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LES TEXTES 2009-2010 CERVANTES - DON QUICHOTTE Chapitre 18

Textes 2009-2010

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LES TEXTES 2009-2010

CERVANTES - DON QUICHOTTE Chapitre 18

JEAN DUBUFFET - ASPHYXIANTE CULTURE

PLATON - LA REPUBLIQUE VII (Le mythe de la caverne)

Alexandre Jollien - Eloge de la faiblesse

SARTRE Sartre - Cahiers pour une morale (p.447)

Me voilà tuberculeux par exemple. Ici apparaît la malédiction (et la grandeur). Cette maladie, qui m'infecte, m'affaiblit, me change, limite brusque-ment mes possibilités et mes horizons. J'étais acteur ou sportif : [...] je ne puis plus l'être. Ainsi négativement je suis déchargé de toute responsabilité touchant ces possibilités que le cours du monde vient de m'ôter. C'est ce que le langage populaire nomme être diminué. Et ce mot semble recouvrir une image correcte : j'étais un bouquet de possibilités, on ôte quelques fleurs, le bouquet reste dans le vase, diminué, réduit à quelques éléments. Mais en réalité il n'en est rien : cette image est mécanique. La situation nou-velle quoique venue du dehors doit être vécue, c'est-à-dire assumée, dans un dépassement. Il est vrai de dire qu'on m'ôte ces possibilités mais il est aussi vrai de dire que j'y renonce ou que je m'y cramponne ou que je ne veux pas voir qu'elles me sont ôtées ou que je me soumets à un régime systématique pour les reconquérir. En un mot ces possibilités sont non pas supprimées mais rem-placées par un choix d'attitudes possibles envers la disparition de ces possibilités.

SARTRE - L’Etre et le néantVII (p.96)

SARTRE - L’Etre et le néantVII (p.97)

Jean Paul Sartre - L’Etre et le néant (paradoxe du désir amoureux)

« Il arrive qu'un asservissement total de l'être aimé tue l'amour de l'amant. Le but est dépassé : l'amant se retrouve seul si l'aimé s'est transformé en automate. Ainsi l'amant ne désire-t-il pas posséder l'aimé comme on possède une chose : il réclame un type spécial d'appropriation. Il veut posséder une liberté comme liberté.

Mais, d'autre part, il ne saurait se satisfaire de cette forme éminente de la liberté qu'est l'engagement libre et volontaire. Qui se contenterait d'un amour qui se donnerait comme pure fidélité à la foi jurée ? Qui donc accepterait de s'entendre dire : " Je vous aime parce que je me suis librement engagé à vous aimer et que je ne veux pas me dédire ; je vous aime par fidélité à moi-même ? " Ainsi l'amant demande le serment et s'irrite du serment. Il veut être aimé par une liberté et réclame que cette liberté comme li-berté ne soit plus libre. Il veut à la fois que la liberté de l'Autre se détermine elle-même à devenir amour - et cela, non point seulement au commencement de l'aventure mais à chaque instant - et, à la fois, que cette liberté soit captivée par elle-même, qu'elle se retourne sur elle-même, comme dans la folie, comme dans le rêve, pour vouloir sa captivité. Et cette captivité doit être démission libre et enchaînée à la fois entre nos mains. Ce n'est pas le déterminisme passionnel que nous désirons chez autrui, dans l'amour, ni une liberté hors d'atteinte : mais c'est une liberté qui joue le déterminisme passionnel et qui se prend à son jeu. »

Sartre, l'Etre et le Néant, III, 3 pp. 434-435

Paul Valéry - Regards sur le monde actuel

L'Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l'intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entre-tient leur vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeur ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines.

L'Histoire justifie ce que l'on veut. Elle n'enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout et donne des exemples de tout.

Que de livres furent écrits qui se nommaient : « La Leçon de ceci, les Enseignement de cela!... »Rien de plus ridicule à lire après les évènements qui ont suivi et que ces livres interprétaient dans le sens de l'ave-nir.

Dans l'état actuel du monde, le danger de se laisser séduire à l'Histoire est plus grand que jamais il ne fut. Les phénomènes politiques de notre époque s'accompagnent et se compliquent d'un changement d'échelle sans exemple, ou plutôt d'un changement d'ordre des choses. Le monde auquel nous commençons d'appar-tenir, hommes et nations, n'est qu'une figure semblable du monde qui nous était familier. Le système des causes qui commande le sort de chacun de nous, s'étendant désormais à la totalité du globe, le fait réson-ner tout entier à chaque ébranlement; il n'y a plus de questions finies pour être finies sur un point.

L'Histoire, telle qu'on la concevait jadis, se présentait comme un ensemble de tables chronologiques pa-rallèles, entre lesquelles, quelquefois des transversales accidentelles étaient çà et là indiquées. Quelques essais de synchronisation n'avaient pas donné de résultats, si ce n'est une sorte de démonstration de leur inutilité. Ce qui se passait à Pékin au temps de César, ce qui se passait au Zambèze au temps de Napoléon, se passait dans une autre planète. Mais l'Histoire mélodique n'est plus possible. Tous les thèmes politiques sont enchevêtrés, et chaque événement qui vient à se produire prend aussitôt une pluralité de significations simultanées et inséparables.

Sigmund Freud - Métapsychologie

Karl Popper - Conjectures et réfutations

François Roustang - Elle ne le lâche plus

Platon - La République II (Mythe de Gygès)

Emmanuel KANT - Critique de la raison pure (Préface 1ère édition)

Emmanuel KANT - Critique de la raison pure (Préface 1ère édition)