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Texte Robert de NiceTraditions, une nécessité
Partage décembre 2006.
Si la meilleure façon de marcher est de mettre un pied devant l’autre et de
recommencer, cette image vaut pour la nécessité des traditions A.A les faux pas peuvent nous amener à faire des erreurs
et tomber dans l’ancien système de fonctionnement physique et mental.
Les groupes étant composés d’individus fragiles ou fragilisés par la vie qu’ils ont
vécu avant ou avec l’alcool et qui gardent encore en eux une part de ces fragilités, malgré des relèvements spectaculaires qui étaient même parfois impensables.
Les différences de niveaux sociaux-culturels, d’éducations, des
dégradations dues aux effets néfastes de l’alcool, bien que rétabli grâce aux
douze étapes, n’ont pas fait de nous des Saints ou des clones vides d’émotions.
Je reprendrai un paragraphe des traditions illustrées(2 ième révision de mars 1979 du Québec) qui reste
en vigueur aujourd’hui :« Comme pour les étapes, les
traditions n’ont pas été préalablement établies comme moyen de régler les problèmes
futurs, l’action est venue en premier lieu. Des groupes A.A
Pionniers, sans autres moyens que la
méthode ‘d’essai et d’erreurs et ‘ d’essai encore’ ont très
vite découvert que :(eh bien, ceci ne marche pas ! ; mais telle façon de
procéder a très bien marché et telle autre encore mieux !)
Les échecs comme les succès étaient rapportés
par lettres aux Services
Généraux Mondiaux..
Misent en commun, ces expériences partagées aboutirent aux douze
traditions. La première version des traditions parut
dans le AA Grapevine en 1946, fut condensée dans la
forme actuelle en 1950 et acceptée à la première
conférence internationale AA.
Bill W, notre cofondateur, déclara alors : « nos traditions nous guident vers de
meilleures façons de travailler et de vivre et elles sont à la survie des groupes, ce
que sont les étapes à la sobriété et la paix d’esprit de chacun de nos membres. La plupart des individus sont incapables de se rétablir sans l’existence d’un groupe. Le groupe doit survivre, sans cela l’individu ne
survivra pas ».
Les traditions ne sont pas des règlements, elles ont un sens profond pour chacun de nous,
comme les douze étapes. Ce sont les garde-fous contre toutes dérives ou dérapages déjà testés et vécus par les pionniers qui se sont laissés prendre par la résurgence de leurs
failles profondes dues à leur personnalité.
Mon expérience m’a montré dans mes débuts de chat
écorché que j’étais, traînant un fardeau de Soucis et de
douleurs mentales, que j’étais chez les AA comme en enfant
qui réapprend à vivre, à marcher, à parler, à penser, à
réfléchir et le tout différemment de ce que
j’avais fait durant 40 ans et qui m’avait amené à la dérive.
La nécessité des traditions permet, grâce à leur constitution établie par les Pionniers( à ce propos, il est bon de lire l’histoire de la création des AA et tout
ce qui s’y rapporte) de remettre les groupes dans une logique adaptée aux alcooliques et leurs
‘déficiences’et ainsi préserver ce coffret qui contient les douze étapes afin que celles- ci ne s’envolent
pas à tous vents ; la mise en pratique des 12 étapes doit permettre cela, une forme d’autodiscipline évitant l’implosion des groupes l’un étant lié à
l’autre.
A mes débuts, j’avais acheté le livre bleu les 12-12 qui expliquait clairement le besoin de l’un et de l’autre pour
continuer d’exister, le fascicule des douze traditions illustrées m’a bien aidé également, les dessins me parlaient autant que
les textes et allaient très bien à mon esprit embrouillé. Je suggèrerai donc à celles ou ceux qui bloquent sur des paroles, des gestes ou des attitudes dans certains groupes de lire les revues AA qui parcourent le monde entier et font passer les
principes au-dessus des personnalités (y compris de la sienne propre).
Je vis mieux depuis que j’utilise l’expérience des Pionniers qui ont construit une base solide au mode
de vie nécessaire aux AA, dans son ensemble et ses principes, aussi à ceux qui l’ont amené jusqu’à moi en la respectant. Bonne route à vous tous, qui m’accompagnez dans ce merveilleux chemin du
relèvement, bien fraternellement.
Robert de NICE.
Traditions, une nécessité Partage
décembre 2006.