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FEWS NET Tchad N’djamena Tel: (235) 52 47 29 [email protected] FEWS NET Washington 1717 H St NW Washington DC 20006 [email protected] Le Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine est une activité financée par l’USAID. Les idées et opinions que ce document exprime ne sont pas forcement ceux d’USAID ni du Gouvernement des États Unis. www.fews.net/chad TCHAD Mise à jour de la sécurité alimentaire Octobre 2009 Le déficit pluviométrique est observé sur la majeure partie de la zone agricole. Les emblavures des cultures céréalières et de rente sont en recul par rapport à la campagne précédente. L’issue de l’hivernage 2009 augure des perspectives de récolte médiocre à moyenne selon les zones agricoles du pays. En dépit d’une situation alimentaire globalement satisfaisante en cette période de début de récoltes (Figure 1), l’insécurité alimentaire augmentera dans les zones de moyens d’existence rizicoles, de transhumance, agropastorale et de cultures de décrues (les plaines à berbéré). La récolte des variétés à cycle court se poursuit, induisant une baisse du prix de céréales au mois septembre comparé a ceux de la période de soudure sur l’ensemble des principaux marchés céréaliers (N’Djamena, Moundou, Sarh et Abéché, Moussoro) suivis par FEWS NET. Toutefois, le niveau de prix reste supérieur à la moyenne quinquennale, limitant l’accès des ménages pauvres à la nourriture. L’embellie actuelle de la situation pastorale se manifeste par des bonnes performances laitière et bouchère, des termes d’échange mouton/mil favorables à l’éleveur facilitant l’accès à la nourriture. Toutefois, les faibles disponibilités fourragères et en eau suscitent une descente précoce et accélérée des animaux amorcée dès septembre en direction du Sud comparé à la descente en octobre/novembre en année moyenne. Ceci est de nature à raviver le conflit agriculteuréleveur car les récoltes n’ont pas encore été réalisées. Calendrier saisonnier des événements significatifs Source : FEWS NET Tchad Figure 1. Estimation de la sécurité alimentaire octobre 2009. Source: FEWS NET Tchad Pour plus d’informations sur l’échelle d’insécurité alimentaire de FEWS NET, visitez: www.fews.net/FoodInsecurityScale

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FEWS NET Tchad N’djamena Tel: (235) 52 47 29 [email protected]

FEWS NET Washington 1717 H St NW Washington DC 20006 [email protected]

Le Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine est une activité financée par l’USAID. Les idées et opinions que ce document exprime ne sont pas forcement ceux d’USAID ni du Gouvernement des États Unis.

www.fews.net/chad

TCHAD Mise à jour de la sécurité alimentaire Octobre 2009 • Le déficit pluviométrique est observé sur la majeure partie de 

la zone agricole. Les emblavures des cultures céréalières et de rente  sont  en  recul  par  rapport  à  la  campagne  précédente. L’issue de l’hivernage 2009 augure des perspectives de récolte médiocre  à moyenne  selon  les  zones  agricoles  du  pays.  En dépit d’une situation alimentaire globalement satisfaisante en cette  période  de  début  de  récoltes  (Figure  1),    l’insécurité alimentaire augmentera dans les zones de moyens d’existence rizicoles,  de  transhumance,  agropastorale  et  de  cultures  de décrues (les plaines à berbéré).    

• La récolte des variétés à cycle court se poursuit, induisant une baisse du prix de céréales au mois septembre comparé a ceux de  la  période  de  soudure  sur  l’ensemble  des  principaux marchés  céréaliers  (N’Djamena, Moundou,  Sarh  et  Abéché, Moussoro)  suivis par  FEWS NET. Toutefois,  le niveau de prix reste  supérieur  à  la moyenne  quinquennale,  limitant  l’accès des ménages pauvres à la nourriture. 

 • L’embellie actuelle de  la situation pastorale se manifeste par 

des  bonnes  performances  laitière  et  bouchère,  des  termes d’échange mouton/mil  favorables à  l’éleveur  facilitant  l’accès à la nourriture. Toutefois, les faibles disponibilités fourragères et  en  eau  suscitent  une  descente  précoce  et  accélérée  des animaux amorcée dès septembre en direction du Sud comparé à  la descente en octobre/novembre en année moyenne. Ceci est de nature à raviver le conflit agriculteur‐éleveur car les récoltes n’ont pas encore été réalisées. 

  Calendrier saisonnier des événements significatifs  

 Source : FEWS NET Tchad

 

Figure 1. Estimation de la sécurité alimentaire octobre 2009.

Source: FEWS NET Tchad

Pour plus d’informations sur l’échelle d’insécurité alimentaire de FEWS NET, visitez: www.fews.net/FoodInsecurityScale

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La situation alimentaire courante  La  situation  alimentaire  reste  généralement  satisfaisante  grâce  aux dernières  récoltes  des  prémices  et  l’entrée  timide  des  récoltes  de cycle  moyen.  Chez  les  éleveurs  transhumants  et  agro  pasteurs l’amélioration progressive de  l’embonpoint d’animaux se traduit par une amélioration des disponibilités en produits  laitiers qui  rehausse la  valeur  nutritive  de  l’alimentation  réduisant  en  même  temps  la pression sur  les faibles disponibilités céréalières. L’accès de céréales sur le marché s’est amélioré à la faveur des produits des récoltes et la vente  subventionnée  de  10.000  tonnes,  soit  la  moitié  du  stock national de sécurité alimentaire jusqu’en fin Septembre 2009.   Toutefois,  la  mission  d’évaluation  conjointe  GTP/FEWS  NET/SAP‐FAO/Gouvernement conduite du 11 au 22 Septembre et les récentes informations en provenance du terrain soulèvent des préoccupations sur  l’issue  de  l’actuelle  campagne  agropastorale.  Les  cumuls pluviométriques  en  fin  août  demeurent  déficitaires  sur  la majeure partie  de  la  zone  agricole.  Des  épisodes  secs  occasionnés  par  des l’interruption des pluies entre  la  troisième décade de  septembre et début  octobre  pendant  le  stade  de  floraison  des  cultures  pluviales semés  tardivement  ont  provoqué  des  pertes  additionnelles  des cultures.  Les  conditions pastorales aussi  se dégradent plus  vite que d’habitude,  et    la mise  en  place  des  cultures  de  contre  saison  est retardé.  Dans  la  zone  de moyens  d’existence  rizicoles,  en  plus  de l’asphyxie  des  plants  connue  en  fin  juillet  dans  les  parties dépressionnaires  par  les  fortes  pluies  s’ajoute  l’insuffisance  d’eau d’irrigation en début  septembre au niveau des  zones exondées. Les superficies  récoltables  sont  substantiellement  réduites.  Comme conséquence,  les ménages pauvres, auront besoin d’intensifier  leurs stratégies de diversification de revenus dont les opportunités restent stables.  Dans les zones de moyens d’existence transhumance couvrant la région du Kanem, le Nord du Batha et du Biltine, l’irrégularité des pluies a conduit à un assèchement précoce de l’herbe et des eaux de surface. Ceci a interrompu la progression de  la  transhumance vers  le Nord et une descente précoce en  septembre, au  lieu d’en  fevrier/mars comme d’habitude, est en  cours.  La performance actuelle du bétail  améliore  l’accès  au produits  laitiers et  aux céréales en particulier pour  les ménages éleveurs moyens à nantis grâce à des  termes d’échange  favorables en prélude à la Tabaski et à un approvisionnement relativement satisfaisant du marché céréalier Néanmoins, la forte concentration  très  précoce  du  bétail  au  centre  et  sud  du  pays  avant  les  récoltes  engendrera  du  conflit  entre agriculteur  et  éleveur.  La  forte  charge  pastorale  dégradera  le  pâturage  rapidement  à  partir  de  janvier,  et  ceci réduira  la performance  laitière et bouchère des animaux des ménages pauvres aux  faibles possibilités d’accès à l’aliment de bétail et dégradera la sécurité alimentaire de ces ménages entre janvier et mars.  Dans  la zone de moyens d’existence agropastorale,  les épisodes secs enregistrés en septembre ont conduit à un flétrissement irréversible des plants en particulier dans les localités de Guelendeng, Dougia, Dourbali Massakory et Mandalia. Les ménages pauvres de cette zone qui produisent 40 pour cent de leur besoin alimentaire et gagnent près de 40 pour cent de  leur revenu au travail agricole dont  les possibilités sont réduites par  la médiocrité de  la campagne, créant une brèche significative d’accès aux aliments. La faible portée de  l’intensification des activités génératrices de  revenue dont  la collecte de  la gomme arabique et du bois de chauffe,  signale que  la migration temporaire des bras valides vers les centres urbains sera nécessaire à partir de janvier pour subvenir aux besoins alimentaires des ménages. Dans  la zone de moyens d’existence coton et cacahuètes,  les récoltes de cultures de 

Figure 2 : Carde des zones de mode d’existence au Tchad.

Zone du Sud de Culture de Rente Coton et Arachide

Zone du Sud de Culture de Rente Riz

Zone du Sud-Est de Culture de Décrue

Zone de l’Est de Culture Pluviale Cérialière

Zone de l’Ouest Agropastorale

Zone Centrale Agro-Pêche-Elevage

Zone Centrale de Culture de Décrue et Pêche

Zone du Nord d’Elevage Transhumant

Zone du Nord d’Elevage Camelin, Dattes et Sel (Natron)

1234

5678

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Source: FEWS NET Tchad

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cycles  court et moyen  induisent actuellement une baisse de prix  sur  le marché. Toutefois  il  faut noter que  ces récoltes hâtives offrent moins de chance de reconstitution de stocks aux ménages pauvres qui ont traversé une rude soudure. Les ménages sont capables à payer les prix toujours élevés des aliments par rapport à la moyenne nominale quinquennale à travers l’intensification de la collecte des produits de cueillette et de bois de chauffe.  Un déficit de superficies  repiquées en berbéré de décrue est déjà évident pour  la contre  saison 2009/10 dû au déficit pluviométrique 2009 ayant conduit à une baisse du niveau d’eau dans les plaines par rapport aux années de bonne pluviosité. Les sites de berbéré sont moins inondés notamment dans les départements du Batha Est, le Fitri dans le Batha Ouest et de Salamat. Une forte réduction des superficies de la culture de berbéré et des rendements médiocres en février/mars sont prévisibles dans ces zones. Cela conduirait à une baisse sensible de la production céréalière de contre saison.  Vu les difficultés alimentaires prévisibles donné ces conditions et les retraits fait sur le stock nationale de sécurité cette année, le niveau actuel du stock nationale de sécurité, qui est dans l’ordre de 9.000 tonnes pour un niveau stratégique  fixé  à  35.000  tonnes,  est  insuffisant  par  rapport  aux  besoins.  La  procuration  des  céréales  et l’augmentation proportionnelle de la capacité de stockage devrait s’organiser d’ici décembre pour profiter des prix les plus bas de l’année.  La mission conjointe FAO/CILSS/PAM/FEWS NET, planifiée pour la fin octobre, pourra valider les résultats définitifs de la campagne pluviale.     Progrès de la saison  Les  hauteurs  pluviométriques  enregistrées  entre  juin  et  septembre constituent  la  portion  importante  des  pluies  sur  le  Tchad.  En  référence  à l’arrêt des pluies à partir de la deuxième décade dans la zone sahélienne, l’on n’est  pas  loin  d’une  campagne  agricole  déficitaire même  si,  les  prévisions météorologiques  de  la  dernière  décade  de  septembre  plaçaient  le  front intertropical  (FIT)  autour  de  14ième  et  13ième  parallèles  nord,  avec  une probabilité  d’avoir  des  pluies  résultant  des  orages  isolés  conséquents  aux convections locales dans les zone situe en de du 13ième parallèle nord.  Quoique  le  cumul  pluviométrique  d’avril  –  30  septembre  soit  largement moyenne  à  légèrement  déficitaire  dans  la  plupart  du  pays  (Figure  3),  sur l’ensemble de  la zone agricole,  la situation pluviométrique rapportée par  les missions  conjointes  d’évaluation  a  à  mi‐parcours  présente  une  mauvaise répartition  des  précipitations  tant  dans  le  temps  que  dans  l’espace.  En considérant  par  exemple  le  graphique  ci‐dessous  (Figure  4),  les  déficits pluviométriques sont de  l’ordre de 10 à 20 pourcent dans  les  localités de  la zone de moyens d’existence cultures de coton et cacahuètes (extrême sud).   La zone soudanienne reconnue comme la plus arrosée, bien que moyenne sur la figure, les hauteurs d’eau enregistrées sur les mois de juillet à août, mois les plus pluvieux de  l’hivernage  au  Sahel,  restent  inferieurs  à  la normale 1971‐2000 en considérant les données observées sur le terrain. En conséquence, la plupart de cultures de cycle moyen à  long dans cette partie du pays n’ayant jusque là pas satisfait leur besoin hydrique optimum ne pourront pas donner de rendement satisfaisant.  Les conséquences agrométéorologiques sont diverses sur  le terrain, mais présage somme toute des perspectives de récoltes médiocres à moyennes selon les zones.  

Figure 3. Image dérivé par satellite de l’anomalie cumul RFE de la saison 2009/moyenne (2001-08) à la 3ième décade de septembre 2009

Source : FEWS NET/USGS

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Dans  les zones de moyens d’existence transhumants et  agropastorales  les  épisodes  secs  enclenches  à  la 2ième  décade  de  septembre  ont  causé  des flétrissements  de  champs  de  sorgho  et  mil  dans certaines  localités  notamment  à  Guelendeng, Dourbali, Mandalia  où  l’on  observe  des  champs  en flétrissement  permanent  alors  que  la  majorité  des plantes sont en épiaison‐floraison.  Du  fait  des  séquences  sèches  et  la  mauvaise répartition  des  précipitations  ayant  occasionné  des avortements  et  retards  de  semis  et  un  retard  de croissance  dans  toute  la  zone  agricole  du  pays, certaines localités sont susceptibles de connaître des déficits de production céréalière, surtout les départe‐ ments les plus affectés par l’irrégularité des pluies, où plusieurs ressemis ont été nécessaires avant l’établissement définitif des cultures en fin juillet. Les effets de cette perturbation s’observent de manière évidente sur l’évolution de  la campagne agropastorale en cours, avec  l’apparition aussi tardive des prémices (arachides précoces, sorgho hâtives, maïs, etc.) sur les marchés.  Sur le plan phytosanitaire, les dégâts occasionnés par les ennemis et ravageurs de cultures sont moins importants et restent localisés sur l’ensemble du pays. Dans la zone soudanienne, hormis les dégâts des sautériaux sur les riz à Moussafoyo  (468 ha), de pachydermes dans  la Sido  (Moyen Chari), Baiboukoum  (Logone Oriental) et  la Dodjée (500ha),  la situation phytosanitaire connaît une relative accalmie. Cependant on signalait déjà  lors de  la mission GTP en derniers décade de septembre,  la présence  importante des oiseaux granivores dans  le Hadjer Lamis et  le Guéra. Alors que les produits phytosanitaires sont vendus très chers et sont même introuvables sur le marché des localités  touchées.  La  plupart  des  localités  connaîtront  des mauvaises  récoltes  liées  aussi  bien  à  la mauvaise pluviosité qu’aux attaques des ennemis des cultures qui sont les sautériaux, les cantharides, les oiseaux granivores.   Les  images NDVI montrent une biomasse globalement moyenne dans  la zone  agropastorale.  Comparée  à  la  situation moyenne  pour  la même décade,  il  se  dégage  un  déficit  fourrager  dans  la  zone  de  moyens d’existence  transhumance  et  la  partie Nord  de  la  zone  agropastorale, alors  que  la  partie  centrale  de  la  bande  sahélo  soudanienne  reste moyenne  (Figure  4b).  Cela  présage  une  descente  précoce  de  la transhumance vers  le Sud, conduisant à une pléthore de têtes de bétail dans les régions soudaniennes. Faute de couloirs de transhumance ou le non  balisage  de  ces  couloirs,  cette  concentration  de  cheptel  dans l’espace  agricole  comportant  généralement  des  cultures  en  cours  de maturité, engendrera le conflit agriculteurs‐éleveurs.   Actualisation du  scenario  plus  probable  d’octobre  2009  – mars 2010  Etant  donné  les  développements  récents,  les  hypothèses  du  scénario plus  probable  élaboré  en  septembre  2009,  notamment  la  répartition normale  des  pluies  par  rapport  aux  besoins  des  culturesdans  la  zone agricole  et  la prolongation de  la  saison pluviale,  et  la prolongation du contrôle des prix par  le gouvernement,  sont  loin d’être  réalisées. Ainsi les  hypothèses  de  changement  de  scenario  sur  les  perspectives alimentaires entre octobre et mars se modifieront comme suit:  

Figure 4 : Les cumuls pluviométriques mensuels 2009 comparés à la normale (1971-2000).

Source : DREM  

Figure 4. Image dérivée par satellite de l’anomalie/moyenne (2001/08) de la biomasse de la 3ème décade de septembre.

Source : FEWS NET/USGS

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 • Une production nationale céréalière déficitaire avec des reculs importants de la production surtout pour 

la culture de sorgho de décrue dans  le Salamat et  le Lac Fitri ; celle du riz pluvial dans  le bassin rizicole (Tandjile, Mayo Kebbi, Logone Oriental). 

• Des  conditions pastorales mauvaises pour  la deuxième année  consécutive,   ont entrainé une descente précoce ( dès septembre ) des transhumants  en direction du Sud 

• Une tendance des prix à la hausse se dessine  à partir de novembre/décembre  • La  politique  actuelle  d’exonération  des  taxes  par  le  Gouvernement  sur  certains  produits  alimentaires 

d’importation pourra atténuer la hausse des prix des céréales.  • Des difficultés de  reconstitution du Stock national de  sécurité alimentaire  (35000) naitront  suite à une 

production locale déficitaire et un contexte d’éventuelle tension sur l’offre céréalière dans la sous région.    Zone Agropastorale et Ndjamena rurale :   Vu la position actuelle du front inter‐tropical (FIT) l’hypothèse de la production pluviale faible à moyenne semble effective. Suite aux récoltes en dessous des attentes initiales le prix fléchirait modérément durant les semaines de récoltes mais va renouer avec la hausse précocement. Ceci pourrait altérer l’accès à la nourriture dans les endroits et ménages où la capacité d’intensifier les activités génératrices de revenue est moindre.   Zone de transhumance (Kanem‐Nord Batha‐Nord Biltine)  La production agricole sera significativement déficitaire à grande échelle, et les conditions pastorales, actuellement médiocres,  se  détérioreront  rapidement.  Conjugué  aux  difficultés  pastorales  de  l’année  passée  la  sécurité alimentaire des ménages pastoraux sera moyenne jusqu'à décembre.  Zone céréaliculture pluviale  Dans  la  zone  de  céréaliculture  pluviale,  la  saison  erratique  a  engendré  des    épisodes  secs  et  des  attaques d’ennemis de  culture pouvant  conduire  a une  la production  en dessous de  la moyenne.  Toutefois,  les  accords politiques réalisés  et en cours a l’endroit de l’opposition politique et politico‐militaire contribuent a l’instauration d’une stabilité sécuritaire gage d’une bonne  fluidité des échanges dans la zone.,   Zone de Culture de rente coton cacahuète.   Les cultures de cycle moyen  sont  loin de boucler  leur cycle ; ce qui écarte  l’hypothèse d’une bonne production céréalières  et  la  réussite  des  produits  de  rente.  Les  prix  ne  fléchissent  que  légèrement  et  peuvent  reprendre indubitablement leur hausse.  Zone rizicole  Les résultats de suivi de campagne présument une production inferieure à la moyenne suite à un arrêt précoce des pluies avant le bouclage de cycle des cultures. Cependant le maintien actuel du FIT sur le 13ième parallèle nord ne peut améliorer. Ceci pourra conduire à une baisse de rendement et donc de la production. Ce qui maintient le prix à un niveau élevé.  Zone de cultures de décrue Les  pluies  du  mois  d’août  à  début  septembre  bien  que  relativement  intenses  n’ont  pas  pu  assurer  un  bon épandage des crues dans les zones de prédilection des céréales de contre saison. Les sites de berbéré, notamment le Fitri dans le Batha Ouest et de Salamat sont moins inondés. Une forte réduction des superficies de la culture de berbéré  et des  rendements médiocres  sont  prévisibles.  Cela  conduirait  à  une  baisse  sensible  de  la  production céréalière de contre saison.   

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Marchés et échanges  L’approvisionnement des principaux marchés du pays  a  été  améliore  au  courant  de  mois  de septembre grâce à  la poursuite des  récoltes des prémices  et  des  récoltes  préliminaires  des cultures de cycle moyen. Les dépenses  incompressibles  occasionnées  par  les  rentrées scolaires  contraignent  aussi  les  paysans  à anticiper  la  vente  d’une  parte  de  leur  récolte pour  répondre à  cette exigence.  La vente à prix social  des  céréales  subventionné  à  plus  de  200 pour  cent  par  décision  gouvernementale  en faveur des vulnérables personnes contribue à  la baisse  des  prix  sur  le  marché.  La  réaction  des principaux marchés  par  rapport  cette  offre  est une baisse de prix par rapport celui de  la pleine soudure  (voir  Annexe  de  prix).  Mais  les perspectives relativement  inquiétantes sur  l’issue de  la campagne agropastorale en cours maintiendront  le prix à un niveau  relativement  élevé  en pleine période de  récolte. Ainsi,  le prix  actuel  sur  le marché  reste nettement supérieur à celui de la moyenne quinquennale et transcende parfois celui de 2004/5, une année de référence en termes de cherté de céréales, sur la plupart des marchés suivis par FEWS NET.   La  forte  pluviosité  enregistrée  en  août  a  amélioré  les  conditions  pastorales  et  raffermi  d’avantage  l’état d’embonpoint de petits ruminants en septembre. Une demande soutenue exprimée par  les besoins d’embouche ovine en perspective de la fête de Tabaski soutient actuellement la valeur marchande du mouton sur le marché de N’Djamena. Entre juillet et septembre le prix de mouton a enregistré une augmentation de 17 pour cent, alors que sur  le même marché et pour  la même période,  le prix du mil a connu une baisse de près de 19 pour cent. Les termes d’échange en faveur de l’éleveur ont permis un gain de 41 kg de mil par mouton moyen échangé en cette période. En comparaison à  la même période un an plus  tôt,  l’actuel équivalent céréalier  reste avantageux pour l’éleveur qui  a encaissé 25  kg de plus par  rapport à  septembre 2008. Cette embellie  sur  les  termes d’échange pourrait profiter grandement aux ménages éleveurs moyens à nantis, dont le nombre relativement élevé de bétail permet de reconstituer une partie des réserves alimentaires à  la faveur de  la baisse actuelle du prix des céréales sur le marché. Ceci permet de réhabiliter le paiement en nature, source déterminante d’accès à la nourriture des ménages éleveurs pauvres, qui étaient affectés par la dure période de soudure.   

Figure : Termes d’échange mil penicillaire/mouton sur le marché de N’Djamena.

Source: SIM/FEWS NET Tchad 

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180Prix du mouton Prix du mil(100kg) Kg du mil par mouton

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ANNEXE: Tchad Bulletin Mensuel des Prix Octobre 2009 

Les prix mensuels sont fournis par les enquêteurs de FEWS NET, les organismes publics locaux, les systèmes d’information sur les marchés, les agences de l’ONU, les ONG et d’autres partenaires du milieu associatif et du secteur privé. 

Le sorgho, le mil, le maïs blanc et le riz local et d’importation sont  les  produits  alimentaires  les  plus  importants.  La consommation de mil est la plus forte dans les régions est et nord du pays. Le riz local est un autre produit alimentaire de base,  en  particulier  pour  les ménages  plus  pauvres.  Le  riz importé  et  le  maïs  blanc  sont  le  plus  couramment consommés dans  la capitale et ses environs. Le marché de Dembé  à  N’Djamena,  la  capitale,  est  le  marché  le  plus important  pour  les  céréales.  Moundou  est  un  important centre  de  consommation  pour  le  sorgho  et  le  deuxième marché  en  importance  après  la  capitale.  Le  marché d’Abéché est situé dans une zone de production au nord. Le marché de Sarh est à la fois un marché de détail local et un marché transfrontalier. 

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