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W W W . T E R R E D E V I N S . C O M 200 bons plans aux vins Foires Provence SUR LA ROUTE DE LA Aurélia Filion, nouvelle chroniqueuse de Terre de vins, terredevins.com et frenchwinenews.com L 12406 - 13 - F: 6,00 - RD Saint-Emilion notre TOP 20 ESCAPADE NOUVELLE ZELANDE CUISINE EN Roussillon

Terre de Vins n13

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Le magazine du vin

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Page 1: Terre de Vins n13

W W W . T E R R E D E V I N S . C O M

200 bons plansaux vinsFoires

ProvenceSUR LA ROUTE DE LA

Aurélia Filion, nouvelle chroniqueuse de Terre de vins, terredevins.com et frenchwinenews.com

L 12406 - 13 - F: 6,00 € - RD

Saint-Emilion notre TOP 20

ESCAPADE

NOUVELLEZELANDE

CUISINE EN

Roussillon

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EDITO

Terre de vins, magazine bimestrielInternet : www.terredevins.com

Email : [email protected]

Entreprise éditrice

Editions Périodiques du MidiSociété en Nom Collectif

Siège social

Rue du Mas de Grille 34438 Saint-Jean-de-Védas cedex.

Tel : 04 67 07 67 07Co-gérants

Société du Journal Midi Libre représentée par Joël Canis et Alain Plombat

Associés

Société Anonyme de Presse et d’Edition du Sud Ouest (SAPESO)

Société du Journal Midi Libre

Directeur de la publication: Alain Plombat

Directeur délégué

Rodolphe Wartel ([email protected])Rédacteur en chef

Sylvie Tonnaire ([email protected])Conseillers éditoriaux

Michel Bettane ([email protected]) et Thierry Desseauve ([email protected])

Rédaction

Cyril Charon ([email protected])Evénementiel, communication, partenariats

Patricia Moureuille ([email protected])Publicité

Régie Sud Ouest publicité. Direction commerciale : Hervé Courregelongue

([email protected]) : 05 35 31 28 26Languedoc-Roussillon, Ardèche, Drôme, Vaucluse :

responsable commercial : Bernard Ger ([email protected]) : 06 85 61 11 16

Paris et Champagne : La Régie du vin, 22 rue Chauchat, 75009 Paris. 01 48 01 90 10.

Val de Loire (Nantes à Pouilly) : Corinne Kadi (02 40 38 28 67)

Correction

Service technique Sud OuestPAO et photogravure

Service technique Sud OuestCréation graphique

Emmanuel Batifoulier/Blue pressImpression

Litografia Roses SA, Energia 11-27, Poligon La Post,08850 Gava (Espagne).

Abonnements, service lecteurs,

vente des anciens numéros

04 3000 6000 (N° non surtaxé), du lundi au vendredi de8 h à 17 h et le samedi de 8 h 30 à 12 h.

Prix de l’abonnement (6 n°+ 1 hors-série) en France : 29 € TTC

Ventes en kiosque

France : Messageries lyonnaises de presse. Tel : 04 74 82 14 14.

Réassort points de vente, Boost media, Denis Rozes 06 43 73 16 37.

[email protected] Ouest : Service des ventes, 05 35 31 34 65

Languedoc : Jean-Christophe Clidi, 04 67 07 66 81 ;réassort points de vente, Thierry Nazon, 04 67 07 67 59

N° Commission paritaire : 0714 K 79707. N° ISSN : 1296-9893. Dépôt légal : à parution

Tous droits de reproduction réservés

La reproduction, même partielle, des articles et illustrations de Terre de vins est interdite. Terre de vins décline toute responsabilité

pour les documents non sollicités qui lui sont confiés.Les manuscrits, insérés ou non, ne sont pas rendus.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Le vin doit être consommé avec modération.

Voilà tout juste deux ans que « Terre de vins »s’est développé au niveau national, mais aussien Belgique, en Suisse, au Canada et au

Luxembourg, et vous êtes à chaque numéro toujoursaussi nombreux à nous lire. L’empathie ne faiblitpas. Une étude TNS-Sofres, réalisée dans seulementdeux régions françaises, l’Aquitaine et le Langue-doc-Roussillon, nous crédite de plus de 171 000 lec-teurs. C’est dire si, au niveau national, vous êtesbien plus nombreux.Cette audience, aujourd’hui, nous oblige. Elle nousoblige à toujours plus de pertinence, toujours plusde rêve, toujours plus d’élégance, toujours plus d’ex-pertise sans jamais être docte. C’est dans cet espritque plusieurs chroniqueurs viennent aujourd’huienrichir l’équipe de « Terre de vins ». C’est le cas deGérard Basset, meilleur sommelier du monde, éluen 2010 au Chili après vingt années d’enseignementet d’apprentissage acharnés. Gérard Basset, franco-anglais, était peu connu jusqu’alors en France,contrairement à ses homologues français. DepuisSouthampton, dans la New Forest britannique, ilnous fera partager son vécu et interviendra chaquesemaine sur nos sites Internet. Aurélia Filion, laQuébécoise branchée et pétillante du site Busurle-web – en couverture de ce magazine –, sera elleaussi à vos côtés pour vous faire partager ses coupsde cœur bien à elle, pêchés au gré de ses pérégrina-tions nombreuses dans le vignoble français. Mêmebipolarité : vous la lirez dans chaque magazine et laverrez en exclusivité, chaque semaine, sur nos sitesInternet. Enfin, César Compadre, seul journalistefrançais à intervenir uniquement sur le vin dans unquotidien français, « Sud Ouest », écrira lui aussi etdécryptera les dessous du vin et de la vigne.Ces enrichissements participent d’une volonté claire

de développement incarnée aussi sur le Web. « Terrede vins », riche d’un site Internet en français, terre-devins.com, entend en effet s’ouvrir au continentasiatique et aux pays anglophones. C’est ainsi quefrenchwinenews.com a été lancé, en partenariat avecl’Agence France-Presse, qui possède 165 bureauxdans le monde et un patrimoine éditorial sans égalsur le vin hors de nos frontières. Objectif de french-winenews.com : parler majoritairement des vinsfrançais, offrir des outils de compréhension, maisaussi des services à destination d’un public deconnaisseurs qui, en Chine notamment, ne cessed’augmenter.Ces développements s’accompagneront, enfin, d’évé-nements. Le premier – destiné à mettre en relationdes vignerons soucieux de vendre leur vin et deslecteurs-consommateurs – aura lieu à Narbonne, les9, 10 et 11 décembre. D’autres suivront, ailleurs enFrance, ouverts sur la pédagogie, la connaissance, larareté. Toujours l’excellence.Ces déploiements ont évidemment un coût, alorsque le prix du papier ne cesse d’augmenter et que lavisibilité en kiosque nécessite des investissementspermanents. C’est la raison pour laquelle votre ma-gazine passera à 6 €, prix qui était le sien en 2009dans son ancienne for-mule, moins paginée. Le prix de l’abonnement– 29 € pour six numéroset un hors-série –, lui,n’augmentera pas. Mercide votre confiance. Merciencore de votre fidélité.

Merci !

RODOLPHEWARTEL

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n° 13 I SEPTEMBRE OCTOBRE 2011

ACTUALITÉS

16 I LA VIGNE VOIT ROuGEOn nous angoisse avec le réchauffement climatique, dévastateur pourla planète. Qu’en est-il sur la vigne ? Le point des scientifiques etl’avis de vignerons, premiers observateurs du phénomène

22 I SuR LE DIVINC’est une nouvelle rencontre de « Terre de vins », sur un registre in-time. Avec un grand vigneron, ici l’Alsacien Jean-Michel Deiss, nousnous accordons une pause et une réflexion sur le sens du vin. Et celuide la vie

38 I LES AILES D’ANGéLuSVoilà un cru mythique, mais connaissions nous vraiment la saga fa-miliale des De Bouärd ? En huit générations, l’Angélus a conquis ledevant de la scène. Vous allez savoir comment

DÉGUSTATION

58 I LES FOIRES Aux VINS Notre choix, selon vos envies ! Les meilleures affaires, mais aussi lesbios, les vins prêts à boire et ceux à garder, les atypiques… « LE »guide pour bien acheter

72 I SAINT-EMILION, LE BAL DES PRéTENDANTS !Il y a les grands crus classés A, les grands crus classés B, les grandscrus classés (un peu plus de soixante-dix stars) et tous les autres quifrappent à la porte ! Ce sont ceux là que nous distinguons. Ils serontpeut-être grands crus classés demain

ARTS DE VIVRE

84 I SO CASTILLON !Ici, le poids de l’histoire sert de moteur, le vignoble bouge, bouge, et voit s’installer de grands noms d’appellations voisines renommées. Un signe qui confirme la tendance, Castillon a le venten poupe !

100 I ROuTE DES VINS DE PROVENCE, C’EST PARTI !Un site internet pour une route à la carte de vos envies, c’est le parides Provençaux. Un petit tour du côté des coteaux d’Aix ne peut quenous mettre l’eau à la bouche. Et des étoiles dans les yeux

122 I CuISINE ET CRuS… Du ROuSSILLONQuand un cordon bleu sudiste et autodidacte rencontre un cavistecatalan jusqu’au bout des ongles, qu’arrive-t-il ? On s’attable devantdes assiettes remplies de soleil, devant des flacons surprenants, au-thentiques et, surtout, avec un vrai bel accent

Ont participé à ce numéro : Pierre Arditi, Gérard Basset, Alain Benoît (Deepix), Patrick Bernard, Philippe Campa, Alain Chameyrat, Jean-Charles Chapuzet, César Compadre, FabienCottereau, Jean-Michel Desplos, Jefferson Desport, Armelle Drouin, Aurélie Filion, Philippe Geluck, Olivier Guyot, Denis Hervier, Luc Jennepin, Séverine Joubert, Egmont Labadie,Evelyne Léart-Viboux, Marion Lefebvre, Newsgraphe (infographies), Audrey Marty, Isabelle de Montvert-Chaussy, José Nicolas, Jacques Orhon, Emmanuel Perrin, Sylvain Petitjean,Sylvie Reboul, Alain Robert (Aperçu), Frédéric Sallet, Chantal Sarrazin, Jean-Jacques Saubi, Richard Sprang, Philippe Taris, Bruno Tariol, Laurent Theillet, Thierry Suzan, Anne-Sophie Thérond. En couverture�: Photo réalisée par Maude Chauvin, à Montréal (Québec).

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SOMMAIRE

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Le centenaire de l’écolede La Tour BlancheL’école de viticulture et d’oenologie de La Tour Blanche, à Bommes,au cœur du Sauternais, a fêté ses 100 ans le samedi 3 septembre.Cette école a été fondée en 1911 grâce au legs du banquier et philan-thrope bordelais Daniel Iflla-Osiris. Propriétaire du domaine, il l’avaitléguée à l’État à sa mort en 1907, à condition qu’y soit créée « uneécole gratuite et populaire ». Un livre sur l’histoire peu banale del’établissement marqué par l’empreinte d’Ulysse Gayon sortira à cetteoccasion chez Elytis.www.evo.tour-blanche.educagri.fr

Le chiffre110 000C’est, en euros, le montant de l’enchère ayant remporté un magnumdu château Caïx, propriété du Prince Henrik du Danemark, à Luzech(Cahors). La vente a eu lieu le 27 juin, dans un hôtel de… Pékin.L’acheteur n’est autre que le directeur général de Dynasty, Liu KeJing, l’un des plus grands producteurs de vin en Chine. ChâteauCaïx n’a pas attendu cette vente pour développer sa notoriété en Asie.Une quinzaine de boutiques de luxe portent déjà le nom du domaine.www.vindecahors.fr

LES COUPS DE CŒURD’AURÉLIA

Aurélia Filion, jeune Québécoise basée à Montréal, a fait irruptionsur la Toile il y a deux ans avec son désormais fameux Busurleweb.com,que la planète vin observe avec délectation. Décomplexée, pétillanteet surtout très douée pour choisir et décrire le vin, Aurélia arpentele vignoble français sans relâche. Elle nous offrira désormais ses coupsde cœur et ses conseils.

Domaine Romaneaux-DestezetHervé Souhaut, vin de pays de l’Ardèche, Gamay

La Souteronne 2009

Plutôt qu’être fan de rock star, comme plusieurs, c’est plutôt de vi-gnerons que je le suis. Quand un vin me passionne, je veux ren-contrer la personne derrière les bouteilles pour poser milles questionset tenter de comprendre (un peu) comment un « simple » jus peutdevenir si complexe. J’ai travaillé fort pour aller à la rencontred’Hervé Souhaut (du Domaine Romaneaux-Destezet), perdu enArdèche au milieu de nulle part ! Mais ce fut une grande rencontre,remplie d’échanges, de réponses à mes questions, de questions àmes étonnements et, évidemment, de rires. La Souteronne, cuvée100 % gamay, dense et profonde, est un rouge à l’image del’homme. Elle suscite l’échange et la convivialité. Avec un nez decassis, de terre, d’asperges (fraîches et mures cueillies au printemps)et un taux de buvabilité extrême, c’est le vin idéal pour les apérosentre amis autour d’un immense plateau de charcuterie.Environ 12 €

Domaine Richard LeroyVin de France, Les Rouliers 2009

À l’automne la lumière change, le vert évolue et tout de-vient doré. J’adore profiter des derniers beaux jourspour m’évader hors de la ville et le vin Les Rouliers deRichard Leroy est le compagnon idéal. Éclat doré, nezde pomme, miel et beurre, c’est mon « comfort wine »,la cuvée qui procure (garanti !) une bonne dose de ré-confort. Ce vigneron, qui au départ s’est installé enCoteaux-du-Layon pour faire des liquoreux, produitaujourd’hui essentiellement des blancs secs. Avec cetteapproche naturelle qu’on aime bien, il maîtrise un

chenin unique et racé. La bouche des Rouliers est gourmande etaérienne, supportée par une minéralité grandeur nature. Avantl’évasion automnale, passez au marché pour vous munir d’un petitpique-nique : quelques poires, des noix et le plus beau morceau desaint-nectaire.Environ 20 €

Retrouvez Aurélia Filion en vidéo pour une chronique hebdomadairesur terredevins.com (en français) et sur frenchwinenews.com (en anglaiset en mandarin) n

Ça bouge dans le vignobleChâteau Lascombes change de mains. La Macsf (Mutuelle d’assu-rance du corps de santé française) s’est offert en juillet ce deuxièmegrand cru 1855 (Margaux), vendu par le fonds d’investissementaméricain Colony Capital (qui venait tout juste de se séparer duPSG). Le montant de la transaction colossale (estimée à 200 mil-lions d’euros) s’explique par le prestige et l’étendue du domaine(110 hectares), mais aussi par les merveilles qui sommeillent dansles caves du château. On parle de quelque 500 000 bouteilles…

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LES VINS DES CÔTES DE CASTILLON SONT BIEN À L’IMAGE DE L’APPELLATION. LES RAMEAUX VIFS TOURNÉS

VERS UN AVENIR EN PLEINE ÉCLOSION, ET LES RACINES PLONGÉES DANS UNE PASSIONNANTE HISTOIRE

MÉDIÉVALE QUE LA RÉGION ARBORE AVEC FIERTÉ

Par Sylvain Petitjean, photographies Marion Lefebvre

So Castillon !

ESCAPADE CASTILLON-CÔTES DE BORDEAUX (33)

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CIEL MON CHÂTEAU MARGAUX (33)

Photo

Jean-J

acques S

aubi Si Issan pouvait parler, il y aurait de quoi écrire un livre d’histoire européenne. Aliénor d’Aquitaine

y épouse Henri Plantagenêt en 1152, le chevalier d’Essenault rase et reconstruit l’édifice auXVIIe, François-Joseph, empereur d’Autriche, s’entiche de ses vins... Acquis par la famille Cruseen 1945, ce cru inscrit au classement de 1855, fait depuis la course en tête des Margaux. 65 %

de cabernet-sauvignon, 35 % de merlot encerclent le château sur un splendide terroir de graves. Ici, levin est entré dans l’Histoire, il nous livrera quelques-uns de ses secrets le 10 novembre prochain, lorsdu dîner organisé pour les lecteurs de « Terre de vins ».Adresse en page carnet. Renseignements sur les Dîners Prestige « Terre de vins » en page 108.

IciIssan‘‘

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TRIBU CLIMAT

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Du vin à Sark, au beau milieu des îles anglo-normandes… Un fantasme des frères Bar-clay, magnats de la presse britannique ?Certainement pas. Pour Alain Raynaud,

œnologue conseil des frères jumeaux et vigneron dansle Bordelais, les deux hommes ont clairement la têtesur les épaules. Oui, il est désormais possible de fairedu vin au large du Cotentin, et « c’est très probablementcette idée de réchauffement climatique qui a amené cesBritanniques à planter leurs 100 000 pieds de vigne (sa-vagnin, al barillo, chardonnay, pinot gris, pinot noir etgamay) sur l’île de Sark », pense Alain Reynaud. « On yretrouve des conditions quasi bordelaises d’il y a vingt ans,précise-t-il : écarts de températures, ensoleillement : toutva bien pour faire du vin ! »Si tout semble tourner rond dans la tête des frères Bar-clay, le climat, lui, perd complètement le nord. LaFrance n’est pas en reste. Au moment où nous bouclonsce « Terre de vins », les vendanges étaient annoncéesavec pas moins de trois semaines d’avance, et peut-êtreplus dans certains vignobles, comme à Bordeaux, enBourgogne ou en Alsace… « Juste après la floraison, on

avait même une semaine d’avance sur 2003 », pourtantannée de la canicule, commente Gérard Barbeau, di-recteur de l’Unité vigne et vin du centre Inra d’An-gers-Nantes. En cause : la hausse générale des tempé-ratures. Du Languedoc à la Champagne, on attendd’ailleurs avec fébrilité de voir comment ce millésimeva évoluer dans le temps. Car, les scientifiques le pro-nostiquent, cette exception deviendra la norme.

ALCOOL ET TYPICITÉ

En matière de changement climatique, les analyses etprévisions du Giec, le Groupe d’experts intergouver-nemental sur l’évolution du climat, font autorité. Selonses scenarii, la température en Europe augmenterait de1,8 à 6 degrés d’ici à 2100. « La hausse des températuresà l’échelle mondiale, c’est acté, confirme Benjamin Bois,maître de conférences en agroclimatologie de la vigneà Grenoble. Les modèles les plus complexes l’attestent,n’en déplaise à Claude Allègre ! »Problème numéro un : les degrés alcooliques. Il n’estplus rare aujourd’hui de trouver chez son caviste desétiquettes affichant 14 degrés, voire davantage. Or, la

CETTE ANNÉE ENCORE, LES VENDANGES SONT ARRIVÉES AVANT L’HEURE.

UNE AVANCE EXCEPTIONNELLE, EN PASSE DE DEVENIR LA NORME. LE MERCURE

GRIMPE, LA VIGNE ET LE VIN SE TRANSFORMENT, IMMANQUABLEMENT.

ET SI LA FRAGILE ALCHIMIE DES TERROIRS ÉTAIT EN TRAIN DE VOLER EN ÉCLATS�?

Par Cyril Charon, photographies�Patrick Bernard, Armelle Drouin, Audrey Marty, adresses en page carnet

La vignevoit rouge

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SUR LE DIVIN ALSACE

Par Rodolphe Wartel, photographies Alain Robert, adresse en page carnet

avec…

Jean-Michel Deiss

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Jean-Michel Deiss, 57 ans, trois enfants (Mathieu, 26 ans,Étienne, 23 ans, et Victoire – « Elle a 4 ans et demi et me parleen vers ») – est viticulteur à Bergheim, en Alsace. Propriétairede 27 hectares, il produit 35 hectolitres/ha avec 20 personnes,

quand d’autres se contenteraient de cinq salariés. « C’est un projetsocialiste », ironise cet homme qui ne laisse personne indifférent,tutoie facilement et, surtout, exprime des convictions.Ex-président des grands crus d’Alsace, il inaugure pour « Terrede vins » cette nouvelle chronique. Il s’est allongé, sans trop de dif-ficulté, sur le divan du Mureno Resort à Paris (13, boulevard duTemple, 75003).

Jean-Michel Deiss, on dirait toujours que la colère gronde en toi.Pourquoi cette révolte sourde ?

C’est la colère contre le crétinisme, contre la bêtise sous toutes sesformes. Tu vois c’est… l’absence de niveau. On a souvent en face denous des interlocuteurs qui n’ont pas le niveau. Là, il y a une colère.Je suis un citoyen critique. Des choses ne vont pas comme ellesdoivent aller. Et je suis un citoyen rhénan, donc perfectionniste. Lapulsion d’absolu est très importante. Je suis insatisfait : un certainnombre de choses arrivent par veulerie, par calcul ou méchancetésournoise. C’est le contraire de l’esprit de corps. C’est le contraire dela solidarité virile chère à Romain Gary, et cela me manque.

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ENQUÊTE BORDEAUX EXCLUSIF

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La nouvelle vie

de LafragetteJEAN-PAUL LAFRAGETTE, BOUILLONNANT HOMME D’AFFAIRES DANS LES ANNÉES 80-90, PDG DE LA SOCIÉTÉ

L & L SPÉCIALISÉE DANS LE COGNAC, A CONNU LES AFFRES DE LA JUSTICE. MIS EN CAUSE

POUR SA GESTION, IL A ÉTÉ INCARCÉRÉ PENDANT TROIS SEMAINES, EN 2008. POUR «�TERRE DE VINS�»,

IL REVIENT SUR L’AFFAIRE. ET, EN ATTENDANT LES SUITES JUDICIAIRES, DÉVOILE SA NOUVELLE VIE

Par Jean-Michel Desplos, photographies Bruno Tariol

L ’endroit est magique. Au loin, les bateaux filent paisiblementsur la Garonne. Depuis la terrasse du château Loudenne, àSaint-Yzans-de-Soudiac (33), l’estuaire s’étire, majestueux.« La couleur de l’eau change tout le temps parce que les marées

sont très fortes », observe Jean-Paul Lafragette, propriétaire des lieux.À 60 ans, celui qui fut longtemps considéré comme le « sauveur d’en-treprises en difficulté » avant de tomber dans la spirale judiciaire, veutdésormais tourner la page. Avec son épouse, Marie-Claude, ils misentsur le réceptif et la convivialité. « On aime accueillir et recevoir defaçon authentique, un peu à l’ancienne, sans Internet, ni poste de télévision.Ici, le visiteur se sent comme en famille. » La maison propose dégusta-tions, petits plats mitonnés et nuitées.Mais le souvenir de l’été 2008 est à vif, douloureux. « Quand on sedonne à fond comme je l’ai fait, on ne voit pas venir ce genre de choses,même si mon avocat parisien m’avait prévenu que j’allais être convoquépar la police. »24 juin 2008, 6 heures du matin. Jean-Paul Lafragette est danssa propriété du château Rouillac (AOC Pessac-Léognan), à Canéjan(33), revendue depuis, lorsque débarque la police judiciaire deLimoges, accompagnée du juge d’instruction bordelais Jean-MichelGentil. « Avec mon épouse, nous dormions à l’étage et avons entendufrapper à la porte. Nous avons pensé que c’était un de nos employés.Une voix s’est élevée, je suis descendu et tout s’est enchaîné très vite.Ca fait bizarre. La veille au soir, j’étais avec le président du Conseilgénéral de la Gironde. Et là, en quelques minutes, je me suis retrouvéen garde à vue pendant quarante-huit heures, mis en examen etdirigé vers la maison d’arrêt d’Angoulême, où je suis resté trois se-maines. »

Jean-Paul Lafragette, poursuivi pour faux et usage et abus de bienssociaux, est soupçonné d’avoir détourné, par des jeux d’écriture, d’im-portantes sommes au sein des entreprises de son groupe.Au total, près de 6 millions d’euros. La procédure ferait notammentétat de créances non recouvrées détenues par L & L auprès de deuxsociétés charentaises qui étaient aussi ses fournisseurs de cognac. En2007, lorsqu’un administrateur judiciaire a été nommé, celui-ci aremis un rapport aux magistrats de la cour d’appel qui ont noté « l’im-portance des détournements imputés à M. Lafragette […] et la diversitédes procédés employés pour les dissimuler témoignant de l’habiletéde leur auteur ». L’intéressé, quant à lui, a toujours admis « avoircommis des erreurs. Je les ai reconnues et mes associés ont retiré leurplainte ». En 2009, deux Cognaçais, proches de Jean-Paul Lafragette,un courtier octogénaire et son ancien bras droit au sein de MerinvilleCie, une maison de négoce, ont été mis en examen pour « complicité »et ont été placés sous contrôle judiciaire.Cette affaire, toujours au stade de l’instruction, pourrait être clôturéerapidement, mais elle est encore loin d’être jugée par les magistrats dela Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux.« J’y pense encore, bien sûr. C’est une période très difficile mais c’est lavie. J’ai été pris dans un engrenage. Tout s’est écroulé d’un seul coup.Quand je vois les images de DSK à New York, en boucle à la TV, çaremue, ça fait mal, quoi qu’il ait fait ou pas. L’incarcération est unpassage terrible. À la maison d’arrêt, ce qui m’a le plus manqué, c’est decommuniquer. Mais mes amis étaient présents et ils le sont restés, c’est trèsimportant. C’est une expérience malheureuse qui renforce. Dans notrepays, il y a beaucoup de jalousie. Dès que l’on réussit, c’est que l’on a volé.Je suis devenu zen. »

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TERROIR ALPES-MARITIMES (06)

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Une syrah 2005 en tête d’une série de 300 auconcours des syrah du monde (2007), unchardonnay 2003 classé 3e, derrière deuxMontrachet à une dégustation de grands

bourgogne, un pinot 2008 qui interpelle les vigneronsde la Côte de Nuits : « Mais comment vous faites pouravoir cette couleur ? Et ce fruit ? »Un mourvèdre déclaré le meilleur du monde par desspécialistes patentés. Une litanie de compliments surles vins de l’abbaye de Lérins. De quoi croire en lagrâce divine : le petit Jésus en culotte de velours selonl’expression consacrée. Une fois revenus sur Terre, ilfaut se poser des questions, dont celle du sol ! C’est cequ’ont fait frère Marie, maître es vignes et chais et frèreMarie-Pâques, à la tête de l’activité commerciale de lacommunauté.Ici, le sol ne ressemble pas à celui d’en face, d’Hyèresou de La Londe. C’est un sol ne portant pas d’arbou-siers, mais riche en humus où croissent la bruyèreblanche, le myrte, le ciste et le pin parasol, un sol pleind’argile où l’on trouve des cyprès, des eucalyptus et

aussi des oliviers de 500 ans : toute une végétationpropre à un terrain basique constitué de dolomies, cal-caires marins durs à base de calcium et surtout de ma-gnésium. Rien à voir avec les terres acides de l’Estérel.Le microclimat ? C’est bien là l’autre secret du terroirde l’île Saint-Honorat : les embruns marins confèrentau vin fraîcheur et salinité, tandis que l’ocre apporteprofondeur et minéralité. « Si notre mourvèdre est tantapprécié, se flatte frère Marie, c’est qu’on ne sent pas l’al-cool, même vendangé après le 15 octobre il reste frais. »La fraîcheur ? Un mot récurrent pour parler du terroirde Lérins. La vigne ne souffre jamais. « En 2003, sesouvient frère Marie, au cœur de la sécheresse, elle estrestée verte car elle a en permanence les racines mouilléespar de l’eau douce. » La source du Loup, qui arroseCannes, réapparaît à l’île Saint-Honorat dont elle ali-mente la nappe phréatique, et remonte par capillaritéle long des couches rocheuses disposées en hauteur.L’île est en fait un bout des Alpes tombé près de lafaille marine, qui s’est redressé en formant un mille-feuilles vertical où la roche mère affleure. « Quand je

DEVENIR AUSSI CONNUS QUE LA ROMANÉE CONTI, TEL EST LE DÉFI DES MOINES

DE L’ABBAYE DE LÉRINS SUR L’ÎLE SAINT-HONORAT, À DEUX BRASSÉES DE CANNES.

PÉCHÉ D’ORGUEIL�? PAS SÛR. ET SI LE TERROIR LEUR DONNAIT RAISON�?

Par Évelyne Léard-Viboux, photographies DR (Abbaye de Lérins)

Lérinsîle bénie

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INTERVIEW JEAN-PIERRE RIVES

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Sélectionné 59 fois en équipe de France entre1975 et 1984 pour 59 matchs joués dans leurintégralité, coprésident de la Coupe du mondede rugby 2007, Jean-Pierre Rives, alias Casque

d’or, s’adonne depuis sa retraite à la sculpture et, avecses œuvres monumentales en métal rouillé, s’interrogesur les rebonds de la mémoire. À la veille de la Coupedu monde en Nouvelle-Zélande, il entend aussi cultiverla vigne, qu’il vient d’acquérir à Bizanet (11), grâce àun autre ami du rugby, le vigneron du Sud et de l’artde vivre, Gérard Bertrand, chez qui il expose aussi sesœuvres.

Jean-Pierre, vous cultivez la discrétion mais restezinfluent dans le monde du rugby. Entre présence etabsence, quelle est votre recette ?

Je ne suis pas Marylin Monroe ! En fait, moins j’enfais, plus on croit que j’en fais. Je suis tellement recon-naissant à l’égard du rugby ! Le rugby est l’un des raresendroits qui soient encore un espace de liberté, d’égalitéet de fraternité. Le jeu nous oblige. La vie nous obligeà être reconnaissants. J’aimerais que le monde soitcomme ça, une espèce d’église joyeuse où l’on pourraittous grandir ensemble avec nos enfants pour les aider

à se construire. J’ai deux jeunes enfants, Jasper Jo, 7ans, et Kino John, 4 ans. Je souhaite qu’ils grandissentbien et donnent un sens à leur vie, qu’ils prennent leurplace dans le trafic. Ils ne sont pas obligés de dessinertoujours une maison avec une cheminée et un soleil...

Comment est apparu votre engagement pour l’art ?Par l’œuvre d’Albert Féraud ?

Tu ne rencontres que ce que tu cherches. J’ai rencontréAlbert Féraud et je ne suis jamais ressorti de son atelier.Je suis allé habiter près de chez lui, à Bagneux (92).J’apportais les croissants. Il est parti, mais je passeencore beaucoup de nuits avec lui. Il m’a remis aumonde. Comme Ladislas Kino, ce sont des gens qui tefont voir le monde différemment, qui font entrer de lalumière, de l’air et du soleil. Ce sont des gens qui sonthabités. Ils éclairent ton chemin.

Pourquoi travaillez-vous le métal exclusivement ?

Albert Féraud m’a appris la générosité. Il m’a appris àregarder. Je ne sais pas ce que j’aurais fait d’autre…Aller voir un psychiatre m’aurait coûté beaucoup d’ar-gent. Ils m’ont donné un supplément de vie, un sup-

ICÔNE DU RUGBY FRANÇAIS, JEAN-PIERRE RIVES A REÇU «�TERRE DE VINS�»

À LA VEILLE DE LA COUPE DU MONDE, SUR LES HAUTEURS DE SAINTE-MAXIME (83).

SI L’ART OCCUPE SES JOURS ET SES NUITS, «�CASQUE D’OR�» S’EST TROUVÉ

UN NOUVEAU CENTRE D’INTÉRÊT�: LES VIGNES QU’IL VIENT D’ACQUÉRIR

DANS L’AUDE (11)

Par Rodolphe Wartel, photographies Alain Robert

RivesL’autre

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SAGA SAINT-ÉMILION (33)

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DÉJÀ HUIT GÉNÉRATIONS SE SONT SUCCÉDÉ À LA TÊTE DE CE PREMIER CRU CLASSÉ DE SAINT-ÉMILION.

SI LA FIN DU XXe SIÈCLE A ÉTÉ RICHE EN REBONDISSEMENTS, LES DÉBUTS DU XXIe S’ANNONCENT

PALPITANTS. OÙ L’ON RETROUVE HUBERT DE BOUÄRD, SES ENFANTS, SON COUSIN JEAN-BERNARD GRENIÉ,

LEURS AÎNÉS JACQUES ET CHRISTIAN, ET MÊME… JAMES BOND�!

Par Jefferson Desport, photographies Alain Benoît (Deepix)

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PORTRAIT MONTFAUCON (30)

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«Nous avons en vallée du Rhône des atoutsexceptionnels, qui ne viennent pas seu-lement du soleil, qui brille aussi surd’autres continents, mais de choses plus

profondes, en particulier notre histoire, notre culture et nosconnaissances », plaide Rodolphe de Pins. La diversitéde l’encépagement en est une, majeure, qu’il défendavec conviction. Son domaine du Château de Mont-faucon, à quelques encablures de Roquemaure, dans leGard, offre toute la panoplie des cépages principaux etsecondaires des côtes-du-rhône. Du grenache, de lasyrah et du mourvèdre, bien sûr, mais aussi de la cou-noise, du vaccarèse ou encore du picpoul et du bour-boulenc. Ses cuvées comptent généralement un subtilassemblage de cinq ou six cépages savamment orches-tré… Mais en élaborant son « Vin de Monsieur leBaron de Montfaucon », ce cérébral s’est fait plaisir,

mêlant 15 cépages, 5 blancs et 10 rouges. « Je ne peuxrevendiquer aucune AOC pour cette cuvée, mais elle medonne l’occasion de montrer une étiquette datant de 1829que j’ai retrouvée dans les greniers du château. » Unecuvée hors norme vite remarquée. Du « Wine Specta-tor » à Robert Parker, tous ont pointé sa complexité,jusqu’au Noma à Copenhague, sacré meilleur restau-rant du monde, le comptant à sa prestigieuse carte desvins.L’autre atout de Rodolphe de Pins, c’est une ascendanceprestigieuse férue de viticulture depuis au moins troiscents ans, avec pour emblème un château du XIe siècle,véritable forteresse aux tours crénelées et aux façadespercées de fenêtres à meneaux dominant le Rhône.« J’ai grandi au château, poursuit-il, avec mes frères, sansavoir conscience de tout cela, ni d’intérêt particulier pourla viticulture. »Admis dans une école d’agriculture en Normandie, il

MON PREMIER EST À LA CARTE DU NOMA, ÉLU MEILLEUR RESTAURANT

DU MONDE. MON SECOND EST UN ASSEMBLAGE DE 15 CÉPAGES.

MON TROISIÈME AFFICHE UNE ÉTIQUETTE MILLÉSIMÉE 1829.

MON TOUT EST UN VIN DES CÔTES-DU-RHÔNE ÉTENDARD DE SON APPELLATION

DE PAR LE MONDE ET INCONNU AU BATAILLON EN FRANCE. EN GARDE�!

Par Sylvie Reboul, photographies Emmanuel Perrin, adresse en page carnet

Flacond’histoire

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QQuand la grande distribution a commencé sa campagne d’éradication du« petit » commerce, elle avait oublié que toute position hégémoniques’accompagne de quelques devoirs. Sans aller jusqu’à envisager une obligationde service public, mais presque. C’est à peu près ce qu’elle fait avec les Foiresaux vins. Cette invention géniale nous vient des Centres Leclerc.

Naturellement, comme c’est une chance pour le public, les producteurs en conçoivent un peud’aigreur. Ils disent : « En mettant en marché un certain nombre de belles étiquettes à des prixaccessibles, la grande distribution écorne l’image luxueuse de nos vins. » C’est vrai et c’est faux etc’est exagéré. Vrai, parce qu’il paraît difficile de justifier une hausse continue des prix quand,chaque année à la même époque, les Foires aux vins se chargent de remettre les pendules àl’heure. Faux, parce que le public se moque bien de l’image des belles marques. Il veut avoiraccès au meilleur, à ce qu’il aime, à ce qu’il a envie de découvrir, à ce dont il a entendu parlerici ou là. En ce sens, les Foires aux vins sont une occasion parfaite de se faire plaisir, enfin. Ellesremplissent une vraie fonction au service du public. Exagéré, parce que les producteursoublient vite que les Foires aux vins leur ont permis plus d’une fois de vider les stocks demillésimes boudés par le négoce et, récemment encore avec les 2004, 2006, 2007. Cette année,les Foires aux vins proposeront les deux millésimes bordelais les plus récents. 2008 et 2009.Sans les qualifier ici, vous avez déjà tout lu dans les pages de Terres de Vin, on peut s’intéresserune seconde à ce qui les sépare. Une fois de plus, c’est l’argent. 2008 sera sans doute le derniermillésime abordable quand 2009 a confirmé une tendance haussière qui existait depuis 2000et qui s’est solidement ancrée dans les habitudes du vignoble avec le millésime 2010. Il est trèspeu probable que l’on assiste à un retour en arrière. Ce qui laisse une place énorme à tous lesautres vignobles de France, nous l’avons fait aussi. Pendant ce temps, un petit village gauloisrésiste. À l’envahisseur ? Non, non. Au bon sens, c’est plus facile. Nos amis de Saint-Émilion,qui profitaient d’un classement révisable tous les dix ans, ont piétiné le beau jouet. Deprocédures en coups de Jarnac, le classement est en miettes. La récente production des autoritésen charge ne les protège toujours pas des attaques attendues de ceux qui ne seront pas contentdu nouveau classement. Il est vraiment dommage que tous ces gens prêtent le flanc auxcritiques de tous bords qui ne manqueront pas de railler ces querelles contre-productives. Ducoup, nous avons décidé de leur donner un petit coup de main en dégustant les meilleurs saint-émilion grand-cru qui seraient à même de briguer une montée dans le classement. Bonne idée,non ? Nos commentaires, dans les pages qui suivent.

Nicolas de Rouyn

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&�� ���LA SÉLECTION

Les foires aux vins 2011 :petits prix et bons prix...

� pages 58 à 70

LE PALMARÈS DU GRAND JURYClassement de Saint-Émilion :

le bal des prétendants � pages 72 à 79

TALENTSMontlouis et Vouvray :

Deux appellations sous le même ciel

� page 80

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Dossier réalisé par Alain Chameyrat et Denis Hervier

A vec septembre arrivent les foires auxvins. Les enseignes de la grandedistribution réalisent en quelquessemaines plus du tiers de leurs ventes

annuelles de vins. C’est l’occasion pourl’amateur de regarnir sa cave, l’offre estpléthorique et les prix souvent plus serrés quependant le reste de l’année. Saison après saison,ces foires aux vins évoluent positivement. Nousavons rarement trouvé des vins à défautcaractérisé parmi les milliers de vins qui nous ontété proposés en pré-dégustation. Les acheteursdes enseignes sont plus vigilants que par le passédans les sélections mises en avant. En revanche,un phénomène nous inquiète. Plusieursenseignes semblent se lancer frénétiquement à larecherche du rapport appellation-prix audétriment du rapport qualité-prix. Entendez parlà que la compétition entre certaines enseignes serésume à trouver le plus bas prix possible desquelques dizaines d’appellations bien connuesdu public. Qui fournira le cahors le moins cher ?Untel en propose un à 3,95 euros, l’autre à3 euros et le dernier à 2,99 euros. Si nous nousréjouissons de l’émulation pour augmenter lepouvoir d’achat du client, nous nous sommessouvent désespérés à l’ouverture des bouteilles.La compétition pour aller chercher les cuvées lesmoins chères d’une appellation connue conduità retenir des vins qui expriment bien peu latypicité de ladite appellation. Une bouteille dechinon doit permettre au consommateur qui ladébouche de retrouver un style de vin de chinon.Quand la boisson n’a aucune saveur agréable etressemble vaguement à un vin de Loire dominépar les arômes végétaux de poivron avec unefinale raide, il nous semble que la recherchefrénétique du rapport appellation-prix a perdutout sens. Nous préférons mille fois un simplecôtes-du-rhône gourmand, très bien fait, réaliséavec des rendements limités, dont le coût deproduction est forcément un peu élevé et doncvendu un peu plus cher que la moyenne descôtes-du-rhônes, à un châteauneuf défaillant. Àquoi bon payer pour une appellation prestigieusequand elle n’exprime pas une identité ou ungoût ? Si l’on y réfléchit, une appellation est-elleautre chose qu’un goût ? Si les foires aux vins accordent traditionnellementbeaucoup de place aux grands bordeaux, l’édition2011 marquera un tournant. En effet, les 2007 etles 2008 sont encore en vente, à des prix que nousrisquons de ne pas revoir de sitôt, les 2009 puis les2010 qui suivront seront beaucoup plus chers à

cause d’une forte demande internationale. Lesmarques les plus réputées, les premiers crus classéset beaucoup de seconds crus ou équivalents sontdéfinitivement sorties du périmètre des amateursqui ne disposent pas de moyens conséquents. C’estle moment de profiter des 2007 excellents en cemoment. Beaucoup étonneront au vieillissement etles 2008 sont remarquables.Chaque magasin est libre de retenir tout ou partiede la sélection nationale de son enseigne. Ne vousfocalisez pas sur un vin mais sur un ensemble deréférences. Puis faites vite. Les meilleures affairespartent en premier et passent difficilement la soiréeinaugurale. Organisée la veille de l’ouverture de lafoire aux vins, il suffit de s’inscrire préalablementdans le magasin pour y être invité. Nous faisons unepart de plus en plus importante aux vépécistes. Ilsproposent également une offre complète et souventbien sélectionnée. Derrière un caddie ou souris enmain, suivez notre guide. Le choix est large malgréune sélection rigoureuse. Nouveauté de cette année,nous avons complété le choix de nos dégustateurspar une sélection réalisée par des consommateursencadrés par nos experts.

Les dates des foires aux vinsAuchanDu 13 septembre au 1er octobreCarrefourDu mercredi 7 au dimanche 18 septembreCarrefour marketDu vendredi 23 septembre au dimanche 9 octobreCasinoDu 6 septembre au samedi 17 septembreFranprixDu 15 au 25 septembre IdealwineDu 9 au 26 septembre IntermarchéDu 14 au 24 septembreLaviniaDu 6 septembre au 3 octobreLeclercA partir du 21 septembreMonoprixDu mercredi 7 au dimanche 18 septembreRepaire de BacchusDu 1er au 30 septembreSystem UDu 27 septembre au 8 octobreWineandcoDu 5 septembre au 3 octobreVinothèque de bordeauxDu 7 au 28 septembreCDiscount.comDu mercredi 7 septembre au lundi 10 octobre

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Les meilleursrapport qualité-prixIci, les prix ne feront pasd’ombre au plaisir. Les notessont élevées. Tout est réunipour boire bon sans se ruiner.Beaucoup de vins de ce top 20n’atteignent pas 7 euros. Laqualité suit quand ils lesdépassent.

Bordeaux

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NOTRE PALMARÈS � CLASSEMENT DE SAINT-ÉMILION

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��&� ��'�#"���''�"���'���&&��()�L 'idée de départ était séduisante et plutôt fair-play :

instaurer un classement révisable tous les dix ans,contrairement à celui de 1855, afin de tenir compte desévolutions des propriétés de l'appellation et donner ainsi

sa chance à tous. Seulement voilà, comme toujours, il y a lesmauvais perdants. Les déchus ont fait appel et les promus se sontbien gardés de remettre leur titre en jeu. Le classement de Saint-Émilion, dans la tourmente après sa dernière révision en 2006, afait couler beaucoup d'encre chez les greffiers. Cela ira peut-êtremieux à partir de 2012 (voir notre encadré). En attendant l'issuedu feuilleton, nous avons voulu comparer les prétendants, sur lesdeux derniers millésimes commercialisés, 2008 et 2009. Deuxannées très différentes. Les 2008 sont des vins peu exubérants, qu'ilfaut aller chercher sur la profondeur et la longueur ; les plus réussisrestent de petites mécaniques de précision, dans un style tendu,presque strict. Les 2009 en sont l'antithèse : expressifs, généreux,affables dès ce stade de jeunesse, gourmands et pulpeux.La dégustation a mis en avant trois grands types de vins : de bonssaint-émilion, bien réalisés mais plutôt banals en terme d'émotion,qui ne méritent pas d'être classés. Des vins aromatiques, très char-meurs, irréprochables d'un point de vue technique, mais à qui ilmanque encore un supplément d'âme pour prétendre au classement.Enfin, des crus racés et profonds, dignes des grands crus classés. La plupart des meilleurs saint-émilion, et notamment les grands crusclassés, proviennent du plateau calcaire de l'appellation, à une cen-taine de mètres d'altitude. Un autre secteur, proche de Pomerol,compte davantage de graves et d'argiles. Enfin, vers la plaine de laDordogne autour de Libourne, réputée moins qualitative, on trouvedavantage de sables et les vins y sont plus souples.Les gagnants de cette dégustation sont généralement bien situés, sou-vent sur des terroirs de côtes ou de plateau ; l'autre atout restant,comme partout, le talent du vinificateur. Certains - Châteaux Tria-non, La Fleur d'Arthus – situés plus dans les sables, tirent leur épin-gle du jeu. Voici notre palmarès et nos impressions.

Les vins dégustés et l'intégralité des notations sont disponibles surwww.terredevins.com

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Michel Bettane et Thierry Desseauve sont lesauteurs du Grand Guide des Vins de France etconseillers éditoriaux de Terre de Vins. Dégustateursdepuis plus de vingt-cinq ans, leur expertise pointueest reconnue dans tous les vignobles. Finsconnaisseurs du Bordelais, leur expertise est trèspointue sur la région des Graves.Alain Chameyrat est l'un des dégustateurs phare du Grand Guide des Vins de France��En dégustateurchevronné, il passe plusieurs mois par an sur place àla recherche des meilleurs vins et vignerons.Sylvie Tonnaire est rédactrice en chef de Terre de Vins. Observatrice privilégiée de l’évolution des vignobles du sud de la France, cette finegastronome ne manque jamais de glisser un accordsur chaque vin qu’elle goûte.Véronique Raisin est journaliste et dégustatrice.Voyageuse infatigable, elle parcourt les vignobles de l'Hexagone et ceux du monde entier.

Gérard Sibourd-Baudry est le propriétaire desCaves Legrand, l'une des caves les plusemblématiques de Paris, installée au cœur de lagalerie Vivienne. A la fois cave, épicerie fine et bar àvin, elle recèle des flacons à faire tourner les têtes.Xiaoning Dorra est une journaliste chinoise, nativede Canton, amoureuse des vins français et diplôméede sommellerie. Correspondante pour deuxmagazines, elle collabore aussi au plus importantsite chinois d'information sur le vin.Pascal Emond est directeur adjoint de la rédactionde LCI. Ce fondu d'info et de vins parvient àconcilier ses deux passions, un pied sur les plateauxtélé, l'autre – quand son emploi du temps le luipermet - dans le vignoble.

Ce palmarès a été établi à partir d'une sélection desvins les mieux notés dans le Grand Guide des Vinsde France 2011, à laquelle s'est ajoutée quelquessaint-émilion régulièrement très bien notés par lacritique internationale. Pour corser un peu le jeu,nous avons glissé parmi les vins dégustés trois vins"pirates", des stars issues d'appellationspériphériques (domaine-de-l'a, haut-carles, la-fleur-de-boüard). Vingt domaines ont répondu à notreappel à échantillons ; chacun a présenté deux vinsau maximum, dans chaque millésime, 2008 et 2009.Les vins présentés dans ce classement sont tousdisponibles à la vente. Tous les vins ont été dégustés à l’aveugle. La noteest la moyenne arithmétique des notes desdégustateurs.Retrouvez le compte-rendu complet de l’ensemblede cette dégustation et la totalité des vins surwww.terredevins.com

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Alain Chameyrat et Véronique Raisin I photos Fabrice Leseigneur

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EMPRUNTER LES CHEMINS DE TRAVERSE, REGARDER LA PROVENCE SOUS UN AUTRE JOUR,

À LA LUMIÈRE DE SON VIGNOBLE ET DE SES VIGNERONS�: C’EST LA BELLE IDÉE DE LA ROUTE

DES VINS, LANCÉE CET ÉTÉ

Par Chantal Sarrazin, photographies José Nicolas

Sur la routedes vins

ESCAPADE PROVENCE

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CUISINE PERPIGNAN (66)

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P our les dernières fêtes de fin d’année, Maïté Schram s’est ren-due chez Quinta, la boutique perpignanaise des Toiles du So-leil, elle a acheté une bonne quinzaine de serviettes de table,toutes différentes, et un nombre équivalent de pinces à linge

nanties d’une petite ardoise en forme d’étiquette. Elle y a inscrit lenom de ses habitués : « Ils viennent déjeuner ici jusqu’à quatre fois parsemaine. Finalement ils ont fait connaissance. La plupart travaillent dansle quartier et s’attablent tous ensemble, maintenant chacun a sa servietteet vient la chercher près du zinc avant de s’asseoir. C’est à qui fera décou-vrir telle ou telle nouvelle cuvée. Des fous de vins comme moi, le vin jel’adore et je le bois ! » On comprend mieux pourquoi Maïté se sent sibien au Bistrot des Crus, enfant naturel du Comptoir du même nomet voisin où Jean-Pierre Rudelle aligne méthodiquement le meilleurde la viticulture catalane. Maïté et Marie vont y chercher chaquequinze jours (et plus si affinités) de quoi renouveler le tableau noir

trônant derrière le comptoir : la liste des flacons du moment et desvins au verre que l’on peut découvrir et tester avec le menu. Pas decarte pour celui-ci : il change tous les jours et sans redites depuis cinqans ! Le dimanche Maïté se pose devant sa collection de magazines decuisine classée par saison, son étagère de livres de recettes et sa pile decarnets d’écoliers : c’est parti pour un vagabondage gourmand. Ellesélectionne, retient, reformule « Deux heures après j’ai mon programmede la semaine écrit dans mon cahier et mis à la mesure du bistrot, soit àpeu près 25 couverts. Ces idées se recombinent avec mes origines, je suisautodidacte et fille d’immigrés espagnols, pas de gaspillage à la maison etdu respect pour nos assiettes : faire à manger c’est naturel pour moi. »Comme assortir mets et vins. Maïté habite à Calce et aime à le répéter.Fief de Gérard Gauby et de ses émules, le village est un haut lieu duvin, de la maison au bistrot, en passant par le comptoir, le parcoursde Maïté est balisé. Des meilleurs crus bien sûr ! n

JUSTE À L’ENTRÉE DE PERPIGNAN, FACE AU NOUVEAU THÉÂTRE DE L’APOGÉE, LE BISTROT

DES CRUS MET EN MUSIQUE LE TERROIR CATALAN. LÉGUMES GORGÉS DE SOLEIL, FRUITS

CUEILLIS MÛRS, VIANDES FERMIÈRES, POISSONS DE MÉDITERRANÉE ET, AVEC

LA COMPLICITÉ DU CAVISTE ET ASSOCIÉ D’À CÔTÉ, UNE VRAIE SARDANE DE CUVÉES

Par Sylvie Tonnaire, photographies Richard Sprang, adresses en page carnet

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Cuisineet crus

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