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François BELLANGER dirige TRANSIT Consulting, agence spécialiséedans l’innovation et la prospective. Il dirige les recherches de plusieursobservatoires sur les nouveaux modes de vie et anime le groupe « TRANSIT-CITY - Prospective, villes et modes de vie » (www.transit-city.com). Il a déjà publié :« Transit - Les temps et les lieux de la mobilité » (avec B. Marzloff), l’Aube, 1996

« Planète Nomade » (avec M. Devos), l’Aube, 1997

« Y-a-t-il un passager dans l’avion ? » (avec M. Devos), l’Aube, 1999

« Habitat(s) », l’Aube, 2000

« Escale(s) », Transit-City, 2001

« Modulaire(s) », Transit-City, 2003

« Et si la vitesse c’était fini? », Transit-City, 2004

Gérard LAIZÉ est le directeur général du VIA (Valorisation de l’innovationdans l’ameublement) depuis 1994 (www.via.asso.fr). Il a exercé, pendantvingt ans en France et à l’étranger, des fonctions de directeur marketingdans l’industrie et la distribution. Il a déjà publié :« Et si on remettait les compteurs à zéro ? » (avec S. Tasma-Anargyros et F. Loeb),

l’Imprimeur, 1997

« Esprit d’en France » (avec Nicole Wagner-Vriz), l’Imprimeur, 1999

François BELLANGER et Gérard LAIZÉ ont déjà publié ensemble « Mobiliers nomades pour Génération Passeport », éd. Beaux-Arts, 1998

30 euros

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CONFORT(S)L A G É N É R A T I O N V A U T R É E

L’avenir n’appartient pas à ceux qui en parlent mais à ceux qui le font.


François BELLANGER - Gérard LAIZÉ

Dans le cadre de sa mission de valorisation et de promotionde la création dans le domaine de l’habitat et du cadre de vie,le VIA a pour obligation première d’anticiper les grandesévolutions des comportements humains que les mobiliers etles objets qui composent notre environnement intérieur,doivent logiquement accompagner.

C’est ainsi que les réflexions prospectives menées enpermanence par le VIA, diagnostiquent tous les facteurs denotre société qui influenceront, dans un futur proche,l’adaptation des produits existants ou la conception denouveaux produits.

Ces données concernent les divers fondements del’innovation. En tout premier lieu, les logiques comporte-mentales, individuelles et collectives, qui remettent en causeles fonctionnalités des produits.Par ailleurs, les nouveaux matériaux, technologies etprocédés industriels ouvrent, chaque fois, des champscréatifs inexplorés.Enfin, les courants culturels de l’époque qui inscrivent laproduction dans l’air du temps.

C’est dans cet esprit que le VIA traite aujourd’hui desnouvelles notions du Confort lié à l’usage des nouveaux outilsmultimédias avec le souci permanent d’améliorer notreconfort, notre bien-être et notre plaisir.

Philippe A. MayerPrésident du VIA

Lorsque le Conseil d’Administration de l’UNIFA décida enseptembre 1997 de choisir le thème du « visionnagemultimédia », résultat des réflexions prospectives du VIA,comme sujet d’intérêt sectoriel en matière d’innovation, c’estqu’il concernait l’ensemble des métiers de la profession.

Tout d’abord les meubles meublants, dont la fonction est,entre autres, d’intégrer de manière harmonieuse leséquipements technologiques qui s’imposent dorénavant dansnotre environnement quotidien. D’autre part, les sièges pourlesquels l’arrivée d’une nouvelle génération d’outilsmultimédias représente une opportunité de développementmajeure comme cela fut le cas avec la télévision dès 1955.Enfin, les petits meubles d’appoint dont la vocation estd’accompagner logiquement tous les gestes liés à nosactivités de manière pratique et mobile.

Augurons que les industriels sauront utiliser toutes lesdonnées contenues dans cet ouvrage de synthèse destravaux menés par le VIA depuis quatre ans, pour développerde nouveaux concepts produits adaptés aux comportementsde nos contemporains et, ainsi, développer de nouveauxmarchés.

Henri GriffonPrésident de l’UNIFA

et du Salon du Meuble de Paris

Car les Anglais qui, les premiers, firent un pas vers le « bien-être matériel » et l’aisance du corps, au cours du XVIIIe siècle,élargirent de leur côté l’acception du mot. On comprend bien le cheminement : une pièce douillette, bien chauffée, munie defauteuils profonds, apporte un réel soulagement à celui qui vient du froid, tout harassé d’un long voyage ; il éprouve, certes,le « comfort » des lieux ! En conséquence, la première vague d’anglomanie, juste avant la révolution de 1789 - durant laquelleune partie de la noblesse française prit refuge à Londres - apporta chez nous cette version britannique du confort « aisancede vie ». Ce sens apparaît une première fois sous la plume de Chateaubriand, grand anglophile, en 1815.

Les aménagements de la vie pratique au XIXe siècle firent un sort spécial à la notion de confort moderne : l’eau courante, etle célèbre « gaz à tous les étages » ! Le mot s’est trouvé haussé tout récemment dans la faveur publique à travers l’expressionmédiatisée : « Pour votre confort », très littéralement traduite de l’anglais « for your comfort ». Je lis, en cet instant, sur unprospectus : « Pour votre confort, lorsque vous travaillez, prenez un bon éclairage. » En effet, il s’agit d’assistance, d’aide, desoutien fourni par une lampe ; on aurait écrit naguère : « Pour vous faciliter la tâche, prenez, choisissez un bon éclairage. »Néanmoins, c’est bien l’idée du « confort-assistance » de notre marché couvert, ouvert tout l’été.

Doit-on blâmer cet usage ?... Ce qu’on peut dire c’est que par un effet de boucle sémantique l’anglicisme fait remonter lemot à sa source, son acceptation première en français médiéval : Dame ! ce confort « moderne » est un progrès, mais àl’envers !

Claude DunetonEtymologiste

Chroniqueur au « Figaro Littéraire »

À propos de confort...

Une pancarte affichée sur les murs d’un marché parisien déclarait encore au début de septembre : POUR VOTRE CONFORT,LE MARCHÉ SERA OUVERT TOUT L’ÉTÉ. Le terme surprend : à l’évidence, on a voulu écrire : « Pour votre commodité ».Ce qui est commode offre des facilités, et l’ouverture du marché au mois d’août facilite la vie aux habitants du quartier qui nepartent pas en vacances. Est-ce là leur confort à cette heure ?Ou bien s’agit-il d’un usage erroné de ce mot ?

Assurément, on a écrit confort sur l’affiche murale parce que le confort est à la mode ; le terme est plus « vendeur » que lemot propre, usuel - très parisien au demeurant - « commodité ». Notre société éminemment sybarite se préoccupe au plushaut point de ses convenances, et le « confort », justement, est « ce qui contribue au bien-être, à la commodité de la viematérielle » (Robert), « les aisances de la vie » (Littré). Il est assez naturel que ce vocable, symbole d’un idéal de vie auxantipodes de l’ascétisme, prenne de l’ampleur dans le langage d’aujourd’hui. D’autant que l’histoire du mot est curieusementreprésentative de la tribulation des mœurs.

Confort, dans l’ancien français souvent polysémique du XIIe siècle, signifie courage, ou consolation - par substantivation duverbe « conforter », lui-même adapté du latin confortare, donner courage. « Tu es de bon confort » dans Aucassin et Nicoletteveut dire à peu près : « Ton soutien m’encourage, tu me réconfortes. » Il en fut ainsi toujours dans l’ancienne langue, aussibien en France que dans le royaume anglais où l’on parlait le même idiome, et où l’on a conservé le verbe intact to comfort« aider quelqu’un à supporter sa peine ». L’adjectif confortable voulait dire alors : « secourable, fortifiant ».

C’est ce sens originel qui est couramment employé en médecine moderne, lorsqu’on parle d’un « médicament de confort »,c’est-à-dire qui soulage le patient sans pour autant agir curativement sur la source de son mal ; un usage relancé par laclinique anglo-américaine, bien sûr, mais qui n’en est pas moins licite.

SOMMAIRE)

INTRODUCTION ................................................................................................010

Une nouvelle civilisation, l’invasion des écrans.

1. DE NOUVEAUX MODES DE VIE ....................................................................026

1.1 Toujours plus de loisirs audiovisuels.

1.2 La maison : un nouveau lieu de travail.

2. DE NOUVEAUX COMPORTEMENTS..............................................................077

2.1 Des individus plus grands.

2.2 Des individus plus gros.

2.3 Des individus qui vivent plus vieux.

2.4 …Et qui ont de nouvelles façon de s'asseoir.

3. CINQ OBJECTIFS COMPLÉMENTAIRES.........................................................110

3.1 Libérer le poids du corps.

3.2 Faciliter le mouvement du corps.

3.3 Adapter les solutions à chacun.

3.4 Activer tous les sens.

3.5 Créer une ambiance harmonieuse.

4. S'ASSEOIR CONFORTABLEMENT .................................................................130

5. QUEL CONFORT POUR QUELLE POSTURE ? ...............................................138

6. QUEL SIÈGE POUR QUEL USAGE ? ..............................................................148

CONCLUSION....................................................................................................186

11

U N E N O U V E L L E C I V I L I S A T I O N , L ’ I N V A S I O N D E S É C R A N S

10CONFORT(S) L A G É N É R A T I O N V A U T R É E

UNE NOUVELLE CIVILISATION, L’INVASION DES ÉCRANS

Grâce aux nouvelles technologies de communication, les peuples du monde entier accéderont dorénavant plusfacilement à l’information, sous toutes ses formes. Et ce phénomène s’amplifiera dans le temps, contribuant àl’augmentation du niveau d’éducation et d’information de chacun d’entre nous, ce qui aura pour conséquence de développernotre sens critique et nos exigences.

Ainsi, après la civilisation du monde de la machine (depuis la moitié du XVIIIe siècle) qui elle-même succédait à la civilisation dela terre (plusieurs millénaires), nous sommes entrés définitivement dans une civilisation de l’esprit dans laquelle le savoirconstituera la ressource primordiale. Les technologies seront de mieux en mieux maîtrisées, les matériaux deviendront deplus en plus «intelligents».

Avec la mécanisation du savoir-faire, l’homme s’est libéré des tâches physiquement pénibles et a pu produire en série.Aujourd’hui, l’outil industriel assisté par ordinateur modifie la conception même des postes de travail. L’activité principale del’opérateur n’est plus d’exécuter une tâche manuelle en s’aidant d’une machine mais de contrôler, avec l’assistance d’unordinateur, l’exécution de diverses opérations de production séquencées par un outil industriel automatisé.

Par ailleurs, ces outils informatiques sont maintenant omniprésents dans les services administratifs et commerciaux, facilitantles relations internes à l’entreprise comme externes, sur un plan international. Et ils sont, bien sûr, utilisés régulièrement dansla création.

Dans l’habitat, on doit compter avec la généralisation prochaine des technologies multimédias et leur connexion avecles réseaux en ligne. Par rapport aux premières générations d’appareils audiovisuels, ces nouveaux outils provoqueront unélargissement considérable du champ des activités offertes : se divertir, jouer, acheter, s’éduquer, militer, suivre l’actualité,rechercher, trouver un job… et aussi lire et écrire.

Les conséquences de ces nouvelles technologies sur le comportement des individus sont directes. D’une part, chacun d’entre nous passera plus de temps assis devant ces instruments dont on fera un usage quotidien ; larésistance à leur égard sera d’autant moins importante que les nouvelles générations ont été éduquées avec la télévision etl’ordinateur. D’autre part, nos comportements, en terme de posture et de gestuelles devant ces appareils, sont totalementdifférents de ceux connus précédemment, notamment en position assise.

CONFORT

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Si l’on admet que les mobiliers qui composent notre cadre de vie accompagnent logiquement, depuis toujours, les gestes naturelsdes humains, il est de la responsabilité des designers qui se préoccupent de ce sujet de concevoir l’ameublement adapté àcette activité de visionnage multimédia. Car tout le monde est concerné à plus ou moins longue échéance.

Se souvient-on combien l’arrivée de la télévision dans les foyers (1955) a non seulement bousculé l’affectation spatiale despièces (la salle à manger réservée aux grandes occasions allait s’ouvrir quotidiennement pour devenir une salle de séjour pourla famille) mais aussi, favorisé le développement de nouveaux concepts mobiliers : le canapé, les tables basses et d’appointou les meubles hi-fi ?

C’est un fait, nous vivrons dorénavant plus souvent assis mais, bien sûr, pas de la même manière que celle pratiquéepar la génération précédente. L’usage de ces nouvelles technologies va nous faire évoluer d’une attitude de réceptionpassive vers une posture interactive, ce qui implique de remettre en cause les logiques fonctionnelles et les principesergonomiques liés à ces activités avec comme seul objectif : améliorer le confort et le bien-être de nos contemporains. Deuxexemples :

Près de 35 % des foyers français sont ainsi équipés d’un deuxième téléviseur qui est en général installé dans la chambreà coucher.

> Pourtant, aucun meuble n’a été créé pour répondre à l’intrusion des nouvelles technologies dans cette pièce.

Plus d’un tiers des foyers français, et encore plus demain, disposent d’un équipement informatique. Ces nouveaux outils vont obliger les sièges à évoluer en autorisant notamment la rotation et les déplacements horizontaux.

> Si les sièges professionnels possèdent déjà ces fonctions, on attend toujours que de tels sièges offrent le mêmeconfort d’usage mais en intégrant une esthétique domestique.

Il s’agit donc pour les industriel du meuble - et pour les designers qui travaillent avec et pour eux - de répondre à des attentessous-jacentes fondées sur des logiques comportementales et fonctionnelles propres. Cela implique aussi que l’on révise lanotion de confort, individuel ou collectif, et que l’on prenne en compte notamment l’évolution de la morphologie de l’hommeet les nouveaux principes d’éducation qui font qu’aujourd’hui, par exemple, être vautré sur une chaise n’est plus forcémentune insulte au savoir-vivre.

Ce livre ne prétend pas répondre de manière exhaustive à cette vaste question du confort. Il a pour simple ambition de mettreen avant quelques tendances fortes dans nos nouvelles façons de vivre et, donc, de nous asseoir. Les pistes d’influenceévoquées dans ce livre constituent autant d’hypothèses de travail...

POSITION

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> DANS L’HISTOIRE

Etymologiquement (XVIIe siècle), ce terme du confort adapté du latin « confortera : donner du courage », évoque desnotions de soutien et de consolation.

En anglais, le verbe « to comfort » a conservé le sens intact : aider quelqu’un à supporter sa peine.

L’adjectif « comfortable » signifiait alors secourable, fortifiant, puis s’est élargi à la notion de bien-être matériel, dansle sens : aisance de vie.

Le confort moderne est, depuis le XIXe siècle, associé aux évolutions de conditions de vie.

> DANS LES DICTIONNAIRES

« Le Petit Robert » attribue à ce terme « confort » tout ce qui contribue au bien-être, à la commodité de la viematérielle.

« Le Petit Larousse », quant à lui, parle de bien-être résultant de commodité.

L’adjectif « confortable » qualifie tout ce qui procure du confort dans le sens mettre à l’aise, de manière douillettevoire bourgeoise.

Et l’adverbe « confortablement » implique une certaine générosité dans la manière de rendre les chosesconfortables.

> ET PEU À PEU DANS LE SENS COMMUN…

Par extension, nous nous sommes intéressés à la notion de « bien-être » qui décrit une sensation agréable procuréepar la satisfaction de besoins physiques et l’absence de tensions psychologiques mais aussi une situation matériellequi permet de satisfaire les besoins de l’existence. Cet état d’être génère naturellement de l’aise ou de l’aisance, dubonheur, du plaisir, de la quiétude, de la sécurité, du confort.

De même, le terme « aise », évoque l’état d’une personne que rien ne gêne (être commodément installé, n’éprouveraucune crainte, sans être contraint, facilement…) avec pour conséquence du contentement, de la joie.

A PROPOS DU CONFORT…Q U E L Q U E S D É F I N I T I O N S

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AINSI, LE CONFORT EXCLUT L’INQUIÉTUDE, LES CONTRAINTES, LA GÊNE ET INDUIT LES NOTIONSD’AISANCE NATURELLE ET DE COMMODITÉ AVEC DES EXPRESSIONS COMME ÊTRE À L’AISE, PRENDRESES AISES OU RÉDUIRE SES EFFORTS…

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« Il n’existe pas, à notre connaissance, d’inventaire ethnographique des modalitésconcrètes du confort (postures et positions, aménagement du milieu de vie, recours àdes dispositifs matériels). Cependant, l’observation des diverses techniques nousconduit à constater une très étonnante diversité du contenu de la notion de confort ;telle posture (par exemple “en tailleur”) ou tel objet (ainsi l’oreiller en bois trèsrépandu en Afrique noire ou en Océanie) peut sembler, ici, confortable, et ailleurs trèsinconfortable. (…) On comprend mal que le confort puisse être aussi dépendant de laculture. Pourtant, on pourrait dresser une longue liste de la variabilité du confort - dela sensation et du sentiment - selon non pas les races, mais les milieux socioculturels,les éducations, les habitudes. »

Jean Poirier, « Confort moderne », Autrement, 1994

Confort / inconfort : une question de culture

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C’EST QUOI LE CONFORT ? …C’EST « MOI » ET LES « AUTRES »IL Y A LE CONFORT POUR SOI ET LE CONFORT POUR LES AUTRES.L’OBJECTIF EST DE SCANDER LE TEMPS ET L’ESPACE POUR PERMETTRE AUX DEUX ASPIRATIONS DECOHABITER HARMONIEUSEMENT : LE CONFORT ÉGOÏSTE ET LE CONFORT GÉNÉREUX, LE CONFORTINTIME ET LE CONFORT CONVIVIAL.

« Le paradoxe de l’individualisme contemporain conduit donc les adultes à rêver d’unevie qui cumule, en même temps - et non successivement - des moments de solitude etdes moment de communauté, d’une vie qui autorise à être ensemble tout en permettantd’être seul, s’il le veut. »

François de Singly, « Libres ensemble », Nathan, 2000

« Le confort c’est se sentir bien, c’est égoïste le confort. »« Le confort c’est voir des amis, c’est partager. » « Le confort c’est avoir plusieurs espaces pour recevoir mais aussi des espaces pluspetits, à soi. »

Jean-Marie Floch / François Schwebel, Étude Démoscopie pour Créative Business

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…C’EST DU PLEIN ET DU VIDELES DEUX ATTENTES, L’ASPIRATION AU VIDE, À L’ESPACE (« LE LUXE C’EST L’ESPACE »), ET AU PLEIN,COHABITENT :

« Avoir très peu de meubles. Trop de meubles donnent une sensation d’enfermement. »

« Des meubles simples qu’on ne voit pas. Lorsqu’on entre dans une pièce, que l’œil soitattiré par l’ambiance générale, l’espace, la vue, la clarté, sans que le regard soit arrêtépar un meuble… »


SUGGESTION DE RÉALISER DES MOBILIERS DE RANGEMENT, INDISPENSABLES, D’UNE HAUTEURLIMITÉE.

« Esthétiquement, les dossiers relativement bas paraissent moins volumineux etapportent un plus grand confort visuel. »

Jean Guy Testut

…MAIS AUSSI L’ABONDANCE« Si vous avez une grande famille, ou si vous aimez les bains à répétition, alorschoisissez l’eau chaude accumulée. Là c’est le grand confort : vous pouvez tirer àvolonté… »

Le Guide « Vivre mieux avec le gaz naturel », Gaz de France

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CONFORT(S) L A G É N É R A T I O N V A U T R É E

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L’ergonomie, c’est quoi ?

« L’ergonomie, étymologiquement dérivé des racines grecques “ergon”, travail, et“nomos”, loi, apparaît officiellement pour la première fois en 1949. Le terme estproposé par les chercheurs qui ont fondé la société anglaise d’Ergonomie.Littéralement, l’ergonomie signifie donc l’étude des lois.En 1988 la société d’Ergonomie de Langue française a fixé la définition suivante :L’ergonomie est “la mise en œuvre de connaissances scientifiques relatives à l’hommeet nécessaires pour concevoir des outils, des machines et des dispositifs qui puissentêtre utilisés par le plus grand nombre avec le maximum de confort, de sécurité etd’efficacité. L’ergonomie est à la fois un corps de connaissances et une méthodologiepour la mise en œuvre de celui-ci”.Plus récemment encore la définition évolue : “L’ergonomie (ou l’étude des facteurshumains) est la discipline scientifique qui vise la compréhension fondamentale desinteractions entre les êtres humains et les autres composantes d’un système, et la miseen œuvre dans la conception de théories, de principes, de méthodes et de donnéespertinentes afin d’améliorer le bien-être des hommes et l’efficacité globale dessystèmes.” »

Soizick Berthelot, ingénieur ergonome, CTBA

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1DE NOUVEAUXMODES DE VIE

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D E N O U V E A U X M O D E S D E V I E


1.1 Toujours plus de loisirs audiovisuels

A. TOUJOURS PLUS DE TEMPS LIBRE…

L’allongement de l’espérance de vie, l’abaissement de l’âge de la retraite, la réduction du temps de travail, l’entréeplus tardive sur le marché du travail aboutissent à ce qu’aujourd’hui les Français disposent en moyenne, à l’échelled’une vie, de trois fois plus de temps libre qu’à la fin du XIXe siècle.

Le temps libre (à ne pas confondre avec le temps de loisirs à proprement parler) représenterait42 % de la vie éveillée des Français aujourd’hui (contre seulement 14 % pour le travail).

Entre 1986 et 2004, grâce essentiellement à la diminution globale du temps de travail, le temps quotidien de loisirss’est allongé d’une demi-heure au grand profit de l’audiovisuel.

Entre 1960 et 2004, les dépenses de loisirs ont été multipliées par 5,5 en volume, contre 3,4 pour l’ensemble dela consommation.

Selon l’Insee, les dépenses loisirs-culture représentent 7,1 % de la consommation des ménages en 2000 (contre6,2 % en 1960).

Pour certains observateurs (Gérard Mermet entre autres), les dépenses liées aux loisirs représentent près de 25 %des dépenses d’un ménage (contre 22,5 % pour le logement).

Si toutes les activités de loisirs n’ont pas eu une diffusion à la mesure du temps libéré, c’est qu’en France, commeailleurs, une grande partie de celui-ci a été absorbé par la télévision : plus de huit Français sur dix la regardent tousles jours.

En 2004, les Français regardent la télévision près de 4 heures en moyenne par jour.

LIBRE

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Près d’un tiers des foyers français disposaient d’un accès à Internet en 2004, et 85 % des18-24 ans le pratiquent quasi quotidiennement.

En 2003

• 96 % des foyers français possèdent au moins un téléviseur,

• 38 % en possèdent deux,

• 30 % sont équipés de micro-ordinateur.

Les facteurs de cette croissance sont connus. On peut citer :

> le multi-équipement des ménages

> l’explosion de l’offre des programmes et des canaux

> la généralisation du magnétoscope et maintenant du lecteur DVD

> l’explosion du marché des consoles de jeux vidéo

> l’arrivée de la micro-informatique dans les foyers

> le développement d’Internet

> l’explosion de la téléphonie mobile

> le succès des objets nomades grâce à la miniaturisation

> l’apparition de nouveaux supports, DVD, MP3, liée à la convergence des technologies

MULTIVISUEL

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B. TÉLÉVISION ET/OU ORDINATEUR

Les évolutions technologiques en matière de télécommunications, câble, satellite, nous annoncent l’arrivée (demain)de plusieurs centaines de chaînes de télévision dans chaque foyer, la plupart interactives. Les réseaux en ligne vontse multiplier permettant à chacun de communiquer avec le monde entier.

Téléviseurs et micro-ordinateurs vont se fondre sans que l’on sache précisément aujourd’huilequel va rejoindre l’autre.

Aujourd’hui, les Français passent, en moyenne, trois heures et demie par jour devant leur téléviseur (quatre heureset demie pour les plus de 60 ans), alors que la majorité des adultes ne sont pas nés avec la télévision (lescentenaires de 1996 ont commencé à regarder la télévision à 65 ans).Et toutes les générations sont touchés par le développement de ces nouvelles technologies.

La pénétration d’Internet dans la population française est ainsi dix fois plus rapide auprès des 61-75 ans que dansles autres tranches d’âge.

Demain, les nouvelles générations qui ont été éduquées avec la télévision et le micro-ordinateur utiliserontnaturellement ces outils de communication.

C. QUELLE ASSISE ?

Les modes d’accès à l’informatique et à Internet vont évoluer. On pourra surfer sur le web, allongé sur son canapé avec une télécommande à la main, et on passera d’un site àl’autre à partir d’un menu affiché sur l’écran.

Très rapidement, l’image de l’individu assis à sa table devant son ordinateur, en train de pianoter sur son clavier neconcernera plus que les gens qui travaillent réellement et qui ont besoin de traiter des textes. Face à son petit écran,on est en général passif et étendu sur son canapé.

Demain, les nouvelles générations qui ont été éduquées avec la télévision et le micro-ordinateur utiliseront de plusen plus ce moyen de communication. Les individus vont devenir actifs, ce qui aura une influence sur leur posture devant les instruments.

ÉCRANS

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ASSISE

IL VA DONC FALLOIR INVENTER DU MOBILIER PERMETTANT D’ÊTRE PASSIF ET ACTIF À LA FOIS, ET CEQUE CE SOIT DEVANT LA TÉLÉVISON OU L’ORDINATEUR DONT LES FONCTIONS DEVIENNENT TOUJOURSPLUS LARGE.

À CETTE ATTENTE DE CONFORT S’AJOUTE CELLE DE POUVOIR FAIRE UN CERTAIN NOMBRE D’ACTIVITÉÀ PLUSIEURS, ET NOTAMMENT EN FAMILLE DEVANT LES ÉCRANS.

« LE MULTIMÉDIA OUVRE AUX PARENTS ET À LEURS ENFANTS UN NOUVEL ESPACE DE COMPLICITÉ, UNEPARENTHÈSE JUGÉE À LA FOIS TENDRE ET UTILE POUR L’AVENIR » ESTIME AINSI PASCALINE PETIT,DIRECTRICE D’ÉTUDES CHEZ ABC+.

Aujourd’hui, 31 % des parents d’enfants de la tranche des 8-11 ans plébiscitent les jeuxd’éveil et ludo-éducatifs sur ordinateur.

Sondage Sofres pour Toys’R’Us, 2002

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« L’utilisateur d’un ordinateur traditionnel, qu’il soit au bureau ou à la maison, doit êtreassis face à l’écran, clavier et souris à portée de main. Or, bon nombre d’applicationsrécentes de ces machines se rapprochent plus du multimédia que de la bureautique.L’écoute de musique MP3, le visionnage de DVD ou de films amateurs, l’enre-gistrement numérique d’émissions de télévision ou les jeux vidéo se pratiquent plusagréablement depuis un canapé confortable que sur un fauteuil spartiate. »

Michel Alberganti

Un canapé pour ordinateur ?

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D. LA RÉVOLUTION DES JEUX VIDÉO

Plus de 30 % des foyers européens sont équipés de consoles de jeux ou de micro-ordinateurs. La croissance dece secteur est de 30 % par an en moyenne. On prévoit qu’à l’horizon 2006-2007, à l’échelle mondiale, près de300 millions d’individus auront des consoles de salon : ce n’est pas rien, sans compter les gens qui jouent en lignevia un ordinateur personnel. Et ce, quelles que soient les générations…

OÙ JOUENT-ILS ?

sur une console de jeux branchée sur une télé > 64 % des parents et des enfants

sur un ordinateur > 49 % des parents / 41 % des enfants

sur une console de jeux de poche > 26 % des parents / 40 % des enfants

sur Internet > 4 % des parents / 3 % des enfants

TEMPS MOYEN À JOUER

1 à 2 heures par semaine > 30 % des parents / 20 % des enfants

2 à 4 heures par semaine > 21 % des parents et des enfants

plus de 4 heures par semaine > 20 % des parents / 26 % des enfants

Source : Toys’R’Us

UN MOYEN DE RESSOUDER LA FAMILLE

Mais outre l’importance du marché, le jeu vidéo devient aussi un moyen de réunir parfois de façon ludique l’ensemblede la famille : 30 % des enfants jouent régulièrement avec leurs parents, soit plus qu’avec les copains (25 %).

« La génération des trentenaires a été élevée avec la télé et les jeux vidéo. C’est donc naturellement qu’ils encou-ragent leurs enfants. »

Robert Ebguy, sociologue

JOUER

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« Il est temps que le multimédia sorte du ghetto dans lequel il a été injustement et troplongtemps enfermé et que les nouveaux loisirs des jeunes tendent à devenir unepratique familiale. Cette évolution va participer au rapprochement des générations. Etcontrairement aux idées reçues, grâce à ces jeux qu’ils connaîtront mieux, les parentsne vont pas perdre de vue leurs enfants mais au contraire accroître leur autorité endevenant de véritables interlocuteurs. »

Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste

Jouer pour rapprocher les générations

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LES ECRANSDANS L A MAISON

TOUJOURS PLUSET TOUJOURS PLUS COMPACT« La révolution du petit électroménager consiste à être toujours plus compact et il fautbien réaliser qu’en 1975, il n’y avait pas :

- de micro-ordinateurs- de CD- de magnétoscopes- d’objets nomades (walkman) notamment pour les enfants- de combis (TV + magnétoscope)

Il n’existait pas non plus de produits compacts : les chaînes hi-fi étaient volumineuseset constituées d’éléments épars avec beaucoup de fils et de connexions. Depuis unepetite dizaine d’années, de gros efforts sont réalisés de la part des fabricants etaujourd’hui, les chaînes hi-fi sont peu encombrantes, compactes et sans branchementscompliqués. »

G. Lavaud, Darty

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L A TELEVISION TOUT LE TEMPS« Manger en regardant la télévision est souvent considéré par les « élites » comme uneaberration. Beaucoup d’observateurs oublient qu’elle est au contraire un instrumentde socialisation qui aide au déclenchement des discussions entre les membres d’unemême famille. En effet, les gens ne sont pas passifs devant leur écran, ils discutent,réagissent. La télévision est considérée comme un membre à part entière de la famille. »

J.-C. Kaufmann, sociologue

POUR TOUT…« Les gens vont être de plus en plus exigeants vis-à-vis de la télévision car ils vont fairebeaucoup plus de choses avec elle ; se distraire en regardant des films, mais aussi seformer avec des programmes éducatifs, jouer avec leur console de jeux, consulterInternet… »

Gérard Vergneau, Elsa Francese, designers Thomson Multimédia

PARTOUT…DANS L A CHAMBRE« Le point fort de la chambre va être la télé, qui est déjà énormément regardéeaujourd?hui et dont la consommation va encore se développer avec la multiplicationdes chaînes. Espace privatif par excellence elle va, également, devenir la pièce idéalepour surfer sur Internet. On constate, en effet, que les parents investissent de plus enplus dans cette pièce qui tend à devenir un lieu culturel, où l’on regarde la télé, écoutede la musique et où l’on accroche ses tableaux. »

Robert Rochefort, Crédoc

DANS L A CUISINE« Aujourd’hui, la télévision se regarde dans pratiquement toutes les pièces de lamaison. Pour suivre cette diversification des modes de consommation, nousréfléchissons sur des postes qui auraient vocation à être installés dans une pièce bienprécise. C’est ainsi que nous avons lancé la kitchen TV (écran de 14 pouces ) dont lavocation est – comme son nom l’indique –, de s’insérer dans la cuisine. Elle a le mérite,notamment, de pouvoir être fixée au plafond grâce à un kit spécial, et d’avoir unetélécommande lavable d’un coup d’éponge. »


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« Aujourd’hui, tous les constructeurs proposent les mêmes téléviseurs. Cette périodeva prendre fin. Les formes et les usages de la télé vont nous obliger à nous mettre unpeu plus à l’écoute des consommateurs.Le développement de la télévision de demain suppose une réflexion sur l’évolution dela consommation télé. La télé dans la cuisine va-t-elle, par exemple, seulement servir àregarder les informations et les dessins animés du matin, ou va-t-elle aussi permettrede se connecter sur des chaînes spécialisées en cuisine et permettre de commanderdes pizzas ? Si oui, cette confusion télévision et informatique doit-elle nous inciter àproposer des télé à écran tactile ?Et nous menons ce même type de réflexion pour d’autres pièces et d’autre typesd’utilisation, notamment vers les jeunes enfants. Créer une télévision pour eux ne peutpas, en effet, se résumer à la peindre en jaune ou bleu, mais demande que l’onréfléchisse aussi à l’ergonomie de la télécommande. »


Vers des téléviseurs différents selon les pièces ?

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DES ECRANSDE TOUTES LES TAILLES

ET DE TOUTES LES FORMES

L A FIN DE L’ECRAN MOYEN« L’écran de télévision moyen que nous connaissons aujourd’hui est condamné àdisparaître. Demain, on recevra la télévision soit sur un tout petit écran que l’on pourraporter sur soi comme des lunettes, soit sur un très grand écran. Le totem familialmulticommunicant s’imposera dans les salons. »

Philippe Starck, designer

QUAND LES ECRANSGRANDISSENT A CAUSE DU DVDLe DVD est une bénédiction pour l’industrie électronique, notamment pour lesfabricants de télévisions et d’écrans plats. « Le DVD entraîne à lui tout seul le marché. Le processus est simple. D’abord, leconsommateur achète un lecteur et des disques, et puis il veut ensuite une plus grandeet meilleure télévision ; enfin, il passe un jour au Home Cinéma avec ses multiplescanaux sonores et son écran géant.»

Tom Edwards, analyste de NPD Techworld

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VERS UNE MULTIPLICATIONDES TERMINAUX« Demain, il n’y aura pas de terminal unique. On va plutôt assister à une coexistence dela télévision, du téléphone, et du PC. C’est comme pour l’électroménager : avant, il yavait un robot qui faisait tout, mais qui était tellement gros qu’on ne l’utilisait jamais,et maintenant les gens possèdent cinq ou six petits appareils différents. C’est la logiquedes usages et des services fréquentés qui va déterminer les terminaux. Tout le mondeveut profiter de l’explosion d’Internet, et on voit apparaître le Web phone, le Web TV oule Web micro mais d’après moi personne ne va dominer. On va donc vers unemultiplication des terminaux selon les lieux et les temps de fréquentation. »

Pascal Perin, France Telecom

TERMINAUX

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L A REVOLUTIONDES ECRANS PL ASMA« L’une des grandes révolutions à venir sera la commercialisation des écrans plasma,qui sont de vastes écrans plats que l’on peut soit accrocher au mur, soit poser par terre.La qualité d’image n’a plus rien à voir avec celle DE la télévision, mais s’apparentequasiment à celle du cinéma. Reste maintenant à savoir comment les gens vont lesintégrer chez eux, et quelles en seront les conséquences sur l’aménagement del’habitat, et plus particulièrement du salon. »


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L A REVOLUTIONDES ECRANS PORTABLES POURLE MULTIMEDIA DOMESTIQUE

« Alors qu’il sert de plus en plus à communiquer et à échanger des fichiers numériques(musique, photo, vidéo), l’ordinateur domestique reste encore bien souvent confinédans une pièce à part, loin de l’activité quotidienne du foyer. C’est pour pallier cemanque traditionnel du PC que Microsoft propose un nouveau système d’exploitationqui va faire communiquer l’ordinateur avec un écran portable sans fil. Les utilisateurspourront ainsi profiter des ressources multimédias de leur machine dans n’importequelle pièce de la maison. »

Guillaume Fraissard, journaliste

PORTABLE

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AINSI, IL DEVIENDRA POSSIBLE DE SURFER SUR INTERNET OU DE REGARDER SES ALBUMS NUMÉRIQUESDE PHOTOS, AFFALÉ AU FOND DE SON CANAPÉ.

IL FAUT DÈS LORS ET DE FAÇON URGENTE RÉFLÉCHIR À LA CONCEPTION DE NOUVEAUX MEUBLESCORRESPONDANT À CE NOUVEL ENVIRONNEMENT AUTOUR DES ÉCRANS DE LA TÉLÉ ET DE L’ORDI-NATEUR.

À CEUX QUI S’INQUIÉTERAIENT DE CETTE INVASION DES ÉCRANS ET DU FAIT QUE LES MEUBLESPOURRAIENT N’ÊTRE AXÉS QUE VERS LES SEULES ACTIONS DE VISIONNAGE (CRAINTE LÉGITIME S’IL ENEST), ON SERAIT TENTÉ DE RAPPELER QUE PARFOIS LES ÉCRANS ONT DÉJÀ RENDU UN MEUBLE PLUSCONFORTABLE – LE CANAPÉ – ET QUE CE NOUVEAU CONFORT PERMETTRA D’Y FAIRE DE PLUS EN PLUSDE CHOSES.

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« La télévision a déjà eu une influence sur l’organisation du salon et sur celle desmeubles, dont le canapé. En effet celui-ci est devenu confortable le jour où les gens ontcommencé à passer deux, trois voire quatre heures assis devant la télé. Avant, lecanapé n’avait pas vocation à être confortable, il ne servait qu’à recevoir. Aujourd’hui,il est devenu le premier meuble du salon. On y passe toujours plus de temps à regarderla télé, à picorer, à bouquiner. Aujourd’hui, on fait tout sur un canapé. »

Jean-Bernard Magescas, consultant

La télévision a rendu le canapé confortable

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« Dans l’enquête, sur l’ensemble des couples, un seul utilise peu son canapé. L’hommeen donne la raison : “De toute façon, on n’a rien à regarder. À la différence de beaucoupde foyers, on n’a pas de télévision sur laquelle fixer notre regard. Et je n’aime pas liresur le canapé.” Leur souci de se distinguer en évitant la télévision a pour effet de rendrele canapé moins utile, comme si ces deux objets formaient un ensemble indissociableautour duquel le couple se reforme (non sans conflit quelquefois). Le canapé et latélévision, forme minimale du couple dans l’espace, traduisent, en le détournant, leprécepte d’Antoine de Saint-Exupéry : “Aimer c’est regarder dans la même direction.”»

François de Singly « Libres ensemble », Nathan 2000

Le canapé indissociablement lié à la télé ?

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1.2 La maison : un nouveau lieu de travail

A. UNE RÉVOLUTION SILENCIEUSE

Les chiffres sont là : aujourd’hui le travail est arrivé dans la maison. Ce qui n’a été longtemps réservé qu’aux élèves et aux étudiants touche maintenant des couches de plus en pluslarges de la population : travailler chez soi (pour soi, pour une association, pour son employeur, qu’importe…) tendà se généraliser et à se banaliser.

Un Français sur sept travaillerait à domicile pour raison professionnelle.

Cette omniprésence du travail va encore être accentuée par le développement concomitant des activités tertiaireset des nouvelles technologies de communication nomades (téléphone, PDA, ordinateur) qui font de tout lieu, un lieupotentiel de travail.

Le lieu de travail circonscrit de moins en moins le moment de l’activité professionnelle.

On a moins besoin aujourd’hui de lieux fixes pour le travail. On en aura encore moins besoin demain.

B. LE TRAVAIL ARRIVE DANS LA MAISON

Si le télétravail ne concerne que 15 % des salariés environ, les cadres et les professions libérales sont équipées à50 % de micro-ordinateurs qu’ils ont pris l’habitude d’utiliser chez eux.

CE QUI POSE LA QUESTION DE SAVOIR OÙ TRAVAILLER

Car, en dehors des enfants (66 % des bureaux achetés par les particuliers), il n’existe pas une véritableproblématique « plan de travail » chez les adultes qui travaillent à la maison. Ceux-ci pratiquent une sorte de nomadisme de « table en table » et de pièce en pièce (cuisine, chambre…) suivantl’instant ou le type de travail effectué. (À ce sujet, il est intéressant de noter qu’aujourd’hui on ne trouve pas demeuble pour travailler dans son lit comme les tables de paresse qui existaient au XVIIe siècle).

CHOISIR

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« Pour la très grande majorité des gens, la maison restait un lieu préservé du monde dutravail. Ce n’est malheureusement, plus vrai. La technologie, véritable cheval de Troiede la civilisation des loisirs est en train de casser ce mur que nous avions établi entrele “bureau” et le “chez soi”. La technologie nous la voulons tous, il suffit de constaterla croissance des ventes de téléphones portables, de pagers ou de micro-ordinateursfamiliaux.Mais avec ces équipements, des tâches qui n’étaient jusque-là réalisables qu’au bureau,le deviennent à la maison. Taper un rapport, contacter un prospect, réaliser un dossier,tout cela est faisable tard le soir comme le week-end sur son ordinateur familial. »

F. Jaquenoud, in « Bureau virtuel »

Le travail arrive dans la maison

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« L’habitat actuel n’a pas été prévu et n’est pas prêt à accueillir les nombreuses activitésqu’on y mène. Et dans ce sens, l’arrivée du travail dans l’univers domestique vaentraîner une vraie révolution. En effet, tant que l’ordinateur était essentiellementutilisé comme outil de loisir, sa place dans la maison ne posait pas de problème. Maisquand il va devenir également un outil de travail, son positionnement dans la maisonet dans la pièce qui l’abrite ne se fera pas sans mal. En effet, si travailler dans la salleà manger est une solution de dépannage, le soir ou le week-end, ce n’est pas unesolution viable, car pour travailler efficacement, il faut pouvoir s’isoler, pouvoir classerses papiers, ses archives, sa documentation… bref, gérer tout ce qui fait un bureau. »

Jean-Charles Bishoff, Ikéa

…mais où travailler ?

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C. COMMENT SE METTRE EN SITUATION DE TRAVAILLER CHEZ SOI ?

Quand les gens n’ont pas une pièce de leur habitat dédiée à l’exercice de leur activité professionnelle, leur mobilierdoit les aider à se mettre en condition de travail. Car se mettre au travail dans un contexte naturel de détente n’estpas chose aisée.

C’est ce qui explique que l’homme a toujours ressenti la nécessité consciente ou inconscientede créer un sas entre sa vie domestique et sa vie professionnelle :

> le trajet en voiture ou en transport en commun,

> les quelques pas pour parcourir la distance entre la maison et le bureau,

> la double porte qui isole le bureau d’une profession libérale de son espace personnel.

Lorsque l’activité professionnelle s’exerce à la maison sans qu’une pièce lui soit destinée, le mobilier qui la supportedoit remplir cette fonction qui concourt à mettre l’acteur en condition favorable de travail.

La bonne formule sera celle qui prendra en charge la notion de « rituel » qui est lié de manièreindispensable à toute activité chez soi, comme une mise en condition.

D. COMMENT OPTIMISER LE STOCKAGE ?

La civilisation du zéro papier n’est pas pour demain.

> On a chez soi de plus en plus de livres, de disquettes ou de cassettes vidéo. Stocker toute cette mémoire(documentation papier, disquettes, vidéo et matériel informatique, son ou vidéo) devient une véritable préoccupation.

NOMADE

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Cela pose des problèmes de discrétion, voire de confidentialité, mais aussi d’optimisation del’espace (organisation verticale).

> En règle générale, les meubles ne dépassent pas 2,10 m de haut. Si un fabricant proposait des rangementsplus hauts, il aurait sans doute du succès.

> Quant au problème lié à la confidentialité, il devrait être l’occasion de réfléchir à la mise au point de petitsmeubles de rangement mobiles.

Là encore, comme pour les sièges, tout reste à imaginer et à réaliser.

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« On ne réalise pas à quel point le rangement est un véritable problème dans l’habitatcontemporain, notamment pour les gens qui habitent en appartement. Chez Darty,nous le constatons chaque jour au travers des réflexions de nos clients quand ilsachètent leur équipement télé-vidéo ou leur ordinateur, mais aussi leurs cassettes ouleurs CD. Ils veulent de plus en plus que ces équipements soient déplaçables, d’oùl’engouement pour tout ce qui est monté sur roulettes. »

Guy Lavaud, Darty

L’obsession du rangement

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L A MAISON :TOUJOURS PLUS DE CHOSESL A MAISON : TOUJOURS PLUSIMPORTANTE« Dotée de nouvelles vocations, la maison est le lieu de toutes nouvelles activitésauparavant effectuées à l’extérieur. Parce que le travail à la maison se développe, quele temps libre augmente, et que les nouvelles technologies ont investi nos murs, on faitet on va faire de plus en plus de choses dans la maison, et les gens vont s’y investir deplus en plus. »

Jean Charles Bishoff, Ikea

93 % DES FRANÇAIS ACCORDENT DE L’IMPORTANCE À LEUR MAISON.

91 % PENSENT QUE C’EST LE LIEU PRIVILÈGIÉ DU TEMPS CONSACRÉ À LA FAMILLE.

55 % PENSENT QU’AMÈNAGER ET DÉCORER LEUR MAISON EST LA MEILLEURE FAÇON DE DÉPENSER SON ARGENT.

Étude « L’Observateur du Cetelem », 2003

RANGER

2DE NOUVEAUX

COMPORTEMENTS

7776

79

D E N O U V E A U X C O M P O R T E M E N T S


2.1 Des individus plus grandsLes chiffres sont là :

En vingt ans, les Français ont gagné plus de deux centimètres en taille.

> Un jeune homme en fin de croissance dépasse son père de 4,5 cm et son grand-père de 7,5 cm (taille moyenneen 1950 : 1 m 70, en 1991 : 1 m 76).

> Un homme sur dix mesurait 1 m 80 en 1970 ; ils sont plus d’un sur cinq en 1991, et plus d’un sur trois parmiles jeunes adultes.

> Les jeunes femmes dépassent leur mère de 3 cm et leur grand-mère de 5 cm.

À la question toute simple de savoir si ce phénomène de croissance va se poursuivre, tous les chercheurs s’accordentà estimer qu’aujourd’hui la taille moyenne de l’être humain plafonnerait autour de 1 m 80.Les Hollandais qui sont le peuple le plus grand d’Europe (1 m 82 en moyenne pour les hommes, 1 m 70 pour les femmes)ne grandiraient plus, tout comme les Suédois et les Anglo-Saxons de façon générale, populations les plus grandes au monde.

+ GRAND

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A. PLUS DE SOLEIL ET PLUS DE CALCIUM...

À la question de savoir pourquoi les hommes ont grandi, les réponses sont multiples et les scientifiques avancentde nombreux facteurs.

Interviendraient ainsi :

> une exposition toujours plus importante à la lumière (naturelle et artificielle) qui activerait l’hypophyse et leshormones de croissance.

> les vacances au soleil dont les rayons facilitent la fixation de la vitamine D, indispensable à toute calcification.

> une alimentation plus riche en viande et en fromage apportant à l’organisme plus de calcium et de protéines.

Sur ce plan, l’influence de l’occidentalisation de la nourriture au Japon (notamment, l’arrivée du fameux hamburger)a ainsi agi considérablement sur la croissance du peuple japonais. À tel point que les fabricants de prêt-à-porter ontdû modifier plusieurs fois depuis les années 50 les dimensions des vêtements destinés à ce pays. Ces réalités n’empêchent pas qu’il continue à exister de fortes disparités entre les peuples du monde en terme detaille et de poids.

B. DES HAUTEURS DIFFÉRENTES SELON LES PEUPLES

> Un Américain de 1 m 60 pèse en moyenne 64,8 kg> Un Européen de 1 m 60 pèse en moyenne 58,8 kg> Un Africain de 1 m 60 pèse en moyenne 54,8 kg> Un Asiatique de 1 m 60 pèse en moyenne 51,2 kg

En fonction de la civilisation, la hauteur des sièges varie : entre 8 et 30 cm pour un siègeafricain, 50 cm pour un siège européen.

La faible hauteur des sièges africains s’explique par le mode de vie : repos ou travail, on reste près du sol, là oùl’air est frais.

+ DE SOLEIL

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« Longtemps, l’ergonomie s’est manifestée vis-à-vis du produit principalement à partirde données anthropométriques, de biomécanique et de normes de confort des facteursd’ambiance physique. Elle mettait en évidence la grande variabilité des facteurssuivant les individus et la nécessité de la prise en compte des populations extrêmescomme les enfants, les personnes à mobilité réduite, les personnes vieillissantes. Ceci a bousculé les théories sur l’universalité des objets, qui s’appuyait trop souventsur un homme moyen dont la réalité des mesures montre qu’il ne s’agit là que d’unevue d’esprit. Cette démarche s’est montrée payante, elle a donné au design scandinaveune de ses spécificités que l’on retrouve dans quelques produits phares (sièges,accessoires de cuisine...). »


La fin de l’homme moyen

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« Personne ne peut prétendre pouvoir asseoir confortablement l’ensemble d’unepopulation. À chaque extrémité du spectre, il reste une frange d’individus hors norme– très grands ou très petits. On espère néanmoins satisfaire la majorité, soit 90 % de lapopulation. Pourtant, ce qui devrait compter davantage, ce n’est pas tant le confortimmédiat procuré par le siège, que sa capacité à accompagner un travail sans fatigueet dans la durée. »

Maryse et Daniel Linguanotto

« Aujourd’hui les sièges des pilotes de Formule-1 sont moulés comme des chaussuresde ski autour de leurs corps. Ce type de confort, encore réservé à une élite, sera-t-il unjour accessible à tous ? »

Henri Griffon, président de l’Union des industries françaises de l’Ameublement

Asseoir tout le monde ?

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ALORS QUE LA MORPHOLOGIE DE L’HOMME ÉVOLUE SANS CESSE, LES NORMES DIMENSIONNELLESDES SIÈGES SONT-ELLES TOUJOURS ADAPTÉES ?

TOUT UN CHANTIER S’OUVRE POUR LES FABRICANTS DE MEUBLES, COMME LE MONTRENT LESINTERROGATIONS DU CUISINISTE VOGICA SUR LA HAUTEUR DU PLAN DE TRAVAIL DANS LA CUISINE.

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« L’être humain grandit et nous devons nous adapter. Aujourd’hui, nous proposons déjàdeux tailles de plans de travail : 87 ou 91 cm. Mais, avec l’augmentation de la taille desnouvelles générations, nous réfléchissons à la possibilité de proposer des plans detravail à 95 cm, comme le font déjà les Hollandais depuis plusieurs années. Certainscuisinistes vont même jusqu’à demander la taille moyenne des gens présents dans unfoyer, afin de leur proposer des plans de travail à une hauteur adaptée. »

Bernard Fournier, président directeur-général de Mobalpa

87, 91 ou 95 ?

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2.2 Des individus plus grosSous l’influence des nouveaux modes de vie (sédentarité, alimentation trop riche...), le taux d’obésité dans les pays occi-dentaux ne cesse d’augmenter.

En 1980, 47 % des Américains souffraient de surcharge pondérale. Ils étaient plus de 55 % en 2004.

Dans ce pays, les gros constituent un véritable marché.

> On estime à 17 milliards d’euros le seul marché des grandes tailles et, depuis quelques années, la presse necesse de se faire l’écho des incidents rencontrés dans les transports (et notamment dans les avions) avec lesobèses qui refusent de payer une double place alors qu’ils occupent deux sièges.

> Mais ce phénomène d’obésité à grande échelle a aujourd’hui traversé l’Atlantique et le taux d’obésité est lui aussien forte augmentation en France. Certains chiffres laissent entendre que 15 % des adolescents français seraientainsi en surcharge pondérale en 2004 (contre 11 % en 1994).

Grand ou petit, mince ou enveloppé, pour le confort de chacun, peut-on imaginer un siège auxdimensions variables ?

Et si oui, sous quelles formes ? Là encore les réponses se font attendre.

SÉDENTARITÉ

93



2.3 Des individus qui vivent plus vieux

Aujourd’hui, il y a 6 milliards d’individus sur la terre dont 400 millions ont plus de 65 ans (dont35 millions aux USA). Aujourd’hui, en France, on compte 6 000 centenaires.

Sachant que l’on gagne un trimestre de vie tous les ans :

> La France devrait compter 250 000 centenaires en 2050.

> En 2015, il y aura 11 milliards d’habitants sur notre planète dont 3 milliards de plus de 65 ans.

> En 2030, en France, 32 % des ménages auront plus de 60 ans.

> En 2040, Il y aura sept retraités pour dix actifs.

> En 2050, les plus de 60 ans représenteront 20 % de la population (contre 10 % aujourd’hui).80 % de ces plus de 60 ans vivront dans les pays en voie de développement.

Les conséquences économiques de ces mutations vont être énormes et vont obliger un certain nombre de secteurséconomiques à faire un peu moins de jeunisme dans leur communication pour avoir de véritables stratégies marketing versces nouveaux poids lourds de la consommation. Et ce surtout que leur poids ne cessera d’augmenter dans les années quiviennent.

> En 2020, les Français de plus de 50 ans détiendront 55 % des revenus.

SENIORS

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A. QUEL MOBILIER POUR LES «SENIORS» ?

D’ores et déjà les seniors réalisent 35 % des achats de fauteuils et 50 % des achats de relax.Un tiers du budget meuble des retraités concerne les sièges rembourrés. Et 40 % des sommiers relevables leur ont été vendus.

Au-delà de la question du confort qui ne concerne plus seulement le troisième âge, l’allongement de la durée devie de l’homme d’une part et l’évolution de la gestion des soins gériatriques qui favorise les soins à domicile sousla double influence de la préconisation du corps médical et du déficit chronique du budget de la Sécurité Socialed’autre part, incite à réfléchir à l’environnement mobilier spécifique que nécessite «l’hospitalisation» à domicile.

Ce qui implique de prendre en considération des facteurs fonctionnels de type hospitalier maisavec des codes esthétiques domestiques compatibles avec les mobiliers déjà acquis, ceciquels que soient les registres stylistiques exploités.

> Les lits individuels qui permettent les soins autour du patient avec un couchage surélevé pour faciliter lesmanipulations du patient.

> Les chaises avec accotoirs dont le dossier permet un accrochage de canne.

> Les fauteuils relax avec système de levage.

> Les formes et angles arrondis pour éviter les hématomes.

SENIORS

97



« Lama Confort a conçu le premier fauteuil de relaxation motorisé mais aussi lefauteuil massant ou chauffant, issu des technologies de l’automobile haut-de-gamme.Nous avons aussi inventé le double repose-pied. (...) Il nous a paru évident de chercherà répondre à l’évolution des besoins et à l’exigence grandissante de notre clientèle. (...)Notre fauteuil massant stimule les zones réflexes situées le long de la colonnevertébrale, autrement dit, les points d’acupression pratiqués par l’acupuncture sansaiguille. »

Thierry Torres, Lama Confort

Vers des fauteuils qui soignent ?

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2.4 Et qui ont de nouvelles façons de s’asseoirDans l’analyse des façons de s'asseoir, on ne peut bien évidemment pas négliger l’influence des principes d’éducation quin’ont cessé d’évoluer en matière de « bienséance ».

Ainsi, au XIXe siècle, « on n’offensait pas un dossier de chaise ».Aujourd’hui, nous admettons que les adolescents se vautrent.

Et cette posture qui est admise pour les jeunes, l’est aujourd’hui de plus en plus dans certains milieux professionnels utilisantles outils multimédias. Aux Etats-Unis cela fait dejà plusieurs dizaines d’années que le « vautré » est même reconnu commeune position vraiment confortable.

Ainsi disparait – enfin et peu à peu – l’idée qu’il n’existerait qu’une façon de s’asseoir sur unechaise pour les différentes activités de la journée.

VAUTRE

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« Toute position assise prolongée est néfaste et médicalement déconseillée. Le droit debouger devrait être inscrit dans les droits de l’homme ! Plus il bouge, mieux il seportera à la fin de la journée. Il ne faut jamais supporter le poids du torse : dans laposition penchée en avant, c’est la table qui le porte, penché en arrière, c’est le dossier.Le « tiens-toi droit » de nos mamans est inutilement fatigant. Tout mouvement estsalutaire. »

Fred Muller, directeur général de Wilkmann France

Le « tiens-toi droit » de nos mamansest inutilement fatigant

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« Les Européens se sentent inconfortables dans un siège qui bouge facilement. Laculture européenne favorise une assise très classique, droite, bien en avant à sonbureau. Il faut montrer qu’on est sérieux au travail, que l’on se tient bien, alors que lesAméricains travaillent presque couchés en arrière, le clavier sur les genoux. Ils sontbeaucoup plus décontractés que nous. Et c’est aussi bien plus confortable : en inclinantle siège, le poids de l’utilisateur est transféré sur le dossier, ce qui a l’avantage desoulager la colonne vertébrale. »

Alain Froger, directeur du marketing et du développement de Herman Miller

Les Américains travaillent presque couchés en arrière

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« Il existe différentes postures assises (le repas, le repos, le travail ) qui, chacune, exigeun comportement différent. S’asseoir à une table de salle à manger suppose lemaintien du dos bien droit afin de ne pas gêner le transit intestinal. Pour se reposer, ilfaut détendre son corps. Quant au travail, il exige une attention visuelle qui setransforme, à la longue, par une fatigue des muscles de la nuque et du haut du dos. Ona cherché à éliminer ces tensions en mettant tous les composants du travail à la portéede la main (le téléphone, le clavier) mais surtout en étudiant la position assise et encherchant à réunir deux conditions : le bon soutien de la colonne vertébrale grâce audossier et une portance adéquate grâce à l’assise. »

Maryse et Daniel Linguanotto

Quelles postures pour manger, travailler, se reposer ?

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C’EST QUOI LE CONFORT ? …C’EST UN ORDRELA NOTION DE CONFORT EST FONDAMENTALEMENT RELIÉE À LA NOTION D’ORDRE, DE RASSURANT, DECONFIANCE.

« Le rangement m’apporte un peu de confort, le désordre me donne un sentimentd’inconfort.»


MAIS CET ORDRE EST AUSSI LE FRUIT D’UNE ADAPTATION CONSTANTE AUX CONTRAINTES ET AUXPETITS SOUCIS DU QUOTIDIEN.

« L’homme ordinaire qui recommence chaque matin sa danse avec les milliers d’objetscirculants qui constituent son univers familier n’a pas conscience de reconstruire lesbases d’un système d’ordre sans lequel son existence serait impossible. »

Jean-Claude Kaufmann, sociologue

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…C’EST L A CONSTRUCTIOND’UN EQUILIBRE

AUJOURD’HUI, LA RECHERCHE D’ÉQUILIBRE DEVIENT PLUS INDIVIDUELLE ET BEAUCOUP MOINSSOUMISE À UN CADRE « BOURGEOIS » TRADITIONNEL. CHACUN CHERCHE À HARMONISER SON CADREEN COMBINANT LES DIVERS ÉLÉMENTS, MEUBLES ET AMBIANCES, À SON GOÛT ET À SA FAÇON.

« C’est aussi ça la vie : se faire plaisir, changer, interchanger, transformer, mélanger,dire non à la routine pour laisser votre imagination s’exprimer. »

Catalogue Cinna

« Aujourd’hui, on aime mélanger les formes angulaires et les formes douces, lemélange de textures contrastées – tissus moelleux et rotin tressé... Associez canapé etfauteuils dans des textures différentes... »

Catalogue Habitat

…C’EST MAITRISERSON ENVIRONNEMENTLA GESTION DES ÉQUILIBRES (SUR TOUS LES PLANS, QU’IL S’AGISSE DES MODES DE VALORISATION OUDES PARADOXES À SURMONTER) EST INDIVIDUELLE, PERSONNELLE. EN FONCTION DE LAMORPHOLOGIE, DE L’ACTIVITÉ, DU MODE DE VIE, DU TEMPS, ETC.

« Différent pour chacun, ce sentiment vient de l’univers que l’on a su créer enchoisissant et en mélangeant les objets et les émotions. »

Manuela Simonelli et Andrea Quaglio, designers

« Le confort se fonde sur le respect des rythmes biologiques particuliers à chacun. Leconfort se trouve à la fois dans le silence et dans le bruit, dans l’ombre et dans lalumière, dans l’activité et dans l’inertie... Les objets confortables sont ceux qui opèrentdes passages sans ruptures et offrent de multiples espaces de vie. »

Elsa Frances et Jean-Michel Policar, designers

« Le confort, c’est la liberté de choisir... »

Radi designers

3CINQ OBJECTIFS

COMPLEMENTAIRES

111110

LIBÉRER LE POIDS DU CORPS.FACILITER LE MOUVEMENT DU CORPS.ADAPTER LES SOLUTIONS À CHACUN.

ACTIVER TOUS LES SENS.CRÉER UNE AMBIANCE HARMONIEUSE.

113

C I N Q O B J E C T I F S C O M P L É M E N T A I R E S


3.1 Libérer le poids du corps

A. « MOINS LE CORPS PÈSE, PLUS L’ESPRIT SE LIBÈRE. »

Participer à la civilisation de l’intelligence suppose que l’on s’intéresse à la manière « d’alléger » ce corps. L’affairen’est pas facile : sous l’effet de la pression atmosphérique et de la gravitation, nous devons supporter quotidien-nement le poids de notre corps.

Dans quels contextes en sommes-nous plus ou moins libérés ?

Lorsque nous sommes au stade fœtal immergédans le liquide amniotique de notre mère.

Un plaisir que l’on retrouve en s’immergeant dans l’eau.

Le corps en apesanteur, ce qui n’est pas encore permis à tout le monde.

Pendant notre sommeil paradoxal, lorsqu’on rêve.

Pour ceux qui pratiquent la méditation transcendantale, la lévitation.

Et bien sûr, la mort.

Sans envisager ces solutions, pour la plupart extrêmes, l’enjeu de notre démarche est d’offrir à l’homme les supports qui allé-geront sa charge pondérale dans le cadre de ses activités.

Ce qui invite à étudier très précisément, d’une part, la répartition du poids du corps dans les différentes posturesqu’il prend, d’autre part, de rechercher les points de soutien que l’on peut lui apporter en fonction des logiquesfonctionnelles liées aux activités auxquelles il est soumis.

LIBERER

115



B. RÉPARTIR LE POIDS DU CORPS

Ainsi apprend-on qu’une assise de siège supporte 75 % du poids du corps.

Pendant des siècles, on s’est contenté, de manière empirique, de mettre à disposition des humains des « pose-cul »sur lesquels il convenait de se placer bien droit si on ne voulait pas déclencher un mal de dos. Ce principe a d’ailleurstrès vite été établi comme règle par « l’étiquette » suivie par la bonne société. Le fait de pouvoir appuyer ses avant-bras sur une table ou sur un accoudoir constituait un maigre soutien.

Avec la civilisation des libertés dont celle du corps, on est obligé d’admettre une posture plus décontractéeen position assise.

Les principes d’éducation ont, du reste, évolués dans ce sens. Lorsque, au XIXe siècle, « on n’offensait pas le dossierde sa chaise », on tolère aujourd’hui que nos grands adolescents se vautrent. Et cette posture qui est admise pourles jeunes, l’est aussi pour les adultes, de plus en plus nombreux, dont la profession leur impose l’utilisation desoutils informatiques.

Répartition du poids du corps assis - distribution des poids

RÉPARTITION DU POIDSDU CORPS ALLONGÉ

Mannequin : 100 kg / 1,85 mEau : 7 kg

117



ZERO GRAVITY

Dans le même temps, les scientifiques ont découvert que l’angle d’assise idéal est de 127°car il supprime les tensions sur le rachis tant au niveau des cervicales que des lombaires (ilparaît que c’est l’angle idéal de la nature).

Insatisfait de ce premier résultat, nous constatons qu’en soutenant les coudes de notre personnage assis, nouspouvions libérer plus de 30 % du poids du corps. On comprend très vite l’utilité d’un accoudoir après avoir subi lesconséquences pénibles d’un bras laissé ballant le long d’une chauffeuse ou d’une chaise longue, notamment auniveau des épaules et du cou.

Et puis que faire de cette tête de plus de 5 kilos en position de déséquilibre dès lors que le tronc du corps se pencheen arrière ? Un appui-tête serait-il le bienvenu ?

Enfin, nos jambes pesant 1/3 du poids du corps, on peut difficilement proposer une solution de confort d’assisessans penser repose-pieds.

« Du point de vue biomécanique, le confort de la posture d’assise dépend essentielle-ment de trois conditions :

Respect d’une géométrie et de moindres contraintes. Lorsqu’un individu est soustraità l’action de la pesanteur et qu’il est en état de relaxation totale, la posture assisepermet dans une certaine mesure de soulager le travail musculaire et d’approcher unegéométrie optimale.

La première condition est donc l’adoption d’une posture aussi proche que possible dela forme idéale compatible avec l’activité de l’individu. La position de la colonnevertébrale est un point particulièrement critique.

La deuxième condition est de minimiser le travail musculaire. Il faudrait que l’effet dela pesanteur soit équilibré en tous points par le soutien du siège. Le travail musculaireassure également la stabilité du corps pendant l’exécution des gestes du travail.

La troisième condition est de soutenir le poids de l’individu en répartissant l’effort desoutien dans les zones corporelles pouvant tolérer la pression de contact. En postured’assise, la majeure partie du poids du corps est supportée au niveau des fesses et dela face postérieure de la cuisse. La géométrie du siège mise à part son inclinaison,l’épaisseur et la dureté du matériau de revêtement conditionnent l’amplitude et ladistribution des pressions de contact. »

CTBA, laboratoire d’ergonomie

Biomécanique

119



121



3.2 Faciliter le mouvement du corps

« À part en situation de méditation profonde ou de mort, le corps bouge toutes les trois minutespour un adulte, toutes les 45 secondes pour un enfant en bas âge. »

Ce constat dépend évidemment de l’âge, du type d’activité et du temps consacré à chaque activité.

L’objectif ici sera d’axer le mouvement du corps autour d’un axe central qui passe par son centre de gravité situé, en positionassise, au niveau du sacrum.

Mais la condition physique des individus dépendant de leur âge, notamment en ce qui concerne l’activité musculaire, deuxhypothèses sont à étudier.

> La première solution concerne les jeunes. Les solutions apportées privilégieront l’amplitude des formes avec demultiples options potentielles en matière de postures afin de faciliter une mobilité naturelle et la liberté de mouve-ment.

Personnes jeunes : liberté de mouvement + champs d’options de postures ouvert = amplitude des formes + mobilité d’usage

> La seconde s’intéresse aux personnes âgées. Dans ce cas, les propositions compenseront les déficits muscu-laires, voire les handicaps, en adaptant l’ergonomie des sièges pour maintenir le corps et en intégrant des sytsèmesmécaniques qui faciliteront l’accompagnement des mouvements des diverses positions.

Personnes âgées :maintien + accompagnement de mouvement = adaptation ergonomique + options compensatoires

Mais il est important de signaler ici que la question de la détente et de la relaxation n’est pas exclusive du troisième âge. Elleconcerne toutes les générations avec des solutions fonctionnelles et des codes esthétiques propres à chaque population cible.

FACILITER

123



3.3 Adapter les solutions à chacun

« Il n’y a pas de Français moyen, sauf en statistique. Nous sommes tous différents. »

Cette constatation, pour évidente qu’elle apparaît, nous invite à étudier de près non seulement l’évolution de la morphologiede l’homme mais, également, la dispersion des tailles et des corpulences.

Actuellement, un jeune homme en fin de croissance dépasse son père en moyenne de 4,5 cm et son grand-père de 7,5 cm.Les jeunes filles dépassent leur mère de 3 cm et leur grand-mère de 5 cm.

La question de l’adaptation des normes dimensionnelles devient une évidence.

De même, s’il existe des grands et des petits, des minces et des enveloppés, peut-on imaginer, pour le confort de chacun,plusieurs tailles de sièges et une extension des options ?

On peut comprendre aisément qu’une position assise prolongée favorisera à terme l’usage desièges individuels. Par extrapolation, les sièges collectifs devront privilégier les optionsd’assises individuelles de dimensions variables et de configuration modulaire.

ADAPTER

125



3.4 Activer tous les sens

« Le confort passe par la satisfaction de tous les sens. »

La particularité d’un siège est d’être en contact direct avec le corps.S’il est choisi par l’œil, il est élu par l’usage.

Ceci implique de concevoir les produits avec une approche polysensorielle qui sollicite l’interaction de plusieurs sens mais aussidu système nerveux et des muscles (synesthésie : rouge laineux), qui gère l’impression d’aise et de malaise (cénesthésie) etprend en considération la sensation du mouvement (kinesthésie).

A. VERS DU MOBILIER VALORISANT TOUS LES SENS ? 1

« Le marketing sensoriel se définit comme l’usage combiné des sensations. Cette discipline émergente permetd’intégrer de façon cohérente et harmonieuse les cinq sens dans un produit. Comme les neurosciences l’ontdémontré : même si à un niveau subconscient, vue, toucher, odorat et goût analysent un objet séparément, c’estune image composite que l’individu perçoit à un niveau conscient. Tous les sens jouent dans le jugement del’individu ; il se crée une image mentale du produit qui intègre ces données sensorielles et qu’il place sur son échelleinterne de valeur et forge son jugement. Il est donc important de ne pas mettre les sens en opposition. »

Le toucher, notamment, ne doit pas contredire l’impression visuelle du produit au risque de désarçonner le consom-mateur qui réévaluerait alors son appréciation du produit.

> LA VUE

Les aspects visuels sont sans nul doute les plus sollicités. Les couleurs et les formes sont deux langages qui nous« dominent », puisque s’adressant à notre inconscient. Pouvoir redoutable qui, bien utilisé, est facteur de succès. La forme possède, elle aussi, son propre langage. Des formes seront naturellement reconnues comme viriles,d’autres formes sont dites féminines parce qu’elles sont protectrices, enveloppantes, rassurantes.

LA VUE

127



> LE TOUCHER

Les perceptions tactiles relèvent de phénomènes physiologiques assez complexes.

Le toucher est le sens vérité : il valide ce que nous appréhendons en voyant un objet.Il nous permet de statuer sur la vérité des choses.

Depuis quelques années, la palette tactile offerte par les industriels ne cesse de s’accroître en jouant sur des effetssensoriels multiples : veloutés en surface, caoutchouteux, aspects satinés, soyeux… Du toucher « peau de pêche »,du soft, en passant par le toucher « cuir », le nombre de revêtements permettant de modifier la surface d’un métalou d’un plastique s’élargit toujours davantage.

Les techniques ergonomiques permettent d’étudier par des observations les gestuelles des consommateurs ensituation réelle d’utilisation. Il devient possible d’adapter les matières pour les zones de prise en main et d’amoindrirles efforts des utilisateurs.

B. VERS UNE SIGNATURE ACOUSTIQUE ? 2

> L’OUÏE

« Longtemps jugé secondaire, le bruit que font les objets est aujourd’hui considéré comme un signifiant à partentière. Même s’il n’en est pas toujours conscient, le consommateur est attentif au bruit des produits.

Dans les années à venir, il va devenir de plus en plus difficile de faire l’impasse sur cette source de valorisation duproduit car le public a des exigences nouvelles en terme de confort. »

Notes1 et 2 : Thierry Lageat, directeur marketing sensoriel, Eurosyn

LE TOUCHER

129



128

3.5 Créer une ambiance harmonieuse

« On ne crée pas un produit sans donner son mode d’emploi et son champ d’utilisation dansun environnement harmonieux. »

La notion de confort est reliée à celle d’ordre, d’harmonie qui rassure et met en confiance.

En ce qui concerne l’activité de visionnage, on se préoccupera de l’espace compris entre l’écran de visualisation etl’assise de l’utilisateur. Ce qui implique de repenser les mobiliers dans lesquels vont s’intégrer les appareils (linéairesmuraux ou cabinets indépendants), les sièges individuels et/ou collectifs, les tables et petit meubles d’appoint, lesluminaires...

On privilégiera donc les lignes de produits dédiés à cette activité déclinés suivant diversregistres esthétiques et gammes chromatiques.

VISIONNAGE

APPRÉHENSION DE L’ESPACE GLOBAL DE VISIONNAGE

- Meuble mural et cabinet d’intégration des appareils- Siège individuel et collectif- Table et luminaire d’appoint

4S’ASSEOIR

CONFORTABLEMENT

131130

QUELQUES RÉPONSES...

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S ’ A S S E O I R C O N F O R T A B L E M E N T


Petite histoire de l’assiseA. QUAND S’ASSEOIR ÉTAIT UN PRIVILÈGE

Longtemps, l’homme est resté accroupi. Pour travailler ou pour manger, faute de table, la chaise ou le fauteuil neservaient à rien. Et puis, certains se sont assis. C’étaient ceux qui détenaient le pouvoir financièrement, religieu-sement ou politiquement. Car le siège était un attribut du pouvoir.

Dans la Haute Antiquité, le seul siège est le trône du souverain. La tradition se perpétue longtemps et, à la Courde Versailles, seul le roi reste assis lorsqu’il reçoit. Seuls rivaux des monarques en matière d’assise, les détenteursdu pouvoir spirituel peuvent également disposer d’un siège. D’ailleurs, le Pape continue de nos jours à régner surla chrétienté à partir du Saint-Siège.

Plus généralement, le siège est symbole d’autorité. Ce n’est pas un hasard si on « asseoit » celle-ci pour l’imposer.Les juges du Siège, les professeurs d’université sont souvent les seuls assis sur un meuble adapté. Le reste del’assistance reste accroupie ou assise par terre.

Progressivement cependant, les classes inférieures vont pouvoir reposer leurs fesses mais pas leurs dos. Lebanc fait son apparition à la Sorbonne au XVe siècle. La noblesse a aussi envie de s’asseoir un peu plus confor-tablement à la Cour et les sièges rembourrés font leur apparition. Cependant, tout le monde ne peut s’asseoir oùil le veut. Les huissiers veillent à ce que les courtisans ne se posent pas sur des fauteuils, chaises ou tabourets quine leur seraient pas destinés.

Tous ces meubles sont d’ailleurs conçus de manière à être beaux et non confortables. À la cour de Versailles, laplupart des chaises à dos ainsi que des canapés et méridiennes n’ont qu’une fonction décorative. 1789 ne changepas grand chose à cette situation.

C’est la révolution industrielle qui va commencer à démocratiser la chaise. Les bourgeois s’assoient bien droittandis que dans les usines, certains postes sont assis. L’assise se répand dans toutes les classes de la sociétéoccidentale, les meubles se spécialisent et les usages se multiplient.

Mais si la chaise est devenue un meuble évident sous nos latitudes, un tiers de l’humanitécontinue à se tenir accroupie ou en tailleur.

CONFORT

QUAND L’INCONFORTETAIT VALORISE« Si, aujourd’hui, rechercher une position confortable nous apparaît une chose naturelle,ce ne fut pas toujours le cas. Le confort a longtemps été synonyme d’avachissementmoral. »

LES BLOCAGES CULTURELS FACE AU BIEN-ÊTRE PHYSIQUE.

« La chaise et le fauteuil sont demeurés pendant plus de cinq siècles figés dans un planstéréotypé : le siège était plat et le dossier droit - facteurs d’un remarquable inconfort.Il a fallu attendre le milieu du xxe siècle pour voir apparaître des bancs publics“ondulés” et des chaises ou des fauteuils à dossiers inclinés (puis, dans un secondtemps, inclinables), c’est-à-dire épousant la ligne du corps. »

CETTE ATTITUDE SE RETROUVAIT AUSSI DANS LE MONDE DU TRAVAIL,

« L’employeur qui refusait le confort aux travailleurs avait une attitude exactementopposée aux conceptions d’aujourd’hui : il considérait que le confort apporterait unamollissement, une rupture des rythmes de travail préjudiciable à la productivité alorsqu’aujourd’hui (...) le confort intégré à l’ergonomie est considéré come un atoutpouvant améliorer non seulement les conditions de travail, mais ses résultats. »

Jean Poirier, professeur d’ethnologie

135



INCONFORT

137



B. DUR OU MOU ?

Au commencement, le siège était dur. Venant du XIXe siècle, la position assise moderne se doit d’être droite. Lesdossiers le sont aussi et le rembourrage, quand il existe, est minimal.

Mais à mesure qu’il se démocratise, le meuble destiné à l’assise se spécialise.

Le xxe siècle voit apparaître progressivement dans les foyers occidentaux des meubles aussi variés que la chaise,le tabouret, le fauteuil et le canapé. Ces deux derniers, voués à la détente vont s’amollir jusqu’à devenir d’informessacs remplis de billes de polystyrène à la fin des années 60. Ces grands poufs qui épousent la forme du corps sontpeut-être l’aboutissement de l’amollissement de l’assise moderne.

Le retour des valeurs d’entreprise au cours des années 80, l’explosion de l’informatique et du multimédia, et leurinconfort dû à l’absence totale de structure, les ont condamnés, la mode revenant à des formes proches de cellesdes années 30 avec des sièges plus fermes, construits selon des techniques proches de celles de l’industrieautomobile ou aéronautique.

LE SIEGE

5QUEL CONFORT

POUR QUELLE POSTURE ?

139138

141

Q U E L C O N F O R T P O U R Q U E L L E P O S T U R E ?


1. L’anthropométrie :C’est-à-dire l’analyse des relevés dimensionnels des utilisateurs, (la taille, le poids,mais plus précisément segments par segments – longueur de la cuisse ou du bras parexemple… – restent les données de base essentielles pour la conception ergonomiquedes produits.

2. Le confort postural :Il s’agit de pouvoir qualifier la forme de la colonne vertébrale pour en déduire unequalité de posture.

3. Le confort de contact :Il a pour objectif de mesurer le niveau de pression ressenti par un utilisateur lors deson positionnement dans un produit (literie, siège de bureau, siège automobile…). Laméthode développée se fait à l’aide de capteurs de pression et les interprétations sontissues de réflexions médicales.

4. L’analyse des commandes de réglage : Les réglages sont-ils simples ? Les commandes sont-elles accessibles ? La force àdéployer sur une manette est-elle adaptée à tous ?

5. Le confort hygrothermique : Il s’agit de mesurer la température perçue par un sujet lors de son contact avec unproduit.

.../...

C’est quoi le confort ?Les dix questions du CTBA

« Le confort est une notion différente pour chacun, notre confort du matin ne sera pasle même que celui du soir, celui de l’hiver ne sera pas le même que celui ressenti enété… Le confort est bien l’une des notions les plus subjectives que l’on puisse rencon-trer. Afin de le qualifier, le CTBA a donc mis en place une méthodologie qui consiste àdécouper le confort en critères objectifs quantifiables.

Dix critères ont ainsi été identifiés et pour chacun d’entre eux des outils de mesure ontété développés avec des indicateurs mesurables :

143



6. Les ambiances physiques : Le bruit, la lumière, la température, la vitesse de l’air, le taux d’humidité sont descritères de confort importants qui doivent être pris en compte lors de tout aména-gement de lieux.

7. Le confort dynamique : C’est un critère qui doit être mesuré pour les activités en mouvement, en particulierdans les transports (voiture, train…). Le secteur de l’ameublement n’est pas vraimentconcerné par les effets vibratoires.

8. Confort sensoriel :Il s’agit de comprendre le mécanisme des sens de l’utilisateur : le toucher, l’odorat,l’ouïe, la vision, le goût sont des critères de sélection et donc de perception du confort.L’équipe Conception et Innovation démarre une étude sur ce sujet et devrait pouvoiralimenter nos réflexions prochainement.

9. Les facteurs allergènes :Ils doivent être identifiés afin d’être limités voire supprimés pour augmenter le confortde vie d’un utilisateur. Nous débutons cette année un programme de recherche pour lesecteur de la literie qui devrait nous apporter des références sur cet item du confort.

10. Enfin, et c’est aussi le cœur du métier de l’ergonome, l’analyse de l’activité et desusages est une méthode qui permet de comprendre les besoins et les attentes desutilisateurs en situation réelle par les observations, les entretiens, les enquêtes… »


C’est quoi le confort ?Les dix questions du CTBA

(suite)

144 145

147



146

1. ISOKON LONG CHAIRMarcel BreuerISOKON PLUS - 1936

2. KARUSELLIYrjö KukkapuroAVARTE - 1964

3. Chaise longue LC4Le Corbusier - P. JeanneretCH. PerriandCASSINA - 1929

4. Rocking Chair Modèle No1, c.1862Gebrüder Thonet GmbHTHONET - 1862

5. Pouf SACCOPiero Gatti - Cesare PaoliniFranco TeodoroZANOTTA - 1968

6. THE EGGArne JacobsenFRITZ HANSEN - 1957-58

7. LOUNGE ARMCHAIR modèle 670Charles & Ray EamesVITRA - 1956

Ils avaient déjà comprisce besoin de confort et ils sont entrés dans l’histoire.

Les détrônern’est pas chose aisée.

1 3 7

2

4 5 6

6QUEL SIEGE

POUR QUEL USAGE ?

149148


151

S’ADAPTER

FLAPFrancesco BinfaréEDRA

KALLAStéfano Giovannoni

DOMODINAMICA

Plus d’exemples sur http://www.via.fr

Q U E L S I È G E P O U R Q U E L U S A G E ?

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« À chacun son confort. »

MODULER

ANDYPaolo RivaB&B

LOOKStudio Eoos

WALTER KNOLL


« Le détail qui fait la différence. »


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S’AJUSTER

YANGFrançois BauchetCINNA

ISOLA SOFAStudio Cerri & Associati

POLTRONA FRAU


« Grand ou petit, à chacun son coin. »


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SE VAUTRER

NEOZPhilippe StarckDRIADE

ON THE ROCKSFrancesco Bintaré

EDRA


« Extra-large, le meilleur confortest dans la longueur. »


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VISIONNER

TOLOZANEric JourdanLIGNE ROSET

MISTER SOFAPhilippe Starck

CASSINA


« Quand on parle de “Home Cinéma”. »


161


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SE DÉTENDRE

DOLCE VITAPascal MourgueCINNA

CIAKChristophe Marchand

ARKETIPO


« Appuyer sa tête, allonger ses jambeset, bien sûr, poser ses coudes. »


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SE RELAXER

RELAXEric JourdanLIGNE ROSET

IRO 2Rebecca Selossa

VIA


« En position gravité 0 (127°),on s’endort comme un bébé. »


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POSER LES PIEDS

Fauteuil S 555 Pet repose-pieds S 555 PHJehs & LaubGebrüder THONET GmbH

UPPER LIPSPiergiorgio Cazzaniga

DEMA


« Pour ne plus mettre les piedssur la table (basse). »


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SE DÉSAXER

ONDAJonas Kressel & Ivo SchelleCOR

FJORDPatricia Urquiola

MOROSO


« Parce que nous sommestous dissymétriques. »


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168

SE BALANCER

NEOAlban GillesLIGNE ROSET

DADAClaudio Colucci

SENTOU


« Tellement naturellorsque c’est possible. »


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170

SE BERCER

SOLITAIREAlfredo HäberliOFFECCT

DREAMPerni & Tapan

ARPER


« Une rotation à 45° suffit pourévacuer un trop plein d’énergie. »


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SE LOVER

RUNNING SOFAFrédéric RuyantGILLES PEYROULET & CIE

CALINPascal Mourgue

CINNA


« Comme avec son oreiller. »


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174

S’AFFALER

BULDANGHiro-Hiko KamiyaAide à projet VIA 2002

SUPERBLOBKarim Rashid

EDRA


« Ras du sol moelleux. »


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SE CALER

CALES HUMAINES BODYDROPOlivier PeyricotEDRA

JOKERBerny Sauner

VITRIOL FACTORY


« Pour oublier les coussins. »


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178

TRAVAILLER

99Penti HakalaAVARTE

YOUNG LADYPaolo Rizzatto

ALIAS


« Pivoter, basculer, ...Avec des codes esthétiques domestiques. »


181


180

COMPUTER

HUDSONPhilippe StarckEMECO

SPINRoss Lovegrove

DRIADE


« Pour ne pas faire bureau. »


183


182

ET POUR POSERSANS SE COURBER

TRAVERSALEPeter MalyLIGNE ROSET

DIANA BKonstantin Grcic

CLASSICON GmbH


« Ces petits meubles ou accessoiresqui arrivent toujours à point nommé. »


185


184 4 5 6

1 2 3

1. GOOMAlexia Michel de ChabannesAide au projet VIA 2004

2. SYSTÈME RHEA/THEUS/DODOWNA. Gournac - F. Jarry - K. LeneG. PenanguerAppel spécifique VIA 2002

3. M3Xavier DumontAide au projet VIA 2003

4. ALICEan-ArchiAide au projet VIA 2002

5. CRADLEMark RobsonAide au projet VIA 2004

6. LOONBernard MoïseAppel spécifique VIA 2002

Ils expérimentent de nouveauxconcepts, matériaux, technologies,pour améliorer le confort.

> Révéler de nouvelles valeurs d’estime, celles qui déclenchent l’envie et l’impulsion d’achat, sur la base dessymboles culturels et des centres d’intérêt émergents de l’époque, lesquels s’exprimeront à travers divers codesformels, les registres chromatiques, les aspects de surface, les détails ornementaux. Tout ce qui constitue ce qu’onappelle les courants de styles.

Ces divers facteurs peuvent être complémentaires.Toutefois si un principe conceptuel, en fonction de sa pertinence et de son originalité, dure dans le temps, les codesesthétiques, les registres chromatiques, les patines et finitions de matière,… , sont des notions du temps présent qui vieilliront.Elles seront l’expression d’une époque, la nôtre, et serviront de repères représentatifs de cette tranche d’histoire dans le futur.

Aujourd’hui, on ne peut contester le fait qu’innover génère de la valeur ajoutée, dynamise une activité et marque distinctementle territoire de compétence de celui qui l’initie.Quels que soient les secteurs d’activité, les entreprises qui misent sur l’innovation connaissent une croissance supérieure àla moyenne (souvent à deux chiffres) et exportent plus que la plupart de leurs concurrents (dans la majorité des cas entre70 % et 80 % de leur chiffre d’affaires).

Une seule certitude, le monde futur appartient à l’innovation et à la création.

Concevoir une nouvelle génération de sièges plus fonctionnels pour répondre à cette demande légitime de confort que toutun chacun revendique de plus en plus face à l’arrivée des nouveaux outils multimédia, en fonction de sa morphologie et desa conception personnalisée de cette notion, représente une opportunité extraordinaire de développement du marché pour lesindustries de l’ameublement. Rappelons-nous, c’est la télévision (1955) qui a introduit le canapé dans l’habitat.

Le meuble est ici considéré plus que jamais comme un accompagnant naturel de la gestuelle corporelle de l’homme associéeà l’utilisation quotidienne de ces nouveaux outils avec comme seule ambition, améliorer notre confort, notre bien être et notreplaisir. Car nous vivrons dorénavant plus souvent assis.

VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement) a pour mission de valoriser et de promouvoir le design français dans le domaine de l’habitat et du cadre devie : mobilier, luminaires, art de la table, accessoires de décoration, tapis, textiles d’ameublement. Cette mission concerne les domaines de l’habitationparticulière, de bureaux professionnels, du jardin considéré aujourd’hui comme une pièce à vivre, des lieux collectifs et du mobilier urbain. L’action du VIAintéresse les entreprises artisanales comme les grandes entreprises. VIA agit comme une plate-forme d’échange entre le monde de la création (designersindustriels, designers d’environnement, stylistes, architectes, architectes d’intérieurs, …), celui de l’industrie et de la distribution.

VIA a été créé en 1979 à l’initiative du Comité de Développement des Industries Françaises de l’Ameublement (CODIFA) qui le finance, avec le soutien duMinistère de l’Industrie. 187

C O N C L U S I O N

CONCLUSION

Savoir observer et analyser les phénomènes sociaux de l’époque (scientifiques, techniques, politiques, philosophiques,religieux, moraux, culturels, esthétiques, ...) qui influenceront nos modes de vie futurs, permet d’adapter les produits existantset de créer ceux qui accompagneront les évolutions de nos comportements, individuels et collectifs, avec anticipation.

Dans ce contexte parfois déconcertant, et en même temps si prometteur, comment avoir l’instinct d’imaginer ce qui n’existepas, ce qui marquera l’époque suivante ? Ces choses dont on dit après qu’elles soient entrées dans notre vie comment avons-nous pu vivre sans ?

Ainsi créer des produits incontournables qui du fait du bénéfice supplémentaire d’usage qu’ils apportent à l’utilisateur,provoquent l’obsolescence des offres existantes.

Une invitation à raisonner conceptuellement un nouveau produit, avant d’en imaginer la forme. Ce qui fait appel à tous lesfondements de l’innovation :

> Avant même de concevoir un produit, appréhender avec une logique différente la fonction, d’usage ou sociale, àlaquelle il est destiné (cf. : Renault, « les voitures à vivre » conçues de l’intérieur et non plus de l’extérieur ; Swatch,qui n’est plus seulement un instrument qui mesure le temps, ...), en tenant compte de l’évolution des mœurs et desmodes de vie qui influencent le comportement de l’homme. Ainsi, ne plus raisonner « chaise » mais « façon des’asseoir » aujourd’hui.> Adapter les dimensions des produits à la morphologie actuelle des individus (ex : lit King Size, hauteur des plansde travail). Et offrir des options qui s’adaptent à chaque cas.> Utiliser des nouveaux matériaux (cf. : le textile polaire ou strech, le Gore Tex, les micro fibres, ...), des nouvellestechnologies (cf. : l’halogène, la basse tension, les diodes électroluminescentes, les surgelés, le micro-ondes, le CD),ce qui est l’occasion d’offrir à l’usager un bénéfice d’usage supplémentaire sur la base de leurs qualités intrinsèques.Ils ont toujours provoqué de grands sauts créatifs depuis le début de l’ère industrielle. C’est toujours égalementl’occasion de réviser à la baisse les coûts de production.> Rechercher de nouvelles combinaisons, de nouveaux métissages entre matières ou entre techniques, composantset matériaux. > Imaginer de nouveaux concepts de produits et d’offre en agissant complémentairement sur le conditionnement, lemode de diffusion ou de distribution et les services qui y sont associés, avec pour objectif de générer une valeurajoutée qualitative : style / qualité / service (ex : Nature et Découvertes, ZARA), sans oublier les nouveaux outilsd’aide à la vente (ex. : catalogue sur CD Rom, e.business), l’objectif ici étant d’en faciliter l’accès à l’acheteur.186


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Conception et réalisationOBJECT IN MIRROR - Elise Desmars-Castillohttp://www.objectinmirror.com

IconographieItek Alenski

ImpressionRIPP - Françoise Alissant

Première édition janvier 2005.Imprimé en France.

Aucune partie de cette publication,y compris la couverture, ne peut être reproduite ou transmise sans autorisation formelle par écrit de l’éditeur.

Industries Françaises de l’Ameublement

François BELLANGER dirige TRANSIT Consulting, agence spécialiséedans l’innovation et la prospective. Il dirige les recherches de plusieursobservatoires sur les nouveaux modes de vie et anime le groupe « TRANSIT-CITY - Prospective, villes et modes de vie » (www.transit-city.com). Il a déjà publié :« Transit - Les temps et les lieux de la mobilité » (avec B. Marzloff), l’Aube, 1996

« Planète Nomade » (avec M. Devos), l’Aube, 1997

« Y-a-t-il un passager dans l’avion ? » (avec M. Devos), l’Aube, 1999

« Habitat(s) », l’Aube, 2000

« Escale(s) », Transit-City, 2001

« Modulaire(s) », Transit-City, 2003

« Et si la vitesse c’était fini? », Transit-City, 2004

Gérard LAIZÉ est le directeur général du VIA (Valorisation de l’innovationdans l’ameublement) depuis 1994 (www.via.asso.fr). Il a exercé, pendantvingt ans en France et à l’étranger, des fonctions de directeur marketingdans l’industrie et la distribution. Il a déjà publié :« Et si on remettait les compteurs à zéro ? » (avec S. Tasma-Anargyros et F. Loeb),

l’Imprimeur, 1997

« Esprit d’en France » (avec Nicole Wagner-Vriz), l’Imprimeur, 1999

François BELLANGER et Gérard LAIZÉ ont déjà publié ensemble « Mobiliers nomades pour Génération Passeport », éd. Beaux-Arts, 1998

30 euros

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