SOCIALISME ET MOUVEMENT OUVRIER EN ALLEMAGNE DEPUIS 1875

"A . 1 8 7 5 - 1 9 1 9 : N A I S S A N C E E T A F F I R M A T I O N D U S O C I A L I S M E E T D U SYNDICALISME EN ALLEMAGNE

1. L’essor du social isme et du mouvement ouvrier est l ié à l ’ industrial isation qui favorise le développement de la population ouvrière

2 la confédération syndicale et le SPD contribuent à l’amélioration de la condition ouvrière.

B. 1914 -1945 DE LA DIVISION À L’EFFACEMENT

1. La crise polit ique de 1918 provoque une scission sanglante et définit ive.

2. Devenu parti de gouvernement, en collaboration avec les syndicats , les

social istes plantent les bases de la « sociale démocratie » .

3. Pourquoi la rupture SPD/KPD est particulièrement grave en Allemagne?

4 . Social isme et communisme face au nazisme 1933-1945

C.DE 1945 A NOS JOURS: SOCIALISME, COMMUNISME, SYNDICALISME DANS UN PAYS DIVISÉ PUIS RÉUNIFIÉ 1. social isme et syndicalisme en RDA: l ’expérience du communisme au pouvoir

2. social isme et syndicalise en RFA: aff irmation de la voie réformiste

3. social isme et syndicalisme en Allemagne réunifiée.

"

THÈME 2: !"

IDEOLOGIES, OPINIONS ET

CROYANCES EN EUROPE DE LA

FIN DU XIX° SIÈCLE À NOS

JOURS

PROBLÉMATIQUES Quels sont les liens entre socialisme,

syndicalisme et communisme en Allemagne?

Comment les socialistes ont-ils abordé les problématiques de l’action

révolutionnaire et de la participation au pouvoir ?

Comment les grandes crises du XX° siècle et l’ampleur des changements de société ont- ils affecté le socialisme et le

mouvement ouvrier ?

THÈME 2: !"

IDEOLOGIES, OPINIONS ET

CROYANCES EN EUROPE DE LA

FIN DU XIX° SIÈCLE À NOS

JOURS

VIDEOS DU COURS

1° VIDEO de cours

3°video de cours

2° video de cours

"Nous al lons étudier une idéologie c ’est à dire un système d ’ idées et de représentations consti tuant une doctrine à la base d ’un comportement individuel ou col lect i f . "Dans une Europe qui s ’ industr ia l ise l ’ idéologie social iste joue un rôle majeur dans les luttes ouvrières . C’est en Al lemagne que nait le 1° part i socia l is te européen en 1875 au congrès de GOTHA (début de la période à étudier) . Les socia l ismes et les mouvements syndicaux européens se caractér isent par une grande divers i té . Cependant , le marxisme les inf luence fortement à part ir de la seconde moit ié du XIXe s iècle . La période à étudier est marquée par un essor du syndicalisme ouvrier e t du social isme qui devient une des forces pol i t iques majeures du XXe s iècle avant un ref lux important à part ir des années 1980, du fa i t de l ’évolut ion des économies, des sociétés et des équi l ibres géopol i t iques. "le social isme et le communisme forment une idéologie qu’ i l faudra étudier à t ravers l e s par t i s e t l e s synd ica t s qu i s ’ en réc lament . I l nous faudra comprendre la réf lexion menée par les socia l is tes entre l ’act ion révolut ionnaire et le réformisme et nous interroger sur les évolut ions du socia l isme et du mouvement ouvrier dans le cadre des grandes cr ises du XX° s iècle . Si l ’é tude de ce t te idéo log ie se f a i t en Al l emagne , c ’ e s t parce que ce pays e s t emblématique du quest ionnement du mouvement socia l européen uni dans « l ’ internationale ouvrière » en 1889 . "Nous verrons d ’abord la naissance et l ’af f irmation du socia l isme et du syndical isme en Al lemagne (1875-1919), puis les divis ions entre les 2 guerres et enf in leur évolut ion dans une Al lemagne divisée puis réunif iée .

LE COMMUNISME

la doctrine marxiste, prône la fin du capitalisme par la révolution et l’avènement d’une société sans classe où régnerait l’égalité et où il n’y aurait plus de propriété privée.

Pour les communistes, le socialisme n’est qu’une phase transitoire vers le communisme.

LE SOCIALISME

Doctrine politique critique à l’égard du capitalisme et favorable à une plus juste répartit ion des richesses. Deux courants se distinguent: les socialistes r é f o r m i s t e s e t l e s s o c i a l i s t e s révolutionnaires.

SOCIALISME RÉFORMISTE / RÉVOLUTIONNAIRE

Socialistes réformistes souhaitent agir par la voie de la démocratie pour accéder au pouvoir et transformer l’économie et les sociétés par la voie légale. Ils se distinguent des socialistes révolutionnaires, qui souhaitent une action immédiate, révolutionnaire pour renverser les cadres politiques et sociaux du capitalisme.

SYNDICALISME

Mouvement ayant pour but de grouper des travailleurs en vue de défendre leurs intérêts.

A.1875-1919: NAISSANCE ET AFFIRMATION DU SOCIALISME ET DU

SYNDICALISME EN ALLEMAGNE

"1. L’essor du social isme et du mouvement ouvrier est l ié à l ’ industrial isation qui favorise le développement de la population ouvrière

l ’Allemagne qui n’a achevé son unif icat ion qu’en 1871 possède des industr ies minières , s idérurgiques ou chimiques qui emploient des mi l l ions d ’ouvriers dans de grands groupes comme Krupp, Thyssen ou Siemens. Le mouvement ouvrier s ’y développe rapidement. Dès 1871, des « syndicats l ibres » se const i tuent en Saxe. I ls nouent des l iens étroi ts avec les socia l is tes car l ’aspirat ion col lect ive à une société plus juste s ’ incarne, dans une idéologie socia l is te transformée par la pensée marxiste .

En 1875, lors du congrès de Gotha , deux organisat ions socia l is tes , l ’une réformiste avec Lassalle e t l ’autre révolut ionnaire avec Bebel s ’unissent , donnant naissance à une formation (SAP= part i ouvr ier soc ia l i s te) qu i prend , en 1891 , l e nom de SPD (Soz ia ldemocrat i sche Par te i Deuchtschlands) au congrès d ’Erfurt et devient le premier part i d ’Al lemagne dès 1891.I l est soutenu par les syndicats const i tués en une puissance confédérat ion dès 1892. Le socia l isme réformiste s ’ impose face au socia l is te révolut ionnaire tout en cont inuant à se dire marxiste… Le socia l isme et le syndical isme al lemands sont remarquables par cette tendance précoce au réformisme. Les syndicats ouvriers a l lemands ont même fai t ce choix dès leur naissance… "2. la confédération syndicale et le SPD contribuent à l ’amélioration de la condition ouvrière.

L’Allemagne a achevé son unif icat ion nat ionale en 1871. El le se dote a lors d ’un régime impéria l semi-autori ta ire : l ’empereur nomme le chancel ier impéria l (équivalent d ’un premier ministre) qui n ’est responsable que devant lui . Les lo is sont votées par un parlement ( le Reichstag) é lu au suffrage universel mascul in direct qui ne peut pas renverser le gouvernement. L’empereur et le chancel ier ont donc des pouvoirs considérables , mais le SPD est le 1° part i en Al lemagne.

"

Association

Générale des

travailleurs

Parti

travailliste

social démocrate

CONGRÈS DE GOTHA

Parti ouvrier socialiste

SAP

1875

1891

CONGRÈS D’ERFURT

Parti ouvrier social-démocrate

allemand

SPD

"• l ’ascension du SPD

En 1878, le chancel ier Bismarck fa i t voter les lo is d ’except ion contre les socia l is tes , lance la répress ion et interdit même le part i socia l is te…En vain. I l décide, a lors , d ’ adopter, une stratégie audacieuse pour détourner les ouvriers du socia l isme: le « socia l isme d’Etat » en créant un système d’assurances socia les qui s ’étoffe encore plus sous l ’empereur gui l laume II , ce qui n ’empêche pas les conf l i ts sociaux, mais sans grève générale . Face à cet Etat qui se réforme, le socia l isme réformiste (qui veut changer la société par la voie parlementaire tout en prônant l ’ext inct ion du capita l isme!) l ’emporte sur la tendance révolut ionnaire prônée par Rosa Luxembourg et Karl Liebknech t . .

Le SPD, avec l ’appui des syndicats éduque la c lasse ouvrière: i l s ’appuie sur une organisat ion d’associat ions très nombreuses qui contr ibuent à créer une « contre-s o c i é t é » s o c i a l i s t e e n c a d r a n t l e s o u v r i e r s m i l i t a n t s : a s s o c i a t i o n s s p o r t i v e s , bibl iothèques, orchestres , théâtres , maisons du peuple , associat ions de femmes, des écoles ouvrières et une presse de masse. En 1912 le SPD compte 1,7 mi l l ions de membres et 110 députés au Reischstag (parlement) . C’est le 1° part i ouvrier du monde!

• la force des syndicats réformistes

I l existe des syndicats chrét iens et des « syndicats l ibres » socia l is tes plus importants . I ls se dist inguent par une culture de la négociat ion. I ls sont donc réformistes et re jet tent même la grève générale vue comme une forme de révolut ion en 1905 . A la vei l le de la guerre, l ’Al lemagne compte environ 4 mil l ions de syndiqués contre 1 mi l l ion en France. Ces syndicats jouent un rôle fondamental dans la créat ion de la 2° internationale ouvrière.

La confédérat ion des syndicats l ibres bénéf ic ie d ’une conf iance générale des salar iés dont le revenu a doublé entre 1880 et 1913!

"

BISMARCK

Fait interdire

le parti socialiste et les organisations

ouvrières

(Lois d’exception)

de 1978 à 1890

Fait voter des lois sociales

-assurance maladie

- assurance accidents du travail

- assurance invalidité

- retraite

-limitation du travail des enfants et des femmes à 10h

- lois sur le repos hebdomadaire.

• Et pourtant…à la vei l le de la Première Guerre mondiale , le SPD est sur le point d ’ imploser .

La quest ion de l ’entrée en guerre en 1914 va raviver l ’opposi t ion entre les deux courants . Pour le courant révolut ionnaire , cette guerre ne concerne pas le prolétar iat mais les intérêts des c lasses possédantes . La guerre est s t imulée par l ’ impéria l isme. Le mouvement révolut ionnaire est internat ional is te et ne doit pas se la isser diviser par le nat ional isme. I l demande aux ouvriers de fa ire la grève générale contre la guerre. Pour les réformistes , i l s ’agi t de sol idari té avec les inst i tut ions en place et avec l ’empereur. I ls adhèrent à « l ’union sacrée » et sout iennent l ’e f fort de guerre.

"B . 1 9 1 4 - 1 9 4 5 : S O C I A L E D É M O C R AT I E , R U P T U R E , E T EFFACEMENT.

1. La crise polit ique de 1918 provoque une scission sanglante et définit ive.

Face à la défai te de 1918 et à l ’agi tat ion révolut ionnaire dans tout le pays, Gui l laume II démiss ionne. La République de Weimar est proclamée et Ebert (chef du SPD) devient chancel ier.

• la révolte spartakiste : les spartakistes, avec à leur tête Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht veulent instaurer le communisme dans le pays, à l ’exemple de la révolut ion russe de 1917. I l fondent le KPD (part i communiste) . Le gouvernement socia l is te fa i t appel à l 'armée pour réprimer l ' insurrect ion du KPD. La révolte spartakiste se termine dans le sang à Berl in en janvier 1919 (Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg sont abattus) , conf irmant la rupture déf ini t ive entre les communistes et les sociaux-démocrates a l lemands.Le SPD devient un part i de gouvernement.

FRIEDRICH EBERT

Dirigeant du parti à partir de 1913, il oriente le parti vers le centre. Devenu chancelier en 1918, il écrase la révolte spartakiste.

En 1919 il devient Président de la république de Weimar., réélu en 1922, il meurt en 1925.

ROSA LUXEMOURG

KARL LIEBKNECHT

dirigeants de la « révolution spartakistes

et fondateur du KPD (parti communiste allemand). Ils meurent assassinés en 1919

O p p o s i t i o n e n t r e l a l i g n e révolutionnaire des Spartakistes qui veulent prendre le pouvoir par une grande insurrection populaire et la ligne modérée du SPD qui veut éviter la révolution au profit d’une conquête pacifique du pouvoir.

C’est donc à ce moment que le terme de « socia l -démocrate » cesse de désigner les marxistes révolut ionnaires pour qual i f ier les socia l is tes modérés comme le SPD et qu’au contraire le terme de « communiste » s ’ impose pour ident i f ier les social is tes révolut ionnaires comme le part i bolchevik ou le KPD.

Ce processus de sc iss ion touche tous les part is socia l is tes d ’Europe. En 1920 la SFIO se divise e l le auss i en deux part is , la SFIO ou part i socia l is te , équivalente au SPD al lemand et le part i communiste français (PCF), équivalent du KPD. Comme en Al lemagne, les deux part is refusent toute a l l iance.

• Le syndicalisme En 1919, i l se réorganise et conf irme son orientat ion réformiste d ’avant-guerre. En 1925, i l renonce déf ini t ivement et off ic ie l lement à la lutte des c lasses et à la dictature du prolétar iat qu’ i l avait abandonnée dans les fa i ts depuis longtemps.I l s ’est doté d ’une forte direct ion centrale pour dia loguer directement avec l ’État et le patronat et négocier. Ses effect i fs augmentent fortement passant de 2,5 mi l l ions en 1914 à 7,5 mi l l ions en 1921 avant de se stabi l iser à un niveau encore de 4 mil l ions d’adhérents à la f in des années 20. C’est encore jusqu’en 1933, le syndicat le plus puissant d ’Europe.

2. Devenu parti de gouvernement, en collaboration avec les syndicats , les

social istes plantent les bases de la « sociale démocratie » .

l ’agi tat ion d’extrême gauche dure jusqu’en 1923. Pour pacif ier la société , le patronat accepte des réformes: le régime républ icain inscri t le droit syndical dans la const i tut ion et les socia l is tes poussent à la mise en œuvre de grandes réformes : conventions col lect ives , c o m i t é s d ’ e n t r e p r i s e s , j o u r n é e d e 8 h e u r e s , a s s u r a n c e c h ô m a g e e t l o g e m e n t s o c i a l subventionné.

Cependant la cr ise de 1929 déstabi l ise le régime SPD + l ibéraux + les chrét iens-démocrates .Le SPD doit fa ire face aux extrémismes : le KPD qui les tra i te de « socia l - trai tes » et le NSDAP (part i nazi) .

NSDAP

PARTI NATIONAL SOCIALISTE DES TRAVAILLEURS ALLEMANDS

Parti dirigé par Adolf Hitler dont le programme fonde l’action du nazisme.

SOCIALISME

SOCIALE

DEMOCRATIE

SPD (Allemagne)

SFIO (France)

COMMUNISME

KPD (allemagne)

PCF (France)

"

3. Pourquoi la rupture SPD/KPD est particulièrement grave en Allemagne? le contexte économique et socia l de la grande cr ise ( 5mil l ions de chômeurs en Al lemagne) vient remettre en quest ion les principes mêmes de la socia le-démocrat ie . En effet , confronté à une vive agitat ion de l ’extrême droite nazie (assass inats pol i t iques et tentat ives de coup d'Etat) et sans le soutien du KPD , le SPD perd des voix et doit quit ter le gouvernement en 1920. C'est un président issu de l 'Ancien Régime, le maréchal Hindenburg, qui est é lu. Le NSDAP gagne en ampleur comme organisat ion paramil i ta ire de masse.

Or, en 1928 le Komintern fa i t de la lutte contre la socia le-démocrat ie son object i f pr ior i ta ire . Le KPD refuse de former un « front républ icain » face à la montée du nazisme. I l espère que les excès des nazis provoqueront une révolut ion et la pr ise du pouvoir par le prolétar iat . Les extrêmes sortent gagnants des é lect ions de jui l let 1932 avec 37% des voix au NSDAP et 14% au KPD. L’absence d’unité contre le nazisme est un des facteurs qui permet d ’expl iquer la dispari t ion de la Républ ique de Weimar et la pr ise du pouvoir par Hit ler le 30 janvier 1933. I l s ’octroie les ple ins pouvoirs . Prenant pour prétexte l ’ incendie du Reichstag qu’ i l at tr ibue faussement aux communistes , i l fa i t interdire le KPD. Puis c 'est au tour des syndicats , du SPD et de tous les autres part is d 'être interdits . Ce constat servira l ’année suivante, en 1934, de leçon à la gauche française qui entamera alors un processus d ’union menant à la v ictoire en 1936 du Front populaire. Un scénario inverse de celui de l ’Al lemagne.

4. Social isme et communisme face au nazisme 1933-1945 les dir igeants communistes , socia l is tes et syndical is tes doivent s ’exi ler ou sont enfermés dans des camps de concentrat ion. Pour survei l ler et encadrer les ouvriers , les nazis créent le « Front Allemand du Travai l » regroupant patrons et ouvriers…En 1934, la grève est interdite . les ouvriers sont démoral isés et rés ignés. la rés istance s ’organise mais e l le est très di f f ic i le car la répress ion est féroce. les dir igeants pol i t iques se regroupent à l ’é tranger (Prague, Londres et Moscou).

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KOMINTERN

Internationale communiste fondée en mars 1919 par Staline pour regrouper tous les partis communistes du monde. C’est la III° internationale.

le modèle du PC est le parti bolchevik russe et c’est Staline qui décide de la stratégie.

AFFICHE DE PROPAGANDE NAZIE

Un ouvrier et un patron se donnant la main: « nous restons camarades » dit l’affiche du Front Allemand du Travail.

…avec les soldats nazis qui surveillent derrière

C.DE 1945 A NOS JOURS: SOCIALISME, COMMUNISME, SYNDICALISME

DANS UN PAYS DIVISÉ PUIS RÉUNIFIÉ 1. social isme et syndicalisme en RDA (Allemagne de l ’est) : l ’expérience du

communisme au pouvoir En avri l 1946, le KPD et le SPD fusionnent pour former le SED (Part i socia l is te unif ié

d 'Al lemagne) dans une Al lemagne occupée.

• Le SED va diriger la RDA (République démocratique al lemande) à part ir d 'octobre 1949 se lon un modèle quasi total i ta ire sous l ' inf luence de l 'URSS :

- Un part i unique dir ige l 'Etat , avec des méthodes d ' int imidat ion et de terreur sta l inienne : toute déviat ion par rapport à la l igne marxiste- léniniste est traquée.

- Une pol ice pol i t ique, la Stasi , vei l le au contrôle de la populat ion.

- Selon le modèle soviét ique, l 'économie est planif iée et or ientée vers l ' industr ie lourde au détr iment des biens de consommation.

• Les syndicats sont regroupés au sein d ’une confédérat ion unique. 97% des salar iés sont syndiqués en 1982. Les l iens sont étroi ts avec l ’Etat et le part i .Les syndicats ont pour rôle de fa ire appl iquer la pol i t ique économique du Part i .

• le SED ne tenant pas ses promesses de just ice e t de progrès social le mécontentement s ’exprime:

- par la grève contre l 'augmentat ion des normes de product ion en 1953 ; le mouvement demande également des é lect ions l ibres et la f in du communisme mais est écrasé par l 'Armée rouge (soviét ique) et la Stas i .

- par la fui te à travers le r ideau de fer à Berl in ce qui pousse le régime à la construct ion du mur de Berl in en 1961 qui enferme déf ini t ivement les a l lemands de l ’Est dans la part ie le bloc soviét ique.

Eric Honecker

le 2° dirigeant de la RDA donnant le baiser de bienvenue (à la russe!) à

Brejnev

Walter Ulbricht

1° dirigeant de la RDA

L'insat isfact ion des revendicat ions socia les en RDA est un des facteurs de l ' implosion du régime : après la chute du mur de Berl in en 1989, les é lect ions l ibres de mars 1990 donne la majori té au part i l ibéral ( idéologie à l 'opposée du communisme). 2. social isme et syndicalisme en RFA: aff irmation de la voie réformiste

A l 'Ouest , en RFA (Républ ique Fédérale a l lemande) c 'est une démocrat ie capita l is te qui est construite .

• Le SPD au gouvernement : le SPD en 1959, lors du congrès de Bad Godesberg abandonne toute référence révolut ionnaire pour a l ler vers un part i réformiste et favorable à l 'économie socia le de marché. I l doit , en effet , prendre en compte la bipolar isat ion du monde, le «miracle économique al lemand » et les mutat ions socia les qui en résultent . I l doit admettre l ’ i rrévers ible ancrage de la RFA dans le camp capita l is te occidental et sout ient la construct ion européenne. Le SPD arrive au pouvoir en 1969. Willy Brandt devient chancel ier, Helmut Schmidt lu i succède en 1974. Les socia l is tes sont a insi restés 14 ans au pouvoir, avec leurs a l l iés l ibéraux. C’est une première dans l ’h istoire a l lemande.

• La montée du gauchisme. Le recentrage du SPD vers la socia le-démocrat ie et sa part ic ipat ion à la grande coal i t ion au côté de la droite créé du mécontentement à la gauche du part i .L’Union socia l is te a l lemande des Étudiants , syndicat étudiant rompt avec le SPD en 1960 et amorce une évolut ion ultra-gauchiste sous la direct ion de Rudi D u t s c h k e ( R u d i l e r o u g e ) q u i a f f i r m e q u e , p u i s q u ’ i l n ’ y a p l u s d ’ o p p o s i t i o n parlementaire , la seule opposit ion possible ne peut se fa ire que dans la rue par une agitat ion permanente, voire par la voie plus radicale du terrorisme .Cette opposit ion culmine en 1968 dans un vaste mouvement de contestat ion étudiante qui dégénère en émeutes urbaines spectaculaires , v iolemment réprimées par les forces de l ’ordre. A part ir de 1970 la « bande à Baader » veut appl iquer le concept de « guéri l la urbaine » et dir ige ses attentats à la bombe contre des bât iments mi l i ta ires américains , des inst i tut ions publ iques et des assass inats de personnal i tés pol i t iques ou économiques.

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L’économie sociale de marché

est, pour un Etat, un mode de gouvernement qui consiste à réguler le marché en définissant les règles du jeu économique et en assurant une protection sociale, sans cependant contrôler ni planifier la production.

WILLY BRANDT ET JOHN KENNEDY en 1963

HELMUT SCHMIDT

et Valery Giscard d’Estaing

VIDEO la bande à Baader

• le syndicalisme et la co-gestion.C'est en RFA que se développe le syndical isme al lemand : i l est conçu comme unita ire et prat ique la co-gestion depuis la créat ion en 1949 du DGB (Deutscher Gewerkschaftsbund). I l fonct ionne par branche et rassemble près d 'un t iers des salar iés . I l d ispose d 'une organisat ion eff icace et de nombreux services grâce à une importante cot isat ion des adhérents (1% du sala ire brut) . La grève devient en prat ique très rare : e l le ne peut être pol i t ique et doit être approuvée à 75% avant d 'être lancée, sans empêcher ceux qui le souhaitent de travai l ler.

La mutat ion socia l -démocrate (au sens actuel du terme c ’est-à-dire de socia l is te démocrat ique et réformiste non marxiste) n ’est pas propre au SPD et au syndical isme al lemand. El le se fa i t au même moment dans tous les part is socia l is tes d ’Europe du Nord. En revanche, e l le se fera plus tard en Europe méditerranéenne et en France où les part is socia l is tes doivent subir la concurrence de part is communistes bien implantés au sein de l ’é lectorat ouvrier.

3. social isme et syndicalisme en Allemagne réunifiée

Après la chute du mur de Berl in en 1989, les 2 Al lemagnes sont réunif iées en 1990 sous le modèle de l ’Al lemagne de l ’Ouest .

• Le SPD et le v irage social- l ibéral des années 2000.

Après les quatorze années de gouvernement socia l is te (1969/1983), le SPD subit une cure d ’opposit ion de 16 ans. Le contexte pol i t ique a changé : l ’e f fr i tement du vote ouvrier, accéléré par la cr ise , lu i fa i t perdre des voix a insi que la présence du part i écologique « les verts » . Tout cela l ’obl ige à une nouvel le mutat ion idéologique. Dans la foulée du New Labour de Tony Blair en Grande-Bretagne, Gerhard Schröder, le nouveau leader du SPD à la f in des années 1990, tente , pour adapter le pays à la mondial isat ion, d ’ouvrir une « trois ième voie » en recherchant l ’e f f icaci té économique et en l imitant l ’État providence. c ’est du « socia l - l ibéral isme » .

Le SPD remporte les é lect ions de 1998. G. Schröder devient chancel ier. C’est surtout lors de son second mandat en 2003 - 2004 qu’ i l met en œuvre ce programme social- l ibéral « l ’agenda 2010 » : f lexibi l i té du marché du travai l , d iminution du coût du travai l et baisse de la couverture chômage qui remet en cause le modèle socia l a l lemand. En 2009 le SPD n’a plus que 23% des voix! Un nouveau part i plus à gauche, « die l inke »( la gauche) qui recuei l le 12% des voix en 2009.

COGESTION

La cogestion est l'exercice en commun de la gestion d'une entreprise.

C'est un mode de gestion où la direction et le personnel prennent ensemble les grandes

décisions dans des organes (comité d’entreprise, conseil de sécurité et d’hygiène…)

La cogestion est la caractéristique de l'économie sociale en Allemagne où une loi de 1976 impose ce mode de gestion à toutes les

entreprises de plus de 2000 salariés. Ces derniers disposent de la moitié des sièges dans les conseils d'administration, mais la direction

dispose d'une voix prépondérante qu’elle utilise rarement.

"SOCIAL-LIBÉRALISME

Le social-libéralisme est un terme servant à désigner la pensée des socialistes revendiquant une synthèse entre la sociale-démocrat ie et le libéralisme «économique.

GERHARD SCHROEDER

Présentant son programme social libéral appelé: « agenda 2010 ».ou « Hartz » du nom de son inspirateur.

• Le syndicalisme dans l’Allemagne réunifiée. C’est le syndicalisme de l’Allemagne de l’ouest et sa co-gestion qui s’est imposé. Le DGB comprend, entre autres, 2 très puissants syndicats: IG métal pour l’industrie et Ver.di pour les services. Ce dernier est le plus gros syndicat du monde avec 3 millions d’adhérents. Malgré cela les syndicalisme allemand a perdu beaucoup d’adhérents. "Conclusion: L'évolution du socialisme, du communisme et du syndicalisme en Allemagne est un bon révélateur de l'évolution d’une idéologie politique. Le bilan de plus d’un siècle d’histoire du socialisme et du syndicalisme en Allemagne laisse apparaître quelques grandes tendances. L’orientation progressivement à partir du Marxisme affiché au congrès de Gotha et d’Erfurt, le réformiste et social-démocratie (au sens moderne du mot) se sont imposés aux deux forces principales, SPD et DGB (syndicats). la SPD a même évolué jusqu’au « social-libéralisme » avec l’agenda 2010. Cependant une tendance plus révolutionnaire ou gauchiste a résisté: les spartakistes après la 1° guerre mondiale ou actuellement « die Linke ». Dans le reste de l’Europe, les socialistes au pouvoir se sont aussi heurtés aux contraintes de la mondialisation libérale. Mitterrand en 1983 a dû accepter une politique de rigueur, Tony Blair en Angleterre a mené une politique libérale…Et Hollande propose de nouvelles mesures en faveur des entreprises… """""