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Teaser Magazine l'Eperon Aout 2012

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Quelques pages du magazine l'Eperon d'Aout 2012

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Page 1: Teaser Magazine l'Eperon Aout 2012

L’EPERONPREMIER MAGAZINE D’ACTUALITE DE L’ELEVAGE ET DES SPORTS EQUESTRES / N°324 / AOUT 2012 / 7,80 €L’EPERON

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Qui sont les propriétaires

olympiques ?

Kevin Staut et Silvana HDC

Elevage1982 - 2012, TRENTE ANS DE GRANDE SEMAINE

Sport• EURO PONEY, ALBUM DES CHAMPIONNATS• CHANTILLY, LE GLOBAL CHAMPIONS TOUR, ACTE 8

JO DE LONDRESDOSSIER COMPLET 15 PAGES :

SÉLECTIONS, PRONOSTICS...

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Les opinions émises dans la revue n’engagent que leurs auteurs. Les indications éventuelles de marques, les adresses, les prix figurant dans les pages rédactionnelles, sont soumis à titre d’information. La reproduction des textes et illustrations imprimés dans ce numéro est interdite pour tous pays. La rédaction n'est pas tenue de retourner manuscrits, illustrations et photos.

SOMMAIRE N° 325 août 2012L’EPERON

Photo de couverture : Kevin Staut et Silvana HDC. Ph. D. Caremans

L’EPERON n°325 août 2012 5

3 EDITO

7 TRIBUNE, LIVRES COURRIER 8 ACTUALITÉS

24 MICHEL DEROY REPORTAGE ELEVAGE

30 JEUX OLYMPIQUES DE LONDRES LES JO ONT 100 ANS

PRONOSTICS OBSTACLE, COMPLET, ET DRESSAGE, PROGRAMME

A. ET E. PERRON-PETTE ET

LES AUTRES PROPRIÉTAIRES OLYMPIQUES

51 SPORT GCT DE MONACO, CSI5* DE CHANTILLY, EURO PONEY, CDI3* DE VIERZON, CHAMPIONNATS DE FRANCE

DE VOLTIGE

68 ETUDE ÉLEVAGE GRANDE SEMAINE, RETOUR SUR 30 ANS DE CHAMPIONS DE 6 ANS

74 TECHNIQUE LE POIDS DU CORPS

77 DOSSIER ENTREPRISES ET MULTIMEDIA

83 PETITES ANNONCES 99 GAZETTE D'AUTRES INFORMATIONS, NATIONALES, RÉGIONALES ET LE PROGRAMME

Ph. S

coop

dyga

77 MULTIMÉDIAPour optimiser son entreprise, élargir sa clientèle et la fidéliser, les outils de communication modernes sont incontournables. Sites internet, Facebook, Twitter… bienvenue dans le monde du cheval 2.0.

24 L’ANGENARDIÈRE ET MICHEL DEROYLongtemps connu comme président et soutien du concours indoor de Tours qui ouvrait la saison, Michel Deroy est l’éleveur, avec sa fille Virginia, des chevaux « de Roy », dont l’incroyable Idéal, bientôt cent victoires internationales sous la selle de Philippe Rozier !

30 JEUX OLYMPIQUES DE LONDRESDossier complet de 15 pages. Des grandes heures de cent ans de JO équestres aux pronostics de la rédaction !

42 PROPRIÉTAIRES OLYMPIQUES Qui sont les propriétaires mécènes des chevaux qui iront aux JO ? Emmanuèle et Armand Perron-Pette, Edith Mézard, Alain Brière, Daniel Pages, la famille Pignolet, Equiblue, Xavier Marie, Marie-Christine de Laurière, Catherine Lacroix, Philippe Baron, et Julien Frugier : portraits de ces passionnés sur le point de vivre leur rêve olympique.

Ph. L

dD

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24 L’EPERON n°325 août 2012

REPORTAGE ELEVAGE DE L’ANGENARDIERE

L’élevage de l’Angenardière, 10e du Top 100 SHF - L'EPERON au classement des naisseurs et 7e de celui des propriétaires par les gains (après Fontainebleau, résultats 2011), flirte désormais avec les meilleurs... L’Angenardière, dont les chevaux sont plus connus du public sous l’affixe de Roy, comme KRUISE CONTROL, MILLÉNIUM, ORLANDO, PLAY BOY… et bien sûr, IDÉAL DE ROY, le cheval de vitesse aux cent victoires internationales !

Le CHANCE, ESPRIT D'ÉQUIPE ET INTUITION

Ci-dessus Idéal de Roy (Quidam de Revel x Grand Veneur), près de cent victoires internationalessous la selle de Philippe Rozier !

Page de droite, tout près de Tours, la Petite Choisille traverse la propriété et son ancien moulin où Michel Deroy a installé son élevage. C’est ici que Venue de la Lande, mère d’Idéal de Roy, vit paisiblement

sa retraite, en compagnie d’un poney âgé de trente-cinq ans, Lorenzo Darling (en bas, à droite), avec lequel Joël, fils aîné de Michel Deroy, fut champion de France poneys en complet.

Photos Scoopdyga

La-Membrole-sur-Choisille

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L’EPERON n°325 août 2012 25

REPORTAGE ELEVAGE DE L’ANGENARDIERE

L’Angenardière » étant trop long pour entrer sur les déclarations de naissance de ses poulains, Michel Deroy, qui venait de faire construire chez lui en Touraine de superbes installations d’élevage, songea tout naturellement à son propre patronyme

comme affixe. Nous sommes en 1997. Emu, ce jeune retraité, ancien patron des Docks de France alors âgé d’une petite soixantaine d’années, contemple le premier poulain maison qui gigote dans la paille, un petit alezan par QUIDAM DE REVEL. Il s’appellera IDÉAL, « DE ROY », bien sûr. Non loin de là, dans le même département tourangeau, chez Claude Grandjean vient de naître une petite pouliche baie, ILOSTRA DARK, que Michel Deroy achètera à trois ans et qui, neuf ans plus tard, participera à la finale de la Coupe du monde ! Alors, béni des dieux, ou financier avisé, Michel Deroy, gérant d'un élevage créé de toutes pièces il y a seulement une quinzaine d’années ? Pour se rendre à L’Angenardière, il faut passer Tours et la Loire qui étire paresseusement ses méandres au soleil de ce début de printemps. Fleuve indomptable, elle a charmé François 1er, qui fit de la Touraine une vallée royale où la Renaissance laissa éclore ses plus beaux fleurons de dentelles de pierre : Chambord, Azay-le Rideau, Villandry… Rien d’ancien cependant à L’Angenardière situé à La Membrolle-sur-Choisille, à seulement huit kilomètres de Tours, et gardé par un portail électronique qui, à notre arrivée, s’ouvre

cocktail Idéal

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Aussi loin que remonte l’histoire des Jeux olym-piques, on y trouve le cheval. La légende veut que des courses de chars se soient déroulées à Olympie 2700 ans avant J.-C. mais, même en quittant Apollon qui évoluait dans l’espace et le

temps sur le char du soleil, pour entrer dans la réalité his-torique, on constate l’omniprésence du cheval.A la fin du XIXe siècle, lorsque le baron Pierre de Coubertin relance l’idée olympique et crée les Jeux modernes, on imagine donc que le cheval, symbole olympique s’il en est, y retrouvera toute sa place. Il faudra pourtant patienter quelques années. Les Grecs, qui avaient si souvent divinisé le cheval et tant célébré les rapports entre l’homme et sa plus noble conquête, renonceront en effet à organiser des épreuves équestres, sinon « de démonstration », lors des premiers Jeux de l’ère moderne, en 1896 à Athènes. Pour des raisons d’organisation et de coût, mais aussi parce que la Grèce n’est alors plus une grande nation équestre. A Paris, quatre ans plus tard, des épreuves équestres (championnats de hauteur et de largeur (!), ainsi que

polo) se déroulent Place de Breteuil, dans le cadre du Concours hippique international, plutôt que dans celui de l’Exposition universelle et des Jeux, mais le mouvement olympique tiendra compte de leurs résultats qui figurent aux archives. La véritable entrée des sports équestres se fera douze ans plus tard, sous l’impulsion du comte Cla-rence von Rosen, un Suédois particulièrement motivé et visionnaire, qui imaginera d’emblée une formule (saut, dressage et complet, en individuel et par équipes) quasi-ment inchangée cent ans plus tard.Si le cheval n’est pas encore présent en 1908 à Londres, c’est que les Britanniques estiment que 88 cavaliers en provenance de 8 pays, ce serait insuffisant. Les civils (de sexe masculin exclusivement !) sont théoriquement admis en saut et en dressage, mais les cavaliers des 10 nations en lice aux Jeux de 1912 à Stockholm sont en fait tous officiers. Les Suédois raflent l’or en individuel et par équipes en concours complet. Ils obtiennent aussi le titre suprême en dressage, où le fait que 3 des 7 juges soient de leur nationalité explique aussi leur succès. En saut, ils laissent le titre individuel au Français Jean Cariou, se contentant ici de l’or par équipes. Les problèmes de transport de chevaux restent le prin-cipal obstacle à l’universalisation de ce sport et on le constatera en 1932 à Los Angeles, où six nations seu-lement prendront part aux épreuves équestres. Si les Américains et les Mexicains sont quasiment sur place, les Japonais ont dû traverser le Pacifique en bateau, les Européens l’Atlantique. Les Français et les Suédois avaient débarqué leurs chevaux à New York, faisant le reste du voyage en train. Les Hollandais avaient pour leur part emprunté le Canal de Panama pour faire effectuer la totalité du trajet en bateau ! Impensable de nos jours.En dressage, on exige pour la première fois des chevaux les airs relevés que sont le passage et le piaffer. Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle le colonel Xavier Lesage et son merveilleux Pur-sang français TAINE entrent dans l’histoire. Le futur écuyer en chef du Cadre Noir de Sau-mur effectue une reprise de lumière, toute de légèreté, de grâce et de finesse. Une reprise de Grand Prix dure alors 16 minutes ! L’or du saut revient pour la première et dernière fois à un Japonais, Nishi, qui mourra treize ans plus tard, durant la bataille du Pacifique. En complet, le Néerlandais

Charles Pahud de Mortanges et son MARCROIX réussissent le doublé (1928 et 1932), comme Mark Todd et CHARISMA un demi-siècle plus tard (1984 et 1988). Aux JO de Londres 1948, les trois disciplines olympiques sont toujours interdites aux simples soldats et aux sous-officiers de carrière. Le malheureux sergent suédois Geh-näll Persson en fait l’amère expérience. Ses supérieurs l’ayant doté d’un bel uniforme de lieutenant, il décroche l’or avec l’équipe de dressage. Mais il « perd » le grade aussitôt les Jeux terminés et on s’en apercevra quelques mois plus tard : la Suède sera alors déclassée, au profit de la France (André Jousseaume, argent ind., J. St-Fort Paillard, M. Buret) ! Ce point de règlement n’est guère en harmonie avec l’idéal olympique et il sera modifié à partir des Jeux de 1952, à Helsinki, où Persson, toujours sergent, prendra une éclatante revanche. Il décrochera une autre médaille d’or aux Jeux de Stockholm en 1956 : tout est bien qui finit bien !

ENFIN LES FEMMES… ET LES SOUS-OFFICIERS

En 1952, les femmes sont également admises pour la pre-mière fois, mais… uniquement en dressage et c’est une cavalière, la Danoise Lis Hartel, qui décroche la médaille d’argent avec JUBILÉE. Une leçon de courage, la polio ayant longtemps poursuivi cette cavalière. En 1956, des conditions de quarantaine draconiennes

Au centre, le podium du dressage aux Jeux d'Helsinki. Henry de Reverony St-Cyr monte sur la première marche, suivi de Lis Hartel et d'André Jousseaume. A gauche, le commandant Xavier Lesage et Taine, médaille d'or de dressage en 1932. Ci-contre, Pierre Jonquères d'Oriola, champion olympique de saut d'obstacles pose avec Hermann Schridde et Peter Robeson, 2e et 3e. Photos Coll.

L’équitation célèbre JEUX DE LONDRES : 30E ÉDITION

Savez-vous que l’on fête cette année le centenaire des épreuves équestres aux JO ? Que le Comte

von Rosen est le très visionnaire père de ces épreuves ? Qu’un

sous-officier ne pouvait pas être en lice jusqu’en 1952 ?

Et idem pour les femmes ?Que l’Allemagne a gagné 81 médailles, dont 21 en or, en96 ans ? Et la France, 4e au

tableau d’honneur, 34 ?

Le stade de Wembley, lors des JO de saut d'obstacles en 1948. Ph. Coll RLT

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empêchent l’organisation des épreuves équestres dans le cadre des JO de Melbourne, en Australie. Celles-ci sont donc attribuées à Stockholm. Le plus bel exploit de ces Jeux est l’œuvre de l’Allemand Hans-Günther Winkler et surtout de sa fabuleuse jument HALLA. Winkler est en passe de réussir le seul sans-faute de la première manche, lorsqu’il se blesse à l’aine à la réception de l’avant-der-nier obstacle, en retombant sur sa selle. Winkler se tord de douleur jusqu’au dernier obstacle qu’il renverse. On le soigne tant bien que mal entre les deux manches et il repart de plus belle, malgré sa déchirure musculaire. Et c’est HALLA qui fait alors merveille. La jument porte litté-ralement son cavalier vers la victoire. Le cavalier se tient plus en arrière, les rênes longues et il laisse faire sa vieille complice. Résultat : le sans-faute et un titre olympique.

D’ORIOLA ET KLIMKE, RECORDMEN

En 1964, à quarante-cinq ans, Pierre Jonquères d’Oriola conquiert son second titre individuel (après celui de 1952 à Helsinki). Le Français est de nos jours encore le seul cavalier à s’être imposé deux fois en saut. Hans-Gunter Winkler a certes glané cinq médailles d’or tout au long de sa carrière, mais une (seule) en individuel. Toutes disci-plines confondues, le record est pour l’Allemand Reiner Klimke : huit médailles, dont six d’or.A Mexico, en 1968, en selle sur le double poney STROLLER (1,54 m), l’Anglaise Marion Coakes, jolie dauphine de Bill Steinkraus, est la première médaillée en saut d’obstacles. En complet, des trombes d’eau transforment le terrain en un champ de boue. Jean-Jacques Guyon et PITOU triomphent.En 1976, à Montréal, les épreuves équestres se dérou-lent à Bromont – où un superbe centre équestre a été construit – à l’exception de l’épreuve de saut par équipes, qui comme le veut la tradition, clôt les Jeux dans le grand stade. Les quatre mousquetaires, Jean d’Orgeix, Marcel Rozier, Hubert Parot, Michel Roche et Marc Roguet, en or pour la France, créent la sensation. En individuel, la supré-matie d’Alwin Schockemöhle est totale. En complet, bel exploit de l’Australien William Bill Roycroft qui, à soixante et un ans, contribue encore à la médaille de bronze de son équipe et devient le doyen des médaillés australiens. Son fils Wayne figure à ses côtés sur le podium.

L’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques pousse la plupart des grandes nations occidentales à boy-cotter les épreuves équestres des JO de Moscou en 1980. Un boycott beaucoup plus massif de la part des cavaliers que des autres athlètes. Face à Sissi Theurer, l’Autri-chienne médaillée d’or de dressage, à Jan Kowalczyck, le Polonais sacré en saut, et à l’Italien Federico Roman, pour le complet, le trio des Festivals ou Jeux de remplacement organisés en août à Goodwood (dressage), Rotterdam (saut) et Fontainebleau (complet) a plus fière allure, avec Christine Stückelberger, Hugo Simon et Nils Haagensen. Le monde hippique est provisoirement coupé en deux.

BLESSURES ET DOPAGE

En 2004, à Athènes, sur de luxueuses installations équestres hélas sous-exploitées par la suite (c’est souvent le cas…) et un peu trop neuves, où le gazon, encore un peu fuyant, blessera à jamais plusieurs cracks (DILÈMNE DE CÈPHE, ROYAL KALIBER) apparaissent au grand jour olympique les problèmes de dopage en équitation : le vainqueur, Cian O’Connor, sera ensuite disqualifié pour dopage, au profit de Rodrigo Pessoa, lui-même disqualifié à Hongkong (2008), où six cas seront hélas découverts. Puissent les JO 2012 ne pas être plom-bés par de telles affaires ! Par équipes, les Allemands devront aussi céder le titre aux Américains, pour une histoire de pommade. En complet, les flottements du jury font que l’on sacre deux vainqueurs, Bettina Hoy-Overesch étant finalement disqualifiée ! Du coup, ce sont le Britannique Leslie Law et les Français qui décro-chent l’Olympe.En 2008, le climat de Hongkong, qui supplantait pour des raisons vétérinaires, Pékin, ne fut pas pénible du tout pour les chevaux et l’infrastructure était remarquable. En complet, double victoire du dentiste et amateur allemand Hinrich Romeike et son bon gris MARIUS. En dressage, Anky van Grunsven s’offre son troisième titre individuel, le second avec SALINERO. Les Américains et le Canadien Eric Lamaze, qui monte le génial HICKSTEAD et règle avec brio son barrage face à Rolf-G. Bengtsson, permettent à l’Amé-rique du Nord de dominer le saut d’obstacles. Les cinq cas de capsaïcine – un vrai casse-tête chinois – gâchent

un peu une fête qui aurait pu être parfaite : après le soleil, le jeu d’ombres chinoises !Et maintenant à Londres, aux cavaliers et aux chevaux de jouer ! Le Canadien Ian Millar, médaillé d’argent en 2008 à Hongkong, qui détient déjà le record de participa-tions (neuf), tous sports confondus, devrait y disputer ses dixièmes Jeux. L’Allemagne a décroché à ce jour 81 médailles (dont 27 en dressage entre 1928 et 2008) si l’on additionne les deux Allemagnes de l’époque de la Guerre froide, les Etats-Unis 49, la Suède 41, la France 34, la Grande-Bretagne 27, l’Italie 23, et la Suisse 22. Hiérarchie différente le 9 août au soir, à l’issue des Jeux de la 30e Olympiade ? Alban POUDRET

ses cent ans

DE LA PLUS JEUNE AU PLUS VIEUX. Jusqu’à l’entrée en lice de l’Américaine Reed Kessler, dix-huit ans, en saut d’obstacles avec CYLANA, une BWP de dix ans, l’Espagnole Morgan Barbançon Mestres, avec ses vingt ans était la plus jeune cavalière de ces JO. En selle sur PAINTED BLACK, l’ancien cheval de son entraîneur Anky van Grunsven, elle devrait accéder à la finale individuelle. Mais c’est mission quasi impossible pour le vétéran cette année encore des JO, le Japonais Hiroshi Hoketsu (soixante et onze ans) avec WHISPER. MHMLES CAVALIERS PARALYMPIQUES EN PRÉPARATION À SAUMUR. L’équipe de France paraéquestre est en pleine préparation à Saumur avant de s’envoler pour les Jeux paralympiques à Londres (du 29 août au 9 septembre). José Letartre, Vladimir Vinchon, Nathalie Bizet et Valérie Salles répètent donc leurs reprises de dressage, adaptées à leur handicap, sous la houlette de Philippe Cellerier, entraÎneur national. Ce dernier espère une place proche du podium, même s’il sait que « les nations les plus fortes sont la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède ». M. L.UN FRANÇAIS AU JURY. Comme à Hongkong, Jean-Michel Roudier sera parmi les juges qui auront très difficile responsabilité de faire le tri entre des concurrents dont les performances ne cessent de se resserrer. MHM

VITE DIT

En haut, Jean-Jacques Guyon et Pitou, médaille d'or de complet à Mexico (1968). Ph. Coll. R.-L. T.A gauche, les médaillés olympiques Hubert Parot et Marc RoguetCi-contre, Reiner Klimke, recordman de médailles toutes disciplines confondues. Photos Coll Eperon

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LORD DE THEIZE « On vit au rythme de la passion du cheval et du sport » Edith MézardPropriétaire de LORD DE THEIZE (DONALD ROUGE X TOLBIAC DES HALLES), déjà vice-champion du monde et d’Europe sous la selle d’Olivier Guillon, Edith Mézard, brodeuse basée à Lumière dans le Vaucluse, se classe plutôt dans la caté-gorie « propriétaire amateur ». « Ce n’est pas du tout un investissement, nous avons toujours eu des chevaux dans la famille, et aujourd’hui on a une tripotée de poneys. Les enfants grandissent, mais nous les gardons quand même.

On vit au rythme des chevaux, évidemment moins que les éleveurs quand même car ça reste une passion. Certains nous procurent des joies hors du commun, c’est une chose, mais nous sommes attachés à tous. » C’est d’abord par le concours complet qu’Edith Mézard découvre le haut niveau, notamment avec Jean Teulère. « J’ai groomé, conduit des vans, roulé de nuit… » Elle s’est même rendue à Vittel (pour le Grand National de complet) en juin alors qu’elle n’avait pas de cheval engagé, roulant de nuit encore, depuis le Sud jusque dans les Vosges.Le saut d’obstacles, c’est d’abord grâce à Catherine Bonnafous qu’elle s’en est rap-prochée. « Sa vision du travail avec les jeunes chevaux m’a beaucoup plu et LORD a fait ses

Aussi affable que discrète, Edith Mézard est souvent dans le sillage de son cheval Lord de Theize, et de son cavalier, Olivier Guillon. Après les titres de vice-champion du monde et d’Europe, la souriante créatrice de lignes de broderie s’apprête à partager avec eux l’aventure olympique ! Photos Scoopdyga

Ils iront aussi aux JO ! DOSSIER : LES PROPRIÉTAIRES OLYMPIQUES

Ça y est, ils ont leurs accès olympiques ! Non, ce ne sont pas (ou plus !) des cavaliers, mais des propriétaires. Si les institutions contribuent à équiper les équipes de France à Londres avec deux piliers MYLORD CARTHAGO-HN et OCARINA DU CHANOIS-MILI, si deux cavaliers de complet, Nicolas Touzaint ou Denis Mesples, possèdent leur monture, HILDAGO DE L’ILE et OREGON DE LA VIGNE, 7 des 11 chevaux olympiques appartiennent à des propriétaires privés. Eleveurs, entrepreneurs et salariés de diverses branches, ou anciens cavaliers, qu’ils accompagnent des couples en saut d’obstacles, dressage, ou complet, tous sont animés par l’amour du cheval et l’envie de gagner. Zoom sur la « carrière » de ces passionnés sans qui les cavaliers ne pourraient que rêver des Jeux olympiques.

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classes chez elle. » Ensuite, c’est une histoire formidable, faite de rencontres et de partages, et surtout « l’aven-ture Olivier Guillon ». Présente sur tous les concours ou presque, elle avoue être un peu pot de colle aux écuries : « Je ne le laisse jamais tranquille. » Edith Mézard aime ses chevaux, quels qu’ils soient, c’est indéniable, tout comme les émotions que lui procure le sport. Une passion qu’elle partage aussi avec les membres de sa famille. « Mon mari est fan de rugby – son père a joué au rugby – mon grand-père était dingue de vélo… » Alors forcément, les Jeux olympiques représentent beaucoup. « Symboliquement, c’est le plus bel événement, donc je ne peux pas dire que je n’en avais rien à faire, mais franchement, on a déjà vécu des moments superbes avec l’équipe de France, Olivier et LORD. Le plus formidable surtout, c’est que cette aventure dure, et que les chevaux restent en bonne santé. Et si j’avais dû regarder à la télévision, je l’aurais fait, et j’aurais vibré pour tous ceux qui auraient été sur place. Je pense qu’on se serait envoyé plein de textos. » Mais c’est bien à l’intérieur du parc de Greenwich qu’Edith Mézard va vibrer à partir du 4 août. Mehdi JEDRAOUI

NAPOLI DU RY« L’objectif est clair depuis le début » Alain Brière et Daniel PagesAlain Brière achète NAPOLI DU RY (old, BALOUBET DU ROUET X SILVIO, old) alors qu’il n’a que deux ans. Le fils de BALOUBET DU ROUET est ensuite monté par René Lopez puis Cassio Rivetti, avant d’intégrer les écuries de Simon Delestre, fin 2007. En 2009, Daniel Pages achète la totalité de COULETTO, dont M. Brière avait un quart. Quand NAPOLI se trouve à son tour sur le marché, et pour permettre au Lorrain de rester à haut niveau, D. Pages achète 45 % du cheval, A. Brière en garde 45 %, et Simon acquiert les 10 % restants. A ce moment précis, l’objectif est clair pour NAPOLI : Londres 2012. Passionné d’équitation depuis son plus jeune âge, Alain Brière a attendu d’avoir vingt-cinq ans, et les moyens finan-ciers, pour acheter son tout premier cheval. Avant NAPOLI DU RY, il avait déjà eu deux chevaux de haut niveau : INSTIT

était qualifié pour les JO d’Athènes en 2004 avec Carlos Lopez. Une blessure juste avant le départ en Grèce l’em-pêchera malheureusement d’y participer. Il représentera néanmoins la Colombie en 2006 aux JEM d’Aix-la-Chapelle. ISKY aussi était à Aix, sous la selle d’un autre Lopez : René ! Cet industriel (chaînes de production automobile) avoue : « Même si INSTIT était un très bon cheval, NAPOLI est le meilleur de tous ceux que j’ai eus jusqu’à présent ! Si l'on pouvait permettre à la France de rapporter une médaille par équipes, ce serait fabuleux. » Et la relève ? « J’ai une bonne jument de trois ans, mais je ne sais pas si elle sera aussi performante que NAPOLI. C’est elle qui nous le dira dans quelques années… » Copropriétaire de NAPOLI DU RY, Daniel Pages, Jurassien travaillant dans le domaine de la robotique, n’a qu’un credo : « Quand on fait quelque chose, on veut le faire bien ». Il a commencé à fréquenter les chevaux il y a une douzaine d’années lorsque sa fille s’est mise à monter à poney. Elle a progressé très vite, entraînée par Marcel Delestre, et a arrêté à dix-huit ans, « comme beaucoup de jeunes filles, mais c’est dommage, elle était douée. » Dési-reux de continuer dans les chevaux, Daniel Pages décide d’aider Simon Delestre, car il correspond exactement au cavalier tel qu’il l’imagine pour ses chevaux, et les objec-tifs des deux hommes sont communs. Il achète donc COULETTO, avec en ligne de mire les JO quatre ans plus tard. « On reste humble, mais, pour être honnête, l’objectif était bien précis : Londres 2012 ! Puis nous avons vraiment pris conscience de ce qu’est le haut niveau, et nous nous sommes rendu compte qu’il était dan-gereux de ne miser que sur un seul cheval. C’est pourquoi nous avons décidé d’acheter une part de NAPOLI. Et c’est finalement lui qui va aux JO ! » Daniel Pages dit du fils de BALOUBET DU ROUET que « c’est un cheval extraordinaire. Il a moins de moyens que COULETTO, mais une volonté hors du commun. C’est un grand guerrier, et ça se sent. » Son rêve ? « Une Marseillaise ! Sinon, on aurait fait autre chose, en tout cas pas dans le milieu des chevaux. » Messieurs Brière et Pages se disent déçus de l’accueil réservé aux propriétaires aux JO : « On investit, on paie

tout, les engagements, le vétérinaire, en bref tous les frais liés à l’entraînement et à l’entretien du cheval. Si NAPOLI est qualifié pour représenter la France, c’est un peu grâce à nous quand même ! » Il est vrai que rien n’est prévu pour aider les propriétaires à vivre leurs JO. Ces deux passionnés se partageront donc les deux badges autori-sés par cheval, tandis que leurs épouses seront installées dans d’autres tribunes, sûrement trop loin pour vivre ce moment magique avec leurs époux. E. N.

NIPPON D’ELLE « 2014 en ligne de mire » Haras d'Elle et EquiblueQUEL TYPE, GAZELLE, URBAIN, CABRI, et bien d’autres « d’Elle » ont foulé les plus beaux terrains de la planète. Si c’est Alexis Pignolet qui a fait naître tous ces champions, ses fils Alain, Bertrand et Hubert ont créé la SCEA Haras d’Elle en 2008. Deux ans après, la moitié de NIPPON D’ELLE (SCHERIF D'ELLE X NARCOS II) était vendue à une société canadienne, Equiblue. NIPPON prend alors ses quartiers chez Roger-Yves Bost, en même temps que l'internationale NIKYTA D’ELLE… Bosty avait rencontré les investisseurs d’Equiblue à Cal-gary. Quelques temps plus tard, il repère NIPPON D’ELLE, les appelle pour leur proposer d’investir, et ça marche ! Les Pignolet n’ont jamais vu leurs copropriétaires, qui ne se déplacent pas pour admirer les exploits du NIPPON. « On aimerait bien les rencontrer », précise Bertand. Ce n’est pas la première fois que Bosty brille avec des « Elle » : BAYARD était passé dans les écuries du champion, tout comme CAPRICE.En ce qui concerne NIPPON, le meilleur souvenir de la famille Pignolet reste la victoire du GP du CSI4* de L’Eté du Grand Parquet en juin, « parce que mes parents y étaient et que c’était la première victoire de NIPPON à ce niveau-là ». Peu de temps après, NIPPON était dans l’équipe de France qui remportait la Coupe des nations d’Aix-la-Chapelle. Cette épreuve a confirmé que le couple NIPPON/Bosty sem-blait prêt pour aller défendre les couleurs de la France à

Daniel Pages, son épouse, Alain Brière, et Simon Delestre n’ont pas hésité à s’associer pour garder Napoli du Ry, et offrir ainsi une autre alternative olympique au cavalier lorrain. Une stratégie judicieuse, car Couletto n’a toujours pas retrouvé le niveau espéré. Ph. Scoopdyga et coll