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Neuropsychologia, 1976, Vol. 14, pp. 269 to 273. Pergamon Presc. Printed in England. BOOK REVIEWS La Maladie de Pick. R. TISSOT, J. CONSTANTINIDIS et J. RICHARD.Masson et Cie, Paris, 1975. pp. 122, prix 80 F. DANS CEITE monographie, les auteurs apportent une sCrie d’arguments aussi bien sur les plans anatomiquc que clinique permettant d’admettre definitivement l’autonomie de la maladie de Pick par rapport B la maladie d’Alzheimer. Cette Etude est fondCe sur l’analyse de 32 cas exami& & la clinique psychiatrique Universitaire de Gentve pour lesquels les auteurs disposaient de documents anatomo histologiques et cliniques suffisants. Au point de vue histologique, les auteurs dCcrivent 3 groupes principaux. Un premier groupe (10 cas) dans lequel l’atrophie et la gliose corticales sont accompagnees d’inclusions argyrophiles et de ballonne- ments neuronaux, l’atrophie prkdomine au niveau des lobes temporaux. Dans le second groupe (I 0 cas) il n’y a pas d’inclusion argyrophile msis seulement des ballonnement neuronaux, l’atrophie Ctait toujours frontale dans ce groupe. Enfin, le 38me groupe (12 cas) est caract&isC par l’existence d’atrophie focalisee sans pr&.ence des types de l&ion particulil?res aux 2 groupes pr&Cdents: l’atrophie y est de siege soit tem- poral (8 cas) soit frontal (4 cas). Sur le plan clinique, les symptomes consistent essentiellement en troubles du comportement, de l’humeur, de l’initiative et de la programmation des actes, en desinhibitions des activites instinctives alimentaires et sexuelles, en iterations et st&&otypes matrices et verbales, en r6duction de I’activitC verbale mais absence de vCritable trouble aphasique, apraxique ou agnosique. Les auteurs se sont efforces de rechercher les sympt6mes diff&enciant les groupes retenus sur le plan histologique. Bien que certaines diffkrences peuvent 6tre notees, n&mmoins, Tissot et al. reconnaissent que c’est la pr6dominance de la localisation des l&ions qui rend le mieux compte de la symptomatologie clinique. Quelques indications peuvent @tre relevees quant aux modes de transmission des cas familiaux. Pour le groupe avec inclusions argyrophiles et ballonnements neuronaux, il s’agirait vraisemblablement d’h&ditC dite dominante tandis que lorsqu’il n’existe pas de l&ions neuronales sptcifiques, le mode de transmission serait de type recessif. Bien qu’ils aient tt6 amen&s g d&ire des sous groupes et bien qu’une tendance se manifeste actuellement & envisager un dkmembrement de la maladie de Pick, les auteurs en l’absence de notions pathogkniques precises pr6fkrent garder une attitude uniciste. Le phknom&ne central et commun & tous les cas leur parait ttre la gliose des zones synaptiques et des faisceaux axonaux correspondants et c’est de la prkdominance topographique de ce type de l&ion que paraissent dkpendre les variations de la symptomatologie. Ce livre est tres interessant, excellemment document&; ses conclusions prudentcs semblent bien s’accorder & I’btat actuel de la question. Comme l’6crit le Professeur J. De Ajuriaguerra dans sa prCface, ce travail “par la richesse du materiel et l’approfondissement de l’ttude comparative des divers parametres (homo- g&W& en ce qui concerne les mCthode d’examen clinique et d’appr&ciation des lesions c&brales), par les hypotheses qu’il soul&e, constitue sans doute un apport indispensable B la connaissance de la maladie de Pick et ouvre la voie & de nouvelles recherches”. l-1. HCCAFN The Lhnbic System. R. L. ISAACSON. Plenum Press, New York, 1974. pp. 292. $14.95. VOICI UN livre sera t&s utile g tout chercheur en neurosciences, nouveau ou non directement engage dans ce domaine spt%ifique. En effet, il permet de prendre connaissance de faGon aisle de l’essentiel de I’tnorme litterature parue sur le systeme limbique. L’auteur ne se limite cependant pas ii une simple prtsentation de nos connaissances sur l’anatomophy- siologie et les effets comportementaux des destructions et des stimulations des divers tlements de ce systhme. D6jja les contributions importantes B la question que reprtsentent ses propres recherches impriment B l’expod un caracttre personnel. Mais dans le chapitre terminal, Isaacson donne son point de vue thCorique sur les fonctions du syst&me limbique en tentant de d&inir ses rapports avec I’ensemble du cerveau. II 269

The limbic system: R.L. Isaacson. Plenum Press, New York, 1974. pp.292. $14.95

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Neuropsychologia, 1976, Vol. 14, pp. 269 to 273. Pergamon Presc. Printed in England.

BOOK REVIEWS

La Maladie de Pick. R. TISSOT, J. CONSTANTINIDIS et J. RICHARD. Masson et Cie, Paris, 1975. pp. 122, prix 80 F.

DANS CEITE monographie, les auteurs apportent une sCrie d’arguments aussi bien sur les plans anatomiquc que clinique permettant d’admettre definitivement l’autonomie de la maladie de Pick par rapport B la maladie d’Alzheimer. Cette Etude est fondCe sur l’analyse de 32 cas exami& & la clinique psychiatrique Universitaire de Gentve pour lesquels les auteurs disposaient de documents anatomo histologiques et cliniques suffisants.

Au point de vue histologique, les auteurs dCcrivent 3 groupes principaux. Un premier groupe (10 cas) dans lequel l’atrophie et la gliose corticales sont accompagnees d’inclusions argyrophiles et de ballonne- ments neuronaux, l’atrophie prkdomine au niveau des lobes temporaux. Dans le second groupe (I 0 cas) il n’y a pas d’inclusion argyrophile msis seulement des ballonnement neuronaux, l’atrophie Ctait toujours frontale dans ce groupe. Enfin, le 38me groupe (12 cas) est caract&isC par l’existence d’atrophie focalisee sans pr&.ence des types de l&ion particulil?res aux 2 groupes pr&Cdents: l’atrophie y est de siege soit tem- poral (8 cas) soit frontal (4 cas).

Sur le plan clinique, les symptomes consistent essentiellement en troubles du comportement, de l’humeur, de l’initiative et de la programmation des actes, en desinhibitions des activites instinctives alimentaires et sexuelles, en iterations et st&&otypes matrices et verbales, en r6duction de I’activitC verbale mais absence de vCritable trouble aphasique, apraxique ou agnosique.

Les auteurs se sont efforces de rechercher les sympt6mes diff&enciant les groupes retenus sur le plan histologique. Bien que certaines diffkrences peuvent 6tre notees, n&mmoins, Tissot et al. reconnaissent que c’est la pr6dominance de la localisation des l&ions qui rend le mieux compte de la symptomatologie clinique.

Quelques indications peuvent @tre relevees quant aux modes de transmission des cas familiaux. Pour le groupe avec inclusions argyrophiles et ballonnements neuronaux, il s’agirait vraisemblablement d’h&ditC dite dominante tandis que lorsqu’il n’existe pas de l&ions neuronales sptcifiques, le mode de transmission serait de type recessif.

Bien qu’ils aient tt6 amen&s g d&ire des sous groupes et bien qu’une tendance se manifeste actuellement & envisager un dkmembrement de la maladie de Pick, les auteurs en l’absence de notions pathogkniques precises pr6fkrent garder une attitude uniciste.

Le phknom&ne central et commun & tous les cas leur parait ttre la gliose des zones synaptiques et des faisceaux axonaux correspondants et c’est de la prkdominance topographique de ce type de l&ion que paraissent dkpendre les variations de la symptomatologie.

Ce livre est tres interessant, excellemment document&; ses conclusions prudentcs semblent bien s’accorder & I’btat actuel de la question. Comme l’6crit le Professeur J. De Ajuriaguerra dans sa prCface, ce travail “par la richesse du materiel et l’approfondissement de l’ttude comparative des divers parametres (homo- g&W& en ce qui concerne les mCthode d’examen clinique et d’appr&ciation des lesions c&brales), par les hypotheses qu’il soul&e, constitue sans doute un apport indispensable B la connaissance de la maladie de Pick et ouvre la voie & de nouvelles recherches”.

l-1. HCCAFN

The Lhnbic System. R. L. ISAACSON. Plenum Press, New York, 1974. pp. 292. $14.95.

VOICI UN livre sera t&s utile g tout chercheur en neurosciences, nouveau ou non directement engage dans ce domaine spt%ifique. En effet, il permet de prendre connaissance de faGon aisle de l’essentiel de I’tnorme litterature parue sur le systeme limbique.

L’auteur ne se limite cependant pas ii une simple prtsentation de nos connaissances sur l’anatomophy- siologie et les effets comportementaux des destructions et des stimulations des divers tlements de ce systhme. D6jja les contributions importantes B la question que reprtsentent ses propres recherches impriment B l’expod un caracttre personnel. Mais dans le chapitre terminal, Isaacson donne son point de vue thCorique sur les fonctions du syst&me limbique en tentant de d&inir ses rapports avec I’ensemble du cerveau. II

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aboutit ainsi g ce qu’il appelle lui mtme une des plus vagues esquisses pour un schtma des fonctions du systtme. 11 se r&f&e a la division tripartite du cerveau propos6 par McLean, cerveau protoreptilien, paleo encCphale des mammifkres, nCoencCphale des mammifhres, en reconnaissant bien volontiers que les don&es cxpCrimentales actuelles ne permettent que de lui accorder un caractr)re sptculatif. A la diffkrence de McLean, il n’envisage pas le palCoencCphale c’est-a-dire le systtme limbique, comme un simple cerveau visceral procurant la premiere Cbauche de la conscience de soi, encore qu’intkgrant dkjia les informations venues de I’extCrieur & celles du monde intQieur. Selon Isaacson, le syst8me limbique exerce une activitB inhibitrice sur le cerveau protoreptilien en permettant ainsi I’oubli des souvenirs ancestraux. Poktiquement, il le compare au fleuve Lethe. Ainsi lib& de ces servitudes, le ntocortex, tel un Guru, nous projettera dans le futur. A partir de cette approche metaphorique, Isaacson discute les diffkrents faits aussi bien expkrimentaux qu’anato- mocliniques pour montrer qu’en cas de destruction hippocampique, l’information nCcessaire B la performance rtclamte n’a pas disparu mais qu’elle ne peut plus interagir efficacement pour controler les activitts an- Crieurement utiliskes. Si la destruction Porte sur l’amygdale, ou du moins sur certaines parties du complexe amygdalien, l’tveil et la rCactivit6 sont au contraire diminuts. Ainsi les stimulations diverses des sous- ensembles du systtme entrainent des effets oppo& sur les activites, intensification ou rkduction. Le nto- cortex qui utilise ces mCcanismes pour supprimer des comportements anterieurement appris peut de cette faGon modifier le comportement g&&al et l’orienter vers le futur, mais il peut aussi g&e & l’acquisition du langage, emmagasiner les souvenirs et les mettre & la disposition de sa capacit6 d’anticipation.

Pr6cCdant ce chapitre terminal dont on peut, malgr6 le brio de la presentation, regretter le caractere un peu simplificateur, on trouve l’exposi: tr&s clair et t&s prtcis des rtsultats expkrimentaux. L’etude anato- mophysiologique de la structure des &ments du systt‘me limbique, ouvre le volume, avec une discussion de la si importante question de l’homologie des ces structures dans les diffkrentes esp&ces animales. Les effets comportementaux des destructions et des stimulations de l’hypothalamus, de l’amygdale, des aires du septum et de I’Hippocampe, sont ensuite pass& en revue. La synthbse de ces donnees est remarquable. La seule critique qu’on fera g l’auteur, et dont il est lui-mCme conscient, c’est que l’accent est surtout mis sur les faits constates dans les 3 espPces animales (rat, chat, lapin), sur lesquelles il a conduit ses propres recherches.

Une importante bibliographie, deux index, l’un des noms d’auteurs, l’autre des sujets, complttent ce volume clair et document6 dont on doit recommander la lecture 5 tous ceux qui ddsient &tre tenu au courant de I’ttat actuel des problbmes concernant le systbme limbique.

H. H~CAEN

Hemisphere Function in the Human Brain. Edited by S. J. DIMOND and J. G. BEAUMONT. Paul Elek, London 1974, pp. 398.57.50.

CE LONG ouvrage r&nit 15 contributions consacrees aux probltmes de 1atCralisation hCmisph6rique dans la mise en oeuvre des fonctions mentales sup&ieures.

Geschwind N. presente un exposd consacre B “la base anatomique de la diffkrenciation htmisphtrique”. Rappelant l’observation que le planum temporale est nettement plus large & gauche qu’& droite, il considere comme d6montr6 que “ces aires qui sont plus larges ti gauche sont impliquees dans la fonction langage”, ce qui le conduit & soutenir que dCsormais il n’est plus possible de traiter la dominance fonctionnelle in- dkpendamment de ses corrtlats anatomiques et que se trouve ainsi ouverte une voie pour tout un ensemble de recherches nouvelles.

D. Kimura et M. Durnford exposent les rCsultats des 6tudes qu’elles ont pratiquCes chez les sujets normaux concernant le r6le de l’h6misph&re droit dans la fonction visuelle. La perception de stimulus visuels &men- taires, localisation visuelle d’un point, orientation d’une ligne, est mieux realisee au niveau de I’hCmi- sph&re droit, ce qui semblerait impliquer que les fonctions visuo-spatiales qui lui sont attributes reposeraient sur une telle asymCtrie fonctionnelle & un niveau trts tlkmentaire.

S. J. Dimond et J. G. Beaumont traitant du rBle de l’un et de I’autre hemisphere dans la realisation d’un comportement visuel donn6, considerent qu’ils fonctionnent, & un niveau Bltmentaire, independamment l’un de l’autre, comme deux machines parall&les traitant pour elles-m&mes l’information provenant du monde extkrieur. L’intdgration de leur activitb ne se realiserait qu’g un stade final oti sont assur& “les plus dkterminants processus de decision, d’adaptation et de rtponse”.

J. G. Beaumont expose le probleme des relations entre dominance fonctionnelle hemispherique et pr6- valence manuelle. 11 pr6sente un long historique de 1’Ctude sur la p&valence manuelle et un modtle gCn&al OLYI les non-droitiers disposeraient d’une organisation ctrebrale plus diffuse pour l’ensemble des fonctions.