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9 F ic h e P atri m o nia le « Grind’église, bieu catieu, s’tête dins chés champs, ses pieds dins l’ieu » 1 Le tour de village est un écrin de verdure, qui, vu de l’extérieur se fond dans une frange arborée. Le courtil est inséré dans cette organisation de l’espace. Le Courtil LA CHARTE COMMUNALE ERGNIES

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Fiche Patrimoniale

« Grind’église, bieu catieu,s’tête dins chés champs, ses pieds dins l’ieu »

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Le tour de village est un écrin de verdure, qui, vu de l’extérieur se fond dans une frange arborée.

Le courtil est inséré dans cette organisation de l’espace.

Le CourtilLA CHARTE COMMUNALE

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Une identité communale qui se décline à la fois dans l’histoire et dans le territoire, la Charte communale est à l’origine un TEXTE, qui se traduit par un règlement, qui lui-même se traduit par un certain type

d’espace : le chemin de tour de ville ou « rue d’Autour », qui n’est plus une rue mais un espace inconstructible et inaliénable dans son principe. La qualité d’Ergnies est d’avoir gardé en très grande partie cet héritage

médiéval. La Charte communale d’Ergnies est octroyée le 6 décembre 1212 par Guillaume, comte de Ponthieu et de Montreuil. Le document sur parchemin est encore visible aux archives départementales de la Somme.

Cette charte fait partie des chartes « de coutume » ou « Chartes de franchise » en Picardie, ce sont des Privilèges d’autogestion remarquables entre le 11ème et le 13ème siècle. «  En Picardie le mouvement a commencé très

lentement à partir de 1075-1090, sous la forme de petits groupements de paysans demandant par la voix du maire ou du procureur quelques garanties, à partir de 1140 on a commencé à rédiger des textes ». (D’après R.Fossier, Chartes et coutumes en Picardie XIème - XIIIème siècles, 1995).

Bloc diagramme, le courtil  : une structure organisée par le végétal et les principes de la charte communale.

La limite village / agriculture est clairement matérialisée par un vide inconstructible. La qualité paysagère est

Une organisation concentrique encore pérenne.

Histoire et patrimoine

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Le gabarit du tour de village est resté un espace inconstructible d’une dizaine de mètres de large, bordé de haies basses taillées et d’arbres de haut jet. Au-delà de cette limite l’on constate qu’il n’y a eu que cinq extensions d’urbanisation, ce qui est particulièrement remarquable et à maintenir.

Structure et composition du paysage

Ergnies est un village picard à la structure médiévale encore très présente : au centre un « pourpris » ou enceinte de forme ovale ; maisons groupées en ordre irrégulier autour d’une mare centrale, derrière les cours et dépendances se développent les jardins, puis les vergers, puis les arbres de haute tige qui forment le COURTIL (voir bloc diagramme). Chaque espace a sa fonction : le potager, le verger puis les arbres qui préservent naturellement du vent et du froid et fournissent du bois de chauffe. La charte communale de 1210 est donc traduite en actions sur le terrain, avec un bornage du chemin circulaire par des croix ou calvaires, délimitation de la «  banlieue  », c’est-à-dire là où les franchises prennent effet. A Ergnies, le bornage donne lieu à deux chemins concentriques de tour de village, l’un de 530 mètres de diamètre environ, l’autre de 800 mètres environ. Si le premier est encore très complet et visible, le second a été altéré sur plus de 35 % par une modification du parcellaire dû au remembrement. « Le comte, après avoir obtenu l’accord favorable de sa parenté a octroyé une « commune » dans laquelle le premier principe est l’entraide entre les habitants, ils sont « jurés » ensemble, se doivent secours, aide et conseil, ces droits s’étendent sur une surface ou « banlieue » soigneusement délimitée à la fin de l’acte »(D’après R.Fossier, Chartes et coutumes en Picardie XIème - XIIIème siècles, 1995).

Vue aérienne oblique retouchée  : la présence de la charte marque durablement le territoire.

Carte d’Etat-major 19ème siècle (source IGN). La permanence de la structure est clairement visible. 

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Actions et perspectives

Sources> Atlas des paysages de la Somme, DIREN Picardie, 2007> R.Agache « l’Atlas d’archéologie aérienne de Picardie », Société des Antiquaires de Picardie, 1975> Blason : « De gueules au cavalier armé, casqué et cuirassé d’argent, éperonné d’or, brandissant de sa main dextre une épée d’argent garnie d’or posée en face, tenant sur son bras senestre un écu d’or à trois bandes d’azur, chevauchant un cheval cabré d’argent, bridé, sellé, harnaché de sinople et morsé [au mors] d’or ».

Informations pratiques :Télécharger le document sur le site de l’association de préfiguration du PNR : www.pnr-pm.comRenseignements : [email protected] / 03 22 24 40 74

Etude réalisée par SA PaysagePartenaires financiers

Le respect de cette charte communale a permis au village de conserver une structure très particulière et de ne pas s’étendre au-delà de la limite initiale. Lorsque la structure a été altérée, c’est par le remembrement, des champs ayant inclus dans leur exploitation le chemin de « tour de ville ». Il est donc très important de préserver le premier tour de village, et de chercher à reconstituer le second. Au niveau du grand paysage, la silhouette d’Ergnies est très adoucie et le filtre végétal permet l’intégration sans heurts des nouvelles constructions à l’intérieur du périmètre des anciennes limites d’assolement.

D’un point de vue symbolique, la réalité de cette structure rappelle l’existence d’un accord, d’une volonté et d’une indépendance fondée sur le respect et la solidarité entre membres de la communauté. C’est un message fort à faire valoir, qui fonde l’identité de la Picardie Maritime.

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Fiche Patrimoniale

« Grind’église, bieu catieu,s’tête dins chés champs, ses pieds dins l’ieu »

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La Route du PoissonLE RELAIS DE POSTE B

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Attelage de chasse-marées picards au 18e ou 19e sièclePassage Arthur du (1838-1909)Abbeville, musée Boucher de Perthes© RMN-Grand Palais/Thierry Ollivier

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«Bernay est un bourg très ancien. Plus de 60 haches de cuivre romaines ont été trouvées dans le marais et dans la plaine, ces indices confirment l’antiquité d’un territoire jadis traversé par la route

Gallo-romaine de Lyon à la Flandre en passant par Bernay». Extrait de la Notice Géographique et historique rédigée par M. Cacheleux, instituteur, 1899, Archives Départementales de la Somme.

A l’époque des diligences, Bernay se trouve « au point précis où la diligence qui arrive de Paris à faim pour déjeuner, et où la diligence qui arrive de Calais à faim pour dîner. D’après Victor Hugo «Voyage en France et Belgique». Ceci a fait la prospérité de l’auberge de Bernay-en-Ponthieu associée à son Relais de Poste, qui lui, est situé sur la route de transit. Inscrit à l’inventaire des Monuments historiques depuis le 18 Mai 1926, sa construction date du 15e siècle. Il peut recevoir jusqu’à 180 chevaux, ce qui en a fait à l’époque un important point d’attractivité. Bernay-en-Ponthieu est situé sur la fameuse « Route du Poisson » qui approvisionnait Paris depuis Boulogne-sur-Mer en moins de 24 heures grâce à des attelages de 4 chevaux boulonnais qui pouvaient tracter jusqu’à 3,5 tonnes. Bernay-en-Ponthieu fut chef-lieu de canton dès la fin du 18e siècle, et le village a tiré profit des avantages que lui offrait la Poste à chevaux. La création des chemins de fer a fortement modifié ces fonctionnements et

usages. Le relais de Poste et son auberge amenaient à l’époque une activité importante aujourd’hui disparue.

Pingret Edouard Henri Théophile, 1846 «Réunion du roi et de la reine des français (titre inscrit) © Dugue François, © musée Louis Philippe d’Eu, 2002

Schéma : Le village se situe sur un faisceau de transports.Différents noms de la route traversant Bernay-en -Ponthieu :1/ Route de Lyon à la Flandre (Epoque Gallo-Romaine)2/ Route du Poisson (12e-19e siècles puis 20e siècle)3/ Route d’Angleterre (12e-19e siècles)4/ RN1001 de Paris à Calais (20e et 21e siècles)5/ A16, l’européenne (20e et 21e siècles)

H istoire et patrimoine

Le relais est éclairé, la cour est sombre. Louis-Philippe s’avance vers Marie-Amélie qui l’attend sous le péristyle. Le postillon remonte sur son siège.Un gendarme, à droite, est à cheval. Au second plan, des voitures sont dételées. Il s’agit du relais de poste de Bernay-en-Ponthieu.

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Structure et composition du paysage

Le Relais de Poste

Le roi Louis XI établit vers 1480 le principe du mode de déplacement par attelage. La vitesse pouvait aller de 6 à 10 km/h. Un relais tous les 10 km était une distance classique. Avant 1673, le Maître de Poste devait acheter sa charge. Mais après 1692, le titulaire était nommé par le roi. La construction de la voie ferrée vers 1845 par les Chemins de fer du Nord, mit fin à l’activité des relais de Poste sur la route de Calais, y compris celui de Bernay-en-Ponthieu.

La vallée de la Maye « Dès l’origine ce n’est qu’une immense étendue de bois aboutissant par la Maye à une autre étendue de marécages jusqu’où refluait la Manche. Les moines bénédictins travaillèrent hardiment à défricher la majeure partie boisée. La presque totalité des habitants de la Bucaille (BUQUER est un terme Picard : frapper sur, abattre ) paraît avoir vécu pendant longtemps occupée à couper du bois et à abattre des arbres». Extrait de la Notice Géographique et historique rédigée par M. Cacheleux, instituteur, 1899, Archives Départementales de la Somme.

Le sol est assez pauvre, la totalité de la vallée de la Maye est marécageuse d’où l’exploitation de tourbe.La RD 1001 qui traverse Bernay-en-Ponthieu du nord au sud, a toujours fait partie intégrante de l’histoire du village, réputé dans la France entière pour son Relais de Poste qui connut ses heures de gloire, grâce à cette route, baptisée également Route du poisson.

Le bâti est essaimé le long de la vallée de la Maye, perpendiculaire à la route principale. Un des rares points de contact entre bâti et route est assuré par le Relais de Poste et par l’église. Atlas de Trudaine 1745-1780

Carte de Cassini 18e siècle. La route du Poisson est clairement visible, elle traverse la vallée de la Maye à Bernay-en-Ponthieu au niveau du point rouge.

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Actions et perspectives

Sources> Atlas des paysages de la Somme, DIREN Picardie, 2007

> Notice Géographique et historique rédigée par M.

Cacheleux, instituteur, 1899, Archives Départementales

de la Somme.> Pierre Louis Vasselle, Site internet

Informations pratiques :Télécharger le document sur le site de l’association de préfiguration du PNR : www.pnr-pm.comRenseignements : [email protected] / 03 22 24 40 74

Crédits photos : Association de préfiguration du PNR-PM

Etude réalisée par SA PaysagePartenaires financiers

L’ancien Relais de Poste constitue un des joyaux du patrimoine de la commune de Bernay-en-Ponthieu, mais également de la Picardie Maritime. En effet, la Route du Poisson qui passait par ces relais de poste à chevaux, fut un des vecteurs de développement du territoire, et ce, jusqu’à l’arrivée du chemin de fer. L’ancien Relais de Poste de Bernay-en-Ponthieu constitue à la fois un élément de repère dans l’histoire et le paysage de la commune, mais c’est également le symbole d’un lieu de passage, de transit et d’étape. Il est donc important de pouvoir à la fois préserver le bâtiment en lui-même mais aussi la symbolique qu’il porte.

L’église Saint-Gengoult et le Relais de Poste se font face sur la route principale. Le village s’étend à l’Est, le long de la vallée de la Maye.

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Fiche Patrimoniale

« Grind’église, bieu catieu,s’tête dins chés champs, ses pieds dins l’ieu »

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Les calvaires Patrimoines en fer forgé

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H istoire et patrimoine

Schéma : les rues du village sont organisées entre deux voies de transit qui délimitent la zone urbanisée. Elles forment de larges parcelles bâties en périphérie avec un cœur jardiné ou une pâture centrale. De nombreuses intersections sont marquées par une croix ou un calvaire.

La croix du Roi de Bohème en tuf ou «Croix

de Crécy»

Un des nombreux calvaires en fer forgé

Estrées-lès-Crécy, ancienne seigneurie picarde, joua un rôle crucial de résistance pendant la guerre de Cent ans, le long conflit médiéval entre les royaumes de France et d’Angleterre. La bataille de

Crécy est symbolisée par la Croix du Roi de Bohème. Il n’y a que deux Croix en Tuf dans tout le Ponthieu. Les 46 autres, sont situées dans le Vimeu. Ces 48

croix en tuf étaient ignorées du grand public jusqu’à ce que François Danzel d’Aumont fasse un premier recensement, vers 1960.Les croix en tuf sont une particularité du Vimeu, et il est d’autant plus étonnant que deux d’entre elles

soient repérées dans le Ponthieu dont une à Estrées-lès-Crécy. Leurs origines restent à ce jour inconnues et elles sont toutes entourées de mystère. Il n’y en a pas d’autres dans tout le département de la Somme.Le tuf est un manteau fragile, fait d’une roche tendre et poreuse formée par les dépôts de calcaire de l’eau de source. On trouve deux carrières de tuf à Toeufles et à Arrest où coule l’Avalasse.« Estrées »  : du latin ‘strada’, désigne une voie couverte de pierres plates. Ce mot a disparu à la fin du Moyen-Age, mais il est conservé dans un grand nombre de toponymes, signalant la proximité d’une voie romaine. « Calvaire » : du latin calvariae locus , «lieu du crâne», traduction de l’araméen golgotha, colline où eu lieu la crucifixion du Christ. Le calvaire représente le Christ en croix.

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Structure et composition du paysage

Le site est doucement vallonné et le village se distingue à peine depuis la D938, l’ancienne nationale, qui longe ce dernier par le sud. La majorité des intersections est habitée par un calvaire; toute la périphérie du village est ainsi « marquée » de calvaires. Offerts au cours du 19e siècle par des familles du pays, les calvaires sont repassés dans le domaine public.

Vue aérienne oblique : le réseau de calvaires ponctue le territoire de la commune. Ci-dessus, le repérage des calvaires d’Estrées-lès-Crécy

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Actions et perspectives

Sources> Petit patrimoine de la Somme. Abel Lequien.Brochure 1996. Bibliothèque Amiens Métropole.> Bibliothèque Municipale d’Abbeville : dessins et aquarelles des Croix en tuf du Vimeu et du Ponthieu> Les livres et calvaires en Pays de Somme, André Guerville, 1998> Les croix et les calvaires, restaurer et mettre en valeur, CAUE de la Somme > Balades historiques et culturelles, Association Demucher

Informations pratiques :Télécharger le document sur le site de l’association de préfiguration du PNR : www.pnr-pm.comRenseignements : [email protected] / 03 22 24 40 74

Crédits photos : Association de préfiguration du PNR-PM

Fiche patrimoniale des calvairesréalisée par SA PaysagePartenaires financiers

Onze croix de chemin en fer forgé sont aujourd’hui visibles à Estrés-lès-Crécy. Plusieurs de ces croix ont été édifiées par des familles du territoire (telle que la croix «CADET») en témoignage de leur foi ou en mémoire d’un événement. Les croix de chemin en fer forgé étaient très répandues en Picardie maritime, mais nombre d’entre elles ont aujourd’hui disparu. A la charge des communes, leur préservation et leur entretien ne peuvent pas toujours être assurés. Au delà de leur symbolique religieuse, ces calvaires sont aussi le témoin d’une époque où le fer forgé est très utilisé sur le territoire. Ce fer forgé provenait sans doute du Vimeu, impliquant déjà des échanges entre les populations du Vimeu et du Ponthieu. Préserver ces objets - et donc le travail artisitique du fer forgé - c’est aussi préserver une part de notre identité.

Outre les croix et les calvaires, au caractère religieux, d’anciennes charrues, des cantines ou des puits prennent place sur l’espace public et les accotements, ce qui confère un caractère très pittoresque au village.

Charrue rue de la Croix

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Fiche Patrimoniale 4

Les talus

Chés roéyons

Une gestion paysagère du relief

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H istoire et patrimoine

Une structure bâtie organisée par le relief

Des talus très prononcés, simplement enherbés accompagnent les voiries et chemins

La commune d’Huchenneville est constituée de 5 hameaux : Villers-sur-Mareuil, Inval, Caumont, et Limercourt qui sont situés autour du hameau central : Huchenneville. La

densité y est très faible avec moins de un habitant à l’hectare. L’originalité de la commune est la façon dont l’urbanisation s’est discrètement installée dans ce territoire très vallonné. Une

petite vallée sèche, la vallée de Frosme - affluente de la vallée de la Somme – est elle-même redécoupée en micro-vallons, et constitue le support du finage. Au nord-ouest, la commune est

traversée par la route de Rouen, un bel alignement de platanes relativement jeunes accompagne la voie. Des petits boisements ponctuent le territoire, souvent sur les côteaux pentus qui peuvent atteindre 50 mètres de dénivelée (bois Monsieur). Trois châteaux et leurs jardins sont répertoriés sur la commune : le château de Caumondel à Caumont, le château de Valna à Huchenneville et le

château de Villers-sur-Mareuil.

Les hameaux se sont installés sur les coteaux des micros vallées. L’adaptation au relief a nécessité la création de nombreux talus qui sont particulièrement représentatifs de l’identité communale. L’organisation étagée du bâti est également une conséquence de l’adaptation au relief.

La conquête d’un relief

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Structure et composition du paysage

La configuration de la topographie très accentuée a conduit à une forme particulière d’installation du bâti dans le site basée sur des terrasses successives. Ainsi les bâtiments se retrouvent en situation étagée et l’espace public doit rattraper des dénivelés importants sous forme de talus, murs de soutènement, escaliers. Des vues lointaines et des sensations d’enclavement se succèdent aux grés de la découverte du village et de ses hameaux. On distinguera les talus en milieu habité qui peuvent avoir la fonction de décorative de «jardins verticaux», les talus de bord de route, qui viennent terminer des parcelles cultivées et ont une vocation de retenue de terre, de clôture, de refuge pour la biodiversité et qui participent à la trame verte. Les talus jardinés ont moins de qualité environnementale mais participent au fleurissement des communes. Des mélanges de prairies fleuries permettent d’éviter le travers des «annuelles» tout en conservant un aspect fleuri et qualitatif du point de vue environnemental.

Actions et perspectives

La gestion des talus est un sujet important pour l’image de la commune. Un grand nombre d’entre eux est laissé naturel avec un développement de graminées fauchées ou débroussaillées deux à trois fois par an. Il est possible d’observer ponctuellement une stabilisation des talus avec des moyens plus ou moins artificialisés: fascinage, géotextile tridimensionnel alvéolaire, terre armée (mélange de fibres de plastique recyclé et de terre du site). Ces solutions sont adaptées en cas de modification du profil du talus ou de création de nouveau talus. Sur l’existant, sauf ravinement et érosion, il est conseillé de laisser le talus dans son état naturel.Eventuellement un ensemencement avec des graines mellifères peut être ajouté afin d’alimenter et enrichir la biodiversité.

Stabilisation des talus avec ou sans fascine

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Actions et perspectives

Sources : - Guide de recommandation paysagère du Plateau Picard, fiche N°28, 1999- Régénération naturelle assistée, ou comment valoriser la végétation spontanée, Arbre et Paysage- Des arbres qui poussent tous seuls, Arbre et Paysage n°32- Racines, Institut pour le développement forestier, Christophe Drénou

Renseignements : 03 22 24 40 74

Crédits photos : Syndicat mixte Baie de Somme 3 Vallées

Fiche patrimoniale des talusréalisée par SA Paysage

Partenaires financiers

Vue aérienne oblique retouchée : le réseau de talus marque fortement le territoire de la commune. Ci-dessous, les talus de Limercourt.

Gestion des talus en milieu habité : ici une stabilisation « jardinée » peut être utile.

La mise en place d’une gestion différenciée sur les bords de routes est vivement recommandée. Elle permet au talus d’évoluer du stade herbacé au stade arboré (en quinze ans environ). Elle consiste à ne débroussailler que le tiers inférieur du talus et laisser se développer les graines de ligneux dans la partie supérieure. Avec un enracinement plus profond et conséquent, les talus sont «armés» naturellement et résistent mieux à l’érosion. Il y a une réduction des coûts d’entretien, une diminution du coût de traitement des eaux : les talus plantés captent les produits phytosanitaires et les engrais, cette gestion permet la création d’habitats favorables au petit gibier et à la petite faune sauvage, elle est aussi favorable aux insectes pollinisateurs.

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Fiche Patrimoniale

Les maresChés mères

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Implanté à la confluence des vallées sèches de Neuville, Tillencourt et du Festel, le village d’Oneux occupe les versants sud et ouest à l’abri des vents du plateau.

Dans chacun de ses hameaux il existe l’emplacement d’une mare dont les usages sont appelés à évoluer.

H istoire et patrimoine

La mare du Festel est située à flan de coteau, sa structure maçonnée avec un accès au niveau de la rue laisse supposer une fonction d’abreuvoir. Sa caractéristique est la hauteur du mur de soutènement qui rattrape le niveau haut de la topographie naturelle. Un système de poulie encore en place montre une fonction d’arrosage, voire de défense incendie du hameau. Son traitement enherbé avec quelques touffes de végétaux caractéristiques des zones humides en fait un espace sans fonction particulière mais qui conserve une certaine poésie de la mémoire du lieu. En cas de fortes précipitations cet espace fait office de canalisateur du surplus d’eau. La maçonnerie a été restaurée par le biais d’un chantier d’insertion en 1995 - 1996.

La mare d’Oneux est un vaste espace triangulaire clos de murets sur un côté, de haies taillées sur un autre et de clôture simple de pâture en troisième côté. Son fond n’est pas étanche, elle a une fonction de récupération des eaux pluviales. La végétation locale s’y plaît et, à défaut d’entretien, la parcelle terminera entièrement boisée. C’est un élément très riche pour la biodiversité et un maillon de la trame verte et bleue. La mare fut restaurée à l’occasion d’un chantier d’insertion en 1995-1996.

La mare d’Oneux peut se confondre avec une pâture, seul le muret maçonné sur l’un des cotés rappelle la fonction de mare

La mare de Neuville est bien entretenue et étanchée, elle est toujours en eau et donc entourée de clôtures réglementaires bien intégrées dans l’environnement : muret maçonné doublé de haies taillées. La présence non loin d’un peuplier peut être à l’origine de l’aspect trouble de l’eau, les feuilles de peupliers étant difficiles à décomposer. La forme naturelle en demi-lune de la mare accompagne la topographie, c’est typiquement une mare de récupération des eaux pluviales dans une topographie accentuée. Un glacis minéral derrière la grille permet aussi la fonction d’abreuvoir.

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Structure et composition du paysage

Le village d’Oneux est particulier dans sa configuration éclatée en trois entités bâties ayant des caractéristiques très semblables. Chacune est implantée sur un coteau orienté au sud pour le Festel et Oneux ou à l’ouest pour Neuville. Dans chaque hameau il reste une mare ou sa trace. La mare était un élément présent dans la vie quotidienne du village, présente sur l’espace public, mais également dans les cours de ferme.Dans ces régions peu approvisionnées en eau (les nappes phréatiques y sont très profondes), l’implantation à flanc de coteau permet de recueillir gravitairement une certaine quantité d’eau pluviale. L’usage le plus évident de ces mares est la fonction d’abreuvoir pour les animaux de la ferme, mais elles peuvent aussi être des pédiluves, des réserves en cas d’incendie, des réserves pour l’arrosage des jardins potagers ou d’agrément et pour le nettoyage des voiries. L’usage varie en fonction des époques et aujourd’hui, la nouvelle problématique de la Trame Verte et Bleue inscrit les mares de village au coeur d’un système et d’un maillage écologique qui dépasse très largement le cadre communal.

Vue aérienne et courbes de niveauxEn bleu : repérage des mares actuelles d’OneuxLa voie verte (en marron sur la carte)«La traverse du Ponthieu» s’inscrit en fond de vallée sur les traces d’une ancienne voie ferrée

Les différents types de mares de la Somme ne sont pas tous représentés à Oneux. Il existe des mares « naturelles» ou « trous d’eau» , là où la nappe affleure sur des poches ponctuelles d’argile. Il existe des mares artificielles à étanchéité naturelle type bentonite (argile traitée), des mares à étanchéité artificielle : bâche plastique, béton. Les rives peuvent être talutées, en glacis ou plage, verticales, en maçonnerie ou palplanches métalliques. A chaque usage et à chaque site sa forme.Longtemps indispensables, elles ont été peu à peu délaissées, mais une conscience de leur valeur patrimoniale et écologique a conduit bon nombre d’élus et de techniciens à leur redonner une place d’honneur dans les campagnes picardes.

Cadastre napoléonien de 1832. Les mares publiques et privées sont représentées en bleu (AD 80)

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Actions et perspectives

Sources : - Les mares dans le département de la Somme. CAUE de la Somme 1996.- Plan d’aménagement communal, Martel & Michel paysagistes DPLG. 2000. CAUE 80- Le guide malin de l’eau au jardin : écologie et économie. Jean-Paul Thorez- Information et documentations de la Ville d’Oneux

Renseignements : 03 22 24 40 74

Crédits photos : Syndicat mixte Baie de Somme 3 Vallées

Fiche patrimoniale des maresréalisée par SA Paysage

Partenaires financiers

- Entretien des maçonneries et de l’étanchéité pour la mare de Neuville.

- Préservation des mares et gestion raisonnée de la végétation intérieure et extérieure.

- Gestion de la qualité de l’eau par des plantes filtrantes et limitation des intrants chimiques et organiques.

- Inscription des mares dans le réseau Trame verte et bleue.

- Inscription des mares dans les plans de gestion et de lutte contre les risques d’inondation, même si les risques sont faibles

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Fiche Patrimoniale 6

Val et Plateau

Ch’vau pi chol plainneUne occupation contrastée du socle paysager VA

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H istoire et patrimoine

Vaux est issu du mot français « Val » et du latin « vallis » qui signifie ravin, vallée ou vallon. Pour Marquenneville, il s’agit du nom de domaine tardif composé du latin « villa » (domaine

rural), précédé du nom de femme type germanique « Marca ». Marquenneville serait « le domaine, la propriété de Marca ». Comme son nom l’indique, le village de Vaux est situé dans

une petite vallée. Celui de Marquenneville est par contre établi sur un terrain du plateau. Au Moyen Âge, les Templiers se sont établis à Oisemont. Vaux proche de cette dernière aurait été une « ferme templière », la bâtisse se dissimule dans la topographie et le couvert végétal.

Bloc diagramme de Vaux , au creux de la vallée, protégé du vent

vallée bocagère

75 mètres d'altitude

plateau agricole 120 m d’altitude

Le village, s’est développé au creux d’une vallée, privilégiant les plateaux pour l’activité agricole.

Sur le plateau de Marquenneville la pâture cotoie l’horizon. Un paysage remarquablement bucolique se présente.

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Structure et composition du paysage

La présence de haies vives et des clôtures bois souligne les routes du village en définissant les limites de propriétés.Les haies sont présentes en fond de vallée, sur des sols plats, en bordure de routes. Elles participent à la gestion de l’eau, de l’érosion et sont un élément essentiel de la Trame verte et bleue* en apportant nourriture et refuge à la faune locale.Les clôtures en bois, à la façon d’enclos pour chevaux, délimitent les parcelles de pâturage et se trouvent au niveau des lisières.« Vaux Marquenneville » se décompose en deux parties : Vaux situé dans le fond de vallée, et Marquenneville, placé sur le plateau de cette même vallée. Les deux villages fusionnés dans les années 1800 se sont déployés sur les sols les plus « accessibles » d’installation, à plat plûtot qu’en pente.La carte de l’Etat-major témoigne de la pérennité de cette implantation en creux de vallée pour Vaux, et en plateau pour Marquenneville. Le relief de Vaux Marquenneville est très affirmé, la vue aérienne permet de comprendre le dénivelé abrupt que l’on rencontre sur le flan Est du village. De val à plateau, les haies soulignent la topographie et structurent le paysage. *Trame verte et bleue : réseau formé de continuités écologiques terrestres et aquatiques qui contribue à l’état de conservation favorable des habitats naturels et des espèces (d’apres le Centre de ressources Trame verte et bleue)

Vue aérienne : le relief est révélé par les courbes de niveau, le bâti s'est installé soit en fond de vallée soit sur le plateau, il n'y a pas de bâti à flanc de coteau

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Actions et perspectives

Sources : ≥ Informations de la Mairie de Vaux-Marquenville≥ CAUE 80, sources iconographiques et revue de presse.Renseignements : 03 22 24 40 74

Crédits photos : Syndicat mixte Baie de Somme 3 Vallées

Fiche patrimoniale n°6réalisée par SA Paysage

Partenaires financiers

De plateau à val, la canopée* signale la présence de la vallée *canopée : étage supérieur de la forêt, directement influencée par le rayonnement solaire

Parfois un petit chemin piétonnier permet de faire la liaison entre le haut et le bas, entre le plateau et la rue principale en fond de vallée

- Péréniser le système de haies qui soulignent la topographie- Veiller à conserver l’esprit « Font et Val » caractéristique du village en évitant toute urbanisation sur les coteaux- Veiller à conserver des respirations et percées visuelles caractéristiques de la rue principale de Vaux

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Fiche Patrimoniale

La motte castrale

Témoin du Moyen-Age

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BAIL

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Monticule naturel ou artificiel destiné à porter une fortification

Définition

La motte castrale apparaît autour de l’an Mil et connaît une large diffusion dans toute l’Europe médiévale. Il s’agit d’un type d’architecture défensive

qui sert à la fois de lieu d’habitation et de retranchement militaire. La motte est toujours construite sur un site stratégique (grande route, rivière ou pont),

c’est le symbole du pouvoir administratif et judiciaire du seigneur sur la campagne environnante et ses habitants.

Uu peu d’histoire

La motte est caractérisée par une haute cour et une basse cour entourées de fossés. L’élévation de la motte est constituée des remblais provenant du creusement des fossés. La tour est la résidence du seigneur et de sa famille, mais elle sert aussi de tour de guet et d’entrepôt. Elle est édifiée au sommet de la butte, dans la haute cour. Les plus anciennes sont édifiées en bois. A partir du 13e siècle elles sont reconstruites en pierre, plus grandes et plus hautes. Au 14e siècle, on voit apparaître les tours circulaires. Au pied de la motte, la basse cour est délimitée par une palissade et protégée par un fossé. On y trouve les bâtiments de la ferme ainsi que les logements des hommes d’armes. En cas de danger la basse cour sert de refuge pour la population des alentours.

Architecture

Source : A. Châtelain, Châteaux forts et http://racf.revues.org/1765

Elles ont joué un rôle considérable dans la formation et le développement de villes et de villages. Certaines sont isolées dans la campagne et sont souvent victimes

du développement agricole, elles sont devenues rares et méritent une protection et une vigilance particulière.

La motte castrale aujourd’hui

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Bailleul, diminutif de Baille, signifie palissade.Celle de Bailleul appartient aux mottes sur versant dont le rôle défensif est généralement accentué du côté de la pente. « C’est une fortification qui défend le passage d’une vallée en un point et qui suppose des arrières sûrs » (F.Perreau, Mottes féodales du nord de la France).

La motte castrale de Bailleul

La motte est un site inscrit par arrêté du 25 mars 1973 en tant que « grand ensemble fortifié situé dans le bois de Bailleul. Il s’agit de la motte du château de Jean de Bailleul qui devint roi d’Ecosse, pays où ce type de motte fut imité » (P.Patte, Conservateur régional des bâtiments de France du nord, rapport du 10 novembre 1971).

Un patrimoine reconnu

Source : Mémoires de Paysages, 27 sites inscrits ou classés de la Somme, H.Izembart et B.Le Boudec, 2000

Carte d’identité18 hectaresPropriété privéeRéserve de chasseLieu de pèlerinage annuel d’EcossaisLe site est longé à l’ouest par le GR 125

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Aujourd’hui, la motte est invisible

depuis le village. Elle est dissimulée dans le bois en haut du versant, située

stratégiquement sur les hauteurs pour permettre le contrôle de la vallée.

La motte subit la pression de la végétation et ressemble à un tumulus couvert d’arbres. Un puits revêtu de pierres est encore visible au sommet de

la motte, de même que les profonds fossés entourant la butte.L’histoire de la motte castrale serait liée à celle du seigneur des lieux

Hugues de Bailleul et notamment de son fils aîné, Jean de Bailleul dont les descendants seront les successeurs du trône d’Écosse.

A propos du seigneur Jean de Bailleul et du trône d’EcosseLes coutumes locales de la seigneurie furent rédigées le 15 septembre 1507. La châtellenie

de Bailleul était un des fiefs les plus importants du Vimeu et de tout le Ponthieu : trente-deux seigneuries en relevaient. On remarque encore, dans le bois, l’emplacement du château

des anciens sires de Bailleul, dont le périmètre est encore nettement dessiné et circonscrit par des fossés très profonds. Le roi d’Angleterre, Henri V, y aurait logé pendant la nuit du 13 au

14 octobre1415, en se rendant à Azincourt. Cette forteresse aurait été prise en1420 aux Anglo-Bourguignons par les Dauphinois, et de cette époque date sa destruction.

Quelques seigneurs :- 1090-1100, Guy DE BAILLEUL, chevalier. Il accompagna Guillaume de Normandie à la conquête de l’Angleterre. - 1180-1237, Hugues DE BAILLEUL, chevalier, seigneur de Dompierre, d’Hélicourt. Lord de Bernard Castle, en Angleterre, mort avant 1287. Il avait épousé avant 1210 N. de Fontaines de laquelle il eut - 1237-1267, Jean DE BAILLEUL, chevalier, seigneur de Dompierre, d’Hornoy, Lord de Bernard Castle et seigneur de Stokesley, Fotheringay,Torkesey, Biwell,Wodehorn,Dryfeld,Kempeston et Tottenhamen Angleterre. Mort avant 1277. Il épouse Lady Dervegulde de Galloway,nièce de

Malcolm IV, en 1233, Ce couple sera à l’origine du plus ancien collège de la plus ancienne université britannique. « Balliol College » (Oxford) est fondé en 1263 par John de Balliol et Lady

Dervegulde, en réparation d’un différend qui avait opposé Jean à l’évêque de Durham. Jean meurt en 1268, son épouse en 1290. Ils eurent

- 1267-1314, Jean DE BAILLEUL, élu roi d’Ecosse le 17 novembre 1292 aux droits de sa mère, déposé par le roi d’Angleterre le 2 juillet 1296 ; seigneur de Dompierre, d’Hélicourt

en 1289, d’Hornoy en 1280. Mort en Ponthieu en novembre 1314. Il avait épousé Isabelle de Varennes.

(Extrait des documents du CIS Hallencourt sur les seigneurs de Bailleul)

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Fiche Patrimoniale

La colonie de vacances des Houillères du bassin du

Nord-Pas-de-Calais

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BUSS

US-

BUSS

UEL

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La colonie de Bussus-Bussuel fut installée sur

le domaine d’une ancienne demeure bourgeoise située Chemin Blanc construite

entre 1850 et 1882.Le recensement de population indique qu’en 1886, Chivot

Alfred, 50 ans, cultivateur vit avec sa femme Hanicque Adèle 51 ans, cultivatrice ainsi que leur fils Chivot Alfred, 22 ans.

Un domestique est également présent.En 1906 Chivot Alfred fils, habite le château avec un domestique du nom

de Levé Léopold qui est recensé comme étant un « homme de peine ». En 1911, Chivot Alfred maire de Bussus, vit avec deux domestiques.

Le domaine a servi de Kommandantur durant la Seconde Guerre Mondiale.Dans les années 1950, la compagnie des Houillères du Nord achète le domaine pour y

loger une colonie de vacances à destination des enfants du personnel des mines.La compagnie possédait d’autres propriétés et centres de vacances tels que :

- Criel-sur-Mer (76) / Bouvelinghem (62) / Varengeville-sur-Mer (76) / Grandpré (08) / Monchaux-les-Quend (80) avec sa colonie appelée « La Dune aux Loups »

Organisation de la colonie de Bussus :- début le premier jour des vacances d’été

- 3 groupes de 180 enfants se succèdent soit 540 enfants par an.

- durée de chaque séjour : 3 semaines

Origine

Les premiers bâtiments construits sur le domaine

autour de la demeure© Ministère de la Culture

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Monsieur Pierre LUCAS était le Directeur et Madame LUCAS était chargée de l’intendance. Elle gérait la cantine des enfants dans le réfectoire situé sur le côté droit du château.L’organisation en 1972 :1er groupe de 180 enfants du 02/07/72 au 22/07/722è groupe de 180 enfants du 23/07/72 au 12/08/723è groupe de 180 enfants du 13/08/72 au 02/09/72Il s’agissait à Bussus d’enfants de 6 ans à 9 ans durant les années 1970.Les infrastructures : 4 dortoirs en dur pouvaient accueillir 160 enfants (4 x 40) et un petit bâtiment de 20 places à l’entrée devant le château sur la gauche (aujourd’hui disparu) accueillait 20 enfants soit 180 au total. En plus des enfants, il y avait des adultes pour encadrer.Personnel de directionIls étaient 4 personnes au rez-de-chaussée du château : un directeur, deux directeurs-adjoints, un économe et une infirmière. Personnel d’animation Composé de stagiaires et de diplômés. Ils étaient une vingtaine, au moins 4 par bâtiment.Personnel de service Issu essentiellement du personnel retraité des Houillères mais aussi quelques locaux et habitants de Bussus. Ils étaient 14 personnes. Le personnel de service n’habitant pas le village occupait l’étage du château.Quelques habitants de Bussus ont travaillé à la colonie, par exemple :Corinne CARPENTIER, Virginie TONDELLIER, Anne BILLY, Roselyne DUVAUCHELLE, Mme BOISSEAU (gardienne jusque 1966).

Par exemple entre 1972 à 1975

M.et Mme Lucas au centre entourés des actuels propriétaires,

M.et Mme Cattani

Les anciens dortoirs. Sur les 4 bâtiments en dur, il n’en subsiste qu’un, propriété de la

famille Louchet.

Ancienne carte IGN où la Colonie de vacances est

localisée.

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M. Michel BOUDINEL et Mme Eliane DEMEULENAERE étaient les gardiens du centre de vacances. Ils avaient une ferme juste à côté de la colonie. Michel portait le lait tous les matins. De nombreux enfants sont venus voir les vaches et ont assisté à la traite matin et soir.En plus de cela les enfants bénéficiaient :- des activités de plein air sur le vaste site entièrement clos,- des activités ludiques traditionnelles : cerf-volant, spectacles, costumes, marionnettes,...- des activités pique-nique et promenade,- sans oublier la pataugeoire à l’entrée pour les jeux d’eau,- certains enfants assistaient à la messe,- à la fête locale, la fanfare donnait rendez-vous au public sur la place pour se diriger vers la colonie, y donner une aubade et ramener les enfants aux manèges.

Evénement mémorable pour les enfants présents : le passage du Tour de France à Bussus-Bussuel devant la colonie en 1974 durant l’étape Dieppe-Harelbeke.

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La demeure toujours appelée le Château.

Les cartes postales de la colonie étaient vendues au café-épicerie Tondellier : au

dos de celles-ci on peut trouver

l’inscription suivante :

«Edition TONDELLIER-Bussus»

Les pompiers du village faisaient des manœuvres à la colonie de temps en temps et les enfants étaient très heureux de les voir en uniforme. On leur distribuait des bonbons comme on peut le voir sur la photo ci-contre : (au 1er plan Pierre et Gérard DEMEULENAERE).

D’après Mme Eliane DEMEULENAERE, la colonie s’est arrê-tée en 1991.

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1515 15

Fiche Patrimoniale

L’église Saint Quentin

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Origine

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L’actuelle église paroissiale Saint-Quentin de Fressenneville a été construite sur un terrain attenant à une ancienne église du village, des 16e et 17 e siècles, jugée trop délabrée et dont les travaux de restauration auraient eu un coût trop important.La municipalité décide la construction de cette nouvelle église dès la fin du 20e siècle et approuve les plans proposés par les architectes abbevillois Marchand père et fils, déjà bien présents dans le secteur. (demeure dite château de Julien Riquier et mairie de Fressenneville). L’entrepreneur Thuillier est adjudicataire des travaux. Une souscription publique est lancée en 1900 et les fondations sont réalisées l’année suivante. Cependant, les travaux, qui devaient durer 18 mois, sont ralentis par un conflit survenu entre l’entrepreneur et les architectes. La municipalité décide alors d’en confier la direction à l’architecte Paul Delefortrie, membre du conseil départemental des constructions et des bâtiments publics. Celui-ci modifiera très légèrement les plans de ses prédécesseurs en supprimant les parties hautes du clocher-porche qui présente des colonnettes au lieu des deux baies jumelles projetées. Ces colonnettes ornent également les deux tourelles et le transept. La modénature des baies du chœur a aussi été modifiée, tout comme la rosace du transept. Enfin, la sacristie qui devait ceinturer le chœur n’a été que partiellement réalisée. Les travaux de l’église sont achevés en 1909.L’église de style néogothique présente un plan en croix latine à deux bas-côtés et chevet polygonal. Les briques proviendraient, selon la tradition orale, des briqueteries de Bourseville et de Woincourt. Le clocher est flanqué de tourelles polygonales. Les dates de construction et de fin de construction de l’église sont gravées sur le mur pignon du transept. Le cimetière de l’ancienne église, conservé et agrandi, fait l’objet d’un plan d’aménagement et d’une réglementation en 1908. Un mur de clôture et une grille sont posés en 1913. Celui-ci sera tout de même déplacé en 1934 pour des raisons d’hygiène.

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L’absence de flèche au-dessus du clocher-porche et de la plupart des éléments de décor en calcaire prévus sur les façades (le portail) et les chapiteaux de la nef, sont d’après la tradition orale, la punition infligée aux habitants du village, suite aux grèves de 1906, entraînant la dégradation de la demeure de Julien Riquier, et la destruction de celle de son cousin et associé Edouard Riquier. Julien Riquier était maire de Fressenneville et patron de l’usine de serrurerie Guerville-Riquier lors de ces évènements. Il finançait en grande partie les travaux de construction des édifices publics.

Les conséquences de la grève de 1906

Détail d’un chapiteau non sculpté. Pierres d’attente sur la façade principale.

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Le mobilier, témoin de la richesse de la commune au début du 20e siècle

L’intérieur de l’église de Fressenneville comporte des ensembles mobiliers témoins de la richesse des commanditaires et des donateurs de l’époque. Les baies du chœur sont composées de deux lancettes juxtaposées en arc brisé narrant des scènes de la vie de Saint Quentin. Elles sont surmontées de jours de réseau ainsi que d’un oculus qui représente des scènes de la vie de Saint Jean-Baptiste. La partie basse des baies présente une reproduction fidèle d’un monument, d’un personnage ou d’une scène historique avec souvent le nom du principal donateur. L’ensemble a été réalisé par le maître verrier de Beauvais, Louis Koch, en 1905. L’histoire de Saint Quentin commence lorsque celui-ci quitte Rome après avoir demandé au pape Marcellin de pouvoir évangéliser les habitants de ce que nous appelons aujourd’hui la Picardie. D’une renommée impressionnante, il s’attire les foudres du préfet romain Rictiovarus qui l’arrête, le torture puis le décapite à Augusta Viromanduorum, aujourd’hui connu sous le nom de Saint-Quentin. Son corps est jeté par les soldats romains dans la Somme. La baie n°4 du chœur nous dévoile le martyr de Saint Quentin et le moment où celui-ci est torturé et dont les aisselles sont brûlées par les soldats romains. Dans le second plan, nous voyons le préfet Rictiovarus qui en donne l’ordre. Les deux parties basses de ces lancettes représentent à gauche l’ancienne église de Fressenneville et à droite l’église actuelle qui comporte, sur la représentation, la flèche du clocher qui devait initialement être construite.L’oculus du haut représente le baptême de Saint Jean-Baptiste.

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Exemple d’un vitrail de la chapelle du transept

Ce vitrail est également appelé vitrail tableau en raison de la peinture et des coloris présents sur celui-ci. De bonne facture, la scène nous raconte l’adoration des mages. En dessous, une scène figurative nous présente Jeanne d’Arc au moment où celle-ci entend les voix du Christ. Sa maison à Domremy est représentée en second plan. Le nom des donateurs, la famille Carré Holleville, est également indiqué sous l’ensemble.

L’autel présent dans le chœur de l’église est décoré de clefs et de cadenas marquant ainsi le facteur d’identité de la commune.

L’autel

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Tableau commémoratif des morts de la paroisse pendant la Première guerre mondiale

Le tableau commémoratif des morts de la paroisse, pendant la guerre de 1914-1918 est une œuvre de l’atelier Gaudin à Paris vers 1921-1922. L’atelier Gaudin est l’un des plus grands ateliers de vitraux et de mosaïques de cette époque dont quatre générations se sont succédées à leur tête de 1879 à 1994. Le dessin de Jeanne d’Arc a été emprunté à l’affiche représentant Sarah Bernhardt dans ce rôle en 1890 au théâtre de la porte Saint-Martin de Paris.

Le tableau réalisé au début du 20e siècle et l’affiche représentant

Sarah Bernhardt dans le rôle de Jeanne d’Arc

en 1890. c Service de l’inventaire Région Picardie / BNF

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1717

Fiche Patrimoniale

Les petits cimetières

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16 petits cimetières alignés en face du grand portail, sur le côté de l’église et le

long du sentier vers la rue Tout l’y branle.Ils sont tous entourés d’un mur en briques avec

une grille en fer forgé en façade.

Définition

Ci-dessus, plan de localisation des petits cimetières autour de l’église et de

l’ancien cimetière. Ci-contre, une croix en fer forgé dans

ce qui serait, peut-être, le premier petit cimetière construit.

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Au 19e siècle, dans le vieux cimetière il n’était plus possible de faire des caveaux à cause d’une terre trop friable et du manque de place. Certains ont eu l’idée d’acheter des parcelles dans les pâtures adjacentes pour y faire leur tombe.Aujourd’hui, la commune rachète les concessions afin de les réhabiliter et ainsi préserver et mettre en valeur ce patrimoine spécifique.Ci-dessous, les petits cimetières en ruine.

Uu peu d’histoire

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La réhabilitation engagée par la commune permet de découvrir ce patrimoine unique en Picardie Maritime, notamment au gré d’une promenade par les sentiers pédestres qui

desservent le territoire communal.

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1919

Fiche Patrimoniale

Les 10 ponts sur la Somme

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Le canal de la Somme se partage en deux bras sur la commune. Au sud, appelé autrefois «canal des Moulins», il

était utilisé par les établissements Saint Frères et n’est pas navigable. Celui au nord accueille l’écluse et le barrage à l’amont de la jonction

de la vieille Somme. La Somme est naviguée depuis l’Antiquité comme axe pour le commerce. D’abord la route de l’étain, puis au Moyen Age elle

est l’axe de communication essentiel entre les Flandres, les Iles britanniques et Paris. Mais elle est difficile à naviguer. Des projets de canalisation du fleuve sont envisagés dès le 16e siècle avec également un enjeu en termes d’hygiène par l’assèchement des marais. Un décret napoléonien de 1810 ordonne de « rendre la Somme navigable entre Saint-Simon et Saint-Valery ». Le projet prendra, sous la Restauration, le nom de Canal du Duc d’Angoulême, du nom du parrain de cette entreprise. La construction de cet ouvrage d’art débuta en 1770 et se termina en 1835. L’ensablement de la Baie de Somme a condamné dans sa logique profonde le canal de la Somme. Commercialement concurrencé par le train dès 1850, son activité ne cessera de décliner. Radié de la nomenclature des voies navigables en 1981, il a été concédé à la Région, puis rétrocédé au Département en 1992. Aujourd’hui, le projet de développement touristique dans le cadre du Grand projet vallée de Somme donne une nouvelle perspective à cet ouvrage hydraulique.

L’eau dans l’activité économique

A Pont-Rémy, l’eau a longtemps servi aux activités économiques de la population. On notera la présence ancienne de moulins à eau (cf.Carte Cassini p.7) : les moulins utilisaient la force de la rivière pour actionner leurs paires de meules et écraser les récoltes de blé ou d’avoine. Puis à partir du milieu du 19e siècle, l’activité se tourne vers l’utilisation des moulins pour l’industrie du textile. Ci-contre, le cadastre de 1740, avec le lieu-dit «rue des moulins». Chaque symbole représente un moulin à eau.En haut, vestiges de la turbine sur une dérivarion de la rivière (service régional de l’inventaire Picardie).

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L’eau a eu une importance considérable dans l’aménagement et le développement du territoire communal.S’il s’agit historiquement d’un axe majeur pour l’activité économique, le cours d’eau est également un obstacle à franchir et la commune ne compte pas moins de 10 ponts !

Les ponts

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Pont du canal

Pont Saint Frères

Pont de l’abreuvoir, dit Pont Maréchal ou Pont Hourlon

Pont du minotier

Pont Frichot

Pont en bois, dit Pont noir

Barrage Ché Flots

Pont Bernard

Pont blanc

Pont des rameurs

Le dernier pont au sud de la commune le long de la route principale, sur le canal de la Somme.Ci-dessous, le pont au début du 20e siècle, coll.Part, et une vue actuelle.

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Anciennement appelé « Pont Hullin » ou «Pont Vayson», du nom du propriétaire de la filature de lin avant Saint Frères. Depuis le pont on peut voir les vestiges d’une turbine qui actionnait le moulin à farine ainsi qu’un tunnel de chasse sous l’ancien moulin devenu habitation.

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Il s’agit du pont qui enjambe un bras de la Somme autour du château. Une roue à aube entraînait les meules de l’ancien moulin transformé aujourd’hui en habitation.

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Pont en béton interne à l’usine Saints Frères, enjambant un bras de la Somme et qui reliait l’usine aux entrepôts de jute.

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Du nom d’un ancien maire de Pont-Rémy, ce pont en béton enjambe le canal d’assèchement. Il était interne à l’entreprise et menait directement à la cité ouvrière.

Il relie le chemin du halage enjambant les bras de la Somme et le canal d’assèchement. Il fut détruit pendant la Seconde Guerre mondiale et remplacé par un pont du génie canadien. La partie gauche n’avait pas de garde-fous pour faciliter la traction des péniches.

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L’écluse et le barrage ont été construits de part et d’autre d’une île centrale. Face à l’écluse, le barrage est un ouvrage imposant, modèle unique sur le canal, composé d’une double poutre triangulaire, équilibrée par un contrepoids en béton armé. L’ouvrage date de 1937. Il remplace le déversoir initial dont il ne subsiste plus que les culées à cinquante mètres en amont. Le barrage sert à la régulation hydraulique pour la navigation, à l’évacuation des crues et au maintien de l’étiage.

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Ci-dessus, l’écluse au début du 20e siècle, BM Abbeville, l’écluse actuelle, SRI Picardie, le barrage actuel.

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Pont en brique au cœur de la vallée sèche de Francières (aujourd’hui recouvert par la végétation). La légende prétend qu’un marchand de bœuf appelé Bernard, qui s’était vanté de sa bonne affaire, fut surpris, assassiné et dépouillé par des brigands derrière le parapet du pont, puis jeté dans la Somme…

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Edifié en pierre, il fut détruit lors de la Seconde Guerre mondiale et remplacé par un pont métallique du génie canadien.

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Jusqu’en 1749 il fut lieu de péage à cause des « droits de travers » dus aux seigneurs locaux. Le premier ouvrage en pierres fut construit au 18e siècle. Deux arches enjambaient la Somme, mais elles furent rapidement l’objet de la colère des gribanniers qui ne pouvaient plus passer sous le pont toutes voiles dehors. L’administration royale décida alors de supprimer une arche et de la remplacer par un tablier en bois. En 1939 le génie militaire français le remplace par un pont métallique mais devant l’avancée militaire allemande en mai 1940, le fait sauter. Reconstruit par les Allemands, ils sont eux-mêmes contraints de le faire sauter en septembre 1944 devant l’arrivée des troupes canadiennes. Il fut reconstruit par les Canadiens. Aujourd’hui, ce pont en béton enjambe la Somme en une seule voûte.Ci-dessus, le pont au début du 20e siècle, bibliothèque municipale d’ Abbeville et le pont actuel.

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1717

Fiche Patrimoniale

Les moulins à eau

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Le village est traversé par la Trie, affluent de la Somme et cours d’eau majeur en Picardie Maritime. Très rapidement, les habitants ont utilisé la force hydraulique pour leurs activités avec l’implantation de moulins à eau. On remarquera la présence de l’un d’entre eux au hameau de Lambercourt sur la carte de Cassini datant du 18e siècle. Les moulins utilisaient la force de la rivière pour actionner leurs paires de meules et écraser les récoltes de blé ou d’avoine par exemple. Aujourd’hui, il en reste trois dont certains avec leur mécanisme.Le moulin à eau est la première machine fonctionnant grâce à une autre énergie que l’énergie humaine ou animale. Les premiers moulins à eau datent du 1er siècle avant J-C, au Proche-Orient, leur usage s’est généralisé en occident sous l’Empire romain.L’utilisation des moulins était gratuite jusqu’au 10e siècle. Au début du Moyen Age, le moulin devient propriété du seigneur et le restera jusqu’à la Révolution.

Ci-contre, extraits du cadastre de 1740.En haut à gauche, le moulin de Canteraine, en bas le moulin de Lambercourt et ci-des-sus celui rue de Bouillancourt.

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Le mécanisme technique : moulin à roue verticlae : l’eau est amenée par un système de canalisations qui la projette sur la roue. La meule est directement liée à la roue. Le moulin n’est pas directement bâti sur la rivière mais sur un canal de dérivation, à proximité d’une chute d’eau naturelle ou construite pour pouvoir contrôler le débit et le protéger en cas de crues (Le patrimoine rural, Fondation du patrimoine).

Mécanismes des moulins de Miannay au début du 20e siècle, (coll.Part).

Vues actuelles des trois moulins.

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Fiche Patrimoniale

L’ancienne briqueterie

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Histoire

L’ancienne briqueterie Flet a été construite entre 1889 et 1896 et n’a cessé de s’agrandir durant la première moitié

du 20e siècle avec la construction du bâtiment de fabrication principal contenant un four Hoffmann, des presses, ainsi qu’une

grande cheminée. Les hangars destinés au séchage de briques étaient édifiés à l’ouest de ce bâtiment principal tout comme la chaufferie qui comprenait

la deuxième cheminée. La terre argileuse destinée à la production de briques était extraite à l’est de l’ensemble. La briqueterie a ensuite été augmentée d’ateliers en sheds

(couverte de bâtiment industriel présentant un profil en dent de scie) pour une usine de petite métallurgie. La plus grande cheminée a été bombardée durant la Seconde Guerre

mondiale et fut reconstruite dans les années 1950.Bien que les matrices cadastrales ne comportent pas de dates de construction, celles-ci

mentionnent la construction de cheminées, de fours, de générateur, de bâtiments contenant les machines à vapeur ainsi que les presses destinées à l’élaboration des briques, les bureaux, les magasins

de charbon et 17 hangars. En 1990 la briqueterie comportait encore les anciennes chaudières Crépelle-Fontaine datées de 1892, d’une machine à vapeur Le Gavrian de 1982 et d’une extrudeuse

Pèlerin. Selon des témoins locaux, les briques produites à la briqueterie Flet auraient notamment servi de matériaux de construction pour la sucrerie de Beauchamps, pour l’église de Fressenneville ainsi que

pour de nombreuses villas à Ault.

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La briqueterie aujourd’hui à l’abandon depuis une vingtaine d’années est à l’état de ruine et est en voie de disparition. Restent comme vestiges, le four Hoffmann avec sa cheminée qui menace de s’effondrer et qui a été en partie amputée, la chaufferie et la salle des machines ainsi que la deuxième cheminée et les écuries. Les logements ouvriers ainsi que le logement patronal ont été réhabilités en maisons d’habitation.

L’usine

Vue de l’usine en 1920 (coll.part.) Machine à vapeur en 1990

Les ouvriers à l’usine au début du 20e siècle (coll.part.)

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Cité ouvrière Malgré le développement de l’activité industrielle dans le Vimeu à partir du 19e siècle, la commune de Bourseville est l’une des rares communes du Vimeu industriel à ne posséder qu’une seule cité ouvrière construite à l’initiative d’un industriel. A la même période il existait une activité domestique artisanale très forte concernant le filage, le tissage et la serrurerie. Toutes ces activités étaient exercées au sein des fermes déjà présentes sur le territoire communal.L’ensemble des usines présentes sur le territoire communal n’accueillaient pas un grand nombre d’ouvriers et la faible croissance démographique aura pour conséquence la construction limitée de logements.

Logement patronalL’édifice construit en briques et couvert d’ardoises présente un pavillon central ainsi que deux ailes basses prenant place de chaque côté de celui-ci. Le pavillon central comporte une élévation ordonnancée en trois travées, un étage ainsi que des combles à surcroît. L’ensemble dispose d’un niveau de cave et d’un rez-de-chaussée surélevé, ce qui explique l’emmarchement du pavillon central qui mène à l’entrée principale de l’édifice. De multiples décorations, assez simples, se retrouvent sur les bâtiments, à savoir un faîtage comportant des tuiles décoratives, des modénatures en briques sur la corniche, un enduit sur les chaînages d’angle qui donne l’impression que ceux-ci sont édifiés en pierres de taille ainsi que des carreaux de faïence situés sous la corniche de chaque corps de bâtiment. Le logement est séparé de la rue par un large jardin, par un portail ainsi que par une clôture formée de piliers en briques et d’un mur bahut surmonté d’une grille en fer forgé. Vue du logement patronal aujourd’hui

Vue de la cité ouvrière aujourd’hui

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Fiche Patrimoniale

Chemins ruraux

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TOEU

FLES

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Histoire

Sentiers, sentes, voies, passages, chemins, toute une histoire !

À l’origine, les itinéraires tracés sur les cartes correspondent aux voies de communication entre vallées, itinéraires de liaison entre

villages, usages de l’espace à des fins agricoles. Ainsi ont été peu à peu créés les sentiers pour relier les lieux de vie et faire du

commerce, pour conduire les troupeaux sur les pâturages, les voies romaines pour préserver l’empire conquis, les sentiers forestiers pour bâtir et se chauffer.

Certains chemins sont conservés et entretenus car ils répondent aux usages actuels, désormais essentiellement touristiques et agricoles. Pour d’autres, seuls un creux, une haie,

un muret, témoignent de leur existence passée. Les chemins inusités sont progressivement recolonisés par la végétation spontanée.

Infos +

Définition de chemin rural

(article L. 161-1 du code rural)

Il s’agit d’un chemin qui :

- appartient à la commune

- est affecté à l’usage du public

- n’a pas été classé comme

voie communale.

Les chemins appartiennent

donc au domaine privé

de la commune.

« chemin de Rogeant à Bellavenne », « chemin de Bellavenne » (cadastre de 1833)

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Les chemins sont des éléments structurants du paysage rural.En premier lieu ils constituent un patrimoine foncier et historique des communes. Ils ont un rôle essentiel en termes d’usage puisqu’ils permettent à tous le déplacement d’un lieu à un autre ainsi que la pratique d’activités de pleine nature. Du point de vue de la biodiversité, les chemins sont de véritables corridors écologiques qui relient les espaces naturels entre eux et évitent ainsi l’isolement d’espèces animales et végétales. Ils procurent nourriture et abri et sont indispensables pour la nidification et le ressuyage des animaux après la pluie.Les chemins et leurs annexes (talus, berges) ont une utilité essentielle face à l’érosion du sol et à la retenue des eaux de ruissellement.C’est le 25 mai 1836 que les chemins vicinaux deviennent, après indemnisation des propriétaires, propriété des communes. Ces chemins ont pour but d’écouler une circulation locale et de permettre l’accès des riverains à leurs propriétés. Le nombre important de chemins et sentes montre bien la structure sociale de l’époque, une population totalement vouée aux activités rurales.L’expression « chemin rural » apparaît pour la première fois dans la loi du 20 août 1881. Les communes en établissent un inventaire détaillé que l’on retrouve aujourd’hui sur les cadastres quand il n’y a pas eu de remembrement. Ces chemins sont propriété de la commune, ouverts à la circulation publique.Après la Seconde Guerre mondiale, alors que l’ensemble de la population montre un désintérêt total pour les chemins, un projet reposant sur la notion de « chemins agricoles » est élaboré par le ministère de l’intérieur mais n’aboutit pas. Le législateur préfère laisser aux chemins leur vocation d’intérêt général.

Usage

La voyette (rue de l’église), chemin du fond de Rogeant, GR125 vers le calvaire Raoul

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Définitions

rue de l’Eglise dit « La Voyette »

chemin dit « Fond de Rogeant »

vers Houdent

GR ���

Boucle équestre n° �

chemins existants

chemins disparus

chemins de randonnées (GR 125 et PR)

partie de la boucle équestre n° 7de la vallée de la Trie

Chemins et voies de Toeufles

Chemins appartenant aux collectivités publiques relevant du domaine public

- la voie communale : entretien obligatoire à la charge de la commune, la fermeture ne peut résulter que d’une mesure de police motivée ou d’arrêté préfectoral ou communal- la voie verte : aménagement en site propre réservé à la circulation non motorisée, obligation de conservation et d’entretien par la collectivité propriétaire

Chemins appartenant aux collectivités publiques relevant du domaine privé

- le chemin d’exploitation forestier : circulation et stationnement sont réglementés par le code forestier, l’ONF gère et entretient les chemins ouverts au public dans les forêts dont il a la charge.- le chemin rural : la commune n’a pas l’obligation d’ouvrir l’ensemble de ses chemins ruraux au public, la conservation relève de la compétence du maire mais l’entretien n’est pas obligatoire. Après délibération de la commune, les chemins ruraux peuvent être inscrits au PDIPR du Département (Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée)

Chemins appartenant aux propriétaires privés- le chemin privé : non ouvert au public sauf si inscription au PDIPR, l’entretien est assuré par son propriétaire- le chemin d’exploitation : l’usage peut y être interdit au public, à défaut il leur est ouvert. Cette ouverture est une tolérance et ne constitue pas un droit quand bien même cette tolérance se serait perpétuée pendant des années. Tous les propriétaires intéressés doivent contribuer à l’entretien

Chemins mixtes- le chemin de randonnée : emprunte les chemins existants ainsi que leurs statut et réglementation, l’entretien obéit aux règles relatives à chaque chemin que l’itinéraire de randonnée emprunte.- le chemin de défense de la forêt contre les incendies (statut de voie spécialisée non ouverte à la circulation publique)

La commune de Toeufles comprend à la fois des chemins ruraux, des chemins d’exploitation, des voies communales et des chemins particuliers. Certains ont disparus soit lors des périodes de remembrement, soit par manque d’entretien. Il peut être envisagé de les ré-ouvrir afin de permettre la continuité dans les cheminements et la découverte des paysages de la vallée.

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Fiche Patrimoniale

Le larris

15

YON

VA

L

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Histoire

Larris, terme picard pour qualifier « une pelouse consacrée au pacage des troupeaux sur un versant calcaire au relief

marqué que ni la forêt ni le sol n’ont pu conquérir ». (Atlas des paysages de la Somme)

Ces sites étaient parcourus et entretenus pendant des siècles par des troupeaux itinérants de moutons, guidés par un berger. Les recensements de la

population de Yonval indiquent régulièrement des bergers dans les métiers exercés dès le milieu du 19e siècle.

Dans la première moitié du 20e siècle, le contexte économique et les mutations agricoles ont conduit à l’abandon progressif de ces maigres et arides pâturages provoquant ainsi la

disparition de plus de 95 % des larris sous les broussailles, les bois et les plantations. Le larris de Yonval a été pâturé par des ovins jusqu’à la fin des années 1960, puis encore quelques années

par des bovins.

Le larris « Les Riez » sur le cadastre de 1820

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Usage

Grâce à un abandon relativement récent du pâturage et sans doute aussi par l’action des lapins, le larris a pu garder un bon état de conservation.

Jaunie dès les premières sécheresses de l’été, la végétation rase des larris “explose” véritablement au printemps. Dès le mois d’avril et surtout en mai et juin, une grande variété de plantes égaye le coteau de couleurs et senteurs variées : anémones pulsatilles, plantes aromatiques (thym, origan) et plusieurs espèces d’orchidées sauvages ). Adaptées à des conditions de vie très difficiles (craie affleurante, fort ensoleillement, sols pauvres, pente...), nombre de ces plantes aux affinités plutôt méridionales atteignent ici leurs limites nord de répartition et sont souvent rares en Picardie.

Les larris comptent également une faune tout aussi originale et variée, marquée par une grande diversité d’insectes : papillons, criquets, sauterelles, bourdons,…

Le larris en 1937

Le larris en 1958

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Intérêts écologiques

Habitats naturelsPelouses sèches semi-naturelles et faciès

d’embuissonnement sur sols calcaires : ces végétations pionnières peuvent accueillir des espèces

remarquables et menacées. Un ourlet dense dit à Brachypode se développe sur la majorité

du site faute d’entretien. Des fourrés à Genévrier sont également présents mais leur densité conduira à long terme à leur disparition

(impossibilité pour les jeunes pieds de se développer).

FloreParmi les espèces floristiques d’intérêt patrimonial récemment observées :

- la Gentiannelle d’Allemagne qui donne à la Région une responsabilité élevée quant à sa préservation

- la Chlore perfoliée- l’Orchis bouc

FaunePlusieurs espèces de papillons d’intérêt patrimonial ont été observées sur le larris. La plus remarquable est l’Hespérie de la sanguisorbe (photo de gauche © Entomar) considérée comme vulnérable en Picardie. Elle est strictement inféodée aux pelouses calcicoles où se développe la Pimprenelle. Un Zygène de groupe minos / purpuralis (photo de droite © R. Burkard) a été observé, espèce également inféodée aux pelouses calcicoles et très peu fréquente à l’échelle régionale.

Gentiannelle d’Allemagne (Peter Haas)

Chlore perfoliée(Original)

Orchis bouc(Didier Descouens)

Des recensements

dans les années

1980 indiquent que

d’autres espèces

d’orchidées étaient

présentes (Frelon,

Mouche, Moris,...)

ainsi que des variétés

de champignons.

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