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Théma express 23

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La notion même de socle commun L’acquisition des fondamentaux contribue à l’égalité des chances, l’éducation à la citoyenneté, l’insertion sociale et professionnelle. place est un acte refondateur qui émancipatrice de la personne. Il son ensemble. L’institution du socle figure dans la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école d’avril 2005. relève d’une vision humaniste et engage l’institution scolaire dans s’agit d’un projet ambitieux, voulu

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Page 1: Théma express 23

La notion même de socle commun

relève d’une vision humaniste et

émancipatrice de la personne. Il

s’agit d’un projet ambitieux, voulu

par la nation tout entière. Sa mise en

place est un acte refondateur qui

engage l’institution scolaire dans

son ensemble.

janvier 2007 N o23 ■ P É D A G O G I El e s d o s s i e r s d e l ’ a c a d é m i e e t d e s e s p a r t e n a i r e s

D’où vient la notionde socle communde connaissances et de compétences ?

◗ Origine européenneSe fondant sur la participation des Étatsmembres, la Commission et le Conseil del’Union européenne ont défini un certainnombre d'objectifs communs pour l'avenirainsi que la manière dont les systèmes d'édu-cation et de formation devraient contribuer àla réalisation de la mission stratégique définieen 2001 au sommet de Lisbonne. C’est le pre-mier document qui expose une approche glo-bale et cohérente des politiques nationales enmatière d'éducation dans le contexte del'Union européenne.

En matière d’acqui-sition de « compé-tences clés pourl’éducation et l’ap-prentissage tout aulong de la vie » leConseil européende Lisbonne a foca-lisé son attentionsur trois objectifs :— accroître la qua-

lité des systèmes d'éducation et de formation ; — faciliter l'accès de tous à l'éducation et àla formation ;— ouvrir l'éducation et la formation sur lemonde.La méthode préconisée pour atteindre cesobjectifs consiste en une stratégie coordon-née pour laquelle les États membres se fixentdes objectifs communs et des instrumentspour en mesurer la réalisation.

◗ Origine nationaleLe 23 mars 2006, le Haut Conseil de l’Éducationrendait ses recommandations à Gilles deRobien, ministre de l’Éducation, de l’Ensei-gnement supérieur et de la Recherche. Ce rapport établit trois constats :

— de nombreuxélèves sont exclusdes savoirs debase ;— les enfants demilieux défavoriséssont plus souventen échec ;— la violence àl’école, quand elle

existe, reste à un niveau jugé inacceptable.Le décret instituant le socle commun deconnaissances et de compétences a étépublié au Journal Officiel le 11 juillet 2006. Cetexte, qui figure dans la loi d’orientation et deprogramme pour l’avenir de l’école d’avril2005, précise les compétences que doivent

avoir acquises tous les élèves à l’issue de leurscolarité obligatoire. L’article 9 de la loi préci-se que « la scolarité obligatoire doit au moinsgarantir à chaque élève les moyens néces-saires à l’acquisition d’un socle commun deconnaissances et de compétences qu’il estindispensable de maîtriser pour accompliravec succès sa scolarité, poursuivre sa for-mation, construire son avenir professionnel etréussir sa vie en société ». Par l’article 2, « lanation fixe comme mission première à l’Écolede faire partager aux élèves les valeurs de laRépublique ».

La mise en place du socle commun

engage les systèmes

éducatifs des états membresdans une approche

européenne des savoirs.

Quelle éducation suppose la mise en œuvre du socle ?

◗ Des connaissances, des compétences et des attitudesLe socle est structuré en sept piliers. Chaquepilier est conçu comme un assemblage de

« connaissancesf o n d a m e n t a l e spour notre temps,de capacités à lesmettre en œuvredans des situationsvariées, mais aussid’attitudes indis-pensables tout aulong de la vie,

comme l’ouverture aux autres, le goût pour larecherche de la vérité, le respect de soi etd’autrui, la curiosité et la créativité ».

◗ Les sept piliers du socle — la maîtrise de la langue française— la pratique d’une langue vivante étrangère— les principaux éléments de mathématiques

et la culture scientifique et technologique— la maîtrise des techniques usuelles

de l’information et de la communication— la culture humaniste— les compétences sociales et civiques— l’autonomie et l’initiative.

◗ Le champ pédagogique revisitéLa mise en place de cette culture communeimplique une nécessaire réflexion sur lesméthodes de transmission des savoirs et surla manière de les évaluer. En ce sens, lesapports du socle vont offrir une triple opportu-nité : — réactiver la réflexion sur les pratiques,en particulier sur les interactions entre lesdisciplines ;— repenser les modalités d’évaluation enintégrant notamment le principe de la conti-nuité ; — revisiter les méthodes pédagogiques afind’assurer la maîtrise du socle par tous lesélèves.

L’institution du socle figure

dans la loi d’orientation et de

programme pourl’avenir de l’école

d’avril 2005.

L’acquisition des fondamentaux

contribue àl’égalité des chances,

l’éducationà la citoyenneté, l’insertion sociale

et professionnelle.S CLEC MMUNO

questions

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Évaluation PISALa définition du socle se réfère également auxévaluations internationales « ProgrammeInternational de l’OCDE pour le suivi desacquis des élèves (PISA). Ce programmed’évaluation vise à «comparer les résultatsdes élèves et repérer les moyens d’actionscontribuant à améliorer les performances dessystèmes éducatifs ». Sont concernés les enfants de quinze ans deplus de trente pays. Reconduites tous les troisans, les évaluations ont eu lieu pour la premièrefois en 2000.

www.education.gouv.fr/stateval www.pisa.oecd.org

documents■ Recommandations pour le socle commun du Haut Conseil de l’Éducation du 23 mars 2006■ Rapport de la Commission du débatnational sur l’avenir de l’École présidéepar Claude Thélot■ La lettre aux parlementaires - juin 2006■ Question d’éducation - sept./oct. 2006■ Lettre flash du 11 mai 2006

textes de référence■ Loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école du 23 avril 2005■ Discours de Gilles de Robien du 8 juin 2006■ Décret du 11 juillet 2006 relatif au soclecommun des connaissances et des compé-tences et modifiant le code de l’éducation■ Circulaire de rentrée du 18 janvier 2007

ressources■ http://europa.eu■ www.education.gouv.fr■ www.educscol.fr■ www.ac-besancon.fr

■ Directeur de la publication Anne Sancier-Chateau, Recteur d'académie■ Chef de publication Élisabeth Baudin, Chargée de communication■ Rédaction Mathilde Buttefey■ Avec la participation deMaryse Adam-Maillet, Geneviève Loridon, Rémy David■ Contact [email protected]

■ Conception graphique Bouteiller communication, Studio Bracco

Numéro ISSN 1765-0488

(infos pratiques)

Quelle vision nouvelle apporte le socle ?

◗ La transversalité à tous les niveauxDans les établissements, la mise en œuvre du

socle suppose l’implication de l’en-semble des adultes, quelle que soitla discipline ou la sphère de compé-tences : pédagogique, éducative,de direction ou d’administration. Toutes les pratiques scolairescontribuent pleinement à l’acquisi-tion du socle, y compris les pra-tiques artistiques, culturelles etsportives.

◗ La continuité des apprentissagesChaque compétence requiert les apports de plu-sieurs disciplines et, réciproquement, une discipli-ne contribue à l’acquisition de plusieurs compé-tences. Cela suppose de renforcer le travail enéquipe et la création de liens entre les disciplines.Cette continuité est valable à tous les niveaux : àl’intérieur de chaque cycle et entre les cycles suc-cessifs.

◗ La progressivité des acquisitionsLe socle commun s’acquiert progressivement del’école maternelle à la fin de la scolarité obligatoireà seize ans. Au rythme de l’évolution des élèves,les compétences se développent et se renforcent.Il s’agit de capitaliser les acquis en tenant comptede la nécessaire maturation de l’élève.

Comment le socle se traduit-ilconcrètement ?

◗ Au niveau national, rénovation des dispositifsd'évaluation L’innovation majeure est bien l’évaluation en termesde compétences. À l'école primaire, le dispositifnational d'évaluation diagnostique actuel évolueraprogressivement pour mieux intégrer les orienta-

tions du socle commun. Dès la rentrée 2006, cette adaptationa commencé par la généralisation duprotocole d'évaluation des difficultésd'apprentissage en CE1 et CM2. La session 2008 du diplôme nationaldu brevet (DNB) sera organiséeconformément aux exigences de laloi : le DNB s’articulera autour de lamaîtrise du socle comme validation

de la formation reçue au collège. Des outils d’éva-luation et de suivi seront bientôt mis à la dispositiondes enseignants qui disposeront d’un site Internetpour les accompagner. Le socle est désormais prisen compte dans la formation des enseignants et laréécriture des programmes. Un livret personnel decompétences permettra à l’élève, à sa famille etaux enseignants de suivre au plus près l’évolutionde l’élève.

deux exemples

■ Une validation de capacités tout au longde la scolarité. Quatrième pilier du socle, la maî-trise des techniques usuelles de l'information etde la communication (TIC) est un outil à la disposi-

tion des enseignants quiouvre à de nouvelles pra-tiques pédagogiques, rendpossible de nouveaux usageset révèle des liens entre lesdisciplines. C’est aussi un outilpour les apprentissages sco-

laires tout au long de la vie ainsi qu’une compé-tence indispensable pour l'insertion sociale et pro-fessionnelle. C’est, à ce jour, la compétence dusocle la plus complètement déclinée dans un réfé-rentiel opérationnel, celui du B2i, paru ennovembre 2006. Ses cinq domaines traversent lascolarité de l'école élémentaire au lycée etreprennent les capacités et les attitudes du soclecommun : s'approprier un environnement informa-tique de travail, adopter une attitude responsable,créer, produire, traiter, exploiter des données, sedocumenter, communiquer, échanger.

Le B2i est une attestation de compétences et nonpas un examen ponctuel. Il s’acquiert par la vali-dation de capacités tout au long du cursus.L'académie de Besançon favorise l'implicationdes personnels dans ce domaine du socle. Deuxexemples concrets : — la formation continue : un accompagnementdes établissements – principalement des collèges –depuis la rentrée 2005, constitue l'axe prioritairedu plan de formation TICE. Plus de la moitié desprofesseurs de collège participent aujourd'hui à lavalidation du B2i.— pôle d'activité académique : dans une discipline,les sciences physiques, un groupe de travail aca-démique est chargé de produire des exemplesd'activités utilisant les TICE et susceptibles devalider des capacités du B2i. Ces productionsseront ensuite valorisées au niveau national envue d'une large diffusion.

■ Un accompagnement personnalisé àl’élève en difficulté. Inscrits pleinement dans lesocle, les programmes personnalisés de réussiteéducative ont pour but d’apporter l’aide nécessaire

à tout élève des premier etsecond degrés qui risque dene pas maîtriser les connais-sances et les compétencesfondamentales. Il s’agit bien d’un accompa-gnement personnalisé carfondé sur l’analyse précise

des difficultés de l’élève dans l’acquisition desfondamentaux. Par ailleurs, l’objectif est de prévenirle redoublement ou de l’accompagner lorsqu’il n’apu être évité. Chaque PPRE fait l'objet d'un contratétabli entre l’élève, la famille et l'équipe éducative. Ce contrat permet à l’établissement de mieux suivrel’élève et d’entretenir le dialogue avec la famille etles autres adultes intervenant auprès de l’enfant.Une commission académique a pour missiond’aider à la mise en place des premiers PPRE,d’inventorier et de diffuser tous les outils utiles,ainsi que les diffé- rents types d’actions contri-buant à leur efficacité. La constitution d’une tellebanque de ressources va de pair avec la formationde formateurs académiques pouvant intervenirdans les différents bassins.

en conclusion

L’académie de Besançon est déjà bien posi-tionnée sur la mise en œuvre du socle. Celasuppose un travail préalable de réflexionapprofondie de la part de chacun des acteursde la communauté éducative. Ainsi, le rec-teur a demandé aux corps d’inspection derefondre leur projet d’action disciplinaire à lalumière des sept nouveaux piliers instituéspar le socle. ■

Le socle est l’affaire de tous

les acteurs de l’éducation

et de toutes les disciplines

Installé progressivement,

le socle se concrétise déjà

par la rénovationde l’évaluation

Les programmespersonnalisés

de réussite éducative - PPRE

Le brevet informatique

et Internet - B2i

2 LE SOCLE COMMUN janvier 2007— n°23