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TERRE D’AVEUGLES un film de Eveline Berruezo et Patrice Robin contact : Eveline Berruezo 06 60 95 68 24 berrue@free.

Terre d'aveugles - synopis et film - copie · les images, les sons, les mots, silences et émotions. Cet élan artistique qui caractérise l’œuvre de Patrice Robin est le résultat

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TERRE D’AVEUGLES

un film de

Eveline Berruezo et Patrice Robin

contact : Eveline Berruezo 06 60 95 68 24 berrue@free.

Je vous propose de découvrir le documentaire Terre d’aveugles produit, comme Le Tata et Les dépossédés, avec le même réalisateur, Patrice Robin.

Ce film sur la cécité est l’aboutissement d’une démarche intégrant un engagement intellectuel, artistique et financier. Dès le départ la concrétisation de ce projet si ambitieux, de ce sujet si périlleux, est un combat dans lequel j’ai placé toutes mes ressources et mon énergie. Ces efforts immenses ont pour but de donner à voir et à entendre des personnes aveugles et amblyopes trop souvent exclues de la sphère publique, qui méritent que l’on se batte pour elles en évitant les clichés qui leur collent à la peau.

Patrice Robin nous invite à voir des handicapés que notre société a tendance à vouloir cacher et que certains voudraient oublier. Depuis de longues années ce réalisateur s’intéresse à des personnes, des communautés frappées par le sceau de l’indifférence, et ce film n’est que le prolongement de toutes ses luttes passées et présentes. Ses films le conduisent toujours à relever des défis, à braver les interdits et faire parler les non-dits. Les tirailleurs sénégalais, les pauvres, toujours des individus exclus, des groupes souvent sacrifiés sur le champ médiatique et chaque fois Patrice Robin s’expose dans des situations difficiles, se met en danger avec une seule envie, celle de témoigner et changer notre regard sur ces univers clos et parfois ghettos.

Il construit des histoires en écoutant la parole des autres. Terre d’aveugles, comme ses documentaires précédents, intègre la même démarche privilégiant les rencontres passionnantes empreintes de sincérité et de justesse. Il nous révèle un monde souvent méconnu avec une réflexion mêlée à un instinct prompt à saisir le moment, l’instant d’où surgira les images, les sons, les mots, silences et émotions. Cet élan artistique qui caractérise l’œuvre de Patrice Robin est le résultat d’un cheminement lent et parfois douloureux. Pour ce nouveau film il a noué comme à son habitude des relations sur la durée et la confiance réciproque. C’est à ce prix et à ce prix seulement qu’il peut nous offrir des séquences profondément humanistes et authentiques.

Patrice Robin porte ce projet avec une conviction qui n’a jamais faibli : « Pour ce film je ressens encore plus la nécessité d’être un passeur afin de permettre à des non et mal voyants d’exprimer leur manière d’être au monde. »

Eveline Berruezo

Terre d’aveugles

S’interroger sur ce que signifie la cécité est l’essence même de ce film dont l’enjeu est d’établir une passerelle entre des personnes privées de la vision et d’autres dotées du pouvoir de voir. Comment les aveugles perçoivent-ils le monde ? Comment l’appréhendent-ils ? Cette problématique est abordée par petites touches à travers le quotidien, la vie professionnelle et le monde intime. Pour ce désir de film j’ai fait mienne l’allégorie de la caverne de Platon : l’homme ne perçoit dans sa grotte qu’une vision déformée du monde.

Dès le début je me suis interrogé sur ce qui pouvait relever de la fascination véhiculée par des tableaux, des œuvres littéraires ou cinématographiques. Je me suis méfié du folklore entretenu par certains. Ce que j’ai pu lire ou voir m’a souvent laissé perplexe et pantois avec un goût amer de voyeurisme en bouche. Comme toujours je suis parti sur le terrain et j’ai rencontré beaucoup aveugles.

Il me revient en mémoire ma première entrevue avec Jean, la cinquantaine, cadre dans une administration, aveugle de naissance. Dans la cuisine sans éclairage, celui que j’ai en face me sonde sans détours. Ici pas de tricherie. Et tout d’un coup une communication incroyable s’instaure. J’aurais aimé partager ce moment-là, j’aurais voulu que cette séquence amorcée le jour et achevée dans l’obscurité soit filmée. C’est par ces rencontres que le film prend corps. En déconstruisant nos représentations, les miennes et les siennes, en parlant sans complaisance, une confiance s’est établie. En dépassant les idées toutes faites, séductrices et réductrices qui contentent un auditoire, nous nous sommes dévoilés et interrogés sur notre propre relation au monde. J’ai senti poindre la colère qui découle de l’impossibilité de peser, réellement ou aussi fort que souhaité, sur le monde - notamment professionnel.

C’est là ou le film se situe : mettre en scène les histoires d’individus qui devront tout au long de leur vie livrer un combat sans fin car ils sont privés de la vue.

Concevoir un tel film c’est également se poser des questions à propos de la représentation du handicap dans notre société, de son acceptation et de la place dévolue aux uns et aux autres. La réalité est tellement terrible qu’elle impose un parti-pris à la mise en scène, l’observation du déplacement des personnages dans l’espace et à un temps donné.

Aux antipodes du verbiage, c’est un film aussi dur et émouvant qu’est la vie des aveugles, un film où se succèdent des tranches de vie avec des corps, des visages, des souvenirs et des lieux, un film qui me touche car j’éprouve parfois les même sensations que les protagonistes.

Patrice ROBIN

Terre d’aveugles

Synopsis

La cécité. Qu’elle soit totale ou partielle, les protagonistes du film vivent avec. Tout comme leurs déplacements, leurs vies ressemblent souvent au parcours du combattant. Ce documentaire révèle leurs révoltes et leurs résignations face à un monde indifférent. Il s’intéresse au regard qu’ils portent sur leur condition, leur statut dans la société. Tel un miroir, Terre d’aveugles, parle de la place que nous accordons à l’autre, de notre relation à l’autre et de cet autre nous-mêmes.

Terre d’aveugles

Le film

Epuré de tout commentaire, ce film nous introduit au cœur d’un univers urbain hostile où chaque geste, chaque déplacement, chaque bruit, chaque mot prend de l’importance. Il invite à voir et à entendre des personnes aveugles et malvoyantes en privilégiant des voix authentiques et singulières. Les protagonistes racontent cette indicible douleur qu’il leur faut supporter et apprivoiser pour accepter leur sort, celui d’être continuellement au rang des exclus en raison de leur handicap.

Ils nous livrent quelques bribes de leur histoire. A partir de faits, de scènes précises, ils mettent à jour un héritage culturel, celui des aveugles. Quel est leur rapport au monde, comment l’appréhendent-ils ?

Etablir une passerelle entre le monde des non-voyants et celui des voyants est l’enjeu de ce documentaire. Ce film renvoie à notre aveuglement à l’égard des handicapés avec son lot de préjugés et de figures imposées. Ce voyage dans leur univers nous fait découvrir leurs alternatives pour vivre et survivre au quotidien, leurs difficultés à ouvrir des portes encore interdites aujourd’hui. Cette manière d’être au monde, présentée à travers la vie quotidienne, professionnelle et intime, met en lumière la dialectique qui existe en eux, ce mouvement entre le doute et l’assurance, l’acceptation et le refus qui grondent intérieurement.

Je filme les empreintes du handicap. Je suis pas à pas le parcours et le piétinement des personnages. Ils s’expriment face à moi, face à nous. Chacun, chacune, s’est lancé un défi : être reconnu pour soi-même. « Je veux vivre avec vous, je veux travailler avec vous et je veux avoir ma place dans la société. »

Terre d’aveugles

Générique Réalisation Patrice Robin Scénario Eveline Berruezo Image Alexandre Thimonier Son Aymeric Eustache Olivier Thoral Montage Agnès Ribouton Production Association pour la Diversité Culturelle

Infos techniques Format Numérique couleur Durée 68 min

Terre d’aveugles

Pour qui cela concerne, J’ai visionné le film Terre d’aveugles (68 minutes) réalisé par Patrice ROBIN, de l’auteure-productrice Eveline BERRUEZO et produit par l’Association pour la Diversité Culturelle. En tant que Directeur de Recherches à l’Inserm pendant ma carrière spécialisée sur le développement et les atteintes de la vision, et maintenant Président du Comité de Lyon et du Rhône de l’AVH, j’ai trouvé ce film remarquable à plusieurs égards. D’abord l’échantillon des personnes interrogées, leur diversité et leurs qualités humaines qui ne donnent ni dans la complainte ni dans le déni de leurs frustrations et difficultés quotidiennes. Ensuite par la qualité de la prise de vue, jamais envahissante mais rendant présente et conviviale la relation avec les personnes. Enfin par un subtil montage qui entretient l’intérêt sans surjouer le sujet. Je crois ce film susceptible d’intéresser un large public. Ce n’est pas un documentaire sur la cécité. Pour toutes ces raisons, je suggère que les associations dévouées à l’aide aux personnes non-ou malvoyantes soutiennent la sortie de ce film par tous les moyens à leur disposition, ce que je ferai au mieux de mes moyens sur Lyon en collaboration avec les associations frères. Cordialement,

François Vital-Durand Président du Comité de Lyon et Rhône De l’Association Valentin Haüy

Lyon le, jeudi 14 janvier 2016