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Ressources Naturelles Développement 2 e trimestre 2015 AVRIL - MAI - JUIN les infos de RND Les décharges : mines d'or de demain ou terrains minés ? Éditeur responsable : Nadine Godet 44, rue de la Converserie - 6870 Saint-Hubert / N° agréation : P401047 / Vue aérienne du CET de Mont Saint-Guibert - Photo © Shanks Retrouvez page 13 VIGIBOISWALLONIE Tout sur l’innovation forêt-bois… DOSSIER page 10 4 temps forts pour le Week-End du Bois et des Forêts d’Ardenne 2015 ! A DÉCOUVRIR page 4 page 28 Du changement en France dans les modes de vente des bois…

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Ressources Naturelles Développement2e trimestre 2015AVRIL - MAI - JUIN

les infos de RND

Les décharges :mines d'or de demainou terrains minés?

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Retrouvez page 13

VIGIBOISWALLONIETout sur l’innovation forêt-bois…

DOSSIER page 10

4 temps fortspour le Week-End du Boiset des Forêts d’Ardenne 2015!

A DÉCOUVRIR page 4

page 28 Du changement en France dans les modes de vente des bois…

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2 - Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015

RND Ressources Naturelles Développement asbl44, rue de la Converserie - B-6870 Saint-Hubert

Tél. 061 29 30 70 - Fax 061 61 27 32E-mail : [email protected]

www.portailbois.be - www.portailpierre.be

Toute reproduction, même partielle, des textes et des documents de ce numéroest soumise à l’approbation préalable de la rédaction.

Photos © RND sauf indication contraire.

Les Infos de RND sont réalisées avec le soutien financierde la Wallonie, de l’Union européenne et de la Province de Luxembourg

PROVINCE DELUXEMBOURG

éditorial sommaire

Équipe de rédaction: Nadine Godet, Marie-Caroline Detroz, PierreWarzée, Bastien Wauthoz, Yoann Collin, Frédéric Castaings

www.espacemedia.com - Tél. 061 23 34 76Conception et réalisation :

Droit de réponse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Réseau bois- Le Week-End du Bois et des Forêts d’Ardenne 2015

Un événement, 4 moments forts ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4- La Fédération Wallonne des Menuisiers Belges . . . . . . . . . . .6- Woodcraft 2015 : un saut dans l’espace… à la perche ! . . .24- Modes de vente des bois, changement de cap en France . .28

Portrait d’entreprise- Mobic s.a. ou la boîte à innover… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8

Le dossier du trimestre- Les décharges : mines d’or de demain

ou terrains minés? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10

VIGIBOIS Wallonie, tout sur l’innovation forêt-bois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13

Réseau pierre- Mons 2015! Capitale de l’industrie minérale . . . . . . . . . . . 26

Mieux vendre et vendre mieuxLa mise en vente des bois publics fait l’objet de débats récurrentsau sein du secteur bois! À juste titre, l’approvisionnement enmatière première est déterminant pour les entreprises de la 1retransformation.

Les Infos de ce trimestre s’ouvrent sur cette problématique avecun droit de réponse dans lequel deux Fédérations réagissent àdes informations provenant du DNF - Cantonnement de la Roche- sur le parc à grumes de Saint-Avold, et que nous avions faitparaître dans notre numéro précédent.

Nous nous réjouissons que ce magazine permette à nos lecteurs(professionnels des secteurs, mandataires politiques…) de donnerleurs points de vue ou de faire passer des messages. Cela provoquele débat et favorise l’échange d’idées. Et tant mieux si c’estconstructif. Comme ici, quand les Fédérations préconisent uneanalyse de différents modes de vente de bois de qualité pour per-mettre une prise de décisions objectives. Voilà une suggestion quidevrait rallier tout le monde!

Si la vente en parcs à grumes provoque des crispations, penchons-nous sur un autre mode de délivrance du bois - les contrats d’ap-provisionnement - pratiqué par nos voisins français, notammenten Lorraine. Vous lirez l’article que nous lui consacrons en pages28et suivantes.

S’agit-il d’un changement de cap, comme le titre l’article? Oui,mais sans rupture, tout en progressivité: le développement encours des contrats d’approvisionnement ne devrait pas impliquerl’abandon du système d’enchères. Comme le souligne GérardMarty, qui en 2013 a soutenu une thèse de doctorat à l’universitéParis Sorbonne sur la mise en vente des bois publics en Lorraine,on devrait assister au renforcement d’un système bicéphale. Pourla qualité industrielle, tant feuillue que résineuse, les contratsd’approvisionnement vont contribuer à accroître la compétitivitédes entreprises bénéficiaires. Pour les bois de qualité (chêne A etB et hêtre A), le système des enchères perdurera tant ces bois sontdifficiles à estimer et, on le comprend, leurs propriétaires, soucieuxde les vendre au meilleur prix.

Cependant, avec les contrats d’approvisionnement, il est évidentque l’ONF passe d’une logique de vente de coupes de bois à unelogique de produits et qu’elle prend la mesure des besoins desacheteurs. Le maintien du tissu industriel et des emplois locauxsont pris en considération.

Et en Wallonie? L’occasion était belle de récolter des avis descieurs et exploitants wallons sur les ventes de gré à gré organiséeschez nous depuis 2014. Les points de vue divergent quelque peumais s’accordent à dire qu’on en est qu’au début. Les chosesdoivent encore évoluer pour véritablement rencontrer les besoinsdes entreprises. Laissons le temps au temps. En France, il a fallupas moins de 80 ans d’évolution législative pour en arriver à ceque les contrats d’approvisionnement aient la même valeur légaleque l’adjudication…

Nadine Godet, Directrice

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Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015 - 3

Les deux Fédérations souhaitent réagir et clari-fier les informations parues dans cet article quifait état d’une communication de l’ONF ainsique d’un complément d’information provenantdu Cantonnement DNF de La Roche.

En ce qui concerneles prix mentionnés

Les prix indiqués dans l’article sont ceux de labille de pied, c’est-à-dire la partie de la grumede meilleure qualité et donc, logiquement, cellequi permet d’en avoir le meilleur prix. Il estdonc délicat de comparer ces prix avec les prixmoyens obtenus en Belgique pour une grumecomplète, surtout qu’il s’agit ici de bois de qua-lité exceptionnelle.

Il est important de préciser que le prix de1758 €/m³ est le résultat d’une erreur del’acheteur qui a remis prix pour la bille de piedcomplète alors que le prix devait être expriméen m³ ! Cette erreur nous a été confirmée parl’administration forestière flamande (ANB –Agentschap voor Natuur en Bos).

La Wallonie n’a pas à rougir du nombre d’offresdont les grumes de Saint-Avold ont fait l’objet.En Wallonie, il n’est pas rare d’avoir un nombresimilaire d’offres pour des bois de qualitésmoyennes. Par exemple, la dernière vente d’au-tomne du Cantonnement d’Arlon compte enmoyenne 8.2 soumissions par lot feuillu avecun maximum de 13 offres pour un lot. Il estpourtant logiquement plus difficile de vendredes lots de qualité moyenne que des lotsconstitués exclusivement de bois de premierchoix.

Coûts d’exploitationet de transport

Les prix indiqués dans la communication sontlargement sous-estimés. Ils correspondent à unlot initial de 300 m³ de grumes dont seulement60 m³ ont été transportés pour être proposés àla vente de Saint-Avold. Les 50 € annoncés nepeuvent correspondre aux coûts d’exploitationet de transport de quelques grumes prélevées.Une telle vente est le fruit de l’exploitation

d’arbres les plus remarquables (moins de 1 %voire 0.1 % de la forêt feuillue wallonne). Leprélèvement de ces bois disséminés dans laforêt engendre des frais d’exploitation beau-coup plus importants (mobilisation d’un bûche-ron et d’un débardeur ainsi que de leur matérielpour la récolte d’un faible volume de bois). Àtitre indicatif, lors de la dernière vente de 5grumes de la Forêt Domaniale de Saint-MichelFreyr sur le parc à grumes de Saint-Avold, lecoût était de 34 €/m³ pour l’abattage et ledébardage et de 42€/m³ pour le transport, soitun coût total de 76 €/m³. Les Fédérations tien-nent également à rappeler que les coûts degestion du parc à grumes et les frais de repé-rage des bois de qualité doivent également êtrepris en compte.

«Aujourd’hui encore, des bois commeceux-là partent chez nous en Wallonie àdes prix de bois de chauffage»

L’objectif de cette remarque est-il d’offenser oude frustrer encore plus le secteur ? Si des boisd’une qualité similaire à ceux vendus à Saint-Avold se vendaient en Wallonie au prix du boisde chauffage, il est évident que les scieries tour-neraient à plein régime, elles ne rencontre-raient plus aucun problème d’approvisionne-ment mais, dans un même temps, lespropriétaires forestiers seraient grandementlésés…!

Pour information, en chêne de qualité, pour lesventes de bois d’automne 2014, le prix des boisvendus sur pied atteignent des prix de 150 à180 €/m³, pour des bois qui comprennent labille de pied ainsi que la surbille. Parmi ces lots,des bois de qualité exceptionnelle (moins de0.1% en forêt) sont payés à des prix supérieursà 500 €/m³ mais ceux-ci sont masqués dans leprix moyen du lot.

Ces prix moyens sont confirmés par la mercu-riale publiée par la Fédération Nationale desExperts Forestiers, printemps-été 2015. Pour lesbois de 200 cm de circonférence et plus, le prixmoyen pour du chêne de qualité y est comprisentre 150 et 180 €/m³. Les experts rappellent,en outre, que pour des bois exceptionnels, les

valeurs ne peuvent être déterminées que parune analyse approfondie de chaque bille depied. Ici encore, les prix sont relatifs à desgrumes entières (culée et surbille).

Il serait invraisemblable qu’il existe un tel hiatusentre les prix de vente des propriétaires privéset publics si ces derniers vendaient effective-ment leurs plus beaux chênes au prix du boisde chauffage… Pour information, toujoursselon la Fédération Nationale des Experts Fores-tiers, le prix de vente du bois de chauffage surpied est d’environ 10 à 20 €/m³ apparent soitapproximativement 14,30 à 28,60 €/m³ !

En conclusion, la Fédération Nationale des Scie-ries et l’Union Nationale des Entreprises du boisregrettent le manque de transparence dans lesprix des bois communiqués et surtout l’absencede comparaison objective avec la valeur desmêmes bois s’ils avaient été vendus sur pied.

Les deux Fédérations rappellent que de tellesgrumes restent exceptionnelles mais qu’ellespermettent parfois une meilleure valorisationfinancière pour le propriétaire de lots de tailleimportante mais dont la qualité moyenne estrelativement faible. La présence de ces arbresexceptionnels peut permettre d’augmenter laconcurrence (plus grand nombre de soumis-sions) et donc le prix de certains lots.

Cependant, les Fédérations souhaitent resterouvertes et constructives par rapport à la valo-risation des grumes de qualité exceptionnelle.Elles proposent qu’une action pilote soit menéepar l’Office Économique Wallon du Bois et dontl’objectif serait d’objectiver les effets et lesconséquences des différentes méthodes devente des bois de qualité exceptionnelle (sur lesprix de vente mais également au niveau socialet au niveau économique pour la Région).Cette analyse devrait idéalement reposer sur unprotocole ayant fait l’objet d’un consensus parles parties concernées (propriétaires, gestion-naires et acheteurs de bois). Nous aurons alorsles bases objectives indispensables à une prisede décision relative à la pertinence, ou non, del’organisation de vente séparée de bois de qua-lité. �

Droit de réponse de la Fédération Nationale des Scierieset l’Union Nationale des Entreprises du Bois

suite à la parution de l’articulet paru dans Les infos de RND (1er trimestre 2015)«Résultats de la vente de bois du Parc à Grumes transfrontalier de Saint-Avold»

Droit de réponse

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4 - Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015

réseau bois

Voici maintenant 10 ans que nous organi-sons le Week-End du Bois et des Forêtsd'Ardenne (WEBFA), grâce au soutien duDNF et du CGT pour la Wallonie et de l'ANF(Administration de la Nature et des Forêts)pour le Grand-Duché de Luxembourg.

En 10 ans, le Week-End a bien sûr évolué etcette année le changement est d'importancepuisqu'il va se dérouler durant 5 jours! Dumercredi 14 au dimanche 18 octobre à l'at-tention successive de la presse touristique etgénéraliste, des professionnels de laconstruction, des écoles techniques et pro-fessionnelles et du grand public.

Voici le détail :

Cap sur le TOURISME EN FORÊT avec lesForêts d’Ardenne qui se mettent sur leur31 et invitent la presse à les découvrir.Cette journée qui se déroulera en Forêts d’Ar-denne permettra d’avoir un aperçu du «bougez,

mangez, dormez forêt!» concocté par les acteursdu réseau des Forêts d’Ardenne mais aussi de dévoiler les nouveau-tés pour la saison hiver/printemps 2015-2016. Vous ne connaissezpas encore les Forêts d’Ardenne? Rendez-vous sur le site www.les-foretsdardenne.be.

Mercredi 14 octobreUne journée dédiée aux entreprises wal-lonnes de la construction bois via unWORKSHOP BOIS coorganisé avec laConfédération de la Construction Wal-

lonne (CCW) et la Fédération Wallonne desMenuisiers Belges (FWMB). Ce Workshop Bois

leur permettra de rencontrer les prescripteurs en matière deconstruction (architectes, bureaux et ingénieurs d’études), lesmaîtres d’ouvrage publics, les étudiants en architecture… et deleur faire visiter un de leurs chantiers. Ils vont pouvoir échanger etconclure peut-être des affaires. Ce rendez-vous est une occasionunique de mettre en avant l’expertise et les produits de nosconstructeurs bois. De quoi doper durablement le business !

Jeudi 15 octobre

Un événement, 4 moments forts!Découvrez nos nouveautés 2015… Les inscriptions sont ouvertes !

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Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015 - 5

Une campagne de communication dans les médias (presse, TV etradio), d’une valeur de 50000 euros, vous recevrez des outils decommunication pour faire votre promotion, vous serez visibles surle Web au travers de nos différents sites spécialement conçus pourles 4 temps forts et vous vous inscrivez dans une dynamique wal-lonne et interrégionale de promotion du matériau bois, de la filièreet de la destination touristique des Forêts d’Ardenne.

Vous bénéficiez d’une coordination, d’un encadrement et d’une campagne de

communication… qui sont assurés par RND

Vous êtes entreprises, indépendants, artisansde la filière forêt bois, propriétaires forestiers,

opérateurs touristiques, pouvoirs locaux, universités, écoles…

Une organisation de :

Rendez-vous sur facebook www.facebook.com/weekenddubois

Ne ratez pas cette édition 2015 avec son lot de nouveautés ! Les inscriptions sont ouvertes, n’attendez pas !

Rendez-vous sur www.leweekenddubois.com/espace-acteurspour découvrir toutes nos conditions

C’est la JOURNÉE ÉCOLES organisée enconcertation avec la Fédération Wallonnedes Menuisiers Belges. Ce Vendredi du Bois estdestiné aux professionnels de demain et plus pré-

cisément aux élèves de 5ème, 6ème et 7ème tech-niques et professionnelles -section bois-. Nous savons

que l’avenir du secteur bois passe par les jeunes! Les classes aurontl’occasion de découvrir une entreprise, un indépendant, un artisan dessecteurs de la construction bois, de la menuiserie, de l’ébénisterie et del’artisanat d’art, de leur montrer les savoir-faire et métiers, les différentsproduits et chantiers. C’est une façon de rapprocher le monde de l’en-seignement et celui de l’entreprise, de créer un climat d’échange et departage, de repérer des jeunes motivés, d’attirer de futurs stagiaires.

Vendredi 16 octobreLes JOURNÉES GRAND PUBLIC constituentle 4e temps fort du Week-End du Bois etdes Forêts d’Ardenne. C’est le momentdurant lequel les entreprises de la filière forêt-

bois, les acteurs touristiques et tout opérateurproposant des activités « forêt-bois» accueilleront

le grand public et pourront mettre en avant leur passion, leurmétier, parler d’eux, créer des contacts intéressants. Proposez uneactivité liée à la forêt ou au bois, faites vous connaître et recon-naître !

Les 16, 17 et 18 octobre

Partagez votre engagement et votre passion pour la forêt et le bois,ouvres vos portes ou vos chantiers, proposez des démonstrations,faites découvrir vos activités nature lors du Week-end du Bois etdes Forêts d’Ardenne! Développez vos contacts professionnels, re-pérez vos futurs collaborateurs, rencontrez de nouveaux clients outout simplement faites-vous connaître et reconnaître !

Page 6: Télécharger les Infos de RND – 2 e trimestre 2015

C’est en 2013 que la Fédération Wallonne desMenuisiers Belges (FWMB) a décidé de s’associerau Week-end du Bois et des Forêts d’Ardenne.Cela fait maintenant 2 ans que des entreprisesmembres de la FWMB ouvrent leurs portes etleurs chantiers au grand public. Selon les respon-sables de la Fédération et comme en témoignentles entreprises (voir encadré ci-dessous) «C’estune vitrine exceptionnelle et une occasionunique de se faire connaître, de développer denouveaux projets, d’établir des contacts et derencontrer de nouveaux clients potentiels».

Si vous êtes fabricant et/ou poseur de portes,de châssis, de terrasses, de cuisine, fabricantsde meubles, constructeurs de maisons… et

membre de la Fédération, vous avez 3 occa-sions de vous faire connaître et de parta-ger votre passion :� le jeudi 15 octobre à l’occasion du Work-

shop bois où des relations d’affaires pour-raient s’établir avec des professionnels de laconstruction bois,

� le vendredi 16 octobre à l’occasion du Ven-dredi du Bois où vous pourriez échangeravec les élèves des 5ème, 6ème et 7ème an-nées techniques et professionnelles et repérerde futurs collaborateurs et

� bien entendu le week-end proprement dit- les 16-17 et 18 octobre - pour rencontrer legrand public et de futurs candidats bâtis-seurs.

Pour cette édition 2015, la Fédération prend encharge les coûts de participation aux journéesgrand public du Week-End du Bois et des Forêtsd'Ardenne (les 16-17-18 octobre). Vous rece-vrez ainsi une série d’outils pour vous aider àpromouvoir votre entreprise (vous les découvri-rez ci-dessous). Sans compter l’accompagne-ment personnalisé de RND pour vous conseillersur la préparation de votre manifestation.

6 - Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015

réseau bois

Des menuisiers ont profité du sponsoring de la Fédération en 2014 !Convaincus de l’intérêt de cet événement, ils vous invitent à participer àl’édition 2015.

«Pour un petit artisan, c’est un très bon moyen de se faire connaître, je le recom-mande à tous ! C’est une expérience très enrichissante.»Aigret Menuiserie / Menuisier d’aménagement extérieur à Blaimont

«Cet événement permet de créer des contacts très intéressants. C’est l’occasion dese montrer, d’attirer des clients potentiels. On en retire vraiment quelque chose, j’yparticipe encore cette année!»Menuiserie Maquet / Constructeur bois à Recogne

«Dommage que les entreprises du Brabant Wallon n’y aient pas plus participé! Carcet événement est un bon coup de pub, qui demande juste un peu de notre temps.»Mt-Design / Créateur de mobilier contemporain à Bierg

« Je trouve qu’il est important de montrer ce que l’on fait ! Ces journées sont vrai-ment positives, j’ai eu des contacts grâce au bouche-à-oreille après cet événement.»Ets Marson Fils / Menuisier, ébéniste, sculpteur à Saint-Marie-sur-Semois

Si vous êtes membre de la Fédération Wallonne desMenuisiers Belges, votre inscription aux journéesgrand public (16-17 et 18 octobre 2015) du Week-End du Bois et des Forêts d’Ardenne 2015, est in-tégralement prise en charge et vous bénéficiezd’un panel d’outils de communication « je suis autop» pour vous faire connaître :

� Votre présence sur le site Web www.leweekend-dubois.com ainsi que la présentation d’un de vosproduits ou services phares

� Votre présence sur le programme papier édité àplus de 125000 exemplaires

� Une signature mail pour faire savoir que vousparticipez,

� Des flèches signalétiques pour guider les visiteursjusqu’à vous

� Des affiches personnalisables à placarder partout� Des flyers personnalisables à déposer dans leslieux de passage

� Des banderoles de 80 cm sur 1,25 m pour être vu� Et bien d’autres surprises…

Ils l’ont dit… Ce que la Fédération offre àses membres pour l’occasion

Vous souhaitez vous inscrire? Rien de plus simple, contactez RND,Yoann Collin tél 061/61 29 30 83, par email : [email protected] ou via le site in-ternet www.leweekenddubois.com/espace-acteurs

La Fédération Wallonne des Menuisiers Belgesréitère pour la troisième fois son soutien à l’événement du Week-end du Bois et des Forêts d’Ardenne

Page 7: Télécharger les Infos de RND – 2 e trimestre 2015

Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015 - 7

La Fédération Wallonne des Menuisiers Belgesse bat pour ses affiliés!

Le 23 mai 2013, Philippe Corman (entrepreneurde la région de Verviers) est devenu le Présidentde la Fédération Wallonne des MenuisiersBelges (FWMB), succédant ainsi à Claude Ma-cors après 9 années de présidence. «La Fédéra-tion est là pour défendre, informer,accompagner et aider tous ses membres dansleurs démarches (agréations, formations) et pro-blèmes juridiques qu’ils pourraient rencontrer »entame d’emblée Philippe Corman.

«On compte parmi nos membres énormémentde petites entreprises voire de très petites en-treprises (une, deux ou trois personnes).Quelques-unes sont de taille plus importantemais la majorité sont de petites structures quela Fédération met un point d’honneur à dé-fendre». C'est bien là l'objectif prioritaire quese fixe Philippe Corman : montrer tous les atoutsde la Fédération et démontrer aux petites me-nuiseries qu'elles ont tout intérêt à se fédérer sielles veulent grandir, être entendues, être sou-tenues !

Ensemble, on est toujours plus fort!

La Fédération, qui compte actuellement plus de600 affiliés, a pour rôle de valoriser leur métieret leur image, de les accompagner dans leursdémarches, de les représenter auprès des pou-voirs publics, d’assurer leur promotion auprèsdes particuliers, des donneurs d’ordre, des ar-chitectes et des bureaux d’études. Elle apporteégalement son aide dans la recherche de per-sonnel qualifié et le former au besoin, elle per-met aussi à ses membres de participer à diversesformations (sur de nouveaux produits, de nou-velles techniques…).

Le secteur de la parqueterie est également acti-vement soutenu et défendu par la FWMB,«nous agissons surtout sur la formation deceux-ci. Un Groupe de Travail dédié aux parque-teurs existe au sien de la Fédération. Tout par-queteur membre peut intégrer ce groupe etdonc apprendre énormément de choses, maisaussi être aidé pour l’obtention de ses labels ».Et enfin, la Fédération soutient l’UPEC (UnionProfessionnelle des Ensembliers de la Cuisineéquipée), dans ses actions et ses formations.

Pour organiser au mieux ses actions, la FWMBse réunit en Comité Directeur et Conseil d’Ad-ministration, composés d’administrateurs dechaque Confédération locale (Liège, Verviers,Namur, Hainaut, Brabant Wallon, Libramont...).

Philippe Corman, Président de la Fédération Wallonnedes Menuisiers Belges (FWMB)

Le but de ces réunions, qui sont avant tout deslieux d’échange et de dialogue, est multiple :«ces réunions reflètent les desiderata, les pro-blèmes, les interrogations que nos membrespourraient rencontrer. Nous tentons d’y ré-pondre et de trouver des solutions. Et le caséchéant, relayer les différentes problématiquesvers la Confédération Construction Wallonne(CCW) ou auprès des politiques. Notre objectifest de véritablement défendre les intérêts dusecteur de la menuiserie ».

Enfin, la Fédération réalise une revue profes-sionnelle «Menuiserie plus», à raison de 4 foispar an, tirée à 5000 exemplaires et à l'ensembledes menuisiers installés en Wallonie, aux admi-nistrations communales, aux fournisseurs dusecteur et aux écoles.

Évolution du métier de menuisier

«Les grandes entreprises deviennent de plus enplus grandes et les petites de plus en plus pe-tites!». À l’heure actuelle, créer un nouvel atelierde fabrication devient de plus en plus coûteuxsurtout pour ceux qui démarrent leur activité. Cequi n’est pas le cas des grandes entreprises déjàbien implantées et qui ont les capacités finan-cières d’investir dans du nouveau matériel et êtreà la pointe de la technologie. Ce qui a pourconséquence qu’une multitude d’entreprises demenuiserie, qui pour certaines d’entre ellesétaient des fabricants deviennent des placeurs etn’exercent plus le métier de fabricants-placeurs».Ce qui veut dire que ces entreprises achètent desproduits finis (châssis, escaliers, portes…) déjà fa-

çonnés et qui, étant souvent moins cher que laproduction locale, viennent des pays de l’Est.«C’est la conjoncture actuelle qui le décide parle fait d’une main-d’œuvre trop bon marché danscertains pays d'Europe».

Une autre évolution que nous pouvons consta-ter concerne la problématique du dumping so-cial. En effet, «à cause du dumping social, lesentreprises générales font de moins en moinsappel aux menuisiers locaux et à leur spécialisa-tion. Elles préfèrent faire appel à de la main-d’œuvre bon marché».

Plus que jamais un des grands combats que laFWMB veut mener actuellement est que :«Nous devons être et rester positif et nous de-vons encourager nos membres à la relance, en-gager du personnel qualifié et performant,croire en nos jeunes, motiver nos entreprises àfabriquer localement ou à acheter local, mêmesi, dans le contexte actuel, ce n’est pas facile !C’est un combat de tous les instants ».

En conclusion

Donner une image moderne du métier demenuisier et du bois est une des missions prio-ritaire de la Fédération Wallonne des Menuisiers.C’est la raison pour laquelle la Fédération estpartenaire du Week-end du Bois et des Forêtsd’Ardenne pour mettre en avant les savoir-fairelocaux de ses membres, sensibiliser le public autravail bien fait, d’inviter ses membres à aller da-vantage à la rencontre de leurs clients et d’êtreà leur écoute, et créer de nouveaux business.

Vous êtes menuisier, charpentier,parqueteur, cuisiniste…

Vous souhaitez devenir membrede la Fédération Wallonne

des Menuisiers Belges.

En savoir plus sur :www.menuisiers.com

Contact :FWMB asblAvenue Prince de Liège, 91/65100 JAMBESTél. : 081/20.69.22Fax : 081/[email protected]

Page 8: Télécharger les Infos de RND – 2 e trimestre 2015

Beaucoup d’entreprises misent sur unsavoir-faire irréprochable ou un produitdifférenciateur pour faire leur trou. Ungrand nombre y parvient durablement,sans heurt ni secousse. D’autres, et c’estdéjà plus rare, cherchent à sortir des sen-tiers battus et proposent une démarcheinnovante à un moment ou à un autre deleur existence. Visionnaires ou menacées,pour ces entreprises l’innovation devientun temps la clé de leur pérennité.

Avec Mobic s.a., on boxe dans une catégo-rie hors norme : l’esprit d’invention souffleici comme une tornade permanente. Lacréativité et l’innovation érigées en modede gestion. «C’est notre ADN… » lâche,sans trop y prêter attention, Patrick Mout-schen, fondateur de Mobic. L’expressionpeut sembler galvaudée tant elle est usi-tée, mais elle trouve ici une résonancetoute particulière, celle d’une vérité queles faits corroborent. La preuve…

Jeune entreprise - à peine 17 ans ! - Mobic s.a.est aussi, au regard du secteur, une vétérante.Elle fait partie de ce petit groupe de précurseursqui ont contribué, début 2000, au renouveaudu bois dans la construction, avec un apportloin d’être anecdotique…

Quelques repères

Le début, comme souvent, c’est une questiond’opportunité et de flair… «Dans les annéesnonante, j’avais une activité de soudure de fibreoptique et je travaillais souvent avec une entre-prise de menuiserie. Benoît, l’un des menuisiers,voulait construire sa maison en bois. Je m’y suisintéressé avec le sentiment que cela pouvait de-venir une nouvelle activité économique», sesouvient Patrick Moutschen.

Ni une ni deux, l’homme participe au salon del’habitat, à Liège, pour sonder le grand public.«Le retour a été assez positif, j’étais convaincuqu’il y avait un marché pour la vente de maisonsen bois ». Mobic est créé en 1998 et fabriquesa première maison, « il s’agit bien évidemmentde celle de Benoît ».

L’entreprise se montre pour la première fois de-vant le public en 1999, lors du lancement du

Mobic s.a. ou la boîte à innover…

Jean-Philippe et Patrick Moutschen ont déjà largement fait progresser la construction bois… et ils n’en resteront pas là !

salon Bois & Habitat, avec une stratégie claireet bien arrêtée : «nous ne souhaitions pas êtredes entrepreneurs de la construction. Nous vou-lions dès le début être des fabricants spécialisésde structures bois, avec un process de fabrica-tion industrialisé ».

Pour se développer, Mobic s.a. vend ses pre-mières ossatures bois aux auto-constructeurs,«avec l’idée, pour le client, de venir à l’usinechercher ses composants. Au fur et à mesurede notre montée en puissance, nous avonsélargi notre offre et nous avons plus ciblé lesprofessionnels : les menuisiers et charpentiers,les petites et grandes entreprises générales deconstruction, les promoteurs immobiliers, lemonde équestre et agricole… ».

La stratégie est bonne, les produits aussi. Mobics.a. prospère rapidement et Jean-Philippe Mout-schen, frère du fondateur et commercial de for-mation, intègre l’entreprise en 2000. C’est lemoment d’agrandir le site de Harzé (Aywaille),« l’entreprise passe alors à la vitesse supé-rieure».

Cette dynamique ne s’essoufflera pas. En 2015,le groupe Mobic occupe une soixantaine de col-laborateurs. On y fabrique entre 50 et 70 mai-sons par an pour les particuliers, et plus de 150projets de toutes sortes (maisons, logements so-ciaux, crèches, écoles, bâtiments tertiaires…) àdestination des professionnels.

L’innovation comme moteur

Patrick et Jean-Philippe Moutschen l’ont rapide-ment ressenti, « il fallait être innovants pour res-ter un fabricant demandé et qui anticipe. Larecherche et le développement sont intimementliés à l’essor de Mobic s.a. ».

La première innovation majeure, « elle a de-mandé 3 ans de travail en partenariat avecl’ECAM (École Centrale des Arts et Métiers) etle CSTC (Centre Scientifique et Technique de laConstruction) ». Nous sommes début 2000, lastructure en bois a mauvaise presse à cause del’acoustique. «Nous avons développé de nou-veaux systèmes qui atténuent considérablementles bruits entre logements superposés ou juxta-posés ». Pour l’anecdote, les progrès sont telsqu’ils ont amené le CSTC a modifié ses normes,«prenant conscience que le multi-résidentiel enbois était tout à fait viable ! ».

« Tous les jours, on s’est demandé ce qu’on al-lait faire de mieux», reprend au bond Jean-Phi-lippe Moutschen. Et l’énumération desinnovations donne le tournis… «On a été lespremiers à travailler avec des poutres en bois re-constitué, dès nos premières commandes. On aégalement expérimenté avec des poutres d’in-génierie, des poutres en I, des poutres-plancheren bois lamellé-collé… On a progressé en ma-tière de voiles travaillants et au niveau de la re-prise des efforts par les planchers. Au lieu du

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portrait d’entreprise

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système traditionnel des linteaux au-dessus desfenêtres, on a imposé le concept de ceinture enbois lamellé-collé. Dès notre cinquième maison,on a également développé un système mixtepoutre-ossature bois ».

Un bref silence et c’est Patrick Moutschen quireprend la parole. On pense que la tempête estpassée… Erreur. «Nous avons fait progresser laperformance des planchers. Quand la normedemandait 250 kg/m2, nous avons démontréque le bois permettait d’atteindre 400 kg. Lamigration de la vapeur d’eau dans les parois aaussi été un vaste chantier en matière d’inno-vation. Cela nous a conduits à commercialiserdeux produits totalement novateurs : VigiMob,notre système de surveillance de l’humidité ; Vi-giMur, notre solution curative qui va s’insérerdans une ossature existante pour absorber l’ex-cès d’humidité. Sans oublier nos travaux sur lestechnologies d’assemblage, car nous vendonsnos produits à des professionnels qui doiventmonter vite et bien : nous avons intégré beau-coup de détrompeurs pour les aider ».

Notre témoin reprend son souffle. Pas le tempsde l’interrompre car vient un gros morceau, « laperformance énergétique, énorme terreau pourl’innovation bois. Nous avons vite vu que l’iner-tie thermique allait devenir un réel défi, notam-ment avec la PEB. La structure bois, pardéfinition, est légère. Elle a peu d’inertie, c’est-à-dire que sa capacité à emmagasiner de la cha-leur ou du froid pour les restituer est faible. Sondéphasage - la possibilité de différer et lisser lesvariations de température - est inexistant. Nousavons travaillé avec les universités de Liège et

de Louvain-la-Neuve sur un nouveau produit,ArgiMob. Il s’agit de galets d’argile qui sont pla-cés dans la couche technique des parois inté-rieures. Ce produit a demandé de grosdéveloppements pour s’insérer dans notre pro-cess industriel. C’est aujourd’hui un beau succèset une réponse adaptée au problème du confortd’été dans une maison bois ».

Enfin, on ne peut pas parler de Mobic s.a. etd’innovation sans évoquer sa ligne de produc-tion. «Nous avons développé nos propres outilscar les fabricants étaient incapables de répondreà nos attentes. En 2010, à partir de robots ra-chetés à l’industrie automobile, nous noussommes confectionné un outil autonome quis’adapte à la spécificité de chaque caisson boisà réaliser. Ça change la vie de ces trois robots,habitués avant aux gestes répétitifs ! ». La bou-tade fait sourire, mais elle laisse aussi entrevoirle travail colossal qui a été nécessaire pour créercette ligne. On vient du monde entier examinerla prouesse ; modestement, nos hôtes ne s’éten-dront pas sur le sujet.

Nouveaux défis en perspective

Avec pareil palmarès, on aurait pu penser quenos deux frères allaient lever le pied, mais celasemble contre nature chez eux…

En 2016, un nouveau produit verra le jour.«Avec ce nouveau développement, notre butest de diminuer le volume de bois dans les struc-tures, à performance égale ». Wait and see…on en saura plus très bientôt !

L’outil de production totalement automatisé de Mobic s.a. a fait des émules en Europe et dans le monde. Il se chuchote qu’une version 2, encore plus polyvalente, pourrait surgir…

Mais le principal chantier est ailleurs, à Étalle,où Mobic s.a. vient de racheter la scierie P. Du-sausoit, tout juste rebaptisée “Scidus”. Devenirscieurs de feuillus, pourquoi? «Nous souhaitonsnous investir dans l’utilisation du feuillu dans laconstruction. C’est une manière d’anticiper lestensions qui vont apparaître dans l’approvision-nement en résineux. C’est aussi pour rester co-hérents par rapport à notre philosophie devalorisation d’une ressource locale, le bois wal-lon, en circuit court ».

Le secret industriel doit être préservé, maisquelques informations peuvent filtrer. «Nousavons une idée précise de ce que l’on veut faire.Nous souhaitons développer un produit en rup-ture avec ce que propose classiquement unescierie. Notre souhait est de devenir un leadertechnologique de la valorisation des feuillus enWallonie, en conservant puis en développantl’emploi sur ce nouveau site ».

Ces deux-là nous l’ont maintes fois prouvé, ilsont du ressort. Nous les suivrons avec attentioncar, forcément, il va y avoir du nouveau ! �

Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015 - 9

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10 - Les Infos de Rnd - 1er trimestre 2015

dossier du trimestre

Les décharges : mines d'or de demainou terrains minés ?

Il n'y a pas qu'en football que les Belges s'illustrent et fontpartie de la classe mondiale ! Notre pays, via ses deux projets

phares MINERVE, mené par Shanks, et Closing the Circle, menépar Group Machiels, est une référence dans la valorisation des

décharges, ce que l'on appelle le landfill mining andreclamation (LFMR). Mais qu'est-ce donc que

cette ré-excavation et réhabilitation de décharges?

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Le «landfill mining and reclamation»englobe les procédés de ré-excavation, detraitement et de valorisation d'anciennesdécharges. Ce procédé vise à valoriser lescomposants volatiles (gaz, liquides, matièreshumides), comme source de combustible(biogaz), et les fractions solides commesource de métal, d'humus, de combustiblesalternatifs ou d'empierrement. Autre gainnon négligeable: la récupération d'espace àdes fins d'infrastructures ou de logement.

Ce concept a été mis en pratique pour lapremière fois près de Tel-Aviv en 1953 pourgénérer de l'humus en le séparant desautres déchets avec des trommels. L'amen-dement ainsi récupéré contenait 1,4 % deNPK (nitrate, phosphore, potasse) et a étéutilisé pour la culture de citronniers. Lecontenu trop important en débris de verredu sol qui a été récupéré n'a pu être valorisédans des cultures de légumes. Le rebut destrommels a subi un tri manuel afin de valo-riser l'aluminium et les ferrailles. Ce projeta été le seul projet de LFMR avant lesannées 1980.

C'est un fait que la concentration d'alumi-nium dans les décharges antérieures à lamise en place d'un tri sélectif (~année 2000en Belgique) est supérieure à celle desmeilleurs gisements de bauxite (minerainaturel d'aluminium). Et de plus en plusd'études montrent que nombre dedécharges pourraient également devenirdes sources de terres rares, de métaux pré-cieux et critiques, voire de cuivre. Mais lesdéfis techniques, législatifs et sociétaux àrelever sont à la hauteur des enjeux.

Alors, le landfill mining, mine d'or ou ter-rain miné?

Que peut-on attendredu LFMR?

À l'heure où la compétition pour l'occu-pation de l'espace se fait de plus enplus dure, réduire le volume desanciennes décharges ("réclama-tion"), pour limiter l'emprise territo-riale de nos déchets, est un bénéficenon négligeable du LFMR. Les ter-rains récupérés dans l'opération peu-vent soit augmenter la durée de viede la décharge de manière consé-quente si un tri efficace est mis en placeen amont, comme c'est le cas chez nous,soit être réhabilité en zone à bâtir pour desinfrastructures, du logement, etc. Dans le casoù le LFMR a permis de rendre la décharge

totalement inerte, on peut même envisagerune valorisation environnementale, agricoleou sylvicole.

D'ailleurs, il n'est plus aucun projet de LFMR enEurope ou en Amérique du Nord qui ne rentrela valeur marchande de l'espace économisédans le bilan financier des opérations de land-fill mining. Une étude récente sur une cinquan-taine de décharges dans la région d'Eindhoven(Pays-Bas) estimait d'ailleurs que cette valeurajoutée était 15 à 20 fois supérieure aux béné-fices escomptés de la valorisation des déchets.

Seconde source de gain: la biométhanisation.Depuis qu'elles ont été couvertes, nombre dedécharges ont fonctionné comme un réacteurbiologique, transformant les matières orga-niques en gaz. Dans le meilleur des cas, ces gazont été emprisonnés sous la couche de recou-vrement, généralement de l'argile imper-méable. Dans les meilleurs cas, on peut récu-pérer ces biogaz pour produire de l'électricitéet/ou de la chaleur. C'est le cœur du projetMINERVE. «L'axe de minéralisation vise àimpacter le CET de Mont Saint-Guibert, pouren améliorer la minéralisation, la production debiogaz et sa valorisation énergétique», nous ditJulien Brugmans, ingénieur projet chez Shanks,un acteur majeur dans le traitement desdéchets et le coordinateur du projet MINERVE.

Autre source de profit : la valorisation des frac-tions solides. Les plastiques légers peuvent êtretransformés en combustibles alternatifs. Onpeut valoriser les déchets organiques solidescomme terreau ou en humus pour l'amende-ment. On peut recycler les déchets métal-liques, voire transformer les déchets solides(plastiques durs, briques, béton, etc.) en agglo-mérats. «C'est le troisième axe du projetMINERVE, l'excavation des matériaux minéra-

lisés et stabilisés pour valoriser les matièrescomme combustibles alternatifs ou commematériaux innovants. Par exemple, notre par-tenaire Holcim Belgique, filiale belge du pre-mier producteur mondial de ciment, cherchela possibilité de les valoriser dans les cimentsou les bétons recyclés».

Dernière source de profit : l'environnement.Nombre de décharges contiennent des pro-duits toxiques volatiles (chlorures, bromures,etc.) ou métalliques (plomb, mercure, métauxlourds, etc.) qui sont lixiviés, c'est-à-dire dis-souts et concentrés, par les jus organiques. Ilsforment alors un liquide toxique qui s'échappede la décharge vers les cours d'eau ou lesnappes aquifères. La valorisation de ladécharge permet de mettre fin à ce processusen séparant les fractions dangereuses et enenfouissant de manière imperméable cellesqu'on ne peut valoriser autrement, générale-ment après les avoir rendues inertes.

La valorisation d'une décharge va dépendre àla fois des types de produits qu'on peut en tireret de leur qualité, mais aussi des marchés dis-ponibles alentour. En effet, quel intérêt de pro-duire des combustibles secondaires si vous nedisposez pas d'une industrie ayant la capacitéde les écouler? De même si elle se situe troploin et que la viabilité économique du produitest obérée par un coût de transport dispen-dieux.

Sans compter qu'il faut parfois prendre encompte des spécificités géographiques. Parexemple, aux États-Unis, où la construction enbois est largement répandue dans les zonesrurales, les décharges de déchets de la construc-tion sont riches en bois, ferrailles et gypse(plâtre). Le bois est valorisé comme combustiblesecondaire dans les centrales électriques aucharbon et les ferrailles sont recyclées. Parcontre, le gypse, qui peut devenir une source delixiviats, doit être traité et rendu inerte.

La Belgique du LFMR, entre précurseur et innovation

«Le projet MINERVE est innovant à plusd'un titre », nous dit Julien Brugmans.«Tout d'abord, il y a la combinaison de laminéralisation et du landfill mining. Lesautres projets de LFMR font souvent le pre-mier, parfois le second, jamais les deuxensemble. Dans le cadre de MINERVE, onpeut aujourd'hui impacter le moteur biolo-gique [c'est-à-dire la décomposition desmatières organiques qui produit du biogaz,ndlr] pour la production de biogaz et le gainen production électrique qu'elle génère.

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dossier du trimestre

12 - Les Infos de Rnd - 1er trimestre 2015

Ensuite, il y a notrevolonté de fournir unesolution intégréecomplète pour déter-miner comment et àquel coût valoriser unCET. Enfin, il y a cettecombinaison uniquedes acteurs rassem-blés autour d'un pro-jet financé par les pou-

voirs publics et qui nous a permis de créer uneexpertise wallonne unique au monde qui vagénérer de la valeur économique via l'exporta-tion de ce savoir-faire».

Closing the Circle, le projet Consortium EnhancedLandfill Mining, est l'autre projet belge de LFMRqui va offrir à notre pays, savoir-faire et visibilité.Le principe est de traiter les déchets de manièreintégrée, à la fois à des fins énergétiques et maté-rielles en utilisant une technologie innovante eten respectant des paramètres environnementauxet sociaux des plus stricts (voir encart EnhancedLandfill Mining @ REMO).

Ces deux projets démontrent le savoir-fairebelge en matière de LFMR, tout en rendant lesopérations économiquement viables. Sachantqu'on estime le nombre de CET dans l'Europedes 27 entre 150 000 et 500 000 unités, cesdeux projets ont un sacré potentiel écono-mique à l'exportation!

Ce projet MINERVE…

Actuellement, les projets de valorisation dedécharge ne concernent que des cas isolés,incluant souvent une part non négligeable desubsides publics. Et jusqu'à très récemment, leLFMR était principalement motivé par la gestionde pollution ou la récupération d'espace à desfins publiques. Mais, ces dernières années, lescas de valorisation en vue d'une généralisationdes procédés à d'autres décharges, commepour les projets MINERVE et Closing the Circle,sont plus courants. Ils témoignent d'un véri-table intérêt économique pour la valorisationd'anciens sites choisis.

Julien Brugmans confirme: «MINERVE est unprojet de recherche et développement avecune large part d'innovation. Par exemple,dans l'axe de caractérisation, la méthodologieest innovante, tout en utilisant des outils déjàmaîtrisés. En effet, nous avons cherché à défi-nir des paramètres simples pour déterminers'il est possible et intéressant de procéder aulandfill mining d'un CET via une matrice depondération créée par l’UCL-ELI. Par exemple,si le CET contient beaucoup de déchets métal-liques, c'est économiquement intéressant. S'ilest trop profond cela complique son exploita-tion et diminue sa rentabilité. Typiquement,dans le cas de Mont Saint-Guibert, un desparamètres clés de validation du troisième axede landfill mining, c'est la proximité des rive-rains. Ils habitent de l'autre côté de la rue. Ona aujourd'hui un très très bon contact aveceux au niveau de la gestion journalière du CET.Mais cela ne veut pas dire qu'on obtiendraleur adhésion si on voulait ré-excaver le CETen vue de la valorisation des déchets minéra-lisés».

«Une autre innovation importante du projetse trouve dans l'activation du CET pour la bio-méthanisation. Il a été trouvé que la disponi-bilité en eau est un facteur limitant pour laproduction de biogaz. Or, la caractérisation insitu réalisée par l'ULg est très rigoureuse etnous permet de définir quelles zones sonthumides, quelles zones sont inondées, etdonc quelles zones il faut réactiver. En plus,CWBI, le Centre Wallon de Biologie Indus-trielle de l'ULg à Gembloux, a déterminé lepotentiel méthanogène de chaque zone afinde confirmer l'utilité d’installer un système deréactivation de la zone. Enfin, Artechno, unespin-off du CWBI créée en 1999 et spécialiséedans la culture de bactéries, a mis au point unconsortium microbien à injecter dans le CETpour améliorer la production de biogaz. Toutecette technologie est aujourd'hui exportablesur d'autres CET. Et son utilité va bien au-delàde la production de biogaz puisque la biomé-thanisation stabilise et rend inerte les maté-riaux solides du CET. Ce qui en facilite l'exploi-tation dans la troisième phase : le landfillmining à proprement parler».

Julien Brugmans

Installation de production d'electricite a partir du biogaz. Fraction legere recuperee apres separation aerolite. Echantillon de la fraction L (lourde) apres traitement d'un lotde dechets.

Le CTP, expert en séparation

«Le Centre Terre et Pierre s'est vu confier latâche de mettre au point la chaîne de sépara-tion et le traitement des déchets solides», nousdisent Hervé Brequel, responsable du départe-ment Recherche collaborative, et SéverineMacquier, responsable du projet MINERVE auCTP. «Nos contraintes étaient multiples. Nousdevions mettre au point une ligne continue deséparation avec des procédés connus et maî-trisés, fournir des produits valorisables tout enrestant dans des coûts de traitement raison-nables. Nous avons donc travaillé avec deséquipements classiques (broyeur, crible, sépa-rateur aérolique, magnétique, gravimétrique)auxquels nous avons apporté des réglagespropres aux matières à traiter. L'innovationvient surtout de la succession des différentesétapes et des boucles de séparation au sein dela ligne».

«Dans le cadre de MINERVE, nous avons misen place avec nos partenaires des techniquesde caractérisation qui nous permettentd'adapter notre procédé et les matières valori-sables qu'on peut en obtenir. Nous avons putester différentes séquences et déterminer leuroptimum d'utilisation. Nous sommes restés surdes fractions mixtes qui nous permettent à lafois de limiter les étapes de séparation, et doncles coûts opérationnels, mais aussi de garantirles caractéristiques des fractions sortantes quelque soit le type de décharge. Leur compositionen terme de déchets peut varier, mais pas leurscaractéristiques techniques».

Suite en page 21

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Hervé Brequel Séverine Macquier

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VIGIBOISWALLONIERelais d’information sur la veille forêt-bois

2NUMERO

DES PANNEAUX DE BOIS CROISÉSASSEMBLÉS PAR SOUDAGELe soudage du bois par friction est une tech-nique récente qui montre un potentiel inté-ressant. Pour l’instant, les assemblages parsoudage ont surtout été réalisés avec despièces cylindriques de type tourillons insé-rés dans des trous.

L’École Polytechnique de Lausanne travailledepuis quelques années sur du soudage àplat. Des tests ont été réalisés avec desplanches croisées perpendiculairement pourdéterminer la qualité des joints obtenus parsoudage par friction. Les conditions expéri-mentales pour obtenir une soudure entreles planches étaient les suivantes :• amplitude du mouvement : 1 à 1,5 mm

• fréquence : 130 Hz• pression : 1,6 MPa.

Il en ressort deux conclusions. Le soudagepar friction est plus efficace lorsque le mou-vement des planches, l’une par rapport àl’autre, est circulaire que lorsque celui-ci esttransversal (dans un rapport de 1,3). La ré-sistance des joints est alors égale à environ40 % de celle de joints obtenus par un col-lage avec un adhésif classique à base depolyuréthane.

De tels résultats permettent tout à fait d’en-visager cette technique pour la constructionde panneaux en bois croisés (CLT).

Contact : B. HahnE-mail : [email protected] - Labora-tory for Timber Construction IBOIS - ÉcolePolytechnique Fédérale de Lausanne

RÉSISTANCE À LA SÉCHERESSE ET PRODUCTIVITÉ DUDOUGLAS : LES ORIGINES COMPTENT !Le douglas est un arbre qui présente denombreux avantages en raison de la qualitéde son bois, de sa croissance plutôt rapide,tout en étant capable de supporter correc-tement des périodes de sécheresse. L’uni-versité de Wageningen aux Pays-Bas acherché s’il existait un lien entre la produc-tivité, la résistance à la sécheresse et l’ori-gine géographique des graines. 18 lots degraines, dont la provenance était clairementdéterminée, ont ainsi été plantés en 1971et les arbres ont été suivis depuis cetteépoque.

Il apparaît clairement que les arbres dontles graines proviennent des régions sep-tentrionales (et les plus humides) de la zonede prédilection du douglas (essentiellementColombie-Britannique et île Victoria) avaientune productivité élevée, mais étaient lesmoins résistants aux épisodes de séche-

resse. À l’inverse, les graines provenantdes zones méridionales (Orégon) transmet-taient une meilleure résistance aux plants,mais avec une productivité moindre. Iln’existe donc pas une graine “miracle”.

Néanmoins, ce suivi à long terme permetde mieux sélectionner les graines de dou-glas en fonction de lieu de plantation choisi.En l’absence de risque de sécheresse si-gnificative, les graines d’origine septentrio-nales seront préférées. Néanmoins, le chan-gement climatique, avec les risques desécheresse accrue en Europe, peutconduire à une sélection de graines d’ori-gine plus méridionale.

Contact : B. Eilmann – E-mail : [email protected] - Forest Ecology and ForestManagement Group - Wageningen Univer-sity - P.O. Box 47 - 6700 AA Wageningen

Panneau en bois croisé

Zone d’extension originelle naturelle

du douglas(en vert)

VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015 - 13

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14 - VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015

La société américaine 4 AXYZ a développéune nouvelle technologie de fabrication “ad-ditive” qui permet de réaliser des piècesd’ameublement en bois par une techniquesimilaire à l’impression 3D.

Cependant au lieu de déposer une “encre”ou un polymère, la technologie utilisée ap-

pelée “Production d’objets laminés en 3D”utilise un laser ou des lames de tungstènepour découper des lamelles et les assem-bler en un objet tridimensionnel. Ces la-melles proviennent d’une feuille encolléesur une face. Cette feuille était initialementen papier (Cibic Technologies ou Mcor tech-nologies Ltd), mais la société 4 AXYZ aétendu cette technologie à des feuilles deplacage en bois.

Le résultat est impressionnant, comme entémoigne la photo ci-contre où on distinguela structure en lamelles du matériau. Latechnologie permet à tout designer de fairefabriquer sur mesure son mobilier. De plus,cette technique de fabrication additive pré-sente un avantage supplémentaire de taille :inclure, lors de la réalisation du produit, descapteurs ou puces électroniques de touttype. On peut ainsi facilement imaginer desparquets avec détecteur de présence oudes rampes d’escalier qui déclenchentl’éclairage.

Un autre avantage réside dans la combinai-son possible de matériaux différents asso-ciés au bois. Il est ainsi facile d’imaginer desprofilés composites de très haute résistance.Les objets ainsi conçus peuvent aussi pré-senter des formes spécifiques impossiblesà usiner ou même inclure des cavités.

Sources : www.4axyz.com - www.mcortech-nologies.com - www.cubictechnologies.com

Schéma d’une impression additive laminée : 1- Rouleaude feuille. 2- Mandrin chauffant. 3- Faisceau laser. 4-Prisme. 5- Canon laser. 6- Assemblage final en couches.7- Plateforme mobile. 8- Déchets.

Fauteuil réalisé en impression 3D par la société4AXYZ

Concept degratte-ciel en CLT (création © Michael Charters)

UN GRATTE-CIELEN BOIS

« Big Wood » est un projet de gratte-ciel enbois destiné à être implanté à Chicago. Ilne s’agit encore que d’un concept, mais ilillustre bien la tendance actuelle à concevoirdes édifices de plus en plus hauts à partirde CLT (panneaux en bois lamellé-croisé).Ce projet a remporté une mention spécifiquelors du concours de gratte-ciel organisé parle magazine d’architecture américain eVolo.

Ce concept de gratte-ciel d’une cinquan-taine d’étages prévoit des installations di-verses telles qu’un gymnase, des alléesmarchandes, une grande bibliothèque, desjardins et, dans les parties les plus hautes,des habitations mixtes allant de l’habitat fa-milial multi-étages au simple studio, en pas-sant par des duplex.

À noter cependant que les normes deconstruction nord-américaines ne permet-tent pas encore de construire en bois surplusieurs étages. La réglementation n’évo-luera qu’en 2017.

Source : eVolo.com

VIGIBOISWALLONIE Relais d’information sur la veille forêt-bois - N° 2

RÉVOLUTION DANS L’IMPRESSION 3D DE MOBILIER EN BOIS

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VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015 - 15

Concept de conversion de biomasse en hydrogène

DE L’HYDROGÈNEÀ PARTIR DU BOIS

La société japonaise Japan Blue Energy a développé puis in-dustrialisé une première unité de production d’hydrogène àpartir de biomasse. Son principe de fonctionnement est le sui-vant : une première étape de pyrolyse transforme la biomassecomposée de bois, déchets végétaux, sciure… en coke à550 °C. Une seconde étape de reformage met en contact cecoke avec de la vapeur d’eau à 950 °C. Dans ces conditions,l’eau se décompose en hydrogène et oxygène lequel se re-compose immédiatement. Il s’agit d’une réaction bien connuede l’industrie chimique européenne d’avant 1950, plus spécifi-quement des industriels du charbon.

Dans leur installation, les Japonais atteignent un taux deconversion de 40 %, ce qui signifie en pratique qu’il faut ensuiteépurer le gaz et que 10 tonnes de matière sèche permettentd’obtenir 5 300 m3 de gaz et 2 tonnes de charbon. Ces quan-tités correspondent par ailleurs à la production journalière del’unité de production japonaise. À noter que le gaz chaudproduit (une fois séparé de l’hydrogène) peut parfaitement êtreutilisé pour chauffer des bâtiments ou être converti en électri-cité.

Source : http://www.jpo-net.co.jp

RENFORCEMENT DES STRUCTURES BOIS : RÉNOVATION DES ÉDIFICESANCIENS EN BOIS

De nombreux bâtiments historiques sont construits avec despoutres en bois. Leur maintenance est considérable et impliquesoit le renforcement des éléments de structure, soit leur rem-placement. Si le renforcement est une solution plus accessibleéconomiquement, il entraîne souvent des surépaisseurs oul’utilisation de pièces métalliques qui s’intègrent difficilementdans l’architecture ancienne.

L’application de renforts en composites à base de fibres miné-rales s’avère être une solution particulièrement intéressante.Des renforts en forme de U ont été testés à l’université poly-technique de Madrid. Ils permettent d’augmenter de 50 % lacharge appliquée à des poutres horizontales avant rupture,pour des composites à base de fibres de carbone bidirection-nelles. La rigidité de l’ensemble est aussi fortement augmentée.L’utilisation de fibres de basalte, nettement moins chères queles fibres de carbone, donne aussi des résultats intéressantsbien que moins élevés (20 % d’augmentation).

Dans une autre expérimentation conduite à l’université de Pé-rouse, en Italie, une seule face de la poutre (intrados) a étérenforcée avec de la fibre, mais en utilisant cette fois-ci descomposites à base de fibres naturelles. L’augmentation de lacharge avant rupture est de l’ordre de 15 à 30 % pour desfibres de lin et de chanvre. Logiquement, l’augmentation de larésistance est plus marquée lorsque le bois employé possèdede faibles propriétés mécaniques. Quant aux fibres de basalte,les résultats sont nettement meilleurs, de 25 à 60 %. Il est ànoter que les composites à base de fibres de bambou ontdonné des résultats décevants (pas d’amélioration de la résis-tance).

Contacts :• Pilar de la Rosa Garcia - Université polytechnique de Madrid

- E-mail : [email protected]. • Marco Corradi - Université de Pérouse - E-mail :

[email protected]

DU NOUVEAUSUR TABLETTESAvec le développement des tablettes, le nombre d’applicationsdestinées à des commerciaux sur le terrain tend à croître deplus en plus. Ainsi, au-delà de la gestion des fichiers clients etdes catalogues produits, on trouve des applications qui associentle capteur photo de la tablette et des outils de CAO/DAO quipermettent de prendredes côtes et de présen-ter un projet de menui-serie (portail, porte, clô-ture, placards) dansson contexte réel.

À ce titre, on peut citerles applications Bati-Trade et BatiTools té-léchargeables surl’Appstore.

Poutres avec renfort sur 3 faces

Application BatiTools.

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16 - VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015

Les travaux de recherche pour trouver lesbons composés qui permettront de renforcerla résistance du bois aux attaques deschampignons, mais aussi sa dureté, sonttoujours aussi importants.

Dernièrement, c’est la société finlandaiseStora Enso qui a déposé une demande debrevet international pour un traitement dubois à base d’acide citrique. Le bois est im-prégné d’une solution aqueuse contenantenviron 10 % d’acide citrique ainsi que dusilicate de sodium. Cette phase comported’abord une mise sous vide pour évacuerl’air contenu dans le bois, puis une montéeen pression (12 bars) pendant quelquesheures. L’imprégnation est suivie d’unephase de chauffage à 180-220 °C pendantenviron deux heures en l’absence d’oxygène.

Le procédé est destiné à des bois tendres(pin par exemple) employés à des fins struc-turelles. Des tests ont montré une large di-minution des attaques de termites.

En parallèle, la société française Arc Nu-cleart a aussi déposé une demande de bre-vet dans lequel l’acide citrique est associéà du glycérol. L’objectif est de faire réagirle glycérol avec l’acide citrique à haute tem-pérature (160 °C pendant plusieurs heures)afin de former un (poly)ester qui aura unefonction de liant entre les fibres. Les testsindiquent un quasi-doublement de la duretéShore.

Les deux brevets mettent en avant la stabi-lité dimensionnelle du produit final et lefaible coût des produits de traitement.

Il est intéressant de noter que des travauxjaponais, datant d’il y a 3 ans, ont identifiél’acide citrique comme adhésif naturel sus-ceptible de remplacer les colles synthé-tiques pour la fabrication de panneaux departicules ou pour réaliser des produits àbase de farine de bois par moulage hautepression.

Source : Brevets EP2707184 et FR 2 995549

Un nouveau projet de R&D européen a ré-cemment démarré : il s’agit de CelluWood.Ce projet se propose de mieux exploiter lesbois de petit diamètre et de rechercher desassociations performantes entre des résinesissues de sources naturelles et du bois,pour des applications de structure.

L’objectif est d’élaborer des poutres en uti-lisant des résines à base de différents typesde tannins, mais aussi de créer des mé-langes de nano-cellulose et de tannins.

Les résines seront utilisées de différentesfaçons :• pour du collage de bois lamellés ou de

poutres composites,• pour élaborer des renforts latéraux,• pour remplir, en association avec

d’autres produits (de type ouate de cel-lulose), l’intérieur de poutres,

• pour réparer des défauts (nœuds, en-tailles…).

Coordinateur du projet : M. Edward Sten-house – E-mail : [email protected]

Acide citrique

TRAITEMENT DU BOIS AVEC DE L’ACIDE CITRIQUE

VIGIBOISWALLONIE Relais d’information sur la veille forêt-bois - N° 2

Principaux axes de recherche du projet CelluWood

PROJET CELLUWOOD

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VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015 - 17

LE PONT MAICASAGI : UNE PROUESSE D’INGÉNIERIE

PANNEAUX COMPOSITES BOIS-CIMENT

Avec ses 68 mètres de portée libre, le pontMaicasagi au Québec est le pont droit enbois le plus long du monde. Cette prouessed’ingénierie permet de supporter descharges de camions forestiers de 180tonnes. Il s’agit d’un pont en bois sans pilierintermédiaire, optimisant les propriétés dedeux produits de bois d’ingénierie : le boislamellé-croisé et le bois lamellé-collé.

Le fait que le pont soit situé au-dessus d’unerivière représentait un défi. En effet, il a dûêtre conçu pour éviter que le bois s’endom-mage à cause de l’humidité ambiante, gé-nérée par la rivière. Le pont Maicasagi est

un ouvrage extérieur, sa conception permetà l’eau de pluie d’être évacuée de façon àne pas endommager le pont à long terme.Pour rajouter aux nombreux défis, le pont aété construit dans une région éloignée etprotégée. Il fallait donc respecter de nom-breux critères et des délais serrés : de juilletà février (plans et installation).

Autre défi de taille, la structure porteuse dupont devait se situer sous le chemin de rou-lement pour éviter qu’elle ne soit éventuel-lement heurtée par des troncs d’arbre quetransportent les camions forestiers. La ri-vière étant peu encaissée, il restait peu dehauteur disponible pour la structure, ce quirendait la chose encore plus difficile (hau-teur de 4 mètres pour 70 mètres de por-tée).

La structure du pont (voir le schéma encoupe) comprend les éléments suivants (leschiffres entre parenthèses renvoient aux dif-férents éléments pointés sur le schéma) :

• Deux poutres-caissons courbes dont lesmembrures supérieures et inférieuressont en bois lamellé-collé (2),

• Des panneaux de bois lamellé-croisé(CLT) reliant les membrures supérieureet inférieure (1),

• Des panneaux de bois lamellé-croisé(CLT) utilisés pour la construction desdiaphragmes

• et du tablier (3) (4) (6), • Des panneaux de contreplaqué utilisés

pour la construction du tablier (non struc-turel) (5),

• Des traverses de bois d’épicéa pour re-couvrir le tablier (4),

• Parapet (7).

L’utilisation de bois lamellé-collé avec despanneaux CLT en caisson a permis d’at-teindre une portée libre de 68 mètres et 180tonnes de charge utile, ce qui en fait uneprouesse technologique et le pont droit enbois le plus long du monde. L’assemblageet le montage, d’une durée totale de 3 mois,ont été particulièrement rapides.

Architecte : Jean-Claude Baudry - NordicStructures BoisIngénierie : Louis-Philippe Poirier et VictorEgorov - StavibelChargé de projet : Pascal Renaudin - Nor-dic Structures bois

La société portugaise Secil - CompanhiaGeral de Cal e Cimento SA a déposé unbrevet européen portant sur des panneauxaméliorés en bois-ciment. L’innovationconcerne un panneau composite plat, defaible épaisseur (4 à 40 mm). Gris, blanc oucoloré, résistant et rigide, il offre des perfor-mances élevées en termes de résistance àl’impact, au feu, à l’humidité, à la variationde température, au bruit et aux champi-

gnons, ainsi qu’à d’autres micro-organismes.Ces panneaux sont constitués de 20 à 50 %de ciment Portland blanc ou gris, 15 à 30 %de particules de bois résineux écorcés, 3 %de solution de sulfate d’aluminium, 7 % desilicate de sodium, 0 à 50 % d‘agent cal-caire, 2 à 3 % de fibres PVA, 30 à 40 %d’agrégats de poids léger et éventuellement0,1 à 15 % de pigments inorganiques. Lacombinaison entre la résistance et la flexi-

bilité fournie par le PVA, ainsi que la dura-bilité et la rigidité fournie par le ciment debois et l’alcool polyvinylique, permet ungrand champ d’applications. Ce panneau,peu coûteux et facile à mettre en œuvre,est indiqué à la fois pour les espaces exté-rieur et intérieur, en bâtiment public ou ré-sidentiel.

Source : Brevet européen EP 2 679 561

Pont Maicasagi (Poto © Nordic Structures Bois)

Détail du pont (photo © Nordic Structures Bois)

Schéma en coupe du pont

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18 - VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015

VIGIBOISWALLONIE Relais d’information sur la veille forêt-bois - N° 2

L’AGRICULTURE, NOUVEAU MARCHÉPOUR LE CHARBON DE BOIS

On connaît depuis longtemps les propriétés sanitaires du char-bon de bois, par exemple pour protéger les semis de la fonte,sans compter les applications dans le domaine de la purificationde l’eau.

Des études plus récentes ont aussi mis en évidence la capacitédu charbon de bois (BioChar en anglais) à restaurer ou main-tenir la fertilité des sols acides et délavés sous les tropiques.Cependant, ce n’est que très récemment que les scientifiquesdu Centre de géosciences appliquées de l’Université de Tü-bingen (Bade-Wurtemberg), en coopération avec l’Universitéde Hohenheim (Stuttgart, Bade-Wurtemberg) ont montré queles effets bénéfiques du charbon de bois pouvaient aussi s’ap-pliquer sous nos climats. Ils ont montré en particulier que lecharbon de bois permettait une meilleure assimilation des en-

grais azotés par les plantes, réduisantainsi les quantités nécessaires,

mais aussi limitait voire sup-primait les émissions de

protoxyde d’azote, gazà effet de serre no-toire.

Il affecte en les aug-mentant le nombreet la compositiondes organismes vi-vant dans le sol, quiforment des com-munautés com-plexes avec lesplantes, les ani-maux et les micro-organismes. « Enaugmentant la ca-pacité de stockagede l’eau et la fixa-

tion des éléments nu-tritifs, la fertilité du sol est

augmentée, ce qui réduitles émissions de gaz à effet

de serre et permet de stocker plus de carbone dans le sol »,explique Sebastian Behrens, chercheur à l’Université de Tü-bingen.Non seulement l’usage du charbon de bois permettrait ainside diminuer les intrants et d’avoir ainsi des sols moins dégradés,mais il permettrait aussi de restaurer certains sols “usés” parune agriculture trop intensive.

La production de charbon de bois peut se faire de manière tra-ditionnelle ou avec une valorisation industrielle du gaz (parexemple pour la production d’hydrogène).

Contact : Sebastian Behrens - Centre de géosciences appli-quées - Faculté de mathématiques et sciences de la vie - Uni-versité de Tübingen - Tél. : +49 7071 29 75496 - E-mail : [email protected]

VALORISATION DES RÉSIDUSDE COUPE ET TAILLISL’industrie scandinave s’intéresse beaucoup à la valorisation dubois résiduel après une coupe forestière. Il s’agit tout aussi biendes branches, que des copeaux ou des taillis. L’objectif poursuiviest de faire de ces déchets très hétérogènes, et souvent laisséssur place, des produits à forte valeur ajoutée. Un second objectifest de disposer d’une source d’énergie dont le bilan globalpermet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Deux pistes se dégagent.

• La première consiste à fabriquer du charbon de bois dehaute qualité. En effet, un tel charbon n’émet que très peud’oxydes de soufre et d’azote. Lorsqu’il est employé trèspur, il s’avère précieux dans les industries de pointe tellesque la fabrication du silicium. Une autre utilisation possible,qui nécessite un degré de pureté moindre, est la substitutiondu fuel par de la poudre de charbon de bois dans des chau-dières industrielles ou des petites unités de cogénération.Cependant, l’enjeu principal actuel reste le prix de fabricationde ce charbon de bois face aux productions, certes de moinsbonne qualité, des pays à faible coût de main-d’œuvre.C’est à cela que compte s’attaquer l’institut de recherchenorvégien SINTEF en développant des procédés de fabri-cation économiquement rentable en Europe de l’Ouest, vi-sant à maximiser la production qualitative ou quantitativede charbon de bois.

• La seconde piste de valorisation envisagée est celle de lapyrolyse rapide. Néanmoins, l’huile obtenue de cette façonnécessite une étape complémentaire d’hydrogénation pourpouvoir être employée pure.L’idée nouvelle est de mélanger directement cette huilebrute de pyrolyse, naturellement pauvre en soufre, avec dufuel de basse qualité, comme celui qui est utilisé dans lesnavires. Et cela tombe bien car une nouvelle réglementationdemande à ce que les émissions d’oxyde de soufre des na-vires soient drastiquement réduites dès 2015.

Contacts :• Pour le charbon de bois : Øyvind Skreiberg - SINTEF (Nor-

vège) - www.sintef.com• Pour le biofuel : Professor Bridgwater - Director of the Euro-

pean Bioenergy Research Institute - Aston University -www.aston.ac.uk

Schéma de principe de la pyrolyse rapide

Bénéfices du charbon de bois

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VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015 - 19

Valorisation des résidus de sciageet de coupe(Réf. : 12 HU 50S5 3OZS)

Une société hongroise a développé un proto-type pour fabriquer des briquettes à partir dedéchets et résidus dans les scieries ou lorsde coupes forestières. Le système fonctionnemême avec des taux d’humidité très élevés.

La machine de fabrication de briquette aété conçue pour être mobile et pour traiterle bois directement sur place. Elle peut aussitraiter d’autres végétaux (miscanthus,paille…) à forte valeur énergétique.

L’entreprise recherche un partenaire pourl’industrialisation du système de fabricationdes briquettes, sachant qu’une étude demarché a déjà été réalisée.

Recherche de savoir-faire :Production de biocides(Réf. : TRFR20140909001)

Un centre de recherche français, membredes pôles de compétitivité Xylofutur etFibres, recherche un industriel spécialisédans la production et/ou la vente de produitsbiocides. Le partenariat a pour but de testerde nouvelles molécules issues du bois (tan-nins, stilbènes, polyphénols…) dans lecadre du projet Extractbiocides, avant uneexploitation commerciale.

Il est déjà acquis que de nombreuses mo-lécules issues du bois possèdent un pouvoirbiocide significatif. Les domaines d’utilisa-tion sont larges et visent à protéger des at-taques (microbiennes, fongiques ou par lesmicro-algues) de nombreux produits telsque les émulsions, les peintures, les adhé-sifs, les encres, les détergents, le cuir, lebois, la pâte à papier, les fluides de coupe…De telles molécules présentent en outrel’avantage d’avoir un impact moindre surl’environnement.

En cas de partenariat, les tests pourrontêtre financés, notamment, par des fondseuropéens.

Substrat horticole à haute valeurissu de résidus de biomasse(Réf. : TODE20140417002)

Une société allemande a développé unéquipement destiné à la transformation dedéchets de bois verts ou d’autre type debiomasse en « tourbe ». Le système est ca-pable de traiter entre 4 et 16 m3/h.

Les deux principales opérations sont une tri-turation et un traitement à la vapeur entre130 °C et 180 °C sous pression. Le produitobtenu est conforme à la norme DIN1154 surla tourbe et est destiné à un usage horticole.

Il présente une alternative intéressante à l’ex-ploitation directe de tourbe naturelle, confron-tée à un épuisement des réserves et aux me-sures de sauvegarde environnementale.

L’entreprise recherche des partenaires in-dustriels et commerciaux pour exploiter satechnologie.

Opportunités d’affaires…Les annonces suivantes proviennent d’entreprises et centres techniques en Europe qui recherchentune technologie spécifique ou qui proposent un savoir-faire ou une coopération avec un partenairepour un projet collaboratif.

Elles nous sont transmises par l’intermédiaire de notre partenaire “Enterprise Europe Network”.

Suite en page 20

PANNEAUX COMPOSITES BOIS-CIMENTLa société portugaise Secil - CompanhiaGeral de Cal e Cimento SA a déposé unbrevet européen portant sur des panneauxaméliorés en bois-ciment. L’innovationconcerne un panneau composite plat, defaible épaisseur (4 à 40 mm). Gris, blancou coloré, résistant et rigide, il offre des per-formances élevées en termes de résistanceà l’impact, au feu, à l’humidité, à la variationde température, au bruit et aux champi-gnons, ainsi qu’a d’autres micro-orga-nismes.

Ces panneaux sont constitués de 20 à 50 %de ciment Portland blanc ou gris, 15 à 30 %de particules de bois résineux écorcés, 3 %

de solution de sulfate d’aluminium, 7 % desilicate de sodium, 0 à 50 % d‘agent cal-caire, 2 à 3 % de fibres PVA, 30 à 40 %d’agrégats de poids léger et éventuellement0,1 à 15 % de pigments inorganiques. Lacombinaison entre la résistance et la flexi-bilité fournie par le PVA, ainsi que la dura-bilité et la rigidité fournie par le ciment debois et l’alcool polyvinylique, permet ungrand champ d’applications. Ce panneau,peu coûteux et facile à mettre en œuvre,est indiqué à la fois pour les espaces exté-rieur et intérieur, en bâtiment public ou ré-sidentiel.

Source : Brevet européen EP 2 679 561 Connecteur en U

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Partenaires :

Réalisé par :

un service

Pour tout complément d’information :

Frédéric [email protected]él. : 061 32 53 93

GSM : 0495 32 36 13

(suite)Opportunités d’affaires

Biocomposite aux propriétésaméliorées(Réf. : TODE20131216001)

Une société allemande propose un compo-site fibre-polymère entièrement naturel. Lepolymère thermoplastique est issu du bois

et les fibres proviennent soit du bois, soitdu chanvre, du lin ou du sisal. Le matériauobtenu a des propriétés mécaniques et ther-miques voisines du bois, mais peut se mou-ler et servir en placage sur des surfacescomplexes (automobile), ou comme par-quet, ou même dans des instruments demusique.

Le process de fabrication est tenu secret,mais des accords de transfert de savoir-faire peuvent se faire aussi bien que desdéveloppements à façon ou des co-déve-loppements.

Appel d’offres :Techniques de valorisationdes cendres de bois(Réf. : TRRO20140212001)

Une société roumaine spécialisée dans letraitement des déchets, recherche des tech-niques et des procédés pour mieux valoriserles cendres de bois.

Cette société collecte plus de 500 tonnespar an de cendres issues de chaudières in-dustrielles. Ces cendres proviennent exclu-sivement de bois. Actuellement, elles sontutilisées en épandage sur les champs.

La société est prête à étudier toute formede coopération, licence de savoir-faire, pres-tations techniques.

Offre de technologie :Procédé automatisé de fabricationde menuiseries(Réf. : TOUK20140826001)

Deux PME du Pays de Galles ont déve-loppé un procédé entièrement automatiséde fabrication de portes, fenêtres et autrespièces de menuiseries. Ce procédé permetde réaliser des moulures de grande préci-sion.

Dans ce procédé, on réalise et on met enforme sous vide une « peau » en polyuré-thane qui est ensuite déposée sur un« cadre » de MDF. Les espaces libres entreles deux sont ensuite comblés par injectiond’un mélange de mousses. L’ensemble pré-sente un aspect extérieur de haute qualité

pour un faible poids et une haute résistancemécanique.

Le cycle de production complet d’une pièceest compris entre 80 secondes et 5 minutes.Le procédé proposé est particulièrementsouple, ce qui permet la production d’unnombre élevé de modèles de pièces diffé-rentes. Les coûts de production sont parti-culièrement bas et l’impact environnementalest faible par rapport à d’autres produits àbase de MDF.

Ce concept de fabrication résulte de 12 an-nées de développement et en est au stadede démonstration. Un partenaire industrielet commercial est recherché.

Exemple de moulure

Unité de production

Panneau de porte obtenupar le procédé proposé

de surmoulage

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matériaux est essentiel à l’exploitation d’ungisement potentiel. Ce circuit de valorisationpour les matériaux issus du Landfill Miningreste assez flou à ce jour et est fortementdépendant de la situation économique ainsique de la dynamique du marché des matièrespremières.

Investissement public et retour

Le projet MINERVE s'inscrit dans l'axe 3 dupôle Greenwin et a reçu 5 M€ pour fonction-ner 4 ans. Le projet vient d'être prolongépour un an de plus. C'est Shanks qui en està la fois l'initiateur et le coordinateur. Mais legroupe Shanks aurait-il pu financer cetterecherche tout seul ?

«C'est difficile à dire, mais je ne pense pas»,nous confie Julien Brugmans. «Noussommes huit acteurs, il y a trois axes de

recherche fort différents. Shanks aurait euun intérêt à faire lui-même les points dont ilest directement responsable, c'est certain.Mais Shanks n'aurait probablement pas pumettre en œuvre les moyens pour rassemblertous les acteurs impliqués pour développer laméthodologie clé sur porte à laquelle on estarrivé».

«C'est d'ailleurs un des bénéfices indirectsdu plan MARSHALL et du pôle de compétiti-vité Greenwin : l'implication des différentsacteurs et la combinaison unique des acteursrassemblés. C'est cela qui a permis d’initier laculture de la R&D au sein d’une multinatio-nale et de créer une expertise wallonneunique au monde qui va générer de la valeuréconomique et des emplois via l'exportationde ce savoir-faire ».

«Ce qui est intéressant, c'est que le savoir-faire du consortium dépasse la somme de

« Il ne faut jamais oublier que, derrière le trai-tement, il faut un circuit de valorisation desproduits. Ce qui implique des entreprisespour les acheter et les utiliser, une logistiqued'acheminement au client, des infrastruc-tures, etc. Cela peut vite devenir limitant detravailler avec des produits trop spécifiquesou trop chers».

Étudier pour mieux valoriser

Comme on le voit ci-dessus, la caractérisa-tion d'une décharge est indispensable pouren explorer la rentabilité supposée, maisaussi pour déterminer le procédé de landfillmining et les produits qu'on peut espérervaloriser. Or, la caractérisation, c'est juste-ment le premier axe de MINERVE…

«L'axe de caractérisation vise à créer unecarte d'identité du CET et de déterminerquels types de matériaux ont été enfouis dequelle manière. Bref, à fournir les informa-tions nécessaires aux deuxième et troisièmeaxes du projet », nous dit Julien Brugmans.

«Maintenant, dire qu'on va survoler un ter-ritoire avec un satellite ou un avion et direqu'on va évaluer les CET qui valent la peine,c'est un point de la recherche que nousn'avons pas pu encore valider. De plus, latechnologie existe pour surveiller l’activitébiologique d’un CET en détectant les émana-tions de méthane avec un drone. Ce qui per-met également d’évaluer l’intérêt d’un site,les connexions entre ses moteurs biologiqueset d’éventuelles fuites ».

«Après cette phase de télédétection, nousavons réalisé avec l'ULg une caractérisationdu site par géophysique (tomographie élec-trique) qui nous a donné un modèle de répar-tition des déchets (profondeurs et type) etdes nappes d'eau. En plus, CWBI a déterminéle potentiel de méthanisation en fonctiondes types de déchets. Avec cette cartogra-phie précise du CET de Mont Saint-Guibert,nous étions parés pour valider la phase d'in-jections pour activer la biométhanisation».

Par contre, il est peu probable que le CET deMont Saint-Guibert sera ré-excavé. En effet,la matrice de potentialité de landifll miningque nous avons mise au point indique claire-ment que la proximité des riverains et la pro-fondeur de la décharge (il y a 60 m dedéchets ici !) sont des paramètres bloquantpour une ré-excavation. De plus, tel que l’in-dique le CTP, le circuit de valorisation des

Les Infos de Rnd - 1er trimestre 2015 - 21

dossier du trimestre

Suite de la page 12

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22 - Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015

dossier du trimestre

On a donc moins de contrôle sur les para-mètres qui peuvent influer sur la productionde biogaz. Ce serait intéressant de comparerdiverses situations pour affiner notre com-préhension des moteurs biologiques au seindes décharges. Ce serait un projet de R&Dtrès intéressant. Un MINERVE 2 en quelquesorte».

«Mais on est trop peu avancés au niveau del’évaluation de l’impact des méthodologiesmises en œuvre pour vendre un projet indus-triel. Par exemple, on ne pourrait pas débar-quer chez un client et lui dire : "Si on implé-mente ceci, ça va vous coûter autant et ça vavous rapporter autant". Pourquoi ? Parce quechaque CET et chaque décharge est diffé-rente et on ne peut que très difficilements'avancer sur un projet industriel économi-quement viable alors qu'on ne connaît pasun site ».

En effet, la valorisation d'une décharge estfortement tributaire de sa configuration etde son contenu. Premier facteur impactantla composition des déchets, l'âge de ladécharge. Le contenu d'une décharge desannées 50 n'est pas le même que celuid'une décharge des années 90. Concentra-tion et composition des plastiques, alliagesmétalliques, langes, composés électro-niques, etc., autant de témoignages deschangements technologiques et de noshabitudes de vie. C’est tellement vrai qu'onpeut réaliser une stratigraphie des déchetsdans les décharges ayant fonctionné assezlongtemps !

La nature même de ces déchets va avoir unimpact direct sur la capacité de la déchargeà générer du biogaz, sur les quantités etvaleurs des fractions métalliques récupé-rables (pas de terres rares avant les années90, p.ex.), sur la part et la qualité des com-bustibles alternatifs, mais aussi sur la quan-tité et la toxicité des lixiviats, etc. «On l'a vuà Mont Saint-Guibert. Il existe une législationde 2002 qui interdit l'enfouissement desdéchets organiques. Donc, les décharges ouparties de décharge postérieures à cette loiseront stériles pour la production de biogaz.On a vu l'impact de cette année pivot dansnotre production de biogaz», nous confirmeJulien Brugmans.

Second facteur, la source d'approvisionnementde celle-ci. En effet, la différence de consom-mation entre des citadins et des ruraux semarque aussi dans leurs déchets (conservesmétalliques, plastiques, etc.). Ou plutôt se mar-quait. Car aujourd'hui, les habitudes deconsommation sont beaucoup plus uniformes.

Troisième facteur, la distribution spatiale. Ellen'est pas homogène dans une décharge etelle dépend en grande partie de la politiquede gestion qui a prévalu au cours de sa vie etdu taux de dégradation des déchets (orga-niques, plastiques, etc.). À l'instar d'un gise-ment naturel, il faut explorer la décharge àl'aide d'outils géophysiques et de carottagespour modéliser sa géométrie interne et lesteneurs en minerai (biogaz, métaux, etc.) enson sein. «Au CETEM, il y a un endroit où ily a eu des déversements intenses de mâche-

celui de chacune de ses parties. Nous avonsmis au point une méthodologie innovante ettotalement exportable à d'autres CET. Sidemain, on nous confie la mission de déter-miner le potentiel d'exploitation d'unedécharge, ici ou sur un autre continent, onsait qui prendre, quels outils embarquer,combien coûtera la prospection et combiende temps il nous faudra. On sait commentintervenir, jusqu'où on peut aller. On a validéchaque étape, c'est un processus qu'on maî-trise vraiment bien aujourd'hui ».

Exporter à la porte d'à côté

Est-ce à dire que Shanks, si elle est contactéedemain au nom du consortium MINERVE parune commune, ou un groupe de communes,ou une intercommunale, peut lui proposerd'intervenir sur ses décharges? «On peuttransposer et appliquer la méthodologieMINERVE telle qu'on l'a appliquée au CETEM(CET de Mont Saint-Guibert) pour détermi-ner si on peut répliquer l'exploitation du CET.Je suis persuadé qu'en mettant tout lemonde d'accord, il y a tout à fait moyen derépercuter ce qu'on a réalisé ici dans uncadre de tests et de recherches avec laRégion, avec les communes».

«Ce serait d'ailleurs très intéressant car celanous permettrait de comparer le comporte-ment de CET avec des caractéristiques trèsdifférentes », nous dit Julien Brugmans.«Mont Saint-Guibert est un système trèsinertiel, c'est un CET qui est très très grand.

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Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015 - 23

mais avoir la bonne « composition». JulienBrugmans ne dit rien d'autre : «La produc-tion d'énergie verte via le biogaz est lacolonne vertébrale du projet MINERVE. Orpour pouvoir le produire, il faut que le CETait une taille relativement conséquente. Sic'est une décharge (sauvage) au coin de larue, ça risque d'être compliqué. Maintenant,de nouveau, si cette décharge ne contientque des plaques d'aluminium, cela aurait dusens d'y faire du landfill mining».

Une étude néerlandaise conforte cette analyse.Elle a testé les possibilités de landfill miningautour d'Eindhoven. La région compte 147décharges et a été choisie parce qu'elle pré-sente un marché pour écouler les produitspotentiels du LFMR. Ce qui est un préalableindispensable. L'étude a fonctionné par étapes(voir infographie p. 21) pour finalement neretenir que deux sites pour une analyse com-plète. Sachant que celle-ci coûte ~5000 €/ha,on comprend l'intérêt du processus de sélec-tion… Et qu'il ne soit pas possible d'étudier àfond chaque décharge individuellement.

À cela, il faut ajouter que le LFMR sera uneindustrie avec un marché et une durée de vielimitée. En effet, la mise en place de politiquesde tri des déchets et l'amélioration des techno-logies de recyclage des déchets diminuentdrastiquement la quantité et les possibilités devalorisation des déchets enfouis en déchargeaujourd’hui. Le marché du LFMR sera donclimité aux décharges existantes, et encore àcelles présentant un véritable potentiel de valo-risation. Il est clair que les acteurs qui s'indivi-dualiseront tôt pourront avoir accès à une plusgrande part du gâteau, qui se conçoit à uneéchelle internationale. «Au niveau internatio-nal, de nombreux pays ne trient pas ou peuleurs déchets et auront besoin de ces techno-logies. Et il ne faut pas aller très loin, il y a aussides cas en Europe. Le CTP a été contacté pardes entreprises brésiliennes pour mettre enplace des systèmes de tri dans des bidonvilleset des décharges sauvages. D'après ce que l'onen sait, le landfill mining y prend tout sonsens», nous dit Hervé Bréquel.

Autre aléa, une opération de LFMR peut êtrecompromise par l'excavation de déchetstoxiques. Non seulement à cause des risquesqu'ils feraient prendre aux travailleurs, auxriverains et à l'environnement, mais aussi àcause de l'important surcoût que demande-rait leur traitement. Un aléa qu'il sera difficilede prévoir si lesdits déchets ne sont pas ren-seignés dans les documents de gestion duCET (quand ils existent) ou sur base d'unecampagne de sondage.

Les décharges ont de l'avenir

Les besoins en espace et en matières premièresde notre société ont débouché sur des pres-sions croissantes sur l'occupation de l'espaceet l'approvisionnement en matériaux de qua-lité pour nos infrastructures (ciment, granulats,acier, etc.) et nos industries de pointe (métauxcritiques et terres rares). Une étude récente del'université de Cranfield a démontré un poten-tiel minier de 9 M$ en Néodymium, 141 M$en Paladium et plus de 400 M$ en cuivre etaluminium dans 4 sites anglais. Mais il faudraitvaloriser ces quatre minerais ensemble pourque le LFMR soit économiquement rentable.Cette étude a au moins le bénéfice d'avoirdémontré le potentiel minier de déchargescontenant des déchets d'appareils électriqueset électroniques.

L'idéal serait bien sûr d'arriver à valoriser à lafois les minerais secondaires de métaux cri-tiques, les fractions combustibles et les frac-tions inertes au maximum de leur potentiel.Mais actuellement, aucun projet n'intègreces trois filières. Les deux projets belges pré-sentent déjà l'avantage de combiner lesapproches énergétiques et matérielles. Ilsmettent bien en évidence qu'un traitementrobuste des déchets âgés (et donc dégradés)et hétérogènes est nécessaire. Et qu'ilsdemandent des technologies innovantespour être transformés en minerais recyclés dequalité (combustibles, matériaux, etc.).

En 2013, une étude écossaise comptait 57projets de LFMR historiques ou en cours,dont 29 en Europe. Il est donc évident que leLFMR est un secteur encore jeune qui devrapasser le cap de la maturité technologique etéconomique. Et la Belgique apparaît commeun des meilleurs élèves de la classe. �

fer. On a dû en tenir compte dans notre pro-jet de séparation», nous disaient Hervé Bre-quel et Séverine Macquier.

Décharge, terrain miné?

Comme nous venons de le voir, le LFMR pré-sente de nombreux avantages potentiels,dont le moindre n'est pas de nous débarras-ser de nos encombrants déchets et du lourdhéritage du passé. Mais est-ce pour autant lapanacée? Loin s'en faut. Il reste de nom-breux points techniques, législatifs et socié-taux à rencontrer pour que le LFMR puissepasser du stade de banc d'essai à un stadeindustriel économiquement, environnemen-talement et socialement bénéfique.

Julien Brugmans résume bien lescontraintes qui pèsent sur le LFMR : «C'estun projet où les problèmes de logistique sesurimposent à la faisabilité. Le coût deshommes, des machines, du transport, del'énergie, etc., sont aussi des facteurs limi-tants. Sans compter qu'il y a un vide juri-dique pour l'excavation d'un CET en vue devaloriser les déchets en Flandres. Il faudraitdonc un dialogue avec les autorités pourrégler les aspects législatifs ».

Et, on est loin de pouvoir traiter toutes lesdécharges. Que ce soit un projet commeMINERVE ou Closing the Circle, le CET doitnon seulement avoir une taille minimale,

Le pôle GreenwinGreenwin est un des pôles de compétiti-vité du plan Marshall 2.vert. Accélérateurd’innovation en technologies environne-mentales, il favorise le développement deprojets et de partenariats technologiquesautour de trois axes stratégiques quesont la chimie verte, la constructiondurable et les technologies environne-mentales. C'est dans ce dernier axe ques'insère le projet MINERVE.

Plus d'information : www.greenwin.be

ELM@REMOLa décharge REMO, à ~50 km deBruxelles, est gérée par le GroupMachiels à la tête du ConsortiumEnhanced Landfill Mining. Activedepuis les années 60, elle contientplus de 16 millions de tonnes dedéchets. Le projet valorise les déchetsexcavés en deux filières interconnec-tées. La filière Waste to Energy trans-forme les déchets en énergie à l'aided'une torche à plasma, produit un gra-nulat inerte, le Plasmarock ©. La filièreWaste to Materials valorise les frac-tions non combustibles selon leurnature. D'un coût de ~230 M€, leprojet alimentera une centrale élec-trique (torche à plasma) de 75 à 100MW pendant 20 ans.

Plus d'information:www.eurelco.org

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24 - Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015

Les 24, 27 et 26 avril 2015, le concours«Woodcraft», organisé en partenariatavec RND, avait pour mission de sur-prendre une nouvelle fois les quelque1500 visiteurs qui s’étaient rassembléspour cette 7ème édition. Le pari est-iltenu? Il semblerait bien que oui !

2015 : un nouveau succès

4200 heures de construction cumulées, 7,2 ki-lomètres de perches de bois, 40 km de corde,24 équipes (dont 6 Françaises)… Les chiffres decette édition l’affirment : le concours Woodcrafta une nouvelle fois frappé fort !

En regardant ces données, on comprend aisé-ment qu’une année complète de préparationn’est pas superflue pour mettre en place un telévènement. Mais le résultat est bel et bien aurendez-vous !

Un thème pour stimulerla créativité

Le thème de l’année : «Spacecraft »

«Spacecraft, à la conquête de l’espace», telétait le titre de cette mouture 2015. Un choixsavamment sélectionné afin de stimuler la créa-tivité des constructeurs. «On s’est renducompte que plus le thème était précis, moins ona de constructions ressemblantes, cela obligechaque équipe à faire preuve d’originalité » ex-plique Evan Laloux, l’un des fondateurs de l’évé-nement.

Et la créativité était clairement de la partie du-rant cette édition au vu du nombre d’ouvrages

impressionnants d’ingéniosité. Du télescope àl’araignée robotique en passant par le simula-teur d’apesanteur, les visiteurs ont été gratifiésd’une belle diversité.

En parlant de thème, on peut déjà dire que leconcours Woodcraft 2016 devrait réserver sonlot de surprises avec pour thème « Jurassiquecraft ». Un thème qui a déjà suscité beaucoupd’intérêt de la part des constructeurs d’aprèsEvan Laloux qui ajoute «On sent que certainsvont vraiment s’éclater sur ce thème!».

Repousser les limites

Un élévateur de taille aux rouages en bois sculpté, voilà unbel exemple de projet imposant fondé sur le mouvement.

«Chaque année, des records sont battus et onrepousse sans cesse les limites » ajoute Evan La-loux. Et le fait que cette édition 2015 en avait 6autres derrière elle n’y est pas étranger. En effet,de nombreuses équipes ont fait de cet évène-ment un rendez-vous qu’ils ne manqueraientpour rien au monde. Certains ont ainsi affinéleurs techniques au fil des années et repousséleurs propres limites au fur et à mesure.Résultat de cet apprentissage progressif : des as-semblages de plus en précis et des pièces sculp-

tées qui permettent aujourd’hui d’instaurer dumouvement dans les constructions. «C’étaitdéjà le cas l’année dernière, certaines construc-tions bougeaient en deux dimensions. Cetteannée on a vu les premiers mouvements en3D».

Un télescope rotatif et rétractable.

De nombreuses compétencesau service de la construction

Pour briller lors du concours Woodcraft, contrai-rement à ce qu’on pourrait penser, il ne suffitpas de savoir travailler le bois, de nombreusescompétences doivent cohabiter au sein d’uneéquipe afin qu’un projet puisse prendre vie. Biensûr, il sera d’abord question de sculpter le bois,de tresser la corde ou de façonner des piècesd’assemblage, mais pour qu’une œuvre voit le

réseau bois

Woodcraft 2015Un saut dans l’espace… À la perche!

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jour, d’autres talents plus inattendus sont requiscomme l’ingénierie, l’informatique (beaucoupde constructions sont préalablement modéliséespar ordinateur) mais aussi l’organisation et laplanification.

Certains font preuve d’étonnantes capacitésd’adaptation pour parvenir à leurs fins. Parexemple, toute forme d’outil électrique ou ther-mique est formellement interdite lors duconcours. Pour façonner certaines des pièces lesplus précises nécessaires au bon fonctionne-ment des ouvrages «mobiles», une des équipesa réalisé un tour à bois actionné par… un vélo !

Pour fabriquer de belles constructions, il est parfois néces-saire de d’abord fabriquer ses propres outils !

Un savoir transmisaux plus jeunes

Les participants les plus jeunes côtoient les plusâgés durant toute la durée de l’événement. Cebrassage de génération assure une transmissiondu savoir acquis au fil des éditions par les ex-perts vers les débutants qui peuvent ensuite ap-pliquer ces nouvelles connaissances l’annéesuivante.

Les plus expérimentés sont le moteur des innovations quisont ensuite transmises aux plus jeunes participants.

Et ce phénomène de transmission se ressentvraiment d’année en année d’après Evan La-loux : «Chaque année, de nouvelles connais-sances sont acquises par les experts et souvent,l’année suivante on voit ces mêmes techniquesêtre appliquées dans les constructions des plusjeunes équipes».

Le village du bois, un espacepour découvrir la filière

Les artisans du bois exposaient leur savoir-faire tout au longdu week-end.

Comme chaque année, le concours n’est pasl’unique animation du week-end. Un village dubois est implanté au cœur de l’événement afind’accueillir plusieurs artisans du bois pour desdémonstrations de ce que la filière a de pluscréatif. Fabricants d’instruments de musique enbois, tourneur sur bois, ébénistes, qu’ils soientprofessionnels ou amateurs, ils étaient là pourmontrer, discuter, échanger. Et vu l’intérêt portépar les plus jeunes pour ces artisans, nous avonspeut-être là les graines de futurs professionnelsde la filière. Qui sait ?

Créations insolites, moteurd’innovation

Certaines créations marginales valent parfois ledétour et sont même parfois source de nou-velles idées pour les années suivantes. En té-moigne ce travail mené, hors catégorie, par 5constructeurs téméraires qui ont, tout le week-end durant, entrepris de réaliser une pompe àeau entièrement en bois.

«Personne n’y croyait, même pas eux!» s’écrientles organisateurs, sourire aux lèvres. « Ils ont tra-

vaillé jusqu’au bout et avant de débuter le tourdes constructions avec le public, leur pompefonctionnait, tout le monde s’est rassemblépour voir le résultat, c’était dingue !».

Ce travail étonnant a ensuite donné aux orga-nisateurs l’envie de mettre ce type de «projetfou» sur le devant de la scène dès l’édition2016. Une nouvelle section spéciale sera doncouverte et se nommera «woodlabs» que nouspouvons traduire par « labo du bois ». Leséquipes qui y participeront ne devront suivreaucun thème précis, juste une consigne : ac-complir des prouesses centrées sur le côté« technique».

Réaliser une pompe à eau, un pari fou pourtant accompli avec succès.

10 ans en vue

Nous l’avons vu, le concours Woodcraft a en-core de beaux jours devant lui, mais que nousréserve l’avenir exactement pour cet évènementatypique? Impossible de parler de l’avenir duconcours sans évoquer le cap des 10 ans quisera franchi en 2019. Et l’équipe de Woodcraftse prépare d’ores et déjà à marquer le coupcomme il se doit avec la préparation d’un évé-nement de taille : battre un record du mondedurant l’événement avec le Guiness book dansle viseur, rien que ça !

«On y réfléchit encore, on se renseigne sur lesrecords existants en terme de taille, de hauteur,etc. pour savoir lequel ou lesquels de ces re-cords nous pourrions battre » précise Evan La-loux.

Rendez-vous donc l’année prochaine pour denouvelles découvertes plus folles les unes queles autres et dans 3 ans pour la tentative de re-cord du monde ! �

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Comme chaque année, la Société de l'In-dustrie Minérale va tenir son 64e congrèsen octobre. Mais, cette fois-ci, ce sera enBelgique ! Et plus particulièrement àMons du 20 au 23 octobre. Nous enserons et nous voulons vous y inviter !

Au fil des années, le congrès de la SIM s'est im-posé comme un évènement incontournablepour tous les professionnels du secteur pierre. Ilest aussi incontournable que le sont Intermat etMarmomacc. On y retrouve carriers, cimentiers,chaufourniers, recycleurs, équipementiers, ex-perts, écoles et associations. Bref, tous ceux quitournent autour du caillou. Et marché belgeoblige, nul doute que la pierre ornementale etles marbres y trouveront également leur compte.

Les exposés prévus pour la séance inaugurale etla séance plénière seront autant d'occasion detordre le cou aux idées reçues sur les carrières etde montrer le chemin qu'elles ont parcouru pourdevenir des partenaires volontaires d'une gestionenvironnementale saine de notre territoire.

La Société de l'Industrie Minérale, vous dites?

La Société de l'Industrie Minérale est une so-ciété savante française créée en 1855 reconnued'utilité publique. Son objectif est de promou-

voir et d’aider au développement de l'industrieminérale. Carrières, mines, usines métallur-giques, cimenteries, etc., sont au cœur de sespréoccupations.

Elle édite, ou a édité, de nombreuses publica-tions qui ont toutes prouvé leur utilité pour lesecteur. «Mines et Carrières » est un mensuelriche en contenu et en opportunités pour lesprofessionnels. Depuis 2003, elle édite «Recy-clage et Valorisation», preuve qu'elle a su évo-luer avec les préoccupations de notre sociétépour rester bien ancrée dans les réalités denotre époque.

Un rassemblement uniqueet complet

Le Congrès annuel de la SIM s'articule autourde trois éléments cardinaux :

• les journées techniques, • les ateliers, • le salon des exposants.

Les journées techniques sont l'occasion d'allerdécouvrir sur le terrain la richesse de l'industrieminérale et de tout ce qui gravite autour. Ellessont le témoin d'une préoccupation majeure dela SIM: coller au terrain et offrir une informationdirectement exploitable.

Les ateliers mélangent harmonieusement desprésentations scientifiques et techniques. Ilspermettent de mieux comprendre l'industrie mi-nérale et d'en améliorer les pratiques. De nom-breux sujets sont traités de manière trèsconcrète par des professionnels aguerris.

Enfin, le salon des exposants est l'occasionunique de rencontrer fournisseurs, équipemen-tiers, ensembliers, experts, bureaux d'étude,écoles et associations du secteur. C'est un peucomme si tout votre carnet d'adresses, et lesconcurrents, s'étaient donné rendez-vous en unseul lieu. Avec en prime, ceux auxquels vousn'aviez pas pensé et ceux que vous ne connais-sez pas encore.

Parallèlement, le Congrès propose de nombreuxévénements pour découvrir les nouveautés dusecteur (forum exposants), rencontrer d'autresprofessionnels (déjeuners de travail et soirée del'amitié) ou les écoles et leurs jeunes recrues(forum jeunes).

Se tiendra donc à Mons, le 64e congrès annueldont le premier fut organisé en 1952. Vouscomptez bien ; cela signifie que le Congrès dela SIM n'a jamais connu d'interruption. Rien quecela devrait vous convaincre de l'importance del'événement. Et cette année, il se tient cheznous !

Mons 2015! Capitale de l'in réseau pierre

Visites techniques• Visite 1 : Des engins aux produits finis (Caterpillar,

Calcaires de la Sambre)• Visite 2 : Le bassin carrier et cimentier du Tournaisis

(Carrière du Milieu, Holcim Gaurain, cimenterie CCB)• Visite 3 : Recherche et technologie en (re)traitement

des matières (CTP, ALC, Centre de Thumaide)• Visite 4 : Porphyre et Pierre bleue (Sagrex-Quenast,

Pierre Bleue Belge-Tellier des Prés, Carrières du Hai-naut)

• Visite 5 : Autour de l’eau (Direction des rechercheshydrauliques, CTP, ascenseurs hydrauliques sur lecanal du Centre)

• Visite 6 : Recyclage et valorisation (Recymex, Sol &Val, Comet Traitements SA)

• Visite 7 : Carbonate de calcium au cœur et au creuxdu verre (Omya, MD verre, brasserie St-Feuillien)

Chaîne de montage à l'usine Caterpillar de Gosselies.

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S'il fallait encore vousconvaincre…

Faites le tour de votre installation avec en têteces questions : «Que voudrais-je améliorer ? »,«De quoi mon installation a-t-elle besoin ? »,«Comment pourrais-je améliorer mon processet mon organisation?», et finalement, «Com-ment dynamiser mon entreprise?». Je suis prêtà parier que vous trouverez des réponses perti-nentes à plusieurs de ces questions dans les tra-vées du congrès de la SIM!

Parce que, pour la première fois depuis 13 ans,tous les métiers liés au vôtre seront rassemblésdans un seul endroit proche de chez vous. Parceque vous y verrez un condensé de technologiesnouvelles qui vous avaient probablementéchappé. Parce que vous rencontrerez des gensqui comprennent votre métier et avec qui échan-ger vos pratiques, vos inquiétudes, vos réussites.Parce que vous prendrez congé de votre quoti-dien et que vous réfléchirez avec un regard pluslarge, voire un angle neuf. Parce que ça pourraitêtre l'occasion de rencontrer un jeune stagiairequi vous aidera à jeter les bases de ce projet enprenant le pouls de votre entreprise…

Bref, parce que vous viendrez prendre unegrande goulée d'air frais à réinjecter à votre bu-siness. Ce ne sera pas une journée perdue, loins'en faut !

Allons y ensemble!

Depuis Limoges en 2008, RND n’a jamais man-qué ce rendez-vous. Et au vu du programme etde l'intérêt de ce congrès, nous voulons profiterde cet article pour vous inviter vous, profession-nels et mandataires, à vous joindre à nous.

La journée du jeudi 22 octobre se prête parti-culièrement bien à une visite commune. Laséance plénière du matin intéressera plus parti-culièrement les élus, tandis que les ateliers tech-niques ou le forum exposants de l'après-mididevraient emporter l'adhésion des profession-nels. Nous nous retrouverions lors du déjeunerde travail pour échanger autour de nos décou-vertes respectives et nous enrichir mutuelle-ment. Échanges que nous pourrions répéterdans le car lors du retour. Car, histoire de ne pasperdre de temps sur la route, Mons étant assezloin de nos terres luxembourgeoises, nous vousproposons de faire les trajets ensemble.Alors, partant ? Nous attendons de vos nou-velles pour organiser un déplacement ! �

dustrie minérale

Les Infos de Rnd - 2e trimestre 2015 - 27

Ateliers techniquesMercredi 21 octobre• Séance inaugurale : Comment concilier l’approvisionnement en minéraux

des pays européens avec les impératifs environnementaux?• Atelier technique 1 : Abattage mécanisé• Atelier technique 2 : Ressources régionales

Jeudi 22 octobre• Séance plénière : La gestion de l’environnement dans l’industrie extractive• Atelier technique 3 : L’énergie en carrière• Atelier technique 4 : La roche ornementale naturellement durable, du gise-

ment au produit

Vendredi 23 octobre• Atelier technique 5 : Les explosifs : retours d’expérience et perspectives eu-

ropéennes• Atelier technique 6 : La chaux aérienne dans tous ses états Séance inaugurale, exposé de Mme Baudoin Emmanuelle (Dreal)

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Infos et réservation :Bastien Wauthoz061/[email protected]

Salon des exposants• + de 250 exposants• 7000 m2

• + de 4000 visiteurs• Forum exposant (le mercredi et le

jeudi)

Forum Jeunes• Visite de carrière et d’installations

(carrières de la pierre bleue belgeà Soignies)

• Exposés et échanges sur les activi-tés, les métiers et les formationsdans l'industrie extractive

• Rencontres entre les étudiants desgrandes écoles et universités et lesreprésentants des entreprises

• Bourse à l'emploi

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Pour Mathieu Mirabel, responsable commercialbois à la délégation territoriale ONF de Lorraine,« la tempête de 99 a été un catalyseur dans lamutation de l’ONF. Deux lois vont modifier nosrègles de commercialisation. D’abord, il y a la loid’orientation forestière de 2001 qui permet ledéveloppement des ventes de gré à gré. Maisc’est la loi de 2005 sur le développement des ter-ritoires ruraux qui va expliciter et donner la libertéà l’ONF de mettre en œuvre un des trois modesde vente retenus : l’adjudication, l’appel d’offres,et la vente de gré à gré en particulier sous laforme de contrats d’approvisionnement».

Pour bien appréhender ce qui nous est dit pré-cédemment et tout ce qui va suivre, il est im-portant pour nous, Wallons, de parfaitementintégrer que l’ONF, même s’il paraît similaire aupremier abord au DNF (Département de la Na-ture et des Forêts), présente une différence detaille : l’ONF est chargé de commercialiser lesbois. «C’est une des missions que l’État françaisnous a confiées pour les forêts publiques. Ilnous a assigné deux objectifs : valoriser les boisproduits par la gestion durable et assurer un ap-provisionnement régulier et compétitif de la fi-lière », ajoute Mathieu Mirabel.

Agir au mieux des intérêts

Aujourd’hui, deux modes de vente sont privilé-giés par l’ONF : les contrats d’approvisionne-ment de bois façonnés et l’adjudicationpublique de bois en bloc et sur pied.

Comme le précise le représentant de l’ONF, « lesproduits vendus par contrat d’approvisionne-ment ne concernent que des produits façonnés,c’est-à-dire bord de route, et à la mesure, au-trement dit avec une qualité et dans des quan-tités définies avec le client. On est en opposition

Modes de vente des bois,changement de cap en France

Historiquement, et ce n’est pas nouveau puisque ce type de vente est apparu auXVe siècle, les ventes de bois publics étaient proposées en bloc et sur pied, avec un appelà la concurrence via le système de l’adjudication publique. Finalement, ce que l’on décritlà est, ni plus ni moins, ce qui se pratique dans les ventes publiques en Wallonie…

En 1998, un des premiers rapports stratégiques sur la filière bois française - le rapportBianco, respecté par tous les acteurs du secteur car particulièrement étoffé et éclairé -pointait les désavantages de ce système de vente et appelait à une remise en cause. Pre-nant exemple sur ce qui a cours en Allemagne ou en Autriche, et la fulgurante réussitedes industries du bois dans ces deux pays, Jean-Louis Bianco prônait la mise en place decontrats d’approvisionnement entre forestiers publics et transformateurs. Une nécessité,pour lui, devant l’évolution de l’économie et les besoins des entreprises…

Contrairement à beaucoup de rapports, il va être très vite entendu à cause d’une terriblecatastrophe : la tempête de 1999. Vingt-deux millions de m3 mis sur le marché en 2000,50 % de plus qu’en rythme normal. L’Office national des forêts (ONF) accélère alors laréflexion sur les modes de commercialisation. Il témoigne… Mathieu Mirabel de la délégation territoriale ONF Lorraine.

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réseau bois

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totale par rapport à l’adjudication par bloc surpied qui présente bien moins de garanties surle volume et la qualité, et qui laisse la charged’exploitation à l’acheteur ».

Le système du contrat d’approvisionnement fonc-tionne parfaitement depuis plusieurs années avecune essence comme le hêtre, «car ce mode devente est adapté aux produits industriels. La grumede hêtre est relativement homogène et peut sou-vent être livrée à un client unique. C’est plus com-pliqué avec des produits haut de gamme oùinterviennent des notions du territoire, de grain etde multiples utilisateurs pour une même grume».

Alors quid du chêne, essence précieuse? «A lademande de la filière bois lorraine, et en réactionaux mouvements massifs d’exportation degrumes, nous avons récemment contractualiséavec une trentaine d’entreprises. C’est assez com-pliqué car la demande dépasse largement l’offre.En plus, la grume de chêne peut offrir de mul-tiples qualités. Trancheurs, mérandiers, scieurspeuvent être intéressés par une partie. Le façon-nage, pour mise à disposition bord de route, fa-vorise le tri et la mise en avant de la qualité desbois. Mais même si les contrats se développent,l’adjudication de bois façonnés constitue pour lechêne de haute qualité, et les autres essencesdites précieuses, un moyen pour les communesde mieux valoriser ce type de bois». C’estd’ailleurs dans cet esprit qu’a été créé le parc àgrumes transfrontalier de Saint-Avold.

Notons également que ce système de vente paradjudication de bois façonnés n’est pas pourdéplaire aux professionnels, notamment à desscieurs wallons qui se fournissent en France. Eneffet, c’est l’assurance d’acheter des lots homo-gènes, d’une qualité connue - le bois est déjàcoupé - et dans des quantités adaptées à la pe-tite comme à la grande unité.

Et pour les résineux? «Là aussi, les évolutionssont récentes. Pour le résineux du massif vos-gien, il a été convenu avec la Fédération Natio-nale du Bois (FNB) de mettre en vente 50 % desvolumes publics par contrat d’approvisionne-ment et 50 % par adjudication. Comme pour lechêne, la demande en contrat d’approvisionne-ment reste très supérieure à l’offre et nous al-lons satisfaire les transformateurs au prorata deleurs achats antérieurs auprès de l’ONF».

Le choix de vendre par contrat d’approvisionne-ment ou en adjudication publique, bord deroute ou sur pied, est influencé par différentsfacteurs tels la valeur des lots à commercialiser,la demande des industriels, les us et coutumes.Pour les forêts des collectivités, ce choix résulteégalement de la volonté des élus, ce qui posebien évidemment la question des atouts ducontrat d’approvisionnement…

Un gagnant-gagnant local

Aux yeux de Mathieu Mirabel, les avantagesqu’offre le contrat d’approvisionnement sontd’abord manifestes pour le professionnel, maisla commune a tout à gagner à développer cemode de vente. Décryptage…

«Au niveau du transformateur de bois, qu’il soitscieur, fabricant de palettes, panneautier, pape-tier… le contrat va sécuriser son outil industriel.C’est la vocation même du contrat d’approvi-sionnement : pérenniser l’emploi local, souventsitué en milieu rural. Grâce à ce mode de vente,l’entreprise bénéficie d’une meilleure visibilitépour ses investissements et elle peut mieux né-gocier avec les banques. Le contrat devient unargument pour attester de sa solidité ».

Le contrat d’approvisionnement est conclu a mi-nima pour un an. Certains s’étalent sur trois an-nées. La reconduction se fait de manière fluide,quasi-automatique, si l’accord est trouvé. À cesujet, les agents de l’ONF peuvent contrôler lesbénéficiaires. Le contrat peut être rompu si l’in-dustriel n’utilise pas les bois lui-même, s’il ne lestransforme pas. C’est là un engagementcontractuel. Attention aux containers !

Deuxième avantage, « le contrat va diminuer lecoût du stock, car l’afflux de matière est lissédans le temps. Cela a également un impact po-sitif sur la trésorerie ».

«Autre point important, l’entreprise qui acontractualisé avec l’ONF va pouvoir se consa-crer plus à l’aval : les débouchés et marketing.Visiter les coupes, les estimer, être présent auxventes est très chronophage. Ce temps qui étaitperdu, en amont, va permettre au bénéficiaired’un contrat de se recentrer sur deux activités

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uniquement l’adjudication publique, l’exportprendrait de plus en plus d’essor. Les entreprisesauraient plus de difficultés à s’approvisionner, en-traînant une déstructuration de la filière et la dis-parition de l’emploi local. Nos élus municipauxdoivent être conscients de ce phénomène et doi-vent l’intégrer pleinement dans leurs réflexions.C’est un partenariat gagnant-gagnant».

Nouvel équilibre…

Une présentation si idyllique ne doit pas laisserpenser qu’un tel système pourrait arriver enWallonie, à court ou moyen terme… « Il faudraitau moins vingt ans», lâchait désabusé un scieurwallon. Et quand bien même, ceci ne se feraitpas sans heurts, ni concessions.

Tout d’abord, le DNF n’est pas l’ONF… Ensuite,en réalisant le façonnage - étape primordiale

vitales pour l’avenir de son entreprise : la trans-formation et la commercialisation».

Dernier intérêt, plus administratif, « l’entreprisene reçoit plus qu’une facture mensuelle de lapart de l’ONF, même si la contractualisationconcerne des bois prélevés sur des parcelles ap-partenant à plusieurs communes et à plusieurszones géographiques. C’est beaucoup plussimple que les adjudications».

Côté propriétaire, essentiellement des com-munes, les avantages ne manquent pas nonplus. Pour Mathieu Mirabel, « le propriétaire ala sécurité de placer ses produits, quelle que soitla conjoncture. Cela l’assure d’un minimum derecettes. N’oublions pas que les prix, en contratd’approvisionnement, fluctuent. Certes moinsque l’adjudication, mais ce dernier système estbeaucoup plus spéculatif - pour le bonheur oule malheur du vendeur - et génère des taux d’in-vendus à la différence du contrat ».

La commune ferait-elle une “fleur” au transfor-mateur ? «Hors de question», rétorque le res-ponsable bois de l’ONF. « Il s’agit seulementd’un lissage des prix dans le temps avec, enéchange, une meilleure visibilité sur les recettescommunales. Quand nous signons un contratd’approvisionnement, nous cherchons à satis-faire un acheteur particulier en lui attribuant cequ'il recherche, mais nous défendons les inté-rêts du propriétaire forestier. Cela se fait au prixdu marché constaté, de façon à ce qu'il n'y aitaucune distorsion de concurrence».

Mathieu Mirabel en est convaincu, « le proprié-taire communal est gagnant lui aussi. Pas sûr auniveau d’une vente isolée, car l’aspect spéculatifpeut jouer très favorablement ; mais sur le longterme, c’est certain. En plus, attention, noussommes actuellement confrontés au problèmede l’exportation des grumes. Si on maintenait

pour orienter les bons produits vers les clients -l’ONF s’est substitué aux exploitants forestiers.«C’est une évolution. Les négociants privilé-gient davantage les bois précieux et les chênesde haute qualité qu’ils achètent surtout en ad-judication publique, sur pied ou façonnés. Gar-dons à l’esprit que l’adjudication publique offreencore des volumes généreux : en Lorraine, c’est58 % des ventes ».

Mais Mathieu Mirabel ne veut certainement pasrester sur une note en demi-teinte, pointant im-médiatement « le rôle structurant de l’ONF vis-à-vis des entreprises de travaux forestiers (ETF).En développant les bois façonnés et les contratsd’approvisionnement, nous passons des com-mandes globales aux ETF et leur apportons dela visibilité en terme d’activité. Nous aidons àredévelopper un secteur stratégique pour lamobilisation des bois ». �

Interviewé par Nathalie Jaupart-Chourrout dans “Le Bois International” du21 février 2015, Alain Lefebvre - président du groupe Lefebvre - résume par-faitement l’atout “sécurisation” des contrats d’approvisionnement.

Le groupe Lefebvre compte trois scieries spécialisées dans le sciage du hêtre. […] Surle site historique, en Normandie, le groupe a récemment investi 16 millions d’eurosdans une ligne de sciage avec délignage et empilage automatisé, un parc à grumes,une chaudière de 8 MW, 14 étuves-séchoirs d’une capacité de 3000 m3 et une unitéautomatises de classement des planches. […]

Un investissement dans lequel Alain Lefebvre ne se serait jamais lancé si l’ONF nel’avait pas approché pour lui proposer un contrat d’approvisionnement lui garantis-sant 80 % de la future consommation du nouvel équipement. […]

La nouvelle scierie consomme 75000 m3 de grumes de qualité B et C pour fabriquerdes planches destinées à l’industrie du meuble […] et 15000 m3 de bois à palettes. Lecontrat d’approvisionnement avec l’ONF assure au groupe 100000 m3 pour les deuxscieries françaises, 70000 m3 pour la Normandie, 30000 m3 pour le site en Picardie.

Transformateurs et contrats d’approvisionnement :

L’exemple du groupe Lefebvreen Normandie

réseau bois

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Avant de quitter la tête de la Direction des Ressources Forestières du DNF, Étienne Gérard - éminent spécialiste du Code forestierde 2008 pour y avoir ardemment travaillé - a proposé et obtenu la modification de son article 74, relatif à la vente de gré à gré.Depuis mai 2014, cette évolution a permis de relever le plafond des ventes de gré à gré de bois feuillus dans les forêts publiquesde 2500 à 35000 euros. Le volume total mis en vente sous cette forme à l’échelle de la Wallonie est plafonné à 15 % du volumeordinaire mis en vente l’année précédente (hors bois de chauffage) et est, pour chaque scierie ou l’exploitant forestier qui estson acheteur et qu’elle mandate, limité au tiers de son approvisionnement moyen sur les cinq dernières années.

Une dizaine de ces ventes ont déjà eu lieu, de manière surprenante non pas à l'amiable et en se mettant d'accord - ce qui est ladéfinition de l’expression “gré à gré” - mais en organisant des appels d’offres restreints. Deux scieries wallonnes, la Scierie Hontoirà Faulx-les-Tombes et la Scierie de Landin à Tintigny, ont participé à ce type de vente et nous donnent leur point de vue.

Jérôme Hontoir - Scierie Hontoir

Nous avons joué lejeu des ventes de gréà gré. La premièrede ces ventes a étéun flop mais lesautres sont un beausuccès. Quelquesventes comportaientdes lots quin’avaient pas trouvépreneur dans lesadjudicationspubliques, et qui étaient de piètre qualité, mais il y a eu égalementde beaux lots mis en vente… en tout cas des lots qui correspondentà nos attentes car nous valorisons tout : du plot à la traverse, noussommes une scierie capable de tout faire.

Nous avons participé à cinq ventes différentes. C’est très positif, ona su acheter du bois au prix du marché ! Ce n’est pas parce que cesont des ventes dites “de gré à gré” que l’on paie moins cher. LeDNF en est garant car il fixe un prix de retrait. Pour chaque achat,nous avons payé un prix honnête, égal ou supérieur à l’estimation.On n’est pas plus bas parce que nous sommes en petit comité.

Si on avait ouvert ce type de vente, nous aurions été battus de 10à 15 % par des exploitants forestiers, ou même par des scieurs auxabois par manque de matière première.

C’est une bouffée d’oxygène pour nous mais il ne faut pas oublierque les ventes de gré à gré sont plafonnées à 33 % de l’approvi-sionnement d’une scierie : c’est peu ! En plus, quand on voit que lavaleur du lot est plafonnée à 35000 euros, cela représente peu devolumes. Pour vous donner une idée, un lot de beaux bois se négo-cie 175 à 200€ du m3, 75 à 80 euros du m3 pour un lot médiocre…en fin de compte cela représente, en volume, des lots de 175 à450 m3 suivant la qualité. Pour situer les choses, nos besoins sontd’environ 8000 m3 par an !

Notre volonté aujourd’hui est de voir de plus en plus de bois missur le marché par le biais de ventes de gré à gré. En Wallonie, onne prélève que 67 % de l’accroissement en feuillus, or les com-munes ont besoin d’argent. Il faut marquer plus, et des beaux bois.C’est bon pour le budget des communes et c’est bon pour notresecteur.

Jean-François Stiernon - Scierie de Landin

Je vois qu’en France,ils sont arrivés àmettre en place devraies ventes de gréà gré avec effective-ment des lots qui nesont pas faits de toutbeaux bois, maisc’est quand mêmeun sacré appui pourle développementdes scieries fran-çaises. En plus, il y a un suivi, les bois doivent être sciés chez l’ap-provisionné. L’ONF le contrôle, il y a une suite dans les idées.

Nous, en Belgique, nous avons vu apparaître des adjudications res-treintes. Ici, dans la province de Luxembourg, on a vendu trois lotsd’environ 500 m3 chacun, composés de hêtre et de chêne sur pied.On a envoyé les cahiers aux scieries mais quand, au final, on voitce qui se passe : étaient présents cinq enchérisseurs, dont un exploi-tant forestier mandaté par un scieur qui ne fait que du sciage àfaçon. On se moque de nous ! Ce négociant est connu pour expor-ter massivement nos grumes, on ne me fera pas croire qu’il achetaitpour approvisionner une scierie wallonne.

En plus, honnêtement, pour moi qui scie du beau bois, ces lotsétaient de piètre qualité. J’ai remis prix par bonne volonté, mais jene sais rien faire avec ça ! À la visite des bois sur pied, ou la semainedernière en les revoyant à bord de route, on n’a pas vu une bouleà faire… Chaque scierie voit midi à sa porte, en tout cas ce ne sontpas des bois que je serais capable de transformer et de revendre.

Autre élément, les cahiers de vente ont été adressés aux scieries laveille de Noël alors qu’il y avait de la neige. La vente était le 5 janvieret le garde prenait congé le lendemain de Noël, pour 15 jours. Il nesavait pas où étaient les lots. On les a trouvés tant bien que mal,sur des chemins glacés. C’est quand même un peu fort !

Maintenant, cette situation est-elle due au démarrage? Espérons-le mais, personnellement, j’ai l’impression qu’on est en train defaire de l’alibi politique. Tout le monde se donne bonne conscienceen offrant en pâture quelques lots de bois. On a vu des articles dansles journaux laissant entendre que ça y est enfin, les scieries sontapprovisionnées en bois. On en est loin en Wallonie !

Ça bouge aussi en Wallonie :

Les scieries de feuillus et l’arrêté du Gouvernementwallon relatif à la vente de gré à gré

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