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Association « Echanges Méditerranéens pour l’eau, la forêt, l’énergie et le développement durable des territoires » Association internationale régie par la loi de 1901. Siège social : 19 avenue du Maine – 75732 Paris Cedex 15 SIRET 439 182 304 00014 http://aem.portail-gref.org/ Pour tout courrier et tout contact, s’adresser à : Pierre Fauré 33, avenue de la Sibelle - 75014ARIS - [email protected] en partenariat avec Colloque tenu au Centre de la Baume Les Aix, 1770 Chemin de la Blaque - 13090 Aix–en-Provence, les 28 et 29 octobre 2010 Février 2011 ÉNERGIES RENOUVELABLES ET TERRITOIRES DANS LE BASSIN MÉDITERRANÉEN

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Pour tout courrier et tout contact, s’adresser à : Pierre Fauré 33, avenue de la Sibelle - 75014ARIS - [email protected]

en partenariat avec

Colloque tenu au Centre de la Baume Les Aix, 1770 Chemin de la Blaque - 13090 Aix–en-Provence, les 28 et 29 octobre 2010

Février 2011

ÉNERGIES RENOUVELABLES ET TERRITOIRES DANS LE BASSIN MÉDITERRANÉEN

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Les cahiers d’Echanges Med N°6

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Ce colloque a pu être tenu grâce

au patronage de :

Conseil Général AAER (Ministère de

l’Agriculture)

Académie de l’Eau

Observatoire Méditerranéen de

l’Énergie ADEME

en partenariat avec RTE–EDF Transport.

Les remerciements de l'association Échanges Med sont adressés notamment aux responsables du Centre, mais aussi au personnel, qui nous ont assuré un agréable séjour et un colloque de qualité.

L’ouverture et les présentations résumées des interventions, certaines discussions, la synthèse et les conclusions des présidents de séance et du colloque, sont retranscrites

dans le présent cahier.

La liste des participants figure en fin de cahier.

Les documents originaux de présentation des intervenants peuvent être consultés sur le site web de l’association

http://aem.portail-gref.org/

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SOMMAIRE

I –

Ouverture du colloque

1-Interventions des deux co-présidents: Georges de MAUPEOU, Président d’ECHANGES MED (France). Jean JAUJAY, Administrateur d’ECHANGES MED (France), organisateur du colloque.

II –

Résumés des interventions

et des discussions.

Matinée du 28 octobre 2010 Thème1 - Les plans de développement « énergie » des territoires, sous les présidences successives de Laurent NEYER, Directeur régional adjoint de l’environnement, de l’aménagement et du logement de PACA et de Najet GHARBI, Sous-directrice – DGEER – Ministère de l’Agriculture de TUNISIE. Quelle est la place donnée, dans ces plans, à la composante « énergies » et plus particulièrement « énergies renouvelables » ? 9H30-11H00 – 2- Présentation de la situation en PACA par Laurent NEYER 3 - Les plans climat-énergie-territoire, PCET par Jean-Marie FRAYSSE, ancien directeur régional Midi-Pyrénées de l'ADEME 4 - L’émergence des énergies renouvelables en Méditerranée, le scénario de rupture du Plan Bleu’’ par El Habib EL ANDALOUSSI

11H00-11H15 : pause café

11H15 – 12H30 : 5 - Présentation de la délégation tunisienne par Rhida GABOUJ. 6 - Présentation du volet « solaire et dessalement » du projet MED-CSD, par Nicolas COTTRET, de l’Observatoire méditerranéen de l’énergie

Discussion générale et synthèse du Président de séance.

Après-midi du 28 octobre 2010

Thème 2 - Les technologies « réparties » que sont l’éolien et le solaire, sous la présidence d’Alain LE JAN Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts – CGAAER. . Quelles sont les filières matures et les contraintes techniques à leur installation (en particulier raccordement aux réseaux) ? Quels sont les coûts de développement, d'investissement et d’exploitation des différentes énergies renouvelables ? Quel impact sur le territoire: foncier - paysage - concurrence avec les activités existantes dont l’agriculture et sur la création d’emplois en milieu rural (types d’emplois, nombre) ? 14H30-16H : 7 - Présentation des technologies EnR réparties matures et évolutions par Henri BOYÉ, CGEDD 8 - L’expérience du GRET dans l’électrification répartie, exemple de la Mauritanie, par Alain LE JAN pour le compte d’Yves LEBARS, Président du GRET 9 - Présentation des projets de TEMASOL en génération solaire et au profit des collectivités locales (programme EDF ACCESS) par Khalid SEMMAOUI, Directeur général 10 - Présentation de projets de construction d’éoliennes par Dominique MONIOT La Compagnie du Vent 16H-16H15 : pause café.

16H15–17H45 : 11 - Intégration des EnR dans le système électrique par Christophe CROCOMBETTE responsable du groupe Prévision de consommation au département Méthodes et appui à Versailles, Services centraux de la Direction Système de RTE.

discussion générale et synthèse du Président de séance.

Matinée du 29 octobre 2010 Thème 3 Rôle des pouvoirs publics dans le développement et la régulation des projets, sous la présidence de J-Y OLLIVIER, IGPEF – CGAAER-DATAR, Vice-président de l’association ÉCHANGES MED (AEM). Rôle des collectivités locales et de l’État : Réglementation existante ou en projet, encouragements financiers… 9H-10H45 : 12 - Activités EnR Territoire de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse par François GUERBER 13 - SAFER et développement de centrales photovoltaïques au sol par André BARBAROUX, Directeur général de la FNSAFER 14 - Présentation de la délégation algérienne par Derradji ZOUINI

10H45-11H15: Synthèse du président de séance– Synthèse globale, recommandations et perspectives pour l’association ÉCHANGES MED par son nouveau président, Jean JAUJAY, co-président du colloque.

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Colonne de gauche de haut en bas : L’ouverture du colloque (J. JAUJAY, L. NEYER et G. de MAUPEOU) et Vue sur la salle

Colonne de droite de haut en bas : à la tribune lors de leurs interventions : Najet GHARBI et Henri BOYÉ.

I – OUVERTURE ET PRESENTATIONS

OUVERTURE DU SEMINAIRE par Georges de MAUPEOU, Président d’Échanges MED,

Jean JAUJAY, Administrateur d’Échanges MED, organisateur du Colloque.

Georges de MAUPEOU salue l’ensemble des participants et s’exprime en ces termes : « Bienvenue à vous tous, ici à La Baume, pour ce colloque organisé par notre association « Echanges méditerranéens pour l’eau, la forêt et le développement » sur le thème « Energies renouvelables et territoires dans le bassin méditerranéen ».

Je voudrais saluer tout spécialement les délégations du sud de la Méditerranée : Algérie, Maroc, Tunisie. Leur présence et leur intérêt pour le voyage d’études qui s’est déroulé lundi, mardi et mercredi donne tout son sens à notre association.

Notre ambition est en effet de resserrer les liens entre le nord, le sud et l’est de la Méditerranée en établissant des échanges à la fois professionnels, personnels et amicaux.

Jean JAUJAY va dans quelques instants nous présenter le programme de nos deux jours de colloque et dès maintenant je voudrais le remercier chaleureusement d’avoir si bien organisé le voyage d’études et le colloque. Merci Jean et merci à tous ceux qui ont travaillé avec toi pour la réussite de nos XIèmes rencontres méditerranéennes, tout particulièrement à notre secrétaire général, Pierre FAURÉ.

Bon colloque et bon séjour à la Baume et en Provence. »

Jean JAUJAY poursuit cette ouverture de colloque en s’exprimant ainsi :

« Le thème des XIèmes Rencontres méditerranéennes a émergé du Colloque sur le dessalement de Tanger, tenu en mai 2009, et a été confirmé par le Conseil d’administration de novembre 2009.

Il répond à une préoccupation et demande forte des membres méridionaux de notre association.

L’organisation des Rencontres : journées de visite et colloque, a été assurée grâce au patronage du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, de l’Académie de l’Eau, de l’Observatoire méditerranéen de l’énergie et de l’ADEME, et au soutien financier du groupe EDF et en particulier de sa filiale transport, Réseau de transport d’électricité RTE.

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Qu’ils en soient tous très chaleureusement remerciés.

Ces partenariats, étendus aux entités et sociétés qui ont accueilli les visites : pôle CapEnergie, CEA, projet ITER, EDF-EN, Mairie de Manosque, Parc régional du Lubéron, Société du canal de Provence SCP et Société des eaux de Marseille SEM, et qui ont accepté de préparer des présentations : Plan Bleu, Compagnie du Vent, FNSAFER, montrent bien la pertinence du thème retenu pour ce colloque : Energies renouvelables et territoires.

Dans une région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont déjà certains territoires sont sous contraintes hydriques fortes, l’énergie est bien un enjeu de sécurité, un enjeu économique, en relation étroite avec les enjeux de l’eau, bien public mondial.

La présentation du délégué régional d’EDF a bien posé le problème des contraintes du système électrique régional, déséquilibré tant entre l’offre et la demande régionales que dans la sécurité de l’acheminement de l’énergie. Il a rappelé les solutions : maîtrise des consommations, production régionale d’énergie, sécurisation du réseau de transport.

La visite du pôle de compétitivité énergétique CapEnergie a permis de découvrir les premiers démonstrateurs de réseaux intelligents, assurant une meilleure adaptation de la demande à l’offre disponible, par échanges permanents d’information entre unités de production, de stockage et d’utilisation et activation d’un protocole d’effacement. Ont été également exposées les actions de développement conduites dans le domaine par fédération et promotion des compétences régionales (grands groupes industriels, PME, centres de recherche, universités..) avec le soutien financier des collectivités locales.

A Manosque (Alpes de Haute-Provence), nous avons visité la plus grande centrale solaire française au sol, installée sur une ancienne décharge. Le conseiller municipal, en charge de l’environnement et de l’agriculture, a présenté la démarche et les actions entreprises pour promouvoir un développement durable dans toutes ses composantes (économique, sociale et environnementale). Une réflexion initiale débouchant sur un plan énergie territorial, un plan d’investissement amorcé par les loyers payés par la centrale et un dialogue avec les concitoyens se sont traduits par des réalisations exemplaires, centrale solaire, chaudière bois pour une nouvelle ZAC, isolation de bâtiments scolaires etc. Deux indicateurs de résultats significatifs : le montant des impôts locaux est resté stable et la municipalité a été primée au niveau national et européen pour ses réalisations.

Les visites aux réacteurs de recherche TORE SUPRA du CEA et ITER en construction nous ont introduits aux projets du futur de l’énergie de fusion nucléaire tout en apportant un éclairage sur les impacts territoriaux des projets et leur usage de ressources rares eau, sol et combustible.

Les présentations de la SCP et de la SEM, plus opérationnelles, ont été des miroirs dans le domaine de l’eau des enjeux énergétiques évoqués auparavant : économie d’eau et d’énergie dans les procédés industriels, sobriété des consommateurs, actions auprès des collectivités territoriales et du grand public et anticipation des évolutions démographiques et climatiques.

Ainsi, ces visites et exposés enrichiront les débats de notre colloque, qui se décline sur trois demi-journées :

Planification thème 1, Technologies et réalisations thème 2, Rôle des pouvoirs publics thème 3.

Pour la bonne conduite de nos réunions :

- Dominique CAIROL a accepté d’être le maître du temps accordé aux présentateurs : 30 minutes dont 10 réservées aux questions. Pour ce faire, il dispose de 2 panneaux d’avertissement : « 5 minutes » et « conclusion »,

- Alain BERNARD a également accepté la tâche délicate de prendre les notes pour la rédaction du compte rendu de synthèse,

- la salle est équipée d’un enregistrement des présentations et débats et il vous est demandé de parler dans le micro –après vous être présenté- pour faciliter la transcription finale des actes du colloque,

- toutes les présentations seront disponibles sous informatique et seront mises sur le site puis collationnées ultérieurement dans un CD,

- au fond de la salle des brochures de présentation et d’information des sociétés et projets sont à votre disposition,

Excellente journée de travail à toutes et à tous ».

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II – RESUMES DES INTERVENTIONS ET DISCUSSIONS Matinée du 28 octobre 2010

Thème1 - Les plans de développement « énergie » des territoires, sous les présidences successives de Laurent NEYER, Directeur régional adjoint de l’environnement, de l’aménagement et du logement de PACA et de Najet GHARBI, Sous-directrice – DGEER – Ministère de l’Agriculture de TUNISIE. Quelle est la place donnée, dans ces plans, à la composante «énergies» et plus particulièrement «énergies renouvelables» ?

Au-delà du thème de l’exposé qu’il s’apprête à faire Laurent NEYER présente les quatre interventions suivantes, qui aborderont de façon générale les plans de développement « énergie » des territoires et qui seront successivement le fait de Jean-Marie FRAYSSE, El Habib EL ANDALOUSSI, puis après la pause de Rhida GABOUJ et de Nicolas COTTRET. Il précise, par ailleurs, qu’il ne pourra pas assurer la présidence tout au long de cette matinée, contraint de partir par des aléas urgents.

Energies nouvelles et territoire en région Alpes – Provence – Côte d’Azur.

par Laurent NEYER, DREAL adjoint PACA

Laurent NEYER situe son intervention dans une approche générale permettant un regard panoramique sur le contexte et la situation énergétiques de la région, puis sur les potentiels de développement des énergies renouvelables et leur prise en compte au travers des documents de planification

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Contexte énergétique régional

• des fonctions nationales et internationales, - PACA est la 3ème région hydroélectrique, - approvisionnement en pétrole: 50% des volumes importés en France (en brut), - approvisionnement en gaz : 29% des volumes importés en France.

• une dimension exceptionnelle dans le développement des énergies du futur, - 2 équipements majeurs sur la recherche nucléaire (réacteur européen

Jules Horowitch et projet ITER)*

- * pôle de compétitivité Capénergies

Tout d’abord, concernant le contexte énergétique régional, Laurent NEYER met l’accent sur les fonctions nationales et internationales de la région en précisant l’importance de la production hydroélectrique ainsi que l’importance des importations de gaz et de pétrole. Il présente ensuite rapidement la dimension exceptionnelle du développement des énergies du futur par 2 structures localisées sur la commune de Cadarache.

* la visite de ces sites par l’association Échanges Med le 27 octobre 2010 fera l’objet d’un développement narratif dans le N°32 d’ECHANGES MED INFOS.

Visite du projet ITER à Cadarache.

L'objectif de la machine ITER est de démontrer la faisabilité scientifique de la Fusion, en réalisant une combustion contrôlée, et marginalement l'ignition, pendant une durée suffisante pour obtenir des conditions stationnaires dans tous les domaines caractérisant un plasma et son interaction avec les parois. Pour cela l'installation produira 500MW de puissance de fusion.

Visite du pôle CAPENERGIE au Château de Cadarache. Capenergies, énergies non génératrices de gaz à effet de serre. Créé à l'origine en régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse, le pôle Capenergies rassemble aujourd'hui 400 acteurs de l'industrie, de la recherche et de la formation des régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse, Guadeloupe, Réunion et de la Principauté de Monaco. 9 domaines énergétiques : La Maîtrise de la demande en énergie, le Solaire, l'Eolien, l'Hydraulique, les Energies Marines et la Géothermie, la Biomasse et les Bioénergies, l'Hydrogène et le stockage de l'énergie, le Couplage et l’Intégration des systèmes énergétiques, la Fission, la Fusion. Capenergies s'est positionné dès son origine sur le développement et le déploiement de systèmes énergétiques permettant de fournir des solutions concrètes au nécessaire remplacement des énergies fossiles. Ces systèmes énergétiques du futur, basés sur les analyses des besoins et des ressources énergétiques de chaque territoire, intègreront diverses solutions.

Labellisé Pôle de compétitivité en juillet 2005: appel à projet

national; favoriser le développement des PME par l’innovation et le rapprochement des industriels, de la recherche et de la formation.

3 membres porteurs : EDF, CEA et ADEC (Corse).

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Situation énergétique :

Electricité

Consommation totale brute : 40 043 GWh dont 66% grâce aux apports extérieurs à la région.

Apports du réseau

national 26 272 GWh

Production régionale 13 771 GWh

dont Hydraulique 8 067 GWh

Thermique charbon 2 373 GWh Cogénération 1 537 GWh

Auto producteurs 1 117 GWh Thermique fioul 456 GWh Déchets, éolien, photovoltaïque

222 GWh

• un déséquilibre énergétique régional déficitaire, la région ne produisant que 10% de l’énergie qu’elle consomme ; • des éléments forts structurant les orientations de la politique énergétique régionale :

une fragilité du réseau de transport d’électricité sur l’Est PACA (Alpes-Maritimes et Var),

un développement de la production d’électricité encore majoritairement tourné vers les énergies fossiles,

un développement des énergies renouvelables (EnR) encore limité (essor récent du solaire photovoltaïque).

Le potentiel de développement des EnR • sur la base d’études d’identification réalisées ou en cours

nature Date de valeur

volume (GWh)

part prod. /consom.

(1) production EnR existantes fin 2008 15 273 10,25%

solaire PV 3 0,00% bois 5 593 3,75% déchets 709 0,48% éolien terrestre 86 0,06% hydroélectricité 8 882 5,96%

(2) potentiel production EnR identifié à fin 2009 15 723 10,55%

hydroélectricité résiduelle Etude en cours bois-énergie (bois forestier) 1 650 1,11% biomasse agricole et de 1ère transformation 1 798 1,21% géothermie Etude en cours solaire PV sur toiture 3 520 2,36% solaire en centrales au sol 5 785 3,88% éolien terrestre 2 970 1,99% éolien en mer 0 0,00% thalassothermie Etude en cours récupération chaleur sur réseaux EU Etude en cours

total production EnR (1+2) 30 996 20,80%

total consommation régionale énergie finale fin 2008 149 000 12,814 Mtep /0,086

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• un potentiel présent en PACA……………… aucune filière à négliger :

un potentiel provenant essentiellement de la filière solaire photovoltaïque

un potentiel global identifié d’environ 15 700 GWh représentant environ 10.5 % de la consommation régionale

la cible des 23% (objectif Grenelle) possible à condition de réaliser :

- les efforts nécessaires de réduction de consommation d’énergie,

- l’ensemble du potentiel identifié pour chaque filière d’énergie renouvelable.

La prise en compte de l’énergie dans les territoires au travers des documents de planification Tout un dispositif fait de règlements et de documents d’accompagnement mais aussi de programmes d’actions existe pour atteindre les différents objectifs nationaux et internationaux :

• le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE) sert de cadre de référence, à la fois aux orientations fixées dans les domaines du climat et de l’air et aux

objectifs fixés pour les énergies renouvelables EnR, articule les objectifs régionaux avec les objectifs nationaux (plan particule, plan climat …) et internationaux

(paquet énergie climat, Kyoto, directives Plafond et qualité de l’air).

Le démarrage de la réalisation de ce schéma SRCAE en PACA a eu lieu en juillet 2010 (parution loi Grenelle 2) et doit être réalisé dans un délai d’un an, soit fin juillet 2011.

• les plans climat-énergie territoriaux : de façon générale sont concernés: la région, les départements, les communes et groupements de communes de

plus de 50 000 habitants, ces plans doivent permettre d’élaborer les programmes d’actions des collectivités, ils doivent être compatibles avec les orientations du schéma régional.

• les documents d’urbanisme (SCOT, PLU) : En effet, dorénavant ces documents d’urbanisme doivent prendre en compte les plans climat-énergie territoriaux

et par voie de conséquence leur importance a été renforcée dans la loi Grenelle par l’obligation de prise en compte qui leur est faite.

Dans le cadre de la territorialisation du Grenelle, la DREAL PACA a décidé d’accompagner la prise en compte des enjeux énergétiques dans la planification territoriale par l’élaboration d’un guide méthodologique « SCOT et énergie ». Cette démarche est en cours pour une production du guide début 2011.

• le schéma régional de raccordement des EnR au réseau d’électricité:

Élaboré à la suite du SCRAE afin de prendre en compte ses objectifs.

En effet, s’il s’agit bien de produire de nouvelles énergies en croisant les enjeux d’urbanisation, de paysages……, il importe de pouvoir les transporter au travers des réseaux existants et nouveaux depuis les lieux de production à l’intérieur des terres jusqu’aux lieux de consommation qui sont concentrés sur le littoral maritime sachant que le réseau de transport et de distribution actuel est saturé. D’où un très grand enjeu pour RTE qui doit relever le défi sans attendre.

DISCUSSION Jean JAUJAY : Lors de nos visites nous avons rencontré la municipalité de Manosque qui avait commencé avant l’heure ses démarches de développement durable et hier, nous avons entendu la SCP regretter la disparition de l’Etat régulateur au niveau de ses horizons et de ses grands enjeux à terme. Est-ce-que vous pouvez nous expliquer comment vous fonctionnez et travaillez ensemble entre l’Etat régulateur que vous représentez et les collectivités locales à la fois régionale et départementales ?

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Réponse : C’est clair qu’avec la décentralisation on n’est plus du tout dans la planification que l’on a connue à une certaine époque et où l’on décidait que la production se ferait dans tel lieu ou tel autre, de manière dirons-nous directive. On est dans une structuration un peu plus complexe ; de plus, on est sur une ouverture de marché, une ouverture à la concurrence qui fait que maintenant les opérateurs sont multiples, donc on est plus sur des appels à projets ou sur des appels à manifestation d’intérêt pour des opérations qui ont bien été ciblées. La démarche est la suivante : 1ère approche en amont, identification des zones sur lesquelles on a vraiment une opportunité ou un gros potentiel d’énergie renouvelable, donc ça passe par le croisement d’études au niveau régional. On le fait de façon coordonnée entre l’Etat et la Région, on intègre de façon très forte la concertation avec les différentes collectivités, particulièrement régionale et départementales, mais aussi avec des grosses collectivités locales pour être sûr finalement que ce balayage des différentes contraintes a été fait. On peut construire une centrale solaire là où le relief le permet c’est une première grille, là où il n’y a pas d’urbanisation si l’on parle d’un centrale au sol qui nécessite donc un espace, là où on n’est pas dans des zones où il y a des espèces trop protégées et, si elles sont protégées, il faudra mettre un petit signal pour attirer l’attention sur elles, (NATURA 2000, les réserves naturelles, les parcs naturels) ! Est-on dans une zone où on a un bon ensoleillement ou non, là on est dans une zone où l’ensoleillement n’est pas un problème, car il est en général fort. Une fois croisés tous ces éléments de contrainte, on arrive à une cartographie des espaces où on a le plus gros potentiel, la plus grande facilité à développer des projets, et on a identifié des zones où il faut faire attention. Vous, porteurs de projets, si vous arrivez dans cette zone très circonscrite, vous allez devoir faire attention à des contraintes, qu’elles soient d’ordre topographique, démographique ou de type naturel. Une fois que l’on a fait ça, on a déjà une visibilité des lieux de production ; après on travaille en collaboration avec RTE plus particulièrement et avec d’autres grands opérateurs pour déterminer si l’on est sur un calendrier jouable de raccordement parce que c’est important et par rapport à ça on est capable de déterminer les zones qui vont être prioritaires. Et après, ça se fait aussi en concertation avec les collectivités pour les sensibiliser avec les enjeux et permettre à ces projets de se développer ; ensuite, c’est le jeu de la concurrence. Face aux porteurs de projets privés ou semi privés, le rôle de l’État est de planifier et de contrôler si le projet est cohérent avec la cartographie, avec les enjeux, et dans certains cas d’aider à bien prendre en compte la manière de développer les projets, ou dans d’autres cas, de dissuader le développement sur le site proposé. ,Tout ça c’est le côté réglementaire pour l’encadrement, après c’est le côté motivation des porteurs de projets par rapport aux politiques publiques de rachat de l’énergie, les énergies renouvelables bénéficiant de tarifs d’achat, d’insertion sur le réseau beaucoup plus intéressants que les énergies fossiles ; c’est une sorte de subvention d’aide à la production pour rendre attractives ces technologies qui à la base sont beaucoup plus chères que les technologies industrialisées depuis très longtemps, une sorte de motivation au bénéfice d’une filière qui est en train de se développer et puis, il y a aussi des appels à projets plus concrets qui sont portés par un établissement public qui s’appelle l’ADEME qui apporte dans ces cas-là une part du financement et de la motivation pour que ces projets se développent, notamment dans les meilleures zones souhaitées. Voilà ; il faut les deux, analyse et cadrage, puis après on incite les porteurs de projets privés à s’installer dans les meilleurs endroits. Et tout cela encadré par une réglementation relativement importante au niveau français. Dominique CAIROL, administrateur AEM et ex CEMAGREF : C’est un peu dans la poursuite de la question de Jean JAUJAY : on vient de parler du rôle de l’État,: est-ce que la politique ou l’attitude de NIMBY « not in my backyard » est durable à terme ? Parce que par exemple à Manosque, ils produisent de l’énergie solaire sur une ancienne décharge mais ce que l’on n’a pas clairement dit, c’est que la décharge des déchets a été déterritorialisée vers le département voisin, soit le 05, soit le 13. Alors, est-il durable le fait que les élus locaux ne veulent pas d’éoliennes, la Bretagne ne veut pas de production d’énergie, mais veut bien recevoir de l’électricité ; est-ce que ça c’est durable ? et est-ce que ce n’est pas le rôle de l’Etat de dire : écoutez vous êtes bien gentils, mais si vous voulez de l’énergie il faudrait vous mettre à en produire Réponse : Je ne cache pas que pour l’éolien on a une levée de boucliers ; pour le solaire je pense qu’on arrive à faire passer la pilule pour 2 raisons, et après je reviens sur l’éolien, d’une part parce que la politique française a été une politique de spécification de notre filière solaire axée sur l’intégration aux bâtiments, c'est-à-dire incorporée aux toitures ; en cela on a une politique du solaire complètement différente de celle de l’Allemagne (l’Allemagne n’a pas joué sur l’intégration aux bâtiments : on pose sur le bâti et c’est tout) ce qui fait que l’on est en train de développer des produits qui ont une spécificité et un marché bien particulier qui est nouveau ; donc là, à la rigueur, il y a une acceptation qui commence à se faire , il reste des problèmes avec les architectes des bâtiments de France mais ça passe. Pour le rural on a vu qu’il y avait un petit souci par rapport aux terres agricoles et donc la Loi de Grenelle a bien encadré les choses en les complexifiant certes, mais en instituant un certain nombre de jalons, de garanties pour que, même au regard de NIMBY, si ça se passe chez moi, ce sera avec un certain nombre de garanties. L’acceptation du coup devient meilleure et on a un certain nombre de fermes avec panneaux au sol et un encadrement relativement conséquent qui permet d’éviter les terres arables, les bonnes terres, on est plutôt, vous

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l’avez déjà dit, sur de la revalorisation d’anciennes friches et on a ainsi une valorisation très forte. Donc je pense que pour les fermes solaires on va avoir une acceptation bonne. Le problème finalement, c’est plutôt les éoliennes. C’est qu’elles sont très visibles, on a eu vraiment une levée de boucliers locale très forte que n’a pas eue le LANGUEDOC juste à côté, où il y a eu des contre mais moins forts que ceux enregistrés en PACA, car les élus ont été un peu plus visionnaires et ont su faire accepter un certain nombre de projets alors qu’en PACA ça a été beaucoup plus difficile. Alors le rôle de l’Etat là–dedans, à un moment donné ? En fait on se rend bien compte que l’Etat n’est pas soumis à la seule volonté des élus, s’ils n’en veulent pas et persistent à ne pas en vouloir …, mais, si à un moment donné le projet est correct, s’il est passé par toutes les instances de validation, le projet sort. On se rend bien compte que si les élus commencent à contester et à manifester, c’est le projet qui recule, ce n’est pas l’Etat qui recule par rapport aux élus. Alors c’est une forte sensibilisation : aller à la rencontre, mais ça prend du temps, en gros aller former les élus à percevoir l’intérêt des énergies renouvelables ; intérêt certes de bloquer les projets aberrants et d’accepter les bons qui s’intègrent bien dans les paysages, ce qui apporte une valorisation durable au niveau local (effet de pédagogie qui prend du temps). Un deuxième effet, c’est aussi en terme de planification, les zones de développement éolien ZDE à mettre en place, des zones bien affichées, bien stigmatisées dans lesquelles on fait une concertation en amont, là où ça conteste, mais une fois que cette zone-là est acceptée, une fois que tout le monde s’est exprimé et a lâché à cette occasion ses rancœurs, la pression est retombée et on est capable de proposer des projets dans ces zones-là plus facilement que si le porteur de projet est arrivé tout seul dans un terrain encore inconnu. Donc voilà, on arrive à marquer les territoires en disant « ce sont des zones de développement de l’éolien », on arrive à marquer les enjeux en faisant accepter aux collectivités une discussion une fois pour toutes et après on n’y revient pas, et enfin, quand les projets arrivent, ils sont certes cadrés réglementairement, mais ils sont plus facilement acceptés. Pour répondre à votre question, c’est un enjeu de société, c’est un enjeu d’équilibre, à un moment donné. On a bien l’intérêt général de l’éolienne, mais est-ce que l’intérêt général de l’éolienne est plus important que celui de la collectivité qui veut faire plus de réhabilitation de ses locaux, moins consommer derrière ? On ne peut pas dire que l’éolienne est la solution pour tout ; je crois que c’est un ensemble ; il faut réussir à ne pas mettre ses œufs dans le même plat parce que à un moment donné, on va se rendre compte qu’une technologie va primer sur les autres (je constate à ce sujet que les pays du Nord ont su développer les énergies renouvelables suivant un panel très large et puissant qui a d’ailleurs poussé leur économie. Malheureusement en France, on n’a pas mis les moyens et on a pris un sacré retard. Toutes les éoliennes qu’on installe, sauf tout juste une petite marque française qui s’est exprimée, partout ailleurs les éoliennes ont été fabriquées à l’étranger et du coup on peut se poser la question de l’opportunité économique de pousser l’éolien en France en l’absence de fabrication nationale ? C’est une question que je pose. Jean Marie FRAYSSE ex Directeur ADEME MIDI-PYRENEES : J’avais des choses à dire sur le photovoltaïque et sur les aspects effet d’aubaine, style Loi PONS sur l’exportation des investissements dans les DOM-TOM. On a assisté à ça à un salon international d’Energaïa à Montpellier où j’ai été frappé de voir qu’il y avait plus de banques et d’assurances qu’il y avait de constructeurs dans le stand du photovoltaïque. Or pour en revenir à l’éolien, en 1985 l’Agence française pour la maîtrise de l’énergie avait anticipé en disant que l’on pouvait bien soutenir une politique industrielle. Nous avions proposé à RATIER FOREST qui fabriquait des hélices d’avion de se lancer dans des études sur les éoliennes en pensant que c’était une diversification qui apporterait des choses. RATIER FOREST au bout de quelque temps a rendu l’argent, arrêtant le programme recherche en disant je n’y croîs pas et résultat des courses, comme on n’a pas pensé en termes de stratégie industrielle derrière, on n’a pas d’industrie de fabrication nationale. On a aussi ce même type de problèmes sur les capteurs et autres puisque l’on se rend compte que l’on a non seulement l’effet d’aubaine du photovoltaïque, mais aussi des effets d’aubaine très forts sur les importations. On a beaucoup de conflits sur le photovoltaïque, on a toute une discussion dans les Landes, car il y a des gens qui viennent du secteur forestier qui actuellement avec la disparition de la taxe professionnelle des communes se posent la question de ne pas replanter la forêt et de mettre des fermes photovoltaïques, ce qui entraînerait une interruption de plantation sur le massif et les effets qui en découleront sur la forêt ? Voilà c’est juste un petit éclairage.

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« Les plans climat-énergie-territoire, PCET »

par Jean- Marie FRAYSSE, ancien délégué régional « Midi-Pyrénées » ADEME.

Jean-Marie FRAYSSE présente tout d’abord les trois parties de son intervention qui après un rappel des enjeux pour la Méditerranée lui permettront de s’attarder sur la démarche française tant au niveau des stratégies que des objectifs et sur leur application sur le terrain (avec un exemple en Midi-Pyrénées).

Il détaille aussitôt sous forme de rappels rapides les enjeux pour la Méditerranée et en exergue à son exposé technique, il se plaît à lire et à commenter la pensée philosophique de Paul VALERY suivante (extraite de Cours sur la Méditerranée, 1933), « Le milieu attire, fixe, modifie l’homme, et cette action s’exerce à un degré ou à une époque inconnus... Mais l’homme agit, en retour sur le milieu. Il l’aménage, l’équipe, le cultive, l’explore. Il construit des villes, creuse des ports, altère les conditions naturelles avec des conséquences parfois imprévues. »

I - Les enjeux pour la Méditerranée : � L’eau - � L’énergie - � Les déchets De façon plus générale : � le développement durable - � la lutte contre le changement climatique.

***** Malgré de nets progrès réalisés ces dernières années, sur une population de 430 millions : - 20 millions de Méditerranéens n’ont pas accès à l’eau potable. - 47 millions de Méditerranéens n’ont pas accès à l’assainissement.

Les économies pourraient représenter le quart de la demande actuelle en eau • Une partie croissante des demandes est satisfaite par une production d’eau non durable estimée à 16 km3/an, dont : 66 % issus de prélèvements d’eaux fossiles et 34 % de surexploitations de ressources renouvelables. Les économies d’eau et d’énergie sont liées

� Eau: (Principale source : Plan Bleu). Croissance de la demande en eau des pays méditerranéens d’ici à 2025 : + 15 % � Part de la demande en électricité pour la gestion de l’eau dans les PSEM en 2025 : + 20 % � Les besoins en eau induisent d’importants investissements de dessalement de l’eau de mer forts consommateurs d’énergie. - 1m3 d’eau de mer consomme 4 kWh pour sa potabilisation. - 1m3 d‘eau souterraine consomme 0,4 kWh pour sa potabilisation. Les déchets jetés en Méditerranée : 1 kg par jour par mètre linéaire de côte. la Méditerranée a 46 000 km de côtes. La Méditerranée hot spot du changement climatique Forte croissance des émissions de CO2 : + 160 % d’ici à 2025.

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II - Les Plans Climat-Énergie Territoriaux Face à ce scénario peu acceptable, des alternatives existent et des méthodes d’approche globales et des outils « les Plans Climat-Énergie Territoriaux » qui peuvent s’appuyer sur la mise en œuvre de différents outils techniques, font partie de ces approches globales.

2.1 - Quelques considérations rapides et concrètes sur l’état des lieux en France

Plus de 200 PCET « volontaires » en septembre 2010 à différentes échelles territoriales

Départements : (22) Communes : (22)

Intercommunalité de + 50 000hab : (40) Communauté d’agglomération : (8) Communautés urbaines : (48)

Territoires de projets et autres : (63) dont 33 Pays

21 Parcs Naturels Régionaux 4 territoires SCOT

Intercommunalité de – de 50 000hab : communauté de communes : (7)

2 Contrats de développement Rhône-Alpes

2 Etablissements publics 1 SIVOM

Contexte réglementaire : le Grenelle • Grenelle 1 – art. 44 (3 août 2009) :

L’État favorisera la généralisation des bilans en émissions de gaz à effet de serre et, au-delà des objectifs fixés par l’article 7, celle des plans climat-énergie territoriaux des collectivités territoriales et de leurs groupements.

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14• Grenelle 2 – art. 75 (12 juillet 2010) :

L’État, les régions, les départements, les communautés urbaines, les communautés d’agglomération et les communes ou communautés de communes de plus de 50 000 habitants sont tenus d’établir un bilan de leurs émissions de GES pour le 31 décembre 2012.

Les régions (si elles ne l’ont pas déjà intégré dans le SRCAE prévu à l’article 23 du PDL), les départements, les

communautés urbaines, les communautés d’agglomération et les communes ou communautés de communes de plus de 50 000 habitants doivent adopter un Plan climat-énergie territorial pour le 31 décembre 2012.

2.2 - Qu’est ce qu’un PCET ?

Une qualité de vie à construire : points clés de définition

8 domaines d’action

2 finalités poursuivies : L’ATTENUATION :

• Réduire les émissions de GES : - réduction des consommations d’énergie, - utilisation des ressources renouvelables,…

L’ADAPTATION : • Réduire la vulnérabilité du territoire et l’adapter à l’évolution du climat :

- acceptation de conditions de vie différentes, - gestion des risques,…

dans le cadre d’une démarche Qualité pour une amélioration continue et vertueuse (Roue de DEMIG) :

Vérifier/Améliorer/Préparer/Réaliser Rappel sur la roue de DEMIG : Enchainement de cycles : Contrôle et audit/Revue du système/Planification/Mise en œuvre des dispositions.

Le PCET correspond à une définition d’objectifs chiffrés sachant qu’il n’est pas nécessaire de tout quantifier tout de suite.

Il importera, dans l’esprit d’une démarche « qualité » et, de façon progressive et explicite, de :

• se situer par rapport aux objectifs nationaux et européens (facteur 4 et 3x20), • se caler a minima sur les objectifs régionaux, • répartir l’effort national de façon différenciée => traduction dans les objectifs des SRCAE ? • définir des objectifs chiffrés propres à la collectivité.

Une ambition de réussite ne peut pas durablement se passer d’une conduite ouverte et participative qui suscite des enjeux sociaux et politiques, pouvant poser des problèmes suivant les contextes et les pays.

Il en va donc d’une mobilisation des différents acteurs, ouverte et efficace et d’une mise en place d’une gouvernance locale s’inspirant des démarches participatives ;

• Le PCET est un projet co-construit au niveau local. • La collectivité est maître d’ouvrage de son élaboration. • La collectivité doit favoriser la mise en mouvement de tous les acteurs.

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DEUX OUTILS DE DIAGNOSTIC ET DE MISE EN ŒUVRE PARMI D’AUTRES…

2 outils faisant partie des démarches associées aux PCET : Agenda 21 - Démarche de labellisation Cit'ergie - La Convention des maires - Approche environnementale de l'urbanisme - Bilan Carbone - Guide des collectivités éco-responsables- HQE (Haute Qualité Environnementale)

LE BILAN CARBONE

Une méthode de l’ADEME qui peut être utilisée pour effectuer la phase diagnostic du PCET

Méthode de comptabilisation des émissions de Gaz à Effet de Serre – GES, (à partir de données facilement disponibles)

• � 1 module Entreprise • � 2 modules Collectivité et Territoire : «Patrimoine et services » (pour la collectivité : fonctionnement et activités) et « Territoire » (qui évalue les émissions de toutes les activités prenant part sur le territoire de la collectivité).

Outil d’évaluation de l’impact global (direct et indirect) d’une activité ou d’une collectivité et de son territoire. En hiérarchisant les postes d'émission en fonction de leur importance, la méthode permet de prioriser les actions de réduction des émissions les plus efficaces.

« Plan d’actions de réductions des émissions »

LE LABEL CIT'ERGIE La démarche Cit'ergie, venue de l’Europe, est applicable aux projets politiques, elle est notamment reconnue par la Convention des maires. - elle est conforme au cadre de référence du développement durable DD, - elle constitue le volet énergie d’un A 21, - elle est au service de la construction des PCET.

Trois niveaux de performance récompensés par

La reconnaissance CAP Cit'ergie pour les collectivités entrées dans la démarche, mais ne pouvant pas satisfaire aux exigences du label.

Le label Cit'ergie: premier niveau du label.

Le label eea® gold : niveau d’excellence du label. (16 collectivités en Europe)

Première expérimentation en France

En France, le label Cit’ergie a été expérimenté au départ, par 8 collectivités françaises entre 2005 et 2008 dans le cadre du projet REVE Jura-Léman (RJL) animé par Energie Cités et soutenu par le programme INTERREG III A et l’ADEME. A ce jour, le label se déploie sur 10 communes, dont 5 dans le cadre d’un PCET, 8 intercommunalités dont 5 dans le cadre d’un PCET. Le Forum european energy award créé en 2003 fédère et coordonne tous les porteurs de projets nationaux qui mettent le label en œuvre ; la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Lituanie, la Slovaquie, les Pays-Bas et la France

III - Politique publique conduite sur le terrain : Rôle de l’ADEME

Réduction des déchets, économies d’énergie, achats éco-responsables……… les acteurs publics (administrations, établissements publics, collectivités) se doivent aujourd’hui d’être exemplaires dans leur fonctionnement au quotidien. 26 directions régionales et 3 représentations dans les territoires d'outre-mer pour conseiller les acteurs publics et les accompagner dans les démarches de Plan Climat-Energie-Territoires, ainsi que 400 collectivités environ (art.75 Loi Grenelle 2).

La mise en place d’une politique d’éco-responsabilité permet à chacun d’effectuer les choix nécessaires en matière de gestion, d’organisation et d’actions à mener afin de limiter les impacts de ses activités sur l’environnement.

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Une politique publique doit se conduire progressivement, dans la durée et de façon structurée et participative, voire contractuelle, et tenir compte des moyens financiers à y consacrer. Pour les acteurs publics ayant décidé de mener une politique d'éco-responsabilité, l'ADEME diffuse et met à leur disposition une méthode et des outils adaptés à leurs démarches.

à des besoins en termes de méthode, d’outils, de formation, une solution en réponse: le centre de ressources

Les offres de service de l’ADEME dans l’accompagnement des territoires et des collectivités

www.pcet-ademe.fr

des outils dédiés

- Une méthode, - Un label d’excellence - Un outil de bilan…….

Un dispositif de formation pour : - Les élus - Les chefs de projets, - Les bureaux d’étude, - Les agents de l’Etat (en cours).

Des outils techniques et thématiques

- Les diagnostics énergétiques - L’AEU (Approche Environnementale de l'Urbanisme) - Le plan de prévention déchets…

Un dispositif de capitalisation et de diffusion de l’information

- Un site internet dédié - Un observatoire des PCET - Des fiches de retour d’expériences

Exemple de MIDI-PYRENEES :

Le PRELUDDE: Programme REgional de Lutte contre l’effet de serre et pour le Développement DurablE. Ce programme a été mis en place avec le Conseil régional Midi-Pyrénées, dans le cadre du contrat de plan Etat-Région 2000-2006. Le budget total PRELUDDE 2010 s’élève à 6,9M€ apportés à parité par l’ADEME et la Conseil régional Midi-Pyrénées. Dans le cadre de cette enveloppe 2010, une somme de 1 150 K€ a été programmée pour les 5 actions suivantes 1. Agendas 21 locaux 2. Plan Climat-Énergie territorial : Soutien de l’animation sur une période de 3 ans. 3. Conseil en énergie partagé (CEP) sur des patrimoines publics. 4. Agences locales de l’énergie (ALE) : soutien des plans d’actions annuels. 5. Espaces Info-énergie (EIE)

Le Contrat ATENEE : Actions territoriales pour l’environnement et l’efficacité énergétique. Ce contrat a été signé avec l’ADEME par le Pays Midi-Quercy (82) pour la période 2006-2009

Pour plus de renseignements, Jean-Marie FRAYSSE renvoie, faute de temps, les participants sur le site de l’ADEME Midi-Pyrénées http://www.ademe.fr/midi-pyrenees/publications.html;

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« L’émergence des énergies renouvelables en Méditerranée, le scénario de rupture du Plan Bleu »

par El Habib EL ANDALOUSSI, chargé de mission « énergie » au PLAN BLEU. El Habib El Andaloussi. Ingénieur diplômé de l'Institut algérien du pétrole-IAP (1978) complété par un mastère de l'Ecole des mines de Paris (1989). Il a travaillé une douzaine d’années (1978-1989) en Algérie dans le secteur de l’énergie (à Sonelgaz au service Conception des réseaux, et au Ministère algérien de l'Energie en tant que Chef du Bureau des activités pétrolières et gazières), avant de rejoindre l’Observatoire méditerranéen de l’énergie- OME- où il a exercé pendant 18 ans (1990-2008) en tant que ‘’Senior Energy Analyst’’, en charge des études liées à l'énergie dans la zone méditerranéenne sur les hydrocarbures, l'électricité et les renouvelables. Depuis début 2009, il a rejoint le Plan Bleu et est en charge du Programme Energie qui couvre, entre autres, le programme d'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables.

En début d’exposé, El Habib EL ANDALOUSSI précise son appartenance au PLAN BLEU, et à cette occasion, il détaille l’origine, les objectifs, les pays membres, les implantations et les actions de cette organisation qui assume, depuis 1977, les fonctions de Centre d'Activités Régionales (CAR/PB) du Plan Bleu et du Plan d'Action pour la Méditerranée (PAM), lui-même placé sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'environnement.

http://www.planbleu.org/planBleu/cadreInstitutionnel.html

Le CAR/PB (Plan Bleu), est installé à Sophia Antipolis, près de Nice, avec pour mission d'observer, d'évaluer et d'explorer les évolutions possibles des relations entre environnement et développement dans le Bassin méditerranéen El Habib El ANDALOUSSI passe ensuite à la présentation de l’évolution du contexte de production et de consommation d’énergie sur les années 1970 à 2030, d’une part dans les pays du Nord de la Méditerranée, PNM et d’autre part, du Sud et de l’Est de la Méditerranée, PSEM. Il ressort de ses propos que la poursuite du développement de la plupart des pays appelle pour être acceptable une modification des stratégies et des comportements. C’est ce qui explique les nombreux travaux du Plan Bleu et de ses partenaires scientifiques dans la recherche de scénarios de rupture. Le nouveau scénario de rupture du Plan Bleu qu’il expose aussitôt après, montre que dans la région méditerranéenne la part des sources renouvelables pourrait atteindre près du quart du mix énergétique, la consommation d’énergie pourrait être réduite de 30% avec des politiques d’efficacité énergétique bien ciblées, contribuant ainsi à une réduction des émissions de CO2 de plus de 30% d’ici 2030

LE CONTEXTE DE PRODUCTION ET DE DEMANDE D’ENERGIE EN MEDITERRANEE

UNE FORTE DEMANDE D’ENERGIE ET UNE FAIBLE PRODUCTION DES RENOUVELABLES

La région méditerranéenne, dont la consommation d’énergie primaire est estimée à 1000 Mtep en 2008 reste fortement dépendante des produits pétroliers qui représentent environ 41 % de la consommation, suivis du gaz naturel 27 %, du nucléaire (13%), du charbon (12%) et des énergies renouvelables EnR 7%.

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Le paysage énergétique méditerranéen se caractérise aussi par une croissance soutenue au Sud de la Méditerranée. Selon le scénario référence (Business as Usual), la demande d’énergie primaire devrait augmenter en moyenne de 3,2 % par an et la consommation d’électricité de 3,9 % par an d’ici 2030 au Sud et à l’Est de la Méditerranée (PSEM) contre respectivement 0,7 % et 0,8 % pour la rive Nord

UNE DEMANDE D’ELECTRICITE EN TRES FORTE CROISSANCE, NOTAMMENT A 2 CHIFFRES DANS CERTAINS PAYS DU SUD ET DE L’EST

On remarque à ce sujet que l’approvisionnement énergétique reste très carboné avec plus de 80% basé sur les hydrocarbures, alors que des problèmes de sécurité d’approvisionnement existent pour la majorité des pays.

Dans ce scénario tendanciel, les secteurs des transports et celui des bâtiments, qui sont cruciaux, et la production d’électricité consomment dans des proportions de plus en plus fortes de l’énergie fossile.

UNE FORTE DEPENDANCE ENERGETIQUE Malgré des ressources énergétiques importantes dans les pays du Sud (Algérie, Lybie, Egypte), la région reste globalement caractérisée par une forte dépendance qui tendra à s’accentuer dans l’avenir.

• Une évolution prévue du taux de dépendance énergétique des PNM et des PSEM, importateurs d’énergie.

• Ainsi, ce taux dépassera les 70% à l’horizon 2025, aussi bien pour les pays du Nord que pour ceux du Sud et l’Est de la Méditerranée.

PSEM : consommations sectorielles d'énergie (Mtep)

0

100

200

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600

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1970 2007 2020 2030

Transformation

Prod. électricité

Autres secteurs

Résidentiel

Transport

Industries

Evolution des paramètres (1970=index 100)

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19

DES EMISSIONS CO2 EN FORTE CROISSANCE DANS LES PSEM

Sur le plan environnemental, les émissions de gaz à effet de serre GES de la région méditerranéenne sont estimées en 2007 à près de 2156 millions de tonnes de CO2, dont environ les 2/3 sont dues aux pays de la rive Nord et 1/3 à ceux des PSEM. Selon les scénarios du Plan Bleu, les émissions en Méditerranée devraient s’accroître en moyenne de 1,5 % entre 2007 et 2030, contre 3 % par an pour les PSEM.

Dans ce contexte, le recours aux EnR (énergies renouvelables) et à la mise en place de politiques de maîtrise de l’énergie de LT dans les PSEM reste indispensable pour relever les défis futurs de sécurité et de dépendance énergétique, mais aussi de contribution à la lutte contre le réchauffement climatique… C’est ce qui caractérise le scénario de rupture du Plan Bleu.

PREMIERS RESULTATS DU SCENARIO DE RUPTURE DU PLAN BLEU • Les travaux précédents du Plan Bleu permettent de nourrir un nouveau scénario de rupture. • Ce scénario de rupture a fait l’objet de premiers échanges entre experts lors d’un atelier organisé fin 2009

à Paris. Sa construction s’appuie sur un partenariat avec l’OME. Il se propose d’aller encore plus loin que les précédents scénarios alternatifs du Plan Bleu sur l’ensemble des secteurs concernés par l’introduction plus vigoureuse de politiques d’efficacité énergétique et de pénétration des énergies renouvelables.

• Les objectifs d’un tel scénario de rupture, à mettre en correspondance avec ceux du paquet énergie des pays de

l’UE de 20/20/20 à l’horizon 2020, visent pour les pays de la Méditerranée environ les 30/30/30 en 2030 (accroître l’efficacité énergétique de près de 30%, faire passer la part des EnR à plus du quart dans le mix énergétique, et réduire les émissions de CO2 de plus de 30% d’ici 2030).

QUELQUES RÉSULTATS COMPARÉS ENTRE LES SCÉNARIOS – A l’horizon 2030, les différences en pourcentage entre les scénarios de RÉFÉRENCE (Ref) et de RUPTURE (Rupt) traduiront des économies de demande d’énergie primaire de -29% et des diminutions d’émission de CO2 de -33%. D’où les illustrations suivantes :

PSEM : LA DEMANDE D’ENERGIE PRIMAIRE SELON LE SCENARIO

Scenario référence: la demande d’énergie dans les PSEM devrait croître autour de 3,2% par an de 2007-2030, soit 626 Mtep en 2030 contre 5,4% entre 1971-2007. En 2030, la demande d’énergie devrait être réduite de -29% en 2030 pour le scénario de rupture comparé à celui de référence Cela représente une économie de 180 Mtep pour les PSEM – soit l’équivalent de la consommation actuelle totale de l’Afrique du Nord (ou deux fois la consommation actuelle de la Turquie).

Reference scenario1970 2007 2020 2030

Méditérranée 908 2156 2600 3013PSEM 65 775 1174 1535PNM 843 1380 1425 1478

CO2 Emissions (Mt)

626 Mtoe

306 Mtoe

446 Mtoe

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CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE ET LOGEMENTS

• Presque un doublement du nombre de logements entre 2007 et 2030, et près de 42 millions de logements additionnels en 2030 dans les PSEM.

PSEM: CONSOMMATION RESIDENTIELLE D’ENERGIE PAR SOURCE selon le SCÉNARIO

Selon le scénario de référence, la consommation d’énergie résidentielle serait de 125 Mtep en 2030, soit +3,8% /an de 2007 à 2030. En 2030, la consommation résidentielle devrait être réduite de 28% pour le scénario de rupture comparé au scénario de référence.

Potentiel d’économies d’énergies de près de 40 Mtep à 2030, soit : -28% par rapport au scénario de référence : -26 Mtep de combustibles fossiles -14 Mtep d’électricité et augmentation de + 4 Mtep d’EnR.

PSEM : EMISSIONS de CO2 selon le SCÉNARIO

• Les émissions de CO2 seront en conséquence fortement diminuées dans le scénario de rupture d’un tiers (33%), à l’horizon 2030 par rapport au scénario de référence.

• Les émissions de CO2 doubleront dans le scénario de référence. Elles n’augmenteront que de +21% dans le scénario de rupture

DU POTENTIEL SOLAIRE MONDIAL AU PLAN SOLAIRE MEDITERRANEEN - PSM….. On a vu que la Méditerranée reste fortement dépendante des énergies fossiles (>80%). Les EnR ne sont qu’à 7% dans l’énergie primaire et 15% pour l’électricité alors que la région est bien dotée en ressources renouvelables. La Méditerranée par rapport à d’autres régions… La Méditerranée représente un poids inférieur à 10% au niveau mondial dans de nombreux paramètres, excepté sur le plan des EnR. La Méditerranée a des parts importantes d’EnR par rapport au total mondial : 21% de la capacité installée mondiale en EnR (énergie Hydro-électrique incluse) est installée en Méditerranée ; 26% de la capacité éolienne mondiale est en Méditerranée.

Population (en millions) Nb logements (milliers)2007 2030 % /an % /an 2007 2030

1971-2007 2007-2030Turquie 73 92 2,0% 1,0% 23550 38528Algérie 34 45 2,4% 1,2% 5460 11182E gypte 80 104 2,2% 1,1% 19338 27387Libye 6 8 3,1% 1,4% 919 1760Maroc 31 39 2,0% 1,1% 4748 7904Tunis ie 10 13 1,9% 0,9% 2494 3188Is rael 7 9 2,4% 1,1% 2087 3053

P a les tine* 4 7 2,8% 480 1220J ordanie 6 9 3,6% 1,8% 1199 2516Liban 4 5 1,4% 0,8% 889 2463S yrie 21 29 3,2% 1,6% 3989 7917

PSEM 275 361 2,3% 1,2% 65152 107118Source : Plan Bleu ‘’Energie et bâtiment en Méditerranée : étude régionale 2010’’

0

300

600

900

1200

1500

1800

1970 2007 2030 Ref. 2030 Alt. 2030 Rup.

TransformationProd. électricitéAutres secteursRésidentielTransportIndustries

935 Mt

775 Mt

1535 Mt

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Toutefois quelques obstacles au développement intensif des EnR en Méditerranée existent……Parmi ceux là : o les subventions aux carburants, aux bouteilles de GPL. o une demande d’eau variable suivant les modes de production d’énergie, et notamment demande

forte pour les centrales solaires CSP.

L’EMERGENCE DES ENERGIES RENOUVELABLES EN MEDITERRANEE, → le scénario de rupture du Plan Bleu les choix d’implantation des projets PSM, Transgreen, et Desertec en Méditerranée

pour plus d’informations http://www.planbleu.org/publications/Cahier6_energie_FR.pdf http://www.desertec.org/en/organization/

Dernière minute : (©AFP / 09 décembre 2010 15h49)

Création de Medgrid, société pour un réseau électrique sous la Méditerranée PARIS - Une vingtaine d'entreprises ont signé jeudi les statuts de la société Medgrid, bureau d'études chargé d'évaluer la faisabilité d'un réseau électrique sous la Méditerranée permettant d'acheminer vers le Nord l'énergie solaire produite au Sud. Cette initiative, initialement baptisée Transgreen, s'inscrit dans le cadre du Plan solaire méditerranéen qui prévoit la construction, d'ici 2020, de 20 gigawatts (GW) de capacités de production d'électricité renouvelable, notamment solaire, dans le bassin méditerranéen. Sur ce total, environ 5 GW seraient exportés vers l'Europe. "La bataille de la croissance durable (...) se gagnera en particulier par de nouvelles infrastructures", a déclaré le ministre français de l'Energie Eric Besson, lors de la cérémonie de signature. "Nous avons besoin de construire des autoroutes de l'électricité pour connecter l'Union européenne avec les sources renouvelables", a-t-il ajouté. Actuellement, une vingtaine de groupes industriels participent à Medgrid tels que les français Alstom, Areva, EDF et Nexans, l'Office national de l'électricité du Maroc, l'espagnol Red Electrica ou l'allemand Siemens. "Il s'agit d'une structure ouverte et nous souhaitons que tous les pays de la Méditerranée et au-delà puissent être représentés", a déclaré André Merlin, président de Medgrid.

DISCUSSION Dominique CAIROL : Vous avez parlé des biocarburants. Mais, il y a des questions qui se posent à ce sujet parce qu’on voit bien que si le prix des matières agricoles qui est extrêmement peu stable, peut éventuellement augmenter, la production de biocarburants peut en souffrir, soit par une augmentation et/ou une raréfaction des intrants .... Dans la durée on a, parce qu’elle est liée à une augmentation des prix agricoles, une augmentation des populations et donc des consommations vivrières qui vont tendre le contexte des productions agricoles entre des buts vivrier ou industriel ?

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Réponse : J’ai parlé des biocarburants pour les pays européens du Nord méditerranéen. Ils sont tenus d’atteindre 10% de biocarburants en 2020 selon le PACT de la Commission européenne, même si on sait qu’il sera très difficile d’atteindre ce taux. Ce sera encore plus difficile pour les pays du Sud et de l’Est méditerranéen (PSEM). Seulement, et à titre de mémoire, il est retenu dans le scénario de rupture des quantités modestes pour les PSEM. Toutefois, en plus du risque d’augmentation des prix de produits agricoles que vous avez cité, ce sont des difficultés de disponibilité de terrain et d’eau pour certaines cultures pour les pays du Sud. C’’est également des investissements considérables…. Henri BOYÉ : Juste quelques mots alors qu’il y aurait beaucoup à dire, car (je l’évoquerai devant vous cette après- midi au travers du panorama des technologies EnR que l’on m’a demandé de brosser), il y a beaucoup de choses qui bougent suscitant beaucoup d’espoir, mais rien n’est facile. Si c’était le contraire, ça se saurait : c’est donc malheureusement compliqué et ça coûte encore beaucoup d’argent. Ceci dit, un mot tout d’abord sur les biocarburants en termes futuristes notamment sur les micro-algues d’origine marine. En effet avec leur utilisation on peut espérer mettre au point de nouvelles fabrications qui utiliseraient moins de sol, à terre, et qui diminueraient la concurrence avec les autres usages du sol, car il est vrai que le sol va manquer. Enfin un mot sur les subventions de certaines formes d’énergie, car il me plaît de rebondir sur un aspect qu’El Habib El ANDALOUSSI a développé il y a un instant. En effet, beaucoup de pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée subventionnent l’énergie. Ainsi, l’exemple de l’Egypte où j’ai passé une petite semaine en tant que consultant pour le compte de l’OME. J’ai pu constater l’existence de blocs de tarifs à l’intérieur desquels les tarifs planchers sont très bas et dans un rapport de 1 à 10 avec les tarifs plafonds. Pour des raisons politiques on n’augmente jamais les tarifs les plus bas, mais on augmente les hauts tarifs, ce qui est une sorte d’anti signal qui favorise les consommations domestiques, par exemple l’achat de climatiseurs. Ainsi l’Egypte a connu une coupure d’électricité tournante pendant la canicule de juillet cette année et ça ne va pas s’arranger car le nombre de climatiseurs augmente de façon forte et constante….Cette émergence de nouvelles exigences de confort présente des contradictions du point de vue développement durable. Réponse : L’exemple de l’Egypte est tout à fait approprié. Les ressources de ce pays étaient dans le temps le pétrole, le tourisme et les revenus du Canal de Suez. Mais récemment, l’Egypte est devenue importatrice net de pétrole ; elle importe également des produits pétroliers comme le GPL, notamment d’Algérie. Mais elle a compensé sa baisse de revenus par des exportations de gaz, et ce depuis 2003. La bouteille de GPL est fortement subventionnée et donc, outre les problèmes d’importation, il existe un blocage réel du développement de l’utilisation de l’énergie solaire à des fins domestiques, dû à ce développement exponentiel des bouteilles de GPL. Alain BERNARD : Au titre de la synthèse des interventions que m’a demandé le président de préparer, je voudrais être sûr de n’avoir rien omis. Vous avez dans votre exposé évoqué 3 obstacles au développement des EnR dans les PSEM ; j’ai bien compris les deux premières causes de freinage (1 - consommation forte en eau des CSP – 2 - subventions des énergies), quelle est la troisième ? Réponse : La troisième on l’a évoquée indirectement, c’est l’espace qu’occupent ces centrales de production qui ne paraît pas important parce qu’on est dans le désert, mais le renouvelable c’est aussi l’éolien off-shore. Il y a une étude en PACA où il restait, en faisant l’empilage des cartes (servitude de passages militaires, tourisme…), un petit espace en triangle pour faire de l’éolien off-shore, alors, qu’on pense en général que l’espace marin est un vaste domaine de l’off-shore. Hassan EL MAHRAZ: Il s’agit plus d’une contribution au débat qu’une question. Vous avez utilisé dans votre exposé des données qui datent de 2005 – 2007, certaines peuvent être actualisées. En particulier pour le Maroc la première grosse station thermique-solaire du Plan solaire marocain sera mise en chantier à Ouarzazate en 2011, et une autre centrale a été mise récemment en service à Ain Beni Mathar - cycle combiné 472 MW gaz- solaire dont 20 MW solaire d’une superficie de 2000 ha Réponse : Merci de m’avoir rappelé ce point, notamment parce que, tout à l’heure, j’ai cité des projets ; en fait, pour le MENA (Middle East and North Africa) il y a trois projets qui tous ont été pris en compte par la Banque mondiale. La centrale d’Ain Mathar, mise en service très récemment, a bénéficié du GEF (Global Environnement Facility) à hauteur de 43 M$. A la pointe de la technologie, cette centrale solaire/gaz déploie 224 miroirs paraboliques qui concentrent l’énergie solaire et permettent d’accroître la production électrique de cette centrale. Deux autres centrales de conception similaire seront bientôt mises en service en Égypte et en Algérie près d’Hassi-R’mel. Jean-Marie FRAYSSE : Je voulais intervenir sur la discussion qu’il y a eu sur le solaire puis sur l’énergie. C’est vrai que dans des pays comme le Liban qui importe 99% de son énergie on assiste à des trucs assez fous. Au Liban, on fait de l’eau chaude avec de l’électricité et il n’y a pas du tout de capteurs solaires alors qu’en face à Chypre il y en a plein : c’est donc un problème de politiques publiques et de prix de l’énergie qui peuvent être très bas. Quand je parlais de politiques publiques il faut les considérer dans le temps et en mesurer les impacts sociaux et les risques qu’il peut y avoir. Je suis intervenu il y quelques années à Tripoli et au Nord Liban pour la réhabilitation du souk de

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23Tripoli ; heureusement que nous étions venus avec des sociologues parce que quand nous sommes arrivés dans le souk l’idée était de rénover les circuits sans permettre les dérivations sauvages de courant. Sauf que l’on s’est aperçu que si on faisait ça on privait d’énergie les petits ateliers de confection et d’autres et qu’on mettait sur la paille 2000 salariés. Donc ça pose des questions. Ca veut dire quoi ? Ca veut dire qu’en fait on mène une politique de soutien économique et social au travers de l’énergie. Ce n’est pas le meilleur outil mais ça veut dire que si on veut évoluer vers une vérité des prix pour donner un signal en faveur du développement de la production d’énergie solaire, il faut travailler dans la durée pour faire évoluer la situation (mentalités et comportements) et faire en sorte que tous ces emplois soient sauvegardés sinon c’est l’explosion. Il n’y a pas que l’aspect technique, il y a aussi l’aspect social et sociétal et donc il faut se garder d’avoir une vision de calcul économique et financier de court terme sans intégrer ces données là ; j’ai dit aux Libanais, il faut étaler et gérer sur 5 ans l’évolution du prix de l’énergie mais il faut traiter le problème en n’ignorant pas le sort de ces 2000 personnes qui en dépendent. Réponse : Un rapide complément sur ce qui vient d’être dit et qui est très intéressant. Nous avons fait une étude de cas sur le Liban au sujet de l’efficacité énergétique dans les bâtiments. Parmi les recommandations, et pour les bâtiments neufs, si on conçoit dès le début de la construction un chauffage-eau solaire intégré aux logements collectifs (et non laissé à l’initiative de chaque particulier), ça marchera et ce sera sociétal. Il y aura un coût de financement mais on ne laissera pas les gens investir seuls avec une énergie subventionnée. Georges de MAUPEOU : Vous avez dit tout à l’heure que le solaire thermique consommait beaucoup d’eau et libérait peu de gaz à effet de serre. Ce procédé consomme moins d’eau que l’hydroélectricité mais plus que le nucléaire qui a besoin de beaucoup d’eau pour le refroidissement des réacteurs ; alors pourquoi le petit cercle concernant le « solar thermal » est si à droite de votre graphe alors que faire de l’eau chaude avec du soleil ne demande pas plus d’eau qu’avec du gaz ? Réponse : C’est une très bonne question qui permet de revenir sur une cause de confusion. Ce n’est pas une centrale de chauffe-eau solaire J’ai parlé de centrales à concentration solaire (dénommées centrales CSP), où des miroirs cylindro-paraboliques sont parcourus par un fluide caloriporteur qui est chauffé par le soleil ; quand il n’est pas chauffé par le soleil il est chauffé par du gaz, parce que c’est une centrale hybride. Ainsi le liquide caloporteur chauffé grâce au soleil produira à son tour de la vapeur qui va être transformée en électricité ; et si cette vapeur n’est pas produite par le soleil, elle sera produite par le gaz comme c’est le cas des projets hybrides au Maroc et en Algérie, dont j’ai parlé précédemment. Quant aux consommations d’eau, elles sont de 2 types: pour le refroidissement, comme dans les centrales classiques, mais aussi pour des besoins de lavage des miroirs, et ce dernier représente des besoins importants..

Il faut savoir que cette technologie a été développée en Californie, où il n’y a pas de problème d’espace, et où la pointe d’énergie solaire correspondait à la pointe des besoins de climatisation, on carburait alors au solaire. Ce type de centrales exige de prévoir de grands couloirs entre les miroirs pour la circulation des machines de nettoyage de ces miroirs consommant beaucoup d’eau. A contrario, si l’on situe ça dans le désert, aura-t-on assez d’eau ? Autrement, il faudra accepter un refroidissement à l’air avec une perte de rendement. Une conférence sera tenue le 18 novembre prochain en Espagne où ce sujet sera évoqué. Najet GHARBI : Vous venez de dire qu’on utilisait beaucoup d’eau, mais dans certains pays comme la Tunisie par exemple, il existe des nappes d’eau saumâtres/salées. Est-ce que c’est possible de les utiliser ou pas pour le lavage, le refroidissement ? Réponse A ma connaissance non, sans les avoir préalablement traitées. Cette question sera également un des thèmes abordés dans la prochaine conférence en Espagne avec l’économie du dessalement……. En bord de mer, on n’utilise pas l’eau de mer sans l’adoucir. Par ailleurs j’ai eu à visiter récemment une usine de dessalement, et j’étais surpris par l’existence d’une unité de production de chlore en grandes quantités. Pourquoi ces rejets chlorés ? Les tuyaux de pompage d’eau de mer seraient bouchés par des mollusques et autres organismes ; ils sont donc obligés de chlorer sinon l’usine s’arrête. Ils injectent tellement de chlore qu’ils sont amenés à le produire directement dans l’usine. Dans les unités de dessalement qui sont en milieu urbain, (par exemple à Alger, en Israël), il est préférable de développer de petites unités de dessalement, et laisser les grosses capacités en milieu extra urbain.

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« Les énergies renouvelables en TUNISIE :

situation et perspectives d’avenir »

par Rhida GABOUJ, Directeur de l'eau potable et de l'équipement rural au Ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche - TUNIS.

Rhida GABOUJ débute son exposé en listant les principaux axes de la politique nationale de maîtrise de l’énergie qu’il compte aborder successivement.

Maîtrise de l’énergie Il rappelle que l’Etat tunisien a mis en place depuis plus de 20 ans une politique nationale de maîtrise de l’énergie et de promotion des énergies renouvelables. Cette politique s'est consolidée par la mise en place d’un cadre réglementaire, par la promulgation de la loi sur la maîtrise de l'énergie du 2 août 2004 amendée par la loi du 9 février 2009 qui ouvre la voie pour l’autoproduction de l’électricité par les énergies renouvelables.

Promotion des énergies renouvelables, diversification des sources d’énergie et mise en place d’un système d’incitations financières

Le Fonds national pour la maîtrise de l’énergie (loi de finances de 2006)

Dans le cadre de cette politique, un programme triennal de maîtrise de l’énergie a été mis en place pour la période 2005-2007 accompagné par la création du Fonds national pour la maîtrise de l’énergie. Ce fonds est destiné à appuyer les actions d’efficacité énergétique, le développement du gaz naturel et des énergies renouvelables ; il a donné lieu par la suite à d’autres programmes.

MTep

Promotion des énergies renouvelables

Utilisation rationnelle de l’énergie

0

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30

40

50

60

70

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90

100

%80

%20

POTENTIEL DPOTENTIEL D’É’ÉCONOMIE DCONOMIE D’É’ÉNERGIENERGIE

2003 2010 2020 2030

0

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4

6

8

10

12

14

16

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20

2005 2010 2020 2030

BiogazPhotovoltaïqueSolaire thermiqueEolien

3%3%

11%11%

84%84%

2%2%

Mtep

POTENTIEL DES POTENTIEL DES ÉÉNERGIES RENOUVELABLESNERGIES RENOUVELABLES

Evolution de la consommation d’énergie primaire

(2005-2007) : Ce programme a permis d’économiser 700 kTep en 2007, soit 8% de la consommation nationale de la même année. (2008-2011) : Réduction de la consommation de 20% en 2011.

Réduction annuelle de l’intensité énergétique 1990-2005 : 1% 2005-2007 : 2,8% 2008-2011 : 3%

Programme présidentiel 2009-2014 - Poursuite de l’amélioration de l’efficacité énergétique, - Multiplication par cinq de la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie, en passant de 0,8% actuellement à 4,3% en 2014, et la production de 550 mégawatts de ce type d’énergie (y compris la cogénération).

Mise en place d’un cadre institutionnel

La création de l’ANME (1985)

L'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (ANME) a été créée en 1985. C'est un établissement public à caractère non administratif placé sous la tutelle du ministère de l'industrie et de la technologie. Le champ d'intervention de l'ANME englobe toutes les initiatives et actions visant à améliorer le niveau d'efficacité énergétique et à diversifier les sources d'énergie, telles que notamment :

• la participation à l'élaboration et à l'exécution des programmes nationaux de maîtrise de l'énergie, • la proposition du cadre juridique et réglementaire relatif à la maîtrise de l'énergie, • la réalisation d'études prospectives et stratégiques et de celles portant sur l'atténuation des émissions de gaz à

effet de serre liées à la consommation d'énergie,

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• la gestion d'un Fonds national de maîtrise de l'énergie et l'octroi des incitations fiscales et financières, • la préparation et l'exécution d'actions de sensibilisation, d'information, d'éducation et de formation, le soutien à la

recherche-développement et à la démonstration technique, le soutien au développement et au rayonnement de l'industrie de la maîtrise de l'énergie et encouragement de l'investissement dans ce secteur.

Etude stratégique sur le développement des énergies renouvelables en Tunisie (2004) : L'objectif de cette étude était de mettre à jour les résultats de l'étude stratégique menée en 1995 ; elle a été prolongée par une étude complémentaire en 2005. Les principaux résultats de cette étude sont : – l’évaluation des réalisations ; – la mise en place d’un système de suivi et d’évaluation ; – l'estimation du potentiel d'économie d'énergie (utilisation rationnelle de l’énergie – production d’énergie renouvelable) ; – la préparation d'un plan d'action à long terme.

Quelques illustrations et éléments d’évaluation.

3000

3500

4000

4500

5000

5500

6000

6500

7000

7500

8000

1980 1985 1990 1995 2000 2005

Ressources

I9%

Demande

DDééficitficit

ExcExcéédentdent

ktep

2006

EVOLUTION DU BILAN EVOLUTION DU BILAN ÉÉNERGNERGÉÉTIQUETIQUE

TransportIndustrie36% 31%

16%7%

Tertiaire

10%

2007

CONSOMMATION DCONSOMMATION D’É’ÉNERGIE FINALE NERGIE FINALE PAR SECTEURPAR SECTEUR

AgricultureAgriculture Résidentiel

Les résultats de cette étude ont montré que la Tunisie dispose d’un potentiel important de valorisation des énergies renouvelables modernes estimé à 1,3 Mtep cumulé à l’horizon 2010, à 7 Mtep à l’horizon 2020 et à 19 Mtep à l’horizon 2030. La mobilisation de ce potentiel permettra d’améliorer sensiblement l’apport des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie primaire : 2,7% à l’horizon 2010, 5,6% à l’horizon 2020 et 6,5% à l’horizon 2030. C’est au niveau de la production d’énergie électrique que la pénétration des énergies renouvelables serait la plus conséquente : 5,8% en 2010, 11,7% en 2020 et 12,2% en 2030. La filière énergie éolienne pour la production d’électricité représente la part la plus importante de ce potentiel, soit 70 à 85% selon les horizons. En seconde place, vient le chauffage solaire de l’eau (10% du potentiel), puis le biogaz. Le photovoltaïque ne commence à avoir une contribution significative qu’après les années 2020. Sa justification est plutôt d’ordre social et/ou de positionnement technologique.

Création d’une filiale de la STEG énergies renouvelables en 2009

En 1962, dans le but d'harmoniser le secteur de l'énergie électrique et du gaz, l'Etat tunisien, par la loi N°62-8 du 3 Avril 1962, a créé la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG). L’Etat lui a confié la production, le transport et la distribution de l'électricité (à partir de différentes sources : thermique, hydraulique, éolienne,…), et du gaz naturel ainsi que du GPL, (gaz de pétrole liquéfié).

EXEMPLES DE REALISATIONS ET DE PROGRAMME Afin d’illustrer les actions des programmes d’investissements déjà exécutés ou en cours d’exécution, Rhida GABOUJ passe en revue les principales réalisations les plus récentes puis détaille le programme 2008 -2011 pour finir sur le Plan solaire tunisien. RÉALISATIONS DANS LE DOMAINE DE L’ENERGIE EOLIENNE

Installation d’une ferme éolienne par la STEG de 55 MW à SIDI DAOUD, Installation de 12 petits aérogénérateurs pour l’approvisionnement des zones rurales en électricité.

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26

RÉALISATIONS DANS LE DOMAINE DU CHAUFFAGE DE L’EAU SANITAIRE PAR L’ÉNERGIE SOLAIRE THERMIQUE Installation de 400 000 m² de capteurs solaires pour le chauffage de l’eau sanitaire dans les secteurs résidentiel et tertiaire.

RÉALISATIONS DANS LE DOMAINE DU SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE Electrification de 12 500 foyers ruraux et de 200 écoles rurales ainsi que de plusieurs postes de gardiennage frontaliers,

éclairage des routes, plages. Equipement de 200 puits par des pompes photovoltaïques. Mise en place d’un village photovoltaïque à Ksar Guilène (éclairage, pompage et dessalement d’eau).

Quelques illustrations

PRINCIPALES RÉALISATIONS DANS LE DOMAINE DE LA BIOMASSE

En zone rurale : Diffusion de 15 000 couvercles pour des foyers de cuisson de pain Implantation de 50 unités familiales de production de biogaz dans la région nord ouest

En zone urbaine : Installation d’une unité industrielle de production de biogaz à SOUSSE

DETAILS DU PROGRAMME QUADRIENNAL DE MAÎTRISE DE L’ÉNERGIE 2008-2011

OBJECTIFS : réduction de 20% de la demande d’énergie en 2011, soit 2 000 000 tep sur l’ensemble des secteurs industrie, transport, bâtiment, agriculture.

Energie éolienne: • Extension du parc éolien de la STEG à Sidi Daoued d’une puissance de 120 MW. • Réalisation par la STEG de nouveaux parcs totalisant 70 MW dans la région de Bizerte en 2012. • Installation d’une puissance globale de 60 MW permettant d’économiser 45 000 tep/an et d’éviter l’émission de 100 000 tonnes

de CO2 par an par les établissements industriels grands consommateurs d’énergie pour couvrir une partie de leurs besoins en électricité.

Energie solaire photovoltaïque: • Electrification de 2700 logements ruraux. • Equipement de 63 puits dans le sud tunisien par des stations solaires photovoltaïques pour le pompage et/ou le dessalement de

l’eau. • Equipement de 200 stations de pompage par des systèmes hybrides, destinées à l’irrigation. • Electrification de 100 fermes non connectées au réseau national d’électricité par les énergies solaire et éolienne. • Production d’électricité pour la consommation propre dans les bâtiments solaires connectés au réseau basse tension.

Bâtiments solaires: • Promotion de l’utilisation des systèmes photovoltaïques pour la production d’électricité connectée au réseau : 2 MWc résidentiel

et 1 MWc public : toitures de bâtiments administratifs publics (ministères, hôpitaux, écoles, universités,…)

Energie solaire thermique: • Installation de 390.000 m2 de capteurs solaires pour le chauffage de l’eau sanitaire dans le secteur résidentiel. • Installation de 90.000 m2 de capteurs solaires pour le chauffage de l’eau sanitaire dans les secteurs tertiaire et industriel. • Réalisation des études pour des centrales CSP (concentrated solar power).

Valorisation énergétique des déchets: • Installation de 200 digesteurs dans des fermes pour la production de biogaz à partir des déchets agricoles. • Equipement de deux unités industrielles et agricoles par des stations de production d’énergie thermique et d’électricité

connectées au réseau à partir du biogaz. • Installation d’une centrale de production de l’électricité par le secteur privé d’une puissance de 40 MW utilisant la fitoura

comme combustible.

Biodiesel: . Production de 20.000 tonnes de biodiesel.

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27NOUVELLES MESURES POUR LA PROMOTION DES ENERGIES RENOUVELABLES

• Faire bénéficier les projets d’autoproduction de l’électricité, à partir des énergies renouvelables, du droit de transport de l’électricité produite à travers le réseau national et du droit de vente des excédents à la STEG.

• Accorder des primes aux investissements visant l’utilisation des énergies renouvelables : – Pompage de l’eau et électrification par l’énergie solaire et l’énergie éolienne : 40% du coût de

l’investissement (plafond de 20 000 DT). – Valorisation des déchets pour la production de biogaz : 40% du coût de l’investissement (plafond de 20 000

DT). – Production d’électricité connectée au réseau à partir de biogaz : 20% du coût de l’investissement (plafond de

100 000 DT) pour les grandes unités industrielles et agricoles raccordées au réseau électrique. – Chauffage de l’eau par l’énergie solaire dans les secteurs industriel et tertiaire : 30% du coût de

l’investissement (plafond de 150 DT/m²). – Chauffage de l’eau par l’énergie solaire dans le secteur résidentiel et les petits métiers : 200 DT (surface

du capteur entre 1 et 3m2) et 400 DT (surface du capteur entre 3 et 7m2) – Pour la production d’électricité dans les bâtiments solaires connectés au réseau basse tension :

-une subvention du FNME : 30% de l’investissement – Plafond 3 000 DT par kWc et 15 000 DT par bâtiment solaire ; -une prime supplémentaire du MEDREC : 10% de l’investissement ; -fourniture d’un onduleur par la STEG, à titre gratuit ; -un crédit d’une durée de 5 ans, accordé par Ettijari Bank et remboursable sur la facture STEG.

PLAN SOLAIRE TUNISIEN : Afin de renforcer l’effort national en matière des énergies renouvelables au-delà de 2011, la Tunisie a établi un Plan solaire tunisien qui intègre l’ensemble des domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables selon la démarche adoptée par le Plan solaire méditerranéen ; il s’inscrit aussi dans le cadre d’autres projets internationaux similaires à l’instar des projets « DESERTEC » et « Sahara Solar Breeder ». PRESENTATION GLOBALE : Le Plan solaire tunisien est réparti en 5 chapitres classés par domaine d’activité énergétique regroupant 40 projets. DUREE D’EXECUTION : Ce plan couvre la période 2010- 2016.

http://www.plansolairetunisien.tn

COÛT GLOBAL DU PROGRAMME : Le coût global de ce plan solaire est estimé à 3 600 MD soit 2 000 M€, son financement est détaillé comme suit :

260 MD soit 145 M€ par le Fonds national pour la maîtrise de l’énergie (FNME), 800 MD soit 445 M€ par le secteur public (dont 780 MD par la STEG), 2 500 MD soit 1390 M€ par des fonds privés dont 1074 MD pour des projets dont la production est destinée à l’export, 40 MD soit 20 M€ par la coopération internationale.

IMPACT et OPERATEURS

IMPACT ENERGETIQUE: L’économie d’énergie attendue, lorsque l’ensemble des projets sera concrétisé, serait de l’ordre de 660 ktep par an, ce qui correspond à 22% de la réduction globale de la consommation énergétique nationale en 2016.

IMPACT ENVIRONNEMENTAL : La quantité de CO2 évitée par ces projets est estimée à 1 300 000 tonnes par an permettant des revenus MDP (mécanismes de développement propre) de l’ordre de 260 MD pour 10 ans (sur la base de 10 € la tonne).

UN PARTENARIAT PUBLIC / PRIVE : Les promoteurs des quarante projets sont :

- le secteur public : 5 projets dont 3 projets STEG ; - le secteur privé : 29 projets ; - la coopération internationale qui financera 5 projets relatifs aux études et la mise en œuvre du plan, - la création de «STEG énergies renouvelables ».

Le Plan solaire tunisien (PST) prévoit la réalisation de 40 projets, dont 17 d'énergie solaire (dont 4 portant sur le chauffage solaire de l’eau sanitaire - 2 projets de démonstration de refroidissement solaire et de séchage solaire – 6 de solaire photovoltaïque – 4 d’énergie solaire concentrée (CSP)..), 3 éoliens, 7 d'efficacité énergétique, 7 autres dont 3 de biomasse

(1 de valorisation des fientes de volailles, 1 de valorisation des gaz de décharges contrôlées et 1 de valorisation des déchets organiques) et 6 études de mise en œuvre du PST.

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Ce plan présente l’avantage d’être éligible aux financements des différents mécanismes de la coopération internationale. Au nombre de ceux-ci, figurent le Plan solaire méditerranéen (PSM), le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et le Fonds des technologies propres, géré par la Banque mondiale. Par ailleurs, le plan d'investissement de ce programme de production solaire dans la région MENA a été finalisé en décembre 2009. Le Fonds pour les technologies propres (CTF) va contribuer à hauteur de 750 millions de dollars sous forme de prêts concessionnels pour le développement de projets d’énergie solaire concentrée (le coût total varie entre 6 et 8 milliards de dollars). A ces ressources vont s’ajouter celles qui seront générées dans le cadre de la coopération avec des institutions allemande (GTZ), italienne (MEDREC), japonaise (JICA), l'Union européenne et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Parallèlement à cette éligibilité, la Tunisie dispose d’une bonne infrastructure pour transporter dans de bonnes conditions de sécurité et de fiabilité l’Energie solaire concentrée (ESC), technologie d'énergie propre et peu polluante de l'environnement. Cette infrastructure est perceptible, entre autres, à travers le projet Elmed, projet d'interconnexion visant à intégrer les réseaux électriques tunisien et italien, et partant, à favoriser l'intégration du marché électrique maghrébin dans le marché électrique européen. Ce projet, qui comporte une liaison par câble sous-marin d'une capacité de transit de 1.000 mégawatts et une centrale électrique de 1.200 mégawatts, constitue un maillon stratégique pour les projets d'énergies renouvelables, notamment ceux inscrits dans le Plan solaire méditerranéen (PSM).

DISCUSSION Christophe CROCOMBETTE : Sur des transparents, vous mentionnez un objectif de baisse de la consommation de 20% en 2011, si j’ai bien noté, et puis après, vous précisez les mesures prises pour développer le parc de production, mais après, en termes de consommation, je n’ai pas bien compris les logiques et les mesures qui allaient être prises pour faire baisser la consommation, s’agissait-il de demande d’énergie ? Après, vous exposez des plans qui permettent d’accroître la production EnR et donc, sur la partie « demande », quels sont les secteurs, les leviers sur lesquels il va falloir agir ? Réponse : Moi, je n’ai pas traité la partie maîtrise de l’énergie, je n’ai parlé que des EnR, mais une grande partie des actions concerne la maîtrise d’énergie à tous les niveaux : par exemple, le niveau industriel par l’audit obligatoire et périodique des installations et avec les plans d’actions qui en découlent. A ce titre, nous sommes arrivés à quelque chose comme 300 audits énergétiques et signature de 230 contrats-programmes dans les différents secteurs économiques et avons fait des économies très appréciables. Ma communication ne portait que sur la partie EnR, il y a donc bien tout un plan d’actions visant aux ’économies d’énergie qui concerne notamment les industries grosses consommatrices d’énergies telles que par exemple les cimenteries, les raffineries ; il y a même les actions sur les consommations de carburant des moteurs de voitures lors des visites techniques, donc beaucoup d’actions d’économies d’énergie sont en cours pour contribuer à atteindre cet objectif. Christophe CROCOMBETTE: Et cet objectif, avez-vous déjà une idée s’il va être atteint ou pas ? Réponse : Honnêtement, il y aura un peu de retard parce qu’il y a pas mal de programmes qui sont, notamment pour des raisons de financement, ralentis ou arrêtés. Donc, les objectifs ne seront pas atteints à 100%, Mais il est fréquent que les objectifs de départ doivent être revus et actualisés à la lumière des circonstances et des aléas. Jean JAUJAY : J’ai deux questions à poser. La première : vous avez évoqué et, c’est la première fois que l’on en parle de façon sérieuse, des projets de méthanisation des effluents d’élevage. En France, deux obstacles s’opposent au développement de ces projets, d’une part, le placement commercial de la vapeur, d’autre part, la vente du co-substrat, ou plutôt du substrat final, le digestat, qui recèle tout ce qui est encore amendement organique et qui représente une valeur marchande. Comment traitez-vous ces 2 points ? La deuxième : vous avez mentionné un programme d’énergie solaire et d’EnR en général, très ambitieux, et dont une très grande partie concerne des énergies dites intermittentes. Comment l’acheteur, la STEG en l’occurrence, va gérer ces pointes de production et comme nous l’avons évoqué le 1er jour de visite à Cadarache, qu’allez vous faire en matière de stockage de l’énergie ? Réponse : En ce qui concerne le 2ième point, le recul est faible car la loi a été amendée en 2009 pour permettre au secteur privé de vendre les excédents d’énergie produite à la STEG dans la limite de 30% ; il y a des mécanismes qui ont été mis en place et des tarifs qui ont été fixés. Je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant ! En réponse à la première question qui portait sur la méthanisation, on n’a fait, pour l’instant, qu’un seul projet pilote concernant la production d’électricité à partir de la fiente de volaille. Pour la vente d’électricité, pas de problème, et pour la valorisation du digestat, elle concerne essentiellement le domaine agricole. A ce sujet, il y a un suivi avec les centres de recherche pour analyser les résultats et évaluer ce projet en termes de diffusion et de développement.

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« Présentation du volet ‘solaire-dessalement’ du projet MED-CSD »

par Nicolas COTTRET, Observatoire méditerranéen de l’énergie - OME

En préambule à son exposé, Nicolas COTTRET transmet le message d’Houda ALLAL regrettant de n’avoir pas pu, à la dernière minute, répondre à l’invitation d’Échanges Med. Il présente ensuite brièvement l’Observatoire méditerranéen de l’énergie et ses principales activités

L'Observatoire méditerranéen de l'énergie (OME) a été créé en 1988 avec pour principal objectif la promotion de la coopération et la collaboration entre les principales compagnies du secteur énergétique exerçant leur activité dans le bassin méditerranéen. L’Observatoire méditerranéen de l’énergie est une association qui regroupe les principales compagnies énergétiques en Méditerranée (35 en 2010). Sa mission est de promouvoir la coopération dans le bassin méditerranéen, faisant de l’énergie un élément d’intégration régionale

Principales activités Six principaux axes de travail : Analyse et modélisation du contexte énergétique dans le bassin méditerranéen - Etudes et projet de recherche en particulier avec le soutien de l’Union européenne - Publications (Position papers et policy briefs) - Secrétariat pour les Comités techniques de l’OME - Formation Networking - Communication et dissémination

Il présente ensuite le volet « solaire-dessalement » du projet :

Nicolas COTTRET précise alors le cadre et les perspectives de ce projet dont le sigle résume les objectifs, à savoir, l’évaluation technique, économique et financière de centrales solaires thermodynamiques hybrides couplées à des unités de dessalement d’eau, dans les pays du pourtour méditerranéen. Ce projet MED-CSD est financé par la DG-Recherche de la CE (juin 2008 - juillet 2010), 7ème Programme cadre pour la Recherche et le développement technologique (FP7) Le budget total / contribution CE est d’environ 1 M€ et l’OME en est le coordinateur général.

L’action est menée par un Consortium euro-méditerranéen de 13 partenaires qui sont : Allemagne : DLR – INVEN - KERNENERGIEN - France : EDF – OME - Italie : TECHINT - Egypte : NREA - Israël : MEKOROT - Maroc : CDER – ONEP - Chypre: EEWRC - Palestine : PEC - NERC

Nicolas COTTRET décline ensuite les différents points objectifs visés dans ce projet :

Réaliser une revue technologique et une sélection des configurations possibles de centrales CSP/DES. Réaliser des études de préfaisabilité de centrales hybrides CSP/DES. Sélectionner des sites : Chypre; Egypte; Italie (îles); Maroc; Palestine. Evaluer le potentiel technico-économique de ce type de production combinée dans la région. Evaluer les impacts d’une large dissémination de CSP-DES dans les pays partenaires.

Avant d’aborder les travaux d’approche de ces objectifs, il procède à certains rappels ou énoncés concernant les ressources en eau et les déficits en eau dans le monde, les rayonnements normaux directs ou DNI annual sum (kWh/m2an) [ DNI data based on NASA SSE 6.0 - http://eosweb.larc.nasa.gov/sse/ ] et la comparaison des procédés « conventionnel » et « avancé » (cf. schémas ci-après au paragraphe 3) d’usine de dessalement en termes d’avantages/inconvénients.

Enfin, il aborde en détail les travaux réalisés, qui ne seront rapportés ci-dessous qu’en partie et qui ont trait successivement aux :

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1 les process de concentration solaire : les systèmes linéaires et les systèmes à point de concentration :

Parmi les termes de comparaison on peut avancer : Les systèmes de concentration linéaires (B et C), sont plus faciles à gérer que les systèmes à point de concentration (A et D), mais ils ont un facteur de concentration plus faible et donc atteignent des températures inférieures à celles des systèmes à point de focalisation. Par conséquent, il est possible de réserver les systèmes linéaires aux centrales thermiques à vapeur alors que les systèmes à point de concentration sont en outre capables de piloter des turbines à gaz ou des moteurs à combustion.

2 les modes et technologies de stockage

Pourquoi un stockage? Dans le cas d’une usine de dessalement, la continuité des opérations – que ce soit un process d’osmose inverse ou de distillation – est indispensable pour éviter l’incrustation des chaudières et le bio-encrassement qui se produiraient immédiatement si l’usine était mise en chômage. Il faut rechercher, en conséquence, une fourniture d’énergie en continu.

Aussi, les possibilités de stockage-déstockage de l’énergie ont été étudiées suivant les différentes technologies suivantes :

3 les modes et technologies de dessalement

Une vue d’ensemble des technologies de dessalement est donnée à l’aide du tableau ci-après :

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Force motrice \ Process Evaporation Membrane

Energie Thermique Multi Stage Flash (MSF) Multi Effect Distillation (MED) Solar Stills Multi Effect Humidification (MEH)

Vacuum Membrane Distillation (VMemD)

Energie électrique Mechanical Vapour Compression (MVC) Electro Dialysis (ED)Reverse Osmosis (RO)

Ensuite, Nicolas COTTRET explicite la comparaison des caractéristiques des deux principales options technologiques de dessalement thermique et mécanique, résumée ci-après, avec les données connues en 2007 :

De la comparaison, résumée dans ce tableau, il ressort que ce sont la distillation à effets multiples MED (énergie thermique – évaporation de l’eau par la chaleur - tubes verticaux ou horizontaux) et l’osmose inverse, RO (énergie électrique – filtrage de l’eau par membrane semi-perméable) qui seront retenues pour la suite du projet.

4 les modes et technologies de la combinaison CSP/DES, sur des objectifs communs de :

CSP: 20 MW - DES: 8000 m3/j soit : Tout d’abord, à l’aide d’une comparaison des process « conventionnel » et « avancé » de désalinisation en termes d’avantages/inconvénients, N. COTTRET illustre les progrès pouvant aider au développement de ces types d’investissements.

Il détaille ensuite la combinaison centrale solaire- usine de dessalement.

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32 4.1 – système CSP/ MED : Une centrale CSP fournit un combiné « chaleur - puissance » pour l’usine de dessalement par distillation :

4.2 - système CSP/ RO : Une centrale CSP fournit la puissance pour l’usine de dessalement par osmose inverse :

Portefeuille de projets et études de préfaisabilité :

Cinq pays et 2 sites/pays ont été sélectionnés dans le cadre des études de faisabilité :

Chypre : LARNACA - DNI : 2020 kWh/m2/an; PARALIMNI – DNI : 2100 kWh/m2/an ; Egypte: MATRUH - DNI : 2200 kWh/m2/an; SAFAGA – DNI : 2630 kWh/m2/an ; Italie (îles): PANTELLERIA - DNI : 1860 kWh/m2/an; LAMPEDUSA – DNI : 2050 kWh/m2/an; Maroc MESIED - DNI : 2400 kWh/m2/an; TAN-TAN – DNI : 2030 kWh/m2/an; Palestine GAZA - DNI : 2200 kWh/m2/an; WEST BANK – DNI : 2050 kWh/m2/an

Méthodologie des études de préfaisabilité :

Ressources solaires / 2 modèles DNI (GACP/MATCH),

Courbes de charge (eau/électricité) (journalières/saisonnières),

Simulation / Evaluation des performances (INSEL),

Modèles de coûts et modèles économiques et financiers,

Analyse financière (analyse de sensibilité).

Au total 80 configurations et autant de modélisations techniques et économiques.

Au final, les coûts des différentes entités de l’investissement global ont été établis en pourcentage, aux valeurs suivantes :

CSP/MED CSP/RO Solar field Power Block Desalinisation block: TES package:

50% 14% 15% 21%

53% 19% 9% 19%

En ce qui concerne les simulations et les évaluations de performances,

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INSEL est un langage de programmation graphique avec une structure modulaire (i.e. la simulation est séparée en plusieurs “blocs” avec un nombre fixe de données d’entrée et de paramètres de sortie). Schéma du flow d’information des calculs:

Quant aux financements, les modalités retenues et comparées ont été celles des modèles Corporate

Finance et Project Finance (cas de Chypre, Egypte, Italie et Palestine). Le cas du Maroc est un modèle de financement hybride entre le Corporate Finance et le Project Finance.

Résultats :

Scénario de référence MED-CSD de la demande d’eau et d’électricité dans la région méditerranéenne à l’horizon 2050 – Cas d’étude : le MAROC Ce scénario rapporté en séance ne sera pas retranscrit ci-après. Pour plus de détails se reporter au diaporama sur le site.

Evaluation des impacts d’une large dissémination de CSP-DES dans les pays partenaires

Impacts Impacts socio-économiques Impacts environnementaux

+ Stabilité des coûts Sécurité des approvisionnements Ressources locales/ Travail Conditions d’hygiène

Réduction d’émission de CO2 Lutte contre la désertification.

- Dépendance / sources techniques Occupations des terres Concentration des saumures Sûreté/ fuites des huiles calorifères

Afin de maximiser les potentiels de ces types d’applications et les valeurs des bénéfices, les clés suivantes ont été mises en avant :

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Les cahiers d’Echanges Med N°6

Association internationale régie par la loi de 1901. Siège social : 19 avenue du Maine – 75732 Paris Cedex 15 –SIRET 439 182 304 00014 – site web: http://aem.portail-gref.org

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o limitation des usines hybrides, avec préférence aux solutions technologiques les plus avancées en termes d’efficacité et de stockage d’énergie :

o simplification des solutions techniques en vue d’étendre autant que possible l’emploi de ressources locales avec le bénéfice indirect sur les coûts des investissements ;

o sélection soignée des aires appropriées de production/région, en vue de privilégier les meilleurs ensoleillements, avec leurs impacts indirects sur le coût des usines / efficacité et recours au pétrole en secours, et pour minimiser l’utilisation des terres propres à d’autres usages : logements, agriculture.

Conclusions Les ressources renouvelables en eau potable dans la région sont à l’heure actuelle quasiment utilisées à leurs

limites et il y a peu de chance d’augmenter leur exploitation dans le futur. Les politiques et mesures habituelles (dessalement grâce aux combustibles fossiles) permettent seulement de retarder l’échéance de façon non-soutenable.

Le dessalement, grâce à la technologie du solaire à concentration (CSD), peut fournir de l’électricité et de l’eau de façon fiable afin de répondre à la demande croissante des pays.

Les projets ne sont pas viables sous les hypothèses de départ. La rentabilité est proche pour l’Italie et Chypre, malgré un DNI moins favorable :

grâce aux tarifs élevés de l’eau et de l’électricité, grâce aux conditions de financement.

Le Maroc, l’Egypte et la Palestine ont besoin d’aides importantes : les tarifs de vente de l’eau et de l’électricité sont faibles, les conditions de financement (fonds propres) sont plutôt défavorables.

Les moyens de levier classiques pour augmenter la rentabilité d’un projet : subvention -vs- tarifs de vente, augmentation de la part de dette, action par la dette: taux préférentiel, délai de grâce.

DISCUSSION Jean JAUJAY : Puis-je revenir sur le tableau des coûts que vous avez exposé un peu rapidement, le temps vous étant compté, où les différents coûts sont présentés ? Pourriez-vous nous commenter par rapport aux différents choix technologiques quels sont ceux qui arrivent à la meilleure rentabilité ou au coût du mètre cube le moins cher ?

Réponse : Au niveau technologique solaire, il s’avère que le Fresnel serait le moins cher. Le seul problème du Fresnel, c’est que pour l’instant, il y a seulement 2 MW installés dans tout le monde, en effet c’est commercialisé seulement depuis 2009. C’est une unité de 1,4 MW qui a été construite près de Murcia en Espagne : l’usine de Puerto Errado No. 1. Ce n’est donc pas aussi mâture que le cylindro-parabolique. Il apparaîtrait toutefois que ce serait moins cher. Au niveau du dessalement, j’ai envie de dire que les 2 solutions sont vraiment presque équivalentes et cela dépend du contexte du projet. Si on est sur de l’osmose inverse, on va pouvoir découpler l’unité de dessalement et la centrale CSP alors que, pour le MED, on est obligé de les mettre l’une à côté de l’autre, donc ce sont des projets côtiers obligatoires, ainsi les technologies sont équivalentes en termes de coûts, il ya bien quelques différences mais ce n’est pas énorme. Toutes les combinaisons sont gagnantes en terme de mix ‘eau’ et de mix ‘énergie’. Les conditions locales sont par contre déterminantes. Une autre différence se situe au niveau de la qualité de l’eau : le MED produit une eau de meilleure qualité. Tout dépend donc aussi de l’usage que vous comptez en faire.

El Habib El ANDALOUSSI : Vous venez de citer la puissance produite à l’aide de Fresnel dans le monde 1,4 MW, Je voudrais savoir s’il existe de plus grosses unités dans les différentes technologies ? Et, sachant que vous avez étudié une production de 8 000m3 / jour pour ces unités, je trouve que c’est peu au regard de la demande tellement forte que les pays du sud de la Méditerranée recherchent pour de grosses unités (par exemple, en Algérie, il se construit une unité de 500 000m3 / jour) Est-ce qu’il y a des unités importantes qui ont été réalisées avec dessalement solaire ?

Réponse : C’est un projet-recherche et, pour l’instant, il n’y a aucune unité ‘solaire plus dessalement’ qui existe. Il y a eu un projet pilote à Aqaba, mais il n’existe aucune application en mode industriel, ce qui justifie ce type de projet pour vraiment déterminer si c’est faisable ou pas. Pour revenir sur la première partie de votre question portant sur

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les plus grosses unités de CSP qui existent actuellement, c’est de l’ordre de 50 MW, en Espagne pour du cylindro-parabolique et en Californie (64 MW), vous l’avez cité tout à l’heure.

El Habib El ANDALOUSSI : En Espagne il n’y a pas de dessalement.

Réponse : Le CSP couplé avec dessalement ça n’existe pas, pour l’instant, le dessalement est couplé à l’énergie fossile. C’est d’ailleurs la raison d’existence de ce type de projet-recherche tel que MED-CSP sur un concept des plus novateurs.

Henri BOYE : Je connais un petit peu le dessalement, parce que les hasards de la vie ont voulu qu’il y a 2 ou 3 ans j’ai fait une étude pour le Plan Bleu Méditerranée, commencée avec mon ami Jean-Loup ROUYER qui malheureusement nous a quittés. Depuis, j’ai été amené à écrire 1 ou 2 articles sur le dessalement. Là, on vient de citer l’Arabie saoudite, il se trouve que j’étais en Arabie ce printemps 2010 pour une grande conférence de 4 jours sur le dessalement ; alors là, l’Arabie saoudite est un pays extraordinaire qui est le moins cher du monde de par l’énergie, où tout est subventionné et c’est un des pays les plus arides. Alors le dessalement est à son maximum, parce qu’il n’y a rien d’autre, aussi, on dessale depuis le bord de la mer et on transporte l’eau dessalée sur des distances de 300 à 400 kilomètres, des deux côtés du pays. Alors, à ma connaissance, aujourd’hui il n’y a aucun projet saoudite CSP-dessalement. Par contre, ils ont annoncé qu’ils voulaient devenir le premier pays mondial en dessalement solaire. Je ne sais pas actuellement où ils en sont, mais l’Arabie a vraiment les moyens de s’acheter cette technologie sauf qu’ils vont tout importer à partir de rien ; c’est vraiment étonnant. Moi, je suis intervenu pour parler de ‘Nuclear and desalination’. C’est-à-dire autre chose, une autre façon de faire du dessalement que par le CSP. Ce qui est sûr, c’est que le dessalement répond à un besoin énorme autour de la Méditerranée, besoin croissant à plus de 12% par an de moyenne et partout sur toutes les zones littorales et Nicolas COTTRET ne l’a pas trop dit, le besoin est énorme, pourquoi ? Parce que l’urbanisation se développe de fait en bord de mer, et qu’il n’y a plus d’eau douce et, s’il y en avait un peu, on l’a pompée et la nappe côtière est devenue saumâtre, En Arabie saoudite c’est encore un exemple et là où on trouvait encore de l’eau saumâtre à 2g/l et on irriguait tant et plus, aujourd’hui on irrigue avec 3 et 4 g de sel par litre. On est en train de saler l’eau douce, ça va donc mal finir et on retombe sur les problèmes de dépenser de l’énergie pour le dessalement, ce qui n’est pas forcément la meilleure solution au plan intellectuel, d’où l’idée de trouver des alternatives. Mais, ce besoin est incontournable et le dessalement augmente de plus en plus. Un dernier commentaire, Nicolas a été très prudent quand il a répondu à la question de Jean JAUJAY sur la meilleure technologie. De fait, la tendance aujourd’hui, à mon avis, est clairement en faveur de l’osmose inverse, parce que c’est moins couteux en investissement souvent et c’est beaucoup plus modulaire. Cependant, ce n’est pas si facile d’exploiter l’osmose inverse à cause des membranes qui exigent un bon entretien car ça ne marche pas si bien que ça, car il y a le ‘fouling’ (la pollution). Il y a d’autres solutions. Moi, je suis très intéressé par une petite équipe française qui s’appelle 3MW (si vous cherchez sur internet 3MW vous verrez que c’est une startup française) qui récupère de façon très astucieuse de la chaleur bon marché pour du dessalement à pression atmosphérique. ‘La chaleur bon marché’, c’est un oxymore, c’est comme ‘l’énergie bon marché’, mais quand on en a, mais oui, ça vaut la peine de la récupérer et c’est notamment le solaire basique comme le chauffe eau solaire que l’on utilise avec de l’eau à 80-85°C pour dessaler assez facilement, ponctuellement, de l’eau de mer ou de l’eau saumâtre ou bien la récupération de chaleur qui viendrait du refroidissement d’un groupe diesel et souvent l’eau est à 80-85°C , et on fait un radiateur de refroidissement thermique pour rejeter la chaleur dans l’air. Donc, il y a beaucoup à dire et il y a beaucoup d’espoir et beaucoup de besoins croissants.

Hassan EL MAHRAZ : Surtout pour le Maroc. Première question : vous avez pour chaque pays examiné 2 sites, vous avez uniquement parlé de Tan-Tan. Quel est le deuxième site ? Deuxième question : Est-ce que, lors de votre modélisation, vous avez calculé le prix de revient réel du m3 d’eau dessalée en intégrant et le coût du dessalement et le coût du solaire, et enfin pour Tan-Tan, vous avez pris pour hypothèse 8 000 m3 / jour qui ne suffisent à rien mais il y a une autre alimentation à partir de GUELMINE. De toute façon, au Maroc, nous venons de terminer le schéma national de dessalement d’eau de mer et nous avons arrêté toutes les options techniques de dessalement et même d’alimentation énergétique et le solaire ne figure pratiquement pas dans les sources d’énergie, compte tenu, a priori, de son coût très élevé. Par contre, pour Tan-Tan, le solaire aurait peut-être un sens, parce qu’on se trouve malheureusement dans une région désertique déficitaire, alimentée par un bassin qui est également déficitaire et, dans un autre cadre que votre étude R&D, il aurait pu être intéressant d’essayer de voir si 2 ou 3 fois 8 000 m3/j auraient amélioré le coût de revient du projet ?

Réponse : Alors tout d’abord, les 2 sites au Maroc, les 2 unités de dessalement, sont à Tan-Tan mais les centrales solaires sont à Tan-Tan et à El M’sied, implantations distantes de 50 à 60 kilomètres au sud-est l’une de l’autre dans la même région, à 320 kilomètre au sud d’AGADIR.

Tan-Tan est près des cotes atlantiques et EL M’sied est dans le désert avec un ensoleillement bien meilleur [DNI en kWh/m²/an - Modèle GACP/ MATCH : Tan-Tan 1978/ 1605 - El M’sied 2692/ 2144].

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Ensuite, au niveau des 8 000 m3 / jour, c’est en concertation avec l’ONEP qui est notre partenaire et c’était pour harmoniser tous les projets et les faire tous de la même capacité, pour avoir un comparatif assez fiable. Votre dernière question sur le coût de revient : en fait, on n’a pas calculé le coût de revient, on s’est vraiment basé sur quels sont les modes de financement dont on a besoin pour que ce soit financièrement rentable ? J’ai avec moi, si vous les voulez, les détails de l’étude complète et détaillée. En revanche, du fait du couplage eau/électricité, il est difficile d’attribuer un LCE (Levelized Cost Energy) propre à chaque sous-produit. On a concentré notre attention sur la recherche des conditions de financements nécessaires (subventions, tarifs de l’électricité requis).

Khalid SEMMAOUI : C’est plutôt une remarque qu’une question. C’est au sujet du choix technologique du CSP : je me dis que l’on se donne souvent une contrainte supplémentaire, notamment au niveau environnemental; à ce titre, vous avez parlé de saumure et, à chaque fois, on lie le CSP au stockage. A l’inverse, on peut très bien, dans l’osmose inverse, faire la production de l’eau d’un côté et la production d’énergie ailleurs, dans un lieu où il n’y a pas cette contrainte et le stockage fait ailleurs par une STEP. Voilà, c’est juste pour dire que la production d’électricité n’est pas forcément liée spatialement à la technologie du stockage.

Gabriel TANDEAU de MARSAC : Bon, vous avez parlé de rejet diffus de saumure, qu’est ce que vous entendez par là ? Parce qu’effectivement, pour ceux qui sont allés en Arabie, ça pose un sacré problème parce qu’il y a des larges taches blanches dans la mer. Comment vous résolvez le problème ?

Réponse : Alors, personnellement, je n’ai pas du tout étudié la partie dessalement. Par contre, nos partenaires nous ont expliqué qu’au lieu d’avoir un seul tuyau qui rejette les saumures, on aurait un rejet multiple, c'est-à-dire distribué à l’aide de 6 ou 7 tuyaux parallèles sur plusieurs centaines de mètres. On réduirait la concentration des eaux à la sortie des rejets, la dilution de ces rejets étant de ce fait grandement améliorée et accélérée.

Jean-Marie FRAYSSE : Oui, je voulais que vous précisiez les critères de rentabilité retenus. Par exemple, quel est le TRI que vous prenez et qu’est-ce que vous retenez ?

Réponse : C’est entouré en bleu sur le tableau de résultats économiques que je vous ai montré. Pour Chypre et l’Italie, on est sur des taux de rendement requis du capital de 12%, pour l’Egypte, on est à 16%, en Palestine on est à 20% et au Maroc à 8% parce que des financements hybrides ont été retenus, l’investissement étant fait par l’ONEP et l’ONE, donc des investissement publics, mais aussi par des investisseurs tiers.

Philippe ROBERT : Est-ce que vous avez étudié les possibilités de valoriser les sous-produits comme la saumure ?

Réponse : Pas du tout.

El Habib EL ANDALOUSSI : C’est juste un commentaire sur le dimensionnement des unités. Par exemple, pour le Maroc, vous avez parlé d’unités de 8 000 m3/j, ce qui est très intéressant mais reste une capacité limitée. Vous avez travaillé avec l’Office des phosphates et il me semble que le Maroc voudrait doubler ses exportations de phosphates (de 23 à 50 millions de tonnes/an) sachant que les unités de production des phosphates ont besoin de beaucoup d’eau (de 3 à 5 m3 par tonne de phosphate). On pourrait utiliser du dessalement pour cette industrie. Ces industries ont les moyens de payer l’énergie et l’eau produites avec ces technologies comme ça a été le cas dans un investissement industriel de la SONATRACH en Algérie dernièrement.

Réponse : C’est vrai que le projet a commencé en 2008 et que, depuis, les dimensions ont changé mais vraiment on est parti sur 8 000 m3/j pour pouvoir faire une comparaison sur les 5 pays à la fois. Cela ne répond peut-être pas aux besoins mais si on arrive à prouver la faisabilité de ce projet pourquoi pas ne pas tenter des projets 2 à 3 fois plus importants ou augmenter le champ solaire. Il y a des projets qui sont en cours, il y a des projets qui vont arriver et des projets pilotes comme en Egypte, un appel d’offres de la Communauté Européenne car c’est novateur, il faut prouver, voilà.

Un commentaire du commentaire : Hassan EL MAHRAZ : A propos de l’OCP (Office Chérifien des Phosphates), nous avons actuellement des projets de dessalement qui sont exécutés soit par l’ONEP soit par l’OCP qui exploite les gisements de phosphates du sud marocain. Alors, pour répondre à ces besoins explosifs d’ici 2030, d’ici 2020 ils ont déjà arrêté un programme d’alimentation en eau potable à partir de l’eau de mer donc il y aura 2 unités, l’une à JORF LASFAR (45 et à terme 75 Mm3/an) et l’autre à SAFI pour 25 Mm3/an.

La source d’alimentation énergétique à partir de l’énergie fossile a déjà été arrêtée ainsi que les financements et l’énergie solaire, je n’y crois pas beaucoup.

André BARBAROUX : Qu’est ce qui explique que les taux de retour sur fonds propres, par exemple entre le Maroc et la Palestine soient si différents ?

Réponse : Alors, on a le facteur risque du pays et ensuite, pour le Maroc, c’est vraiment un mode de financement complexe Les données économiques de ces études ont été fixées avec l’aide d’experts internationaux et locaux.

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Tous ces paramètres là sont des inputs du modèle. On a discuté avec tous nos partenaires pendant plus d’un an, avant de faire tourner les modèles. Ce sont les chiffres qui sont sortis de leurs remarques, de leurs avis. Dans le cas du Maroc, on est dans un cas hybride, avec un investissement public, donc on a des modes de financements complexes où le taux de rendement est moindre que quand on part sur du privé.

Jean JAUJAY : Merci, nous allons en rester là et les discussions pourront être prolongées pendant le repas. Je vais passer la parole à madame Najet GHARBI pour une synthèse de cette matinée.

Synthèse de Najet GHARBI, Présidente de séance (après le départ de Laurent NEYER).

Je vais donc passer en revue ce qui a été dit au cours de la matinée, sous forme synthétique : Le premier intervenant, Monsieur Laurent NEYER, a présenté la Région PACA. Il a précisé que la production de la région ne représentait que 10% de l’énergie consommée et que l’objectif à dix ans est d’arriver à 23%. Ensuite, Monsieur FRAYSSE a présenté le rôle de l’ADEME et les deux finalités de son activité : l’atténuation des émissions des gaz à effet de serre, d’une part, et l’adaptation des comportements d’acteurs en vue de réduire la vulnérabilité du territoire et l’adapter à l’évolution du climat, d’autre part. Et, pour clôturer la première partie, Monsieur El ANDALOUSSI nous a parlé du Plan Bleu et de la situation énergétique des pays du nord et du sud de la Méditerranée et de la stratégie de rupture du Plan Bleu qui nous fait passer en 2030 de 20-20-20 à 30-30-30 en ce qui concerne respectivement la diminution de gaz à effet de serre, la diminution de consommation d’énergie et l’augmentation de la production des EnR. En deuxième partie de matinée, nous avons eu l’exposé, par Rhida GABOUJ, relatant l’expérience tunisienne avec le fameux Plan solaire tunisien qui porte sur la période 2010-2016 et qui est un plan ambitieux que l’on espère pouvoir conduire à bien au regard des résultats attendus en temps prévus. Enfin, Monsieur COTTRET, de l’Observatoire méditerranéen de l’énergie, nous a exposé, en lieu et place de Madame Houda ALLAL empêchée, les grandes lignes et les principaux résultats des projets-recherche méditerranéens « Concentration solaire-désalinisation » MED-CSD concernant cinq pays Chypre – Egypte – Italie (iles) – Maroc – Palestine. Il a parlé notamment de l’énergie nécessaire pour un stockage de 7 heures et des conditions et des paramètres techniques et économiques de modélisation. Il a précisé les deux types de montages financiers retenus et a insisté sur les différents régimes de subvention dans ces pays en soulignant leur effet sur les tarifs. A ce titre, il a souligné le fait que le Maroc, l’Egypte et la Palestine ont besoin d’aides importantes pour faire en sorte que les tarifs de vente de l’eau et de l’électricité restent faibles ; par contre, pour ces pays, les conditions de financement (fonds propres) sont plutôt défavorables. En conclusion, il confirme la viabilité des projets « Concentration solaire-désalinisation » si les conditions locales sont optimisées et si le poids des subventions vient, en un premier temps, alléger les tarifs dans les pays du Sud. Il y a beaucoup d’initiatives, il faut pouvoir les concrétiser ; il reste beaucoup de travail à faire pour atteindre les objectifs européens et mondiaux de 2020. Au niveau des discussions, il a été dit que l’énergie solaire est prometteuse et qu’au titre des contraintes, les membranes exigent un entretien de qualité et que la consommation en eau pouvait être un facteur limitant. Enfin, en ce qui concerne la rentabilité, il faut surtout être conscient qu’elle dépend des conditions locales et des régimes de financement et tarifaires des différents pays. Je vous remercie.

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Après-midi du 28 octobre 2010

Thème 2 - Les technologies «réparties» que sont l’éolien et le solaire, sous la présidence d’un représentant d’opérateur ou de groupe industriel. Quelles sont les filières matures et les contraintes techniques à leur installation (en particulier raccordement aux réseaux) ? Quels sont les coûts de développement, d'investissement et d’exploitation des différentes énergies renouvelables ? Quel impact sur le territoire: foncier - paysage - concurrence avec les activités existantes dont l’agriculture et sur la création d’emplois en milieu rural (types d’emplois, nombre) ?

« Présentation des technologies EnR réparties matures et évolutions »

par Henri BOYÉ CGEDD

Diplômé de Polytechnique et des Ponts et Chaussées, Henri Boyé a passé sa carrière dans le domaine de l’énergie et l’environnement, en France et dans les pays en voie de développement en commençant par le programme nucléaire français et la sûreté nucléaire, puis à EDF à

l’International. Il a notamment été directeur Afrique à EDF, puis délégué général d’EDF au Maroc de 1997 à 2004, et président du Conseil d’administration de TEMASOL filiale photovoltaïque d’EDF et Total.

Il est actuellement ingénieur en chef des Ponts, des eaux et des forêts, au MEEDDM (Ministère de l’Ecologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer), au Conseil général de l’environnement et du développement durable. Il a mené une étude sur le dessalement de l’eau pour le Plan Bleu Méditerranée, et travaille sur le « Plan solaire Méditerranée » avec l’OME notamment et sur les énergies marines renouvelables.

Expert évaluateur pour l’Union européenne, il est l'auteur d’une étude prospective « Le Maghreb et EDF » publiée chez Interéditions, de nombreux articles et études sur l’énergie, électrification rurale et les énergies renouvelables et est invité à s'exprimer régulièrement dans des conférences et séminaires sur les thématiques de l’énergie, l’environnement, le nucléaire, la géothermie, le dessalement des eaux. Il est d'autre part actif dans l’Académie de l’eau, le club X Environnement, le Club alpin français de Casablanca, Electriciens sans frontières et blueEnergy, entre autres.

Henri BOYE débute son intervention par des rappels successifs de connaissances générales et, avant tout, il tient à insister sur une considération essentielle que devraient partager citoyens et décideurs, à savoir : « L’énergie la moins chère, la moins polluante est celle que l’on ne produit pas, que l’on ne transporte pas, que l’on ne consomme pas ». Il poursuit en déclinant le schéma négawatt.

Sobriété, efficacité, renouvelables

Le schéma négawatt

L’énergie en France 2000-2050 : 23 propositions pour un scénario négawatt

Association négaWatt

Les négaWatts caractérisent l'énergie non-consommée grâce à un usage plus sobre et plus efficace de l'énergie. Cette approche donne la priorité à la réduction à la source de nos besoins d'énergie, sans réduire notre qualité de vie. Les "gisements" de négaWatts sont considérables : ils représentent à eux seuls plus de la moitié de la consommation actuelle, en ne misant que sur des solutions aujourd'hui fiables et éprouvées. …

A notre porte… dès maintenant…

POURQUOI S’EN PRIVER ?

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Henri BOYE se plaît ensuite à rappeler que toutes les énergies renouvelables (EnR) sont issues directement ou indirectement du soleil ; il en donne les caractéristiques principales puis il passe en revue et commente de nombreuses technologies en précisant à chaque fois le stade de développement, la complexité et les coûts sociétaux, environnementaux, techniques et technologiques.

L’énergie solaire annuelle

• Énergies issues du soleil : • Directement: énergie solaire (thermique ou

électrique). • Indirectement : énergies éolienne, hydraulique,

énergies des océans, biomasse. • Énergie issue du magma terrestre : géothermie. • Les renouvelables = inépuisables mais en quantité

limitée, intermittentes et locales, et souvent coûteuses…

• Peu d’impacts environnementaux : pas d’émissions de gaz à effet de serre en exploitation.

• Puissance garantie variable suivant les filières technologiques.

• Compétitivité économique très inégale suivant les filières.

merci le Soleil !!! mais ce n’est pas pour autant qu’on a une énergie ni compétitive, ni bon marché, ni simple...

Deux grandes sources d’énergie renouvelables sont deux réacteurs nucléaires :

Soleil = fusion / Noyau terrestre = fission

Le globe terrestre:

du cœur aux volcans

GRADIENT de température entre le cœur solide du globe terrestre à 6370 km et la croûte à 30-60km de la surface : 3200°C

- 4200°C à cœur,

- 3000°C à 2900km,

- 1000°C à 30-60km.

Le solaire thermodynamique

Les zones d’ensoleillement maximal, les systèmes à point de concentration solaire et les systèmes solaires linéaires

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Le potentiel concernant le solaire thermodynamique Un carré de 25 km de côté, près de PERPIGNAN, reçoit chaque année, l’équivalent de la production totale d’Electricité en France (environ 550 000 milliards de kilowattheures). Le projet DESERTEC part aussi du principe qu’une surface relativement modique à l’échelle des zones désertiques du Sahara suffirait à alimenter l’Europe et voire même le monde! C’est vrai, mais bien trop simple et ce projet est loin d’être réalisé. La production d’électricité en très grandes quantités est un défi, leur transport sur des très longues distances en est un autre !

Géothermie haute énergie

Un pour cent (1%) de l’énergie thermique contenue dans la croûte terrestre assurerait les besoins énergétiques de l’humanité pendant 100 000 ans ! Pour récupérer cette énergie aujourd’hui sous exploitée, on fore dans des conditions toujours plus extrêmes. La production d’électricité nécessite quant à elle un contexte géologique particulier, souvent volcanique, où des fortes températures sont disponibles à des profondeurs assez faibles. La ceinture de feu du Pacifique (un alignement de volcans qui borde l’océan sur la majorité de son pourtour), qui concentre actuellement le plus gros de la production, en est une illustration. L’exploitation des sources de chaleur souterraines et leur optimisation grâce à des pompes à chaleur sont des solutions qui peuvent apporter des contributions diversifiées intéressantes. Cette production de chaleur est plus équitablement répartie.

Hydroélectricité

Utilisée depuis l’antiquité, elle sera encore précieuse à l’avenir. Massive, prévisible, modulable, stockable, non émettrice de dioxyde de carbone, l’énergie hydraulique a de nombreux atouts : + La ressource est le produit de la pluie, du bassin versant et de la hauteur de chute. + Une évolution technique depuis des siècles : conversion d’énergie potentielle en énergie mécanique, puis énergie électrique. Ces techniques sont matures aujourd’hui ; en outre, les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) pourront aider à stocker l’énergie produite par des sources intermittentes d’EnR, (vent,PV) pour la restituer plus tard. L’Europe, l’Amérique du nord, l’Australie ont exploité plus de 60% des ressources économiquement exploitables. Certains pays en voie de développement n’ont pas atteint 20%. Par exemple, l’Afrique exploite moins de 13% de son potentiel hydraulique économiquement pertinent.

• Spécificité de chaque site hydroélectrique

La ressource en énergie éolienne

• La puissance est proportionnelle au cube de la vitesse du vent. • La vitesse augmente avec la hauteur au dessus du sol, en bord de mer et offshore. • L’importance du gisement éolien dépend du nombre d’heures de fonctionnement annuel.

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rendre nécessaire une adaptation du réseau

de sa consommation électrique grâce aux nts, alors que la puissance installée dans le monde en 2009 est de 158 GW.

oujours en 2009 et dans le monde, la filière de l’éolien a représenté 45 milliards d’euros et 500 000 emplois.

étéo par exemple. Les exposés ultérieurs, dont celui de la ompagnie du vent, reviendront sûrement sur ces problèmes.

Inauguration du site par le Roi Mohammed VI. ent au Maroc, Koudia al Baïda (N-O du Maroc)

ils ont employé de

es plus forts et plus réguliers) plus grands, raccordement plus élevés.

Illustrati

La filière de l’éolien connaît une croissance exponentielle depuis quelques années. L’énergie du vent s’impose ainsi comme une « énergie verte de masse », mais son caractère intermittent peutélectrique et une combinaison avec d’autres formes d’énergies stockables. Aujourd’hui, l’Europe, pionnière dans ce domaine, produit 75 GW, près de 5% ve

T Toutefois, les éoliennes dérangent. Leur impact visuel ne plaît pas à tout le monde et, de plus, les éoliennes créent certaines nuisances, telles les interférences avec les radars mC

V Évolution des éoliennes La puissance des éoliennes a augmenté régulièrement jusqu’en 2004 pour atteindre 2 MW. Tout au long de cette période, les constructeurs ont amélioré leur fiabilité, allégé leur poids (260 tonnes pour un mât de 160 m), nouveaux matériaux pour les hélices de 60 à 100 mètres qui tournent entre 8 et 20 tours par minute. En 2004, apparaissent de gros prototypes de 5 MW, suivis en 2009 par des variantes de 6 à 7 MW principalement destinées à l’offshore, notamment à la recherche de potentiels (vents favorabldes impacts visuels réduits, mais avec des coûts de

on d’éoliennes offshore et flottantes

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nergies marines : des stades de développement disparates et potentiel des énergies marines offshore

É

Peu de technologies matures, de très nombreux concepts ; quelques exemples :

L’énergie des vagues CETO Énergie Houlomotrice Pelamis Les Hydroliennes Courants

L'énergie thermique des mers (ETM) :

• L’Énergie thermique des mers (ETM ou OTEC en anglais pour Ocean thermal energy conversion) utilise la différence de température entre l’eau chaude de surface et l’eau froide venant des profondeurs (~ 5°C pompée à

ceinture intertropicale pour avoir une eau chaude d’au moins 25°C afin d’avoir un rendement « acceptable ».

Énergie thermique des mers Gisement mondial

env. 1000m) pour faire fonctionner une machine thermique. • L’application est limitée à la

• Une usine installée en surface utilise cet échange thermique pour produire de l’électricité 24h/24h & 7j/7j (contrairement à d’autres ENR)

• Cette machine thermique peut fonctionner selon plusieurs concepts et selon différents cycles thermodynamiques : ouvert, fermé ou hybride, Rankine, Kalina ou Uehara, …

• Des « produits dérivés » : eau douce, climatisation, aquaculture, récupération de métaux rares, …

Le parc est installé en mer dans l’unique but de produire et de Site exploitéIndustriel

(Commercial)Exploitation

Un premier parc est installé en mer, afin de tester le comportement de chacune des machines mais aussi d’appréhender l’effet parc.

Site de démonstration

Pré-industriel(Pre-commercial)

La première machine construite est testée en conditions réelles.

Site d’essais en mer

Prototype échelle 1(Full-scale)

Le concept est validé à la mer, en site abrité.

Site d’essais en mer

Prototype échelle réduite (Part-scale)

Une maquette est testée dans un bassin simulant les états de mer.

Bassin d’essais en laboratoire

Maquette(Part-scale)

DéveloppementDémonstration

Le concept est élaboré, modélisé, amélioré.-Concept

(Concept design)Recherche amont

SiteTechnologie(équivalent anglais)Stade

vendre de l’électricité.

Le parc est installé en mer dans l’unique but de produire et de vendre de l’électricité.

Site exploitéIndustriel(Commercial)Exploitation

Un premier parc est installé en mer, afin de tester le comportement de chacune des machines mais aussi d’appréhender l’effet parc.

Site de démonstration

Pré-industriel(Pre-commercial)

La première machine construite est testée en conditions réelles.

Site d’essais en mer

Prototype échelle 1(Full-scale)

Le concept est validé à la mer, en site abrité.

Site d’essais en mer

Prototype échelle réduite (Part-scale)

Une maquette est testée dans un bassin simulant les états de mer.

Bassin d’essais en laboratoire

Maquette(Part-scale)

DéveloppementDémonstration

Le concept est élaboré, modélisé, amélioré.-Concept

(Concept design)Recherche amont

SiteTechnologie(équivalent anglais)Stade

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produire ainsi de l’électricité : incipe de l'énergie thermique des mers.

Premières expériences à l'échelle "industrielle" du procédé d'énergie thermique des mers.

Arsène d’Arsonval en taupin au collège Ste Barbe

L’éner rine

nts de salinité, à travers une membrane semi-perméable, créant ne forte surpression.

soleil (pour un « raceway », la surface du chenal atteint plusieurs hectares tandis que son épaisseur ne dépasse pas 0 centimètres).

’île de la Réunion : un laboratoire des EMR (énergies marines renouvelables).

L'énergie thermique des mers (ETM) – une histoire française o Théorie, 1881, Arsène d'Arsonval, physicien, propose de mettre à profit la différence de température entre la

surface et le fond de l'océan tropical pour faire tourner une machine thermique etc'est la première formulation correcte du pr

o La pratique : Georges Claude, 1928-1930. o

gie osmotique ma L’exploitation des gradieu

Les micro-algues ?

Les micro-algues fabriquent des lipides que l’on peut récupérer et transformer en carburants. Plusieurs méthodes sont utilisées pour améliorer cette production de façon à en faire une filière économiquement viable. Suivant les écoles actuelles, on peut les cultiver soit en plein champs « open ponds ou mares ouvertes » soit en milieux artificiels bien contrôlés : ce peut être des bioréacteurs, des enceintes entièrement closes constituées de nombreux tubes, ou bien des « raceways ». Dans tous les cas, le facteur essentiel est la surface exposée au3 L

Huit (8) expérimentations portant pour 3 d’entre elles sur l’énergie thermique des océans dont une à des fins de conditionnement d’air, pour une sur la culture de micro-algues en bioréacteurs, pour une autre sur l’énergie osmotique marine, et pour les 3 restantes sur l’énergie des vagues off-shore, on-shore et enfin near-shore, Pour plus d’informations http://www.arer.org/news/affiche_news.php?article=594

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Les ressources d'énergies renouvelables autour de la Méditerranée

Avant de conclure, un rappel sur les

obstacles à surmonter :

• Technologie et coût des ENR, • Éolien offshore, PV, CSP, hydroélectricité, • Impacts sur les réseaux électriques, • Gestion d’une ressource intermittente, • Environnement : CO2, émissions polluantes,

faune, flore, eau, acceptabilité sociale…, • Mobilisation de la ressource en biomasse, • Compatibilité avec la réduction de

consommation.

Conclusions

• Conjugué aux efforts de maîtrise de l’énergie, le potentiel des énergies renouvelables est immense. • A court terme : solaire et géothermie pour les usages thermiques, éolien pour la production

d’électricité, hydroélectricité, biocarburants dérivés de l’agriculture alimentaire dans les transports, biomasse ;

• A moyen/long terme : biocarburants ligno-cellulosiques, production d’électricité par éolien en mer, autres énergies marines, géothermie profonde et photovoltaïque ;

• Besoins en R&D importants : technologie de production et mode de gestion d’énergies intermittentes. Mais, il faudra du temps pour qu’elles prennent la place qui leur revient : offre professionnelle à construire et réglementation à adapter.

DISCUSSION Jean JAUJAY : Tu as évoqué un rapport que tu étais en train de préparer avec une sénatrice ; quel en est le thème et le calendrier? Réponse : La sénatrice a une mission donnée par un décret de Monsieur François FILLON qui porte essentiellement sur les métiers, l’emploi, occasionnés par les EMR. Alors, ça veut dire que l’on va faire un rapport qui parle de l’état des technologies, mais surtout l’on s’est dit : est-ce qu’il y a vraiment de l’emploi ? Si oui, quoi ? quelles compétences ? Est-ce qu’on sait faire ? Est-ce qu’il y a de l’emploi « offshore » ou de l’emploi « éolien « ? Est-ce que c’est maritime ? Quelle est la place pour les chantiers navals ? Quelle est la place pour les marins, les lycées maritimes et autres ? Voici un peu l’objet du rapport, parce qu’il y a une difficulté : c’est de vendre du rêve dans l’enthousiasme et, finalement, il n’y a pas tellement d’emplois que ça, ou alors dans 5 ou 10 ans ; l’autre difficulté c’est de rater le coche comme on l’a fait ailleurs dans d’autres domaines et de ne pas être là assez tôt. Il faut donc anticiper mais anticiper juste. C’est difficile d’anticiper juste ! Mais, si on ne le fait pas, on sera en retard comme d’habitude. Ce sera donc un rapport délicat, surtout parce qu’il touchera aux domaines de l’éducation et de la formation. La mission est administrativement de 6 mois, donc le rapport sera remis en fin décembre - début janvier prochain ; ensuite, et c’est pour ça que l’on a envoyé quelques questionnaires à certains d’entre vous, dont certainement la Compagnie du vent, pour leur demander « vous avez quoi en gros comme projets ? ». Alors, les gens qui font les parcs éoliens sont des gens précis. Les technologies en France les plus mâtures sont les éoliennes offshore et, dans cette catégorie, ça pourrait faire quelques milliers d’emplois en installations et un certain nombre de centaines pour la maintenance, à condition qu’il y ait des éoliennes off-shore ! Parce qu’il faut rappeler aussitôt, qu’en France, pour l’instant, il y a zéro MW et que dans 2 ou 3 ans, il y aura peut-être encore zéro MW au regard de la complexité des procédures. Mais, il faut travailler. Jean JAUJAY : Merci Henri ; je pense que l’on va passer tout de suite du rêve à la réalité avec l’exposé de Khalid SEMMAOUI.

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« Présentation des projets de TEMASOL en génération solaire et au profit des collectivités locales (programme EDF ACCESS) »

par Khalid SEMMAOUI, Directeur général

Khalid SEMMAOUI est ingénieur en Energétique de Grenoble (INPG) Adjoint au directeur des travaux pendant 2 ans sur le Gazoduc Maghreb-Europe (Tronçon B). Directeur de projet dans un bureau d'études (filiale groupe français Serete) à Rabat de 1997 à 2000. - Directeur des opérations à Casablanca de la filiale marocaine du groupe espagnol de Télécommunications Amper, de 2000 à 2002. - Directeur de projet société d'études et de travaux à Rabat et Agadir de 2002 à 2004. Directeur général adjoint puis directeur général de TEMASOL depuis octobre 2004.

En introduction de son exposé, Khalid SEMMAOUI situe son parcours et son positionnement de directeur général ainsi que l’évolution de TEMASOL. A ce titre, il rappelle qu’Henri BOYÉ a été son ancien administrateur et président du Conseil d’administration et qu’il connaît donc très bien TEMASOL et les problématiques du Maroc. 1. Le contexte PERG-ONE (Programme d’électrification rurale globale - Office national de l’électricité). De gros progrès ont été faits avec le Programme d’électrification rurale globale lancé en 1994 :

L’ambition de ce programme a été de passer du taux d’électrification, de 18% en 1995, à 98% en 2007, dont 7% en électrification rurale décentralisée. Le réseau n’a pas pu fournir toutes les opportunités, notamment pour l’électrification des habitats les plus éloignés ou dispersés. Aussi, il a fallu avoir recours à des solutions locales mobilisant les nouvelles énergies renouvelables intermittentes que sont le soleil ou le vent.

Electrification rurale au Maroc 2. Intégration de la solution solaire dans le PERG

Diverses études et des programmes pilotes ont été lancés par l’ONE et la DGCL (PPER).entre 1989 ET 1998.

Ce fut ensuite la validation technique, sociale et économique des résultats d’expériences passées : conditions climatiques, besoins et pouvoir d’achat des populations rurales, distribution géographique.

Le 1er appel d’offres (AO) est lancé en 2002 pour l’électrification par kits PV (photovoltaïque) de 16 000 foyers,

puis 3 AO pour 93 000 kits PV entre 2003 et 2005,

enfin, 4 marchés pour équiper 109 000 foyers en kits PV par 4 opérateurs avec installations à réaliser pour fin 2007.

3. Schéma institutionnel FFS (Fee For Service ou Paiement du SAV, service après vente)

• Opérateur = délégataire de l’ONE (Office national de l’électricité). • Fourniture et installation du kit PV: payées par frais d’abonnement du client + subvention de l’ONE. • Générateur, propriété de l’ONE et le bénéficiaire est client de l’ONE. • L’opérateur installe et maintient les équipements y compris les renouvellements durant 10 ans contre paiement fixe mensuel du client bénéficiaire. • Equipements certifiés et agréés par l’ONE.

• Contrôle qualité et suivi par l’ONE (mensuellement et annuellement).

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4. L’approche innovante du FFS

Il s’agissait de rompre avec les erreurs du passé consistant à faire des investissements sans suivi et maintenance. En matière d’électrification, des populations étaient considérées comme ayant l’électricité alors que les installations étaient hors d’usage. Il convenait donc d’équiper le monde rural :

- en élargissant l’accès au service public (foyers dispersés, à accès difficile donc difficiles à raccorder au réseau),

- en recherchant et en appliquant un tarif équitable et adapté (selon budget habituel et pouvoir d’achat),

- en assurant un SAV dans la durée (maintenance préventive et renouvellement),

- en prenant des mesures de protection de l’environnement (recyclage des batteries, MDP),

- en faisant des appels à candidatures auprès des opérateurs privés en 1999 pour cofinancer et assumer des risques commerciaux.

5. Présentation de TEMASOL

Société de droit marocain, créée en 2002, filiale d’EDF, TOTAL et TENESOL, devenue filiale à 100% de TENESOL depuis juillet 2008.

TEMASOL a remporté 3 appels d’offres pour équiper 58 500 foyers en kits PV individuels pour le compte de l’ONE. Ses prestations sont assurées notamment à partir de 16 agences de proximité, gérant entre 500 à 3 000 foyers bénéficiaires,

dans les conditions suivantes : • 3 à 6 employés par agence et 1 à 3 véhicules par agence, • suivi de toutes les activités: abonnements mensuels, installations, maintenances, dépannages par ERP au

siège qui sert de back-office, • échange de données entre agences et siège par fax, • contact entre clients et TEMASOL par téléphone, dans les agences et surtout dans les souks.

6. L’offre TEMASOL • 5 types de kits sont commercialisés au total. • 1 kit comprend : module PV, régulateur de charge, batterie(s), câbles, lampes…

Marchés Puissance Equipements fournis et installés

Participation Client

Redevance mensuelle

50 Wc 4 lampes + fiche 12V 700 DH 65 DH 16 000 kits 75 Wc 6 lampes + fiche 12V 1800 DH 96 DH

100 Wc 8 lampes + fiche 12V 3100 DH 129 DH

75 Wc 4 lampes + fiche 12V 900 DH 65 DH

42 500 kits 200 Wc 4 lampes + 3 fiches 12V + réfrigérateur fourni 4000 DH 150 DH

Wc =: watt crête La redevance la plus couramment perçue est donc de 65 dirhams par mois; elle se rapproche des charges anciennement payées par les habitants pour des usagers.

7. Les activités et les métiers de TEMASOL en ERD (énergie renouvelable durable) Prospection & commercialisation: liste de villages validés « solaire » par l’ONE. Communication auprès des autorités et

des élus locaux, réunions de démonstration, 1ère installation, contractualisation.

Fourniture & installation : selon normes précises, dans les 15 jours après la signature du contrat. Contrôle et réception des installations par l’ONE.

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Service après vente : maintenance annuelle. Dépannage dans les 48h après déclaration du client. Renouvellement gratuit de tous les articles.

Recouvrement : encaissement mensuel des redevances, avec démontage après 3 mois non payés de suite.

8. Quelques chiffres actualisés • 24 500 installations en service. • Effectif TEMASOL : 83 employés, dont 14 au siège et

69 dans les agences locales. • 16 agences locales. • Intervention sur 23 provinces. • Taux de recouvrement : 96%. • 1,5 million de kilomètres parcourus par an. • Moyenne de 2850 visites SAV par mois, soit près de

100 visites par jour. Changements des principaux composants à fin septembre 2010: 23 200 lampes 7 W et 11 W. - 5 800 régulateurs de charge.- 20 600 batteries.

Zones

9. Conclusions ERD • Caractère innovant de ces projets: « Fee For Service » en électrification rurale par le solaire dans le cadre d’un

partenariat public-privé. • Apport d’électricité et de bien être réel avec un très bon taux de satisfaction, à un coût raisonnable. • Difficultés d’exploitation : augmentation du prix des composants, difficulté de démontage et avancée du réseau

même en zones planifiées solaires + faiblesse potentiel solaire : solutions innovantes à trouver et capitalisation de ces expériences (implication de la puissance publique, mécanismes de régulation) pour d’autres projets, au Maroc et ailleurs.

• Vigilance de chaque instant et sur chaque aspect de l’exploitation pour s’adapter et rester viable.

10. Projet pilote de pompage solaire • Le contexte : volonté de l’ONEP (Office national de l’eau potable) de généraliser l’accès à l’eau potable

par intégration de la solution solaire. • Une approche cohérente :

- Élargir géographiquement l’accès au service public. - Tarif équitable (péréquation à l’échelle nationale) ; - SAV dans la durée. - Financement du FFEM ;

• Schéma institutionnel : assez difficile à vivre sur le terrain - Production : TEMASOL - Distribution et qualité : ONEP (car métier spécifique avec implication des associations d’usagers)

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La commune (charte communale article 39) par convention tripartite (commune, ONEP, association) délègue à l’ONEP la production d’eau et à l’association la distribution d’eau. - L’ONEP sous-traite (conventions cadre et spécifique – Facture eau livrée = prix de revient) à un opérateur privé (ici TEMASOL) qui délivre l’eau à l’association. - L’ONEP vend l’eau à l’association (client ONEP), à un tarif national (règle facture ONEP).

• Démarche adoptée :

- Prospection et identification :

Établir la liste exhaustive de douars éligibles au pompage solaire en collaboration avec les directions régionales de l’ONEP.

Enquête sur le douar (agglomération) et sur les sites de pompage.

- Validation des conditions d’éligibilité :

Qualité et débit de l’eau.

Conditions socio-économiques.

- Mise en vigueur du projet :

Signature et approbation des conventions tripartites.

Installation du système de pompage : TEMASOL.

Réalisation des travaux de mise à niveau de la distribution.

Lancement de l’exploitation.

• Contraintes - Éligibilité des localités. - Absence de recensement des points d’eau. - Informations éparpillées entre structures administratives. - Critères de validité rares à réunir. - Conventions tripartites. - Lenteur des procédures administratives de signature des conventions ONEP – Communes – Associations. - Exploitation : besoin de formation des associations aux aspects de gestion et de relation clients.

11 - Bornes fontaines à prépaiement

Contexte ancien: - Bornes fontaines (BF) non fonctionnelles pour raisons économiques. - Gaspillage d’eau. - Problèmes récurrents d’impayés.

Nouvelle approche : programme pilote de 60 BF - Fourniture par TEMASOL de bornes fontaines à prépaiement alimentées par énergie solaire. - Formation des agents ONEP à la maintenance de la BF et à l’exploitation du terminal.

Borne fontaine en structure en acier inoxydable contenant : - un boîtier de contrôle, - une tête de lecture des clefs - un circuit hydraulique - un module photovoltaïque - une batterie - un boîtier d'alimentation.

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PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

clé puce RFID TPE pour la gestion des clés

TPE=Terminal portable électronique 12. Réalisation de petites centrales PV pour TELECOM

• Energie solaire (allant jusqu'à 18kWc) pour les sites de télécommunications, pour les équipementiers (Ericsson et Huawei) et les opérateurs GSM (Méditel et Maroc Télécom).

13. Projet connecté réseau

• Marché pilote de connecté réseau à Ouarzazate : TEMASOL a gagné un appel d’offres lancé par l’ONE pour l’installation de 15 mini centrales solaires connectées au réseau à Ouarzazate (sud du Maroc), puissance totale 120kWc pour une production de 185 MWh/an. L’installation et la connexion seront terminées avant le 10 novembre.

• Au-delà de ce projet pilote dont l’importance est capitale, le plan solaire marocain a été lancé en novembre 2009 pour 2 GW à réaliser avant 2020, répartis entre 5 grandes centrales.

ANNEXES

Annexe1: Synthèse des résultats de l’enquête de satisfaction • Réalisée entre mai et juin 2006 sur 1065 clients (6,5% du total). • Moyenne « foyers » : 7 personnes au lieu de 6. • Les clients contactent les agents Temasol à 95% au souk. • 87% des clients Temasol utilisaient auparavant des lampes à gaz, 66% des bougies et seulement 18% des batteries. • 54% des batteries auparavant étaient jetées et 29% vendues. • 85% des clients ont une télé NB et 52% au moins un GSM. • 89% des clients souhaiteraient avoir une télé couleur, 86% un frigo et 60% plus de lampes. • 55% des clients déclarent ne pas avoir de problème d’équipement, 30% ont des problèmes de lampes et 17% avec les batteries. • Quand le temps est gris, le tiers des clients déclarent avoir toujours des problèmes, un autre tiers quelques fois et le dernier

jamais. • 65% des clients considèrent les agents Temasol polis. Ce taux est une moyenne entre des taux de plus de 90% sur les

provinces de Khémisset et Khénifra, et de moins de 10% sur les provinces Settat et Khouribga. • 25% des clients estiment que l’installation solaire est meilleure pour les études des enfants. • L’inconvénient le plus cité est la cherté des redevances mensuelles, par plus de 60% des clients. • 80% des clients recommandent le système à d’autres (dont 30% en attendant mieux) et 18% seulement ne le feraient pas car

trop cher. • Les clients sont à 98% satisfaits du système et du service (dont 60% très satisfaits). • Le taux de grande satisfaction est plus important dans la province de Khémisset et baisse avec l’âge de l’installation.

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Annexe 2. Sécurité • Risques principaux : chutes toit, blessures outils, port objets lourds (batteries), acide batteries mais surtout

accidents routiers. • Plus de 27 véhicules parcourant plus de 1,5 million de km par an sur des routes rurales, secondaires, tertiaires

et pistes. • Sensibilisation et sanction mais pas de risque zéro.

Annexe 3. Recyclage des batteries

Obligation contractuelle Kits installés : 26 000 Durée de vie estimée par batterie : 42 mois Nombre de batteries à recycler: plus de 75 000 Matière : plomb : plus de 1500 tonnes -

électrolyte: plus de 800 m3 -plastique: plus de 140 tonnes

DISCUSSION : Rhida GABOUJ : Vous avez utilisé certainement des critères pour la sélection des zones à électrifier par les technologies du photovoltaïque. Quelle est la distance, l’éloignement, entre la ligne électrique et le centre des besoins photovoltaïques locaux de ces collectivités ?

Réponse : En fait, ce n’est pas nous qui choisissons, c’est l’ONE ; nous, nous sommes prestataires de service pour le compte de l’ONE qui a cette mission là, mais en fait ça passe par un coût qui englobe non seulement le coût de raccordement au réseau (donc l’éloignement) mais. en fait, la question que vous me posez fait partie des questions que nous rencontrons souvent sur le terrain lorsqu’on rencontre les représentants d’un village qui nous disent : le réseau passe juste à côté, pourquoi notre village ne l’aurait pas ? En fait, ils ne savent pas que, pour alimenter cette agglomération là, le câble n’y suffira pas ou alors ça renforcera le coût et donc aller chercher un câble ailleurs parce que celui-là est saturé et donc on englobe le coût global que coûterait le fait de ramener le réseau jusqu’à ces gens là et c’est un coût qui englobe l’investissement, qui englobe la totalité et qui donne un coût d’électrification par foyer et ce coût d’électrification par foyer va passer par différentes étapes dont je vous ai parlé, le dernier coût étant de 27 000 dirhams, qui a été, on va dire, un coût applicable pour l’ensemble du Maroc. Suite à ce calcul savant fait par l’ONE, qui est fait en fonction de la proximité du réseau et de la densité de la population qui est présente on obtient un chiffre. Souvent les villages sont déjà électrifiés et, en général, ce sont plutôt les foyers qui sont dispersés qui passent au solaire au regard du chiffre qui l’autorise ou non. Si ce chiffre dépasse la valeur seuil, ils seront équipés en solaire, s’il est inférieur, le réseau arrivera certainement.

Dominique CAIROL: J’ai une question très concrète : à la suite du panneau solaire, c’est du courant continu en 12 volts ?, 24 volts ? C’est 12 volts, alors les ampoules sont donc à 12v. Si j’achète un ventilateur au supermarché à CASABLANCA, comment je vais faire pour le brancher ?

Réponse : Les gens s’approvisionnent au souk et en fait on a rien inventé ….c’est très simple, avant qu’il y ait le PERG solaire il y avait déjà des panneaux, il n’y avait seulement pas les mêmes nombres d’installations, il y avait déjà les batteries qu’ils transportaient à dos de mulet et chargeaient une fois par semaine ou tous les 15 jours au souk et donc il existe depuis longtemps un environnement d’équipement et d’appareils électroménagers qui s’est développé en 12 volts. On trouve tout en 12v ! : les lecteurs DVD, les téléviseurs.

Dominique CAIROL: J’ai une deuxième question : dans ces zones là on a quand même des problèmes de déboisements, est-ce que cette technologie pourrait permettre de limiter l’utilisation du bois pour le chauffage ? Ces besoins de chauffage sont très importants, y avez-vous pensé et avez-vous trouvé une solution ?

Réponse : Pas du tout. En ce qui nous concerne, c’est uniquement la satisfaction des besoins électriques de base : éclairage, charge du téléphone portable, (qui est une fonction très importante aujourd’hui), la télévision, la musique (lecteur DVD). La question énergétique chauffage est traitée par une autre structure, aujourd’hui l’ADEREE, notamment en coopération avec le FFEM ; ils ont des projets de solutions alternatives. Ce n’est pas du tout dans les prérogatives de l’ONE qui a pour but d’amener l’électricité.

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Christophe CROCOMBETTE : J’ai une question sur la durée du contrat de maintenance parce qu’en fait là, vous dites que c’est 10 ans, et en général on dit que les panneaux solaires ont une durée de vie d’environ 20 à 25 ans, enfin donc est-ce qu’il y a quelque chose de prévu au-delà des 10 ans ?

Réponse : Cette question, les clients se la posent et la posent à l’ONE. C’est la vraie question ! Maintenant, je dis 10 ans pour chaque client et donc le dernier client aura sa fin de contrat en 2018 ; mais, pour les premiers clients, ce sera 2013. Je pense qu’actuellement l’ONE ne sait pas trop répondre, mais comme je l’ai dit tout à l’heure, l’ONE est propriétaire des équipements et les usagers sont ses clients, ils seront bien obligés de trouver une solution et pour l’instant ils ne la connaissent pas.

Nicolas COTTRET Vous nous avez dit que la KfW exigeait des bilans ‘carbone’, j’ai été impressionné par le nombre de kilomètres que vos véhicules parcourent dans l’année, est-ce que les voitures sont comprises dans le bilan ‘carbone’ ou pas du tout ? Réponse : On parle des missions effectivement, si les calculs ont été faits par le bureau d’études en tenant compte de toutes les phases de construction et de maintenance, je suppose que ces déplacements en voiture sont intégrés. Ils sont venus nous voir, ce n’est pas la KfW qui a financé le premier projet, et qui, suivant une exigence de l’ONE, s’était impliquée pour le recyclage des batteries. Par contre, le fait de postuler pour recevoir cette subvention pour économie d’émission de carbone, c’est l’ONE qui a pris sa décision pour faire valider son projet, c’est SETUDE qui a été chargée de ça et, quand ils sont venus, ils ont pris toutes les informations y compris celles concernant les parcours motorisés, donc, a priori, les calculs incluent ces données. Par contre, je peux vous préciser que ces kilométrages là sont nécessaires, on ne peut pas faire autrement !

El Habib EL ANDALOUSSI : C’est par rapport au taux d’électrification. J’ai eu à travailler sur les pays méditerranéens et je sais que le Maroc était très en retard, vous l’avez signalé c’était 18% en 1995, 98¨actuellement. Le taux d’électrification, c’est un rapport entre la population électrifiée et la population soit totale soit électrifiable. Peu importe le dénominateur souvent proche l’un de l’autre. Ce que j’ai eu comme difficulté à saisir en lisant un rapport de l’ONE c’est que le taux d’électrification, je parle de l’actuel, est-il calculé en moyenne sur les gouvernorats ? Car, dans l’affirmative, ça peut fausser le taux d’électrification d’un pays. Pourquoi ? Parce que, si vous prenez un gouvernorat où il y a 10 habitants et qu’ils sont électrifiés, vous obtenez 100%, et en poursuivant le raisonnement, si vous prenez un gouvernorat où ils sont 10 millions et qu’aucun n’est électrifié, la moyenne des 2 gouvernorats vous donnera un taux moyen d’électrification de 50%. C’est faux car ce calcul sur la moyenne des résultats des gouvernorats ne reflète pas la réalité du pays. Qu’en est-il ? Réponse : Alors le taux actuel est de 97%, et quand en ce qui nous concerne, on dit 97%, on prend en compte un ensemble de gens à qui nous avons amené l’électricité et donc apporté la possibilité de se brancher sans avoir à notre niveau à les obliger. Ainsi, par exemple, quand j’apporte l’électricité avec le réseau à un village, le village est considéré électrifié à 100%. Par contre, sur le mode de calcul au niveau du pays, je ne peux pas vous répondre, c’est l’ONE que cela concerne.

El Habib EL ANDALOUSSI : Ce serait dommage que ce soit une moyenne entre gouvernorats, car le taux affiché de 98% ne serait en rien significatif. Réponse : Moi je ne peux parler que de notre propre expérience et non à la place de l’ONE. Nous, nous sommes présents sur 23 provinces. Dans les endroits où on travaille, franchement il y a un encore un potentiel de quelques milliers de clients mais pas plus. Parce que le problème pour nous, c’est qu’il y a eu beaucoup plus de réseaux qu’annoncé au départ, et que nous proposons le photovoltaïque à tous les villages. Ainsi, la couverture du terrain est presque totale mais il y a des clients qui n’en veulent pas !

Ben Mohamed NAJEM : Oui, les gens que vous avez équipés jusqu’à présent, ça représente quel pourcentage par rapport au potentiel électrifiable ?, sachant qu’il y a, c’est naturel, des gens qui ne veulent pas ou ne peuvent pas se brancher ou s’équiper et pourquoi le programme a été arrêté en 2008 ? L’arrêt de votre travail est une question de contrat avec l’ONE ou alors vous avez estimé de vous-même que vous aviez terminé le travail ? Réponse : Lors du lancement des opérations par l’ONE, les appels d’offres étaient sensés couvrir tout le Maroc. Voilà, il y a eu 4 appels d’offres lancés, c’était pour nous sur 29 provinces ; il y a quelques provinces sur lesquelles on n’ a pas travaillé, donc à partir du moment où ils ont dit oui, on a identifié tous les clients susceptibles d’être électrifiés par le solaire ; on donne juste le temps de prospecter les installations souhaitées, ça dépendait des marchés mais ce délai allait de 2 à 4 ans et à partir de là il n’y a plus de travail ; on ne peut pas rester éternellement. Je prends l’exemple du premier marché, on nous a donné 4 ans pour équiper 16 000 foyers, on l’a fait en 3 ans 2 mois et on a satisfait à la totalité de l’objectif, mais le problème est que, même si on rallonge notre présence, si on fait 500 clients la dernière année, ça veut dire que ces clients là ont droit à 10 ans et la dernière année, on n’aura à gérer que ces 500 clients qui reviendront chers en exploitation, mais en fait dans nos zones nous avons calculé qu’il reste quelques milliers de clients potentiels . Je crois que l’ONE étudie la façon de prendre en compte ces cas là.

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« Présentation de l’expérience du GRET dans l’électrification répartie, exemple de la Mauritanie »

par Alain LE JAN pour le compte d’Yves LE BARS[1] Président du GRET, Jean-Philippe FONTENELLE, Directeur des opérations et Jacques MONVOIS,

Responsable du pôle « Accès aux services essentiels ».

s’engager, agir et innover pour un monde plus juste Le GRET a surtout orienté son action dans les pays au Sud du Sahara, en Asie du sud-est et en Amérique latine. Mais il est présent depuis de nombreuses années en Mauritanie sur une large palette de thèmes et a des interventions plus ponctuelles dans d’autres pays du Maghreb. Dans l’optique du développement du bassin méditerranéen, l’expérience du GRET dans le domaine de l’énergie a plusieurs dimensions : une réponse concrète aux besoins des populations ; la production et la diffusion des informations concernant l’énergie, y compris en tirant les leçons des expériences passées ; la vigilance à tout ce qui fait lien entre projets de développement et changement climatique. 1/ La première est donc la réponse concrète aux besoins des populations rurales et urbaines par des projets de terrain. Deux projets peuvent être cités : l’électrification rurale dans le Brakna en Mauritanie ; le projet Nour qui vise à faciliter l’accès à l’énergie dans les quartiers pauvres de Nouakchott. 1-1. Le projet d’électrification rurale dans le Brakna en Mauritanie veut apporter de l’électricité produite de manière hybride (photovoltaïque et diesel) dans des villages reculés, loin des réseaux.

L'objectif général du projet est bien d'améliorer les conditions socio-économiques des populations rurales dans le Brakna en leur permettant l'accès à des services électrifiés, le développement de modèles réplicables à grande échelle, ainsi que le développement de la compétence des différents intervenants et acteurs locaux concernés par ces problématiques. Le projet cherche notamment à tester et valider, à l'échelle villageoise, des schémas d'électrification hybride (solaire / diesel) à petite échelle, impliquant les populations et institutions locales, et mettant en œuvre des mécanismes de crédit et de partenariats public-privé innovants, dans le respect de l'environnement. Concrètement dans 25 villages de la région du Brakna, une plate-forme est mise en place. Sur son toit, plusieurs kilowatts de panneaux photovoltaïques. À l'intérieur, diverses activités de services : moulin à céréales, soudure, petit artisanat, charge de téléphones ou de batteries domestiques, télévision, congélateurs, ... Chaque activité est tenue par un exploitant privé ou une coopérative et doit assurer sa propre rentabilité. 1 C’est un engagement au TCHAD qui a finalement empêché Yves Le Bars du plaisir de rencontrer ses amis d’Échanges Méditerranéens, alors qu’il se réjouissait de présenter lui-même sa communication.

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Chacune contribue mensuellement au renouvellement général des équipements communs, essentiellement des batteries. La plate-forme est gérée par un comité villageois qui met en place un gérant. Un opérateur régional assure la maintenance des plates-formes et gère le fonds de renouvellement, sous contrôle de l'APAUS (Agence [mauritanienne] pour la promotion de l’accès universel aux services) et des communes. Ces plates-formes apportent ainsi des services nombreux à un coût plus bas que ne le feraient des installations solaires individuelles (recharge de portables, réfrigérateur, poste de soudure, accès à internet…). Centres d'activité et de rencontres au sein du village, elles constituent une véritable alternative pour les villages de moins de 1 500 habitants où le réseau ne peut être implanté faute de rentabilité. D’ailleurs, l'Agence pour la promotion de l'accès universel aux services a inclus ce dispositif destiné aux gros villages dans sa stratégie nationale d'électrification. Partenaire(s) : Direction de l'électricité. Financements: Union européenne; APAUS; Ministère de la Décentralisation et de l’aménagement du territoire. 1-2. Le projet Nour2 vise à faciliter l’accès à l’énergie pour les populations pauvres des quartiers périphériques de Nouakchott grâce à des compteurs à prépaiement.

Achevé en 2009 il est partie intégrante du programme Twize, qui visait à faciliter l’accès à l’habitat pour les populations pauvres des quartiers périphériques de Nouakchott et avait pour objectif de permettre l’électrification de 1 600 foyers qui ont accédé à l’habitat. Pour cela, une offre de services électriques adaptés aux besoins mais aussi à la capacité de payer des populations a été conçue et mise en œuvre (avec un système de compteurs à prépaiement). L’installation de compteurs à prépaiement dans les quartiers pauvres de Nouakchott a été réalisée selon les objectifs fixés. L’appropriation et le développement de ce système par l’opérateur national (Somelec) devient la prochaine étape de ce projet. A ce titre, le recrutement par la Somelec de l’ingénieur du projet et la commande par cette dernière de 400 compteurs supplémentaires montre que l’initiative est en bonne voie d’appropriation. Le projet a constitué pour la Mauritanie un véritable laboratoire de mise en place d’un système de gestion innovant de raccordement des ménages à l’électricité, via l’installation de compteurs à prépaiement. Partenaire(s) : Somelec, prestataires privés. Financements : Etat mauritanien (Ex-CDHLCPI); ministère de l’Equipement, de l’urbanisme et de l’habitat; EDF ; Ademe ; Somelec. 2/ La seconde forme de réponse du GRET aux besoins énergétiques est la production et la diffusion des informations concernant l’énergie dans l’Afrique sahélienne et tropicale. C’est pour assurer l’échange d’expériences et la diffusion des informations qu’a été créé le « Réseau international d'accès aux énergies durables en Afrique de l'Ouest » (Riaed). Il est alimenté par un réseau d’experts francophones impliqués dans des projets et politiques d’accès à l’énergie dans les pays en développement et consultés très largement. Partenaire(s) : IEPF (Canada) ; APERe (Belgique) ; Ademe (France) , UEMOA ; Semis (Sénégal) ; Imedia (Sénégal) ; Amader (Mali) ; Aser (Sénégal). Financements : Union européenne ; Ademe. 2 – Nour signifie « lumière » en arabe et en Hassanya, la langue parlée en Mauritanie.

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54Via la mutualisation des ressources et outils produits dans la communauté francophone et la construction de passerelles avec d’autres réseaux, le réseau vise à :

• renforcer la capacité et le savoir faire des experts francophones qui opèrent sur le thème de l’accès à l’énergie, dans les secteurs de l’électrification et des combustibles domestiques ;

• promouvoir, dans les pays en développement, de nouvelles capacités d’expertise francophone en énergie ;

• faciliter une meilleure prise en compte de cette expertise nationale dans la définition des nouveaux concepts et des futurs programmes d’accès à l’énergie.

Le Riaed existe depuis 2006. Son site (www.riaed.net) propose actualités, documents de références, groupes de travail, espace d’échanges, annuaire. En 2009 l’activité du Riaed a été poursuivie au-delà de la période initialement prévue (2006-2008) grâce à l’appui de nouveaux partenaires comme, par exemple, l’ONG britannique GVEP International. Le nombre sans cesse croissant de visites de son site conforte le Riaed dans sa mission de service public gratuit, qu’il s’agit de pérenniser pour les années à venir. Malheureusement, ce réseau est menacé, il est indispensable de reconstituer le groupe de ses soutiens. Si vous avez des idées ?

Electrification de villages reculés: des fonctions multiples

Les expériences passées permettent de produire de nouvelles connaissances et de proposer de nouvelles pratiques. Il est bien utile de tirer les leçons du passé. Dans cette volonté de production de connaissance, le GRET a par exemple souhaité tirer parti de ses expériences antérieures d’électrification rurale, comme le projet pilote Alizées électrique. C’est un projet d’électrification rurale des villages mauritaniens, qui a été conçu et mis en œuvre par le Gret entre 1995 et 2000. Ce fut d’abord un projet pilote, financé par le Global Fund for Environment (GEF) par le biais du Pnud. À la fin de ce premier financement, au début de l’année 1998, une vingtaine de villages étaient électrifiés, le projet était perçu comme une réussite dans plusieurs études et évaluations.

La CFD (Caisse française de développement, actuelle Agence française de développement - AFD) a souhaité relayer cette initiative dont elle avait reconnu les apports. Elle a assuré une phase relais en 1998, préparant un projet d’extension, sous tutelle de l’administration mauritanienne.

En 2000, le Gret a perdu l’appel d’offres que l’AFD avait organisé pour sélectionner l’assistance technique à ce nouveau projet. Alors que les jugements extérieurs étaient très positifs entre 1996 et 1999, ceux de 2000 concluent à un échec du projet. De fait, en 2001, de nombreux équipements sont en panne.

Qualifié de « phase pilote », le premier financement a été en fait une phase expérimentale qui a permis en deux ans et demi de stabiliser un référentiel technico-organisationnel à peu près adapté, mais pas d’avancer vraiment sur la maintenance.

Le bailleur a incité, dès la fin de cette étape, à une institutionnalisation et à un changement d’échelle de façon prématurée. Couplé à de graves erreurs dans les choix institutionnels réalisés, cela a entraîné une phase de soubresauts institutionnels et d’incertitudes, rendant impossible la continuité du travail de terrain, aboutissant in fine à l’effondrement du dispositif d’appui et de suivi, puis à l’arrêt progressif des équipements.

Cette relecture permet de « réhabiliter » certains acquis, réels et originaux pour l’époque, mais qui ont eu tendance à être oubliés dans une logique de viabilité économique à proposer un service accessible au plus grand nombre.

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Cet exercice permet aussi d’identifier les limites de l’expérience (un accent trop exclusif mis au départ sur l’éolienne, une sous-estimation des contraintes organisationnelles, etc.) et de souligner les enjeux liés à la construction d’un service d’électrification rurale (le dimensionnement des offres de services, la maintenance et l’insertion institutionnelle). Le GRET cherche à sortir d’une logique « projet technique » pour des logiques de processus, où la construction institutionnelle et la contribution à des politiques publiques sectorielles sont des objectifs à part entière. Cela implique une attention accrue aux enjeux institutionnels, à la façon de construire le pilotage des projets, à la façon de s’inscrire dans un dialogue exigeant et constructif avec l’État. Cela implique de travailler le phasage des projets et la façon de mettre en jeu les acteurs locaux, Pour participer plus largement à la production des connaissances et à l’amélioration des méthodes d’action, en dépassant les limites du réseau RIAED alimenté par les acteurs de l’Afrique de l’Ouest, le GRET participe aussi à des réseaux de recherche. C’est par exemple le cas au sein du projet « SustainergyNet » financé (jusqu’en 2010) par le programme de recherche de l’Union européenne. Il s’agit de rapprocher les connaissances de la société civile, des scientifiques et des acteurs, pour une politique durable de l’énergie en Afrique. Des ateliers régionaux ont été organisés, dont un au Caire, le 1er juillet 2010. Les documents et une lettre du réseau peuvent être consultés sur le site www.sustainergynet.eu. Chaque expérience montre combien il est indispensable de bien traiter la question institutionnelle (quelle forme d’organisation entreprise locale ou associative, municipale ?), d’impliquer les usagers citoyens de façon précoce (dans la définition, dans la réalisation, dans le financement ?), de bâtir des plans d’affaire réalistes et de structurer techniquement et économiquement les compétences pour la maintenance. Mais à ces conditions on peut espérer passer des projets innovants à la généralisation de solutions adaptées aux conditions concrètes des territoires. 3/ La troisième est la vigilance à tout ce qui fait lien entre projets de développement et changement climatique L’objectif général est de renforcer la contribution des ONG de solidarité internationale et les ONG d’environnement françaises au débat sur les enjeux « Climat et développement » des négociations internationales sur le changement climatique. Dans cet axe, on peut noter par exemple que le GRET a participé à l'atelier organisé à Tunis par l’UICN, ENDA et le RAC-F les 25, 26 et 27 mai 2009 pour présenter les grands enjeux des négociations « climat » sur la question des transferts de technologies. Cela exige aussi d’être présent dans les négociations sur le Climat, pour contribuer à y porter la voix des ONG, du Sud et du Nord (« Face au défi climatique, exigeons davantage de solidarité internationale ! »). Le GRET a ainsi été présent et très actif à la Conférence de Copenhague sur le changement climatique (grâce à l’appui de l’AFD et du MEEDDM). Des ouvrages ont été publiés sur « le rôle des organisations de solidarité internationale dans la lutte contre le changement climatique », ou sur « les agro-carburants, menaces ou opportunités pour les agricultures familiales ? ». On trouvera sur le site du GRET les références d’ouvrages qu’il a publiés sur ces sujets

En conclusion, la question énergétique exige une grande mobilisation :

• De nouvelles technologies sont à mobiliser, en particulier dans le domaine de la distribution, pour renforcer les modèles économiques adaptés aux situations des consommateurs les plus fragiles. Trop de territoires sont desservis par des lignes de moyenne tension sans que les habitants aient accès à l’électricité ! Apporter l’énergie c’est répondre à un besoin essentiel, pour les habitants et pour le développement d’activités économiques, c’est l’occasion de formations qualifiantes, et c’est aussi contribuer à l’emploi.

• Des innovations organisationnelles sont à définir et à tester en situation concrète, comme celle actuellement en cours dans le Brakna (Mauritanie).

• Enfin, la vigilance doit être grande pour bien relier projets et politiques nationales, en particulier sur la question du climat sous les deux volets, réduction des émissions de gaz à effet de serre, et adaptation aux changements climatiques.

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Alain LE JAN profite de l'occasion pour rappeler trois sites non commerciaux recommandés par Yves Le Bars où on peut trouver des informations sur le sujet : www.riaed.net (RIAED = réseau international d'accès aux énergies durables). www.sustainenergynet.eu (échanges de connaissances sur les politiques énergétiques durables). www.gret.org (plate-forme du GRET, où de nombreuses publications sont téléchargeables).

DISCUSSION Jean JAUJAY : Merci pour cet exercice solidaire, juste une question basique : les plates-formes multiservices que j’avais visitées au Mali étaient passées en énergie thermique car la puissance demandée était importante pour alimenter moulins et pompes ; qu’en est-il dans le projet ? Réponse : C’est toujours un système bi-énergies. Au départ, la demande est faible ; elle augmente progressivement et, quand le besoin s’en fait sentir, le complément est apporté par un moteur diesel dont l’installation ou du moins l’implantation, a été prévue depuis le départ.

Khalid SEMMAOUI : Juste en référence au projet pilote Alizées électrique dont vous parliez, sans avoir à télécharger le document, 2 ou 3 raisons pour lesquelles ça n’a pas marché finalement ? Réponse : Au moment où le contrat se terminait, la maintenance commençait à se poser. Le prestataire qui a eu le marché est tout de suite parti sur un autre chantier géographique. Il n’a pas repris le dossier à l’endroit où il devait être repris. La négligence concernant la maintenance a occasionné très rapidement des dégâts, les pannes se succédant, les clients ne paient plus et du coup tout s’écroule. Cela dit, « Alizées électrique » concernait des éoliennes, ce n’était pas le projet Brakna que j’ai présenté qui recourt au photovoltaïque et où la maintenance est bien intégrée.

Alain BERNARD : Oui, il se trouve qu’à la même époque, de 1995 à 2000, j’étais en Mauritanie, en position de conseiller du ministre du Développement rural. En fait cette opération a été complètement un échec. Pourquoi ? Parce que les relations entre le GRET et les villageois étaient considérées par les gens du GRET comme des relations entre l’Etat et eux-mêmes et qu’il fallait donc que ce soit l’Etat qui couvre tous les déboires et la maintenance. Ce qui a manqué c’est que le GRET n’a pas su intéresser les entreprises privées locales comme l’a fait TEMASOL au Maroc. C’est surtout ça qui a manqué. Réponse : Au passage je reviens sur le projet de NOUR où tout a été mené à bonne fin et où SOMELEC qui est l’opérateur national en Mauritanie a repris à son compte totalement le dossier en commandant 400 compteurs après paiement supplémentaires ; de même le projet de Brakna c’est aussi la leçon précédente : c’est quand le privé est vraiment intégré au fonctionnement des moulins, aux achats des matériels ou encore aussi aux microcrédits que les petites industries et les artisans peuvent se développer.

Henri BOYE : Oui deux mots. D’abord sur « Alizées » : je n’ai connu le projet qu’après, je suis allé en Mauritanie vers 2001-2002 et c’est vrai qu’on a visité sur le terrain un programme de 20 éoliennes et il y en avait 17 définitivement en panne. Cependant, c’est un retour d’expérience qui a profité à TEMASOL et à d’autres, à savoir qu’il faut, dès le départ, assurer la pérennité des réseaux, des installations et des services. C’est facile à dire mais difficile à faire au niveau institutionnel. Ensuite, c’est une conviction personnelle, la subvention doit être initiale mais pas récurrente même s’il est très difficile de faire payer les bénéficiaires tout le temps.

Enfin je dirai un dernier mot pour rendre hommage au travail du GRET pour notamment son travail d’évaluation et pour, il n’est pas là mais il n’habite pas loin, René MASSE. Il a fait au Maroc, 2 évaluations en matière de pauvreté tentant de répondre à la question centrale : « toutes ces opérations, c’est bien mais est-ce que ça profite dans la durée et à qui ? » C’est dur de lutter contre la pauvreté dans les pays les plus pauvres. Ca a été une bonne évaluation de TEMASOL et une autre sur les bidonvilles de l’IDEC à CASABLANCA. En particulier il y a des gens parmi les plus pauvres qui, malgré les aides, restent toujours laissés pour compte notamment avec l’électrification parce qu’ils ne sont pas capables, faute d’argent, de se payer le raccordement au réseau. La lutte contre la pauvreté est donc très difficile !

Jean JAUJAY : Bon je vous propose d’en rester là et de reprendre après la pause.

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« Présentation de projets de construction d’éolienne »

par Dominique MONIOT de la Compagnie du vent

Tout d’abord, Dominique MONIOT présente la Compagnie du vent, filiale du groupe GDF-SUEZ, qui gère 16 parcs éoliens (150 éoliennes) en France et à l’international, ainsi que des installations photovoltaïques CSP.

En tant que constructeur et exploitant d’installations il insiste sur la complexification de plus en plus poussée des procédures car la législation devient de plus en plus contraignante : - simple permis de construire requis jusqu’en 2005 – nécessité d’intégration dans une Zone de développement éolien depuis 2007 – compatibilité avec un Schéma régional de développement éolien depuis le Grenelle 2 – parc éolien considéré comme installation classée à partir de 2011. En résumé, il faut environ 5 à 7 ans de procédures pour arriver à la réalisation !

Pour illustrer son propos il prend l’exemple du parc éolien des Deux-Côtes de 700 MW (parc off-shore – 140 éoliennes sur 80 km2 au S-O de la Baie de Somme), passé en Commission nationale du débat public : très gros investissement de 1800 M€ avec l’accord des 2 régions Picardie et Normandie.

Dominique MONIOT souligne alors fortement les apports et les attentes du débat public qui est à la fois,

- un outil de concertation - une occasion de propositions

Cliquez ci-dessous : eoliennes-deux-cotes.com

En effet au titre de cette concertation, le public, les décideurs, les entreprises, les techniciens et chercheurs se sont interrogés, à l’appui notamment de 3 variantes dont une au grand large, sur les opportunités d’un parc éolien en mer au large des côtes d’albâtre et picarde, sur sa taille, son emplacement et sur les conditions de sa construction.

La recherche de mesures d’accompagnement a aussi fait l’objet de débat au titre duquel des retombées socioéconomiques ont été étudiées et chiffrées pour le projet LARGE, soit 1600 à 1900 emplois pour la construction sur 3 ans, et 150 emplois pour la maintenance sur 30 ans.

Parmi les propositions, celles de la Compagnie du vent portent sur : • la volonté de privilégier dès que possible les compétences et les savoir-faire locaux pour la

construction et la maintenance du parc, • la création de poste de coordinateur local entre les PME/PMI, les CCI et les collectivités, • la formation locale des équipes de maintenance, • des études complémentaires tout au long de l’année 2011, le calendrier de construction sur 3 ans

à partir de 2012 et la mise en service en 2015.

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Avant de conclure, Dominique MONIOT donne quelques informations sur le parc éolien de TETOUAN du Cimentier LAFARGE, situé à proximité du parc du KOUDIA AL BAÏDA dans le Nord du Maroc dans la Région de TANGER. C’est un projet qui a fait l’objet d’un appel d’offres pour fournir un projet éolien clés en main où le commanditaire avait fixé un prix d’énergie donné et la Compagnie a été sélectionnée en 2002 pour livrer clés en main ce parc. A sa connaissance c’est le premier projet industriel où l’essentiel de la production est consommé à l’intérieur de l’usine et où le surplus d’énergie est remis sur le réseau. La centrale produit à la moitié du prix auquel LAFARGE achète son électricité à l’ONE, sachant que les études montraient que pour eux ça pouvait être intéressant et qu’ils pourraient bénéficier de crédit dans le cadre d’un mécanisme de « développement propre ». Voilà donc pour le projet LAFARGE, pour l’instant ce projet a été étendu jusqu’à 50 MW, le plafond légal au Maroc, et la Compagnie du vent travaille à des projets équivalents avec d’autres industriels.

DISCUSSION

Pierre FAURÉ : Dans quelles profondeurs d’eau les variantes du projet du parc des Deux-côtes sont elles prévues ? Réponse : Sur le projet LARGE on est à plus de 30 mètres de profondeur et en fait on considère que c’est très couteux au niveau des fondations et plus c’est profond plus les prix explosent. Il y a un projet qui s’est fait en Ecosse, le « projet Béatrice »: 2 éoliennes de 5MW en eau profonde (environ 50 mètres), à proximité d’une plate-forme pétrolière et nous étions autour de 6/7 000 € du kilowatt, alors que sur le projet LARGE on est plutôt sur 2500/3000 € / kilowatt, sachant qu’à terre on est plutôt sur 1300/1 500 €/Kw, suivant le type de machine. Aujourd’hui la majorité des projets off-shore est construite à des profondeurs moindres de 30 m, et à ce titre il faut dire que la mer du Nord est idéale car on est très souvent à moins de 30 mètres, voire entre 5 et 25 mètres de fond,

Derradji ZOUINI : Pour l’Algérie bien sûr ! Le projet a-t-il été vraiment accepté ? oui le projet en mer et notamment qu’ont dit les pêcheurs ? Réponse : Le débat public, c’est l’occasion de prendre l’avis de tout le monde. Comme je l’ai dit, les détracteurs comme ceux qui soutiennent le projet ont l’occasion de se prononcer et on a obtenu une majorité d’avis favorables. Après effectivement les pêcheurs , les chalutiers ont exprimé leur inquiétude car c’est leur domaine qui est concerné par le champ d’éoliennes, mais les voyages que nous avons fait au Danemark ont été de nature à les rassurer car il vient qu’au Danemark, même si les chaluts n’évoluent pas au milieu des éoliennes, ils ont constaté que le champ éolien a permis un bon renouvellement de la ressource, une sorte de réserve, de biotope préservé, au milieu d’une zone de pêche. Après on a eu un bon soutien au niveau de la population même s’il est plus fréquent d’entendre les gens qui sont contre que ceux qui sont pour. Par ailleurs il y a un gros enjeu socio-économique (créations d’emplois, de savoir-faire, sur les ports du Havre, de Dieppe, de Dunkerque, etc…. et c’est pour cela que les 2 régions Nord et Picardie nous soutiennent.

Derradji ZOUINI : Y a-t-il des alternatives ? et les hydroliennes ? Réponse : Les hydroliennes n’en sont qu’en cours de développement ; elles en sont au stade des prototypes mais pas en état de marche industrielle comme le sont les éoliennes off-shore mais pour la suite pourquoi pas ? Il y a place pour beaucoup de technologies si elles atteignent des seuils de rentabilité acceptables ; il y a pour l’instant 2 prototypes d’éoliennes flottantes, un en Norvège, l’autre en Italie, de mémoire, mais les coûts sont éloignés des coûts concurrentiels. Il y a des progrès à faire en termes d’optimisation des productions et des coûts !

Hassan EL MAHRAZ : Pourquoi Lafarge a choisi l’éolien alors qu’il y a de l’électricité dans la région. Vous aviez dit que vous parleriez de KOUDDIA EL BAÏDA et vous avez oublié ! Réponse : Lafarge a choisi l’éolien dans la région parce leur cimenterie de TETOUAN est dans un site où les vents soufflent à une moyenne de 10 m/s, soit l’équivalent de 4 000 heures par an. Il est facile d’apercevoir l’énorme potentiel de production d’énergie. Nous avions fait au préalable des études de vent et des études de faisabilité qui concluaient favorablement. Aussi les dirigeants sont passés à l’appel d’offres puis aux travaux. Je pense qu’ils ne le regrettent pas au regard du faible coût de revient de l’électricité qu’ils produisent. Ils ont commencé par 10 MW et ils ont poursuivi ensuite jusqu’à presque 50 MW, plafond marocain autorisé de production autonome. Avec cette production ils sont autosuffisants et ils exportent vers d’autres sites via le réseau d’ONE. Quant à KOUDIA, l’ONE a lancé un appel d’offres en 1995, et un groupe Germa-EDF-PARISBAS a été sélectionné pour un parc de 50 MW visant à proposer sous 20 ans un tarif en concession à l’ONE. Là aussi on a un site très bien venté qui fait que là aussi l’ONE ne regrette pas son choix.

Khalid SEMMAOUI : Juste revenir sur les coûts de revient du kilowattheure, en moyenne, actuellement sachant que le parc de KOUDIA a été équipé avec des éoliennes de 500 KW, ce qui apparaît aujourd’hui ridicule. Aujourd’hui un kilowattheure en site venté, c’est combien en moyenne avec un site comme KOUDIA ou comme en France ?

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59Réponse : En site bien venté on doit pouvoir sortir à 6-7 centimes d’euro le KWh, voire plus bas. En France le tarif est à 8,1 à peu près pendant dix ans et après on peut baisser jusqu’à 3 cts d’euro, si le site est très bien venté, comme KOUDIA par exemple. En moyenne on serait à 5-6. On a un projet dans l’Aude où on vend l’énergie à 4,5 cts compte tenu du fort potentiel venteux. Pendant 5 ans on a vendu à 8 et maintenant on est très bas.

Rhida GABOUJ : Le taux de rentabilité interne de ce projet en mer et le schéma de financement ? Réponse : C’est un gros projet ! Il y aura sûrement d’autres partenaires et ce n’est pas pour rien qu’on est avec GDF-SUEZ groupe habitué aux très gros chantiers, sachant que l’on n’est pas à la décision d’investissent final parce qu’il faut obtenir au préalable, l’autorisation d’implantation du parc puis les conditions de rachat, mais le TRI va varier suivant notamment la durée des contrats et autres paramètres, mais il sera dans la fourchette des valeurs compétitives et comparables à ceux de projets semblables, sachant que pour l’off-shore on commence à avoir du recul, ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques années de cela ; ça inquiète moins les entreprises et les décideurs.

El Habib EL ANDALOUSSI : Vous avez parlé toute à l’heure de Lafarge, mais j’ai assisté la dernière fois à une présentation de RENAULT sur un projet à énergie positive qui va se faire à TANGER. Ils ont parlé d’éoliennes, est-ce que vous avez été consultés, est-ce que vous êtes sur cette affaire. Réponse : On a eu des contacts avec RENAULT. On est sur l’affaire, mais moi je m’occupe plutôt de la France et c’est mon collègue qui travaille sur l’international qui pourrait mieux vous répondre. De façon générale, on est bien sur ce créneau là, de proposer aux industriels une production d’énergie renouvelable à un tarif garanti sur 20 ans, en complément d’une offre de l’ONE, sachant que la Loi marocaine a évolué entre temps, vous devez le savoir.

Dominique CAIROL : Vous nous avez parlé des éoliennes qui avaient une puissance relativement réduite il y a une quinzaine d’années. Est-ce que dans le futur nous allons avoir des éoliennes de plus en plus grandes ou des éoliennes à 2 hélices ? Quel est le futur ? Réponse : On a, pour le futur proche un fabricant allemand qui s’appelle ENERCON qui propose des machines commercialisées de 7,5 MW, ce sont les plus puissantes actuellement. Le rotor fait 126 mètres, la tour 135. J’ai demandé si l’on pouvait baisser la tour ; on m’a dit que ce n’est pas possible pour l’instant ; ça fait en haut des pales 198 mètres, Vous en avez 11 installées sur un projet en Belgique, d’autres projets en Allemagne, mais ce ne sont pas des éoliennes off-shore, contrairement à ce que l’on pourrait penser, car c’est une technologie telle qu’il faudrait des fondations encore plus massives que celles qui sont faites actuellement et donc les coûts seraient prohibitifs. Ce type de machines est plus destiné à des grandes plaines. Je sais qu’il y a aussi un projet d’éoliennes de 10 MW en Angleterre où le prototype devrait être installé en 2012. ; ça, c’est actuellement la pointe du savoir faire. Maintenant vous dire le futur plus lointain, je ne sais pas Quant au nombre de pales, l’esthétique des machines est meilleure avec 3 pales qu’avec 1 ou 2, et les efforts sont mieux répartis. Mais on parle de nouvelles techniques : éolienne à axes verticaux. Pour l’instant c’est le modèle 3 pales qui s’est imposé et il va perdurer encore un certain temps !

Jean JAUJAY : plus de questions. Je vais donc passer la parole à Christophe CROCOMBETTE.

« Intégration des EnR dans le système électrique » par Christophe CROCOMBETTE, responsable du groupe Prévision de consommation au département

Méthodes et appui à Versailles, Services centraux de la Direction Système de RTE

Christophe Crocombette est ingénieur Supélec (promotion 1995).Il a débuté sa carrière à EDF R&D dans le domaine de la fiabilité des système électroniques. Depuis 2007, il est responsable d’un groupe d’étude en charge de l’élaboration des modèles de prévision de consommation et de production d’énergie éolienne et

photovoltaïque au sein de la Direction Système de RTE. Christophe CROCOMBETTE débute sa présentation en se situant au sein de son entreprise et indique aussitôt après, les différentes étapes de son exposé. A ce titre, il évoquera successivement le contexte ambitieux de développement des EnR (éolien et photovoltaïque) et l’état des lieux des parcs installés avec leurs perspectives d’évolution, puis il énoncera les spécificités des EnR intermittentes et les besoins du gestionnaire de réseau ainsi que les premières solutions mises en œuvre. Enfin il conclura sur des perspectives. Il rappellera à plusieurs reprises que le cœur de sa mission concerne les EnR intermittentes (éolien & photovoltaïque).

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Un contexte politique ambitieux Comme dans certains exposés du matin, il rappelle qu’en Europe, le paquet « Energie-Climat » témoigne de la politique européenne commune pour la lutte contre le changement climatique validée par le Conseil européen en mars 2007. Objectifs « 3 x 20 » à atteindre d’ici 2020 :

Diminuer de 20 % les émissions de gaz à effet de serre (17% en France) Atteindre 20 % d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie (23% en France) Améliorer de 20 % l’efficacité énergétique

En France, la loi POPE et les « Grenelle » de l’environnement fixent comme, Objectif n°1 renforcé : 22% de réduction des émissions de CO2 à l’horizon 2020, Objectif n°2 décliné dans la Programmation Pluriannuelle des Investissements de production électrique (PPI 2009), en accord avec les cibles du COMOP 10 du Grenelle I :

25 000 MW de production éolienne (19 000 terrestre et 6 000 maritime) 5 400 MW de production photovoltaïque

En ligne de mire, le « facteur 4 » : division par 4 des émissions de CO2.

Etat des lieux du développement des EnR intermittentes

Production éolienne ≈ 5 000 MW au 30/06/2010 (800 installations) Production photovoltaïque ≈ 500 MW au 30/06/2010 (+ de 80 000 installations) Parc total de production électrique ≈ 120 000 MW Pic historique de consommation en France ≈ 92 000 MW

Une dynamique de développement importante Production éolienne : croissance de 1 000 MW / an pour les cinq prochaines années Production photovoltaïque : perspective d’atteindre 3 000 MW dès 2015 (hypothèse de l’actualisation 2010 du Bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande de RTE)

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Spécificités des EnR Une production très décentralisée Une production principalement raccordée aux réseaux de distribution Eolien et Photovoltaïque : une production intermittente

Impacts sur la gestion du système électrique Les productions éolienne et photovoltaïque représentent un nouvel aléa dans la gestion de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité. Un besoin accru de marges d’exploitation pour un pilotage en sécurité du réseau. Modification des flux d’énergie circulant sur le réseau. Les productions doivent être correctement prises en compte dans les études de sûreté du système. Comportement en situation d’incident.

Les exigences du gestionnaire de réseau

L’observabilité et la prévision, Pour optimiser les marges d’exploitation. Une chute soudaine de la production EnR doit pouvoir être rapidement compensée par les autres moyens de production. Déploiement à RTE d’un outil de supervision des EnR intermittentes fin 2009, travaux de R&D dans le domaine de la prévision (ex : projet européen Safewind). La commandibilité, Pour gérer les contraintes d’exploitation (limitation des transits, contraintes sur les tensions), il est nécessaire de disposer de moyens pour pouvoir effacer en urgence les EnR intermittentes, uniquement dans les situations à risque. Les caractéristiques constructives, Exemple : la tenue des productions à l’occurrence de creux de tension. Prise en compte des besoins lors de la mise à jour de l’arrêté technique relatif aux prescriptions techniques pour les installations de production raccordées au réseau (arrêté du 23 avril 2008).

Schéma du modèle de prévision éolienne A partir du modèle ARPEGE de prévision météorologique de Météo France dont les points de maillage servent de quadrillage pour positionner le parc éolien et les prévisions de vent (pour un parc à hauteur de nacelle) on recale les prévisions de la grille du modèle météorologique d’ARPEGE sur le parc éolien pour obtenir un modèle paramétrique de prévision de production.

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Système de supervision IPES

IPES est un outil d’observation de la production d’électricité intermittente mis en service par RTE en 2008. Il permet de disposer à chaque instant des données relatives à la production éolienne afin de l’intégrer à la gestion de l’équilibre entre l’offre et la demande. En 2009, et en prévision du développement continu du solaire, l’outil a été étendu au suivi de la production photovoltaïque. Pour fonctionner correctement, ce dispositif a besoin de disposer de données exhaustives. RTE travaille avec les producteurs d’énergies renouvelables et les réseaux de distribution pour compléter ces données, afin que la quasi-totalité de la production du parc éolien et du parc solaire puisse être correctement observée en permanence.

Conclusion et perspectives

On retiendra que l’intégration des productions d’EnR est possible et peut se faire dans de bonnes conditions, toutefois, il faut se rappeler que le gestionnaire de réseau a des exigences particulières qu’il convient de respecter, pour favoriser l’insertion des EnR intermittentes à un coût optimal, les 4 exigences suivantes :

Observabilité et prévision, Commandibilité (ce qui existe en Espagne en matière réglementaire par exemple), Ce qui entraine des prescriptions sur les caractéristiques constructives des installations dans l’arrêté technique,

La mise en œuvre de réponses à ces exigences permettra d’éviter le risque des coûts secondaires élevés qui seraient générés si ces exigences ne sont pas satisfaites, ce qui conduirait à augmenter les marges en cas de difficultés de prévision, à la construction de moyens de production de pointe ou de stockage, au développement à outrance du réseau, etc.

DISCUSSION Jean JAUJAY : Je vais profiter de ce que j’ai le micro pour vous poser deux questions. On a parlé en début de semaine lors des visites de terrain, de réseaux intelligents ; est-ce que vous avez un dialogue avec les machines de production et une capacité à les mettre hors réseau si on est en période de surproduction ? Deuxièmement, on a évoqué aussi, mais c’est plus dans la littérature, des prix d’achat négatifs qui seraient une incitation économique à ne pas mettre la production sur le réseau aux moments où le prix d’achat devient négatif ? Réponse : Alors. concernant les SMART GRID, réseaux intelligents, effectivement dans mon terme de ‘commandibilité’ c’est bien l’idée de pouvoir interagir avec les moyens de production …En fait je dirai que le volet que l’on met en avant dans les réseaux intelligents c’est celui des conditions d’action mais au sens gestion de la consommation pour pouvoir adapter la consommation à la production ; mais effectivement il y a également un volet qui est plus particulièrement de pouvoir gérer aussi le mieux possible les moyens de production. Maintenant sur ce qui est fait exactement je n’ai pas les éléments de réponse. Peut-être que D. MONIOT en sait plus que moi sur cette question de la commandibilité ; en tout cas ce que je peux dire c’est que en Espagne c’est quelque chose qui est prescrit et alors, pour pouvoir se raccorder au réseau, un producteur doit fournir des services de commandibilité au gestionnaire REE et donc pouvoir être effacé pendant un certain nombre d’heures pendant l’année si nécessaire. Donc ce sont des objectifs vers lesquels on va aussi en France.

Dominique MONIOT : Je confirme. Donc on a des cousins au sein de GDF-SUEZ qui ont un parc directement raccordé sur RTE et qui ont un centre d’exploitation ou plutôt de conduite du parc comme n’importe quelle grosse centrale électrique, avec quelqu’un au téléphone qui est prêt à répondre en permanence à RTE s’il faut faire quelque chose, notamment couper le parc ; ce sont là des obligations récentes pour faire face à l’augmentation de la

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puissance éolienne. Les producteurs s’y adaptent ! Pour ce qui est des prix négatifs, je sais qu’on en a parlé un peu à midi, ça c’est produit au Danemark et en Allemagne où il y a une forte puissance éolienne installée ; il y a un mécanisme de marché qui s’y est installé visant à encourager les gros consommateurs à consommer à ces moments là et à décourager les producteurs à produire. Donc on voit qu’à la bourse de l’électricité, les prix de l’énergie diminuent quand il y a beaucoup de vent dans ces pays là, sachant aussi que comme c’est intéressant, c’est un peu aberrant d’avoir des prix négatifs, du coup on n’y croyait plus, mais ça doit être résolu en ajustant sans doute le mécanisme et notamment via les interconnexions sur la plaque européenne.

Réponse : Il faut savoir aussi, pour compléter ma réponse à la deuxième partie de la question, que le système allemand est différent du système français concernant le système de rachat de l’énergie éolienne puisque en France on a l’obligation d’achat par EDF, ce qui est ensuite compensé par une charge CSPE (charge service public de l’électricité). En Allemagne c’est un petit peu différent car ce sont 4 GRT qui ont cette obligation d’achat, et qui vont passer par la bourse pour pouvoir gérer l’énergie éolienne, donc c’est là qu’il y a une connexion avec le marché qui est beaucoup plus forte qu’en France et qui conduit à des situations telles que décrites par monsieur MONIOT.

Maurice de VAULX : Un ancien d’Échanges Med. J’ai été très étonné que vous ne mettiez pas en valeur l’hydraulique, non seulement pour passer les pointes, « pour lisser la dentelle » mais encore pour stocker de l’énergie par pompage de l’aval vers l’amont (STEP). J’avais travaillé dans le temps pour la DATAR, sur la chaîne des barrages de la Truyère, c’était dans le cadre de la navigabilité du Lot, et à cette occasion là, EDF avait réellement expliqué qu’une turbine de barrage se mettait en route tout de suite alors que les centrales nucléaires ne pouvaient répondre en lissant la dentelle de la demande ; seuls les barrages y répondaient aussitôt, et puis EDF avait également insisté sur les avantages de pouvoir stocker de l’énergie par pompage aval-amont, vous n’en avez pas trop parlé !

Réponse : C’est vrai, c’est un choix mais le but de mon exposé était de répondre au sujet de ce colloque, à savoir parler des nouveautés en matière d’EnR survenues depuis une dizaine d’année, sachant que la production hydroélectrique est mâture depuis longtemps et bien antérieure au nucléaire. Par contre, contrairement à l’hydraulique qui fait l’objet d’une gestion fine par le producteur qui aide à optimiser la gestion des réseaux, les énergies intermittentes posent le problème des aléas climatiques que l’on ne peut pas maîtriser et qui compliquent les prévisions.

Jean JAUJAY : Les fonctions de stockage sont une autre problématique qui pourra faire l’objet d’un colloque, car c’est un sujet important.

Gabriel TANDEAU de MARSAC : 0ui, je voudrais vous demander comment vous gérez les incidents, vous y avez fait allusion sans en donner les détails. Par exemple, pas loin d’ici il y eu 2 éoliennes, je ne sais pas ce qu’il leur est arrivé mais elles ont explosé. Peu importe, mais d’autres éoliennes ne fonctionnent pas, comment vous gérez ces dysfonctionnements ?

Réponse : Oui, au cours de la présentation j’avais en tête un incident que je n’ai finalement pas cité. En fait, quand on parle d’incident pour le transport, pour le système, on considère les black-out généralisés dont le dernier en date est celui du 4 novembre 2006. C’était un samedi soir, donc il est passé un peu inaperçu en France mais on a coupé 5 millions de clients ; en France et en Europe il y a eu 15 millions de clients privés d’électricité, et au départ, pour la petite histoire, c’est un bateau qui rentrait dans le port de Hambourg, (il devait être certainement gros !) qui a causé une défaillance sur une ligne de transport et en cascade, il y a eu des phénomènes qui ont conduit à un blackout généralisé. Un des phénomènes observé à cette occasion, c’est le décrochage d’un nombre important d’éoliennes en Europe de l’Est. Maintenant, quand il y a une défaillance locale qui s’arrête à un périmètre limité, ça ne pose pas de problème en général. En effet par rapport aux marges dont je parlais, on a des marges qui nous permettent en fait de tenir une perte. Le système est dimensionné sur la mise en drapeau du plus gros groupe ; en clair on a 1 500MW de marge donc on peut gérer ce genre de défaillance locale !

Jean JAUJAY : Merci et l’on a bien compris que la production est une chose et que la gestion et le transport en sont une autre, bien délicate et qui demande encore beaucoup d’effort, de suivis-prévisions et d’optimisations. Maintenant je vais demander à Alain LE JAN de faire le même exercice de résumé que celui fait ce matin.

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Les cahiers d’Echanges Med N°6

Association internationale régie par la loi de 1901. Siège social : 19 avenue du Maine – 75732 Paris Cedex 15 –SIRET 439 182 304 00014 – site web: http://aem.portail-gref.org

Association « Echanges Méditerranéens pour l’eau, la forêt, l’énergie et le développement durable des territoires »

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64

Synthèse d’Alain LE JAN, président de séance.

Je vais essayer d’être aussi bref et aussi bon que notre collègue de Tunisie ce matin. Je vous propose donc de survoler tout ce que nous avons vu cette après-midi. D’une part Henri BOYE nous a présenté les technologies en énergies renouvelables. Il a commencé par parler de sobriété dans le cas de son schéma négawatts : il faut commencer toujours par cela, la meilleure énergie c’est celle que l’on ne consomme pas. Ensuite il nous a parlé du soleil et des 2 sources d’énergie renouvelable, le soleil et la chaleur de la terre, il n’y en a que 2, mais qui se valorisent de manières très variées : depuis le solaire thermodynamique, l’électrification rurale solaire, l’énergie éolienne jusqu’aux éoliennes flottantes. Cela a été l’occasion de faire une transition sur les énergies marines qui enthousiasment notre collègue et il nous a ouvert beaucoup d’horizons notamment en concluant sur l’ile de La Réunion, vrai laboratoire sur les énergies marines. Henri BOYE a évoqué ensuite les obstacles à surmonter pour atteindre cet eldorado ; comme il est bien élevé, il a attendu la fin pour nous dire que ça coûtait un peu d’argent ! Alors Khalid SEMMAOUI a pris le relais à propos de TEMASOL et son expérience au Maroc. Il nous a présenté 3 aspects. D’abord l’intégration du solaire dans la stratégie énergétique du PERG ; au passage, il a signalé une approche innovante à savoir le paiement forfaitaire du service après vente qui a eu beaucoup de succès, qui sera toujours un élément important au Maroc et peut être repris ailleurs. Puis il a présenté TEMASOL, entreprise de droit privé qui travaille par délégation de service public au Maroc sur des zones où elle a une exclusivité. Elle a plusieurs métiers : prospecter et commercialiser, fournir et installer : il y a 5 kits qui se sont développés au cours du temps, le service après vente est l’élément important et bien sûr le recouvrement qui n’en est pas moins important. En conclusion, le système est efficace, avec le « plus » du paiement forfaitaire du SAV. En ce qui me concerne, j’étais la doublure d’Yves LE BARS pour parler des expériences du GRET à partir de la Mauritanie pour l’essentiel. A noter aussi qu’Yves LE BARS insiste sur la légitimité des ONG à anticiper le changement climatique et à participer activement aux débats. Dominique MONIOT, de la Compagnie du vent, a parlé du développement des projets éoliens en France. Il a d’abord insisté sur le fait que dans un passé récent la réglementation a beaucoup évolué, ce qui a beaucoup compliqué les procédures et l’exécution des projets et qui a allongé les délais moyens. Point important, il nous a parlé du projet en mer, dans la Manche, de 140 éoliennes, 700 MW, c’est une affaire importante et il nous a évoqué le débat public aujourd’hui terminé ; c’est maintenant à la Compagnie du vent de trouver les réponses sachant que sa détermination est évidente : « ce projet se fera ! » A noter aussi un éclairage sur le projet de TETOUAN avec Lafarge au Maroc pour 50 MW. Enfin, le dernier intervenant était Christophe CROCOMBETTE, pour RTE « Réseau de Transport d’Électricité ». Après la présentation du contexte politique ambitieux en Europe et en France sur la diversification des énergies, il s’est arrêté sur les énergies renouvelables intermittentes que sont le solaire et l’éolien. Il a insisté sur la dynamique croissante : on assiste, en effet, à une croissance rapide des puissances installées, tant dans l’éolien qu’en photovoltaïque. Par ailleurs, les spécificités des énergies renouvelables intermittentes sont d’abord : la production très décentralisée et l’intermittence qui obligent souvent le raccordement au réseau de distribution. Bien évidemment ça suppose d’abord une prévision, aussi affinée que possible et une gestion en temps réel. Or, il n’y a pas beaucoup en France de « commandibilité », c’est–à-dire que le transporteur et le commanditaire national n’ont pas la main sur les installations de production. Dans certains pays comme l’Espagne, un tel mécanisme se met en place et sera peut-être une solution applicable à notre pays pour que cette belle ambition des énergies renouvelables intermittentes ne soit pas trop coûteuse. Je crois avoir fait le tour des interventions et je vous remercie de votre attention.

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Matinée du 29 octobre 2010 Thème 3 Rôle des pouvoirs publics dans le développement et la régulation des projets, sous la présidence de J-Y OLLIVIER, IGPEF – CGAAER-DATAR, Vice-président de l’association ÉCHANGES MED (AEM). Rôle des collectivités locales et de l’État : Réglementation existante ou en projet; encouragements financiers…

« Activités ‘Energie Renouvelable et Territoire’ de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse »

par François GUERBER, Directeur des Données, redevances et relations internationales de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse

Depuis 2003, François GUERBER est directeur des Données, redevances et relations internationales, membre du comité de direction de l’Agence de l'Eau Rhôn- Méditerranée et Corse à Lyon 1995 - 2003 : Services en eau potable et assainissement au siège de CISE, puis de SAUR suite à fusion. _ 2001 - 2003 SAUR International - St Quentin en Yvelines. - Directeur technique - 1997– 2000 Groupe SAUR - Maurepas. Directeur technique adjoint - 51 pers. - 1995–1997 Compagnie internationale de services et d’environnement - Louveciennes. Directeur des exploitations, et directeur technique à partir de juin 1996 - 28 pers. 1987-1995 : Environnement et financement à l’Agence de l'Eau Seine - Normandie –Nanterre. 1983-1987 : Grands ouvrages à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal -Dakar. - 1982-1983 : Irrigation au ministère de l'Hydraulique du Sénégal - Dakar. 1981-1982 : Services publics ruraux à la Direction départementale de l'agriculture de l'Aisne – Laon. 1977-1981 : Irrigation à la Direction du génie rural - Tananarive.

1 - Création d’organismes de bassin en 1964 • A l’époque la pollution fait obstacle au développement économique. • L’État réagit en créant des institutions originales, les agences financières de bassin, avec tous les

« ingrédients » du développement durable : protection de l’environnement (qualité et quantité des eaux), économie (redevances pour pollution ou prélèvement et aides financières), social (concertation entre tous les acteurs de l’eau).

• Une gouvernance décentralisée : Comité de bassin avec 3 collèges (Etat, collectivités, usagers) dont aucun ne peut imposer son point de vue aux autres.

• Une solidarité technique amont-aval (le territoire est un bassin hydrographique) et financière (principe pollueur-payeur).

2 - Les instances de bassin se créent une place sans empiéter sur l’existant dans les années 1970

• L’État assure la police de l’eau (autorisations de prélèvement ou de rejets), la protection contre les crues, la réglementation.

• Les collectivités locales sont responsables de la distribution d’eau publique et de l’assainissement, avec le pouvoir de délégation et de tarification pour équilibrer les charges de ce service.

• Les agences de l’eau apportent les moyens financiers dans un cadre planifié (programmes de cinq ans) au service d’objectifs de préservation des ressources et des usages de l’eau.

• Les comités de bassin font admettre le principe des redevances aux industriels et aux collectivités en s’appuyant sur la réglementation et en négociant en leur sein un équilibre global des dépenses et des recettes au service d’actions d’intérêt de bassin.

3 - Les agences développent fortement leurs missions et leurs moyens de 1980 à 1990 • Budget annuel passant de 500 M€/an (valeur actuelle) à 1 800 M€/an pour les 6 agences. • La population et l’activité économique augmentent, les exigences homogènes entre pays de l’Union européenne

(DERU) augmentent, des pollutions nouvelles sont à traiter (élevages, pollution diffuse d’origine agricole).

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66

• La mission du Comité de bassin s’élargit à la

planification : il devient responsable avec l’État du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin créé par la loi sur l’eau de 1992, et coordonne les démarches à échelle plus locale : contrats de rivière, Commissions locales de l’Eau.

• L’Agence financière de bassin devient l’Agence de l’Eau pour mettre en valeur son rôle de préservation de la ressource.

EVOLUTION DES REDEVANCES MISES EN RECOUVREMENT PAR L’AERMC POUR LA PERIODE 1969-2006

4 - L’Union européenne et la France accentuent leur ambition environnementale sur l’eau et les milieux aquatiques au début du 21e siècle

• Les effets sur la qualité des eaux sont positifs mais mettent en lumière des problèmes localement non maîtrisés : toxiques, pollutions diffuses d’origine agricole, vie piscicole, rejets accidentels ou par temps de pluie…

• La Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE) et la Loi française sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) de 2006 confortent les instances de bassin ou enrichissent leur mission :

• L’objectif fixé aux ressources en eau n’est plus seulement quantitatif ou chimique mais devient écologique.

• Le SDAGE est mis en œuvre sur la base du « programme de mesures » tous les six ans qui s’ajoute au programme d’interventions de l’agence avec ses aspects techniques et financiers (redevances et aides).

• Le grand public est consulté, des commissions territoriales sont créées et la composition des instances de bassin évolue : 60 membres en 1968, 165 en 2009 pour le bassin Rhône-Méditerranée par exemple ; passage de 33 % à 40 % des membres pour collectivités et pour usagers et de 33 % à 20 % pour l’État, introduction de représentants des associations de protection de la nature.

5 - Les rôles principaux du comité de bassin aujourd’hui • Planification co-construite avec les acteurs de l’eau du bassin : SDAGE, programme d’intervention de l’agence et

programme de mesures tous les six ans avec objectifs de résultats. • Nouveau suivi des ressources en eau selon les principes rendus homogènes entre pays européens qui permet

d’évaluer si les objectifs d’ordre écologique sont atteints. • Décision concernant les redevances (taux décidés par chaque bassin à l’intérieur d’un plafond décidé

nationalement) et concernant les aides financières (thématiques, taux de subvention).

Evolution des redevances mises en recouvrement par l'AERMC pour la période 1969 - 2006

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Année

Mon

tant

cum

ulé

(M€

cons

tant

s)

Redevances de pollution d'origine domestique Redevances de pollution d'origine non domestiqueRedevances de pollution d'origine agricole Redevances RessourcesTOTAL

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67

rtations territoriales par sous-bassin, décision concertée pour la politique de

n intra-européenne lorsque les ressources en eau traversent les frontières (Escaut, Meuse, Rhin,

• Différenciation géographique des redevances et des aides financières selon les priorités territoriales. • Consultation du grand public, conce

l’eau du bassin hydrographique. • Concertatio

Rhône,…).

Quelques enseignements issus de cette expérience

• Une loi sur l’eau n’est pas suffisante, des textes d’application précis et des décisions juridiques sont nécessaires pour asseoir le rôle des instances de décision, pour crédibiliser l’application du principe pollueur-payeur. Cette

tégories d’acteurs de l’eau de

riannuelle est indispensable dans un domaine où les

el existant en évitant de prendre

outent à la planification lui donnent une grande crédibilité, en mettant des

législation doit évoluer tous les 10 ou 20 ans. • La composition du comité de bassin doit être équilibrée entre les différentes ca

manière à ce que personne, même l’Etat, ne puisse imposer aux autres sa volonté. • La définition d’une politique de l’eau est pertinente à l’échelle d’un bassin hydrographique sur le plan technique

(solidarité amont-aval) et sur le plan institutionnel (questions transversales aux thématiques habituelles des ministères : agriculture, énergie, etc.) La planification pluinvestissements et le nombre des acteurs sont très élevés.

• Au départ le comité de bassin doit trouver sa place dans le paysage institutionnen charge des missions assurées par d’autres et en prouvant son utilité propre.

• Les instruments financiers qui s’ajmoyens au service d’une politique.

Composition du Comité de Bassin Rhône-Méditerranée

165 membres.dont : Collectivités : 66 - Usagers de l’eau : ONG, organisations professionnelles : 66 - Service de l’ETAT : 33

Quelques enseignements issus de cette expérience • Pour faire accepter le système, les acteurs de l’eau doivent avoir été responsabilisés totalement : ils décident

l’ambition de leur politique et fixent en conséquence les moyens financiers correspondants ; (L’État fixe des orientations nationales) le niveau des redevances doit être compatible avec la capacité économique de chaque catégorie d’acteur, et les recettes doivent être entièrement affectées au financement des actions du bassin.

constitution de commissions par .

Problématique du conflit entre qualité écologique et hydro-électricité

(L’État ne prélève rien mais évalue et contrôle). • La gestion des bassins transfrontaliers nécessite une organisation supra-nationale, de même que l’organisation

par bassin est supra-régionale. Pour la France, l’Union européenne facilite la bassins transfrontaliers car la DCE donne un cadre commun aux pays membres

assin

u

la modification des

es » dont 66 en raison de

uvrages et liste 2 où la continuité sera à rétablir.

l

• La consommation d’électricité en France est assurée à 18% par l’hydro-électricité; le bRM&C réalise 60% de la production nationale.

• L’évolution pour répondre aux besoins d’énergie renouvelable a été arbitrée au niveanational : +3 TWh/an d’origine hydro-électrique.

• Les dommages environnementaux de l’hydro-électricité sont la modification des écoulements par dérivation ou éclusées, la rupture de la continuité de la circulation des espèces aquatiques ou du transport sédimentaire, et écosystèmes qui en résulte.

• Sur le bassin RM, 188 masses d’eau sont « fortement modifié’hydro-électricité.

• Actions en cours: évaluation du potentiel de production, schémas régionaux, classement qui, après étude d’impact, remplacera celui de 1919 avec liste 1 (très bon état, frayères de migrateurs, réservoirs biologiques) où il sera interdit de construire de nouveaux o

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68xem

tat écologique des MdE superficielles

E ple de la Bléone : E Etat chimique des MdE superficielles

dE souterraines M : 100 % en bon état quantitatif - 50 % en mauvais état chimique

es actions entreprises sur la Bléone

ttp://www.gesteau.eaufrance.fr/contrats/cr_doc.php

L Pour plus d’information se rendre sur le site : h

« SA l » FER et développement de centrales photovoltaïques au so

par André BARBAROUX, Directeur général de la FNSAFER André BARBAROUX est é le 28 mars 1949 à Marseille, diplômé de l’Institut d’études politiques de nParis, licencié en droit. Ancien élève de l’Ecole nationale d’administration (1975-1977). Adjoint au sous-directeur à l’aménagement foncier et chef du bureau des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER) de 1978 à 1979. Sous-directeur de l’aménagement foncier (1980-1982) au ministère de l’Agriculture. De 1982 à 1984 conseiller en aménagement auprès du Secrétariat général du gouvernement du Québec. De retour en France, de 1984 à 1988, il a été chargé de mission auprès du Secrétariat général du gouvernement pour les secteurs agriculture, urbanisme et logement, environnement, jeunesse et sport.

En 1988-89, conseiller technique auprès du ministre de l’Agriculture Henri NALLET, chargé des secteurs aménagement rural, structures agricoles, foncier et environnement. Il est ensuite directeur général de l’administration au ministère de l’Agriculture et de la Forêt jusqu’à 1991. De 1991 à fin 2005, il a été directeur général du Centre National pour l’Aménagements des Structures des Exploitations Agricoles (CNASEA) qui est, notamment, l’organisme payeur des fonds européens au titre du 2° pilier de la PAC. Inspecteur général de l’agriculture, il est aujourd’hui détaché auprès de la Fédération nationale des SAFER comme directeur général. André BARBAROUX est chevalier de la Légion d’honneur et commandeur du Mérite agricole.

En préalable, André BARBAROUX précise que le thème de son intervention « DÉVELOPPEMENT DE L’ÉNERGIE PHOTOVOLTAÏQUE ET PROTECTION DES TERRES AGRICOLES : RÔLE DES SAFER » ne sera pas traité en des termes scientifique, technique ou économique mais en des termes descriptifs relatant comment des organismes - les Safer - chargés, notamment, de la protection des terres agricoles et naturelles ont réagi face à ce type de développement au sol incontrôlé.

nt les Safer ?

Socié

s de missions de service public en matière foncière et de contentieux judiciaire

Gouve

1/3 collectivités locales. Il s’agit là d’un choix de cogestion (public/profession

Tout d’abord, que so

tés d’aménagement foncier et d’établissement rural

+ Sociétés anonymes (27 sur la quasi totalité du territoire), à but non lucratif créées par l’Etat et placées sous son contrôle + Chargée

rnance

+ majorité agricole etagricole) du foncier

Les 3 m

Déveico

es exploitations Protéger les terres agricoles et naturelles

issions des Safer

lopper l’agriculture Installer des agriculteurs et transmettre les entreprise les rer; le compenser

s agrAménager le parcellaire; le restructu

Favoriser le développement équilibré d

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.

69 Part

s)

t local)

iciper au développement rural Appui aux collectivités publiques (réserves, observatoires,…) Contribuer à l’aménagement du territoire (infrastructure Favoriser les porteurs de projets (développemen

Protéger l’environnement et les paysages Biodiversité, paysages, eau, risques naturels Périurbain,

est pas

me (terres, niveau de prix excessif, sollicitations d’investisseurs).

ent fort

Un Constat : la Fr

réseaux électriques de raccordement.

r 10 en 2 ans (850/81MW)

en avance) qui s’inscrit dans l’objectif de 20% de la CEF en 2020 pour ables

Des aspects positifs et né

Les Safer et l’énergie photovoltaïque Développement très rapide (UE et Lois Grenelle, mouvement spéculatif lié au prix de rachat de l’électricité), Le développement de l’énergie photovoltaïque au sol est susceptible de menacer les terres agricoles et naturelles s’il n’

encadré. Les Safer sont confrontées directement à ce problè

Des atouts indéniables et un développem

ance est bien placée : ensoleillement,

Mais moins bien dans les équipements

2008-2010 : parc photovoltaïque installé multiplié pa Projets en cours : plus de 3 000 MW Objectif : 5 400 MW en 2020 (

les énergies renouvel

gatifs

Positifs Négatifs Une forme d’énergie renouvelable, propre Risque de consommation indue d’espace agricole Pouvant valoriser des espaces et accroitre les revenus Génératrice de spéculation et perturbations

Les enjeux au quotidien

La France perd 86 000 ha / an par artificialisation Plusieurs Safer concernées et sollicitées: PACA, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Languedoc-

terres plutôt que les toits (moins couteux, moins de problèmes juridiques,

Une attitude ambigüe des pouvoirs publics

Roussillon, Poitou-Charentes, DOM, FNSafer sollicitée par des opérateurs (publics et privés), des collectivités locales, des particuliers.

Préférence des opérateurs pour lesnégociation plus facile, espaces.

L’Etat Les Collectivités territoriales

Dit protéger les terres agricoles « objectif majeur » Certaines favorisent la protection des terres agricoles D’autres veulent maximiser les ressources fiscales Mais établit un prix de rachat de l’électricité au sol

incitatif 36 000 communes est un handicap

Actions

Objectif

e plantations,

obligations particulières, utilisation équitable de la biomasse…).

gouvernemental: non contesté par les Safer

Adopter une ligne de conduite et la diffuser au groupe. La discuter en CA et avec les partenaires de chaque Safer. Pour la FNSafer apporter un soutien particulier aux Safer. Faire des recommandations plus larges, notamment au gouvernement (tarif d

rachat, permis de construire, coordination locale, zonage des im

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70Les pr

ricoles ou non, (possibilité de réaliser des études

culières pour trouver des implantations conformes aux objectifs (tant toitures que sol).

M

particuliers (exemple:

er des terrains ad hoc,

ivité agricole (CIRAD…), Prix compatible avec le marché.

incipes retenus Rédaction d’un « guide de bonne conduite » avec les Safer concernées, Privilégier les toitures des bâtiments, ag

pour trouver des toitures et négocier), Principe général : préservation des terres agricoles et naturelles, Offrir des possibilités d’études parti

ise en œuvre Droit de préemption la Safer connait tous les projets, Projets sans risque pour les terres agricoles (carrières..) ou compatibles, (délicat : cf. Guadeloupe), Usage, en cas contraire, du droit de préemption ou négociation d’accords

Guadeloupe), Appui (études) et accompagnement (actions) pour trouv Respect des règles de concurrence / candidats, Qualités du projet (cas de concurrence de projets…),

érence, démantèlement...), Cahier des charges (environ, préf Etudes de compatibilité avec l’act

L’appui aux pouvoirs publics : Exemple de La Réunion (Situation foncière critique dans les DOM)

s mises en place (comité de pilotage-SGAR-, permis de construire, défiscalisation (50%),

Rôle d

friches, « création » de erte pour terres agricoles),

+ Convention avec l’opérateur pour le financement.

Les procédure

agrément EDF) e la Safer: + Participe au comité de pilotage préfectoral et émet un avis, + Aide à définir et met en place les mesures compensatoires (récupération de terres agricoles, améliorations foncières ou de dess

Textes

Décret du 19 novembre 2009, relatif aux procédures administratives applicables à certains ouvrages de production d’électricité photovoltaïque

Circulaire du 18 décembre 2009 relative au développement et au contrôle des centrales photovoltaïques au sol

« Les potentialités natu ppement des énergies relles de l’Algérie au dévelonaturelles renouvelables »

par Derradji ZO naba, Algérie UINI Enseignant/Chercheur, Université d’AnVice-président d’Echa ges Med/Association n

l’ampleur des dégâts naturels qu’ils provoquent, frappant de partout et de façon imprévisible des régions toutes entières.

En introduction de sa contribution à une meilleure connaissance du développement des EnR dans son pays, Derradji ZOUINI précise qu’en approuvant en conseil des ministres le 30 novembre 2003 l’avant-projet de loi relatif à la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable, le Président de la République algérienne a voulu donner un signal fort pour rappeler d’abord, une fois de plus et avec pertinence, la vulnérabilité de notre économie face aux dangers d’une dépendance ‘excessive’ de notre pays vis-à-vis des hydrocarbures et prévenir ensuite et surtout des dangers latents et potentiels de la pollution déjà menaçante par les effets néfastes sur l’environnement, effets qui commencent à être de plus en plus perceptibles aujourd’hui par leurs manifestations catastrophiques et

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Les cahiers d’Echanges Med N°6

Association internationale régie par la loi de 1901. Siège social : 19 avenue du Maine – 75732 Paris Cedex 15 –SIRET 439 182 304 00014 – site web: http://aem.portail-gref.org

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Des mesures solidaires à l’échelle planétaire doivent être prises ; aussi, une stratégie nationale clairvoyante et ambitieuse a été minutieusement élaborée et proposée par le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environnement. Elle s’inscrit parfaitement dans les orientations directrices de la stratégie environnementale des Nations unies précisée et correctement balisée dans les différents protocoles qui ont fait l’objet d’une concertation approfondie et d’une large adhésion internationale. Cette stratégie nationale va permettre à notre pays de s’insérer plus aisément et plus rapidement dans les programmes d’actions mobilisateurs internationaux d’envergure consacrés à la lutte contre les pollutions. Une meilleure maîtrise des techniques et des technologies les plus actuelles et les plus performantes dans le domaine de la conversion des énergies naturelles renouvelables sera l’un des objectifs majeurs prioritaires pour les chercheurs algériens du Centre de développement des énergies renouvelables et des autres universités impliquées dans ces domaines de recherche pour assurer à ces énergies propres, non polluantes et inépuisables, une contribution progressive de plus en plus grande dans les programmes énergétiques prévisionnels de notre pays. La promotion des Energies Renouvelables sera réalisée à travers un programme national ambitieux qui s’inscrira dans les projections d’aménagement du territoire à l’horizon 2020 ciblé pour permettre aux populations en sites enclavés, hors réseau conventionnel, dans le cadre de cette équité énergétique nationale prônée avec force, de bénéficier également des avantages indéniables de l’énergie électrique et calorifique à partir des sources d’énergies renouvelables localement disponibles et aisément mobilisables avec les techniques et les technologies mâtures actuelles. Ce programme national directeur d’envergure va ouvrir sans aucun doute et pour le très court terme de nouveaux horizons et donner surtout beaucoup d’espoir dans l’orientation et la mobilisation des compétences nationales dans les vastes domaines de la recherche appliquée hors des laboratoires de recherche, la création d’une multitude d’emplois dans les pépinières des nouveaux métiers de l’environnement, des PME et les PMI innovantes dans les nombreuses filières des énergies renouvelables pour assurer leur dissémination par la suite à travers le territoire national où les besoins élémentaires de base sont immenses dans le cadre de la prise en charge de l’électrification rurale, des télécommunications, du pompage photovoltaïque, du balisage des pistes, de l’équipement des dispensaires isolés, de la production d’eau chaude solaire pour l’amélioration de l’hygiène et le développement des process exigeant beaucoup d’énergie et enfin et surtout pour assurer une bien meilleure occupation stratégique du territoire que les solutions traditionnelles du réseau électrique et de gaz, tenant compte de l’immensité du territoire national et des considérations technico-économiques objectives, ne pourront jamais satisfaire. Un véritable défi en perspective dans le cadre du développement durable pour les jeunes chercheurs algériens engagés dans les filières passionnantes des énergies de l’avenir.

HISTORIQUE

A l’intérieur de la station de l’Institut national de recherche agronomique (INRA) d’Adrar, se dresse une éolienne qui a 57 ans d’existence, installée en 1953 par le «Service de la colonisation et de l’hydraulique» relevant des militaires, qui contrôlaient les territoires du Sud algérien.

- Eolienne développant une puissance de 25 CV sous un vent de 8m/s, permettant l’irrigation de 60 hectares - A cette époque 3 exemplaires au monde [Allemagne, Argentine et Adrar]

LES POTENTIALITES NATURELLES

1- L’énergie solaire

- De par l’immensité du Sahara algérien, l’énergie thermosolaire est en mesure d’alimenter en énergie électrique propre tout le pays

- L’énergie solaire photovoltaïque contribue énormément dans le développement durable des régions isolées et éloignées du réseau de distribution électrique.

- Ex. Station de recherche de l’Issekrem (Tamanrasset)

2- La géothermie

Les différentes possibilités d’application peuvent aller de l’utilisation balnéothérapique au chauffage des serres et des locaux, au séchage des produits agricoles, à la pisciculture ou encore à la production électrique utilisant le procédé ORC (Organic Rankine Cycle) ou cycle binaire. La première serre géothermique expérimentale a été installée en 1984 à Hammam Meskhoutine

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Carte montrant les nappes aquifères du Sahara algérien :

1 – Le continental intercalaire (en gris sur la carte) formations continentales du crétacé inférieur, comprises entre l’Albien et le Néocomien, et qui sont constituées de sables, de grès avec intercalations d’argiles. L’aquifère du continental intercalaire se présente sous forme d’une nappe artésienne. Elle constitue la plus grande réserve d’eau souterraine dans le Sahara algérien, due à la fois à son extension sur plus de 600.000 km2 et à son épaisseur moyenne de plusieurs centaines de mètres 2 – Le complexe terminal (en jaune sur la carte) Cette nappe est contenue dans les divers horizons perméables du crétacé supérieur et du tertiaire, essentiellement: le sénonien supérieur carbonaté, l’éocène inférieur carbonaté, le mio-pliocène sableux. La nappe du complexe terminal s’étend sur une superficie de l’ordre de 350.000 km2.

3- La ressource éolienne

Centre de Développement des énergies

Renouvelables [CDER]

La réalisation de la 1ère centrale éolienne en 2010, dans la wilaya d’Adrar, un projet faut-il le souligner financé par Sonelgaz, aura coûté 30 millions d’euros selon les chercheurs scientifiques qui avaient participé au 1er séminaire méditerranéen sur l’énergie éolienne qui s’est déroulé à l’UDES (Unité de développement des énergies solaires) de Bou Ismaïl (Tipasa) Des études sont en cours pour déterminer les lieux d’implantation des futures centrales éoliennes en Algérie [CDER] « A noter que des responsables officiels français reconnaissent à huis clos que l’éolien est moins polluant que le nucléaire, car 9 g de CO2 sont produits par l’éolien et le nucléaire dégage 12 g de CO2», conclut un chercheur allemand dans un entretien lors du 1er séminaire sur les énergies renouvelables.

Il faut se projeter dans l’avenir

• Les potentialités naturelles de l’Algérie permettront de fournir de l’énergie électrique à de nombreux pays de l’Europe, du bassin méditerranéen et même du Moyen-Orient ce que souligne un chercheur allemand, le Dr. J.P. Charles. Si l’Algérie implante des éoliennes sur une superficie de 2 025 km2, l’Algérie sera en mesure de fournir de l’énergie électrique pour toute l’Europe. Juste pour vous dire la chance que détient l’Algérie.

• Des études sont en cours pour déterminer les lieux d’implantation des futures centrales éoliennes en Algérie. • Certains chercheurs observent que les énergies renouvelables ne sont pas permanentes dans beaucoup de pays,

car tout dépendra de la disponibilité des vents et des rayons du soleil, ce qui n’est pas le cas pour l’Algérie. • Un projet stratégique est en cours de démarrage à Hassi R’mel, il s’agit d’une station bi-énergique (solaire et

gaz) qui favorisera une liaison haute tension entre Hassi R’mel (Algérie) et Aachen (Allemagne). Tout le long du trajet de cette ligne électrique à haute tension, les territoires traversés bénéficieront d’avantages économiques et sociaux.

• L’Algérie prévoit de construire une cinquantaine de stations similaires à celle de Hassi R’mel dans différentes régions du pays.

• De par l’immensité du Sahara algérien, l’énergie thermosolaire est en mesure d’alimenter en énergie électrique propre tout le pays et l’Europe, l’investissement pour un tel projet durable nécessitera une enveloppe financière de 400 milliards d’euros, des moyens financiers pour la construction des installations et la mise en place des réseaux de transport de l’énergie.

• Pour développer toutes ces énergies renouvelables, pas du tout polluantes, et laisser un précieux héritage pour les générations futures, les pouvoirs politiques doivent afficher concrètement leur volonté pour s’engager dans les investissements dans le secteur des énergies renouvelables. Une législation devra servir de garde-fous pour tranquilliser les investisseurs.

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« Synthèse et conclusion de la matinée »

par le président de séance Jean-Yves OLLIVIER,

" A l’issue de la matinée, le président de séance JY Ollivier fait la synthèse des interventions : François GUERBER a présenté le dispositif des Agences de l’Eau et le passage des Agences financières de bassin au statut d’Agences de l’Eau ayant des compétences larges dans la politique de l’eau dans le bassin, dans le domaine de la gestion qualitative et quantitative. Il a précisé les procédures de co-construction de la planification au sein du comité de bassin avec l’élaboration des SDAGE et des contrats de rivière. André BARBAROUX a d’abord présenté l’outil foncier « SAFER », ayant pour mission de développer l’agriculture et protéger les terres agricoles, de participer au développement rural et de protéger l’environnement et les paysages, par une cogestion du foncier agricole avec les organisations agricoles. Les SAFER des départements du sud de la France ont été saisies depuis quelques années par la multiplication de projets d’installations photovoltaïques au sol, présentant une menace sur les terres agricoles .Les SAFER ont adopté une réponse coordonnée à ce problème, en formulant à l’Etat des recommandations (tarifs- permis de construire - zonage…) et en utilisant éventuellement leur droit de préemption. Enfin, Derradji ZOUINI a présenté la politique de développement des énergies renouvelables en Algérie : Solaire (projet DESERTEC), géothermie, éolien, orientations tracées dans le plan national 2010-2014. "

« Synthèse et conclusion du Colloque »

par Jean JAUJAY, nouveau président d’ECHANGES MED Co-président du Colloque.

Au moment de conclure ces 11èmes Rencontres, riches de 3 journées de visites techniques et de discussions avec les acteurs locaux et régionaux du développement, et les 3 demi-journées du Colloque, je voudrais partager avec vous les constats suivants :

Le temps d’entrée sur le marché puis de l’oubli est passé. Nous avons pris conscience - s’il en était besoin – que nous vivons dans une société de complexité et d’interaction grandissante. Il n’est plus désormais possible de produire sans prendre en compte les impacts et conséquences de nos actions. Par exemple, pour les producteurs d’électricité renouvelable, la période du « je me raccorde au réseau puis j’oublie » est terminée. Ils sont désormais impliqués, au travers d’obligations contractuelles et via des réseaux communicants « intelligents » dans l’équilibre offre-demande. Demain, ils seront sollicités pour la régulation stockage de leur production, au bénéfice de l’ensemble du système électrique (local, national, européen, méditerranéen).

Le dialogue entre les grands domaines techniques est indispensable.

En 2007, l’Unesco organisait un Symposium international sur « eau et énergie, conflit ou complémentarité ? », le prochain Forum de l’eau de Marseille (mars 2012) a retenu les thématiques « eau et énergie », « eau et alimentation », « eau et climat ». Les ressources eau, sol, énergies fossiles sont limitées et leurs usages peuvent être sources de conflits. Sans concertation, réflexions et actions communes et complémentaires, François GUERBER et André BARBAROUX nous l’ont bien illustré ce matin, chacun dans son domaine, il ne saurait y avoir de solutions à des conflits liés à des contraintes d’utilisation antagonistes de la ressource (eau puis sol,) ni d’émergence d’un optimum de bien commun.

FIN du COLLOQUE.

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Listes des participants ayant effectivement participé

à une partie ou la totalité du séminaire.

Désignation des participants Pays représentés Références personnelles

INTERVENANTS

Jean JAUJAY France IG PEF / CG AAER-MAP – Organisateur et Co-Président du Séminaire – Administrateur puis Président EM

DE MAUPEOU Georges France IG PEF / AGROPARISTECH-ENGREF Montpellier - Président d'EM et Co-Président du Séminaire

BARBAROUX André France IGA/MAP – Directeur général FNSafer Administrateur d’EM

BOYÉ Henri France IC PEF – CG EDD – MEEDDM – 92055 La Défense Cedex

COTTRET Nicolas France Energy Analyst – Renewable Energy and Sustainable Development Division – OME- 92000 Nanterre.

CROCOMBETTE Christophe France Head of « Electricity Demand Forecast » - R&D Dept RTE – F-78005 Versailles

EL ANDALOUSSI El Habib Algérie Programme Officer, Energy – PLAN BLEU Sophia-Antipolis – F-06560 Valbonne - membre EM

FRAYSSE Jean-Marie France Délégué régional honoraire ADEME MIDI-PYRENNEES

GABOUJ Rhida Tunisie Directeur Eau potable Equipement public/DGGREE MARHP – Tunis – Tunisie - Administrateur d’EM

GUERBER François France Directeur des Données, redevances et relations

internationales de l’Agence de l’Eau R M C 69363 – LYON - membre EM

LE JAN Alain France IG PEF – CGAAER/MAP - membre EM

MONIOT Dominique France Directeur du développement éolien – La Compagnie du vent GDF/Suez – F-34967 Montpellier

NEYER Laurent France Adjoint au DREAL PACA - Marseille

SEMMAOUI Khalid Maroc Directeur général TEMASOL – Rabat - Maroc

ZOUINI Derradji Algérie Géologue-Enseignant à l'Université d'ANNABA Algérie - Vice-Président d'EM

Rapporteurs et Présidents de séance

GHARBI Nadjet Tunisie Sous-directrice DGGREE/ MARHP Tunis - Tunisie- membre EM

LE JAN Alain France IG PEF / CG AAER – MAP - membre EM

OLLIVIER Jean-Yves France IG PEF / CG AAER - MAP - Vice-Président d'EM

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Listes des participants ayant effectivement participé à une partie ou à la totalité du séminaire (suite) :

PARTICIPANTS

AOUADI Hocine Algérie Conservateur général des Forêts Est Algérien – Annaba – Algérie - - membre EM

BERNARD Alain France IG GREF honoraire - Administrateur EM

BOUARICHA Mohamed Algérie Directeur SAFA (Société Agro Forestière et Aménagement) Annaba – Algérie - - membre EM

CAIROL Dominique France IG GREF honoraire - Administrateur EM

COQUET Jean-Claude France IG GREF honoraire - membre EM

DE QUATREBARBES Philippe France IG PEF / CG AAER - MAP - Trésorier d'EM

El MAHRAZ Hassan Maroc ADI - Département hydraulique urbaine - RABAT. Administrateur EM

FAURÉ Pierre France IG GREF honoraire - Secrétaire général d'EM

NAJEM Ben Mohamed Maroc Directeur honoraire du ministère de l’agriculture marocain Rabat – Maroc - - membre EM

ROBERT Philippe France Ingénieur Civil GREF – Responsable Division études générales – Communauté Urbaine Marseille-Provence-Métropole – 13008 Marseille - membre EM

SAIHI Abdelaziz Maroc Gérant Société GÉNÉRALE HYDRO-TECHNICA - Kénitra – MAROC - membre EM

SOUBEIRAN André France IG GREF honoraire - membre EM

TANDEAU de MARSAC Gabriel France IG GREF honoraire - membre EM

DE VAULX Maurice France IG GREF honoraire - membre EM

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Liste des documents disponibles sur le site

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DREAL PACA : Présentation de la situation en PACA ADEME : Les Plans Climat-Energie-Territoire - PCET PLAN BLEU : L’émergence de EnR en Méditerranée Le scénario de rupture DGGREE/MARHP : Présentation de la situation en Tunisie – Le plan solaire tunisien. OME : projet « solaire-dessalement » MED-CSD CGEDD/MEEDDM : Présentation des technologies EnR réparties matures et évolutions TEMASOL – Maroc : Présentation des projets en génération solaire et au profit des collectivités locales (programme EDF-ACCESS) GRET : Expérience dans l’électrification répartie – exemple de la Mauritanie RTE - Intégration des EnR dans le système électrique Agence de l’eau RMC : Activités EnR-Territoire FNSafer : Safer et développement de centrales photovoltaïques au sol Délégation algérienne : Présentation de la situation en Algérie

Laurent NEYER Jean-Marie FRAYSSE El Habib EL ANDALOUSSI Rhida GABOUJ Nicolas COTTRET Henri BOYE Khalid SEMMAOUI Alain LE JAN Christophe CROCOMBETTE François GUERBER André BARBAROUX Derradji ZOUINI