21
Thème : Théorie de l’agence

Théorie de l'agence

  • Upload
    xelox1

  • View
    495

  • Download
    1

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Théorie de l'agenceThéorie de l'agenceThéorie de l'agence

Citation preview

Page 1: Théorie de l'agence

Thème : Théorie de l’agence

Page 2: Théorie de l'agence

Introduction :

La théorie de l’agence s’intéresse aux relations entre les dirigeants d’une société et les propriétaires de cette dernière. Plusieurs problèmes peuvent surgir entre le management d’une société et les actionnaires. Le manager peut prendre des risques non justifiés pour satisfaire son ego par exemple, il en résultera une pénalisation financière des actionnaires. Ces derniers peuvent voir la valeur de leur entreprise chuter, ou bien ne pas percevoir de dividende.

Comment concilier les intérêts parfois personnels du management (directeur général ou conseil d’administration) et l’objectif des actionnaires qui est la maximisation des bénéfices perçus et l’augmentation du cours de l’action, qu’ils détiennent.

La théorie de l’agence apporte des éclaircissements quant à ces problèmes de relations entre dirigeants et propriétaires.

Avec le développement de certaines firmes et leur multinationalisation, il apparaît de plus en plus évident pour les actionnaires de recourir aux services d’un technicien (manager, PDG, DG, etc), qui saura gérer de manière plus rationnelle et optimale l’entreprise.

La théorie de l’agence constitue un cadre opportun pour comprendre l’imperfection1 des relations entre les propriétaires et les dirigeants des sociétés. La théorie de l’agence contribuera à trouver des solutions pour limiter les effets négatifs d’une telle relation, pour se concentrer sur une gestion rentable de la société, et qui puisse combiner les intérêts des uns et des autres.

1 Abel Martins-Alexandre in “L’économie industrielle des stratégies d’entreprises”, sous la direction de Jean-Marie Chevalier, Editions Montchrestien, 1995, Chapitre IV sur “La théorie de l’agence”, page 57.

1

Page 3: Théorie de l'agence

I) Présentation de la théorie de l’agence:

1) Historique de la théorie de l’agence 

En 1932, soit 3 ans après que la grande dépression ait frappé l’économie américaine, Berle et Means élaborèrent une nouvelle théorie sur la firme. Le problème qu’ils formulèrent dans la « théorie du contrôle managérial »2, les conduisit à penser que les propriétaires d’une entreprise (surtout les grandes entreprises américaines), ne possèdent pas le pouvoir de décision au sein de l’entreprise. Ce sont les managers qui ont ce pouvoir de décision.

En effet, les actions constituant le capital social des grandes entreprises américaines sont autant « diluées » parmi les différents détenteurs, que les managers prennent le dessus en ce qui concerne la prise de décision dans une grande firme3.

Leurs travaux sur la théorie du contrôle managérial, conduisirent les autorités américaines à adopter des lois qui permettent de mieux protéger l’actionnaire non dirigeant (particulièrement les petits porteurs)4.

Mais c’est en 1976, que Michael C. Jensen et William H. Meckling formulèrent la théorie de l’agence ou théorie des mandats5, en concevant l’un des articles de base de cette

2 Abel Martins-Alexandre in “L’économie industrielle des stratégies d’entreprises”, sous la direction de Jean-Marie Chevalier, Editions Montchrestien, 1995, Chapitre IV sur “La théorie de l’agence”, page 58, premier paragraphe.3 Larbi Hanane in « Firme et marché », Edition Dar Essalam, 2004, Chapitre 3 sur « La firme, une organisation en devenir, page 75. Le terme « diluées » a été repris de l’ouvrage.4 Abel Martins-Alexandre in “L’économie industrielle des stratégies d’entreprises”, sous la direction de Jean-Marie Chevalier, Editions Montchrestien, 1995, Chapitre IV sur “La théorie de l’agence”, page 58, voir note de bas de page n°2.5 Pascal Quiry et Yann Le Fur in “Pierre Vernimmen, Finance d’entreprise”, Editions DALLOZ, 2010, voir annexes (page 1127) à la fin de l’ouvrage, page 15.

2

Page 4: Théorie de l'agence

théorie6. Cette nouvelle théorie qui s’intéressait aux conflits entre actionnaires, créanciers et dirigeants.

2) Présentation de la théorie d’agence 

La théorie de l’agence analyse la relation d’agence, existante entre le ou les propriétaires et le dirigeant. Ou bien entre le principal appelé aussi le mandant (c’est le propriétaire) et l’agent appelé aussi le mandataire (manager par exemple).

La relation d’agence existante entre le mandant et le mandataire est le fruit de la délégation du pouvoir de décision au sein d’une entreprise, du premier (principal) vers le dernier (agent)7.

La relation d’agence peut être un contrat verbal ou un contrat écrit, entre le principal et l’agent. Ce contrat (qu’il soit implicite ou explicite8) ou l’agent doit agir dans le sens de l’intérêt ou des intérêts du principal. Le défi de la relation d’agence est de faire coïncider l’intérêt des deux parties prenantes à ce contrat9.

En ce qui concerne la relation d’agence, nous retiendrons la définition donnée par les deux auteurs qui sont à l’origine de la théorie de l’agence (Jensen et Meckling):

« Une relation d’agence est un contrat dans lequel une (ou plusieurs) personne(s) [le principale] recrute une autre personne [l’agent] dans le but de réaliser une tâche à sa place, ce qui nécessite une délégation de l’autorité de la décision de l’agent.10 »

3) Les enjeux de la théorie de l’agence 

6 Edith Ginglinger in « Le financement des entreprises par les marchés de capitaux », Editions Presse Universitaire de France PUF, 1991, Chapitre premier : Choisir un mode de financement, choisir une structure financière, Section 2 : Choisir une structure financière, page 58, à partir de 2.2.2.2. : Théorie de l’agence et structure financière.7 Abel Martins-Alexandre in “L’économie industrielle des stratégies d’entreprises”, sous la direction de Jean-Marie Chevalier, Editions Montchrestien, 1995, Chapitre IV sur “La théorie de l’agence”, page 59, premier paragraphe.8 Idem, deuxième paragraphe.9 Idem, voir note de bas de page n° 8.10 Abel Martins-Alexandre in “L’économie industrielle des stratégies d’entreprises”, sous la direction de Jean-Marie Chevalier, Editions Montchrestien, 1995, Chapitre IV sur “La théorie de l’agence”, page 59, note de bas de page n° 7.

3

Page 5: Théorie de l'agence

Dans un contrat entre les différentes parties signataires, il y a toujours une partie qui a plus d’information sur le contenu du contrat qu’une autre.Donc il y a asymétrie d’information entre le principal et l’agent, et celle-ci entraînera des coûts, en particulier pour le principal. Des coûts tels que le coût de surveillance des actions et l’appréciation des résultats du manager11.

Autre enjeu de la théorie développée par Jensen et Meckling, l’incertitude temporel. La firme se développe dans un environnement incertain, et qui dit environnement incertain, dit risque. Les actionnaires peuvent reprocher au manager une conduite trop prudente dans la gestion de leur entreprise, ou bien au contraire, lui reprocher une conduite des affaires de leur société trop risquée12.

4) Les conflits entre propriétaires et dirigeants et les coûts d’agence

4-1) Les conflits entre propriétaires et dirigeants   :

Dans toute relation, il y a conflits entre les différentes parties, en particulier quand ces relations sont d’ordre matérielles. Ainsi Jensen et Meckling dénombrent les conflits suivants, dont il en résultera des coûts d’agence13.

Le premier conflit est la contradiction entre les objectifs personnels du dirigeant (maximisation de son utilité) et les intérêts des actionnaires, qui sont la perception d’un gain à la fin de l’exercice comptable et l’augmentation du cours de l’action qu’ils détiennent.

Le désaccord entre l’agent et le principal sur la notion de risque. Comme évoqué à la section précédente, le mandataire peut adopter une conduite soit risquée soit trop prudente de la firme. Cela s’en ressentira fortement sur la valeur du dividende et de la société. On parle ici de divergence en ce qui concerne l’aversion au risque entre les différentes parties.

11 Idem, page 59, premier paragraphe.12 Idem.13 Abel Martins-Alexandre in “L’économie industrielle des stratégies d’entreprises”, sous la direction de Jean-Marie Chevalier, Editions Montchrestien, 1995, Chapitre IV sur “La théorie de l’agence”, page 58, note de bas de page n° 5.

4

Page 6: Théorie de l'agence

L’agent (le manager) peut avoir accès à des informations sensibles, et qu’il peut ne pas transmettre au principal. Ceci accroît la défiance du propriétaire à l’égard du dirigeant. Il s’agit principalement de l’asymétrie de l’information. Un principal ne peut surveiller l’ensemble des actions de l’agent. L’agent peut bénéficier d’une information privilégiée, dont il peut tirer une « rente informationnelle », surtout lorsqu’il s’agit d’une information qui n’est pas produite par l’action du manager, mais plutôt par le marché14.

Enfin, le manager et le ou les propriétaires peuvent avoir des horizons temporels différents.

4-2) Les coûts d’agence liés aux conflits entre propriétaires et dirigeants   :

Nous l’avons vu, la délégation de la gestion d’une société des mandants vers les agents entraîne bon nombre de conflits potentiels. Ces derniers ont un coût, qui peuvent être résumés en trois coûts15 :

Les coûts de contrôle : par exemple, le fait que des actionnaires mandatent un expert comptable (commissaire aux comptes), pour vérifier la comptabilité et les états de synthèse de leur société. Ce sont des coûts de vérification des actions de l’agent, et que ces dernières sont dans l’intérêt du principal. Les coûts liés au besoin d’inciter (par une punition potentielle, en cas de non respect des intérêts des actionnaires) le mandataire, a aller dans le sens des intérêts du mandant constituent aussi des coûts de contrôle.

Les coûts de dédouanement16 : par exemple, le tirage de rapports annuels ou de rapports sociaux, dans lesquels sont présentes les différentes informations nécessaires à l’actionnaire (pour pouvoir juger la gestion du mandataire), ou par exemple, le recours par le manager a certains cabinets d’audit pour prouver que sa gestion va dans le sens des intérêts de l’actionnaire. Ce sont des coûts pour persuader le mandant que le mandataire prend des décisions pertinentes,

14 Idem, page 60, premier paragraphe.15 Edith Ginglinger in « Le financement des entreprises par les marchés de capitaux », Editions Presse Universitaire de France PUF, 1991, Chapitre premier : Choisir un mode de financement, choisir une structure financière, Section 2 : Choisir une structure financière, page 53, à partir de 2.2.1.1. : La théorie de l’agence.16 Pascal Quiry et Yann Le Fur in “Pierre Vernimmen, Finance d’entreprise”, Editions DALLOZ, 2010, Partie 3 : La valeur, Chapitre 32, Section 3, page 658.

5

Page 7: Théorie de l'agence

et qui augmentent la valeur de l’entreprise et du dividende potentiel que percevra l’actionnaire.

Les coûts résiduels : on peut dire que les coûts de contrôle et les coûts de justification encadre le manager dans sa prise de décision, car même, s’il semble être le meilleur de sa catégorie (on parle ici de meilleur manager sélectionné dans un marché concurrentiel de managers), il prendra toujours des décisions « sous optimal17 ». Quand le contrôle dépasse un certain seuil, le coût marginal du contrôle et du dédouanement dépasse le revenu marginal généré par le contrôle. Cette différence entre le coût marginal de contrôle et de dédouanement et le revenu marginal du contrôle est appelée coût résiduel.

Tous ces coûts, constituent des contraintes pour le principal, mais ce sont des coûts nécessaires pour protéger le propriétaire du capital de la société des excès qu’il pourrait subir de la part du dirigeant. Le mandant cherche toujours à diminuer ces coûts par des mécanismes d’incitation à la bonne gestion et à la transmission des informations (transparence) de la part du mandataire.

5) Les solutions pour pallier aux conflits entre mandants et mandataires

La détention d’une partie non négligeable du capital social d’une société, serait une solution pour résoudre les conflits entre actionnaires et dirigeants, notamment par l’octroi de stock-options18. Une indexation de leurs émoluments sur la valeur de l’action peut aussi être une solution19.

17 Edith Ginglinger in « Le financement des entreprises par les marchés de capitaux », Editions Presse Universitaire de France PUF, 1991, Chapitre premier : Choisir un mode de financement, choisir une structure financière, Section 2 : Choisir une structure financière, à partir de 2.2.1.1. : La théorie de l’agence, page 54.18 Les stock-options sont des options d’achat ou de souscription d’actions à un prix fixe, d’une durée de vie souvent comprise entre 5 et 10 ans, attribuées gratuitement à des salariés d’une entreprise, en général d’un niveau hiérarchique élevé. L’objectif de ce produit est d’inciter les bénéficiaires à gérer au mieux l’entreprise, ce qui fera progresser sa valeur et leur permettre donc d’enregistrer un gain à la levée des actions.Les actions attribuées gratuitement aux salariés sont des actions à émettre ou qui doivent être acquise par l’entreprise pour être remises aux salariés afin de les inciter à gérer au mieux l’entreprise et donc de réduire les coûts d’agence avec les actionnaires. Définition de l’ouvrage “Pierre Vernimmen, Finance d’entreprise”, Editions DALLOZ, 2010, page 168. 19 Pascal Quiry et Yann Le Fur in “Pierre Vernimmen, Finance d’entreprise”, Editions DALLOZ, 2010, Partie 3 : La valeur, Chapitre 32, Section 3, page 659.

6

Page 8: Théorie de l'agence

Jensen et Meckling qui sont à l’origine de la théorie, prévoient une structure financière optimale, et qui serait la résultante de :

- L’augmentation de l’endettement de la firme, car les charges financières liées à l’endettement sont déductibles du résultat fiscal. Donc les sociétés s’endetteront à un certain niveau pour pouvoir croître ;

- puisque la société va émettre plus de dettes, il y aura de nouveaux coûts d’agence liés cette fois, à l’entrée d’une nouvelle catégorie d’apporteur de capitaux : les obligataires. Donc les conflits d’agence (et donc les coûts liés à ces conflits), existeront entre d’un côté les actionnaires et le dirigeant actionnaire et les obligataires20.

Ainsi avec cette structure financière optimale (selon Jensen et Meckling), les coûts d’agence liés à cette structure financière ou l’endettement est important seraient la combinaison de trois composantes.

La première composante est que le dirigeant actionnaire va privilégier les intérêts des actionnaires par rapport à ceux des obligataires, en optant pour des investissements risqués. Dans un scénario pessimiste, la société risque de ne pas pouvoir honorer ses dettes à l’échéance (les obligataires s’en trouveraient grandement pénalisés). Mais les obligataires ont eux aussi une corde de plus à leur arc, ils peuvent anticiper les investissements risqués qu’optera de réaliser le dirigeant actionnaire et ainsi exiger un taux d’intérêt plus élevés, ou en refusant de souscrire aux obligations émises par la société.

La deuxième composante est un coût additionnel aux coûts de dédouanement. En effet, le dirigeant actionnaire et les actionnaires justifieront aux obligataires à travers des rapports des cabinets spécialisés et des agences de notation, que la situation de l’entreprise est en bonne forme, et que l’entreprise pourra honorer ses dettes. Aussi les obligataires

20 Edith Ginglinger in « Le financement des entreprises par les marchés de capitaux », Editions Presse Universitaire de France PUF, 1991, Chapitre premier : Choisir un mode de financement, choisir une structure financière, Section 2 : Choisir une structure financière, à partir de 2.2.2.2. : Théorie de l’agence et structure financière, page 58.

7

Page 9: Théorie de l'agence

peuvent insérer des clauses dans le contrat de souscription pour se protéger. Ces clauses ne seront utilisées que lorsque leurs coûts égaliseront leurs avantages. Ces derniers coûts constituent un coût additionnel aux coûts de contrôle.

Les coûts de faillite avec les coûts de réorganisation de la société constituent aussi une composante de la structure financière optimale avec endettement important.

Le schéma ci-dessous présente la structure financière optimale en présence de coûts d’agence.

21

D = dettes ; C e= capitaux propres apportés par les actionnaires externes ;

L’endettement optimal est celui qui permet de minimiser les coûts d’agence totaux (coûts de contrôle + coûts de dédouanement + coûts résiduels).

Quand la valeur des investissements financés par l’endettement égalisera les coûts d’agence marginaux, l’entreprise arrêtera de recourir à l’endettement comme moyen de financer ces investissements.

Mais pourquoi recourir à l’endettement pour avoir une structure financière optimale et qui permet de minimiser les 21 Schéma pris de l’ouvrage « Le financement des entreprises par les marchés de capitaux », Editions Presse Universitaire de France PUF, 1991, page 60.

8

Page 10: Théorie de l'agence

coûts d’agence ? La réponse est que le dirigeant actionnaire sera directement affecté dans ses revenus en cas de mauvaises performances de l’entreprise (cela est normal, puisqu’il est propriétaire d’une portion non négligeable du capital social de la société).

La deuxième partie de la réponse tient dans la thèse défendue par Grossman et Hart (1980). Si l’entreprise ne maximise pas ses gains, elle ne pourra pas rembourser les dettes qu’elle a contracté, et de ce fait elle court vers la faillite22.

C’est ainsi que le dirigeant actionnaire gérera la société de façon à ce qu’elle produise le maximum de bénéfice, pour pouvoir payer ses dettes (intérêts et principal), et pour pouvoir distribuer un bénéfice en fin d’exercice à ses propriétaires. Sans compter que le dirigeant actionnaire managera avec qualité la société pour que le cours de l’action sur le marché, soit le plus haut possible, pour pouvoir accéder encore une fois, au financement externe (emprunt obligataire, crédit bancaire etc).

Si le cours de l’action ne fluctue pas, le dirigeant actionnaire aura intérêt à conserver ses titres, car les vendre à un moment T 0, risque de lui faire perdre une plus-value au moment T 1 sur les actions qu’il possédait.

II) Quelques fonctions sur la théorie de l’agence23 :

1) La stratégie du manager 

On suppose que le manager maximise une fonction d’utilité u(w, e) qui dépendpositivement du salaire w et négativement du niveau d’effort e :

∂u∂w

>0 , u(w,eH ¿ < u(w,eL)

22 Edith Ginglinger in « Le financement des entreprises par les marchés de capitaux », Editions Presse Universitaire de France PUF, 1991, Chapitre premier : Choisir un mode de financement, choisir une structure financière, Section 2 : Choisir une structure financière, à partir de 2.2.2.2. : Théorie de l’agence et structure financière, page 59.23 Toutes les fonctions ont été puisé d’un document disponible sur le net du Professeur : Jean Magnan de Bornier (2004), professeur à la Faculté d’économie appliquée, Université Paul Cézanne Aix-Marseille et GREQAM. Email : [email protected]. Lien direct : http://junon.u-3mrs.fr/afa10w40/TNA.pdf.

9

Page 11: Théorie de l'agence

Ou w = salaire ; eH= effort intense du manager ; eL= faible effort du manager

Cette fonction d’utilité ne peut descendre à un certain niveau, car il y a un marché concurrentiel pour les managers.

Donc le manager devra maximiser la fonction suivant (qui maximise son utilité):

Max u(w,e) = v(w) – g(e) , tel que u(w,e) ≥ u

Ou g(e) est une fonction d’utilité additive ; u = marché concurrentiel des managers.

2) La stratégie du propriétaire 

Le propriétaire cherche à maximiser son surplus espéré E(S), défini commel’espérance mathématique de la différence entre le profit brut et la rémunération du manager :

E(S) = [π (w ,e )−w]w , eE

ou w = salaire du manager ; e = effort fourni du manager ; π = profit brut ;

Le propriétaire pour maximiser son profit devra maximiser la fonction suivante :

Max E(S) = [π (w ,e )−w(π )]w , eE tel que u[w(π),e] ≥ u

Ainsi le salaire du manager devient fonction du profit brut réaliséw (π ).

3) Le cas ou l’effort du manager est observable par le propriétaire 

Puisque dans cette hypothèse on suppose qu’il y a une transparence complète de l’information, on en déduit que la maximisation du revenu du propriétaire dépend de la minimisation de celui du manager.

10

Page 12: Théorie de l'agence

Min w(π ¿ tel que u[w(π ¿,e] ≥ u

Ajoutons la fonction d’utilité additive :

Min w(π ¿ tel que E[v(w(π ¿) – g(e)] ≥ u

Il faudra que le propriétaire détermine le salaire qui maximise l’effort fourni par le manager, cet effort qui maximisera son revenu (dividende).

Min (w ,π )w , eE tel que E[v(w(π ¿) – g(e)] ≥ u

La condition de premier ordre correspondant à ce problème :

1

v ' [w (π )]= y

ou y est le multiplicateur de Lagrange associé au problème. Si v’(w) est une fonction décroissante, une seule valeur w maximise le revenu du propriétaire.

Cela signifie que w(π ¿ est une constante, c'est-à-dire que le salaire, qui maximise la rémunération du manager et par la, le revenu du propriétaire est un salaire fixe.

4) Le cas ou l’effort n’est pas observable 

Dans ce cas, le propriétaire ne peut lier la rémunération du manager à l’effort fourni, mais simplement au profit observé.

Etudions le cas d’un manager neutre au risque :

La fonction du revenu peut s’écrire v(w) = w, le propriétaire résoudra le programme suivant :

Max E[π(w,e) – w] tel que w – g(e) ≥ u

Ou Max E[π(w,e) – w] tel que w ≥ u + g(e)

Ceci revient à maximiser la fonction :

E[π (w ,e )−u−g (e)¿

Deux valeurs seront obtenues soit eL ou eH.

11

Page 13: Théorie de l'agence

Donc à chaque valeur (soit eL ou eH), correspondra un salaire spécifique que devra verser le propriétaire au manager.

Conclusion :

La théorie de l’agence constitue une approche dynamique des relations au sein de l’entreprise. Avec le développement de l’économie de marché en Occident, les actionnaires préfèrent déléguer le pouvoir de décision à un cadre, qui a des aptitudes que les propriétaires ne possèdent, et qui est capable de réaliser des taux de rentabilité supérieur à ceux obtenus sous une gestion faite par les actionnaires.

Ainsi pour maximiser les revenus de tous les agents de l’entreprise (managers et actionnaires), l’organisation de l’entreprise adoptera des systèmes d’incitation et de contrainte à l’égard des dirigeants.

Mais ceci n’empêche pas la fraude financière ou le recours à des méthodes de gestion quelque peu illégales par le manager, pour tromper les propriétaires de la société qu’il dirige. Cela est du à l’asymétrie de l’information.

12

Page 14: Théorie de l'agence

Avec l’asymétrie de l’information qui existe dans le monde économique et particulièrement dans le monde de l’entreprise, il est judicieux d’observer le comportement entre agent et principal, et les rapports de force qui régissent leur relation.

Bibliographie

Abel Martins-Alexandre, L’économie industrielle des stratégies d’entreprises, sous la direction de Jean-Marie Chevalier, Editions Montchrestien, 1995

Edith Ginglinger, Le financement des entreprises par les marchés de capitaux, Editions Presse Universitaire de France PUF, 1991

Jean Magnan de Bornier, Cours sur la théorie de l'agence et les contrats optimaux, 2004

Larbi Hanane, Firme et marché, Edition Dar Essalam, 2004

Pascal Quiry et Yann Le Fur, Pierre Vernimmen, Finance d’entreprise, Editions DALLOZ, 2010

13

Page 15: Théorie de l'agence

Table des matières

Introduction 1

I) Présentation de la théorie de l’agence 2

1) Historique de la théorie de l’agence  2

2) Présentation de la théorie d’agence  2

3) Les enjeux de la théorie de l’agence  2

4) Les conflits entre propriétaires et dirigeants et les coûts d’agence 3

4-1) Les conflits entre propriétaires et dirigeants 4

14

Page 16: Théorie de l'agence

4-2) Les coûts d’agence liés aux conflits entre propriétaires et dirigeants 4

5) Les solutions pour pallier aux conflits entre mandants et mandataires 5

II) Quelques fonctions sur la théorie de l’agence 8

1) La stratégie du manager  8

2) La stratégie du propriétaire  9

3) Le cas ou l’effort du manager est observable par le propriétaire  9

4) Le cas ou l’effort n’est pas observable  10

Conclusion 11

Bibliographie12

15