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1 Gamers : joueurs - 2 Damned ! : fichtre ! - 3 Expression très employée chez les ados, portant sur une époque pour eux déjà dépassée Paradis des gamers 1 , refuge des dissidents ou gigantesque marché noir..., Internet est avant tout un espace d’expression inégalé. Sur le Net, on peut tout dire, tout voir, tout acheter et depuis les révélations d’un certain Edward Snowden, le monde a pris conscience que l’on pouvait aussi tout épier. Les internautes sont passés brutalement d’un sentiment de sécurité (très relatif) à une véritable paranoïa : on ne pourrait plus envoyer d’emails, de SMS ou dialo- guer en messagerie instantanée sans prendre un risque inconsidéré, Damned 2 ! Mais alors, pourquoi la jeune génération s’expose-t-elle à ce point sur les réseaux sociaux ? Inconscience ? Immaturité ? Et si c’étaient ces « petits cons » qui avaient tout compris ? À l’heure où l’internaute serait devenu une marchandise que l’on peut espionner en toute impu- nité, Jean-Marc Manach remet les pendules à l’heure et nous livre les clés pour que notre vie privée ne devienne pas rapidement qu’un lointain concept, so XX e siècle ! 3 TENDANCES N° 37 DÉCEMBRE 2014 La vie privée & internet : un problème de vieux cons ? Le citoyen numérique Un journaliste iconoclaste Internet, Jean-Marc Manach n’est pas tombé dedans quand il était tout petit. Tout d’abord parce qu’internet n’est apparu, dans sa version la plus proche de celle que l’on connaît aujourd’hui, qu’au début des années 1990 et ensuite parce que l’explosion du web ne date que des années 2000. À cette époque, sur la Tendances © PRETENDER Le conférencier Jean-Marc MANACH Journaliste d’investigation français, spécialiste de l’internet, des questions de surveillance et de la vie privée. Coauteur de Big Brother Awards : les surveillants surveillés, et de La vie privée, un problème de vieux cons ? apprend à protéger ses sources et ses données. Souvent affublé du qualificatif de « parano », il s’est finalement vu don- ner raison par l’affaire Snowden. Depuis, de nombreux internautes, journalistes ou non, se sont autoproclamés spécial- istes de la vie privée et de la surveillance sur internet, ajoutant souvent de la con- fusion là où il n’y a pas lieu d’en avoir. Aujourd’hui, Jean-Marc Manach tempère et rectifie. Non, Internet n’est pas un espace dangereux, non, la NSA n’est pas derrière chacun d’entre nous, non, ce n’est pas non plus qu’un repaire de nazis ou de pédophiles. Internet est surtout un formidable outil qui gagnerait simple- ment à être bien utilisé par tout un cha- cun. toile, seulement deux catégories de journalistes : des techniciens, et des financiers. Très peu d’enquêtes, et encore moins de polémiques sur d’éventuels systèmes de surveillance. Jean-Marc Manach atterrit sur la toile en 1999, un peu par hasard, et ce hasard se transforme vite en passion. À cette époque, le web est soit encensé, soit diabolisé, en présentant les hackers comme de dangereux criminels. Sauf que ce sont les hackers les plus fervents défenseurs des libertés sur internet. C’est pourquoi Jean-Marc Manach col- labore avec plusieurs d’entre eux et finit même par créer le site BugBrother, spé- cialisé dans la surveillance des surveil- lants. À partir de là, et compte tenu de ses activités, ce journaliste de talent 1

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1Gamers : joueurs - 2Damned ! : fichtre ! - 3Expression très employée chez les ados, portant sur une époque pour eux déjà dépassée

Paradis des gamers1, refuge des dissidents ou gigantesque marché noir..., Internet est avant tout un espace d’expression inégalé. Sur le Net, on peut tout dire, tout voir, tout acheter et depuis les révélations d’un certain Edward Snowden, le monde a pris conscience que l’on

pouvait aussi tout épier. Les internautes sont passés brutalement d’un sentiment de sécurité (très relatif) à une véritable paranoïa : on ne pourrait plus envoyer d’emails, de SMS ou dialo-

guer en messagerie instantanée sans prendre un risque inconsidéré, Damned 2! Mais alors, pourquoi la jeune génération s’expose-t-elle à ce point sur les réseaux sociaux ?

Inconscience ? Immaturité ? Et si c’étaient ces « petits cons » qui avaient tout compris ? À l’heure où l’internaute serait devenu une marchandise que l’on peut espionner en toute impu-nité, Jean-Marc Manach remet les pendules à l’heure et nous livre les clés pour que notre vie

privée ne devienne pas rapidement qu’un lointain concept, so XXe siècle !3

TENDANCES N° 37 • DÉCEMBRE 2014

La vie privée & internet : un problème de vieux cons ?

Le citoyen numérique

Un journaliste iconoclasteInternet, Jean-Marc Manach n’est pas tombé dedans quand il était tout petit. Tout d’abord parce qu’internet n’est apparu, dans sa version la plus proche de celle que l’on connaît aujourd’hui, qu’au début des années 1990 et ensuite parce que l’explosion du web ne date que des années 2000. À cette époque, sur la

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Le conférencier

Jean-Marc MANACHJournaliste d’investigation français, spécialiste de l’internet, des questions de surveillance et de la vie privée. Coauteur de Big Brother Awards : les surveillants surveillés, et de La vie privée, un problème de vieux cons ?

apprend à protéger ses sources et ses données. Souvent affublé du qualificatif de « parano », il s’est finalement vu don-ner raison par l’affaire Snowden. Depuis, de nombreux internautes, journalistes ou non, se sont autoproclamés spécial-istes de la vie privée et de la surveillance sur internet, ajoutant souvent de la con-fusion là où il n’y a pas lieu d’en avoir. Aujourd’hui, Jean-Marc Manach tempère et rectifie. Non, Internet n’est pas un espace dangereux, non, la NSA n’est pas derrière chacun d’entre nous, non, ce n’est pas non plus qu’un repaire de nazis ou de pédophiles. Internet est surtout un formidable outil qui gagnerait simple-ment à être bien utilisé par tout un cha-cun.

toile, seulement deux catégories de journalistes : des techniciens, et des financiers. Très peu d’enquêtes, et encore moins de polémiques sur d’éventuels systèmes de surveillance. Jean-Marc Manach atterrit sur la toile en 1999, un peu par hasard, et ce hasard se transforme vite en passion. À cette époque, le web est soit encensé, soit diabolisé, en présentant les hackers comme de dangereux criminels. Sauf que ce sont les hackers les plus fervents défenseurs des libertés sur internet. C’est pourquoi Jean-Marc Manach col-labore avec plusieurs d’entre eux et finit même par créer le site BugBrother, spé-cialisé dans la surveillance des surveil-lants. À partir de là, et compte tenu de ses activités, ce journaliste de talent

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IPO

ZZI

// Internet devrait être utilisé pour faire la paix, pour la première fois, les belligérants ont un moyen de communication commun //

// Au lieu d’interdire aux jeunes de poster des photos de leurs soirées sur Facebook, on ferait

mieux de leur apprendre à déve-lopper leur esprit critique et à bien s’exprimer sur cet espace public numérique //

Souvent fantasmés comme des services à la James Bond, prêts à tout pour pirater les données des pauvres internautes, les ser-vices secrets ont en réalité un fonctionne-ment bien différent. Tout d’abord parce que les salariés de ces services « espions » ne sont pas des James Bond, ce sont pour la grande majorité d’entre eux des travail-leurs, tout ce qu’il y a de plus classique. Ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas s’en méfier, car ces services, très méconnus du grand public, pratiquent depuis toujours des activités qui fran-chissent les limites de la légalité à l’égard des citoyens.

Interdit d’interdire Sites, sex & fun« Les jeunes sont tous tout nus sur internet », « Comment tu espères trou-ver du boulot en postant ce genre de photos sur Facebook ? » « Si cette fille continue à poser en minijupe sur Instagram, elle aura des pro-blèmes ! »… Selon Jean-Marc Manach, ce genre de remarques est typique des « vieux cons ». Car oui, les jeunes sont sur les réseaux sociaux, oui, ils postent parfois des photos de leurs soirées (souvent bien arrosées) et s’envoient aussi des clichés sur lesquels ils appa-raissent dévêtus. Seulement, dans la majorité des cas, ces échanges restent cantonnés à leur communauté. Cela ne veut pas dire que la fuite de certains clichés ne pourra pas être à l’origine de véritables drames, mais il faut être conscient que ces pratiques de type sexting5 et autres font passer nos ados pour des enfants de chœur à côté de ce que les adultes peuvent diffuser.

Facebook, c’est publicLes jeunes connaissent donc sans doute mieux leurs limites que certains de leurs aînés. Ils ont grandi avec inter-net qui est devenu naturellement leur espace de sociabilité, au même titre que leurs parents se retrouvaient dans les cages d’escalier ou sous les

Daniel Craig11 is watching you

Abrisbus. Facebook, SnapChat, Vine ou Ask (cf. glossaire en p. 4), la génération web 2.0 se retrouve en ligne pour par-tager sa vie sociale, à ne pas confondre avec la vie privée. Ces deux aspects sont en effet trop souvent confondus. Quand on poste une photo sur un mur Facebook où l’on a en moyenne entre 100 et 300 amis, cela ne relève plus de la vie privée, mais bien de la vie sociale. Fermer au public son mur Facebook, par exemple, apporte un faux sentiment de sécurité. Personne n’est à l’abri que l’un de ses contacts mal intentionné fasse une capture d’écran, ou rediffuse un message dans l’intention de nuire.

Des petits cons qui luttent pour la liberté de connexionQuand ils ne montrent pas leurs fesses sur Facebook, les « petits cons » du web mènent aussi des combats d’un autre niveau. Surtout quand il s’agit de toucher à leur liberté d’expression. Dès les années 1990, certains pays comme la Chine ont censuré des mots dans les moteurs de recherche. Le gouverne-ment français, au travers de son projet de loi antiterroriste, souhaite égale-ment instaurer une forme de censure sur le web. Le problème c’est que cen-sure et internet, forment un duo qui ne

Une transparence plutôt opaqueSi c’est gratuit, c’est vous le produit !Parmi les plus fervents défenseurs de la liberté sur le net se trouvent aussi les plus attachés à la protection de la vie privée. Car si Facebook et Twitter, pour ne citer qu’eux, sont bien des espaces publics numériques, les messageries, SMS et Clouds sont des espaces à caractère privé. Depuis l’affaire Snowden, le grand public a pris conscience que tout ce qui se passait sur internet pouvait être espionné. Pourtant, nos mails et conversations « privées » sont depuis longtemps scannés par les géants du web pour nous proposer des publici-tés toujours mieux ciblées. Car il faut bien avoir conscience que Google n’est pas un moteur de recherche et que Facebook n’est pas un réseau social, ce sont tout simplement de gigantesques régies publicitaires. Ces entreprises nous offrent gratuite-ment des espaces sur lesquels nous leur donnons, en toute bonne foi, pléthore de renseignements sur nos goûts, nos souhaits et nos habitudes de consommation.

La loi informatique et libertés

échanges de données entre les entre-prises. En France, le commission équiva-lente, la CNIL10, est beaucoup plus orien-tée vers la protection du citoyen.

Haro sur les fournisseurs d’excès !Il y a quelque temps, crypter ses cour-riels et se promener avec ses données personnelles autour du cou était consi-déré comme de la grande paranoïa, Jean-Marc Manach en a d’ailleurs fait les frais. Mais ça, c’était avant ; avant les révélations de Snowden, avant la prise de conscience qu’internet n’est pas plus sûr que n’importe quel autre endroit réel. Le problème, c’est qu’au-jourd’hui nous assistons à l’effet inverse. Tout est bon pour faire du buzz en surfant sur ce nouveau sentiment d’insécurité. De nombreux médias tirent à boulets rouges sur Google, Facebook et Twitter sans savoir ce qu’ils font vraiment, mais aussi ce qu’ils ne font pas.

pourra jamais fonctionner. Sur internet, la censure entraîne inévitablement un effet de révolte très puissant qui aura finalement l’effet complètement inverse de celui souhaité au départ : l’effet Flamby6, si vous tapez sur un Flamby, eh bien il y en a partout ! Les différents projets de censure sont d’autant plus mal tolérés qu’ils éma-nent d’individus qui, pour bon nombre d’entre eux, peinent déjà à envoyer un email. Un ancien président de la République française a même déclaré il y a quelques années qu’il fallait « civi-liser » internet… Le web ne serait donc qu’un repaire de sauvages qu’il faudrait éduquer ? C’est à se demander qui devrait éduquer qui… d’autant plus que la communauté des défenseurs des droits et libertés sur la toile est impor-tante, et loin d’être docile. Quand, en Australie, le gouvernement a voulu censurer certains sites web, la créa-trice de l’un d’entre eux, à caractère érotique, a rendu publique la liste des IP7 qui s’y connectaient. Au vu des adresses qui s’y trouvaient, il semble-rait que de nombreux fonctionnaires ministériels se soient perdus durant leur navigation…

Les Anonymous, hacktivists de la contre-culture

Cette loi a été promulguée en 1978 et depuis reprise par de multiples pays. Il a tout de même fallu qu’un scandale éclate pour que le législateur s’empare de la question de la protection des données per-sonnelles en France. Au moment du pas-sage à l’informatique dans de nombreuses administrations, l’Insee propose de centra-liser les répertoires d’identification de plu-sieurs organismes publics, entre autres l’assurance retraite et le fichier des cartes d’identité. Face au tollé provoqué par ce projet (fichier SAFARI12) et notamment grâce à une tribune du journal Le Monde, le projet est abandonné. Suite à cet évène-ment, la CNIL sera créée ainsi que la loi informatique et libertés.

Les Anonymous sont aujourd’hui les plus fervents défenseurs de la liberté sur internet. Au départ, il s’agit d’utilisateurs du site 4Chan, sur lequel les visiteurs peuvent poster des messages sans inscrip-tion, et sont donc mentionnés comme « Anonymes ». Leurs déci-sions sont prises de façon collective et la puissance de leur organi-sation (non organisée !) reste inégalée sur internet. Leur première bataille a concerné la scientologie (projet Chanology), d’autres combats ont suivi, notamment les opérations Bart, Wall Street et leur mobilisation contre la fermeture du site MegaUpload4. Ils se sont particulièrement illustrés pour leur activisme lors du Printemps arabe.

« Je comprends et j’accepte »Franchement, vous lisez les conditions générales d’utilisation en entier chaque fois que vous achetez un billet de train ou que vous installez une mise à jour sur votre ordinateur ? Si vous n’êtes pas familier des questions de sécurité sur internet, il y a fort à parier que non. Pourtant, ces conditions d’utilisation posent de vrais problèmes concernant le respect de la vie privée. De plus en plus étendus (les conditions d’utilisation de Facebook sont plus longues que la Constitution américaine !) et de moins en moins lisibles, ces textes écrits par des avocats ont pour unique but la protection juridique de l’entreprise en cas de plainte. Un projet est d’ailleurs en cours au Parlement européen, donnant lieu à la plus grande offensive de lobbying jamais observée de la part de plusieurs grosses firmes américaines. Et elles ont raison de s’inquiéter, car le projet vise à contraindre GAFA8 à respecter les normes européennes en matière de pro-tection de la vie privée. Or, il s’agit de deux conceptions complètement diffé-rentes. Aux États-Unis, la FTC (Federal Trade Commision9) vise à sécuriser les

4MegaUpload : Site d’hébergement de fichiers fermé en 2012 par la justice américaine - 5Sexting : Pratique qui consiste à envoyer des messages ou des photos à caractère sexuel. Cette pratique est largement répandue, pas seulement chez les ados - 6Expression de 2011 dont la paternité revient à Benjamin Bayard (http://www.cyroul.com/reseaux-sociaux/dis-papy-cest-quoi-leffet-flamby/) - 7IP : Internet Protocol, il s’agit d’un numéro d’identification attribué de façon permanente ou provisoire à chaque appareil connecté à internet

8GAFA : Google, Apple, Facebook, Amazon - 9Federal Trade Commision : équivalent américain de la CNIL - 10CNIL : Comission nationale de l’informatique et des libertés, autorité indépendante visant entre autres à veiller sur le respect de la vie privée des citoyens en matière numérique - 11Daniel Craig : Acteur ayant endossé plusieurs fois le costume de James Bond - 12SAFARI : Système automatisé pour les fichiers administratifs et le répertoire des individus

TENDANCES N° 37 DÉCEMBRE 2014

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Conseil de développement de Loire-Atlantique

Codirecteurs de la publication : Patrick Mareschal, Emmanuelle Gélébart SouilahRédaction : Céline Lopes l Mise en page et illustrations : Céline Lopes l Crédits photos : IstockPhoto : ©pReTeNdEr ©Juripozzi © Vertigo3d l Impression : Conseil général de Loire- Atlantique l Date de sortie : décembre 2014Adresse : Conseil de développement de Loire-Atlantique - 21 bd Gaston Doumergue - 44200 Nantes - Tél : 02 40 99 60 70 - Courriel : [email protected] internet : http://conseil-developpement.loire-atlantique.fr

Envie de réagir ?Retrouvez-nous sur notre blog : http://conseil-developpement.loire-atlantique.fr

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Hackers : spécialistes et passionnés des problématiques de sécurité sur internet, ils exercent soit de façon légale, soit de façon illégale, dans ce cas, on parlera plutôt de crackers

Cookie : fichier texte collecté suite à une visite sur un site web. Il contient diverses informations, parfois per-sonnelles, et est conservé par le navigateur

PGP : Pretty Good Privacy, logiciel de cryptage garantissant la confidentia-lité et l’authentification lors de com-munication de données. Pour les messageries instantanées, il s’agira du logiciel OTR

OS : Operating System, système d’exploitation

SnapChat : plateforme d’échange de photos. Les photos envoyées s’ef-facent automatiquement au bout d’un temps donné

Vine : application d’échange de courtes vidéos de 6 secondes avec les followers

Whatsapp : application de message-rie instantanée rachetée par Facebook au début de 2014

Ask.fm : site de questions / réponses largement fréquenté par les adoles-cents

Qui veut un cookie ?En informatique, tout le monde laisse des traces. Et si vous pensez qu’il suffit de jeter un fichier à la corbeille pour qu’il disparaisse ou que nettoyer son historique de navigation vous rend votre statut d’anonyme, il vous reste une marge de progression pour renforcer la protection de votre vie privée. À chaque connexion, votre terminal subit une fouille en règle. Type de machine, OS installé, navigateur utilisé, serveurs visités, adresse IP... en quelques milli-secondes, l’ordinateur est mis à nu. La surveillance ne s’arrête pas là. Lors de votre navigation sur la toile, vous serez à coup sûr confrontés aux fameux coo-kies, qui n’ont de sympa que leur nom. Ces fichiers textes vont espionner le moindre de vos clics. Chaque site visité va enregistrer le « scénario » de votre navigation afin de vous proposer des publicités toujours plus ciblées.

Surfez couvertsHalte à la fatalité ! Sur internet, on ne peut pas se protéger de tout, par exemple si vous refusez les cookies (vous en avez le droit !), de nombreux sites vous interdiront purement et sim-plement l’accès à leurs contenus. Par

contre, vous pouvez régler votre naviga-teur afin qu’il refuse seulement les cookies qui contiennent des informa-tions personnelles. Concernant la mes-sagerie, il peut être bon de s’équiper de logiciels de cryptage, comme PGP (et ce même si vous « n’avez rien à vous reprocher ! »). Enfin, pour vos fichiers personnels, notamment les informa-tions bancaires ou justificatifs d’identité ou de domicile, il est primordial d’utili-ser les coffres-forts numériques (la plupart des banques le proposent via leur service en ligne.)

Vers plus de transparenceLes services visant à renforcer la sécu-rité sur internet se multiplient. Des multinationales comme Apple s’en-gagent dans des programmes de cryp-tage de leurs données utilisateurs. Même si nous sommes de plus en plus exposés sur la toile, nous avons aussi de plus en plus de moyens pour sécuri-ser nos informations. Dès lors, tout le monde peut, en s’en donnant les moyens, bénéficier de son quart d’heure d’anonymat. Alors, merci qui ?

Glossaire

Avoir son quart d’heured’anonymat