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1 INDICATIONS DE CORRECTION TEST D’ACCES A LA PREPARATION AUX CONCOURS D’ATTACHE TERRITORIAL INTERNE, EXTERNE ET 3EME CONCOURS 10 avril 2008 Le test d’accès à la préparation au concours d’attaché territorial est à la fois un test de pré requis et un test de positionnement. Il doit permettre d’accueillir en formation les agents détenteurs d’un niveau minimum de compétences écrites, de culture générale et territoriale puis d’orienter le contenu de la formation à venir en fonction de leur besoin.

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INDICATIONS DE CORRECTION TEST D’ACCES A LA PREPARATION AUX CONCOURS D’ATTACHE TERRITORIAL INTERNE, EXTERNE ET 3EME

CONCOURS

10 avril 2008

Le test d’accès à la préparation au concours d’attaché territorial est à la fois un test de pré requis et un test de positionnement. Il doit permettre d’accueillir en formation les agents détenteurs d’un niveau minimum de compétences écrites, de culture générale et territoriale puis d’orienter le contenu de la formation à venir en fonction de leur besoin.

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SEQUENCE 1

Compréhension de texte et capacité à la reformulation

(10 points – 45 mn) La séquence suivante a pour objectif d’évaluer votre capacité à comprendre les idées essentielles d’un texte, à discerner la logique d’un raisonnement, à restituer fidèlement cette dernière et à reformuler sans paraphraser.

**** A la recherche du lien, « Réflexions sur une disparition », Dominique Méda, revue Autrement, 1997 Il est donc tautologique (*) d’affirmer que le travail est la condition majeure d’appartenance sociale, puisque nous sommes parvenus à organiser l’ensemble des rapports sociaux autour du travail et que, depuis deux siècles, nos sociétés semblent s’être donné pour objectif principal la poursuite de l’abondance… […] Il faut désormais se demander si nous ne nous trouvons pas dans un moment où ce raisonnement ne peut plus être tenu. Il nous apparaîtra peut-être un jour que le travail ne peut plus assurer toutes les fonctions dont nous avons voulu le charger depuis une période récente. Et peut-être est-ce précisément parce que nous ne parvenons pas à sortir des modes traditionnels de pensée que nous ne trouvons pas de solutions aux problèmes actuels de nos sociétés. Si l’on part du fait que le travail n’est pas la seule façon de se réaliser, si l’on pense qu’il n’est pas le mode essentiel selon lequel se tisse le lien social et s’il apparaît que la mise en valeur monétaire n’est pas la seule façon de valoriser le monde, il devient absurde de vouloir donner à toutes les activités la forme du travail, au prétexte qu’il faudrait sauver le lien social. (*) Tautologie : répétition inutile d’une même idée en différents termes. Exemple : le slogan « 100% de nos clients achètent nos produits » est tautologique.

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Répondez aux questions suivantes sans jamais paraphraser l’auteur :

1) Pourquoi selon l’auteur est-il « tautologique d’affirmer que le travail est la condition majeure d’appartenance sociale » (1 point) ?

Une proposition tautologique est vraie en vertu de la signification de ses termes.

L’auteur pense que notre société a organisé l’ensemble des rapports sociaux autour

du travail, et que le mot travail implique donc nécessairement et par définition

l’ensemble des rapports sociaux. En conséquence expliciter ce fait revient à énoncer

une évidence.

2) Pourquoi l’auteur pense-t-il que « nous ne trouvons pas de solutions aux problèmes actuels » (1 point) :

Pour l’auteur, nous ne trouvons pas de solution aux problèmes actuels parce que

nous ne pouvons pas sortir des schémas traditionnels de pensée comme par exemple

estimer que tous les rapports sociaux reposent sur le travail, alors qu’il faudrait nous

interroger sur leur pertinence.

3) Pourquoi l’auteur dit-il qu’ « il devient absurde de vouloir donner à toutes les activités la forme du travail » (1 point):

L’absurdité dénoncée par l’auteur réside dans le fait que nous préférons essayer de

faire plier la réalité qui contredit notre schéma de pensée habituel, plutôt que

remettre en cause ce dernier, par exemple en ne considérant pas le travail comme

valeur centrale de notre société

4) Expliquez le passage de cet article de Dominique Meda, comme si vous deviez le rendre clair à quelqu’un qui ne l’aurait pas compris, en utilisant l’espace ci-dessous (2 points) :

L’auteur dénonce une malhonnêteté intellectuelle : nous prétendons être réalistes en

affirmant que le travail est la condition majeure d’appartenance sociale alors que

nous avons fait correspondre la réalité à ce postulat. Nous sommes ensuite invités à

remettre en cause ce schéma de pensée qui n’est plus opérationnel. Ce passage

prend fin sur une injonction à interroger la pertinence de certaines de nos valeurs

pivots.

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5) Recensez les étapes du raisonnement de l’auteur (2 points) :

L’auteur explique que si nous ne parvenons pas à séparer intégration sociale et

travail dans nos sociétés, c’est parce que nous construisons depuis deux siècles notre

société autour de cette valeur et de la recherche d’abondance.

Il faudrait plutôt nous demander, nous dit-elle, si notre raisonnement est juste par

rapport aux réalités de notre société actuelle, s’il est réaliste d’attendre tant du

travail ou s’il ne faudrait pas plutôt remettre en cause nos schémas de pensée.

Si l’on pense qu’on peut participer à la vie sociale autrement qu’en travaillant, que

l’argent n’est pas la seule ni la plus importante des valeurs, alors il devient absurde

de vouloir utiliser le travail comme seule solution envisageable pour prendre part à la

vie en société.

6) Résumez ce passage en trois phrases, puis en une seule en utilisant vos propres mots (3 points) : En trois phrases : Dire que du travail dépend toute intégration sociale est une évidence, puisque depuis

deux cents ans nous bâtissons notre société autour de cette valeur et recherchons

exclusivement la richesse.

Si nous ne remettons pas en cause la place centrale et exclusive du travail comme

intégrateur social et l’actualité de certains de nos schémas de pensée, nous ne

parviendrons pas à résoudre les problèmes sociaux contemporains.

Envisager qu’on puisse participer autrement à la vie sociale et qu’il existe d’autres

valeurs que la valeur financière permet de réaliser qu’il est inconsistant de considérer

que seules les activités professionnelles peuvent permettre de prendre part à la

société.

En une phrase :

L’organisation sociale de notre société repose sur la valeur travail et la recherche de

l’enrichissement, ce qui nous empêche de rechercher de nouvelles formes de

participations à la vie en société qui ne seraient pas uniquement basées sur le travail et

l’argent.

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SEQUENCE 2

Capacité d’analyse et culture territoriale

(10 points – 45 mn)

La séquence suivante a pour objectif d’apprécier l’intérêt que vous portez à votre environnement professionnel ainsi que votre capacité à problématiser et à analyser.

Pour chacun des thèmes ou sujets ci-dessous, pouvez-vous donner brièvement (à l’exception de la question 4 où un développement plus conséquent est attendu) une définition, des enjeux et une illustration :

1) La politique de la ville (2 points)

Des actions de revalorisation de territoires définis comme prioritaires en raison des

difficultés que rencontrent leurs habitants (habitat dégradé, chômage, échec scolaire,

délinquance, enclavement) sont menées en partenariat par l’Etat, les collectivités

territoriales, les associations… Cette « discrimination positive » répond à un objectif

d’équité, au risque de stigmatiser.

2) La démocratie locale (2 points)

Les procédés permettant aux administrés de participer aux décisions locales se sont

diversifiés: à côté des élections, technique classique de démocratie représentative

réservée aux seuls électeurs ; de la vie associative, procédé ancien de démocratie

participative, se développent des consultations locales, réunions publiques, comités de

quartiers, ouverts à tous. Le référendum décisionnel de l’article 72C semble très peu

utilisé et est limité par un encadrement juridique strict.

La gouvernance locale progresse, mais lentement.

3) Les établissements publics de coopération intercommunale (E.P.C.I.) (2 points)

Le regroupement de communes en syndicats ou communautés (soit près de 16 000

EPCI) répond à des objectifs de cohérence, d’économie d’échelle et de rationalisation

de l’action publique locale. Fortement incitée par l’Etat, cette coopération pose

cependant la question du risque d’atteinte à la libre administration des communes,

d’un déficit démocratique et de la complexité opérée par cette multiplicité de niveaux

administratifs.

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4) Etat et collectivités territoriales : quels enjeux ? (4 points)

Doivent apparaître :

- L’actualité du sujet : les rapports Lambert, Attali…

- Une définition (même approximative !) des termes du sujet

- Des éléments de contexte historique (apparition et progression de la

décentralisation : acte I, acte II) et spatial (rapide regard sur des organisations

différentes, par exemple le fédéralisme)

- La problématique soulevée : quelles relations entre Etat et CT ? Quels en sont les

enjeux ?

- La qualification des relations : complémentaires/concurrentes,

rénovées/déséquilibrées

- Les illustrations incontournables : partenariat (par exemple avec les contrats

urbains de cohésion sociale), financement (dotations …), contrôle (encadrement

normatif, rôle du préfet)

- Une analyse critique des relations d’un point de vue démocratie, autonomie,

efficacité…

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SEQUENCE 3

Argumentation fondée sur la culture générale

(10 points – 45 mn) La séquence suivante a pour objectif d’évaluer votre intérêt pour les grandes questions de société et d’actualité ainsi que votre capacité à fonder une argumentation.

1) Quel est le rôle de la HALDE ? (3 points)

La HALDE a pour mission de lutter contre les discriminations prohibées par la loi

(inégalité de traitement fondée sur un critère comme l’origine, le sexe, le handicap

etc…) de fournir toute l’information nécessaire, d’accompagner les victimes, d’identifier

et de promouvoir les bonnes pratiques pour faire entrer dans les faits le principe

d’égalité.

2) Agrocarburants : rouler ou manger, faudra-t-il choisir ? (3 points) Pour faire rouler nos voitures, on n’a pas trouvé mieux pour l’instant que le pétrole. Sa

raréfaction, l’augmentation des prix qui en résulte ainsi que sa responsabilité dans les

émissions de CO2 imposent de trouver d’urgence des solutions alternatives à une

économie de plus en plus énergivore et qui dépend à 95% de l’or noir. Dans ce

contexte, il est logique que les agrocarburants aient le « vent en poupe ». Produits à

partir de la canne à sucre, du maïs, du colza et de l’huile de palme, ils peuvent être

incorporés dans les carburants classiques, ce qui évite une rupture technologique et

donc des investissements très élevés.

Mais il y a un problème : avec les technologies actuelles, le pétrole vert exige

beaucoup de surface. Si la France lui dédiait l’ensemble de ses terres agricoles, elle ne

pourrait faire rouler que la moitié de ses véhicules… Hypothèse d’autant plus absurde

que déjà près d’un milliard d’humains ne mangent pas à leur faim dans un monde qui

comptera 2,5 milliards de bouches supplémentaires d’ici 2050.

Dans un contexte de tensions croissantes sur les biens alimentaires de base, la solution

des agrocarburants apparaît donc plutôt comme un facteur inflationniste

supplémentaire.

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3) Jacobins contre Girondins : la fin du conflit ? (4 points) Si la dernière campagne présidentielle peut illustrer un énième épisode d’un

affrontement entre un « clan départementaliste », qui s’appuie sur les conseils

généraux et sur le Sénat, et un autre « décentralisateur et fédéraliste » qui s’appuie

sur les régions, ce schéma peut toutefois sembler aujourd’hui trop simple, voire

simpliste. Au-delà du clivage politique, on observe des positions communes,

notamment sur la surpuissance des Départements qui occupent des compétences qui

pourraient être dévolues aux Régions (développement économique, par exemple). La

gestion des fonds structurels européens constitue également une singularité française :

alors que dans l’Union européenne ce sont les collectivités qui gèrent directement ces

fonds, en France, c’est le préfet de Région qui en a la charge, exception faite de

l’Alsace qui use de son droit à l’expérimentation et de la Corse qui bénéficie d’un statut

particulier.

De plus, la décentralisation est souvent perçue par les habitants avec une connotation

négative, lié à une augmentation de la pression fiscale locale qui en résulte. Même

inscrite dans la Constitution lors de la révision de juillet 2003, on ne perd pas

facilement les réflexes bâtis sur près de 700 ans de centralisation !

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SEQUENCE 4

Capacité à synthétiser (10 points – 45 mn)

La séquence suivante a pour objectif d’évaluer votre capacité à sélectionner, hiérarchiser et classer les informations essentielles contenues dans une série de documents. 1) La commission Attali a rendu son rapport le 23/01/2008. Certaines propositions

concernent la décentralisation. A partir des 3 documents ci-joints dégagez, sous forme de grands titres, les thématiques essentielles relatives à l’organisation administrative. (3 points)

1. La disparition du département

2. Le renforcement de la région

3. La consécration institutionnelle des agglomérations ; reconnaissance des EPCI en

collectivités territoriales

2) Pour chaque thème retenu, sélectionnez les principaux arguments présents dans les

documents et présentez-les dans un paragraphe de 6 à 7 lignes. (5 points)

La disparition du département :

Causes : 100 départements

Trop d’échelons administratifs

Le département deviendra inutile d’ici 10ans parce que les structures

intercommunales assumeront ses compétences (transfert de droit)

But : Réduire les coûts

Clarifier les compétences entre CT

Débat : le Président de l’assemblée des départements conteste cette position

du fait de la charge des compétences des départements

Le renforcement de la région :

Objectifs : Moins de régions mais plus fortes

Moyens : Possibilité de fusionner

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Recentrer les régions sur leurs compétences notamment le

développement éco et la formation professionnelle

La consécration institutionnelle des agglomérations :

Constat : Environ 85% de la population est concerné par l’intercommunalité

Un vrai succès, fonction de proximité

La France a les plus petites communes par rapport aux pays européens

MAIS augmentation des dépenses

Conséquences : Les EPCI doivent devenir des CT

Elections des délégués communautaires au SUD

+ de moyens financiers : transférer la répartition de la DGF à l’agglo

Débat : D’après M Censi (Président de l’assemblée des communautés de France

le seuil de population choisi de 60000 habitants n’est pas pertinent

Le diagnostic est approximatif

3) En une phrase, et au regard de l’ensemble des documents, pouvez-vous dire quelle est la problématique mise en évidence par la commission Attali ? (2 points)

Au regard de l’enchevêtrement, de la confusion des compétences entre CT, il est

nécessaire de clarifier la décentralisation en proposant une nouvelle carte

administrative.

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