtenus jusque-là ne doivent pas nous endormir.

Sur un autre plan, la crise humanitaire à l’Est du Tchad, conséquence directe des con"its intercommunau-taires dans la région soudanaise du Darfour, canalise l’attention des acteurs humanitaires depuis le début de cette année. De milliers de réfugiés soudanais et de retournés tchadiens ont fui les combats pour se réfugier dans la localité de Tissi au Tchad.

L’UNICEF, comme le HCR, le PAM et bien d’autres or-ganisations humanitaires, apporte un appui matériel et technique au Gouvernement tchadien pour faire face à cette crise humanitaire. En plus de fournir du matériel pour répondre à la situation d’urgence, l'UNICEF a dé-ployé une équipe pluridisciplinaire qui travaille en col-laboration avec les services régionaux de l’Etat, le HCR et les autres agences du système des Nations Unies, les

ONGs et les partenaires pour mener des interventions d’urgence sur le terrain. Ces interventions ont permis de redonner espoir à plusieurs familles.

Malgré les e#orts du gouvernement et de ses parte-naires, les dé!s demeurent immenses compte tenu de l’ampleur de la crise humanitaire. D’importantes ressources !nancières, matérielles et humaines sont nécessaires pour poursuivre les interventions d’urgence sur le terrain.

Mais au-delà de la réponse aux urgences a Tissi ou ailleurs dans le pays, l’UNICEF continue de plaider pour une mise en œuvre d’interventions à long terme, dans l’optique d’assurer une transition progressive de l'urgence vers les programmes de développement durable. Cette vision est traduite par la mise à échelle des interventions qui mettent les femmes et les enfants au centre des préoccupations et qui sont fondées sur l’équité.

Bruno Maes

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Répondre à l’urgence tout en poursuivant le programme régulier

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Actualités

Polio : 2013 année décisive pour le Tchad

Le nombre de cas de poliovirus sauvage est passé de 132 en 2011 à 5 en 2012 au Tchad. Aucun nouveau cas ayant été enregistré depuis juin dernier, le Tchad est aujourd’hui sur le point d’atteintre une étape cruciale dans la bataille pour l’eradication de la polio: 12 mois consécutifs sans nouveaux cas. Toutes catégories confondues, il y a eu 12 campagnes de vaccination contre la polio en 2012. Cette année, deux campagnes nationales ainsi qu’une riposte à l’est du pays ont déjà été e!ecutées, et font partie d’un programme chargé en 2013, et qui compte des campagnes nationales et locales ainsi que des interventions specialisées, comme la campagne pour les populations nomades prevue pour le mois de juin ■ N.B

Allaitons exclusivement nos enfants jusqu’à 6 mois !

A Bol, une association de femmes, le Groupe des Mères, est impliquée dans la promotion de l’allaitement maternel exclusif des enfants de zéro jusqu’à 6 mois. Elle poursuit ses activités de sensibilisation à destination, non seulement des femmes, mais aussi des pères et des grands mères. Fatime Khamis, sta-giaire au centre de santé urbain, sensibilise

les femmes qui viennent en consultation prénatale. Elle témoigne : «Mon troisième enfant, Khamis, âgé d’un an et 18 jours, est en bonne santé. Il n’a jamais été malade pen-dant ses 6 premiers mois et jusqu’à mainten-ant. » ■ M.A., G.D. et J.L.

Financement du Fonds Mondial

L’UNICEF et le Fonds de Soutien pour les Activités en matière de Population (FOSAP) ont signé le 27 Avril dernier, le protocole d’accord de "nancement du fonds Mondial – phase 2 Round 8 VIH. Le montant global de ce "nancement s’élève à # 23,6 million, dont # 6.3 million pour L'UNICEF, octroyées par le Fonds Mondial pour la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme au TCHAD. ■ P.D.F.

Télé Tchad et Le Progrès : l’appui au système éducatif au Tchad

La presse nationale a couvert la cérémonie d’inauguration des nouveaux bâtiments et des bâtiments réhabilités de l’école du Centre de Mongo, ainsi que la remise o$cielle de fournitures scolaires et de matériel didac-tique aux écoles de la région du Guéra. En présence du gouverneur de la région, des autorités locales, des représentants d’ONG

L’acteur Michael Sheen en visite au Tchad

Du 6 au 13 janvier 2013, l’acteur Michael Sheen, accompagné de l’UNICEF Royaume Uni, a visité les projets de l’UNICEF au Tchad dans le secteur de la santé, suite à la cam-pagne de mobilisation Soccer Aid à laquelle il a participé et qui a permis de lever £ 4.9 millions auprès du grand public au Royaume-Uni. Il s’est intéressé aux activités de vac-cination et de lutte contre la malnutrtion, la malaria et la diarrhée ■ C.C.

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Reportage ITV : la survie de l’enfant au Tchad

La chaine de télévision britannique ITV s’est rendue au Tchad pour accompagner l’acteur Michael Sheen et l’UNICEF Royaume Uni. Des reportages centrés sur la survie de l’enfant au Tchad ont été réalisés en vue d’informer et de sensibiliser le public aux grands dé"s auquels le pays est confronté. Les images ont été di!usées au Royaume Uni en janvier et février 2013. ■ C.C.

IRIN News : la crise nutrition-nelle et la réponse aux inon-dations

Le service d’informations humanitaires IRIN News, s’est rendu en janvier 2012 sur le

site des sinistrés de Toukra, à Bongor et à N’Djamena. Il s’est également entretenu avec les spécialistes de l’UNICEF et le Représentant de l’UNICEF Tchad. Il a réalisé deux report-ages: l’un sur la malnutrition et l’autre sur la réponse à la situation d’urgence suite aux inondations. ■ C.C.

Voice of America : appel pour les pays en situation d’urgence

La presse américaine et notamment, Voice of America, ont relayé l’appel de l’UNICEF lancé le 25 janvier 2013 pour répondre aux besoins immédiats et essentiels des enfants de 45 pays et régions en proie cette année à des situations d’urgence, parmi lesquels "gure le Tchad. En 2013, les régions les plus exposées aux situations d’urgence sont en majeure partie localisées en Afrique sub-saharienne. ■ C.C.

et associations, des élèves, des enseignants et des parents, le Représentant de l’UNICEF au Tchad, Bruno Maes, a exprimé dans son discours : « L’éducation des enfants est l’une des priorités du gouvernement du Tchad, mais aussi celle de l’UNICEF. L’objectif est de contribuer à l’amélioration de l’accès de tous les enfants à une éducation de base de qualité. Cette éducation doit intégrer le genre et surtout l’équité.» ■ C.C.

L’adhésion du Tchad au mouvement pour le renforcement de la nutrition (Scaling Up Nutrition - SUN) est l’un des résultats majeurs de la participation du Tchad à la ré-cente conférence de Paris sur la malnutrition infantile en Afrique subsaharienne. Lancé en 2010, le mouvement SUN est un cadre de renforcement de la nutrition qui regroupe plusieurs pays dans le monde, de nombreux partenaires au développement, des organi-sations internationales, des groupes de la société civile et des entreprises. Le mouve-

ment permet aux pays membres de renforcer leurs capacités ainsi que des partenariats en vue d’intensi"er la lutte contre la malnutri-tion, de consolider leurs engagements et de mobiliser les e!orts et les ressources nécessaires pour améliorer l’état nutritionnel de la population. Initiée par l’UNICEF France, la conférence a été organisée en partenariat avec le Ministère français des A!aires étrangères, Ac-tion Contre la Faim (ACF), l’Agence Française de Développement (AFD), ALIMA (Alliance for International Medical Action), la Fonda-tion Bill et Melinda Gates, et Médecins Sans Frontières (MSF). ■ C.T.

Lutte contre la malnutrition : le Tchad adhère au mouvement SUN

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Spécial Tissi

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Spécial TissiVers la relocalisation des réfugiés soudanais et des retournés tchadiens

Depuis janvier 2013, le Tchad subit les conséquences des con!its in-tercommunautaires du Darfour se traduisant par une a"uence impor-tante de réfugiés soudanais et de re-tournés tchadiens regroupés dans la sous-préfecture de Tissi. Aujourd’hui, Tissi est au centre d’une grande intervention humanitaire impliquant les agences du Système des Nations Unies dont l’UNICEF, ainsi que des ONGs en appui au Gouvernement tchadien. Ce dossier est consacré spécialement aux urgences à Tissi et mettra en exergue les interventions de l’UNICEF à travers ses di#érents programmes ainsi que les questions de la relocalisation des refugiés et retournés.

Tissi est l’une des dix sous-préfectures de la région du Dar-Sila, située à l’extrême sud-est du Tchad, avec une super!cie de 8 000 km2 et partageant les frontières avec le Soudan et la Ré-publique Centrafricaine. Cette position géographique stratégique ainsi que l’hospitalité de ses habitants, sont les facteurs qui ont fait de Tissi la sous-pré-fecture hôte de 27 910 réfugiés souda-nais et de 19 703 retournés tchadiens depuis janvier 2013 à ce jour.

Autrefois ignorée à cause de son isole-ment et son accessibilité di$cile due à l’insécurité qui règne dans cette zone frontalière au Soudan et sur-tout l’impraticabilité totale des voies routières pendant la saison pluvieuse qui va de mai à septembre, Tissi est dev-enue d’actualité à cause de la situation d’urgence inhérente à l’a%uence des refugiés et retournés.

Aujourd’hui, Tissi, qui pour la petite histoire n’avait ni centre de santé pour o#rir des soins à sa population estimée à 115 000 habitants autochtones répar-tis dans 216 villages et ferricks, et qui depuis son indépendance n’a ouvert les premières portes de son école qu’en 2010, école dont les bâtiments de for-tune ont été ravagés par les premières pluies de 2013, connait une transforma-tion rapide grâce à l’action humanitaire. En plus du matériel de première néces-sité d’une valeur de 234 millions de FCFA octroyés en faveur des réfugiés et retournés dès leur arrivée, l’UNICEF met l’accent sur les activités de Santé/Nutrition, Protection, Eau-Hygiène & Assainissement et Education, menées à travers des partenariats noués avec les délégations régionales des a#aires

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sociales, de la santé, de l’hydraulique, de l’éducation et les ONGs AFDI, ASSAR, IAS, MSF et autres agences du Système des Nations Unies.

Santé/Nutrition

L’appui sanitaire en faveur des femmes et des enfants à Tissi est l’une des interventions d’urgence les plus cruciales de l’UNICEF.

Quelques jours après l’arrivée des refugiés et retournés, la région a connu une épidémie de rougeole conduisant à une dizaine de morts d’enfants. Avec l’appui de l’UNICEF et de MSF, une campagne de vaccination rapide contre la rougeole couplée à la supplémenta-tion en vitamine A et au déparasitage a été organisée. Cette campagne a permis de vacciner 30 000 enfants qui ont aussi béné!cié du deparasitage au Mébéndazole et de la supplémention en vitamine A.

Une autre intervention est la mise en place rapide d’un centre de santé opé-rationnel pouvant desservir l’ensemble des populations refugiés, retournés et autochtones. Pour Dr Issaka Saleh, chef de l’équipe UNICEF à Tissi « Les

interventions de UNICEF s’inscrivent dans le cadre des engagements fon-damentaux pour les enfants [...] Nous assistons tous les enfants et toutes les femmes a#ectés par la situation de crise qui se développe dans la sous-préfec-ture de Tissi».

L’équipe de l’UNICEF sur le terrain ap-porte aussi un appui conséquent à la délégation sanitaire régionale du Sila pour la mise en place d’un centre de santé opérationnel, avec le recrute-ment de cinq agents de santé et une dotation en médicaments et équipe-ments d’urgence.

Grace à cet appui, la sous-préfecture de Tissi béné!cie désormais d’un centre de santé et des postes de santé seront

L’UNICEF travaille étroite-ment avec plusieurs acteurs humanitaires sur le terrain depuis le début de l’urgence

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installés à Umdukum, Kelle, Haraza, Birnahal,Goza et Rout Rout pour ap-porter des soins de santé aux popula-tions estimées à 115 000 habitants et aux réfugiés et retournés estimés à 50,000. Tous les jours, les activités de routine s’y déroulent : consulta-tion prénatale, consultation curative, vaccination de routine des enfants et femmes enceintes, prise en charge des pathologies courantes, prise en charge nutritionnelle.

La situation nutritionnelle dans la sous-préfecture se détériore rapide-ment. Selon les chi#res du dépistage nutritionnel conduit au mois de Mai, le taux de malnutrition aiguë globale est de 16,5% sur un échantillon de 2308 en-fants de 6-59 mois, tandis que le centre nutritionnel ambulatoire de Tissi accue-ille déjà plus de 250 enfants.

En vue de couvrir les autres sites, l’UNICEF plani!e sept centres nutri-tionnels additionnels pour la prise en charge de la malnutrition sévère aiguë et de la malnutrition modérée. Ces in-terventions seront complétées par des activités de prévention dont la distri-bution de Plumpydoz, un supplément nutritionnel.

La sécurité alimentaire se détériore également. Les réfugiés et les retournés ayant fuis la guerre, sont sans res-sources et n’ont pas toute l’assistance

nécessaire surtout en ce qui concerne l’alimentation. Cette situation alarman-te ne laisse pas les agences des Nations Unies indi#érentes. Dans ce cadre, le PAM prévoit d’assister 4,000 foyers à raison de 100 kg de céréales par foyer.l’UNICEF a recruté 72 relais communau-taires qui sensibilisent les populations des sites des refugiés, des retournés et des populations hôtes sur les pratiques familiales essentielles, la promotion de l’hygiène, l’utilisation des moustiquaires et des kits d’hygiène, l’importance du depistage nutritionnel dans les sites, le suivi à domicile des enfants malnu-tris, l’importance de la vaccination et l’importance de la fréquentation du

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Soudan

Republique Centrafricaine

MONGO

ABECHE

BILTINE

AM TIMAN

GOZ-BEIDA

Koy

Daha

Gaga

Mile

Moula

Djabal

Touloum

Batimera

Treguine

Am Nabak

Bredjing

Goz Amer

Kounoungou

Massembagne

Ouya AbGadam

Am Dukhun

1,600returnees

19,703returnees

469 refugees

450 returnees

27,468 refugees

5,500 refugees

1,098 refugees

Tissi

Tissi a acceuilli plus de 50,000 person-nes depuis le début l’annee, dont la grande majortié a fui les récents con!its au Darfour

© UNOCHA/2013

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centre de santé pour béné!cier gratui-tement des soins.

Protection

Dans le cadre de la protection, l’UNICEF travaille en partenariat avec la déléga-tion régionale de l’action sociale du Sila pour un meilleur environnement pro-tecteur pour les enfants et les femmes. La création de « l’espace ami d’enfants » de Tissi, équipé en matériels récréatifs, a permis à plusieurs enfants de re-trouver le sourire à travers des activités ludiques, sportives, et éducatives. « A notre arrivée, c’était hallucinant. Les vis-ages des enfants étaient fermés, crispés, comme des visages d’adultes angois-sés. Quand nous avons posé le premier ballon de football, les enfants se sont déchaînés » nous con!e le spécialiste de protection de l’UNICEF à Tissi. « Ce qui est amusant,” ajoute-t-il, “c'est qu'ici à l’éspace des enfants, les matchs de football peuvent durer jusqu'a cinq heures de temps. L’arbitre est là en train d’arbitrer le match sans se fatiguer. Le joueur qui se fatigue va s’asseoir et quelqu’un d’autre le remplace ». D’autre part, les relais communautaires formés pour la circonstance sensibi-lisent les parents sur le bien-être des enfants, l’utilité de l’espace amis des enfants et la prévention des violences basées sur le genre.

Le centre de santé de Tissi réhabilité par l’UNICEF

Comme toutes les mamans, Darnamam Salah attend de faire vacciner on "ls Hamad, âgé de 4 mois, au centre de santé de Tissi lors d’une séance de vaccination de routine.

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L’UNICEF a contribué également à la mise en place d’un comité pour le bien être de l’enfant. Ce comité sensibilise les parents et veille à la protection des enfants à travers le suivi des cas de vio-lence envers les enfants dans les sites.

Par ailleurs, la délégation régionale de l’action sociale du Sila avec l’appui de l’UNICEF a enregistré 253 orphe-lins dont les parents ont été tués lors des con"its de 2004 et 2006 au Tchad. Ces enfants béné!cieront de l'appui qu'apportera l'UNICEF aux di#érentes familles d’accueil.

Eau-Hygiène & Assainissement (WASH)

L'accès à l’eau est l’un des problèmes qui se posent de manière accrue à Tissi. Pour aider les populations à prévenir les maladies liées à la qualité de l’eau et aux mauvaises pratiques d’hygiène, comme la diarrhée, le choléra, et les vers intestinaux, l’UNICEF travaille activement avec le HCR et la déléga-tion régionale de l’hydraulique pour la réhabilitation du système d’adduction d’eau potable.

A ce jour, l’adduction d’eau potable de Tissi est en pleine réhabilitation avec la construction d’un nouveau forage au pompage solaire pour accroître la pro-duction et la distribution de l'eau.

Par ailleurs, sept forages équipés de pompes à motricité humaine ont été réalisés à Goz amîr, à Amdouhkoum et Haraza. Onze autres sont en cours de ré-alisation pour pouvoir desservir tant les

Les Espaces Amis des Enfants à Tissi jouent un role important dans le bien-être psychologique et physique de l’enfant

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populations hôtes que les réfugiés et les retournés au niveau de Kelle, Goza et Haraza grâce à l'appui !nancier des partenaires dont ECHO.

L’UNICEF travaille également en parte-nariat avec l’ONG AFDI (Association des Femmes pour le Développement Inté-gré) dans le cadre de la sensibilisation des ménages à travers les relais com-munautaires sur les bonnes pratiques d’hygiène, telles que le lavage des mains et des aliments avant la consom-mation, l’assainissement de leur envi-ronnement et le traitement de l’eau à domicile au sachet pur. Avant, l’eau puisée au "euve était consommée sans traitement par les ménages, ce qui en-traînait des conséquences néfastes sur la santé. Les ménages reçoivent mainte-nant des "Kits WASH" composés de sa-chets purs pour le traitement de l’eau à domicile, du savon et des sceaux d’eau, a!n non seulement de leur permet-tre de consommer de l’eau potable où qu’ils se trouvent, mais aussi d’observer les bonnes pratiques d’hygiène.

Les deux chateaux d’eau de Tissi font partie du système d’adduction d’eau potable rehabilité par L’UNICEF

Des refugiées soudan-aises a Amndoukoun, contentes après avoir reçu leur kits WASH.

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C’est sous ce hangar que Halimé Mahamat et ses trois enfants dorment comme tous les 460 retournés relocalisés dans leur village d’origine Farkoza, ajoutés aux 515 autochtones pour un total de 975 habitants.

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Huit accords de partenariat ont été signés a ce jour entre L'UNICEF et les partenaires de mise en ouvre:

1. AFDI: Association des Femmes pour le Développement Intégré (Promotion de l’hygiène)2. IAS: International Aid Service (Forage)3. DRAS: Délégation Régionale de l'Action Sociale (Protection de l'enfance)4.DSR: Délégation Sanitaire Régional/Sila (Santé-Nutrition)5.DRH: Délégation Régionale de l'hydraulique (Eau, Hygiène et Assainissement)6.ASAR: Association Santé Rourou (Sante Nutrition)7.ADES: Agence pour le Développement Socioéconomique (Promotion de l’ hygiène)8.FPT: Future Porte du Tchad( Promotion de l'hygiène)

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Retournés relocalisés

L'UNICEF et ses partenaires travaillent à doter les retournés tchadiens d’abris d’urgence adéquats pour la saison des pluies, à contribuer à leur prise en charge, et à les accompagner même après la crise, d’après le Dr. Issaka, chef d’équipe UNICEF à Tissi. Pour aller un plus loin, il con!e « Les ac-tions s’inscriront dans une stratégie de résilience et l'UNICEF travaillera avec ses partenaires dans ce sens. »

Cependant, les retournés, vu leur condi-tions précaires, ne disposent pas de semence pour l’heure.

En ce qui concerne l’approvisionnement en eau, les habitants du village se ravi-taillent à un point d'eau situé à 5 km et équivalent à une heure de marche.

En saison sèche, précisément en mars-avril, le point d'eau tarit. Et il faut aller se ravitailler à Haraza à 15km du village, parfois impossible d’accès en saison pluvieuse à cause de l’impraticabilité des routes.

■ T. DJAOGOL & A. DJEDANOUM

Aziza Djoma Adam, 20 ans, vivait depuis 6 ans au Soudan et compte parmi les retournés tchadiens. Sa !lle Samira âgée d’un an sou#re de mal-nutrition aigüe sévère et est admise au centre nutritionnel, où elle est prise en charge par les agents sanitaires. A ce jour, 270 sont admis au centre pour le traitement contre la malnutrition.

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SPECIAL TISSI : Photo Documentaire

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© UNICEF Tchad/2013/Djaogol La situation nutritionnelle des enfants à Tissi s’est détériorée très rapidement. Ayant fui la guerre, les réfugiés et les retournés n’avaient pas les ressources alimentaires en quantité su#sante, ce qui a déclenché une !ambée de cas de malnutrition chez les enfants au-delà du seuil critique. Grâce à la création d’un centre nutritionnel ambulatoire, les dépistages quotidiens permettent de détecter le statut nutrition-nel des enfants a"n de pouvoir procéder a leur prise en charge. Sur la photo, Mariam, une jeune maman, tient son "ls admis au centre. Elle l’emmène quotiennement au centre pour suivre son traitement curatif.

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En "n de journée, Fatimata, une retournée tchadienne, s’active pour subvenir aux besoin alimentaires de sa famille en préparant un petit repas pour ses enfants, et un thé pour sa mère assise à côte

Cet abri représente la majorité des habitats de quelques 20,000 retournés tchadiens dans le site de Tissi. Ces abris de fortune peuvent seulement protéger les habitants contre le soleil mais ne peuvent résister ni au vent, ni à la pluie.

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Pinah Banga, chargé de Logistique a Tissi, s’active pour assurer la mise en place des intrants au centre de santé de Tissi.

Une séance de distribution des "family basic kits": Dans le cadre des activités WASH, l’UNICEF travaille

avec l’ONG AFDI (Association des Femmes pour le Développement Intégré ) pour sensibiliser les ménages sur les bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement

mais assure aussi la distribution des kits composés de savons, sachets purs pour le traitement de l’eau à

domicile et des récipients d’eau.

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Pour permettre aux enfants de se divertir grâce à des activités ludiques, des Espaces Ami des Enfants a été créé à Tissi. Les activités s’y déroulent de façon quotidienne et contribuent valablement à l’épanouissement des enfants sur le site.

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Une séance de brie"ng des relais communautaires avec les responsables de l’UNICEF. Dans le cadre de la réalisation de tous les programmes, (santé, nutrition, WASH, protec-tion) réalisés à Tissi, des relais communautaires sont recrutés, formés et assurent régulièrement des activités tels que la sensibilisation des ménages sur les pratiques familiales essentielles, la promotion de l’hygiène, la distribution des moustiquaires et kits d’hygiène, la réalisation du screening nutritionnel dans les sites, le suivi à domicile des enfants malnutris, l’importance de la vaccination et l’importance de la fréquentation du centre de santé pour béné"cier gratuitement des soins de santé. Sur la photo, une séance de brief-ing des relais communautaires avec les responsables de l’UNICEF.

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Constantine, 12 ans, vient régulièrement à l’Espace Ami des Enfants de Farcha. Elle était très timide à son arrivée mais aujourd’hui, elle se sent beaucoup mieux. « Ici, je peux jouer au ballon et chanter, » explique t-elle.

Les enfants sont l’un des groupes les plus vulnérables en situation d’urgence. Suite aux inondations de 2012, l’UNICEF appuie le gou-vernement pour la mise en œuvre d’Espaces Amis des Enfants (EAE) sur les sites de sinistrés de N’Djamena.

D’après les rapports o$ciels, 700 000 personnes ont été a#ectées à des degrés divers par les inondations.

Suite à la mobilisation de la commu-nauté humanitaire, les sites de Farcha et Toukra ont été attribués aux sinistrés de N’Djamena. Une assistance de base est proposée aux personnes déplacées dans ces camps.

A!n d’assurer un niveau acceptable de protection, l’UNICEF met en œuvre deux projets à Farcha et Toukra de décembre 2012 à février 2013 en partenariat avec les associations Bam-bini Nel Deserto – Association italo-tchadienne pour le développement et échanges (BND-AIDE) et la Fondation Dieu Bénit (FDB). Dans le cadre de ces deux projets, des Espaces Amis des Enfants (EAE) o#rent aux enfants un espace sécurisé et des activités sur-veillées.

Appui psycho-social et protection

La prise en charge et la protection des enfants sont des activités de première

Protection

Urgences : L’importance de la protection

© UNICEF Tchad/2012/Ferreiro

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importance en situation d’urgence. Les enfants sont exposés à des conditions d’insécurité et leur sentiment de bien-être est en péril. Ce type de situation peut les toucher physiquement, psy-chologiquement et socialement.

lls peuvent manifester des troubles psychologiques: ils se renferment sur eux-mêmes, adoptent une attitude de déni de la réalité, des comportements régressifs, sou#rent d’anxiété, de fra-yeurs, manifestent la colère, la tristesse, l’abattement et ont des cauchemars, etc.

Les enfants ont besoin d’un temps pour se remettre de ces circonstances. S’ils ne peuvent pas béné!cier de mesures d’assistance, les e#ets d’une situation d’urgence peuvent avoir des con-séquences dans leur vie d’adulte.

Des espaces protégés

Environ 2000 enfants vivant sur les sites de sinistrés sont protégés contre les violences sexuelles et contre toutes autres formes de violence et violation de leurs droits. Parmi eux, un total de 600 enfants participent directement aux activités des EAE.

Ces espaces permettent d’identi!er les enfants les plus à risque. Les actions de soutien psychosocial sont fournies par un personnel spécialisé. De plus, a!n d’atténuer l’impact de la situation d’urgence, les EAE encouragent des

activités récréatives, contribuant à la socialisation de l’enfant, pour les aider à un retour à une vie normale.

Une approche intégrée, participative et non-discriminatoire

Les EAE intègrent plusieurs secteurs, en particulier l’éducation, la protection et la santé, mais aussi l’Eau-Hygiène-Assainissement et le VIH/Sida. Ainsi, ils assurent aux enfants un accès à l’eau potable, des aliments nutritifs, des installations sanitaires, des latrines, des vaccins, et des soins. Ils o#rent égale-ment des informations et conseils, notamment sur la façon d’accéder aux di#érents services o#erts.

Les EAE impliquent une participation active des communautés car la manière la plus e$cace et la plus viable est de faire appel aux structures et aux capac-ités qui existent déjà, tout en renfor-çant la capacité des familles à s’épauler mutuellement. Les projets visent à renforcer à la fois les capacités des au-torités gouvernementales et celles de la société civile.

En!n, les EAE garantissent que tous les enfants – quelques soient leur classe sociale, leur sexe, leurs capacités, la langue qu’ils parlent, leur appartenance ethnique, leur orientation sexuelle, leur religion ou leur nationalité – ont un ac-cès égal aux EAE.

■ C. CAO

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Plus d’enfants soldats: l'engagement du Tchad

Le Chef de l’Etat du Tchad prend le ferme engagement d'accelerer la mise en ouvre du plan d'action sur les enfants associes au groupes et forces armes. Cette volonté politique permettra au pays de ne plus $gurer sur la liste des nations dont les forces armées utilisent les enfants.

C’est satisfait de cet engagement poli-tique du Gouvernement du Tchad que Mme Leila ZERROUGUI quitte le Tchad au terme d’une visite de travail de deux jours. Du 12 au 14 mai 2013, elle a eu des séances de travail avec les plus hautes autorités tchadiennes, dont le Chef de l’Etat, le Président Idriss Deby

ITNO et échangé avec le corps diploma-tique et les chefs d’agences du système des Nations Unies au Tchad. Au centre de toutes ces rencontres, La mise en œuvre e#ective du plan d’action sur les enfants associés aux groupes et forces armées signé entre le Tchad et les Na-tions Unies en 2011.

En e#et, en 2001, face au phénomène récurrent de recours systématique d’enrôlement des enfants sur les théâ-tres des opérations militaires à travers le monde, les Nations Unies, pour mettre !n à cette pratique éhontée, qui met en péril la vie des enfants, a pris la résolu-tion 1882 interdisant tout recrutement

Protection

Mme Leila Zerrougui entourée du Ministre de la défense, le Général Bénaindo Tatola à gauche et du Représentant de L’UNICEF, Bruno Maes à droite, lors de l’atelier national de révision du plan d’action sur le retrait des enfants associés aux forces et groupes armés.

© UNICEF Tchad/2013/Yngamaye

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et utilisation des enfants dans les forces et groupes armés. Cette résolution fut renforcée par une liste dans laquelle sont recensés et mis à l’index quelques pays.

Le Tchad !gure sur cette liste aux côtés de la RDC, de l’Afghanistan, du Pakistan, de la Côte-d’Ivoire et de bien d’autres. Ces Etats sont sommés par le Conseil de Sécurité de l'ONU de mettre !n à cette pratique au risque d’être mis au ban de la communauté internationale. En juin 2010, le Tchad se plie à cette exigence. Un plan d’action assorti d’une feuille de route est signé. Deux années se sont écoulées.

Mme Leila ZERROUGUI a engagé de franches discussions avec ses interlo-cuteurs

Au cours de l’audience que lui a ac-cordée le Chef de l’Etat tchadien, son Excellence, Monsieur Idriss Deby ITNO, Madame la Représentante Spé-ciale du Secrétaire Général de l’ONU a salué la volonté politique manifeste et les e#orts fournis par les autorités tchadiennes avant d’encourager le Gouvernement du Tchad à accélérer

le processus de mise en œuvre com-plète de la feuille de route. «J’ai eu au sortir de cette audience, l’engagement formel du Président de la République pour non seulement l’application des mesures dans la nomination des points focaux, mais aussi le Chef de l’Etat s’est engagé en tant que Chef suprême des armées de ne plus n’accepter aucun des enfants-soldats au sein de l’armée nationale Tchadienne » a précisé Mme Leila ZERROUGUI.

Pour sa part, le Président Idriss Deby ITNO a pris le ferme engagement d’accélérer la mise en œuvre complète du plan d’action a!n de parvenir à l’objectif de zéro enfant au sein des forces et groupes armés au Tchad d’ici à la !n de l’année. « Je m’engage personnellement pour qu’il n’y ait plus d’enfants soldats au sein des forces armées nationales tchadiennes » a indi-qué le Président Idriss Deby ITNO.

Même son de cloche du côté du Ministère délégué à la défense nation-ale. « La question de l’enfant soldat ou enfant associé aux forces et groupes armés, nous épingle et sape les e#orts du Gouvernement de la République du Tchad à l’échelle internationale. Le Tchad s’engage solennellement au respect complet du plan d’action pour mériter sa place dans le concert des na-tions exemptes de graves violations des droits de l’enfant », a réa$rmé le

"Je m’engage personnellement pour

qu’il n’y ait plus d’enfants soldats au sein des

forces armées nationales tchadiennes"

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Général de division, Bénaindo TATOLA, en charge du département de la défense nationale.

Deuxième temps fort de cette visite. Une séance de travail avec le Chef du Gouvernement. Autour du Premier Ministre, M. Joseph DADNADJI DJIM-RANGAR et de Mme Leila ZERROUGUI, il y avait les ministres de l’Action Sociale, de la Famille et de la Solidarité Nation-ale, de l’Intérieur et de la Sécurité Pub-lique et de la Justice, Garde des Sceaux et des Droits de l'Homme. Le caractère multisectoriel du problème requiert une synergie de collaboration, leur a fait remarquer Mme Leila ZERROUGUI. Chaque département ministériel a un rôle déterminant à jouer pour favoriser la mise en œuvre de cette feuille de route.

Au terme de sa visite au Tchad, Mme Leila ZERROUGUI a présidé la clôture des travaux de l’atelier national de révi-sion du plan d’action sur le retrait des enfants associés aux forces et groupes armés. A cet atelier, ont pris part des of-!ciers supérieurs de l’armée nationale, des représentants du CICR, des ONGs et associations de défense des droits de l’Homme.

Aux participants, il a été à nouveau rap-pelé l’urgence de mettre !n au recrute-ment des enfants dans les forces armé-es, et la nécessité de retirer tous ceux qui s’y trouvent. Les travaux ont été sanctionnés par une nouvelle feuille de route avec un échéancier de mise en œuvre.

Un point de presse conjoint a permis au Ministre délégué à la défense na-tionale et à la Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU de réa$rmer l’importance et la nécessité pour le Tchad d’appliquer le Plan na-tional d’action et la nouvelle feuille de route avant le 31 décembre 2013. Mme Leila ZERROUGUI tout en se disant con!ante de l’engagement du Tchad a promis de faire le plaidoyer auprès des instances onusiennes et des partenaires au développement, pour un appui aux e#orts du Gouvernement a!n de sortir, dans une brève échéance, le Tchad de la liste des nations dont les forces armées utilisent les enfants.

■ S. NGATA YNGAMAYE & R. RIMOYAL

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Version simpli!ée de la nouvelle feuille de route pour le Tchad

Actions à court terme

1. Émettre une directive présidentielle exécutoire et assurer sa dissémination aux forces de sécurité tchadiennes sur la prohibition du recrutement d’enfants (!lles et garçons) a!n de faire cesser et de prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants.

2. Etablir un mécanisme de véri!cation de l'âge dans les procédures de recrutements qui soit conforme aux meilleures pratiques internationales et qui permet d’éviter le re-crutement et l’utilisation d’enfants dans les forces de sécurité tchadiennes.

3. Mise en place systématique à l’intention de tous les membres des forces armées d’une formation préalable au déploiement sur les droits de l’enfant et la protection de l’enfance.

4. Faciliter l’accès et assurer la véri!cation et le contrôle conjoint par l’ANT et l’Equipe Spéciale des Nations Unies des cinq (5) centres de formation militaire et de tous les sites et installations répertoriées dans les huit (8) régions militaires, y compris des troupes devant être déployées dans le cadre d’opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

5. Apporter toute l’aide nécessaire pour les enfants identi!es au sein d’ANT, incluant la prise en charge transitoire, la recherche et réuni!cation familiale et l’appui à la réinser-tion communautaire.

Actions à moyen terme

6. Mettre en place un mécanisme d’investigation et de traitement disciplinaire et judi-ciaire des cas de violations graves des droits de l’enfant par les forces de sécurité.

7. Organiser la formation continue des forces de sécurité tchadiennes en matière de droits et protection de l’enfance dans les huit (8) régions militaires, y compris les cinq (5) centres de formation militaire.

8. Etablir et former des unités de protection de l’enfance au sein de l’ANT et au sein des grandes formations associées pour assurer la conformité avec les obligations nationales et internationales.

9. Promouvoir un système gratuit et ouvert d’enregistrement des naissances au niveau national, a!n de véri!er automatiquement l’âge des enfants, dans le cadre d’un système généralisé d’enregistrement des naissances.

10. Promouvoir la mise en place d’un régime juridique respectant les prescriptions du Plan d’Action, y compris l’adoption du code de Protection de l’enfant et de la loi por-tant organisations de l’état civil et la criminalisation des violations graves des droits de l’enfant.

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© UNICEF Tchad/2013/Boughanmi

À partir du milieu des années 80, l’UNICEF a joué un rôle de premier plan en recommandant aux forces armées et autres groupes de combattants des pays suivants : Afghanistan, Angola, Burundi, Colombie, Guinée-Bissau, Libéria, Mozambique, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Sierra Leone, Somalie, Soudan et Sri Lanka de démobiliser les enfants qui y étaient

incorporés et en obtenant leur démobilisation.

L’UNICEF o!re des soins, des conseils techniques et, parfois, un soutien "nancier pour faciliter l’exécution des programmes nationaux de désarmement, démobilisation

et réinsertion.

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Santé: Polio

Ripostes au Salamat:Vaccinations dans les trois régions les plus vulnérables du Tchad

En réponse à la con$rmation d’un cas de poliovirus dérivé de la souche vacci-nale dans la région du Salamat, le Gou-vernement et ses partenaires ont lancé une campagne de vaccination de riposte dans les régions du Salamat, du Batha et du Guéra dans le centre du pays du 26 au 28 avril 2013.

Cette campagne a permis d’atteindre plus de neuf enfants sur dix (94%) de moins de cinq ans de ces trois régions. L’objectif est de renforcer leur immunité face au risque d’émergence des cas de poliovirus dérivés de la souche vaccinale. Cette première ri-poste sera suivie de deux autres campagnes de vaccination aux mois de mai (du 24 au 27 mai) et de juin.

Des enfants non vaccinés

“Les risques de propagation des cas de poliovirus dérivés de la souche vaccinale nécessitent des réponses de campagne de rattrapage”, a déclaré le Gouverneur de la Région du Batha. Les régions du Salamat, du Batha et du Guéra comptent parmi les zones les plus mal desservies en raison,

entre autres, de leur enclavement et des problématiques d’accessibilité, particu-lièrement durant les saisons de pluies. Ces région accueillent par ailleurs un nombre important de populations nomades, rare-ment atteintes par les services de santé et de vaccination, en raison de leur mobilité permanente. “Nous continuons au quotidien de faire face à de multiples dé!s, liés à l’accessibilité et à l’o#re de services de santé. Des enfants restent non-vaccinés même durant les cam-pagnes”, continue-t-il.

Selon les analyses de données sociales de l’UNICEF sur cette première campagne de riposte, les districts de Ati et de Oum Hadjer dans la région de Batha, comptent parmi ceux où la proportion des enfants manqués demeure élevée, avec respectivement un taux de 12% et 11% des enfants ciblés.

“L’absence des enfants durant les cam-pagnes demeurent de loin la principale raison des enfants manqués”, explique le Délégué Sanitaire de la région de Batha. “Soit les enfants sont avec leurs parents dans des événements familiaux ou sociaux,

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soit ils sont à l’école ou encore dans les marchés. Nous avons déployé des équipes de vaccinateurs et de communicateurs dans les écoles et dans les marchés pour essayer d’adresser cette situation”.

Mahamat Sossal, un jeune volontaire de la ville de Amdjamena Bilala s’est lui-même personnellement engagé dans la sensibi-lisation dans le but de réduire le nombre d’enfants non vaccinés. “Si nous, les enfants de la localité, ne nous impliquons pas dans les campagnes, nous ne réussirons pas à stopper la polio. A chaque tour de cam-pagne de vaccination contre la polio, je suspends toutes mes activités pour aider le responsable du centre de santé à sensibi-liser les parents et à vacciner les enfants”.

Des poches de refus à la vaccination

Au niveau national, la proportion des en-

fants manqués a enregistré une légère baisse au cours des quatre dernières cam-pagnes nationales au Tchad. Cependant, les refus à la vaccination ont accusé une hausse au niveau national et particulièrement dans les régions du Kanem, Logone Occiden-tale, Logone Orientale, Moyen Kebbi Est, Ouaddai, Waddi Fira, Tandjile et Lac.

“Dans le district sanitaire de Mongo, un père de famille a même menacé les vaccinateurs avec un couteau”, témoigne Mahamat, agent communautaire dans cette localité. “Le maire en personne est descendu sur les lieux pour résoudre ce problème, et le père a !nalement accepté de faire vacciner son enfant. Mais il a été cependant incarcéré pour menaces physiques aux vaccinateurs”.

Dans les trois régions cibles de la cam-pagne de riposte, les refus à la vaccination représentent 3% de la proportion des

© UNICEF Tchad/2013/Boughanmi

Les e$orts se sont multipliés au Tchad au cours des 15 derniers mois, a"n d’augmenter le taut de couverture vaccinale. Récem-ment, la découverte de l’unique cas de virus dérivé jusqu’à présent cette année a enclenché plusieurs tours de riposte visant initialement trois régions du pays.

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enfants manqués. Mais cette proportion de refus est particulièrement élevée dans le district d’Aboudeia (12%) dans la région du Salamat.

Vulnérabilité persistante

La vulnérabilité face à l’émergence des cas de poliovirus dérivés de la souche vaccinale existe bel et bien au Tchad, au regard du faible niveau de couverture de la vaccina-tion de routine et en conséquence de la faiblesse de l’immunité de la population.

Déjà en 2012, 12 cas de poliovirus dérivés de la souche vaccinale ont été reportés dans le pays. Parmi ces douze cas, deux ont été identi!és comme circulant depuis plus d’un an dans deux grandes villes du pays, N’Djamena et Abéché, ce qui augmente la probabilité que le virus de la polio circule sans être détecté par le système de surveil-lance épidémiologique. Le laboratoire du Center for Disease Control (CDC) Atlanta a par ailleurs con!rmé que ce dernier cas du

Salamat est lié à celui découvert à Abéché, à l’Est du pays en décembre 2012.

“La faiblesse des taux de couverture de la vaccination de routine dans ces régions s’explique entre autres par l’insu$sance de la mise en œuvre de stratégies avancées et mobiles de la vaccination de routine, la faible qualité de l’o#re de services ainsi que la défaillance de la chaine de froid dans ces régions.”, explique un responsable local du Programme Elargi de Vaccination.

Le taux d’abandon de la vaccination reste élevé (30.88% dans le Salamat), et les taux d’enfants de 12 à 23 mois ayant reçu le Penta 3 demeurent faibles (Batha 11%, Salamat 45% et Guera 57%) selon l’Enquête de couverture vaccinale de 2012. L’enquête CAP (Connaissances, Attitudes et Pra-tiques) de 2012 met par ailleurs en exer-gue un dé!cit d’information des mères sur l’importance de la vaccination de routine, la méconnaissance du calendrier vaccinal par plus de 80% des parents, et la persistance

L’émergence du virus dérivé est une source de préoccupation au Tchad, qui n’a pas vu de nouveaux cas de poliovirus sauvage depuis juin2012

© UNICEF Tchad/2013/Boughanmi

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des rumeurs négatives sur le vaccin dans les trois régions.

Intensi$er les e#orts

L’UNICEF, l’OMS et leurs partenaires prévoient d’intensi!er leurs interventions en matière de santé dans cette partie du Tchad, à travers le renforcement des ressources humaines, le renforcement de la chaine de froid, ainsi que le renforcement des activités de communication et de mobilisation so-ciale, dont entre autres, l’organisation d’un forum autour duquel toutes les parties pre-nantes – leaders politiques, administratifs, traditionnels, religieux et communautaires - seront appelées à redoubler d’e#orts pour faire basculer les indicateurs de santé et de vaccination dans ces régions.

Le Tchad a réalisé d’immenses progrès dans les e#orts d’éradication de la polio. Le nom-bre de nouveaux cas de poliovirus sauvage est passé de 132 en 2011 à seulement 5 cas en 2012. D’immenses dé!s restent ce-

pendant à relever. Le niveau de couverture vaccinale est encore faible au Tchad. Seul un enfant sur trois est complètement vacciné. Seul un enfant sur deux a reçu la troisième dose de vaccin contre la polio, et un enfant sur cinq n’a reçu aucun vaccin avant son premier anniversaire.

■ L. F. ANDRIAMASINORO

La mobilisation sociale est un pilier fondamen-tal de la campagne de vaccination. Elle permet d’augmenter le nombre d’enfants vac-cinés, et de réduire les abandons et les refus.

© UNICEF Tchad/2013/Boughanmi

L' éradication de la poliomyélite est un e!ort global qui nécessite de grandes ressources. Pour combattre la polio au Tchad, l'UNICEF béné"cie de l'appui "nancier des partenaires suivants:

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Santé: Polio

Vaccination des populations nomades : mission di$cile, mais pas impossible

Quand il s’agit d’une campagne de vac-cination menée en porte-à-porte, la population nomade est une cible di%cile à toucher. Dans le contexte d’une cam-pagne d’activités supplémentaires de vaccination (AVS) polio, elle l’est encore un peu plus.

En mouvement perpétuel et parfois sur de très longues distances, les populations nomades sont non seulement di$ciles à atteindre, et donc plus vulnérables, mais elles présentent ainsi un potentiel risque tactique. Un mouvement de groupe pour-rait transporter le virus en-dehors du rayon d’action de la campagne, surtout s’il y a un contretemps qui crée des poches ratées.

Le caractère particulier de ce type de cam-pagne qui vise plutôt en profondeur qu’en surface (tranche d’âge plus élevée, rayon d’action axé sur les districts à haut risque), ainsi que la disposition transfrontalière de plusieurs régions du pays rajoutent une ampleur considérable.

Avec un mode de vie particulier, centré sur l’élevage, les populations nomades en-trent souvent en contact avec le reste de la population, surtout dans les contextes de

marchés hebdomadaires, où ils vendent leur bétail pour s’approvisionner.

On estime à 10% le taux de la population nomade du Tchad. On estime aussi qu’un cas d’infection de poliovirus sauvage chez un enfant place à risque 200 enfants de sa communauté. Ces deux données en combi-naison avec un scénario défavorable pour-raient amener un coup dur aux e#orts qui, au Tchad, visent le but ultime : zéro nouveau cas d’infection, avec arrêt total de la trans-mission.

Pourtant, on y est presque. En 2011, il y a eu plus de 132 nouveaux cas con!rmés de poliomyélite dus à la transmission du polio-virus sauvage (PVS). A la !n de l’année 2012 , il n’y en a eu que cinq: une réduction de plus de 95%. Cette année, il n’y a toujours pas eu de nouveux cas de PVS. Le Tchad s’approche de la barre des 12 mois

© UNICEF Tchad/2013/Boughanmi

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Les campagnes de vaccination spéci-"ques aux populations nomades font partie d'un programme de vaccintion chargé pour 2013 au Tchad

consécutifs: un critère fundamental pour réclamer l’éradication.

L’enjeu étant d’une importance cruciale, les e#orts se sont multipliés depuis l’année dernière. La riposte du Lac, par exemple, a été enclenchée début juillet 2012 suite à la découverte des deux derniers cas de PVS dans le district de Bagassola, l’un des trois districts de la région du Lac.

Cette riposte (ou Mop-Up campaign - campagne de ‘balayage’ traduite littérale-

ment de l’anglais) a ciblé tous les enfants âgés de 0 à 15 ans de la région, soit environ 300,000 enfants, dont des millers d’enfants nomades.

Plus récemment, deux campagnes AVS nationales ont été organisées sur tout le ter-ritoire en février et mars derniers, tandis que la riposte au virus derivé du vaccin continue dans l’Est du pays, après un premier passage en avril.

Pour faire face aux dé!s particuliers des populations nomades, les coordinateurs de campagnes de vaccination emploient plusieurs tactiques : l’engagement des leaders nomades, pour leur appui en ma-tière d’éducation et de sensibilisation des familles, et aussi une liaison étroite avec le ministère de l’élevage qui détient sou-vent des informations importantes sur les mouvements de groupe des populations nomades. C’est dans ce cadre qu’une une campagne de vaccination spéci!que aux populations nomades se tient en juin, et vise les grands axes de passages saisoniers des tribus.

Sur le terrain, les équipes avancées de vac-cinateurs continuent à intensi!er les e#orts pour couvrir les ferricks, marchant parfois pendant des heures pour atteindre tous les campements, parfois bien loin des routes principales.

■ N. BOUGHANMI

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L’UNICEF en partenariat avec la Coor-dination PTME a formé 31 médecins sur l’utilisation du guide révisé de Prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant (PTME), dans le but d’accélérer la mise en œuvre des micro-plans dans les trois districts du Logone Occidental.

L’atelier de formation de formateurs sur le guide révisé de la PTME s’est tenu du 11 au 14 février 2013 à l’hôpital régional de Moundou. Il a regroupé 31 mé-decins de six régions du sud du Tchad: le Moyen Chari, le Mayo Kebbi Ouest, la Tandjile, Les Logones Occidental et Oriental et le Mandoul. La formation

Prevention de la transmission Mère-Enfant: Le dé" est lancé

de quatre jours visait principalement à renforcer les connaissances des par-ticipants sur la prise en charge de la femme enceinte séropositive, la promo-tion du dépistage volontaire du VIH chez les femmes enceintes, la prise en charge des enfants nés des mères séro-positives et la prise en charge nutrition-nelle du couple mère-enfant.

Au Tchad, en l’absence de tout traite-ment, un tiers d’enfants vivant avec le VIH meurt avant l’âge d’un an et presque la moitié d’ enfants infectés meurent avant l’âge de deux ans. Le nombre de femmes ayant accès aux anti rétroviraux pour réduire la trans-

Les participants autour du gouverneur de la région (en tenue traditionelle blanche) et du Représentant de l’UNICEF (en costume de couleur grise).

Santé: VIH/SIDA

© UNICEF Tchad/2013/Dohou

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mission mère-enfant du VIH était es-timé à 10,2% !n 2011 et à 12% !n 2012. Les enfants nés de mères séropositives qui reçoivent les anti rétroviraux à titre préventif sont estimés à 10%.

Face à cette situation, le gouvernement du Tchad, avec l’appui des partenaires, a validé le 31 mai 2012, un Plan National d’Elimination de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant.

Ce plan national vise à réduire de 90% les nouvelles infections chez les nou-veau-nés et à réduire de 50% les décès maternels dus au VIH/SIDA, d’ici 2015.

Il faut noter que le cas de la région du Logone Occidental est particulier avec un taux de séroprévalence de 6,4 % le plaçant en deuxième position à l’échelle nationale après N’Djamena qui est à 8%.

« Nous ne pouvons plus tolérer que des femmes transmettent à leurs enfants une maladie et ceci, avec l’incertitude qui l’accompagne. Il est de notre de-voir de les accompagner et de les soutenir pour qu’elles transmettent la vie, l’amour et l’espoir», a déclaré le Représentant de l’UNICEF, Bruno Maes.

Cette action a été saluée et encouragée par Haroun Saleh, le Gouverneur de

la région qui a remercié l’UNICEF pour l’initiative d’aider le Tchad à atteindre l’objectif 6 du millénwaire !xé pour 2015.

A l’issue de cette formation sur le guide de la PTME, la région du Logone Occidental a reçu de l’UNICEF un chèque de plus de 16 millions de FCFA pour la mise en œuvre des micro-plans sur la PTME. Au total, 36 districts sani-taires de dix régions prioritaires (avec 73% de besoins non satisfaits en mat-ière de PTME) ont procédé à une ana-lyse des goulots d’étranglement relatifs à la mise en œuvre des micro-plans.

■ P. DOHOU

Sensibilisation et dépistage VIH pour les sinistrés de Toukra

L’ASTBEF (Association Tchadienne pour le Bien-Etre Famil-ial) avec l’appui de l’UNICEF a organisé deux campagnes de sensibilisation de masse et de dépistage du VIH les 7 et 8 janvier 2013 avec pour cibles les populations sinistrées victimes des inondations des sites de Toukra A et B et de Walia dans le 9e arrondissement de N’Djamena.

Cette campagne de sensibilisation de masse et de dé-pistage du VIH avait pour objectif d’informer et de montrer à la population les di#érentes méthodes de contamination, les risques liés à la maladie et les moyens de prévention.

L’ASTBEF a invité la population à faire le dépistage volon-taire. Plus de 3000 personnes ont été touchées par cette campagne de sensibilisation et 300 personnes ont été dépistées. ■ P.D.F

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Au Tchad, parmi les enfants en âge d’aller à l’école (6 ans), seulement un tiers est inscrit en première année primaire. Au moins un enfant sur deux en âge scolaire fréquente l’école primaire dont 55% de garçons contre 48% de $lles, selon l’étude MICS 2010.

En vue d’accroitre l’accès et d’améliorer la qualité de l’éducation, le Ministère de l’Enseignement Fondamental et de l’Alphabétisation (MEFA) et l’UNICEF mettent un accent particulier sur un pa-quet d’interventions parmi lesquelles l’acquisition et la distribution de fournitures scolaires et matériels didactiques, la réhabil-itation et la construction de salles de classe ainsi que le renforcement de capacités des enseignants.

Au début d’année 2013, l’UNICEF a procédé à la distribution de fournitures scolaires et à la remise o$cielle de salles de classe à Mongo, N’Djamena et Abéché.

Des résultats concrets à Mongo

L’UNICEF a rehabilité 12 salles de classe et construit deux salles supplémentaires, ainsi que 14 blocs de latrines à l’école du Centre de Mongo. Lors de la remise o$cielle, le

Education

Accroitre l’accès et améliorer la qualité de l’éducation

Représentant de l’UNICEF au Tchad, Bruno Maes a déclaré: « Une éducation de qualité ne saurait être dispensée sans un minimum de conditions décentes de travail ».

La cérémonie de réception des salles de classe était accompagnée d’une remise de matériel scolaire. 165 écoles concernées par le Programme dans la région du Guéra ont béné!cié de kits scolaires et récréatifs de l’UNICEF.

Pour sa part, le Gouverneur du Guéra, Mon-sieur Kalbeuze Payimi Deubet, a remercié sincèrement l’UNICEF et le PAM au nom de tous les responsables éducatifs, des parents d’élèves, du Ministre de l’Enseignement Fondamental et de l’Alphabétisation ainsi qu’au nom du chef de l’Etat qu’il représente au niveau régional.

A l’école Centre de Mongo, la vie a changé depuis la !n des travaux de réhabilitation et de construction des salles de classe. Selon le directeur de l’école Centre A, « c’est une journée qui sera inscrite en lettres d’or dans la mémoire de notre école. Auparavant, les cours étaient donnés dans des hangars en secco (abris en paille). Aujourd’hui, tout a changé. Ce n’est pas que l’école, c’est toute la ville qui est !ère. » Un projet d’adduction

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d’eau sera est également mis en place au cours du premier semestre prévu, a!n de répondre aux besoins en eau et promou-voir les bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement.

La joie à Farcha, N’Djamena

Une remise de kits scolaires a également eu lieu le 23 janvier 2013 à l’école St Mathias

Mulumba de Coqville dans le quartier de Farcha à N’Djamena. Rachel Damnadji, 12 ans, élève en classe de CM1 s’est exprimée : «Avec tout cela, ce sera plus agréable de tra-vailler à l’école. L’UNICEF nous a donné des cadeaux pour que nous puissions appren-dre.» Et l’enseignant, Monsieur Noubaindan-gar Naiber, de CM1 ajoute : « Depuis deux ans que je travaille dans cette école, c’est la première fois que je vois des équerres, des compas, des règles… dans cette école ! Nous allons en!n pouvoir enseigner la géo-métrie ! » La Sœur Florentine Margue, Direc-trice de l’école, a exprimé toute sa gratitude à l’UNICEF : « C’est incroyable, cette joie qui nous anime aujourd’hui. Merci à l’UNICEF. »

Perspectives d’avenir

Les e#orts se poursuivent pour faire de l’éducation universelle une réalité au Tchad. Avec l’appui !nancier du Partenariat Mon-dial pour l’Education (PME) et du projet Edu-cate A Child (EAC) du Qatar, de nouveaux chantiers de construction vont bientôt démarrer.

Il est prévu la construction de 200 salles de classe dans le Guéra, 107 dans le Batha et 141 dans le Salamat sur trois années. Ce projet prévoit également l’acquisition de matériel didactique et manuels scolaires ainsi que la construction de points d’eau et latrines. Bruno Maes a rappellé l’approche de l’UNICEF : «une approche communau-taire participative favorisant une appropria-tion des activités par les communautés. » ■ C. CAO

Arafa Ahmat Yaga, 13 ans, élève en CM2 à l’école du Centre de Mongo : «Nous allons à l’école pour constru-ire notre avenir. »

© UNICEF Tchad/2013/Cao

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Eau-Hygiène & Assainissement (WASH)

Dans le cadre des programmes Eau-Hygiène-Assainissement et Education, l’UNICEF poursuit les projets pour amé-liorer l’accès à l’eau potable au Tchad. L’inauguration du nouveau système d’adduction d’eau potable de l’école Kamina Est à Abéché en fevrier 2013 en est une illustration.

Construits avec l’appui technique et !nan-cier de l’UNICEF, les nouveaux ouvrages hydrauliques sont constitués d’un forage, d’un réservoir de 10 m& et de deux bornes fontaines de 3 robinets.

De l’eau pour 20 000 personnes

« Notre pays a connu une histoire di$cile, ce qui a fragilisé le tissus social, en particu-

De l’eau potable pour les ecoliers d’Abéché

Les élèves de l’école Kamina Est devant le château d’eau et les pan-neaux solaires qui ont été construits avec l’appui de l’UNICEF lors de l’inauguration o#cielle le 21 février 2013.

© UNICEF Tchad/2013/Cao

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lier les systèmes éducatifs et sanitaires, » a souligné Kedallah Younous Hamidi le gou-verneur du Ouaddai au cours de la céré-monie. Le Représentant de l’UNICEF Tchad, Bruno Maes a déclaré que : « La construc-tion de cet ouvrage au sein de l’école vise un double impact : couvrir les besoins en eau potable des 700 élèves, mais aussi des 20000 personnes du quartier Kamina Est.» La population a adressé ses remerciements au gouverneur et à l’UNICEF.

Le système d’adduction d’eau fonctionne à l’énergie solaire permettant à la fois de réduire les coûts en énergie pour l’école et de respecter l’environnement. A!n d’assurer le maintien des nouveaux ouvrages, un comité de gestion du point d’eau a été mis en place en collaboration avec la mairie, les délégations régionales de l’hydraulique et de l’éducation nationale et avec les habit-ants du quartier de Kamina. La méthode la plus viable est d’impliquer les communau-tés, les parents d’élèves, les enseignants et les élèves eux-mêmes pour en faire un bon usage et veiller à leur maintien et entretien.

L’école, un environnement sain

Un bloc de latrines séparées pour les !lles et les garçons contribue également à amélio-rer l’environnement sanitaire de l’école, qui compte 639 élèves dont 138 !lles, soit 22%.

De plus, un club d’hygiène a été formé. Il est composé d’élèves, 5 !lles et 5 garçons encadrés par les enseignants de l’école. L’UNICEF a mis à la disposition du club un kit d’hygiène et d’assainissement composé de cartons de savons et d’eau de javel, de

balais, de brosses, de gants, de brouettes, de pelles et de pioches. Tout cet équipe-ment permettra à la communauté scolaire de maintenir l’école propre et de préserver la santé des élèves.

Ambihil Ali, 12 ans, élève au CM1, témoigne : « Avant, nous utilisions de l’eau de pluie. A la maison, nous avons un robinet mais à l’école, nous devions acheter l’eau aux vendeurs en pousse-pousse. Mainten-ant, il y a un robinet dans mon école.» M. Manzol, directeur de l’école explique : « Les travaux ont été achevés il y a quelques mois. Tout a changé. Auparavant, certains enfants rentraient chez eux pour aller chercher de l’eau et c’était une cause importante d’absentéisme. Les enfants travaillent dans de meilleures conditions maintenant. »

Un engagement pour le Tchad

A Abéché, 10 écoles ont béné!cié cha-cune de 2 blocs de latrines séparées !lles/garçons et 2 écoles, Kamina et Salamat, ont béné!cié de points d’eau. Bruno Maes, Représentant de l’UNICEF au Tchad, a con-clu son discours par un engagement : « Ces activités de l’UNICEF se poursuivront dans d’autres collectivités dans les jours et mois à venir. L’implication des autorités et des communautés garantira la pérennité de nos interventions. »

■ C. CAO

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Santé: Nutrition

Crise nutritionnelle : communiquer pour sauver des vies

© UNICEF Tchad/Archives

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Crise nutritionnelle : communiquer pour sauver des vies

Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie de Communication pour le Développement en réponse à la crise nutritionnelle dans la bande sahélienne du Tchad, le Ministère de la Santé Publique (BIEC/CNNTA) avec l’appui de l’UNICEF organise une série d’ateliers pour l’élaboration des plans de communication au niveau régional.

Le Kanem, le Lac, le Bahr El Gazal, le Hajer Lamis, le Guera et le Batha sont les six régions, en plus de N’Djamena, sélectionnées suite à une évaluation de la crise nutritionnelle pour ces Plans Intégrés de Communication (PIC) en tenant compte de leurs spéci!cités. Il s’agit concrètement de doter chacune de ces régions d’un plan opérationnel de communication et de renforcer les capacités communicationnelles des acteurs dans la lutte contre la malnutri-tion a!n de les rendre plus aptes à sen-sibiliser et à informer les populations et autres groupes cibles sur les questions liées à la crise.

Tenus dans les chefs-lieux et regroupant le personnel sanitaire intervenant dans la prise en charge de la malnutrition, les communicateurs, les membres d’associations à base communautaire (y compris les relais communautaires), ces ateliers qui sont pilotés par les Déléga-tions Sanitaires Régionales (DSR) ont

commencé le 16 janvier 2013 et ont pris !n le 28 février 2013.

Malgré les e#orts déployés par le Gou-vernement tchadien et ses partenaires au développement comme l’UNICEF pour faire face à la malnutrition, la crise nutritionnelle reste préoccupante dans l’ensemble de la bande sahélienne.

L’une des réponses jugée urgente est la mise en œuvre d’un mécanisme qui permet d’informer et de sensibiliser les populations locales et de partager les informations et leçons apprises avec les partenaires impliqués dans la lutte contre la malnutrition. C’est dans cette optique qu’une stratégie de commu-nication pour le développement a été élaborée et validée le 24 octobre 2012.

Et à long terme, cette stratégie vise à appuyer des activités de type sortie de crise/développement favorisant l’implication des communautés dans la recherche des solutions à leurs prob-lèmes de santé et favorisant la résilience communautaire. Après l’élaboration de ces plans régionaux, la principale prochaine étape du processus est la mise en œuvre de ces plans opération-nels de communication.

■ K. TOLOUMBAYE

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Deux enquêtes nutritionnelles utilisant la méthodologie SMART menées simul-tanément en janvier-février 2013 dans le cadre du système de suivi régulier de la situation nutritionnelle au Tchad ré-vèlent que la prévalence de la malnutri-tion chronique est largement au-dessus du seuil d’alerte de 20% au Sud du Tchad, tandis que les données de la malnutri-tion aigüe globale dans la bande sahéli-enne sont toujours alarmantes.

Au Sud, c’est la première enquête nutri-tionnelle et de mortalité qui est menée et concerne les sept régions à savoir le Logone Oriental et Occidental, le Mayo Kebbi Est et Ouest, le Moyen-Chari, le Mandoul et la Tandjile qui constituent 10% du territoire national et comptent 40,2 % de la popula-tion.

Selon les conclusions de cette étude !-nancée par ECHO et mise en œuvre par le Centre National de Nutrition et de Tech-nologie Alimentaire (CNNTA) et l’UNICEF, la malnutrition aigüe globale (MAG) n’est pas un problème de santé publique dans la majorité des régions de la zone méridion-ale du pays (cinq sur sept) car elle est bien en-dessous du seuil d’alerte de 10% selon la classi!cation de l’OMS. Le Mandoul par ex-emple a le taux le plus faible avec 2% suivi

Santé: Nutrition

Enquêtes nutritionnelles: malnutrition plus chronique au sud du Tchad

de la Tandjile qui fait 2,8%. Ce qui est préo-ccupant par contre, c’est la prévalence de la malnutrition chronique (ou retard de crois-sance) qui dépasse de loin le seuil d’alerte de 20%, devenant ainsi un problème prio- ritaire de santé.

Elle est très élevée dans l’ensemble des sept régions et est au-dessus de la moyenne nationale dans deux régions que sont le Mayo-Kebbi Est avec 44% et le Mayo-Kebbi Ouest avec 40%. Viennent ensuite les deux Logones : Occidental avec 37,7% et Oriental avoisinant les 35%.

La bande sahélienne toujours dans la mauvaise tendance en malnutrition aigüe globale(MAG)

Si au sud du pays, la première enquête nutritionnelle ne montre pas des résultats alarmants sur la MAG, la SMART conduite pendant la même période (janvier-février 2013) dans le sahel tchadien a$che une prévalence de la MAG qui demeure toujours dans la mauvaise tendance, c’est-à-dire au-dessus du seuil d’alerte de 10%.

Six des dix régions du sahel sont dans cette situation et trois d’entre elles à savoir le Bahr El Gazal, le Ouaddaï et le Kanem dépassent le seuil critique de 15%. Toutefois, si l’on se

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réfère à certains résultats de la SMART de 2012 tel que celui du Batha avec ses 25%, on serait tenté de croire qu’il y a une amélio-ration de la situation. Or, il faut considérer le fait que l’enquête de cette année est faite en période post-récolte.

En ce qui concerne la malnutrition chro-nique, la région du Ouaddaï est en tête d’a$che avec un taux de 48,1%. Elle est talonnée par le Hadjer Lamis. Viennent ensuite le Kanem, le Dar Sila, le Bahr El Gazal et le Wadi Fira. Ce qui fait dire que le retard de croissance est tout aussi un problème sérieux dans la bande sahélienne du Tchad.

Ces enquêtes SMART révèlent en outre d’autres données telles que le taux de mor-talité chez les moins de cinq ans (TM-5). Au Sud par exemple, le TM-5 est très élevé dans l’ensemble des sept régions avec des pics dans les deux Logones qui sont à plus de 2,1 décès/10.000/jour, ce qui correspond au seuil d’urgence.

La couverture sanitaire n’est pas non plus satisfaisante. Dans les deux parties du pays, les indicateurs en matière de vaccination anti rougeole, de supplémentation en vita-mine A chez les enfants de 6 à 59 mois et le déparasitage chez les enfants de 12 à 59 mois sont au rouge.

Comme on le voit, la malnutrition et les facteurs connexes (la faible couverture sani-taire) constituent un problème prioritaire qui nécessite encore des actions.

■ K. TOLOUMBAYE

20%seuil d'alerte de l'OMS pour la malnutrition chronique

44%taux de malnutrition chronique au Mayo-Kebbi Est (SMART 2013)

770.000nombre d'enfants de moins de 5 ans qui sou!rent de malnutri-tion chronique au Tchad (MICS 2010)

3.4%le taux d'allaitement maternel exclusif au Tchad (SOWC 2012)

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Santé: vaccinationSemaine Africaine de la Vaccination :Une semaine pour sauver des viesA l’instar des autres pays de la sous-région, le Tchad, à travers le Ministère de la santé publique et en partenariat avec l’UNICEF et l’OMS, a commémoré la 3ème édition de la Semaine Africaine de la Vaccination (SAV) du 29 avril au 10 mai 2013.

Sensibilisation des populations à trav-ers les médias et séances de vaccination dans certains centres de santé sont en-tre autres les activités qui ont marqué la SAV 2013. Mais il faut aussi noter la cérémonie o$cielle lancée le lundi 29 avril par le ministre de la santé publique Ahmed Djidda Mahamat dans le district sanitaire de Goz-Tor (10ème arrondisse-ment de N’Djamena), en présence du Représentant de l’UNICEF Bruno Maes et de Richelot Ayangma de l’OMS. Une cérémonie qui a été l’occasion pour ces responsables d’insister sur l’importance vitale de la vaccination a!n de protéger les enfants.

"Sauvons des vies. Prévenons les in$rmités. Vaccinons."

Comme l’a rappelé le Représentant de l’UNICEF, seul un enfant tchadien sur cinq âgé de moins d’un an a reçu les vaccins essentiels.

La SAV constitue, insiste-t-il, une op-portunité pour susciter une prise de

conscience collective et favoriser une grande couverture vaccinale aux popu-lations peu desservies, en particulier les communautés dans des zones d’accès di$cile.

Cette semaine permet également aux pays de mener d’autres interven-tions telles que le déparasitage au Mebendazole, la distribution de mous-tiquaires imprégnées d’insecticide et l’organisation de campagnes contre la polio et la rougeole ajoute M. Ayangma de l’OMS. "Toutes ces actions sont forte-ment soutenues par l’engagement des autorités politiques, administratives, sanitaires et religieuses," rassure le Min-istre de la santé publique.

Instituée suite à l’adoption d’une réso-lution par les ministres de la Santé de la région Afrique de l’OMS, la SAV a été commémorée pour la première fois en avril 2011. ■ K. TOLOUMBAYE

Les in"rmières préparent les !acons de vaccin avant la scéance de vaccination de la jounrnée d'ouverture de la SAV

© UNICEF Tchad/2013/Dohou

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