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BADJI-MOKHTAR-ANNABA UNIVERSITY UNIVERSITE BADJI-MOKHTAR-ANNABA Faculté des sciences de l’ingénieur Année 2012 Département de nie Civil THESE Présentée en vue de l’obtention du diplome de DOCTORAT DES SCIENCES ANALYSE INVERSE DANS LE CALCUL GEOTECHNIQUE -APPLICATION AU CALCUL DE LA STABILITE DES TALUS- Option Géotechnique Présentée par : Melle MENDJEL DJENATTE DEVANT LE JURY Pr. HABITA Faouzi Université d’Annaba Président Pr. NOUAOURIA Med Salah Unversité de Guelma Examinateur Dr. HIDJEB Moustapha Université de Skikda Examinateur Dr. CHELGHOUM Noureddine Université d’Annaba Examinateur Dr. SBARTAI Badreddine Université de Skikda Examinateur SOUS LA DIRECTION DU: Dr. MESSAST SALAH M.C –A- Université de Skikda

THESE - BIBLIOTHEQUE UBMA | UNIVERSITE DE …biblio.univ-annaba.dz/wp-content/uploads/2014/03/These-Doctorat... · Département de Génie Civil THESE ... 4.2 Processus de résolution

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  • BADJI-MOKHTAR-ANNABA UNIVERSITY UNIVERSITE BADJI-MOKHTAR-ANNABA

    Facult des sciences de lingnieur Anne 2012

    Dpartement de Gnie Civil

    THESE

    Prsente en vue de lobtention du diplome de DOCTORAT DES SCIENCES

    ANALYSE INVERSE DANS LE CALCUL

    GEOTECHNIQUE -APPLICATION AU CALCUL DE LA STABILITE DES

    TALUS-

    Option

    Gotechnique

    Prsente par :

    Melle MENDJEL DJENATTE

    DEVANT LE JURY

    Pr. HABITA Faouzi Universit dAnnaba Prsident

    Pr. NOUAOURIA Med Salah Unversit de Guelma Examinateur

    Dr. HIDJEB Moustapha Universit de Skikda Examinateur

    Dr. CHELGHOUM Noureddine Universit dAnnaba Examinateur

    Dr. SBARTAI Badreddine Universit de Skikda Examinateur

    SOUS LA DIRECTION DU:

    Dr. MESSAST SALAH

    M.C A-

    Universit de Skikda

  • i

    Remerciements

    En terme de rdaction de cette thse, nous remercions tout instant notre dieu qui a

    toujours clair notre vie par le savoir, et nous a guid dans le bon chemin.

    Je tiens remercier tout dabord Pr. Mounir. HAMAMI, Que Dieu bnisse son me, pour

    mavoir initi et pour mavoir donn loccasion de faire ce sujet pertinent, et dactualit ainsi

    que pour son aide et son encadrement pendant les trois premires annes de recherche.

    Bien videmment je remercie trs chaleureusement Dr. Salah MESSAST, pour lintrt

    incessant quil a port au suivi de ce travail, en dpit de ses occupations et malgr la difficult

    rencontre tout le long de cette tude. Jai beaucoup apprci ses mthodes de travail, la

    libert quil ma laisse dans lorganisation de ces recherches et ses encouragements

    nombreux et rguliers, qui mont toujours remont le moral dans les moments difficiles, ses

    remarques, toujours pertinentes, ont t trs bnfiques lavancement de cette thse.

    Je tiens vivement remercier Dr. Mourad MARDJAOUI de luniversit de Skikda, qui

    ma aid dans les premires initiations des algorithmes gntiques.

    Je remercie plus sincrement le professeur HABITA Faouzi. qui ma fait lhonneur de

    prsider le jury de soutenance.

    Mes plus sincres remerciements vont galement aux membres de jury :

    Pr. NOUAOURIA Med Salah, Dr. HIDJEB Moustapha, Dr. CHELGHOUM Noureddine et

    Dr. SBARTAI Badreddine, qui ont accept de relire et commenter cette thse.

    Mes remerciements aussi au Pr. Guenfoud Mohamed directeur du laboratoire LGCH de

    luniversit de Guelma pour leur mise en disposition le logiciel Plaxflow. Sans oublier Dr.

    Lafifi Brahim chercheur au mme laboratoire pour ses conseils concernant lutilisation de

    plaxflow.

    Mes remerciements vont galement au corps administratif du dpartement de Gnie Civil

    de luniversit dAnnaba.

    Jadresse un grand merci qui je ddie cette thse, mes parents, mon soutien moral

    mon frre Hacne, et sa femme, mes surs, et leurs maris, surtout Allel qui ma vraiment

    aid. A mon bon frre Mourad que Dieu bnisse son me qui me manque, il a toujours voulu

    me voir au plus haut grade.

  • ii

    Pour couronner ces remerciements, je rends un hommage ma Mre, pour son

    irremplaable et inconditionnel soutien. Ton amour maternelle, ton soutien, et tes

    encouragements mont t dune aide prcieuse. MERCI et que Dieu puisse te prter longue

    vie .

  • iii

    Rsum Les problmes gotechniques sont complexes, et les quations qui lient les paramtres du

    sol sont gnralement irrversibles et non linaires, en plus des incertitudes sur ces

    paramtres.

    Loptimisation par algorithme gntique prsente un grand intrt dans la rsolution des

    problmes complexes, elle montre son efficacit dans le domaine de la gotechnique et

    surtout dans le calcul de la stabilit des talus. Dans un algorithme gntique la slection au fil

    des gnrations sopre sur des individus. Ces individus voluent ensuite selon des

    mcanismes gntiques de slections, croisements et de mutation.

    Lanalyse de la stabilit des talus est gnralement faite en utilisant les mthodes

    dquilibre limite.

    Ce travail concerne lutilisation de loptimisation par algorithme gntique, pour le calcul

    de la stabilit des talus par mthodes dquilibre limite, ce qui revient chercher le

    coefficient de scurit minimal et la surface de rupture correspondante.

    Leau joue un rle important dans lanalyse de la stabilit des pentes, do la ncessit de

    bien caractriser les sols en considrant un comportement hydromcanique coupl.

    Une deuxime partie de cette thse est consacre au dveloppement dune mthode

    doptimisation par algorithme gntique permettant lidentification de la permabilit des sols

    non saturs en minimisant lcart entre les mesures exprimentales et les rsultats numriques.

    Le comportement du sol sera caractris par les dplacements horizontaux qui seront

    dtermins aprs un calcul en lments finis au moyen du code de calcul Plaxis, en

    considrant un comportement hydromcanique du sol. Ces dplacements horizontaux seront

    compars aux mesures inclinomtriques. Cette approche est applique lidentification de la

    permabilit de la cit Ciloc Constantine - Algrie.

    Mots cls : Analyse inverse ; Algorithme gntique ; Stabilit des talus ; Facteur de

    scurit ; Sol non satur ; Plaxis

  • iv

    .

    .

    .

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    .

    Plaxis

    .

    .

    . - Ciloc

    Plaxis :

    Inclinomtre

  • v

    Abstract

    The problems of geotechnical are complex, and the equations which link the parameters of

    soil are generally irreversible and nonlinear, in addition to the uncertainties on these

    parameters.

    The genetic algorithm optimization is of great interest in solving complex problems; it

    shows its effectiveness in the field of geotechnical engineering and especially in the

    calculation of slope stability. In a genetic algorithm selection over generations takes place on

    individuals. These individuals then evolve according to the genetic mechanisms of selection,

    crossing and mutation.

    The analysis of slope stability is usually done using the limit equilibrium methods.

    This work concerns the use of genetic algorithm optimization, the calculation of slope

    stability using limit equilibrium methods, which amounts to the calculation of minimum

    factor of safety and the corresponding critical failure surface.

    Water has an important role in the analysis of slope stability; hence it is necessary to

    characterize the soil by considering a coupled hydromechanics behavior.

    This work is also designed for the development of a method of genetic algorithm

    optimization. This method allows the identification of the permeability of unsaturated soils by

    minimizing the discrepancy between experimental measurements and numerical results. Soil

    behavior is characterized by horizontal displacements to be determined after a calculation

    using the finite element code Plaxis calculation, considering a hydro-mechanical behavior of

    soil. These horizontal displacements will be compared to inclinometer measurements. This

    approach is applied for the identification of the permeability of the city Ciloc Constantine -

    Algeria.

    Keywords: Inverse analysis; Genetic algorithm; Slope stability; Factor of safety;

    unsaturated soil; Plaxis.

  • Table des matires

    vi

    Table des matires Remerciements i

    Rsum. iii

    iv..................................................................................................................

    Abstract. .. v

    Table des matires.. vi

    Liste des notations.. ix

    Liste des figures.. xi

    Liste des tableaux. .xvi

    Introduction gnrale 1

    Chapitre 1 : Mthodes doptimisation. 5

    1.1 Introduction. 5 1.2 Principe danalyse inverse 5 1.3 Analyse inverse par mthode numrique directe : algorithmes doptimisation. 7 1.3.1 Les mthodes numratives... 9 1.3.2 Les mthodes dterministes.... 11 1.3.3 Les mthodes stochastiques 12 1.3.3.1 Les mthodes Monte Carlo. 12 1.3.3.2 Le recuit simul.. 14 1.3.3.3 Les algorithmes de voisinage. 15 1.3.3.4 Les rseaux de neurones. 17 1.3.3.5 Algorithmes volutionnaires.. 20 1.4 Conclusion. 21 Chapitre 2 : Optimisation par Algorithme Gntique 23

    2.1 Introduction 23 2.2 Principe doptimisation 28

    Codage, individu, population et espace de recherche.. 28

  • Table des matires

    vii

    Evaluation de la population. 30 Mcanisme dvolution de la population. 31

    o Slection 32 o Croisement et mutation. 33 o Critres darrt.. 35

    2.3 Conclusion. 35 Chapitre 3 : Analyse de la stabilit des talus. 37

    3.1 Introduction 37 3.2 Mthodes de calcul de stabilit des talus 38 3.3 Mthodes de calcul la rupture. 39 3.3.1 Mthodes des blocs 40 3.3.2 Mthodes des tranches 41 3.3.2.1 Mthode de Fellenius (1927) 43 3.3.2.2 Mthode de Bishop (1955).. 43 3.3.2.3 Mthode de Morgenstern and Price (1965). 45 3.3.2.4 Mthode de Spencer (1967). 48 3.3.2.5 Mthode de Janbu simplifie 48

    3.4 Conclusion 50

    Chapitre 4 : Dveloppement de deux processus de rsolution dquations

    dquilibre limite comme approches doptimisation dans lanalyse de la stabilit

    des talus... 52

    4.1 Introduction. 52 4.2 Processus de rsolution par algorithme gntique (cas de surface de rupture circulaire).... 53 4.2.1 Applications numriques. 55 4.3 Processus de rsolution par algorithme gntique (cas de surface de rupture non circulaire).......... 66

    a. Rsolution de lquation de Morgenstern-Price pour trouver le coefficient de scurit qui assure lquilibre au maximum pour chaque surface de rupture 67

    b. Dtermination de la surface de rupture non circulaire critique 67 4.3.1 Applications numriques. 69 4.4 Conclusion 73

  • Table des matires

    viii

    Chapitre 5 : Identification des paramtres hydromcaniques dun sol non satur

    dun talus par algorithme gntique 76

    5.1 Introduction. 76 5.2 Prsentation et modlisation du versant. 78 5.3 Principe doptimisation par algorithme gntique 81 5.4 Rsultats de lidentification.. 82 5.5 Conclusion... 85 Conclusion gnrale.. 87

    Annexe A : Code de calcul par lments finis (Plaxis v8.2 et PlaxFlow)... 89

    A.1 Introduction. 89 A.2 Code de calcul Plaxis v8.2. 91 A.2.1 Options par dfaut et solutions approches.. 92 A.2.2 Lois de comportement dans Plaxis.. 93 A.2.2.1 Modle de Mohr-Coulomb 93 A.2.2.2 Modle lastoplastique avec crouissage (Hardening Soil Model H.S.M). 97 A.3 Code de calcul PlaxFlow. 100 Bibliographie. 102

  • Liste des notations

    ix

    Liste des notations

    Ferr Fonction erreur Nindividus Nombre dindividus (taille de la population) Nparamtre Nombre de paramtres optimiser Nbit Nombre de bits codant un individu Pimin et Pimax borne infrieure et suprieure de chaque paramtre de la population Pi Incertitude accepte sur lvaluation des paramtres N Nombre de points de mesure Uni Dplacement horizontal calcul numriquement au point i Uei Dplacement horizontal mesur exprimentalement au point i Pc Probabilit de croisement Pm Probabilit de mutation Ncoupure Nombre de points de coupure lors de lopration de croisement F Coefficient de scurit i Angle entre la base du ime tranche et lhorizontale Ntranches Nombre des tranches dune surface de rupture b Largeur de la tranche du sol c' Cohsion effective du sol ' Angle de frottement effectif du sol Poids volumique du sol N' Force normale la base de la tranche due la contrainte effective u Pression interstitielle W Poids de la tranche f Contrainte de cisaillement sur la surface de rupture

    l Projection de b sur la ligne de rupture H Hauteur du talus Angle du talus Xi, Xi+1 Composantes verticales des forces dinteraction Ei, Ei+1 Composantes horizontales des forces dinteraction

  • Liste des notations

    x

    Qi Rsultante des forces inter-tranches qc Surcharges sur le talus ah Coefficient pseudo-statique sismique horizontal av Coefficient pseudo-statique sismique vertical i Angle form par la rsultante et lhorizontale f( ) Fonction de variation par rapport la distance le long de la surface de glissement q Vitesse dcoulement kx et ky Composantes de la permabilit effective krel Permabilit relative K Permabilit effective Ksat Permabilit ltat de saturation Sresidu Saturation rsiduelle Se Degr de saturation effectif Gradient hydraulique p Potentiel de pression des vides y Position verticale P Pression de fluide dans les vides w Poids volumique de leau ga, gn et gi Paramtres relatifs chaque matriau

  • Liste des figures

    xi

    Liste des figures Figure. 1.1 Schma du principe dune analyse inverse par mthode analytique

    inverse (a) et par mthode numrique directe (b) 6

    Figure.1.2 Exemple dexploration exhaustive de lespace de recherche [39].

    Reprsentation de la fonction erreur Ferr sur lespace de recherche (Gref ,). 10

    Figure.1.3 Principe de la mthode du recuit simul................. 14

    Figure.1. 4 Illustration du principe doptimisation par Algorithme de voisinage [68]

    : cellules de Voronoi initiales (a), nouvelles cellules gnres par lalgorithme

    diffrentes tapes du processus doptimisation (b,c), topologie de la fonction erreur

    correspondante (d) ...... 16

    Figure. 1.5 Schma dun rseau de neurones [28].. 18

    Figure. 2.1 Schma dun algorithme gntique selon Orain et al. [57] 24

    Figure. 2.2 (a) : Illustration schmatique des niveaux dorganisation dun algorithme

    gntique, (b) : Reprsentation dun individu. 30

    Figure. 2.3 Estimation de lerreur sur la solution entre des valeurs mesures Uei et

    des valeurs calcules Uni. 31

    Figure. 3.1 Schma de rupture plane 41

    Figure. 3.2 Les inconnues dune mthode des tranches... 42

    Figure. 3.3 Reprsentation des forces sur une tranche selon la mthode simplifie

    de Bishop [83].. 44

    Figure. 3.4 Reprsentation des forces sur une tranche selon la mthode simplifie

    de Morgenstern et Price [55] 47

    Figure. 3.5 Variation du coefficient de scurit fonction de [36]. 49

  • Liste des figures

    xii

    Figure.4.1 Principe doptimisation par Algorithme gntique (cas de la stabilit des

    talus-rupture circulaire-)... 54

    Figure.4.2 Utilisation de lexploration exhaustive de lespace de recherche pour

    lapplication 1. Reprsentation de la fonction erreur F dans lespace de

    recherche.. 56

    Figure.4.3 Variation de la fonction objective avec le nombre de gnration de

    lapplication 1 . 57

    Figure.4.4 Surface de rupture circulaire critique de lapplication 1... 57

    Figure.4.5 Variation de la fonction objective avec le nombre de gnration de

    lapplication 2.. 58

    Figure.4.6 Surface de rupture circulaire critique de lapplication 2.... 58

    Figure.4.7 Variation de la fonction objective avec le nombre de gnration de

    lapplication 3.. 58

    Figure.4.8 Surface de rupture circulaire critique de lapplication 3 58

    Figure.4.9 Variation de la fonction objective avec le nombre de gnration de

    lapplication 4.. 58

    Figure.4.10 Surface de rupture circulaire critique de lapplication 4. 58

    Figure.4.11 Variation de la fonction objective avec le nombre de gnration de

    lapplication 5. 59

    Figure.4.12 Surface de rupture circulaire critique de lapplication 5. 59

    Figure.4.13 Gomtrie de lapplication 6. 61

    Figure.4.14 Variation de la fonction objective avec le nombre de gnration de

    lapplication 6 (cas 1).. 61

  • Liste des figures

    xiii

    Figure.4.15 Surface de rupture circulaire critique de lapplication 6 (cas 1) 61

    Figure.4.16 Variation de la fonction objective avec le nombre de gnration de

    lapplication 6 (cas 2).. 62

    Figure.4.17 Surface de rupture circulaire critique de lapplication 6 (cas 2). 62

    Figure.4.18 Gomtrie de lapplication 7. 63

    Figure.4.19 Variation de la fonction objective avec le nombre de gnration de

    lapplication 7 (cas 1).. 63

    Figure.4.20 Surface de rupture circulaire critique de lapplication 7 (cas 1). 63

    Figure.4.21 Variation de la fonction objective avec le nombre de gnration de

    lapplication 7 (cas 2). 63

    Figure.4.22 Surface de rupture circulaire critique de lapplication 7 (cas 2). 63

    Figure.4.23 Variation de la fonction objective avec le nombre de gnration de

    lapplication 7 (cas 3).. 64

    Figure.4.24 Surface de rupture circulaire critique de lapplication 7 (cas 3). 64

    Figure.4.25 Gomtrie de lapplication 8. 65

    Figure.4.26 Variation de la fonction objective avec le nombre de gnration de

    lapplication 8.. 65

    Figure.4.27 Surface de rupture circulaire critique de lapplication 8.. 65

    Figure.4.28 Paramtres dfinissant une rupture non circulaire 66

    Figure.4.29 Principe doptimisation par Algorithme gntique (cas de la stabilit des

    talus -rupture non circulaire -). 68

    Figure.4.30 Surface de rupture non circulaire critique de lapplication 1... .. 70

  • Liste des figures

    xiv

    Figure.4.31 valeurs optimales des fonctions objectives (F et opt_eq) converges, par

    la mthode de Morgenstern-Price de l'application 1.... 70

    Figure.4.32 Surface de rupture non circulaire critique de lapplication 2... 70

    Figure.4.33 valeurs optimales des fonctions objectives (F et opt_eq) converges, par

    la mthode de Morgenstern-Price de l'application 2.... 70

    Figure.4.34 Surface de rupture non circulaire critique de lapplication 4.. 71

    Figure.4.35 valeurs optimales des fonctions objectives (F et opt_eq) converges, par

    la mthode de Morgenstern-Price de l'application 4.... 71

    Figure.4.36 Surface de rupture non circulaire critique de lapplication 9 .. 71

    Figure.4.37 valeurs optimales des fonctions objectives (F et opt_eq) converges, par

    la mthode de Morgenstern-Price de l'application 9.... 71

    Figure. 5.1 La coupe gomtrique du modle.. 79

    Figure.5.2 Maillage et conditions aux limites cinmatiques par lments finis.. 80

    Figure.5.3 Conditions aux limites hydrauliques. 81

    Figure.5.4 Principe doptimisation par Algorithme gntique (cas de paramtres

    hydromcaniques).. 81

    Figure.5.5 Evolution de la moyenne de Ferr sur la population parent en f onction

    des gnrations.. 83

    Figure.5.6 Identification de la permabilit effective des trois couches de sol K1, K2

    et K3. Processus doptimisation par algorithme gntique : volution des individus

    parents sur lespace de recherche chaque gnration. 84

  • Liste des figures

    xv

    Figure.5.7 Dplacement horizontal numrique (Un) de la dernire gnration et

    exprimental (Ue) en fonction de la profondeur. 85

    Figure. A.1 Modlisation dun essai de compression triaxiale avec le modle de

    Mohr-Coulomb (a) et reprsentation des contraintes dans le plan de Mohr (b) 95

    Figure.A.2Dfinition du module dYoung E 50% de la rupture.. 96

    Figure.A.3 Reprsentation de la relation hyperbolique grant lcrouissage du

    modle HSM 99

    Figure.A.4 Dfinition du paramtre partir des rsultats dun essai

    oedomtrique............................................................................................................... 99

  • Liste des tableaux

    xvi

    Liste des tableaux

    Tableau.2.1 L'oprateur de croisement dans le codage binaire 34

    Tableau.2.2 L'oprateur de mutation dans le codage binaire 35

    Tableau.3.1 Forces inter-tranches et quations satisfaire pour diffrentes mthodes

    [36]. 42

    Tableau.4.1La gomtrie et les paramtres des sols des applications 1, 2 et 3.. 57

    Tableau.4.2 La gomtrie et les paramtres de sol de lapplication 4 57

    Tableau.4.3 La gomtrie et les paramtres de sol de lapplication 5... 59

    Tableau 4.4 Proprits du sol pour lapplication 6.. 61

    Tableau. 4.5 Proprits du sol de lapplication 7 62

    Tableau. 4.6 Proprits du sol de lapplication 8. 64

    Tableau. 4.7 La gomtrie et les paramtres de sol de lapplication 9 69

    Tableau. 4.8 Rsultats de lapproche de rsolution de Morgenstern-Price, et ceux de la littrature.. 69

    Tableau. 5.1 Caractristiques physico-mcaniques des sols.. 79

  • Introduction gnrale

    1

    Introduction gnrale

    La construction de nombreuses infrastructures ncessite la mise en place de talus.

    Lanalyse de la stabilit de ces talus comporte, outre la connaissance du site, et le

    choix des caractristiques mcaniques et hydrauliques des sols, un calcul de stabilit.

    Lestimation de cette stabilit vis--vis du risque de rupture est lune des

    importants problmes en gotechnique surtout dans le domaine des donnes limites

    ou peu connues. Lambe [37] rappelait que les rsultats obtenus sont le produit de

    mthodes de mesure, pour les paramtres, et de mthodes de calcul, et il prcisait que

    les rsultats doivent tre apprcis en tenant compte de ces deux lments.

    Les caractristiques des sols sont complexes, variables dans lespace et dans le

    temps. De ce fait, les paramtres que lon doit introduire dans les calculs

    gotechniques, sont souvent mal connus. De nombreux modles constitutifs de sols

    existent pour reprsenter la plupart des comportements de sols rels, ces modles

    approchs peuvent tre utiliss avec une certaine confiance dans les calculs,

    condition de bien choisir les valeurs des paramtres [39]. Les quations dfinissant le

    comportement des sols sont complexes et fortement non linaires, ainsi que dans

    lanalyse des problmes gotechniques (comme lanalyse de la stabilit des talus) les

    quations rsoudre sont souvent non linaires.

  • Introduction gnrale

    2

    Pour pallier au problme sus cit, on utilise le principe danalyse inverse dans

    lidentification des paramtres du sol et/ou la rsolution des quations danalyse des

    problmes gotechniques. Ce principe dans les problmes complexes de la

    gotechnique est utilis comme mthodes numriques directes (mthodes

    doptimisation).

    Pour S. Levasseur [39], lidentification des paramtres rpond sur la question :

    quelles informations concernant les paramtres constitutifs du sol est-il possible

    dobtenir partir de mesures in situ ? Une mthode directe de rsolution du problme

    inverse est dveloppe. Des valeurs a priori sont donnes aux paramtres inconnus

    pour simuler le problme direct associ, laide du code de calcul par lments finis

    jusqu ce que lcart entre les rsultats du calcul numrique et les mesures in situ

    (fonction erreur) soit minimal.

    Lobjectif de ce travail est de dvelopper une approche danalyse inverse se basant

    sur la notion doptimisation par algorithmes gntiques. Lapproche consiste

    dterminer les paramtres du modle qui minimisent une certaine fonction, appele

    fonction cot ou fonction erreur, en utilisant les paramtres gntiques les plus

    performants.

    Cette thse est structure en cinq chapitres comme suit :

    Le chapitre 1, prsente en dtail la notion danalyse inverse, les mthodes

    principalement utilises, et plus particulirement les mthodes doptimisation

    stochastiques. Par rapport aux mthodes dterministes les mthodes stochastiques ne

    ncessitent aucune information sur la drive de la fonction erreur, ces mthodes font

  • Introduction gnrale

    3

    appel des tirages de nombres alatoire. Elles permettent dexplorer lespace de

    recherche plus efficacement, et de rsoudre des problmes de plus en plus complexes.

    Plus particulirement, les algorithmes gntiques convergent rapidement vers les

    bonnes rgions de lespace et leurs performances samliorent avec la taille du

    problme [25]. Ils combinent la robustesse de lexploration de Monte Carlo une

    exploitation efficace de linformation. Dans un algorithme gntique la slection au fil

    des gnrations sopre sur des individus. Ces individus voluent ensuite selon des

    mcanismes gntiques de slections, croisements et de mutation.

    Le chapitre 2, prsente en dtail la mthode doptimisation par algorithme

    gntique. Les paramtres optimaux caractrisant un algorithme gntique varient dun

    problme un autre [12 ; 62 ; 80]. Cependant, il est important de bien choisir les

    paramtres caractrisant les algorithmes gntiques pour leur bonne utilisation.

    Le chapitre 3, prsente quelques mthodes danalyse de la stabilit des talus, et plus

    particulirement les mthodes de calcul lquilibre limite. Par la suite dans le

    chapitre 4, on sintresse rsoudre deux quations dquilibre limite du problme de

    stabilit de talus en dterminant la surface de rupture critique circulaire ou non

    circulaire et le coefficient de scurit correspondant. Pour cela et pour faire loigner la

    difficult de trouver le coefficient de scurit global minimal deux mthodes

    doptimisation ont t dveloppes en se basant sur lanalyse par algorithme gntique.

    La qualit des rsultats dpend des valeurs de paramtres intrinsques choisies dans

    lalgorithme gntique. La validation des programmes a t faite par plusieurs

    exemples publis dans la littrature. Le traitement de ces exemples, a permis de

    clarifier les principes de la mthode et de juger de sa pertinence rsoudre les

    problmes de stabilit, en optimisant certains paramtres gntiques.

  • Introduction gnrale

    4

    Le chapitre 5 est consacr au dveloppement dune mthode doptimisation par

    algorithme gntique pour lestimation dun paramtre inconnu (la permabilit de

    sols) en se basant sur des mesures de dformations in situ, le problme donn doit tout

    dabord tre modlis numriquement par un calcul lments finis. En fonction des

    sollicitations imposes au modle et des paramtres supposs au modle du sol, une

    rponse numrique est calcule. La rponse numrique obtenue est ensuite compare

    aux donnes exprimentales. Cette comparaison se traduit par le calcul de lcart entre

    les donnes observes et les valeurs calcules (fonction erreur Ferr). Cet cart est

    ensuite minimis par algorithme gntique. Le programme est valid par lexemple du

    versant de la cit Ciloc Constantine - Algrie.

  • 1. Mthodes doptimisation 5

    Chapitre 1 :

    Mthodes doptimisation

    1.1 Introduction

    Dans sa version automatise, lanalyse inverse est une procdure relativement

    nouvelle dtude des problmes gotechniques.

    La premire partie de ce chapitre est consacre la prsentation de ce concept et

    elle pose la problmatique de la thse. Ensuite, ce chapitre se poursuit par un tat des

    lieux des recherches actuelles sur les mthodes inverses travers quelques applications

    gotechniques. L'objectif n'est pas d'en faire une liste, mais de comprendre les

    avantages et les inconvnients de chacun, afin d'tablir la mthodologie mettre en

    place pour choisir l'algorithme adquat en fonction d'un problme donn. En fin une

    attention particulire est porte la procdure danalyse inverse base sur la technique

    dalgorithmes gntiques, avec quelques conclusions sur cette tude qui permettent la

    justification de la mthode doptimisation choisie pour cette thse.

    1.2 Principe danalyse inverse

    Parker et Santamarina ont introduit la notion danalyse inverse pour la gophysique

    et le gnie civil [60; 71]. Ils dcrivent deux types dapproches pour rsoudre les

    problmes inverses :

    Lapproche danalyse inverse par mthode analytique inverse,

    schmatise la figure 1.1-(a).

    Lapproche danalyse inverse par mthode numrique directe,

    schmatise la figure 1.1-(b).

  • 1. Mthodes doptimisation 6

    (a)

    (b)

    Figure. 1.1 Schma du principe dune analyse inverse par mthode analytique inverse (a)

    et par mthode numrique directe (b).

    Classiquement, un problme est dit bien pos si les sollicitations, les conditions aux

    limites et les paramtres du sol sont connus. Si le systme est stable, alors la rponse

    du modle est unique. La rsolution du problme inverse peut alors se faire

    analytiquement figure 1.1-(a).

    Malheureusement, linversion analytique du problme est rarement possible en

    gotechnique. Les systmes gomcaniques et les modles associs sont complexes et

    fortement non linaires. Les quations de comportement sont irrversibles. Tout ceci

    rend la solution du problme inverse non unique, voire inexistante, lorsque lon

    cherche une solution exacte [81]. De plus les paramtres que lon doit introduire dans

    les calculs gotechniques, sont souvent mal connus. A cela sajoutent les incertitudes

    sur les sollicitations et les conditions aux limites ainsi que lerreur qui peuvent

    introduire les hypothses et les approximations du modle mcanique utilis, donc

    trouver une solution analytique devient difficile. La solution est sensible aux donnes

    et aux erreurs sur ces donnes. Maier et Gioda [45] montrent quune rsolution par

    minimisation directe de la "distance" entre des mesures in situ et des quantits

    Rponse Sollicitations Systme mcanique :

    Modle EF+ Paramtres ?

    Sollicitations

    Rponse Systme mcanique :

    Modle EF + Paramtres ?

  • 1. Mthodes doptimisation 7

    numriques correspondantes est prfrable puisquelle vite linversion des quations

    danalyse des contraintes. Cette procdure itrative value successivement une

    fonction erreur caractrisant lcart entre les observations exprimentales et les

    valuations numriques obtenues suite une analyse des contraintes du problme

    gotechnique. En dcrivant le rle de loptimisation mathmatique, Maier et Gioda

    montrent les potentialits des mthodes didentification par une approche directe pour

    la gomcanique sur la base de problmes particuliers. Ces propos sont confirms par

    Sakurai et Takeuchi [66] et par la suite par Levasseur [38 ; 39 ; 40 ; 41 ; 42] dans la

    gotechnique. Les problmes gotechniques sont trop complexes et la dispersion des

    donnes rend inapplicable lanalyse inverse par une approche inverse. La rsolution du

    problme inverse peut se faire alors par mthode numrique directe figure 1.1-(b).

    Nous venons de voir quil existe deux grandes approches danalyse inverse : une

    approche par mthode analytique inverse et une approche par mthode numrique

    directe, et quen gotechnique, il est prfrable dutiliser lapproche directe. Dans la

    suite de cette thse, seule lanalyse inverse par mthode numrique directe est aborde.

    1.3 Analyse inverse par mthode numrique directe : algorithmes doptimisation

    Par sa dfinition, lanalyse inverse par mthode numrique directe est associe la

    notion doptimisation. Pour bien poser un problme doptimisation, il convient tout

    dabord danalyser le problme et doprer un certain nombre de choix :

    Sur les variables du problme.

    Avant de procder une analyse inverse, il faut se demander quels sont les

    paramtres intressants optimiser.

  • 1. Mthodes doptimisation 8

    Sur lespace de recherche.

    Une fois les paramtres slectionns, il faut dfinir dans quelles limites les faire

    varier. Cela revient dfinir un espace de recherche.

    Sur la fonction erreur.

    Un algorithme doptimisation ncessite gnralement la dfinition dune fonction

    rendant compte de la pertinence des solutions potentielles, partir des grandeurs

    optimiser. Il sagit de la fonction dadaptation (fitness function) encore appele

    fonction objective ou fonction erreur. Elle dpend des objectifs atteindre.

    Sur la mthode doptimisation.

    Une fois dfinie la fonction optimiser, il sagit de choisir une mthode de

    minimisation adapte au problme pos. Les mthodes doptimisation sont classes

    selon Goldberg [25] en trois types : les mthodes numratives, les mthodes

    dterministes et les mthodes non dterministes ou stochastiques.

    Une fois cette analyse du problme termine, le processus doptimisation peut

    dmarrer. La synthse des rsultats obtenus permet ensuite de tirer des conclusions

    quant aux fourchettes de valeurs possibles des paramtres. La solution du problme

    inverse nest pas garantie a priori [33 ; 60], elle est toujours lie la complexit des

    systmes tudis et aux hypothses simplificatrices des mthodes de calcul associes.

    En pratique, lobjectif du gotechnicien nest pas dobtenir un optimum absolu, mais

    seulement une bonne solution et la garantie de linexistence dune solution

    sensiblement meilleure [8].

  • 1. Mthodes doptimisation 9

    Pour atteindre cet objectif au bout dun temps de calcul raisonnable, il est ncessaire

    davoir recours des mthodes doptimisation appeles heuristiques. Le mot

    heuristique vient du grec heurein, qui signifie dcouvrir, et qualifie tout ce qui sert la

    dcouverte, linvention et la recherche. Pour lalgorithmique, les heuristiques sont

    des mthodes qui cherchent approcher une solution optimale, elles sont encore

    appeles mthodes approches.

    On trouve dans la littrature un grand nombre dheuristiques qui produisent des

    solutions proches de loptimum. Elles ont t dveloppes pour les problmes

    difficiles doptimisation combinatoire. Ces mthodes peuvent tre partages en deux

    catgories. Celles qui permettent de dterminer un minimum local, ces mthodes sont

    appeles mthodes de recherche locales; et celles qui sefforcent de dterminer un

    optimum global, ces mthodes sont appeles mthodes de recherche globales. Le

    terme doptimisation globale fait rfrence la recherche de loptimum global de la

    fonction erreur. De ce point de vue, la mthode doptimisation globale vise la

    dtermination de loptimum global du problme, en vitant le pigeage dans lun de

    ses optima locaux [39].

    1.3.1 Les mthodes numratives

    Les mthodes numratives sont de principes simples. Dans un espace de recherche

    fini et discrtis, un algorithme numratif value la valeur de la fonction optimiser

    en chaque point de lespace solution. Par cette exploration exhaustive de lespace de

    recherche des paramtres, lensemble des combinaisons possibles sur une plage de

    variation limite par lutilisateur sont compares entre elles. La solution optimale est

    celle pour laquelle la valeur de la fonction erreur est la plus faible.

  • 1. Mthodes doptimisation 10

    Dans la pratique beaucoup despaces de recherche sont trop grands pour que lon

    puisse explorer toutes les possibilits une par une en ayant une chance dobtenir une

    information utilisable. Cette mthode trs coteuse manque donc defficacit. Elle

    suppose davoir une ide prcise de lordre de grandeur des paramtres et de ne pas

    tre trop exigeant sur la prcision des rsultats, pour limiter au maximum le nombre

    ditrations et donc le temps de calcul.

    Une telle exploration exhaustive est aujourdhui essentiellement utilise pour tester

    dautres mthodes plus labores. Elle permet pour des cas simples, de connatre

    lallure de la fonction erreur sur le domaine de recherche [25].

    La figure 1.2 prsente un exemple doptimisation par une mthode numrative. Cet

    exemple concerne lidentification de deux paramtres du modle de Mohr-Coulomb, le

    module de cisaillement Gref et langle de frottement partir de mesures

    pressiomtriques [39]. Lvaluation de la fonction erreur Ferr pour une combinaison de

    paramtres reprsente un point de la grille. Les points qui ont mme Ferr sont lis par

    une ligne, cette ligne est analogue une ligne de niveau qui joigne les points de mme

    altitude dune carte gographique.

    Figure.1. 2 Exemple dexploration exhaustive de lespace de recherche [39]. Reprsentation de la fonction erreur Ferr sur lespace de recherche (Gref ,).

  • 1. Mthodes doptimisation 11

    1.3.2 Les mthodes dterministes

    Le principe des mthodes dterministes est dexploiter au mieux linformation

    connue sur un espace de recherche pour estimer loptimum. Les mthodes

    dterministes correspondent principalement aux mthodes dites de gradient. Elles

    nutilisent aucun concept statistique mais requirent des hypothses sur la fonction

    optimiser. Celle-ci doit tre continue et drivable en tout point de lespace de

    recherche. Dans la littrature, on trouve comme mthodes dterministes la mthode de

    plus grande pente, celle du gradient conjugu, celle de Newton, celle de Levenderg-

    Marquardt ou Quasi-Newton.

    Il est reconnu que les mthodes dterministes manquent gnralement de

    robustesse. Elles valuent la fonction erreur et ses drives localement. Les extrema

    quelles atteignent sont optimaux dans le voisinage du point de dpart. Ainsi le fait de

    trouver par ces mthodes un minimum pour la fonction erreur ne garantit pas quon ait

    obtenu la solution du problme inverse.

    De plus, les mthodes de gradient dpendent de lexistence de drives ce qui pose

    un problme majeur car dans la pratique la fonction erreur, dont lestimation rsulte

    dun calcul numrique, nest pas forcment drivable. Ces mthodes de calcul ne sont

    donc adaptes qu une classe limite de problmes.

    Il ressort que le calage dun modle sur des donnes exprimentales est difficile.

    Dans beaucoup de problmes inverses, la dtermination des paramtres dun sol

    dpend des valeurs initiales du schma doptimisation. De mme, lorsque les

    paramtres recherchs sont corrls, lalgorithme doptimisation peine identifier ces

    paramtres puisque soit de nombreux minima locaux apparaissent dans lespace des

  • 1. Mthodes doptimisation 12

    paramtres, soit la fonction erreur saplatit autour de loptimum. Pour ces cas, la

    solution est non unique et instable.

    1.3.3 Les mthodes stochastiques

    Ce sont des mthodes de recherche alatoires qui explorent et mmorisent le

    meilleur lment, parmi ces mthodes la plus simple est le type de Monte Carlo.

    Malheureusement, elles sont robustes mais peu efficaces. On leur prfre souvent des

    mthodes pseudo-alatoires telles que les algorithmes gntiques ou le recuit simul.

    Ces procdures dexploration utilisent un choix alatoire comme outil pour guider une

    exploration intelligente dans lespace des paramtres cods.

    Notons que ces mthodes itratives doptimisation ne garantissent pas datteindre

    loptimum. Cependant, leur grande robustesse permet dans tous les cas didentifier une

    ou plusieurs solutions proches de cet optimum.

    1.3.3.1 Les mthodes Monte Carlo

    Depuis le milieu des annes 80, les mthodes de Monte Carlo sont devenues de plus

    en plus populaires auprs de gophysiciens pour rsoudre des problmes inverses. La

    mthode Monte Carlo consiste tirer sur lespace de recherche, chaque itration, un

    jeu de valeurs au hasard. La fonction erreur Ferr est value en ce point. La nouvelle

    valeur de Ferr est compare la prcdente. Si elle est meilleure que la prcdente,

    cette valeur est enregistre, ainsi que la solution correspondante, et le processus

    continu. Sinon on conserve le point prcdent et on poursuit la procdure jusqu ce

    que les conditions darrt soient atteintes.

    Sambridge et Mosegaard [70] prsentent diffrentes mthodes globales du type

    Monte Carlo pour lanalyse inverse de problmes gophysiques. La mthode Monte

  • 1. Mthodes doptimisation 13

    Carlo dessine la rgion o le modle est acceptable dans lespace des paramtres.

    Linterprtation de cet chantillon donne la solution du problme.

    Malkawi et al. [47] utilisent quant eux les mthodes Monte Carlo pour identifier la

    surface de rupture dun talus donnant le plus petit facteur de scurit.

    Selmi et al. [74] dveloppent un programme de calcul permettant lanalyse de la

    stabilit des talus, tenant compte de la variabilit spatiale des paramtres dentrs, et

    bas sur la simulation de Monte et Carlo, il fournit en rsultat le cercle critique, la

    probabilit de ruine et lindice de fiabilit.

    Par leur tude comparative, Sambridge et Mosegaard [70] indiquent que pour des

    problmes complexes les mthodes de Monte Carlo sont plus favorables que les

    mthodes dterministes. Comme elles se basent uniquement sur lvaluation de la

    fonction erreur et non sur lvaluation de sa drive, elles sont plus stables. Elles

    donnent galement des estimateurs de moyenne et autres moments statistiques qui

    permettent une meilleure approche de la solution. Mais, linconvnient de la mthode

    Monte Carlo est quelle est trs coteuse en calcul. Certaines zones de lespace des

    solutions peuvent rester inexplores. Ces mthodes ne sont donc valables qu

    condition de disposer dune puissance de calcul suffisante. Mieux vaut considrer la

    mthode comme une aide linterprtation plutt que comme un rsultat absolu.

    Lenveloppe estime des modles acceptables est un guide pour lhypothse dune

    solution et non une conclusion ferme et dfinitive. Ainsi, la mthode de Monte Carlo

    uniforme de base, prsente par Sambridge et Mosegaard [70], est inefficace et

    inadapte pour identifier un grand nombre de paramtres en gophysique. Dautres

    mthodes drives de la mthode Monte Carlo, utilisant un chantillon pseudo-

    alatoire de combinaisons de paramtres, telles le recuit simul, lalgorithme de

  • 1. Mthodes doptimisation 14

    voisinage ou lalgorithme gntique, sont prfrables. Chacune de ces mthodes est

    dveloppe ci-dessous.

    1.3.3.2 Le recuit simul

    Le recuit simul est une technique drive de la mthode de Monte Carlo. Cette

    mthode est issue dune analogie avec le phnomne physique de refroidissement lent

    dun corps en fusion, qui le conduit un tat solide, de basse nergie. Elle procde

    alors comme un lissage de la topologie de Ferr faisant disparatre les minima locaux

    limage dun fluide qui scoule sur les pentes de Ferr jusqu lquilibre. Initialement,

    cette mthode a t dveloppe pour simuler les mcanismes statistiques de systmes

    en quilibre mais rapidement ces principes ont t tendus aux problmes

    doptimisation.

    Lintrt du recuit simul est de pouvoir tre utilis lorsque la relation

    modle/donnes est fortement non linaire et produit une fonction erreur multimodale.

    Mais, son efficacit dpend fortement du choix des paramtres de contrle, dont le

    rglage reste empirique. Malgr tout, ltude de Rothmann [65] montre que pour des

    applications gophysiques, loptimum global est bien identifi. La figure.1.3,

    reprsente le principe de la mthode du recuit simul [59].

    Figure.1.3 Principe de la mthode du recuit simul.

  • 1. Mthodes doptimisation 15

    1.3.3.3 Les algorithmes de voisinage

    Lalgorithme de voisinage est une nouvelle classe de recherche des paramtres

    directe base sur la mthode de Monte Carlo. Lobjectif est dchantillonner la rgion

    de lespace des paramtres o le modle est acceptable. Cette mthode utilise des

    concepts gomtriques pour extraire des informations robustes sur lensemble des

    modles obtenus.

    La philosophie de cette mthode est de considrer quun point sur lespace de

    recherche est reprsentatif de ses voisins. Le but est de construire approximativement

    la topologie de la fonction erreur du problme partir de lvaluation de quelques jeux

    de paramtres sur lespace.

    Comme illustr la figure 1.4, un chantillon de solutions est initialement gnr

    alatoirement sur lespace. Des cellules de Voronoi (polydres convexes) sont ensuite

    construites selon lvaluation de chacune des combinaisons de paramtres. En fonction

    de ces rsultats, lalgorithme volue ensuite progressivement sur lespace et de

    nouvelles cellules de Voronoi sont construites.

    Chaque nouvelle itration concentre les solutions autour du meilleur calage [70].

    Ainsi, la taille des cellules tant inversement proportionnelle la densit de

    lchantillon, la topologie de la fonction erreur du problme est value

    approximativement partir de lvaluation de quelques jeux de paramtres sur

    lespace.

  • 1. Mthodes doptimisation 16

    Figure.1.4 Illustration du principe doptimisation par Algorithme de voisinage [68] :

    cellules de Voronoi initiales (a), nouvelles cellules gnres par lalgorithme diffrentes tapes du processus doptimisation (b,c), topologie de la fonction erreur correspondante (d)

    Comme pour les algorithmes gntiques ou le recuit simul, lalgorithme de

    voisinage est une recherche globale contrle de lespace de recherche et na pas

    besoin de calcul autre que celui de la fonction erreur. Lobjectif de lalgorithme de

    voisinage est de trouver un ensemble de modles sur lespace de paramtres qui

    reprsentent bien les donnes et non pas une solution unique [39].

    Sambridge [68; 69] a introduit la notion dalgorithme de voisinage en gophysique

    en lappliquant lexploitation dondes sismiques pour identifier les couches

    terrestres. Avec Shibutani et al. [76], ils ont galement compar lutilisation dun

    algorithme gntique et dun algorithme de voisinage pour ces problmes. Daprs

    eux, il semble que lalgorithme de voisinage identifie mieux les couches terrestres que

    lalgorithme gntique. Un algorithme gntique travaille sur un espace de recherche

    discrtis (cf. chapitre 2). Lchantillon de solutions identifi par lalgorithme

    gntique est limit par la taille du maillage de lespace de recherche. Diminuer le pas

    de cette grille suppose daugmenter le temps de calcul. Lalgorithme de voisinage

  • 1. Mthodes doptimisation 17

    quant lui travaille sur un espace de recherche continu. Il devient alors plus prcis

    dans la recherche dune rgion acceptable comme solution dun problme.

    1.3.3.4 Les rseaux de neurones

    Les rseaux neuronaux sont des mthodes inspires du fonctionnement crbral

    principalement bas sur le concept de neurone. Cette mthode est connue pour sa

    polyvalence et pour tre trs puissante dans la rsolution des problmes complexes,

    non linaires et/ou bruits [62;75; 77]. Lide est de reproduire le mcanisme crbral

    dapprentissage, soit ladaptation lente dun individu lexcution dune tche

    nouvelle.

    Bekkouche et al. [2] ont utilis les rseaux de neurones pour lestimation de la

    vitesse maximale du sol sous les effets sismiques, Gouasmia et Djeghaba [26] ont

    utilis ce type de mthode pour lanalyse dynamique non linaire de linteraction sol-

    structure.

    Hashash et al. dveloppent une mthode danalyse inverse pour la gotechnique

    base sur un rseau de neurones [21; 27; 28]. Ils proposent notamment dappliquer ce

    principe la dtermination des caractristiques du sol en identifiant un rseau de

    neurones partir des tapes de la construction dune excavation. Leur but est de

    dterminer une formulation de la matrice de rigidit, reliant le tenseur dentre au

    tenseur de sortie, pour un problme analys par la mthode des lments finis. Ils

    cherchent ainsi formuler la loi de comportement du sol dans un contexte particulier.

    De mme, Yamagami et al. [85] sintressent aux rseaux de neurones pour tudier la

    stabilit des pentes.

  • 1. Mthodes doptimisation 18

    Un rseau de neurones se dcompose en plusieurs couches de neurones

    interconnectes reliant des donnes en entre, linput (par exemple, le tenseur des

    dformations) et des donnes en sortie, loutput (par exemple, le tenseur des

    contraintes) comme illustr la figure 1.5. Suite une phase dapprentissage, ces

    interconnexions dfinissent les relations constitutives de sol. La phase dapprentissage

    est une tape du processus doptimisation reliant contraintes et dformations sur

    chaque point dintgration dun modle lments finis.

    Figure. 1.5 Schma dun rseau de neurones [28]

    Elle permet damliorer le rseau en calant mathmatiquement une fonction sur des

    donnes exprimentales. Ce mcanisme consiste propager linformation disponible

    sur lexcavation entre les diffrentes couches de neurones, en minimisant lerreur entre

    le signal simul et le signal connu. La mthode la plus courante pour minimiser cette

    erreur est lalgorithme de rtro-propagation de lerreur qui repose sur une

    minimisation par descente de gradient dun critre derreur de type moindres carrs.

  • 1. Mthodes doptimisation 19

    Pour un vecteur dentre connu et sa solution en sortie connue, le rsidu sur chaque

    paramtre est propag entre les diffrentes couches du rseau.

    Les poids des interconnexions (les neurones) sont modifis dans ce sens

    proportionnellement leurs contributions lerreur. Pendant ces deux phases, le

    rseau converge vers un tat stable proche de lerreur minimale. Le rseau obtenu

    reprsente le modle constitutif du problme particulier tudi. Si la phase

    dapprentissage est suffisante, cette loi de comportement est gnralisable un autre

    cas de charge pour le problme considr [62].

    Loptimisation par rseaux de neurones est donc quivalente un processus de

    dveloppement dun modle constitutif de sol conventionnel et au choix adquat des

    proprits dun modle [77]. Elle ne ncessite aucune information a priori sur le

    comportement du sol. Mais la loi de comportement dtermine dpend fortement de la

    phase dapprentissage. Lapproximation du modle constitutif de sol sera dautant plus

    prcise que la quantit dinformation disponible pour ces phases sera importante.

    Ainsi, pour Yamagami et al. [85], un rseau de neurones est capable dapprendre des

    relations complexes et fortement non linaires si une grande varit de donnes

    dapprentissage est disponible. De mme, pour Pernot et Lamarque [61], bien quun

    rseau de neurones ressemble une bote noire, il est capable de bien prendre en

    compte les incertitudes exprimentales et de comprendre, mmoriser et gnraliser les

    rgles de comportement des matriaux. Enfin, la robustesse et la bonne convergence

    des rseaux de neurones pour la gotechnique sont dmontres par Hashash et al. [27].

    Cependant, Shaopei et Boru [75] rappellent que si le rseau de neurones ainsi constitu

    permet de bien caractriser le comportement tudi, la relation liant linput loutput

    reste gnralement inconnue.

  • 1. Mthodes doptimisation 20

    1.3.3.5 Algorithmes volutionnaires

    La thorie de l'volution dveloppe par Darwin a donn naissance des

    algorithmes dits volutionnaires. Ces algorithmes visent faire voluer un ensemble

    de solutions un problme donn vers un ensemble de meilleures solutions. A chaque

    itration des oprateurs pseudo-alatoires cherchent reproduire le phnomne de

    slection naturelle et modifient l'ensemble de solutions courant. Deb [13] prsente

    quatre types d'algorithmes volutionnaires :

    Les algorithmes gntiques

    Les stratgies d'volution

    La programmation volutionnaire

    La programmation gntique.

    Parmi les algorithmes volutionnaires cits par Deb [13], les plus utiliss sont les

    algorithmes gntiques (AG) drivent des mthodes Monte Carlo dans le sens o les

    paramtres dvolution de lalgorithme sont alatoires.

    Goldberg [25] dfinit les algorithmes gntiques comme des algorithmes

    dexploration fonds sur les mcanismes de la slection naturelle de Darwin. A chaque

    gnration, un nouvel ensemble dindividus est cr en utilisant les meilleurs lments

    de la gnration prcdente, ainsi que des nouveaux lments. Les algorithmes

    gntiques exploitent efficacement linformation obtenue prcdemment pour spculer

    sur la position de nouveaux points explorer avec lespoir damliorer les

    performances. Cette mthode est lobjet principal de cette thse. Elle est dtaille au

    chapitre 2.

  • 1. Mthodes doptimisation 21

    Les stratgies volutives (SE). Plus ou moins contemporains, leur fonctionnement

    est trs proche des AG. Les stratgies volutives peuvent tre dfinies comme des AG

    particuliers, plus prcisment des AG cods-rel et sans opration de croisement.

    La Programmation Evolutionnaire (PE) est un algorithme volutionnaire bas sur la

    mutation et appliqu des espaces de recherche discrets. La Programmation Gntique

    (PG) est un algorithme gntique appliqu aux programmes informatiques afin de

    dvelopper des programmes efficaces ddis la rsolution d'une tche. Le lecteur

    intress pourra se rfrer [13] pour une description plus dtaille des algorithmes

    volutionnaires autres que les AG.

    1.4 Conclusion

    Gnralement, un problme inverse en gotechnique est formul comme un

    problme doptimisation. Dans la littrature, les principales mthodes doptimisation

    peuvent tre rparties en trois types : les mthodes numratives, dterministes et

    stochastiques.

    Ce chapitre montre que les mthodes dterministes nont pas la mme efficacit

    pour tous types de problmes. Ces mthodes sont efficace, lorsque la forme de la

    fonction erreur est simple (continues, drivables). Contrairement aux mthodes de

    types gradient, les mthodes stochastiques nutilisent que la valeur de la fonction

    erreur, aucune information sur la drive de la fonction erreur nest ncessaire, ces

    mthodes font appel des tirages de nombres alatoire. Elles permettent dexplorer

    lespace de recherche plus efficacement.

    De plus, les problmes gotechniques prsentent gnralement de nombreuses

    incertitudes, la solution dun problme est par consquent rarement unique [81]. Il peut

  • 1. Mthodes doptimisation 22

    exister un nombre infini de modles qui satisfont les donnes de manire acceptable. Il

    est souvent intressant de caractriser lensemble de ces solutions acceptables [60]. Or,

    les mthodes de gradient nidentifient quune solution. Pour pallier les problmes de

    non unicit, Zentar et al. [86] recommandent deffectuer plusieurs simulations

    successives partir de diffrents points initiaux. Lutilisation de mthodes

    stochastiques vite ce problme en identifiant les rgions de solutions acceptables sur

    un espace de recherche [19 ; 70]. Les mthodes stochastiques aident interprter des

    solutions possibles pour un problme et non pas de trouver une solution exacte.

    Plus particulirement, les algorithmes gntiques ont une rapidit de convergence

    vers les bonnes rgions de lespace et leurs performances samliorent avec la taille du

    problme [25]. Ils combinent la robustesse de lexploration de Monte Carlo une

    exploitation efficace de linformation.

    Grace aux nombreux avantages de loptimisation par algorithme gntique,

    aujourdhui cette mthode attire lattention de plusieurs chercheurs gotechniciens.

    Elle est employe pour rsoudre les problmes de stabilit des talus [24 ; 48 ; 87], pour

    lidentification des paramtres de sols sur des essais de laboratoire [58 ; 67], ainsi que

    pour lidentification des paramtres de modles constitutifs de sols partir des

    mesures in situ [39]. Dans cette thse nous avons choisi cette mthode pour rsoudre

    le problme de stabilit des pentes, et aussi pour identifier les paramtres

    hydromcaniques de sols partir de mesures in situ.

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    23

    Chapitre 2 :

    Optimisation par Algorithme Gntique

    2.1 Introduction

    La mthode doptimisation par algorithme gntique est, initialement dveloppe

    par John Holland [31] sur les systmes adaptatifs remontent 1962, elle utilise la

    fois les principes de la survie des structures les mieux adaptes et les changes

    dinformations pseudo-alatoires pour former un algorithme dexploration qui possde

    certaines caractristiques de lvolution des espces.

    La thorie de lvolution de Charles Darwin [10] dcrit lvolution des systmes

    biologiques selon le principe de la slection naturelle. Cest sur ce concept dvolution

    que se base la notion dalgorithme gntique. Dans un algorithme gntique la

    slection au fil des gnrations sopre sur des individus. Ces individus voluent

    ensuite selon des mcanismes gntiques de croisements et de mutation. Ces principes,

    sont schmatiss par la figure 2.1.

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    24

    Figure. 2.1 Schma dun algorithme gntique selon Orain et al. [57]

    Les algorithmes gntiques ont fait la preuve de leur capacit dans de nombreuses

    tudes thoriques et exprimentales. Pour Forrest [19] et Goldberg [25], ces

    mcanismes de slection, croisement et mutation permettent aux algorithmes

    gntiques dvoluer vers les solutions dun problme doptimisation. Cependant, il est

    important de souligner que par cette mthode seule une petite partie de lespace de

    recherche est examine. Il nest donc pas raisonnable de penser quun algorithme

    gntique identifie loptimum global de lespace, il identifie uniquement les bonnes

    rgions de lespace. Mais, la puissance dun algorithme gntique est de converger

    rapidement vers une zone privilgie de lespace de recherche. Loptimisation par

    algorithmes gntiques a montr son efficacit dans de nombreux domaines.

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    25

    Plus particulirement, les algorithmes gntiques permettent de rsoudre une large

    gamme de problmes gophysiques ou gotechniques. En gophysique, Gallagher et

    Sambridge [22; 23] utilisent des algorithmes gntiques pour le calage de propagations

    dondes sismiques. Pour eux, le risque des mthodes de type Monte Carlo est de

    raliser un grand nombre de calculs inutiles dans des zones dfavorables de lespace

    de recherche. Il est prfrable dutiliser un algorithme gntique car il combine la

    robustesse de lexploration Monte Carlo une exploitation efficace de linformation.

    Simpson et Priest [78] sont parmi les premiers avoir voqu lutilisation

    dalgorithmes gntiques pour loptimisation de problmes gotechniques. Ils

    appliquent notamment cette mthode lidentification de la frquence de discontinuit

    maximale dans des structures rocheuses complexes. Leur tude montre quune solution

    proche de loptimum peut tre dtermine aprs le calcul dune petite fraction de

    lespace de recherche.

    McCombie et Wilkinson [48] utilisent quant eux un algorithme gntique pour

    rsoudre des problmes de stabilit de pentes. Par une tude comparative entre un

    algorithme gntique et une optimisation classique de type Monte Carlo, ils montrent

    que cette mthode est plus efficace quune mthode traditionnelle doptimisation

    numrique pour la caractrisation dune surface de rupture circulaire critique et du

    coefficient de scurit correspondant. Zolfaghari et al. [87] tendent ces rsultats aux

    surfaces de rupture non circulaires. Ils montrent que grce cet algorithme gntique,

    une surface de rupture non circulaire avec un coefficient de scurit minimal est

    identifiable en un faible temps de calcul. Ils conseillent dappliquer ce type dapproche

    aux problmes de stabilit de barrages en terre, de pentes naturelles ou tout autre

    problme gotechnique une ou plusieurs couches. De mme, Goh [24] utilise un

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    26

    algorithme gntique pour la recherche de surfaces critiques de glissement dans une

    analyse de stabilit multi-coins. Il montre que cette mthode est suffisamment robuste

    pour traiter des problmes multicouches et de couches minces. Sarat Kumar Das [11] a

    utilis un algorithme gntique codage rel pour trouver la surface de rupture relle

    et le coefficient de scurit correspondant par la mthode danalyse de stabilit des

    trois coins.

    De mme pour Mendjel et al. [49 ; 51] ont montr quune solution proche de

    loptimum peut tre dtermine aprs le calcul dune petite fraction de lespace de

    recherche pour lidentification de coefficient de scurit minimal et de surface

    circulaire de la rupture correspondante.

    Pal et al. [58] tout comme Samarajiva et al. [67] appliquent les algorithmes

    gntiques au calage de paramtres de modles de comportement sur des essais de

    laboratoire. Ils montrent que contrairement toute autre mthode de calage,

    lutilisation dun algorithme gntique permet de tenir compte des caractristiques

    globales des rsultats dessais de laboratoire selon chaque chemin de contrainte ou de

    dformation. La mthode de calage traditionnelle est squentielle et un seul paramtre

    est identifi la fois. Or, les paramtres de modles constitutifs sont souvent

    interdpendants, la moindre erreur sur un paramtre affecte toute la chane

    didentification. Comme un algorithme gntique identifie plusieurs paramtres

    simultanment, il vite ce genre de problmes.

    Levasseur et al. [38 ; 39 ; 40 ; 41 ; 42] et Malcot et al. [46] en gotechnique

    expliquent quant eux quun algorithme gntique permet didentifier un plus grand

    nombre de paramtres ainsi que des paramtres corrls ou peu sensibles

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    27

    contrairement aux mthodes de gradient qui fonctionnent plus difficilement dans ces

    cas.

    Levasseur [39] a pos la problmatique danalyse inverse en gotechnique comme

    suit : quelles informations concernant les paramtres constitutifs du sol est-il possible

    dobtenir partir de mesures gotechniques in situ ?

    Ainsi, loptimisation par algorithme gntique savre tre un outil puissant pour

    optimiser des problmes varis de gotechnique. Cependant comme le souligne Goh

    [24], le principal inconvnient des algorithmes gntiques par rapport aux autres

    mthodes est la puissance informatique ncessaire pour mener loptimisation. Le cot

    de calcul dune optimisation par algorithme gntique est suprieur celui ncessaire

    toute autre mthode doptimisation. Pour Simpson et Priest [78], un algorithme

    gntique est une mthode fortement probabiliste. Plus le problme est mal pos, plus

    le cot de calcul augmente [23], il est donc difficile de savoir lavance le nombre

    dvaluations ncessaires lidentification de loptimum.

    Les algorithmes gntiques ont comme principal objectif damliorer une solution.

    Leur priorit est datteindre rapidement une performance de niveau satisfaisant. Ils

    isolent rapidement des zones intressantes dun espace de recherche, et nont besoin

    que des valeurs de la fonction optimiser associe chaque individu. Cette

    caractristique fait des algorithmes gntiques une mthode trs gnrale compare

    beaucoup de mthodes dexploration. Pour Renders [62] les algorithmes gntiques

    sont une classe de stratgies de recherche ralisant un compromis quilibr et

    raisonnable entre lexploration et lexploitation de lespace de recherche.

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    28

    Un algorithme gntique est une procdure itrative sur un chantillon de candidats

    pour la rsolution dun problme doptimisation.

    2.2 Principe doptimisation

    Aprs avoir dfinit les paramtres optimiser, lalgorithme gntique recherche la

    ou les extrema dune fonction dfinie sur un espace de donnes. Pour lutiliser on

    dfinit les principales tapes doptimisation par les points suivants :

    Codage, individu, population et espace de recherche

    La concatnation des paramtres recherchs forme un individu, les individus sont

    cods sous formes (dcimal, analogique ou binaire), comme le souligne Magnin [44],

    le codage binaire facilite le codage de toutes sortes dobjets : des rels, des entiers, des

    chaines de caractres

    Renders [62] prcise quil garantit une meilleure indpendance du codage par

    rapport au problme.

    Dans cette tude les paramtres sont cods sous forme binaire, la chaine de bits

    codant un paramtre sappelle un gne.

    Une population est un ensemble de Nindividus individus (chromosomes). Chaque

    individu est un vecteur de Nparamtre paramtres il est reprsent sous forme dune

    chaine de Nbit bits contenant toute linformation ncessaire la description dun point

    dans lespace de recherche.

    Levasseur [39] montre que lalgorithme gntique se caractrise par des constantes

    telles que la taille de la population Nindividus et la longueur de la chaine de bits Nbit. La

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    29

    taille de lespace de recherche doit tre choisie en fonction des bornes minimale Pimin

    et maximale Pimax supposes pour chaque paramtre Pi. La taille de la chaine de bits

    doit tre choisie en fonction de lincertitude Pi accepte sur lvaluation des

    paramtres dfinit comme suit :

    =

    / ( . )

    Les individus sont de taille Nbit telle que :

    = / (2.2)

    La taille de la population Nindividus joue un rle important sur lefficacit de

    lalgorithme gntique [35]. Si la taille de la population est trop petite, lalgorithme

    converge prmaturment avant didentifier loptimum. Si la taille de la population est

    trop grande, la solution est meilleure mais le temps de calcul est beaucoup plus long

    [22 ; 23; 44 ; 62; 67]. Par raison de simplicit, une taille de population constante est

    couramment choisie dans la littrature [19]. Pour Goldberg [25], il ny a aucune raison

    particulire pour garder la taille de la population constante au cours doptimisation.

    Une population est donc un tableau dindividus dans lequel chaque lment reprsente

    les paramtres cods (figures 2.2 (a)et 2.2(b)).

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    30

    Figure. 2.2 (a) : Illustration schmatique des niveaux dorganisation dun algorithme gntique, (b) : Reprsentation dun individu.

    La taille de la population initiale choisie pour cette thse est deux fois plus grande

    que la taille de la population des gnrations suivantes. Ce qui permet davoir une

    bonne exploration initiale de lespace de recherche et facilite la convergence de

    lalgorithme gntique.

    Evaluation de la population

    Les individus choisis dune population initiale gnre alatoirement, sont tests

    pour qualifier chaque individu par une valuation numrique correspondant la

    fonction erreur (fonction objective). Le peu dhypothses requises sur cette fonction

    permet de traiter des problmes trs complexes.

    Pour cette thse on a deux fonctions erreurs examiner selon les deux problmes

    tudier.

    La premire fonction erreur, correspond aux quations dquilibre limite pour

    lanalyse de la stabilit des talus. Cette fonction est pour but de faire chercher le

    (a) (b)

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    31

    coefficient de scurit minimal pour la surface de glissement critique. Elle dpend de

    la mthode de rsolution du problme.

    La deuxime fonction erreur, est faite pour lidentification de paramtres

    hydromcaniques dun sol non satur. Elle est dfinit pour lestimation de lcart entre

    une courbe calcule numriquement (dcrite par N points Uni) et une courbe de

    rfrence mesure in situ (dcrite par N points Uei) est valu par la fonction dcart

    type suivante note Ferr :

    2/1

    1

    21

    N

    inieierr UUN

    F (2.3)

    Courbe de rfrence in situ

    ime point de mesure

    Figure. 2.3 Estimation de lerreur sur la solution entre des valeurs mesures Uei et des

    valeurs calcules Uni

    Mcanisme dvolution de la population

    La population est volue vers les zones les plus favorables de lespace de recherche

    aprs avoir valu chaque individu. Chaque nouvelle population correspond ce quon

    appelle en biologie une nouvelle gnration. Une gnration correspond une itration

    de lalgorithme.

    Modlisation numrique

    Uei

    Uni

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    32

    Une nouvelle gnration est cre en utilisant des parties des meilleurs individus de

    la gnration prcdente. Pour cela trois oprateurs se succdent : slection,

    croisement et mutation.

    Slection

    La slection sert liminer dune population les individus dont la fonction

    erreur est mauvaise. Dans la littrature, deux mthodes existent pour

    slectionner les individus : une mthode dite roue de loterie biaise et une

    mthode dite litiste [25].

    Goldberg [25] montre que pour les fonctions erreurs unimodales, la mthode

    litiste augmente significativement les performances de lalgorithme (stabilit,

    efficacit et rapidit de convergence), alors que pour des fonctions erreurs

    multimodales, la mthode litiste dtriore les performances.

    Nous avons choisi dans notre problme unimodal la mthode de slection

    litiste. Dans cette mthode les individus sont tris selon leur fonction erreur.

    Seuls les individus aux plus faibles valeurs de fonction erreur sont slectionns

    pour survivre dans la gnration suivante. Cette mthode assure la conservation

    dun plus grand nombre dindividus performants dune gnration une autre.

    Ainsi, aprs lvaluation de Ferr pour chaque individu de la gnration k, les

    individus sont tris par ordre croissant de Ferr. Sur une population de Nindividus

    individus, quelques individus sont conservs pour construire une nouvelle

    gnration k+1, les autres sont limins. Les individus conservs forment ce

    que lon appelle une population parent. Traditionnellement, le nombre

    dindividus conserv est compris entre1/3 et 2/3 de lensemble des individus de

    la population. Dans cette tude nous avons choisi 1/3 dindividus conservs

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    33

    chaque gnration, pour une diversit gntique et une convergence non

    prmature.

    Croisement et mutation

    Ces mcanismes sont appliqus aux individus parent pour former une

    population enfant. Le croisement caractrise la phase dchange dinformations

    entre deux individus parents slectionns alatoirement. Ils sont croiss entre

    eux pour former de nouveaux individus (Tableau.2.1), Pc dtermine le nombre

    de combinaisons de paramtres recres chaque itration. De Jong [14] a

    tudi limpact de ce taux de croisements sur le processus doptimisation. Il a

    conclu que Pc =2/3 est un compromis raisonnable. Le croisement se fait entre

    les morceaux coups des individus, lemplacement de Ncoupure coupures sur la

    chaine de bits est choisi alatoirement et indpendamment des gnes, cela

    signifie quun gne, peut tre coup en plusieurs morceaux comme tre ne pas

    coup du tout. Pal et al. [59] montrent quutiliser un nombre de coupure gale

    au nombre de paramtres (Ncoupure = Nparamtre), augmente la convergence dun

    algorithme gntique pour la gotechnique. Cest notre choix dans cette thse.

    La mutation fabrique des erreurs de recopie, pour diversifier les individus de la

    nouvelle population (inversion dun bit dun gne) (Tableau.2.2). Comme ce

    phnomne est rare dans la nature, le taux de mutation doit tre faible [58].

    Goldberg [25] recommande dutiliser un taux de mutation Pm entre 0.001 et

    0.1. Davis [12], comme Stoffa et Sen [80], considrent quun taux de mutation

    de lordre de 0.01 est un choix raisonnable. Pour combattre la perte prmature

    de chaines de bits, il est souvent conseill daugmenter le taux de mutation.

    Pour Magnin [44], les probabilits de mutation doivent dpendre du gne

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    34

    considr et de la taille de la population. Levasseur [39] montre que fixer un

    taux de mutation chaque gnration en fonction du nombre de paramtres

    permet une bonne convergence de lalgorithme et limite le temps de calcul. Ces

    rfrences montrent que la littrature est floue sur le choix de Pm.

    Pour cette thse on a pris, pour lapplication sur lanalyse de stabilit des talus

    Pm =0.09. Et pour lidentification de paramtres partir de mesures in situ, on a

    pris le choix fait par Levasseur [39] :

    = 2 / (2.4)

    Les deux phases de croisement et de mutation crent de nouveaux individus qui

    ont des chances dtre meilleurs. Daprs Davis [12], la combinaison des deux

    mcanismes de croisement et de mutation pour gnrer de nouvelles

    combinaisons de paramtres permet de mieux converger vers une solution que

    lutilisation dun seul de ces mcanismes. La phase de croisement est une tape

    trs importante de lalgorithme gntique. Cest elle qui caractrise la mthode,

    la rende diffrente des autres algorithmes doptimisation. En combinant des

    blocs de bonnes solutions sur divers individus, le croisement acclre le

    processus de recherche. La phase de mutation sert introduire de la diversit

    dans une population dindividus. Ce mcanisme vite lalgorithme de

    converger prmaturment vers un minimum local.

    Tableau.2.1 L'oprateur de croisement dans le codage binaire Individus Parents Parent A: 1100 110 10011101 11100 Points de croisement : Parent B: 0110 001 01111011 00111 Individus Enfants Enfant A : 1100 001 10011101 00111 Points de croisement : Enfant B : 0110 110 01111011 11100

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    35

    Critres darrt

    Les deux tapes dvaluation et dvolution de la population sont rptes

    jusqu ce quun critre darrt soit satisfait. Les critres darrt envisageables

    pour les algorithmes gntiques sont :

    - Un nombre maximal de gnration : si lalgorithme ne converge pas

    vers une solution, la procdure est stoppe aprs un nombre maximal

    de calculs.

    - La convergence vers loptimum : si la fonction erreur ou la moyenne

    sur la fonction erreur converge vers la solution.

    2.3 Conclusion

    Un algorithme gntique est une mthode stochastique itrative doptimisation qui

    opre sur des ensembles de points cods, partir dune population initiale, et qui est

    bti laide de trois oprateurs : croisement, mutation et slection. Les deux premiers

    sont des oprateurs dexploration de lespace, tandis que le dernier fait voluer la

    population vers les optima dun problme. Une petite partie de lespace de recherche

    est examine, il nest donc pas raisonnable de penser quun algorithme gntique

    Tableau.2.2 L'oprateur de mutation dans le codage binaire Individu avant mutation Individu : 110000110 0 1110100111 Bit slectionn: Individu aprs mutation Individu mut: 110000110 1 1110100111

  • 2. Optimisation par Algorithme gntique

    36

    identifie coup sr loptimum global de lespace de recherche. Malgr tout, il isole

    rapidement les zones intressantes.

    Les paramtres optimaux caractrisant un algorithme gntique varient dun

    problme un autre [12 ; 62 ; 80]. Il semble peu raliste dattaquer le problme de

    front, en analysant mathmatiquement et rigoureusement les phnomnes intervenants

    dans les algorithmes gntiques, pour essayer den tirer une thorie applicable tout

    type de problme gotechnique [39]. Cependant, il est important de bien choisir les

    paramtres caractrisant les algorithmes gntiques pour leur bonne utilisation.

    Ces particularits de la mthode doptimisation par algorithme gntique justifient

    son intrt pour la gotechnique. Pour montrer lefficacit de la mthode, deux

    programmes ont t labors et valids par des exemples tirs de la littrature pour

    lanalyse de la stabilit des talus en dterminant la surface de glissement critique et le

    coefficient de scurit minimal correspondant. Un autre programme est conu pour

    lestimation de la permabilit dun versant multicouches en se basant sur des

    mesures in situ.

  • 3. Analyse de la stabilit des talus

    37

    Chapitre 3 :

    Analyse de la stabilit des talus

    3.1 Introduction

    La rupture par glissement d'un talus se manifeste habituellement par un

    dplacement en bloc d'une partie du massif. Lanalyse de la stabilit des talus est lune

    des importants problmes en gotechnique. Lestimation de la scurit relle vis--vis

    du risque de rupture est une question complexe surtout dans le domaine des donnes

    limites ou peu connues.

    Ltude dun talus comporte, outre la connaissance du site (la gomtrie, les

    surcharges au sommet et au pied, et les effets dynamiques ou sismiques), et le choix

    des caractristiques mcaniques des sols et hydrauliques, un calcul de stabilit.

    Le problme rside dans la dtermination de la surface critique de rupture et le

    facteur de scurit correspondant (F). Il est plus appropri dutiliser la dfinition du

    coefficient de scurit de la mcanique des sols, c'est--dire le rapport entre la

    rsistance au cisaillement du sol la contrainte de cisaillement s'exerant le long de la

    surface de rupture.

    En 1973, le professeur Lambe [37] rappelait que les rsultats obtenus sont le produit

    de mthodes de mesure, pour les paramtres, et de mthodes de calcul, et il prcisait

    que les rsultats doivent tre apprcis en tenant compte de ces deux lments.

  • 3. Analyse de la stabilit des talus

    38

    Dans ce chapitre on dfinit quelques mthodes de calcul de stabilit des talus, et

    plus particulirement les mthodes de calcul la rupture.

    3.2 Mthodes de calcul de stabilit des talus

    Les chercheurs gotechniciens proposent plusieurs mthodes d'valuation et de

    prdiction des catastrophes naturelles engendrs par les glissements de terrain. Parmi

    ces mthodes on trouve essentiellement selon Faure [17] :

    les mthodes de calcul la rupture : Lorsquune masse rigide peut se dplacer

    le long dune surface de gomtrie bien dfinie, le comportement est contrl

    par la loi de Mohr- Coulomb, qui donne la rsistance au cisaillement f. Les

    mthodes dites dquilibre limite sont trs appropries car on peut crire

    facilement les quations qui relient les variables ; mais, sauf pour les cas les

    plus simples, le nombre des variables est bien suprieur au nombre dquations.

    Pour pouvoir rsoudre les quations, il faut alors introduire des hypothses

    supplmentaires et simplificatrices, de manire galiser le nombre

    dinconnues et le nombre dquations.

    Les mthodes volumiques ou mthodes sans hypothse sur la surface de rupture

    (de type lments finis) : avant la rupture, au stade de la pr-rupture, le massif

    de sol ou de roche est continu et son comportement ne peut tre analys par des

    mthodes dquilibre limite, car on ne peut pas mettre en vidence une surface

    de rupture. Les phnomnes dcrire sont nombreux et complexes (lasto-

    plasticit, fluage, rupture progressive). Il est alors ncessaire de considrer des

    mthodes volumiques prenant en compte lensemble du volume pour analyser

    les mouvements ainsi que leur volution dans le temps.

  • 3. Analyse de la stabilit des talus

    39

    Les mthodes nergtiques : lamplitude et la vitesse des mouvements

    dpendent essentiellement de la redistribution de lnergie potentielle devenant

    disponible au moment de la rupture. Pour les grandes vitesses et les grands

    dplacements, il faut alors considrer des approches nergtiques.

    Les mthodes dquilibre limite sont largement utilises pour leurs formes simples

    et leurs rsultats qui se rapprochent aux mthodes rigoureuses [24]. Dans ce travail on

    sintresse ces mthodes la rupture.

    3.3 Mthodes de calcul la rupture

    Les mthodes de calcul la rupture sont des mthodes o lanalyse et le calcul sont

    locaux, limits sur une ligne ou une surface de rupture, et sopposent donc aux

    mthodes volumiques. Elles sont bases sur les hypothses suivantes : le massif en

    mouvement peut tre dcompos en un ensemble de blocs rigides indformables qui

    frottent les uns sur les autres. Le comportement de linterface est presque toujours

    dfini par la loi de Coulomb.

    Ces hypothses fortes des calculs lquilibre limite, distinguent une partie

    potentiellement mobile, spare dune partie fixe du massif, par une courbe de rupture

    dfinissant une rupture cinmatiquement admissible. Dans ce cas :

    - Le calcul dquilibre est fait la rupture ;

    - Les quations rsolvantes sont des quations de la statique ;

    - Le coefficient de scurit F est spatialement bien dtermin (on peut

    considrer par exemple F constant par tout).

  • 3. Analyse de la stabilit des talus

    40

    Parmi ces mthodes on distingue selon Faure [17] :

    3.3.1 Mthodes des blocs

    Cas statiquement dfinis (rupture plane dun talus) :

    On crit lquilibre de la masse potentiellement instable sur un plan inclin dun

    angle () (figure. 3.1), et lon obtient la formule suivante :

    ( ) = . . .

    (3.1)

    O ( . ) est la force dentranement et ( + . . ) est la force

    rsistante obtenue par la loi de Coulomb applique la raction normale de la masse

    en mouvement sur le sol fixe. On retient la ligne de rupture dfinie par () qui

    minimise F.

    Cette formule surestime gnralement le coefficient de scurit. En effet, les

    simplifications loignent de la ralit, et on traite un mcanisme plus rsistant que le

    mcanisme rel, qui correspond un minimum. Une analyse critique du rsultat peut

    conduire le rejeter, si par exemple cette surface de rupture est incompatible avec la

    structure gologique du terrain.

    Ce principe dquilibre, illustr par ce cas simple, est la base de toutes les

    mthodes de calcul la rupture. Il est dvelopp avec toutes les hypothses

    simplificatrices ncessaires pour modliser le cas rel et le rduire une quation que

    lon rsout. La description des autres mthodes consiste prciser les hypothses

    choisies et le mode de rsolution utilis.

  • 3. Analyse de la stabilit des talus

    41

    Figure. 3.1 Schma de rupture plane.

    Cas statiquement indfinis (quilibre de plusieurs blocs) :

    Une bonne faon daborder le problme consiste faire linventaire des inconnues.

    Parmi les mthodes multi blocs on rencontre: Sarma 1979; Hoek 1987; Donald

    and Giam 1989a. [72 ; 30 ; 15]

    3.3.2 Mthodes des tranches

    Le dcoupage de la masse en mouvement en tranches verticales (figure. 3.2) a

    permis le dveloppement dun trs grand nombre de mthodes. Trois hypothses sont

    ajoutes par rapport la mthode des blocs : - les bords des blocs sont devenus

    verticaux ; - le point de passage de la force la base de la tranche est situ au centre de

    cette base ; - le coefficient de scurit est unique et ne sapplique qu la base des

    tranches.

    Ces mthodes issues de lanalyse de lquilibre dune tranche, le dnombrement des

    inconnues et des quations du problme permet de comparer facilement les mthodes.

    Par tranche, il y a les forces situes droite et gauche (deux forces et leurs points de

    passage, soit 6n inconnues, n est le nombre des tranches), les forces la base 2n

  • 3. Analyse de la stabilit des talus

    42

    inconnues, et le coefficient de scurit qui est pris constant le long de la courbe de

    rupture, ce qui fait au total 8n+1 inconnues. Le principe daction et de raction entre

    tranches fournit 3(n-1) quations, lquilibre de chaque tranche 3n quations ; on a

    aussi n quations de type Coulomb la base des tranches et les 6 quations

    correspondant des forces nulles aux extrmits du glissement, ce qui fait au total

    7n+3 quations. Il manque (n-2) quations pour rsoudre. Le choix