Le Mur de la TentationPerformance Live et Virtuelle15 & 16 octobre 2013

Clara Feder

Commissaire : Alexandra Decraene

Créatrice costumes : Odile Hautemulle

Dans le cadre de :Lift France 2013 « Produire autrement ! »

Le travail de Clara Feder sur la Tentation explore les limites du désir et le paradoxe de l'avoir et l'être.

Vaudrait-il mieux continuer à désirer ce qu'on n'a pas ?  Résister à la Tentation dans un monde dominé par l'argent ne nous apporte-t-il pas plus que d'y succomber ?

Le questionnement est mis en scène dans le monde entier à travers plusieurs performances participatives Live, ainsi que sur internet. Il s’exprime également dans des œuvres plastiques (série Panem et Circenses) et des œuvres photographiques (série On the Wire)

La première performance/création mondiale aura lieu les 15 et 16 octobre 2013, dans le cadre de Lift-France, à la Villa Méditerranée, à Marseille.

LE MUR, PERFORMANCE LIVEProduire l’Art Autrement

Au terme d’un parcours (installation, photographies, tableaux, dessin) les participants sont invités à prendre le ticket de loterie à gratter qu’on leur offre.

Ils sont ensuite dirigés vers un isoloir où ils apposeront leur signature sur le ticket, au lieu de le gratter. En principe. Sortant de l’isoloir, ils sont photographiés ou bien, s’ils ont envie de dire quelque chose sur leur expérience, ils sont interviewés.

Pour finir, les participants apposent leur ticket sur le Mur de la Tentation, montrant aux yeux du monde qu’ils ont su résister, contrairement à ce qu’il est de règle de faire dans notre société de consommation.

Le symbole choisi, un ticket de loterie, objet coloré et convoité, qui pourrait très bien se révéler gagnant si on le grattait, amplifie le geste, lui donne toute sa portée de résistance.

LE MUR VIRTUEL SUR FACEBOOK

Reprenant le code de Facebook «  le Mur » devient virtuel et « aimer » équivaut à participer. Le Mur de la Tentation, transcrit dans l’univers du virtuel, rend la Résistance presque assimilable à un repère, une marque de différenciation qui toutefois, à l’inverse des marques représentées dans les Pages de Facebook, échapperait au commerce.

Adresse du Mur : ClaraFederArt

LE MUR ACHEVÉ : DONNÉ A UNE INSTITUTION ?Une fois la construction du Mur achevée, l’artiste envisage de donner celui-ci à une institution culturelle, afin de l’aider à faire face à la réduction du budget de la Culture, soumettant par là-même ladite institution à un sérieux dilemme : toucher à l’intégrité de l’oeuvre ou bien résister à la Tentation ?

Le travail de Clara Feder sur la Tentation,  symbole de notre société.

(Retranscription du discours d’introduction à la séance « Le bonheur une question de chance ? », café philo conçu et animé par Marc Rosmini à Marseille en février 2012)

Premièrement, pourquoi cette œuvre m’a interpelé ?Il y a un mot latin, speculum, qui signifie miroir en latin et qui a donné naissance aux mots spéculation et spéculaire. En tant que philosophe, ce qui m’intéresse c’est la spéculation. Je trouve cette œuvre spéculative dans plusieurs sens du terme.

Tout d’abord dans un sens financier, car peut-être qu’il y a des millions d’euros derrière moi. On ne sait pas. On pourrait tenter d’en faire l’acquisition en pensant que ce serait un investissement spéculatif s’il y avait un ticket gagnant. En cela elle serait un symbole de notre civilisation puisque nous vivons dans un monde de spéculation financière, vous l’avez constaté. Je vois ça un peu comme un fétiche, une œuvre à l’aura d’argent. Je la vois comme un anthropologue.Symbole de notre société aussi parce que c’est une vitrine. La vitrine montre, tout en rendant l’accession directe à l’objet impossible. Mettre un objet derrière une vitrine cela le rend désirable mais en même temps vous ne pouvez pas y accéder directement ; il faut entrer, l’acheter etc ;Symbole de notre société aussi car elle incarne certains types de violence. Le marteau, à côté de la vitre, donne envie de la casser. Transgression  : l’œuvre se propose que nous la cassions, elle est iconoclaste (casser des images).Violence faite aux gens en leur disant que s’ils jouent et gagnent ils vont être heureux, que c’est en quelque sorte leur seul moyen de l’être en temps de crise.Violence faite à l’autre car si je gagne, cela veut dire que d’autres ont perdu. Je m’en sors, mais tant pis pour les autres.Violence car Clara Feder a décidé de prendre des objets d’espoir et de les confisquer derrière une vitre, de les désactiver alors que les gens ont envie de les gratter et de rêver qu’ils sont riches.Enfin, symbole de notre société car elle montre l’objet et nous regardant cet objet, je vois l’objet et je me vois regardant l’objet. C’est une œuvre qui donne à réfléchir sur la chance, le bonheur, le jeu, la société.

Marc Rosmini, /Marseille, 12 février 2012.

Marc Rosmini est professeur de philosophie, critique d’art, chroniqueur radio, auteur de plusieurs ouvrages dont « Marseille révélée par l'art contemporain » 2007, « Road Movies, fragments sur un genre introuvable » 2012.

Les tentationsPar Michaël V. Dandrieux.Sociologue de l’imaginaire et co-directeur éditorial de la revue «Les cahiers européens de l’imaginaire».

Il est cette belle et antique tentation de l'Anima, puissante merveille des profondeurs de l'inconscient. L'homme moderne étant venu à oublier que la majeure partie de sa psychée est autonome et mystérieuse, l'Anima lui promet le guide du voyage intérieur, ou l'alerte que, sans qu'il ne s'en soit rendu compte, ce voyage a déjà commencé.De mémoire de conteur, les tentations qui ensorcellent le voyageur solitaire et l'induisent en erreur ont des caractères féminins : ce sont des fées, des sirènes, des lamies. Elles sont de ce monde ci tout autant que de l'autre : du fond confus de l'océan, et de la surface qu'empruntent nos bateaux ; des géographies magiques, et des tiroirs de nos chambres ; de l'algèbre secrète des rêves et du soleil des matins. Passeuses et compagnonnes, elles tiennent ouverte la porte de la quotidienneté par laquelle passent toutes les imaginations possibles. En grammaire française, on dirait que la tentation est une figure en trait d'union entre l'indicatif qui présente, assure, pointe et décrit, et le subjonctif, mode de l'irréel, qui conjecture, suppose, imagine et s'amuse des peut-être. La culture européenne nous a appris à nous en méfier : leur approche déclenche chez l'être cultivé une peur panique : par la même porte passent les dettes refoulées, les fantômes de la Toussaint et les troubles mentaux. Chez les grecs on roulait une pierre devant leur caverne, et une fois l'an seulement elles pouvaient revenir tenter de nous convaincre de tout. La promesse de l'argent, qui n'est qu'un des visages momentané du commerce, prit autrefois d'autres atours : elle fut une question d'honneur, des dettes symboliques, le secret de grands enchantements, le pouvoir politique, la formule qui défie la corruption du corps. Toutes choses dont nos contemporains souhaitent nous mettre en carence. D'une part, nous voulons succomber. Elles ne frappent pas à notre porte par hasard. La faute qu'elles nous tendent est une faute heureuse, qui nous complète, qui nous convient. On peut y vivre parce qu'au fond, le visage par lequel elles nous viennent est celui des nôtres que trop longtemps nous avons mis de côté, incapables que nous sommes devenus de concilier nos "têtes bien faites" avec les arraisonnements et les petites folies qui, tout autant que la maîtrise de la Nature, sont le tissu de l'homme. On ne domestique pas l'animal mythologique qui, sortant le sein de l'eau, chante aux oreilles d'Ulysse, tant elle est la première image de notre vie. Tout au plus pouvons-nous nous mettre à l'écoute de ses secrets, mais elle échappe à nos manipulations.Une erreur consiste à le croire cependant. Une autre suppose que le terme du chemin de la tentation est annonciateur de grands changements. Que l'obtention de tout cet or, la possession de tel ou tel artéfact magique ou technologique changerait tout. C'est là, cependant le masque de la mort. Il suffit de voir deux fois, à deux moments distincts de sa vie, le même flanc de la même maison en haut de la même colline, frappé par le même soleil de l'Ombrie pour savoir intimement que le paysan qui la possède n'est pas plus heureux que nous qui passons là, et à qui est donné le délice incorruptible et toujours renouvelé de l'envie.

8/9/13Narni, Convento dei capuccini vecchiAvec C.G.J., P&A, 51,60,61.

PANEM ET CIRCENSES, FranceTickets de loterie, techniques mixtes sur panneau de bois100 x 60 cm, 2010.

Marc Rosmini, Professeur de Philosophie et Clara Feder, artiste

Serez-vous les premiers à construire le Mur de la Tentation ? Saurez-vous résister à la Tentation ?

Dans un monde dominé par la finance, où les valeurs prédominantes sont l'argent et le consumérisme, le plus difficile, c'est de résister à la Tentation.

Clara Feder vous invite à construire une œuvre d’art participative et interactive où chacun, résistant à l’appât du gain immédiat, apposera un ticket de loterie à gratter - non gratté et signé de sa main - , sur le « Mur de la Tentation ».  L’artiste mettra en scène la performance "Le Mur de la Tentation" pour la première fois au sein de la Conférence LIFT/FING 2013, la Villa Méditerranée, Marseille, les 15 et 16 octobre 2013. Cette situation expérientielle inédite, à laquelle tous pourront participer, sera filmée. 

Cette performance sera ensuite répliquée dans plusieurs villes du monde.

Vous pourrez participer soit en Live durant les performances, ou bien en ligne sur la page Facebook The Wall of Temptation.

On the Wiretirages argentiques80 x 120 cm, 2012

Clara Feder

PrésentationClara Feder est une artiste plurimédia qui utilise la photographie, la vidéo, les performances, l’écriture et le dessin. Elle met en scène des personnages de gel et de gesso confrontés à un univers symbolique et énigmatique. Clara Feder a développé trois séries principales :- Paul et Virginie (Installation, Photographie, Dessins, Vidéo)- Les Light Travelers (Photographie)- Le Mur de la Tentation (Performance participative et interactive, Photographie, Dessin, Internet)

BiographieClara Feder est née à Paris.Elle vit et travaille à Paris et Aix en Provence.Elle a étudié la cinématographie à New York University Film School, New York, USA . Ecrit et produit des films d’entreprise, Prix de la Ville de Biarritz, 29e Festival du film d'entreprise, Biarritz.Ecrit et publié vingt-trois livres et rédigé de nombreux articles sur l’art et la création. Elle blogue sur www.feder.me et clarafeder.tumblr.com

ExpositionsCorpus/Itineris, exposition personnelle, galerie Edifor - Jean Briance, Mois de la photographie, Saint Germain des Prés, Paris, 6 -24 nov. 2013Paul et Virginie Remix, exposition personnelle et carte blanche au Musée Grobet-Labadié,  Marseille, 4 oct - 4 nov 2013Le Mur de la Tentation, performance participative et exposition personnelle, Lift-France 2013, Villa Méditerranée, Marseille, 15 et 16 octobre 2013

- Paul et Virginie, exposition permanente, Kids of Dada Gallery, à partir d’octobre 2013, Londres.- Light Travelers, photographie, exposition personnelle, Mouvart et Centre des Jeunes Dirigeants (CJD), Aix en Provence, Mai 2013. - La Trocade, Art Fair, exposition collective, Marseille, Décembre 2012- Le triomphe de la Vertu, exposition personnelle, installation, photographies, dessins, vidéo, Rétine le Lieu, Marseille, Oct. 2012- Paul et Virginie, exposition collective, Young Masters Art Prize, Cynthia Corbett Gallery, Londres, Juin 2012- Tentation, présentation et talk-show avec le philosophe Marc Rosmini, café Philo, Marseille, Février 2012

- Série Paul et Virginie, présentation de la vidéo #1 à Eat-Gallery, Marseille, Mars 2011 Série - Paul et Virginie, «Mises en Boîte», Installation, Mouvart Art Fair, Marseille, Octobre 2010 - Rencontre photographies de Jacques Robert, avec Clara Feder, Galerie Magda Danysz, Paris, Février 2001

BibliographieLight Travelers, texte critique de Marie-Hélène GRINFEDER, historienne d’art, experte en art du XXe siècle, collectionneuseLe travail de Clara Feder sur la Tentation, un symbole de notre société, texte critique de Marc ROSMINI, professeur de philosophie, critique d’art, auteurGratte la surface au-delà du regard, texte critique de Julie GRELLEY, écrivaine et scénaristeLa plasticienne et photographe Clara Feder interroge notre intégrité, article dans Artemedia.fr, octobre 2013Clara Feder, Traveling Light, article dans Kreemo.com, octobre 2013Clara Feder, Light as a Feather, interview par Melissa UNGER dans Seymour Magazine, Janvier 2013> Généreux, article de Claude LORIN dans ZIBELINE magazine, octobre 2010 > Catalogue Le triomphe de la Vertu, une rétrospective, octobre 2012> Catalogue Young Masters fundraising exhibition and auction, lot n°17, juin 2012> Catalogue de la vente aux enchères Mouvart Art Fair, lot n° 17, octobre 2010

VidéosTransmutationOver The Rainbow Le triomphe de la VertuPaul et Virginie

CollectionsMarie-Hélène GRINFEDER, ParisPierre CORNETTE DE SAINT CYR, Paris

EducationNew York University Film School, New York, USAParis VIII (Master de Nouvelles Technologies, Information et Communication), Saint-Denis, FranceSciences Po, Paris

                  Clara  Feder

Alexandra DecraeneCommissaire d’exposition

Jeune curatrice française, Alexandra Decraene essaie au fil des expositions de parler avec les mots les moins faux, les installations les moins injustes, des sujets qui taraudent notre époque : la fragilité, l'amour ou la consommation. Autodidacte en art, les contraintes des académies n'appesantissent pas ses sélections. Elle a fondé en 2011 « Paris je t'aime  », un parcours initiatique dans le Marais sur les manières d'aimer, et sa dernière exposition « Fragile » a été présentée à Hôtel de Gallifet d’Aix en Provence et jusqu'à Noël 2012 à la NM Galerie de Paris.

Odile HautemulleCréatrice de costumes

Passionnée par l’histoire du costume d’époque, Odile Hautemulle multiplie les expériences dans le monde visuel du spectacle depuis de nombreuses années. Elle a débuté sa carrière dans le cinéma avec Le Bâtard de Dieu de Christian Fechner, La Reine Margot de Patrice Chéreau, Peut-Etre de Cedric Klapisch. Elle a également collaboré avec Christian Lacroix, Quasar Khan, Poppy Moreni, et dernièrement avec le metteur en scène et plasticien américain Bob Wilson.

Infos pratiques :

15 & 16 octobre 2013, de 10h à 20hVilla MéditerranéeEsplanade du J4, 13002 Marseillewww.villa-mediterranee.org

Horaires des performances :

Le 15 octobre : 10h45 --> 11h45     13h --> 14h     16h --> 17h     19h00 --> 20h00

Le 16 octobre : 10h45 --> 11h45     13h --> 14h     16h --> 18h

Contacts : samantha@feder.me alice@feder.me