TENNIS - Arlon Open Belle  apothéose  pour  la  finale  de  l’Arlon  Open  

L’Avenir du 02 juillet 2018 Christian VAN HERCK Soleil de plomb, gradins copieusement garnis avec plus de 300 spectateurs enthousiastes qui ont ceinturé le central de Garisart, caméras de TV Lux pour la retransmission en direct avec

Olivier Rochus et Steve Darcis comme consultants, photographes, journalistes, ramasseurs de balles, carré VIP et bar à champagne, Garisart avait un petit air de Roland-Garros hier après-midi. Avant la finale, le public a eu droit à une facétieuse exhibition où les stars des raquettes de ces vingt dernières années s’en sont données à cœur joie.

D’un côté, Olivier Rochus et Phillipe Saive contre leurs frangins Christophe et Jean-Michel. Une brochette de sportifs de haut niveau qui ont accumulé, au cours de leur carrière, un nombre incroyable de titres, de participations aux plus grands tournois mondiaux et qui ont porté au plus haut les couleurs belges dans leurs sports respectifs. Jean-Michel Saive restera probablement à jamais un des plus grands sportifs belges de tous les temps, avec sept participations aux Jeux olympiques, une place de numéro un mondial et une victoire à l’Open de Chine, ce pays où un milliard de Chinois ont érigé le ping en sport national. Ils ont montré, parfois toute l’étendue des restes de leur talent, mais aussi régalé le public avec des gags et des prouesses techniques. Après ce hors-d’œuvre des plus plaisants, l’ex numéro un mondial Jean-Michel Saive s’est lancé dans une démonstration de services sur la table, son terrain de prédilection, installé en plein milieu de la cafétéria. Les quelques courageux qui

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ont essayé de retourner la balle en ont pris pour leur grade, envoyant la petite balle blanche dans le décor pour ceux qui ont réussi à la toucher. Zizou Bergs rate le coche dans le premier set Le plat de résistance est venu avec la finale de l’Arlon Open, entre le Péruvien Juan-Pablo Varillas (ATP 469) et Zizou Bergs (ATP 515), ce jeune Limbourgeois de 19 ans dont la maman est une fan inconditionnelle de Zinedine Zidane. Le tennis est un sport qui demande beaucoup de qualités. Parmi celle-ci, la maturité et l’expérience jouent un rôle déterminant. Zizou Bergs en a fait les frais au premier set. Menant 5/3, le jeune joueur de Neerpelt n’a pas pu concrétiser deux balles de set. Il s’est retrouvé empêtré dans un tie-break, qu’il a entamé tambour battant. Menant 4/0, puis 6/3 avec trois nouvelles balles de set à la clé. Il s’est malheureusement, d’abord enflammé en se précipitant, avant de perdre confiance et laisser passer une occasion qui lui tendait les bras (8/6). L’expérience a fini par payer Après ce premier set maudit qu’il aurait toujours dû remporter, Zizou Bergs, s’est repris et a enflammé un public acquis à sa cause, pour égaliser à une manche partout (6/4). Il a lâché prise au troisième set, sous les coups de butoir de fond de court et les lourdes premières balles du coriace Péruvien de 23 ans. Mené rapidement 5/0, il a sauvé l’honneur avant de s’incliner 6/1. Pas de premier titre en Challenger 25 000$ pour Zizou Bergs, qui a déjà remporté deux Futures à Antalya (Turquie) et au Qatar, mais ce n’est que partie remise pour ce réel espoir du tennis belge dont on a intérêt à retenir le nom. Pour son entraîneur, le capitaine de l’équipe belge de Coupe Davis, Johan Van Herck, présent toute la semaine à Arlon. « le talent du jeune homme est incontestable, mais il reste encore du travail pour améliorer ce qui doit encore l’être ».

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« Au tennis, on a rendu fou pas mal de nos adversaires » Jean-Michel et Philippe Saive, quel est votre niveau tennistique? Nous ne jouons pratiquement plus, mais nous avons été B-15 il n’y a pas si longtemps. Nous avons arrêté de jouer quand nous nous sommes mis au golf, où nous avons un handicap correct (3 pour Philippe et 9 pour Jean-Michel). Comment avez-vous débuté ? Très tôt, dans le jardin de la maison familiale. Contre un mur ou sur un petit terrain que nous avions tracé pour nous affronter. Nous aurions certainement pu faire une belle carrière si nous avions choisi le tennis. Mais papa était à fond dans le tennis de table, la salle du club était à deux cents mètres de chez nous. L’environnement était idéal et tout tracé pour que nous choisissions la petite balle blanche plutôt que la jaune. Est-ce que les deux sports sont compatibles ? Au plus haut niveau, non! Il était clairement impossible de jouer au tennis quand nous étions dans des périodes de compétition. La gestuelle est complètement différente et on risquerait de perdre ses repères. Mais le tennis de table nous a fortement aidés pour notre petite carrière tennistique. On courait comme des lapins, on était increvable, on n’était pas maladroit et on avait le sens du jeu. On a rendu fou pas mal de nos adversaires. On avait des styles diamétralement opposés, Jean-Michel remballait tout et Philippe fonçait tout le temps au filet. Quand vous voyez ce que gagne un joueur de tennis, vous n’avez pas de regrets? Non, parce que tout est relatif. Le cinquantième joueur belge de foot gagne 100 000€ par semaine et un judoka qui participe aux Jeux olympiques reçoit un contrat de la Région Wallonne à 1 300€ par mois. On ne va pas se plaindre, mais un numéro un mondial en tennis de table ne court pas dans la même catégorie que Federer ou Debruyn.

 

EDA Claudy Petit

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Aujourd’hui, vous avez montré beaucoup d’empathie pour le public. C’est dans votre nature? C’est un job, mais on ne s’en rend même pas compte, parce qu’on le fait avec beaucoup de plaisir, un peu comme un jeu. Christophe Rochus m’a raconté, qu’hier, son fils était tout fou à l’idée de rencontrer les frères Saive. Et pourtant, il a un grand champion comme papa. Les sourires des gens sont des récompenses pour nous. Et puis, même si parfois on réfléchit au côté surréaliste de notre palmarès, on est des hommes comme tout le monde et on met un point d’honneur à rester nous-même. VITE DIT Le central sauvé in extremis Jeudi, le juge-arbitre du tournoi, Luc Delory, n’avait pas tous ses apaisements concernant le terrain central. Les cinq terrains en terre battue ont été complètement refaits en avril, avec total succès pour quatre d’entre eux. Sans explication, le central pose problème. La firme chargée de la rénovation s’est déplacée pour arranger les choses. Merci la météo L’année dernière, la pluie avait complètement foutu en l’air la journée finale. Récompense méritée cette année avec une météo provençale. Remise des prix Remise des prix dans la lignée des tournois du Grand Chelem. Zizou Bergs s’est parfaitement débrouillé quand il a pris la parole. Supporter du KV Mechelen en foot, habitant à la frontière hollandaise, il a fait l’effort de s’exprimer dans un français à faire pâlir certains sportifs du nord du pays.

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Margot, fan inconditionnelle du tennis belge Hissée en haut des gradins, la chaise roulante de Margot vibre à chaque fin de point. À 22 ans, la jeune fille de Courcelles (photo ci-dessus), clouée dans sa chaise depuis sa naissance, a découvert le tennis il y a trois ans à l’occasion d’un double de Coupe Davis à la côte belge. Sa passion était née à tel point qu’elle ne rate plus une seule rencontre de Coupe Davis que ce soit en déplacement ou à domicile. Elle n’a pas hésité d’aller aux États-Unis pour aller encourager la bande à Van Herck à Nashville. Inconditionnelle de David Goffin, elle est aussi sous le charme de Zizou Bergs. Chaque jour, de cette semaine, elle a fait le trajet entre Courcelles et Arlon pour lancer ses petits «Allez Zizou» d’encouragement. Pour Margot, l’émotion était trop forte quand Zizou a perdu sa finale. En larmes, Margot a été consolée par le public et par les parents de son champion. Allez Margot, le tennis belge a encore bien besoin de toi !