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Lundi 16.01.2022: Temps ensoleillé dès 1300 mètres. Grisaille et fortes concentrations de particules fines sur la majeure partie du pays. Journée ensoleillée et propice à l’énergie solaire entre 1300 et 1600 mètres. Mardi 17.01.2023: Atmosphère printanière Les maximales de 15 degrés accen- tuent la fonte dans les Alpes. Risque élevé de crues dans les vallées alpines: les eaux de la fonte des neiges menacent les habitations. Mercredi 18.01.2033: Temps de chien pour les skieurs. De fortes précipitations et d’autres situations météorologiques extrêmes s’abattent sur le pays. Chutes de neige ou de grêle en cas de températures positives. Jeudi 19.01.2044: Hiver méditerranéen. Bancs de nuages sur le plateau, puis temps bien ensoleillé. Conditions météorologiques printanières et températures élevées. Noisetiers et forsythias en fleurs. Vendredi 20.01.2035: Ciel bouché. Brouillards élevés liés au smog et aux particules fines. La limite du zéro degré remonte à 3500 mètres. Samedi 21.01.2070: Week-end apocalyptique. Nouvelle augmentation des tempéra- tures, sécheresse et recul dramatique de la limite du pergélisol au niveau national. Éboulements rocheux tou- jours plus fréquents. Dimanche 22.01.2055: Où est passé l’hiver? Nouvelle augmentation des tempéra- tures, sécheresse et recul dramatique de la limite du pergélisol au niveau national. La direction de Greenpeace Suisse évoque l’indépendance de l’organi- sation et la nécessité de la préserver. Agir comme David et rester fidèle à ses principes est plus important que jamais en cette période de crise. Actions créatives, résistance paci- fique et confrontation courageuse ont fait leurs preuves dans la lutte contre les Goliath de ce monde. Page 3 L’indépendance de Greenpeace Entretien avec la direction Greenpeace prouve régulièrement son intégrité ainsi que son indépendance financière et politique dans ses actions contre les grands groupes nationaux et internationaux qui polluent sans retenue l’environnement. Des Goliath comme Nestlé, Esso, UBS, Nike, Adidas, Mattel ou Novartis ont déjà plié face aux exigences de Greenpeace en faveur de l’environnement. L’histoire a montré qu’un David indépendant peut s’imposer avec succès contre Goliath. Greenpeace reste fidèle, depuis 1971, à cette façon de voir. L’indépendance à l’égard des gouvernements, des partis politiques et des groupes d’intérêts économiques revêt en effet une importance cruciale dans notre lutte non violente en faveur d’un monde écologique, social et juste. Elle seule peut garantir notre liberté d’action lors de nos campagnes contre la pêche pirate, notamment de l’Europe, au large des côtes africaines, contre les coupes illégales de bois par les grandes entreprises dans les dernières forêts vierges ou contre la lutte des multinationales pour les matières pre- mières dans l’Arctique. Page 2 Météo: Prévisions hivernales Economie: Le groupe suisse Danzer associé à des violations des droits de l’homme. Page 5 Héro suisse: David convainc Hasbro de modifier sa politique d’achat de papier. Page 5 Climat et énergie: Majak, Seversk et les errements d’Axpo. Page 4 David a du style: 5 marques de mode veulent renoncer aux substances chimiques dangereuses. Page 5 Tendance: Sortons du nucléaire 2012: qui, quoi, où, comment? Page 4 David un jour, David toujours: la naissance du mouvement Greenpeace en 1971. Bannière déployée lors de la crue du Danube en 2009. Arctique: lutte pour les matières premières Le 1er décembre, des militants Greenpeace ont simulé une rencontre avec des représentants de Shell, BP, ConocoPhillips, Statoil et NunaOil. Des militants de Greenpeace ont joué un tour aux représentants de l’indus- trie pétrolière alors qu’ils venaient participer, le 1er décembre, à une réunion avec le Bureau des minéraux et du pétrole du Groenland (BMP) pour dis- cuter de l’avenir des réserves en matières premières dans l’Arctique. Afin de s’assurer que l’industrie pétrolière prenne conscience des risques liés à ces activités, les militants de Greenpeace ont organisé leur propre conférence. Ils ont poliment convié les invités à les suivre au premier étage, prétex - tant que le lieu de la conférence avait été déplacé. Les managers de Shell, BP, ConocoPhillips, Statoil et NunaOil ont ainsi assisté à une présentation sur le danger des forages en grande profondeur dans l’Arctique alors qu’ils venaient conclure des plans de vente sur les réserves en matières premières. Plus d’informations sur la destruction et le pillage dans le Grand Nord à la page 4. Une bannière est déployée devant le BMP à Copenhague en 2011 «The more Davids, the less chances for Goliaths» VOL. MMXII. DA.VI.D GREENPEACE MEMBERS 1/JANUARY 2012 FOR FREE.– No. 37‘463 © 2012 The Daily David Printed in St. David Sortons du nucléaire! Entre dans la peau de . Car il y a encore de nombreux Goliath. Soutiens Greenpeace sur devenir-david.ch ou greenpeace.ch POUR NOTRE 40 e ANNIVERSAIRE, NOUS NOUS ACCORDONS UNE EXCURSION EN BATEAU.

The Daily David - FR

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The Daily David by Greenpeace Switzerland

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Page 1: The Daily David - FR

Lundi 16.01.2022:Temps ensoleillé dès 1300 mètres.Grisaille et fortes concentrations de particules fines sur la majeure partie du pays. Journée ensoleillée et propice à l’énergie solaire entre 1300 et 1600 mètres.

Mardi 17.01.2023:Atmosphère printanièreLes maximales de 15 degrés accen-tuent la fonte dans les Alpes. Risque élevé de crues dans les vallées alpines: les eaux de la fonte des neiges menacent les habitations.

Mercredi 18.01.2033:Temps de chien pour les skieurs.De fortes précipitations et d’autres situations météorologiques extrêmes s’abattent sur le pays. Chutes de neige ou de grêle en cas de températures positives.

Jeudi 19.01.2044:Hiver méditerranéen.Bancs de nuages sur le plateau, puis temps bien ensoleillé. Conditions météorologiques printanières et températures élevées. Noisetiers et forsythias en fleurs.

Vendredi 20.01.2035:Ciel bouché.Brouillards élevés liés au smog et aux particules fines. La limite du zéro degré remonte à 3500 mètres.

Samedi 21.01.2070:Week-end apocalyptique.Nouvelle augmentation des tempéra-tures, sécheresse et recul dramatique de la limite du pergélisol au niveau national. Éboulements rocheux tou-jours plus fréquents.

Dimanche 22.01.2055:Où est passé l’hiver?Nouvelle augmentation des tempéra-tures, sécheresse et recul dramatique de la limite du pergélisol au niveau national.

La direction de Greenpeace Suisse évoque l’indépendance de l’organi-sation et la nécessité de la préserver. Agir comme David et rester fidèle à ses principes est plus important que jamais en cette période de crise. Actions créatives, résistance paci-fique et confrontation courageuse ont fait leurs preuves dans la lutte contre les Goliath de ce monde. Page 3

L’indépendance de Greenpeace

Entretien avec la direction

Greenpeace prouve régulièrement son intégrité ainsi que son indépendance financière et politique dans ses actions contre les grands groupes nationaux et internationaux qui polluent sans retenue l’environnement. Des Goliath comme Nestlé, Esso, UBS, Nike, Adidas, Mattel ou Novartis ont déjà plié face aux exigences de Greenpeace en faveur de l’environnement.

L’histoire a montré qu’un David indépendant peut s’imposer avec succès contre Goliath. Greenpeace reste fidèle, depuis 1971, à cette façon de voir. L’indépendance à l’égard des gouvernements, des partis politiques et des groupes d’intérêts économiques revêt en effet une importance cruciale dans notre lutte non violente en faveur d’un monde écologique, social et juste. Elle seule peut garantir notre liberté d’action lors de nos campagnes contre la pêche pirate, notamment de l’Europe, au large des côtes africaines, contre les coupes illégales de bois par les grandes entreprises dans les dernières forêts vierges ou contre la lutte des multinationales pour les matières pre-mières dans l’Arctique. Page 2

Météo:Prévisions hivernales

Economie:Le groupe suisse Danzer associé à des violations des droits de l’homme.Page 5

Héro suisse:David convainc Hasbro de modifier sa politique d’achat de papier. Page 5

Climat et énergie: Majak, Seversk et les errements d’Axpo.

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David a du style: 5 marques de mode veulent renoncer aux substances chimiques dangereuses. Page 5

Tendance: Sortons du nucléaire 2012: qui, quoi, où, comment? Page 4

David un jour, David toujours: la naissance du mouvement Greenpeace en 1971.

Bannière déployée lors de la crue du Danube en 2009.

Arctique: lutte pour les matières premièresLe 1er décembre, des militants Greenpeace ont simulé une rencontre avec des représentants de Shell, BP, ConocoPhillips, Statoil et NunaOil.

Des militants de Greenpeace ont joué un tour aux représentants de l’indus-trie pétrolière alors qu’ils venaient participer, le 1er décembre, à une réunion avec le Bureau des minéraux et du pétrole du Groenland (BMP) pour dis-cuter de l’avenir des réserves en matières premières dans l’Arctique. Afin de s’assurer que l’industrie pétrolière prenne conscience des risques liés à ces activités, les militants de Greenpeace ont organisé leur propre conférence. Ils ont poliment convié les invités à les suivre au premier étage, prétex-tant que le lieu de la conférence avait été déplacé. Les managers de Shell, BP, ConocoPhillips, Statoil et NunaOil ont ainsi assisté à une présentation sur le danger des forages en grande profondeur dans l’Arctique alors qu’ils venaient conclure des plans de vente sur les réserves en matières premières.

Plus d’informations sur la destruction et le pillage dans le Grand Nord à la page 4.

Une bannière est déployée devant le BMP à Copenhague en 2011

«The more Davids,

the less chances

for Goliaths»

VOL. MMXII. DA.VI.D GREENPEACE MEMBERS 1/JANUARY 2012 FOR FREE.–No. 37‘463 © 2012 The Daily David Printed in St. David

Sortons du nucléaire!

Entre dans la peau de . Car il y a encore de nombreux Goliath. Soutiens Greenpeace sur devenir-david.ch ou greenpeace.ch

POUR NOTRE 40e ANNIVERSAIRE, NOUSNOUS ACCORDONS UNE EXCURSION EN BATEAU.

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Public Eye Awards 2011 Davos: Daniel Domscheit-Berg, OpenLeaks (g.), Bruno Heinzer, Greenpeace (m.), Oliver Classen, Déclaration de Berne (d.)

Un véritable David est et demeure indépendant.

Brent Spar – le monstre d’acier jaune et rouge en mer du Nord, les canots pneumatiques à l’assaut des vagues, les canons à eau qui ciblent les militants de Greenpeace, l’héli-coptère: c’était il y a seize ans, mais tout le monde ou presque s’en sou-vient. C’était la campagne lancée par Greenpeace contre l’immersion de la plate-forme pétrolière Brent Spar. Le groupe Shell projetait de la couler en mer du Nord. À force de ténacité, Greenpeace a pu l’en empêcher.Aucune campagne n’a touché, convaincu ou mobilisé autant de monde. Mais pas seulement: avec la multinationale pétrolière Shell, des consommateurs parvenaient pour la première fois à obliger un grand groupe d’abandonner son arrogance à l’égard de l’intérêt public et d’assumer sa responsa-bilité envers l’environnement. De nombreux automobilistes refusaient de s’arrêter aux stations-service de la multinationale. Ils n’acceptaient

pas que l’industrie puisse se débar-rasser ainsi de ses déchets dans la mer. Après 52 jours de protestation, Shell abandonnait son projet de cou-ler la plate-forme dans l’Atlantique, ce qui aurait constitué un fâcheux précédent. Car l’enjeu n’était pas seulement cette vieille plate-forme rouillée, mais bien l’ensemble des 400 colosses d’acier présents en mer du Nord. Des centaines d’installa-tions devaient rejoindre Brent Spar au fond de l’océan. L’échec de la première tentative aura eu valeur de signal: en 1998, les pays riverains de l’Atlantique Nord-Est ont décidé, au terme d’âpres négociations, qu’au-cune installation en fin de vie ne serait immergée dans cette région. Cette décision marquait le succès de la campagne de Greenpeace. Une trentaine d’installations ont depuis lors été démontées à terre. Un suc-cès de David contre Goliath.Plus d'info et un film documentaire sur devenir-david.ch

David contre Goliath au XXIe siècle:

L’œuvre de David indépendants et incorruptibles: l’occupation de Brent Spar en 1995.

Depuis sa fondation, Greenpeace prouve que seule une organisation indépendante peut mener des actions crédibles et efficaces au service de l’environnement. L’indépendance et l’intégrité se jouent déjà lors du financement. C’est pourquoi Greenpeace n’accepte aucun don des entreprises, des partis politiques et des pouvoirs publics. Les dons des personnes qui nous soutiennent sont le fondement de l’organisation, mais aussi un facteur essentiel de son succès. C’est ce que montre cet article.

Dans le cadre d’une campagne cross-média, Greenpeace cherche depuis la mi-novembre de nou-veaux David qui puissent l’épau-ler dans sa lutte inégale contre les grands groupes nationaux ou inter-nationaux et les États corrompus – les puissants «Goliath». La campagne fait appel à la méta-phore de «David contre Goliath», qui décrit la lutte pacifique entre deux adversaires très inégaux. Être un David, c’est avant tout une

attitude qui consiste à ne pas bais-ser les bras face à des adversaires puissants ou à des défis importants.Depuis 40 ans, Greenpeace refuse de se soustraire à ces confronta-tions. Parmi ses principaux succès figurent la fin de la chasse com-merciale à la baleine (au Japon, en Islande et en Norvège), l’interdic-tion mondiale de l’immersion de déchets radioactifs et chimiques, ainsi que la décision de multina-tionales comme Nestlé de renoncer

à l’huile de palme provenant de la destruction des forêts tropicales.

Même si l’exploitation de notre pla-nète se poursuit, ces premiers suc-cès n’auraient pas été possibles sans les nombreuses personnes qui nous apportent leur soutien. Greenpeace Suisse les remercie chaleureusement pour leur aide! Merci beaucoup!

Conditions de travail inhumaines, atteintes à l’environnement par né-gligence, désinformation volontaire et autres manquements aux droits humains: les entreprises les plus odieuses feront partie des nominés pour les Public Eye Awards 2012 qui se tiendront fin janvier 2012 en marge du Forum économique mon-dial (WEF) de Davos. Par cette ac-tion, nous présentons à l’opinion pu-blique internationale les pratiques de

ces entreprises et contribuons ainsi au succès des campagnes d’ONG luttant pour y mettre fin. Plusieurs grands groupes se sont ainsi retrou-vés sous pression après avoir fait l’objet de critiques dans les médias et sur les réseaux sociaux!L’année dernière, plus de 50 000 personnes à travers le monde ont participé au vote en ligne pour attri-buer le People’s Award. Plus d’info sur publiceye.ch

«The Award goes to…»La Déclaration de Berne et Greenpeace Suisse sont à la recherche dans le monde entier d’entreprises qui, par appât du gain, se comportent de façon totalement irresponsable et méprisent les valeurs sociales et/ou écologiques.

GREENPEACE MEMBERS 1/JANUARY 2012PAGE 2

© Anatolij Pickmann Illunet GmbHReprésentation d’un Goliath.

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GREENPEACE MEMBERS 1/JANUARY 2012 PAGE 3

«C’est le principe fondateur» Greenpeace est l’une des deux seules véritables organisations non gouvernementales de Suisse. La direction de Greenpeace Suisse nous explique ce qui distingue l’organi-sation et comment sa capacité d’action doit être préservée. Verena Mühlberger (VM) et Markus Allemann (MA) nous révèlent également les enjeux d’une année 2012 qui s’annonce difficile. Interview: Salomé Blanc

Verena Mühlberger est co-directrice de Greenpeace Suisse. Elle a choisi Greenpeace, car c’est la plus radicale mais en même temps la plus ouverte et polyvalente des organisations environ-nementales.

L’installation de Greenpeace Suisse et de l’artiste Spencer Tunick sur le glacier d’Aletsch avec 600 militantes et militants a convaincu Markus Allemann, co-directeur, que: Yes we can.

Conférences climatiques en échec, catastrophe pétrolière dans l’Atlantique, Fukushima: quel bi-lan tirez-vous de 2010 et 2011?

VM: Les crises se suivent. Nous vivons une grande crise environne-mentale, doublée désormais d’une crise économique. Et les milieux politiques s’avèrent impuissants.

MA: C’est justement le moment où l’intervention de Greenpeace est importante. Nous avons les outils en main, notre message est clair et nous allons au cœur des problèmes. Notre indépendance est capitale à cet égard. Nous savons tous que le mode de vie occidental n’est pas du-rable. Une brèche est désormais ou-verte. À nous de faire entendre not-re voix et de permettre à un autre avenir de se dessiner.

Quels défis pour Greenpeace en 2012?

MA: À l’échelle mondiale, la pro-tection de l’Arctique est crucia-le. Il faut à tout prix empêcher l’extraction pétrolière en eaux pro-fondes dans cette région. La résis-tance au déboisement est un autre enjeu de taille. Nous avons des re-lais sur le terrain, nous interpellons les entreprises et faisons pression sur la politique dans les négocia-tions internationales pour obtenir des compensations financières.

Et Greenpeace Suisse?

VM: Notre rôle est important. Nous avons nos propres priorités, mais nous participons aussi largement aux campagnes internationales. Et la Suisse est le siège de multinati-onales comme Nestlé ou Glencore.

MA: Après l’Allemagne et les Pays-Bas, Greenpeace Suisse est le troi-sième plus gros contributeur de Greenpeace International, plus en-core que l’Angleterre ou les États-Unis. Au niveau national, nous devons réussir le tournant éner-gétique. Il faut prendre les bonnes mesures, et non remplacer le nuc-léaire par des centrales à gaz. Nous demandons une production de cou-rant décentralisée et renouvelable, fondée sur les «nouvelles énergies renouvelables». La majeure partie de l’énergie doit provenir du solaire.

VM: L’énergie solaire ne nous ob-lige pas à chambouler les paysages. Notre priorité est l’installation de capteurs sur les toits. Avec le Pro-jet Solaire Jeunesse, Greenpeace a acquis depuis des années un savoir-faire dans ce domaine. Cette tech-nologie peut être utilisée sur une plus vaste échelle. Si nous collabo-rons régulièrement avec des entre-prises et les autorités, nous devons aussi assurer notre rôle de surveil-lance et dénoncer les éventuels blo-cages.

On entend souvent dire que Green-peace est une «marque». Mais les produits griffés s’achètent au su-permarché, alors que c’est le con-tenu qui nous intéresse. Quelles différences entre Greenpeace et les autres organisations écologis-tes?

VM: Notre particularité, c’est notre

totale indépendance, notamment financière, mais aussi du point de vue des contenus. Nous refusons les contributions financières des autori-tés ou de l’économie. Et en cas de coopération, nous nous réservons le droit de maintenir nos critiques. L’indépendance est notre principal atout.

Il n’y aura donc jamais d’accord sur le financement d’une campa-gne en échange d’un devoir de ré-serve sur tel ou tel thème?

VM: Nous ne concluons jamais d’accords avec nos donateurs! Notre politique est très stricte à cet égard. Nous n’acceptons que les dons de particuliers et de fondations. Pour les dons anonymes de plus de 10 000 francs, nous en recherchons la provenance avec l’aide de nos avocats.

MA: Par rapport aux autres orga-nisations, Greenpeace utilise une large palette d’outils: pression po-litique, entretiens confidentiels, information du public – et surtout notre particularité: la confrontation et le dialogue mené sur le terrain par nos militants. Il est aussi im-portant de jouer en équipe avec d’autres organisations écologistes. Un exemple possible: si Economie-suisse fait obstruction à la taxe sur le CO2, Greenpeace exercera une pression qui forcera la fédération patronale à engager des pourparlers avec le WWF.

Y a-t-il une répartition des rôles entre les organisations écologis-tes?

VM: Ce n’est pas un rôle, c’est notre identité. Comme pour David et Go-liath. Nous nous levons et refusons la destruction de l’environnement! Et nous avons le courage et le sang-

froid de dire: si vous n’êtes pas dis-posé à résoudre le problème par le dialogue, nous choisirons la voie de la confrontation. Nous sommes Da-vid. C’est ce qui distingue Green-peace.

MA: Ce qui me plaît dans cette his-toire, c’est la figure du petit David intelligent.

Pourquoi renoncer à certains dons, qui pourraient pourtant renforcer David?

VM: Greenpeace est et demeure in-dépendante à l’égard de l’économie, de l’État et de la politique. Prati-quement aucune organisation n’est aussi stricte quant aux dons des entreprises. Et refuser les contribu-tions publiques est encore plus rare. Greenpeace ne distribue même pas de jetons de présence. Aucune per-sonnalité politique en exercice ne travaille chez nous ou ne siège au conseil de fondation.

MA: Le fondement de nos campa-gnes, c’est l’indépendance. Selon la «Weltwoche», il n’existe que deux véritables organisations non gouvernementales en Suisse, qui renoncent réellement à toute for-me de soutien étatique: Amnesty et Greenpeace. Nous refusons réguli-èrement des dons, parfois des cen-taines de milliers de francs.

Exemple?

MA: Un exemple amusant: il y a quelques années, Axpo et le «Blick» organisaient l’action «Lichter Lö-schen» (éteindre les lumières). Axpo voulait nous verser la moitié des bénéfices, environ 5000 francs. Nous avons poliment refusé.

Mais quel intérêt à refuser les dons des entreprises?

MA: C’est le prix de notre liberté d’action, de notre capacité à dé-fendre nos points de vue, quelle que soit la cible de nos campagnes. C’est cette liberté qui nous permet de déployer tous nos moyens pour atteindre nos objectifs. Avoir des liens avec Nestlé ou Axpo nous ferait perdre notre liberté et notre crédibilité.

VM: Greenpeace est une organi-sation portée par des individus qui prennent des risques en défendant leurs convictions. C’est vrai égale-ment pour les donateurs, qui mani-festent leurs convictions en faisant un don. Une démarche cohérente, à mes yeux.

Ce principe a-t-il toujours été re-specté par Greenpeace?

VM: Oui, c’est le cœur de notre en-gagement.

L’année 2012 s’annonce difficile sur le plan économique. Quelles retombées, notamment financi-ères, pour Greenpeace?

VM: En temps de crise, la charge de travail s’accroît et Greenpeace a besoin de plus de moyens.

MA: L’État, la politique et l’économie ne parviennent pas à résoudre les problèmes. Voilà pour-quoi l’indépendance de Greenpeace est cruciale.

Autres temps, autres mœurs. N’est-il pas temps que Greenpeace revoie certains de ses principes?

VM: Non. Ce sont nos principes qui font notre force. La situation actuel-le le prouve. Il n’y a qu’à voir la cri-se bancaire, née du copinage entre dirigeants économiques et poli-tiques, pour s’en rendre compte.

MA: Greenpeace, c’est l’indépen-dance, la transparence, des messa-ges clairs et une responsabilité plei-nement assumée en cas de panne. Mais bien sûr que nos moyens évo-luent. Nous sommes très actifs sur les médias sociaux. Si Nestlé a plié face à notre campagne sur l’huile de palme, c’est bien en raison de la masse des «j’aime» sur Facebook et des centaines de milliers de cour-riels!

Selon certains, les critiques pour-raient déferler en 2012 sur les or-ganisations à but non lucratif et non gouvernementales.

VM: La rafale de critiques visera la politique, l’État et l’économie. Greenpeace aura un rôle important à jouer. Nous voulons être jugés sur nos actes.

MA: En tant qu’institution, nous nous appliquons à nous-mê-mes l’exigence de transparence. Greenpeace publie un rapport de durabilité et un rapport annuel. On y trouve même le montant de nos salaires. En nous soumettant vo-lontairement à un audit, nous allons bien au-delà des exigences légales en termes de transparence. Et nous respectons la charte internationale ONGI sur l’obligation de rendre des comptes. Chacun est libre de véri-fier les données que nous avançons.

Les adversaires de Greenpeace sont riches et rusés.

MA: Après 40 ans d’existence, nous avons nous aussi nos astuces et nos ruses. C’est pourquoi l’image de David nous correspond si bien. Nous avons développé nos capaci-tés et travaillons à l’échelle globale. Pour reprendre l’exemple de l’huile de palme, Nestlé a cédé en huit se-maines seulement, justement parce que c’était une campagne globale. La multinationale était inquiétée tout autour du globe. Autre exemple: la campagne internationale pour la protection de l’eau dans la produc-tion textile. Greenpeace a mené une action concertée à la fois sur le web et en tant que groupe de pression. En coopération avec d’autres orga-nisations, nous avons attaqué une marque après l’autre. Et toutes ont finalement pris des engagements: Puma, Nike, Adidas, C&A…

Concrètement, que prévoit Greenpeace en 2012? VM: La transition énergétique en Suisse reste au cœur de notre action. Les élections présidentielles fran-çaises de 2012 seront l’occasion de faire avancer la sortie du nucléaire chez ce voisin. Certaines centrales sont proches de la Suisse. Un champ d’action s’ouvre en Suisse romande.

MA: Et nous partons pour l’Arctique. Notre flotte compte un nouveau na-vire, mais je ne peux pas encore révéler tous les détails! En outre, notre spécialiste suisse des forêts, Asti Roesle, continue de s’intéresser au Congo et à la Russie: car une fi-liale d’Ikea est en train de déboiser les précieuses forêts primaires rus-ses. La forêt boréale est menacée.

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Inscriptions ouvertes à l’Energy AcademyUne formation de deux jours intitulée «Energy-Academy» offre l’occasion de découvrir les options fondamen-tales de l’avenir énergétique, mais aussi de comprendre les enjeux et les solutions de la politique énergétique

suisse. Comment couvrir les besoins en énergie sans nuire aux êtres hu-mains et à l’environnement? Quelles options, quelles mises en œuvre? Et quelle contribution individuelle pour chacune et chacun d’entre nous?

Arctique: lutte pour les matières premièresDestruction et pillage dans le Grand Nord

Les dirigeants de l’industrie pé-trolière et gazière voient l’Arc-tique comme l’une des dernières grandes réserves encore inexploi-tées.

Le grave accident pétrolier du golfe du Mexique en été 2010 a clairement montré que la techno-logie de l’extraction pétrolière en eaux profondes n’est pas maîtri-sée. Les risques pour l’environ-nement et les organismes marins sont énormes, et pourtant l’exploi-tation continue. C’est notamment le cas dans la région du pôle Nord, encore bien plus vulnérable – sou-vent sans aucun plan d’urgence en cas d’accident.

L’océan Arctique renferme du gaz méthane en grandes quanti-tés, dans ses fonds marins et sous le pergélisol des zones côtières. La forte pression, la température glaciale et les molécules d’eau re-tiennent ce gaz sous la forme soli-difiée d’hydrate de méthane. Or le réchauffement global, la fonte des glaces et le retrait du pergélisol tendent à libérer le méthane, qui

peut aboutir dans l’atmosphère à l’état gazeux. Inquiétant, car le gaz méthane (CH4) est 21 fois plus néfaste pour le climat que le dioxyde de carbone (CO2).

Les chiffres

- Un m3 d’hydrate de méthane peut contenir 164 m3 de gaz méthane.

- La seule région côtière de l’Alaska pourrait renfermer 40 à 60 milliards de m3 d’hydrate de méthane.

- Les réserves mondiales de gaz méthane pourraient représenter le double des réserves cumulées de gaz naturel et de pétrole.

La fonte glaciaire avance

Certaines surfaces océaniques normalement recouvertes de glace à la saison froide restent d’ores et déjà à l’air libre. Au pôle Nord, l’impact du réchauffement clima-tique est près de deux fois plus im-portant qu’en moyenne mondiale. Le retrait de la banquise jusqu’à son minimum estival est plus rapide que ne l’avaient prévu les scientifiques. Le Dr Peter Wad-

hams, expert des océans polaires à l’Université de Cambridge, estime que l’océan Arctique sera entièrement privé de banquise en été d’ici à 2020.

Course à l’exploitation

Le retrait de la glace de l’océan Arctique donne le coup d’envoi de la lutte des États riverains pour ces territoires et ces ressources. La région pourrait en effet receler plus de pétrole et de gaz que les réserves cumulées d’Arabie saou-dite et du Canada. Certains pays commencent dès lors à renforcer leur présence militaire en Arc-tique. La Russie et le Danemark (Groenland) sont déjà en conflit à ce sujet. À quel plateau continen-tal appartient la dorsale de Lomo-nossov, située au fond de la mer entre la Sibérie et le Groenland? Le vainqueur de cet affrontement s’appropriera également les droits d’exploitation. Pourtant, l’Arc-tique est un bien commun qu’il faudrait impérativement protéger.

En russe, «Mayak» signifie «phare». Un lieu qui porte bien son nom. Car Mayak est l’un des sites les plus irradiés et donc les plus dangereux au monde. Cela devrait nous rap-peler que nos centrales nucléaires ne rejettent pas que de la vapeur! Mayak est le site de retraitement de l’industrie nucléaire russe, mais aussi l’un des fournisseurs de barres de combustible aux centrales nu-cléaires suisses. Dans une émission «Rundschau» de septembre 2010, la télévision suisse alémanique avait évoqué le sale business du nu-cléaire suisse. En novembre 2010, Greenpeace visitait à son tour Mayak en compagnie d’une équipe de scientifiques et de journalistes. Sur le terrain, la situation s’avérait catastrophique, avec une contami-nation massive des sols, des eaux et de l’atmosphère. La population locale vit dans des conditions dé-sastreuses: le nombre de fausses couches et de malades du cancer est significativement plus élevé que la normale, et l’espérance de vie est réduite.Un an plus tard, le 15 septembre 2011, rien n’a changé. Malgré plu-

sieurs déclarations publiques, Axpo n’a pas amélioré la transparence. Et le scandale continue: une autre émission «Rundschau» dévoile que le géant suisse de l’électricité a conclu un nouvel accord de li-vraison d’uranium avec la Russie: depuis une année, l’uranium des barres de combustible nucléaire pour la centrale de Leibstadt pro-vient de Seversk, un site de produc-tion qui, comme celui de Mayak, est responsable de la contamination de toute une région. Tout cela est connu et prouvé, notamment par des travaux de scientifiques suisses.

Une bonne nouvelle tombe enfin en novembre 2011. Dans un com-muniqué de presse, Axpo annonce renoncer jusqu’à nouvel ordre aux livraisons d’uranium en provenance du site de retraitement controversé de Mayak. Axpo justifie cette volte-face par le manque de transparence concernant les conditions de pro-duction sur le site.Axpo fait un pas dans la bonne direction en se souciant ainsi de la transparence et de la politique d’in-formation de son fournisseur. Mais

pourquoi alors accepter l’uranium de Seversk? Les déchets radioac-tifs de ce site sont tout simplement injectés dans le sol, une pratique apparemment légale en Russie mais impensable en Europe. En signant un contrat avec Seversk, Axpo bafoue ses propres efforts en ma-tière de durabilité. L’enfouissement des déchets nucléaires est en effet tout sauf durable. Les recherches menées ces derniers mois par Greenpeace mettent sérieusement en cause la compatibilité environ-nementale de la production d’ura-nium tant à Mayak qu’à Seversk.

Mayak – le phare qui nous rappelle le risque nucléaireMAYAK-SEVERSK: les errements d’Axpo. Reportage sur les deux sites, et sur les contorsions d’Ax-po pour ne pas avoir à agir. Par Florian «David» Kasser.

Des milliers des personnes ont par-ticipé en mai dernier (2011) à la manifestation pacifique près de la centrale nucléaire de Beznau. Cette année, la marche «Sortons du nu-cléaire» aura lieu le dimanche 11 mars 2012, date anniversaire de la catastrophe de Fukushima.La manifestation se déroulera près de la centrale de Mühleberg. Nous exigeons en effet l’arrêt immédiat de cette centrale vétuste! Mühle-

berg présente de graves lacunes de sécurité: fissures dans le manteau du cœur ou encore systèmes d’urgence insuffisants en cas de séisme et de crue. Et la seule source de refroidis-sement serait l’eau de l’Aar.Un rendez-vous à ne pas manquer: venez nombreux, avec vos proches et vos amis, pour exiger la sortie du nucléaire dans les meilleurs délais, et un avenir renouvelable! Info: sortonsdunucleaire.ch!

Plus d’infos sur: greenpeace.ch/energyacademy

La création du plus grand parc éolien de Suisse est en bonne voie. Le pro-moteur du parc éolien de la Surselva est la société Altaventa, en coopéra-tion avec la centrale électrique de la ville de Zurich. Le projet prévoit une bonne quarantaine d’installations éoliennes, une capacité qui pourrait théoriquement couvrir les besoins en électricité d’une grande partie des ménages des Grisons.

Les mesures du vent servent à pré-voir plus précisément les capacités de production. Greenpeace Suisse participe à la table ronde du projet et souhaite contribuer à une réalisa-tion rapide et intégrale. Nous avons besoin de tels projets pour offrir une alternative aux dangers et à la pollu-tion de l’énergie nucléaire!

Les Grisons optent pour l’éolien!

11 mars 2012 – Sortons du nucléaire!

La manifestation antinucléaire de mai 2011 (près de Beznau)

Panneau d’avertissement près du village de Muslimovo

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Selon la nouvelle politique, la so-ciété Hasbro renoncera aux fibres de papier provenant de sources contro-versées et demandera expressément à ses sous-traitants de s’abstenir de toute relation commerciale avec APP. Hasbro a en outre promis d’ac-croître l’utilisation de papier certifié FSC et de papier recyclé dans ses emballages. La liste des entreprises qui refusent de faire des affaires avec APP s’allonge en permanence et comprend de nombreuses marques connues.Voici une sélection de quelques ajouts récents:

– Tchibo, cinquième plus grand tor-réfacteur de café au monde

– Mont-Blanc, fabricant de stylos de luxe

– The Warehouse, principal réseau de grands magasins en Nouvelle-Zélande

– Delhaize, deuxième groupe de dis-tribution en Belgique et proprié-taire de Food Lion aux États-Unis

– Metcash, l’une des plus grandes chaînes de supermarchés en Aus-tralie

– Cartamundi, le premier fabricant mondial de cartes à jouer

– En outre, le groupe bancaire ING a cessé de fournir des services financiers à l’une des sociétés du groupe APP.

Ces noms complètent la liste d’entre-prises comme Nestlé, Adidas, Kraft, Unilever, Tesco, Carrefour, Auchan et Metro Group, qui ont toutes pris des mesures contre APP en modifiant leur chaîne d’approvisionnement. Staples, la société de distribution américaine, a clairement exprimé son opinion au sujet d’APP en la qualifiant de «grand danger pour notre marque». De plus en plus d’entreprises partagent ce

point de vue.Malgré la perte de ces clients et une réputation de plus en plus entachée, APP continue sans se soucier des conséquences. La dernière expédi-tion de Greenpeace, baptisée «Tiger’s Eye», a constaté un déboisement considérable de la forêt tropicale à l’intérieur des concessions d’APP à Sumatra. Parmi les zones défrichées, on trouve des régions qui consti-tuent l’habitat du tigre de Sumatra, une espèce menacée, ainsi que des tourbières de plus de trois mètres de profondeur, des zones en principe protégées selon la loi indonésienne. Des brûlis, également interdits, ont été observés dans deux concessions d’APP. Pendant ce temps, le service de relations publiques d’APP multi-plie les publicités exagérées et pré-tend s’engager durablement pour la protection de la nature. Difficile à croire, même en fermant les yeux.

Succès: des emballages respec-tueux des forêts anciennes

SOS Animaux marins en danger

Le groupe Danzer démasqué

Le Conseil fédéral et le Parlement doivent garantir par des règles contrai-gnantes que les entreprises ayant leur siège en Suisse respectent les droits hu-mains et les standards environnemen-taux partout dans le monde. C’est ce que demande la campagne « Droit sans frontières », qui réunit près de 50 orga-nisations, dont Greenpeace Suisse.

Les droits humains et la protection de l’environnement sont des questions trop importantes pour être laissées au bon vouloir des entreprises. La cam-pagne bénéficie du soutien de l’ancien conseiller aux États Dick Marty. Pour ce spécialiste des droits humains, éta-blir des règles claires serait aussi dans l’intérêt de la Suisse.Glencore au Congo, Triumph en Thaïlande ou Axpo en Russie… Des entreprises suisses violent régulière-ment les droits humains et les standards environnementaux dans leurs activités à l’étranger.

La cinquantaine d’organisations de la coalition «Droit sans frontières» – or-ganisations de défense des droits hu-mains et de l’environnement, œuvres d’entraide, syndicats, associations de femmes et actionnaires critiques – de-mandent l’adoption de «règles contrai-gnantes pour les entreprises, dans le monde entier». Avec leur campagne et une pétition adressée au Conseil fédé-ral et au Parlement, elles exigent des dispositions qui obligent les entreprises ayant leur siège en Suisse à respecter les droits humains et les standards en-vironnementaux.Un groupe suisse qui a été associé à des violations des droits humains est par exemple le groupe Danzer.

Des militants de Greenpeace ont découvert dans le port de Caen une cargaison de bois tropical importé du Congo par le groupe forestier Danzer, dont le siège est à Baar (ZG). Ils ont peint en lettres rouges le slogan «Crime au Congo» pour attirer l’attention sur les violations des droits humains par cette société.

En République démocratique du Congo (RDC), en effet, il n’est pas rare que l’exploitation forestière s’accompagne de violences. Les preuves et les témoignages rassem-blés par Greenpeace prouvent les violations des droits humains par-ticulièrement graves et choquantes auxquelles le groupe Danzer est as-socié.

Dans la nuit du 2 mai 2011, 60 soldats et policiers ont brutalement attaqué la communauté forestière de Yalisika, dans le village de Bosanga (territoire de Bumba – province de l’Équateur). Un villageois, Frédéric Moloma Tuka, a été tué durant l’attaque. Plusieurs femmes ont été violées, dont des mi-neures. D’autres personnes innocentes ont été battues et interpelées.Quel rapport avec la Suisse? Le groupe Danzer a commencé son exploitation forestière dans cette région en 1993 par le biais de sa filiale SIFORCO. Le groupe avait alors signé un accord avec la population locale par lequel il s’en-gageait à la dédommager pour l’exploi-tation des forêts: la construction d’une école et d’un centre de soins avait été promise aux habitants de Yalisika. Danzer n’a toujours pas tenu cette promesse, mais a continué à déboiser les forêts.

Une nouvelle coalition d’ONG exige le «droit sans frontières»

Le bateau de Greenpeace Esperanza est actuellement dans le Pacifique pour une expédition de trois mois. L’équipage et les militants luttent contre le pillage des stocks de poisson.

Le toxique n’est plus à la mode!

Retour en arrière. En août 2011, des analyses effectuées par Greenpeace sur des vêtements de sport et de loisirs d’Adidas et consorts montrent que la plupart des vêtements de marque tes-tés dans le monde contiennent des traces d’éthoxylates de nonylphénol (NPE), des substances chimiques toxiques. Des laboratoires indépen-dants mandatés par Greenpeace ont trouvé des NPE dans 52 produits sur 78 (deux tiers). Cinq de ces articles, des marques Adidas, Nike, Puma, H&M et Calvin Klein, provenaient de magasins suisses. Greenpeace a de-mandé à l’industrie textile de bannir toutes les substances chimiques dan-gereuses de ses productions. Puma et Nike ont réagi rapidement, promet-tant de se conformer aux demandes de Greenpeace – Adidas et H&M ont suivi. Les nonylphénols issus des NPE sont des perturbateurs endocri-niens. Même à faible concentration, ils peuvent être nocifs pour la vie aquatique. Les articles examinés ne constituent certes pas une menace directe pour la santé des consomma-teurs, mais leurs effets à long terme sont encore mal connus.«L’industrie textile crée un problème sanitaire et écologique mondial», souligne Matthias Wüthrich, expert en chimie de Greenpeace. «Les no-nylphénols présents dans les effluents

contaminent l’eau consommée par des millions de personnes dans les pays producteurs comme la Chine. Alors que l’utilisation de ces pro-duits chimiques est en grande partie interdite en Suisse, des nonylphénols sont néanmoins libérés lorsque ces vêtements importés sont lavés. Les perturbateurs endocriniens affectent aussi les cours d’eau et les personnes en Suisse.»Greenpeace appelle à une action plus rapide pour répondre au problème ac-tuel de la pollution de l’eau: des plans concrets et à brève échéance doivent être adoptés pour bannir les produits chimiques les plus dangereux. L’en-semble de la branche doit comprendre que les modes de production sales ne seront plus acceptés à l’avenir. Les grandes marques risquent de perdre la confiance des consommateurs si elles ne renoncent pas rapidement à l’utilisation des substances chimiques dangereuses. La démarche de pion-nier de Li-Ning, qui a accepté les exi-gences de Greenpeace, renforce notre espoir de convertir la branche textile chinoise à un avenir sans substances toxiques. Après les engagements de marques comme Adidas, Nike, Puma et H&M, Greenpeace peut maintenant se prévaloir d’un nouveau succès avec le changement d’attitude de C&A et de Li-Ning. Un succès de David contre Goliath.

Victoire en cinq manches pour Greenpeace: après Puma, Nike, Adidas et H&M, la chaîne de vêtement C&A et la marque de sport chinoise Li-Ning viennent à leur tour de réagir à la campagne mondiale de Greenpeace contre le «linge sale». Le changement d’attitude de ces deux marques et la publication récente d’un plan d’action commun pour un avenir sans produits toxiques constituent des étapes importantes. Les entreprises textiles entendent adapter leur politique afin que l’utilisa-tion de substances dangereuses soit totalement bannie de leurs chaînes de production et de livraison d’ici à 2020.

Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour la société Asia Pulp and Paper (APP). De plus en plus d’entre-prises dénoncent leurs contrats avec ce destructeur sans scrupules de la forêt indonésienne. Emboîtant le pas à Mattel et Lego, Hasbro est le troisième producteur de jouet à revoir sa politique d’achat de papier.

Plus d’infos sur: greenpeace.ch/energyacademy

Les mers recouvrent 70% de notre planète bleue. Elles constituent la plus grande source d’alimentation au monde. La consommation mon-diale de poisson s’élève à 110 mil-lions de tonnes par année. Cela a un coût: selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 80% des stocks de poisson présentant une valeur économique sont exploités à la limite de leur ca-pacité, surexploités ou épuisés.La raison? La pêche industrielle. Près de 3,5 millions de bateaux de pêche parcourent les mers et vident les océans. Plus les stocks de poisson s’amenuisent, plus les techniques utilisées sont implacables et sophis-tiquées. Pour la pêche au thon, des palangres totalisant 1,4 milliard d’hameçons sont déployées chaque année, avec autant de morceaux de poisson servant d’appâts. Dans le cas du chalutage, des filets dont l’ouverture peut atteindre la taille de cinq terrains de football sont uti-lisés pour attraper jusqu’à 600 ton-nes de poisson, dont de nombreu-ses prises accessoires. Les ailerons de requin rapportent des sommes considérables sur le marché asia-tique: les ailerons sont souvent dé-coupés sur l’animal vivant qui est ensuite rejeté à la mer. Pour ména-ger les stocks de poissons sauvages, l’élevage de poissons est de plus en plus fréquent. « L’aquaculture couvre déjà près de 47% de la de-mande. La solution idéale? Mal-heureusement non! Car les poissons les plus demandés sont souvent des carnassiers: il faut 4 kg de pois-sons sauvages pour nourrir 1 kg de saumon d’élevage, ce qui revient à transformer une grande quantité de poissons en une plus petite! Un autre problème vient des dégâts environnementaux souvent impu-tables à la pisciculture: d’immenses forêts de mangroves sont détruites pour l’élevage des crevettes en Asie et en Amérique latine; au Viêt Nam, des paysages de rivière sont sacrifi-és pour l’élevage du pangasius

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Représentation d’un Goliath.

De sombres perspectives pour nos océans. Et si nous continuons sur cette voie, il n’y aura bientôt plus de poisson à pêcher. Mais passons à la bonne nouvelle: une solution existe! Une exploi-tation écologique et durable des océans est indispensable pour évi-ter la réduction de la biodiversité et la destruction d’habitats uniques. Greenpeace s’engage en faveur d’un réseau mondial de sanctuaires marins et exige des mesures stric-tes concernant les quotas de pêche et les techniques de prise. 40% des «grands écosystèmes marins» doivent être placés en zones mari-times protégées. Moins de 1% de la

surface des océans est aujourd’hui réellement protégé.Mais chacun d’entre nous peut aus-si agir. La pêche est un commerce comme un autre: l’offre s’adapte à la demande. Les décisions que nous prenons au restaurant ou au super-marché ont un impact direct sur la diversité des océans et ainsi sur notre planète bleue.

Si nous voulons encore manger du poisson demain, nous avons be-soin dès aujourd’hui de réserves marines et d’une pêche écologique et durable!

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Représentation d’un Goliath.

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Reto, tu verses des dons à Green-peace depuis plusieurs années. Pourquoi Greenpeace?

Reto Kestenholz: Le travail de Greenpeace pour préserver la nature est selon moi de la plus haute impor-tance. Un environnement dégradé est une menace pour tous les êtres vivants. Beaucoup de gens ne l’ont malheureu-sement pas encore compris. J’admire le courage et l’engagement qui dis-tinguent Greenpeace d’autres organi-sations importantes.

Que représente l’environnement pour toi en tant que snowboarder professionnel? Quel est ton rapport à la nature?

RK: Des hivers froids et enneigés sont une condition de mon activité de snowboarder professionnel. Les conséquences du changement clima-tique mondial sont donc essentielles pour moi et me donnent à réfléchir. Mais il faudrait être myope pour ne voir les choses que de mon point de vue de snowboarder. Le réchauffement pose bien d’autres problèmes: des inondations ou des sécheresses, par exemple, qui peuvent provoquer des déplacements de populations entières – avec les conséquences que l’on sait!

Quelles valeurs incarnes-tu dans le monde du snowboard?

RK: Cela fait longtemps que ce n’est plus un univers homogène peuplé de jeunes inconscients. On y croise toute la palette des caractères, des anticon-formistes aux adeptes de la société de consommation. Il est difficile de parler de valeurs partagées. Mais je véhicule volontiers l’idée qu’on peut obtenir plus de satisfaction avec moins de choses et moins d’attentes, ou du moins que nous devrions apprécier notre niveau de vie.

Le snowboard plaît aux jeunes. Les jeunes d’aujourd’hui ont-ils conscience des enjeux environne-mentaux?

RK: D’un côté, il me semble très dif-ficile pour les jeunes de résister à une offre de consommation pléthorique. D’un autre côté, on n’a sans doute jamais autant discuté de protection de l’environnement et de modèles de société alternatifs que dans la jeu-nesse d’aujourd’hui.

Est-il possible de sensibiliser les jeunes à l’environnement grâce au snowboard?

RK: Cela peut être une bonne façon de le faire, mais pas par la contrainte. On peut par exemple attirer l’atten-tion sur le recyclage ou la consom-mation responsable lors de l’achat des équipements. Le site ridegreener.com montre comment faire rimer plaisir du snowboard et du ski avec écologie. Mais pour faire vraiment bouger les choses, il faut toujours une conviction et un engagement personnel sincère!

Depuis 2011, tu es membre du club d’inspiration de Greenpeace Suisse. Quelle contribution penses-tu ou espères-tu pouvoir apporter par cette démarche?

RK: Ce cercle particulièrement intéressant et stimulant doit sur-tout permettre une compréhension réciproque. Je peux par exemple expliquer le fonctionnement de ma branche et ce qu’il faut faire pour sensibiliser les gens aux thématiques environnementales. Nous avons lon-guement discuté de la façon dont nous devons agir pour que notre message soit le plus efficace sans pour autant transiger sur ce que nous sommes.

Ce qui a commencé il y a 40 ans comme un petit groupe de militants écologistes culottés est aujourd’hui un vaste réseau mondial de personnes poursuivant un objectif commun: s’opposer de façon non violente et créative aux activités destructrices de l’économie et de la politique qui font des profits aux dépens de l’environne-ment. Même à 40 ans, nous ne sommes toujours pas fatigués lorsqu’il s’agit de protéger notre planète de l’exploitation de ses écosystèmes les plus sensibles. Au cours de ces quatre décennies, nous avons appris à pratiquer de nouvelles formes d’action et à proposer des solu-tions. Nous savons comment mobiliser

l’opinion publique contre les pollueurs et comment placer les responsables face à leurs obligations. Chaque suc-cès pour la protection de notre planète renforce notre détermination et notre résolution à poursuivre la lutte. Pour nous. Pour nos enfants et les enfants de nos enfants. 40 ans – et toujours pas fatigués! Si nous considérons les prin-cipales étapes des 40 dernières années, nous pouvons assurément parler d’une histoire placée sous le signe du suc-cès. Depuis sa fondation, l’organisa-tion a permis de grandes avancées. Si Greenpeace n’est pas toujours ac-cueillie à bras ouverts, des bureaux se sont créés tout autour du monde pour

être au plus près des principaux points chauds de la planète. De nouvelles per-sonnes souscrivent chaque jour à notre engagement en faveur d’un mode de vie plus respectueux de la nature. Chaque nouvel adhérent et chaque nouvelle voix donnent plus de poids à notre tra-vail. Cette force est indispensable pour rappeler les responsables politiques et économiques à leurs devoirs. Notre engagement en faveur d’un avenir écologique, social et juste est – comme l’histoire de Greenpeace – encore loin d’être terminé. Il reste tant à faire!

Depuis janvier 2009, Greenpeace dé-ploie ses propres collaborateurs dans la rue pour recruter de nouveaux ad-hérents. Cette tâche était auparavant confiée à une agence extérieure. Nous avons fait ce choix afin de pouvoir apporter des réponses compétentes et informées aux personnes intéressées. Mais nos «dialogueurs», ainsi que

nous les appelons, sont aussi des inter-locuteurs disponibles pour nos adhé-rents actuels. Vous avez changé d’adresse, vous ai-meriez recevoir notre eBulletin, vous avez une question ou une suggestion? Nos collaborateurs se feront un plaisir de répondre à vos demandes avec ama-bilité et compétence.

Happy Birthday: Greenpeace a 40 ans

Reto Kestenholz

Dialogueurs: des interlocu-teurs en bas de chez vous.

Guide TV: les aventures de David adaptées à l’écran.

Miracle en Alaska (Big Miracle)La protectrice des animaux Rachel Kramer (interprétée par Drew Barrymore) cherche à sauver trois baleines grises californiennes prises au piège des glaces de l’Alaska. Le film met en scène la rivalité entre les superpuissances et montre la difficulté d’une opération de sauve-tage. Un must pour tous les amou-reux de la nature.Sortie en salles prévue le 15 fé-vrier 2012

Canal Cinéma

Les baleines symbolisent la beauté et la diversité de la vie dans les océans. Les pays qui chassent la ba-leine, comme le Japon, la Norvège et l’Islande, continuent pourtant à en tuer des milliers chaque année. Greenpeace lutte depuis plus de 30 ans contre cette pratique, à la fois sur les lieux de la chasse et lors des conférences internationales. Les me-sures efficaces sont l’instauration d’une réserve planétaire pour les baleines et la défense résolue de l’interdiction de la chasse commerciale.

Canal Forêts

Greenpeace demande à Nestlé d’ac-corder une pause à la forêt vierge indonésienne et aux orangs-outans en renonçant à ses achats d’huile de palme provenant de la destruction des forêts anciennes.

Canal oCéans Canal Chimie

Deux douzaines de strip-teaseurs ont retiré leurs vêtements et leur «linge sale» devant le magasin Nike à Bâle, le 23 juillet 2011, pour de-mander aux grands équipementiers sportifs d’assumer leurs responsa-bilités. Les militants et les consom-mateurs dévoilaient leur exigence inscrite sur leur corps: «Detox!», c’est-à-dire «désintoxiquer».

Les vidéos et la bande-annonce du film (Big Miracle) sont disponibles sur le site devenir-david.ch

Dialogueur au travail (2011)

Autoportrait à Zug (2001)

Entretien avec Reto Kestenholz. Reto est snowboarder professionnel et un adhérent fidèle de Greenpeace depuis 10 ans.

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© GreenpeaceDiether Vennemann

POUR NOTRE 40e

ANNIVERSAIRE, NOUSNOUS OFFRONS UN PETIT STAGE D’ESCALADE.

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Pour rester pleinement indépendante, Greenpeace renonce expressément à l’argent de la Confédération, des cantons et des entreprises. L’utilisa-tion efficace de l’argent de vos dons est donc très importante pour nous:Ces situations météorologiques extrêmes

sont imputables au changement climatique. C’est la conclusion d’un rapport spécial ré-cent (novembre 2011) sur les événements climatiques extrêmes (Gestion des risques d’événements extrêmes et de catastrophes en vue d’une meilleure adaptation aux chan-gements climatiques - SREX) du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Selon les scientifiques du GIEC, les conséquences des catastrophes naturelles et des événements extrêmes liés au changement climatique ont été nettement sous-évaluées. Bien qu’il soit toujours dif-ficile pour des scientifiques de prouver une relation directe entre le changement clima-tique et des événements individuels, un lien peut néanmoins être établi entre l’évolution du climat et l’augmentation des événements extrêmes.

Trois types d’événements extrêmes

Le rapport distingue trois types d’événements extrêmes:

- L’augmentation des situations météoro-logiques extrêmes;

- L’augmentation des dégâts liés à des situations météorologiques extrêmes;

- Les événements extrêmes inédits liés au réchauffement climatique.

L’actualité récente a offert des exemples de chacun de ces trois cas. Les experts du GIEC examinent tout d’abord les situations météorologiques extrêmes qui se renforcent ou ont une probabilité élevée de se renforcer en raison du changement climatique. C’est le cas des canicules, des sécheresses ou des inondations. Ainsi la vague de chaleur record qu’a connue Moscou en 2010 peut, avec une forte probabilité, être rattachée à la tendance à long terme au réchauffement cli-matique. Cette vague de chaleur était encore

Baptême et voyage inaugural du Rainbow Warrior III

Avec le baptême du Rainbow War rior III, Greenpeace présente aujourd’hui son nouveau navire de campagne. Le Rainbow Warrior III longera à partir de février 2012 la côte Ouest des États-Unis, où il ap-portera son soutien à plusieurs cam-pagnes de Greenpeace. L’expédition se poursuivra ensuite vers le Me-xique, puis le Brésil.Le Rainbow Warrior III est l’un des ba-teaux les plus écologiques de sa classe: avec ses cinq voiles totalisant 1300 m2 de surface de voilure, le bateau atteint une vitesse de 14 nœuds. Les moteurs diesel à faible consommation ne sont utilisés qu’en cas de conditions météo défavorables. L’eau potable sera pro-duite à partir d’eau de mer, tandis que les eaux usées seront traitées à bord. Tous les matériaux ont été sélectionnés en fonction de critères environnemen-taux: l’utilisation de PVC et de bois tropical a par exemple été proscrite. Le Rainbow Warrior III dispose en outre de quatre canots pneumatiques et d’une hélisurface.«Avec le Rainbow Warrior III, nous continuerons d’agir dans le monde entier contre la destruction de l’environnement», dit Kumi Naidoo, directeur de Greenpeace Internatio-nal. «Le nouveau navire est notre promesse de poursuivre notre enga-gement en faveur d’un avenir écolo-gique et pacifique.»Les militants de Greenpeace sont présents sur les mers depuis la

Dépenses

Greenpeace Members 1 / Janvier 2012 paraît quatre fois par an. La publication est adressée à tous les adhérents Greenpeace (cotisation annuelle à partir de CHF 72.-). Éditeur/rédaction: Greenpeace Suisse, Heinrichstrasse 147, Case postale, 8031 Zurich, téléphone 044 447 41 41, télécopie 044 447 41 99, greenpeace.ch. Imprimé sur papier recyclé certifié Ange Bleu. CCP 80-6222-8. Nos dialogueurs se tiennent volontiers à votre disposition dans la rue pour répondre à vos questions et vos de-mandes. N’hésitez pas à vous adresser à eux.

Depuis 33 ans, le Rainbow Warrior incarne l’engagement mondial de Greenpeace en faveur d’un monde meilleur. Le troisième Rainbow War-rior a été baptisé le 14 octobre 2011 près de Brême. Il s’agit du premier bateau conçu sur mesure pour Greenpeace et répondant aux exigences techniques et environnementales les plus élevées.

Impressum 2012

Formation continue pour David

Ces dernières années, Greenpeace a beaucoup investi dans les écono-mies d’énergie et la promotion des énergies renouvelables. La mesure la plus importante a été de remplacer le chauffage au mazout par un chauffage à granulés de bois dans notre bureau de Zurich. Les autres améliorations écologiques apportées ont été des me-sures d’isolation (surtout de nouvelles fenêtres), l’achat d’électricité issue de sources renouvelables et l’utilisa-tion systématique du papier recyclé.En 2010, Greenpeace a pu réduire ses émissions de CO2 de 30% par rapport à l’année précédente. Notre objectif principal est de poursuivre la réduction de nos émissions annuelles de CO2. Il n’est malheureusement pas possible dans un proche avenir de mener nos activités sans aucune production de CO2. C’est pourquoi nous avons dé-cidé de compenser, cette année aussi, nos émissions par l’achat de certifi-cats CDMGold auprès de la société South Pole – et ce avec une valeur de compensation double. Concrètement, Greenpeace soutient grâce à cette me-sure un projet de parc éolien à Taïwan. Nous sommes toutefois bien conscients que la compensation de CO2 ne résout pas le problème du climat sur la durée.Afin de réduire davantage nos émis-sions de CO2 en 2011 et 2012, nous avons pris et partiellement déjà mis en œuvre les mesures suivantes: de-puis le début de l’année, Greenpeace Suisse est équipée d’un système de vidéoconférence qui nous permet de communiquer directement avec de nombreux bureaux Greenpeace. Nous réduisons ainsi sensiblement le nombre de trajets en avion pour les réunions internationales. En 2011, nous avons encore réduit le volume des imprimés. La communication avec nos membres doit en particulier se faire de plus en plus par voie électronique.

Durabilité

Cours 2012

1a Méthodologie de groupeProgresser ensemble17.-19.2.12

1b Méthodologie de groupeProgresser ensemble 31.3.-1.4.12

2 Gestion de projetFil rouge vers le succès 23.-24.6.12

3 Pour des campagnes efficaces -Campaigning 7.-8.7.12

4 Éléments nécessaires pour mener une action8.-9.9.12

En 2012, Greenpeace organise pour la deuxième fois le cours «Changer le monde 1, 2, 3…». Les membres et les bénévoles de Greenpeace y apprennent comment s’engager efficacement pour leurs objectifs écologiques et com-ment favoriser la coopération au sein de leur groupe. Greenpeace entend donner aux participants la capacité de planifier eux-mêmes des campagnes, de concevoir des actions et de former des groupes de base. Au programme du cours: l’organisation de campagnes et d’actions, la gestion de projet et la méthodologie de groupe dite de «l’in-teraction centrée sur le thème (ICT)». Ce cours pour apprendre à changer le monde fait partie de notre programme de formation offert aux bénévoles. Nous savons en effet combien la col-laboration est essentielle. Surtout lorsque les sujets sont aussi complexes que le changement climatique, la sor-tie du nucléaire ou la protection des forêts anciennes et des océans. C’est pourquoi nous partageons nos connais-sances et investissons dans la forma-tion des bénévoles.

Les tempêtes, les canicules et les pluies diluviennes augmenteront en fréquence et en intensité.

L’aridification est une conséquence de la modification du climat mondial

GREENPEACE MEMBERS 1/JANUARY 2012PAGE 8

première campagne contre les essais nucléaires dans les îles Aléoutiennes (Pacifique Nord). À partir des bateaux de Greenpeace, des militants ont utili-sé leurs canots pneumatiques pour fai-re barrage aux harpons des balei niers, empêcher l’immersion de déchets to-xiques ou radioactifs et protester contre le transport de bois tropicaux d’origine illégale. La construction du Rainbow

Warrior III a été financée par plus de 100 000 dons individuels. Les dona-teurs pouvaient décider à quelle par-tie de bateau ou de l’équipement leur argent serait affecté. Le projet a coûté environ 23 millions d’euros au total. Pour remercier les donateurs, le Rain-bow Warrior III a effectué une tournée des côtes européennes. Le nouveau Rainbow Warrior III remplace le Rain-

bow Warrior II, qui a fait partie de la flotte de Greenpeace pendant 22 ans. Le Rainbow Warrior II été remis en septembre 2011 à l’organisation hu-manitaire «Friendship» et rebaptisé «Rongdhonu» (arc-en-ciel en benga-li). En tant que navire-hôpital, il vient désormais en aide aux habitants de ré-gions qui sont déjà concernées par les effets du changement climatique.

Le nouveau navire amiral de Greenpeace: le Rainbow Warrior III.

plus importante que celle de 2003, qui avait causé des milliers de morts en Europe. Dans l’Ouest de la Russie, elle a entraîné des mau-vaises récoltes et de gigantesques incendies de forêt. Il y a ensuite les événements dont la dangerosité ou les effets s’aggravent en raison de transformations indépendantes du changement climatique, par exemple un risque d’inondations accru causé par une urbanisation galopante près des côtes. Les villes côtières d’Asie sont particulièrement vulnérables sur ce plan. La capitale de la Thaïlande vient par exemple de connaître ses pires inondations depuis plus de cinquan-te ans. Les conséquences pour Bangkok, où des quartiers entiers de cette métropole de plusieurs millions d’habitants sont restés sous l’eau pendant des semaines, ne peuvent pas encore être appréciées. Plus de 13 milli-ons de Thaïlandais ont été affectés par les crues et plus de 500 personnes ont perdu la vie suite aux inondations. La question de dé-

placer la capitale hors de Bangkok a été sou-levée. Il faut enfin mentionner l’apparition de nouveaux phénomènes climatiques. Ces phénomènes et ces événements extrêmes in-édits sont liés au changement climatique et peuvent avoir des conséquences drama-tiques. Des ouragans peuvent ainsi se for-mer dans des régions où cela était aupara-vant inimaginable. Un exemple est l’énorme dépression quasi-tropicale qui s’est creusée dans le Sud de l’Europe en novembre 2011 et qui a provoqué des pluies diluviennes en Italie. Des torrents de boue ont submergé les rues de Gênes. Au moins 16 personnes se sont noyées dans les rivières en furie. Des météorologues n’excluent plus que des ouragans, ou du moins des tempêtes cycloniques, puissent à l’avenir se former en Méditerranée à cause du réchauffement climatique.

Rapport spécial sur les événements climatiques extrêmes

13%

7%3%

76%

Campagnes de protection de l’environnement 76% Suivi des membres et base de données 3%Administration / direction 7%Collecte de fonds 13%