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Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 1 Thème 2 : la guerre et les régimes totalitaires au XXème siècle Question :Les régimes totalitaires dans l'entre-deux guerre: Genèse , points communs et spécificités I. PROBLÉMATIQUES : - Les régimes totalitaires dans l’entre-deux guerres : genèse, points communs et spécificités Le concept de totalitarisme a été longtemps controversé : idée de mettre les régimes fasciste, stalinien et nazi sur le même plan et donc d’induire une banalisation du nazisme. Dénoncé par Les communistes et leurs « compagnons de route » intellectuels l’ont dénoncé comme étant une arme antisoviétique au temps de la guerre froide. L’adjectif « totalitaire », utilisé pour la première fois en 1924 par le libéral italien Giovanni Amendola pour dénoncer l’emprise du fascisme, repris à son compte par Giovanni Gentile, théoricien du régime et par Mussolini lui-même. Les nazis ont, quant à eux, parlé d’ « État total ». C’est au moment du pacte germano-soviétique que s’affirme vraiment le mot de « totalitarisme ». Concept développé ensuite par Hannah Arendt (Les origines du totalitarisme 1951), puis par des politologues américains, qui ont dégagé des critères précis (idéologie globalisante, parti unique, police secrète faisant régner la terreur, monopole de l’information et des armes, économie dirigée). Leur pensée a été relayée en France par Raymond Aron. Ce concept est-il opératoire pour des historiens ? Une comparaison historique de ces régimes est-elle possible ? Il ne s’agit pas de mettre en évidence un modèle unique, mais de dégager les spécificités de chaque régime, par-delà un certain nombre de ressemblances. 1 La genèse des régimes totalitaires. Plusieurs explications sont avancées et donnent lieu à des controverses. Alors que, selon certains historiens, tel Zeev Sternhell, les origines du fascisme sont antérieures à 1914, pour d’autres, comme l’américain George Mosse la Première guerre mondiale est la véritable matrice des totalitarismes : la « brutalisation » qui aurait caractérisé le conflit, aurait induit celle de la vie politique en Europe. Mais, si ce point de vue peut sembler pertinent dans le cas de la Russie, de l’Italie et de l’Allemagne, il est infirmé par la résistance de la démocratie en France et au Royaume-Uni, pourtant touchés par la « brutalisation » de la Grande Guerre. La théorie émise par l’Allemand Ernst Nolte qui fait du fascisme et du nazisme des réactions au bolchevisme a déclenché en RFA une polémique très médiatisée en 1986-1987, l’ « Historikerstreit » : (la querelle des historiens). Cette thèse développée dans un article de 1986, prend appui sur la mise en place antérieure de la terreur de masse par les Bolcheviks. En 1987, dans son ouvrage La guerre civile européenne, Nolte va jusqu’à évoquer un « noyau rationnel » de l’antisémitisme nazi (« le grand nombre de Juifs dans le mouvement communiste » ; « l’alliance des Juifs avec les ennemis de l’Allemagne »). Perçue comme une tentative de disculpation partielle du nazisme, ce dérapage a nourri la polémique, qui a rebondi en France avec le livre de François Furet Le passé d’une illusion, dans lequel ce dernier consacre à Nolte une longue note lui reconnaissant le mérite d’avoir « brisé le tabou » de la mise en parallèle du nazisme et du communisme. François Furet se démarque pourtant de Nolte (Fascisme et communisme. Correspondance entre François Furet et Ernst Nolte, 1998), considérant qu’il « insiste trop sur le caractère réactif du fascisme au communisme » et que, s’il est vrai que « le Goulag a bien précédé Auschwitz », cela ne signifie pas « un lien de cause à effet ».

Thème 2 : la guerre et les régimes totalitaires au XXème ... · François Furet se démarque pourtant de Nolte (Fascisme et communisme. Correspondance entre François Furet et

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  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 1

    Thème 2 : la guerre et les régimes totalitaires au XXème siècle Question :Les régimes totalitaires dans l'entre-deux guerre: Genèse , points communs et spécificités I. PROBLÉMATIQUES : - Les régimes totalitaires dans l’entre-deux guerres : genèse, points communs et spécificités Le concept de totalitarisme a été longtemps controversé : idée de mettre les régimes fasciste, stalinien et nazi sur le même plan et donc d’induire une banalisation du nazisme. Dénoncé par Les communistes et leurs « compagnons de route » intellectuels l’ont dénoncé comme étant une arme antisoviétique au temps de la guerre froide. L’adjectif « totalitaire », utilisé pour la première fois en 1924 par le libéral italien Giovanni Amendola pour dénoncer l’emprise du fascisme, repris à son compte par Giovanni Gentile, théoricien du régime et par Mussolini lui-même. Les nazis ont, quant à eux, parlé d’ « État total ». C’est au moment du pacte germano-soviétique que s’affirme vraiment le mot de « totalitarisme ». Concept développé ensuite par Hannah Arendt (Les origines du totalitarisme 1951), puis par des politologues américains, qui ont dégagé des critères précis (idéologie globalisante, parti unique, police secrète faisant régner la terreur, monopole de l’information et des armes, économie dirigée). Leur pensée a été relayée en France par Raymond Aron. Ce concept est-il opératoire pour des historiens ? Une comparaison historique de ces régimes est-elle possible ? Il ne s’agit pas de mettre en évidence un modèle unique, mais de dégager les spécificités de chaque régime, par-delà un certain nombre de ressemblances.

    1 La genèse des régimes totalitaires. Plusieurs explications sont avancées et donnent lieu à des controverses. Alors que, selon certains historiens, tel Zeev Sternhell, les origines du fascisme sont antérieures à 1914, pour d’autres, comme l’américain George Mosse la Première guerre mondiale est la véritable matrice des totalitarismes : la « brutalisation » qui aurait caractérisé le conflit, aurait induit celle de la vie politique en Europe. Mais, si ce point de vue peut sembler pertinent dans le cas de la Russie, de l’Italie et de l’Allemagne, il est infirmé par la résistance de la démocratie en France et au Royaume-Uni, pourtant touchés par la « brutalisation » de la Grande Guerre. La théorie émise par l’Allemand Ernst Nolte qui fait du fascisme et du nazisme des réactions au bolchevisme a déclenché en RFA une polémique très médiatisée en 1986-1987, l’ « Historikerstreit » : (la querelle des historiens). Cette thèse développée dans un article de 1986, prend appui sur la mise en place antérieure de la terreur de masse par les Bolcheviks. En 1987, dans son ouvrage La guerre civile européenne, Nolte va jusqu’à évoquer un « noyau rationnel » de l’antisémitisme nazi (« le grand nombre de Juifs dans le mouvement communiste » ; « l’alliance des Juifs avec les ennemis de l’Allemagne »). Perçue comme une tentative de disculpation partielle du nazisme, ce dérapage a nourri la polémique, qui a rebondi en France avec le livre de François Furet Le passé d’une illusion, dans lequel ce dernier consacre à Nolte une longue note lui reconnaissant le mérite d’avoir « brisé le tabou » de la mise en parallèle du nazisme et du communisme. François Furet se démarque pourtant de Nolte (Fascisme et communisme. Correspondance entre François Furet et Ernst Nolte, 1998), considérant qu’il « insiste trop sur le caractère réactif du fascisme au communisme » et que, s’il est vrai que « le Goulag a bien précédé Auschwitz », cela ne signifie pas « un lien de cause à effet ».

  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 2

    Comment définir les totalitarismes dans l’entre-deux guerres ? Pourquoi peut-on dire que le totalitarisme est un concept commun au fascisme, au nazisme et au stalinisme, par sa genèse et son application fondée sur la Terreur, tout en affirmant que les spécificités de chaque régime lui donnent une réalité différente?

    Trois axes d’étude s'imposent autour de trois questions:

    La genèse des trois régimes : pourquoi le totalitarisme est apparu en Europe entre les 2 guerres ?

    Le totalitarisme : un concept qui s’est imposé comme une atroce réalité?

    Les points communs et les spécificités : en quoi ces états totalitaires sont-ils différents ?

    En amont: le travail d'apprentissage individuel et à la maison:

    Dans le cadre de la classe inversée, le cours se présente sous forme de trois tableaux qui indiquent les caractéristiques de chaque régime en les classant avec les mêmes critères et d'une chronologie

    Un tableau comparatif est fourni. Il faut apprendre les éléments qui composent ces tableaux et cette chronologie. Une évaluation sera faite sous forme de carte heuristique ou de carte mentale.

    Durant la séance de cours, nous étudierons à partir des connaissances que vous aurez acquises en apprenant à la maison deux méthodes de travail: la composition et l'analyse de documents

    La composition: nous allons élaborer un plan détaillé sur plusieurs problématiques qui permettront d'approfondir les points importants du cours puis vous rédigerez en classe une introduction et une conclusion. Travail individuel, travail en groupe, travail en groupe classe.

    L'analyse de documents: nous étudierons des textes, des documents iconographiques. Ainsi nous travaillerons la méthode de l'analyse d'un document ou de plusieurs documents.

    Frise chronologique (repères) deforge.eklablog.com

    http://libeptt.org/congres%20agen%202010%20rapport%20b%20nat.htm

  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 3

    Thèmes Fascisme italien

    Doctrine Individu soumis à l’Etat : l’Etat est tout l’individu n’est rien Obéissance au chef qui a la primauté qui a écrit « la doctrina del fascismo » Nationalisme social Opposition au marxisme, capitalisme, intellectualisme, à l’ordre libéral bourgeois

    Arrivée au pouvoir : étapes

    Parti fasciste créé 1919 Agitation fasciste avec squadristi (chemises noires) Participation aux élections mais échec relatif Marche sur Rome, oct 1922 (30 000 chemises noires) Pleins pouvoirs nov 1922 Assassinat de Matteotti, juin 1924, reconnu 3 janv 1925 : dictature , suspension des libertés

    Les cadres et les soutiens du régime

    Anciens combattants Hommes de droite Possédants Milieux industriels et militaires

    Programme

    Croire obéir combattre Etat fort Défense de l’ordre social Droits politiques pour tous, même femmes Journée de 8 heures, représentation ouvrières Nationalisations industrie d’armement Impôt sur le capital et confiscation biens des religieux Expansion nation italienne

    Organisation du pouvoir politique

    Le roi : Victor Emmanuel II Le duce : chef du gouvernement Le parti : parti fasciste (nécessité d’adhérer) Assemblées sans pouvoir, peu réunie car refus du modèle démocratique

    Poids de la Nation

    Nation forte puissante, unie, conquérante Un modèle Nation repliée sur elle-même et sur son histoire prestigieuse (identification à Rome antique)

    Rôle du chef

    Présent sur tous les fronts Détient la vérité, charisme, culte

    Rôle de la propagande

    Organisée , très présente Education sous contrôle, presse, « messe » fasciste, « pas romain »

    Vision de la famille

    Encadrement de la jeunesse : ballila, fils de la louve , 1927 Responsable de la démographie qui doit être forte Vision catholique mais laïcisée

    Place de l’individu

    Aucune : Soumission donc éduqué cf Ministère de l’éducation : Giovanni Gentile (1875/1944)

    Organisation sociale

    Loisirs encadrés : Dopolavoro, Avangardista Une élite fasciste Peuple mais refus des opposants

    Conception économique

    Structures capitalistes Collaborations avec l’Etat : IRI, Corporatisme : charte du travail Nationalisations Autarcie : 1934

    Etat des libertés fondamentales

    Suspendues car hostilité au principe de la démocratie (droit de l’individu) Censure

    Place et rôle des opposants

    Pourchassés, proscrit, exil obligatoire, interné (Iles Lipari), exécutés Emigration forte des membres PC, Socialistes, démocrates, écrivains, artistes, intellectuels (cf Benedetto Croce, Togliatti)

    Utilisation de la violence

    OVRA Milice , camps après 1938, oppositions aux juifs

  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 4

    Politique extérieure

    Pacifisme mais Guerre = valeur positive Volonté d’expansion pour retrouver empire romain = modèle, impérialisme Volonté de rapprochement avec Hitler : Axe Rome Berlin

    Rôle de l’art Change de cité : urbanisme, redécouverte de l’Antiquité Doit créer l’homme nouveau Symbole de la puissance

    Thèmes Nazisme

    Doctrine Ein Volk, ein Reich, Ein Führer dans Mein Kampf Nationalisme raciste : antisémitisme Anticommunisme, anticapitalisme, antidémocratique

    Arrivée au pouvoir : étapes

    NSDAP, années 20 Putsch brasserie , 1923 : arrestation Hitler (jusqu’en 1925) Echec Hitler aux élections présidentielles de 1932 Mais victoire aux législatives car alliance avec la droite allemande 30 janvier 1933 : Hitler nommé chancelier par Hindenburg, dissolution du Reichstag 20 mars 1933 : pleins pouvoirs et chef de l’Etat le 2 août 1934 car mort Hindenburg : Reichsführer République abolie par plébiscite, incendie du Reichstag (1934) : mise en place dictature

    Les cadres et les soutiens du régime

    Industriels allemands Anciens combattants et petite bourgeoise Homme de droite SA, SS

    Programme

    Abrogation des traités (Versailles) pour une nation forte Allemands , seuls citoyens Etat prend en charge citoyen Nationalisation des trusts et des biens des profiteurs de guerre Censure Dictature avec parti unique

    Organisation du pouvoir politique

    Dictature : tous les pouvoirs à Hitler Surveillance et action politique : le parti nazi NSDAP Etat centralisé

    Poids de la Nation

    Nation forte et pure racialement : germains (Aryens) Nécessité d’un lebensraüm pour un peuple élu et supérieur Impérialisme

    Rôle du chef

    Le guide, le père, le maître : infaillible Mise en valeur par le cadre de Nuremberg

    Rôle de la propagande

    Forte , organisée, orchestrée Ministère dirigé par Goebbels + embrigadement de la jeunesse dans les jeunesse hitlérienne

    Vision de la famille

    Vouée à l’état Pure allemande : interdiction mariage mixte Crée l’avenir par une démographie forte

    Place de l’individu

    Aucune Homme nouveau

    Organisation sociale

    Suprématie des aryens donc hiérarchie sociale en fonction de la race Une élite : SS Des exclus : les sous hommes à éliminer ou à exclure

    Conception économique

    Dirigisme , centralisme Mis au pas des chefs d’entreprise : nationalisations.. Autarcie

    Etat des libertés fondamentales

    Suspendues Police politique : Gestapo

    Place et rôle des opposants

    Persécutés, pourchassés, envoyés en camps de travail puis de concentration Juifs, hommes de gauche, intellectuels, scientifiques, armée, démocrates

  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 5

    Utilisation de la violence

    Systématisation de la violence : einsagruppen, camp de concentration , camp d’extermination Organisation méticuleuse de l’élimination des « sous-hommes » et des opposants (Himmler)

    Politique extérieure

    Impérialisme : lebensraüm et regroupement des Allemands Destruction des traités : (Rhénanie remilitarisée, Sarre reprise, Anschluss, Sudètes, Pologne) Jeu des alliances : axe Rome/Berlin, Pacte avec URSS, traité avec Japon

    Rôle de l’art Prépare l’homme nouveau Instrument de propagande Opposition à l’art dégénéré (exposition sur les juifs)

    Thèmes URSS stalinienne

    Doctrine Marxisme -léninisme Société sans classe contre la bourgeoisie Anticapitalisme donc partage des biens de production (collectivisation et nationalisation) Destruction de l’Etat , inutile après avoir éduqué le peuple mais avant dictature du prolétariat

    Arrivée au pouvoir : étapes

    Révolutions de 17, Lénine au pouvoir avec communisme de guerre puis pause de la NEP Staline secrétaire général du parti communiste, 1922 Division politique au sein du parti communiste après mort de Lénine (21/1/1924)Staline opposé au socialisme international de Trotski en 1925 Exclusion du parti des opposants (Trotski déporté en 1927, Boukharine écarté en 1928). Troïka avec Zinoviev et Zamenev en 1925 puis chef suprême à partir de 1930

    Les cadres et les soutiens du régime

    Ouvriers Bolcheviks Bureaucratie et nomenklatura

    Programme

    Centralisation Dictature du prolétariat Nationalisation et collectivisation Recentrage vers le communisme

    Organisation du pouvoir politique

    Un praesidium et un soviet suprême avec un parti communisme fort Chef état = secrétaire général du parti aidé par le politburo A chaque échelon rôle majeur du parti qui calque son organisation sur les soviets Parti communiste = parti d’élite seul 1% population totale

    Poids de la Nation Un peuple puissant Prédominance des russes blancs et mépris pour les autres Antisémitisme

    Rôle du chef

    Père du peuple Guide, maître

    Rôle de la propagande

    Forte , organisée pour véhiculer l’image du chef et les illusions de réussite Art, urbanisme

    Vision de la famille Un maillon de la société : doit permettre la continuité de la nation russe Utilitaire Embrigadement des enfants afin de veiller à chasser les idées bourgeoises (délation)

    Place de l’individu Aucune Doit être un homme nouveau qui montre l’exemple : Stakhanov

    Organisation sociale Sans classe Mais présence de la nomenklatura et prééminence des ouvriers (favorisés) Russes blancs maîtres du pouvoir, élite communiste

    Conception économique

    Collectivisation et nationalisation des biens de production (sovkhozes, kolkhozes) Centralisme : planification (Gosplan) Priorité à l’industrie

    Etat des libertés fondamentales

    Aucune en réalité mais toutes affirmées dans les textes Répression

    Place et rôle des opposants

    Intellectuels, paysans, musulmans, chrétiens, certains communistes, aristocrates et bourgeoisie Pourchassés, emprisonnés, exécutés (Quota de Koulak), internés au Goulag, torturés, enlevés, hôpitaux psychiatriques

    Utilisation de la Systématique : torture

  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 6

    violence Camp d’internement, tueries pour effrayer, grande Terreur, Dékoulakisation

    Politique extérieure Impérialisme avec la création de l’URSS et la vassalisation des pays sous son influence Repli sur soi mais intervention dans les affaires extérieures par le biais des partis communistes Volonté d’expansion

    Rôle de l’art Réalisme socialiste : art officiel Art utilitaire Refus de l’art dégénéré

  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 7

    Un exemple ici de définition par carte mentale vous est donnée: etab.ac-poitiers.fr Une carte pour localiser ces états: L'Europe au 1er septembre 1939 histoirencours.fr

    Des symboles

  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 8

    Critères Fascisme Nazisme Stalinisme Idéologie officielle devant aboutir à créer un homme nouveau ou à une nouvelle société

    Objectif Créer un monde nouveau Créer un monde nouveau pur avec une race supérieure

    Créer une société nouvelle sans classe en détruisant la société bourgeoise

    Un homme nouveau Un soldat, respectueux de son pays prêt à se sacrifier pour lui L’individu n’est rien La famille permet donner naissance à cet homme nouveau

    Un aryen, pur ethniquement qui domine le monde L’individu n’est rien L’aryen doit avoir un espace vital : le lebensraum et la Grande Allemagne

    Un citoyen qui se fonde dans la masse des prolétaires L’individu n’est rien L’homme communiste

    Concept de l’état Un état fort centralisé Un chef qui dirige : Duce et non pas le roi Un parti qui le soutient : parti Fasciste Une dictature : tous les pouvoirs au chef Apparence de séparation des pouvoirs mais état centralisé et hiérarchisé : un empire

    Un état fort centralisé Un chef qui dirige le führer Un parti voué au chef : NSDAP Une dictature : tous les pouvoirs au chef pas de représentation nationale Un état centralisé et hiérarchisé : un Reich Eine reich, ein volk, ein fürher

    Un état fort centralisé Des institutions avec séparation des pouvoirs : constitution de 1936 Un organe central de gouvernement : politburo mais le pouvoir dans les mains du secrétaire général du parti communiste Un parti : le PC organisé comme l’état Création d’une fédération d’états sous domination russe : URSS

    Culte de la personnalité et vénération du chef

    Rôle du chef Le guide Le représentant de la nation Infaillible Mussolini

    Le guide Le représentant de la nation Infaillible Hitler

    Le guide Le représentant de la nation : symbole de la révolution de 1917 Infaillible Staline successeur de Lénine et protecteur de la Révolution

    Personnalité du chef Charismatique Une légende avec ses mythes Une icône : omniscient

    Charismatique Une légende avec ses mythes Une icône : omniscient

    Charismatique Une légende avec ses mythes Une icône : omniscient

    Propagande et contrôle des esprits

    Objectifs Transmettre le message et le culte du chef Modeler les esprits Encadrer les populations

    Transmettre le message et le culte du chef Modeler les esprits Encadrer les populations

    Transmettre le message et le culte du chef Modeler les esprits Encadrer les populations

    Moyens Ministère de la propagande Censure Législation Education Art officiel

    Ministère de la propagande Censure Législation Education Art officiel

    Ministère de la propagande Censure Législation Education Art officiel

  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 9

    Actions

    Création d’un art officiel : architecture, peinture … Education des enfants : Ballila, Loisirs encadrés : opéra, théâtre Manifestations officielles : rendez-vous de Mussolini avec la foule

    Création d’un art officiel : architecture, peinture …opposé à l’art dégénéré Education des enfants : Jeunesses hitlériennes Manifestations de masse : Nuremberg Autodafé de livres

    Création d’un art officiel : architecture, peinture …opposé à l’art bourgeois Education des enfants : Jeunesses communistes Loisirs encadrés : opéra, théâtre

    Parti unique qui contrôle les masses et qui impose un nouveau concept de l’état

    Création d’un parti unique

    PNF : 1921 Parti de masse

    NSDAP Parti d’élite

    PC Parti d’élite

    Mise en soumission des masses

    Législation : lois fascistissimes 1925 Police politique : OVRA Emprisonnement des opposants : îles Lipari (bagne de feu)

    Législation : lois de Nuremberg 1935 Police politique : Gestapo, SS, SA Emprisonnement et extermination des opposants : camps de concentration, 1933, Dachau

    Législation Police politique : Guépeou Dékoulakisation Procès de Moscou Camps d’internement : Goulag

    Un état qui nie la démocratie

    Négation de la liberté, négation de la séparation des pouvoirs, négation de l’égalité des citoyens devant la loi, négation des droits de l’homme Refus de la démocratie : absence d’élections libres Interdiction du pluralisme politique et syndical

    Négation de la liberté, négation de la séparation des pouvoirs, négation de l’égalité des citoyens devant la loi, négation des droits de l’homme Refus de la démocratie : absence d’élections libres Interdiction du pluralisme politique et syndical

    Négation de la liberté, négation de la séparation des pouvoirs, négation de l’égalité des citoyens devant la loi, négation des droits de l’homme Refus de la démocratie : absence d’élections libres ou élections truquées Interdiction du pluralisme politique et syndical

    Contrôle centralisé de l’économie

    Objectifs Autosuffisance économique et puissance économique

    Autosuffisance économique et puissance économique

    Autosuffisance économique et puissance économique. Il faut prouver le bienfait du communisme par la réussite économique

    Moyens Autarcie Exploitation des pays soumis : empire Structures économiques : IRI Grands travaux

    Autarcie Exploitation des pays soumis : Europe nazie Structures économiques : capitalisme d’état (Konzern) Grands travaux

    Autarcie Exploitation des pays soumis : empire : URSS Structure agraires : sovkhozes, kolkhozes Structures économiques : Gosplan Grands travaux Stakhanovisme

  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 10

    Résultats Autoroutes, chemins de fer, bataille du blé Economie repart Baisse du chômage

    Autoroutes, chemins de fer Economie repart Baisse du chômage

    Autoroutes, chemins de fer, construction de ville, électrification, construction de villes en Sibérie. Economie qui atteint 3ème rang mondial en 1939 Baisse du chômage

    Violence d’Etat : police puissante, terreur et répressions qui éliminent les opposants

    Moyens

    Une police politique : OVRA La législation : lois fascistissimes Groupes para-militaires : chemises noires La terreur : camps de concentration, élimination des opposants , manganelo, huile de ricin (assassinat : cf Matteotti)

    Une police politique :Gestapo La législation : lois de Nuremberg Des groupes para-militaires : SA,SS La terreur : camps de concentration, camp d’extermination

    Une police politique : Guépéou La législation : législation communiste La terreur : camp de concentration (Goulag), élimination des Koulak, des opposants

    Politiques entreprises

    Elimination des opposants Politique antisémite

    Elimination des opposants Politique antisémite Politique d’épuration ethnique

    Elimination des opposants Politique antisémite Politique antibourgeoise et anti-capitaliste Politique anti-religieuse

    Résistances

    Les Républicains Les Socialistes Les Démocrates Les Intellectuels : écrivains, philosophes, historiens Certains religieux Organisés en groupuscules avec actions individuelles, exil

    Les Républicains Les Socialistes Les Démocrates Les Intellectuels Certains religieux Organisés en groupuscules avec actions individuelles, exil : la rose blanche

    Les Républicains Les Démocrates Les Intellectuels Les Religieux

    Les ennemis de ce nouveau pouvoir sont désignés

    La démocratie Les non italiens La Gauche Les Républicains Les juifs à partir de 1936

    La démocratie Les non-aryens La Gauche Les juifs Eglise protestante

    La Droite La démocratie libérale Les juifs Le capitalisme Eglise orthodoxe

  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 11

    Schéma de comparaison des démocraties et des totalitarismes

    DEMOCRATIES TOTALITARISMES

    Idéologie et valeurs :

    Valeur de l’individu : reconnue par déclaration ou charte

    Egalité : des êtres humains

    Place de l’histoire : lien commun pour créer un homme humaniste capable de s’améliorer

    Place de la notion de « civilisation »

    Institutions et système politique :

    Pouvoir du peuple : constitution, charte, institutions

    Démocratie : séparation des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire), égalité des citoyens, Suffrage Universel

    Liberté des individus : de pensée (pluralisme politique), d’expression (élections libres, liberté de la presse, liberté artistique), de religion.

    Protection des libertés par le droit national et international

    Economie et société :

    Capitalisme : propriété privée des moyens de production, accumulation du capital, notion de profit, individu = un agent économique majeur

    Libéralisme : liberté de circulation des biens et des personnes, développement des échanges mondiaux.

    Economie et société :

    Anticapitalisme : capitalisme d’Etat en Allemagne et Italie mais toujours propriété privée (IRI, nationalisation, corporatisme), URSS (collectivisation, pas de propriété privée) + Grands travaux

    Anti libéral : interventionnisme, planification (URSS=Gosplan), autarcie

    Idéologie et valeurs :

    Valeur du groupe : sacrifice de l’individu aux besoins de la collectivité

    Inégalité des hommes : racisme, xénophobie, antisémitisme

    Falsification de l’Histoire : URSS par exemple, « révisionnisme »

    Création d’un homme nouveau : pureté ethnique, ou transformation personnelle et créations de nouvelles valeurs.

    Institutions et système politique :

    Pouvoir d’un chef charismatique : Duce, Führer, Vojd

    Anti-démocratique : refus du SU, de la séparation des pouvoirs, antiparlementarisme

    Anti- libéral : pas de liberté de pensée (pas de multipartisme et d’élections libres, un seul parti), d’expression (journal officiel, censure, art officiel) de religion (mise sous tutelle de la religion ou suppression de l’expression religieuse en URSS)

    Pas de protection du droit : législation d’exception (lois de Nuremberg), suspension des droits de l’homme

    Travail

    de sape

    engagé

    Coups

    de force

    Oppositions

    parfois très

    fortes

  • Mme Murphy-Chanéac, CS, Totalitarismes, 1S, 2015 Page 12

    Les démocraties face aux agressions des régimes totalitaires

    REGIMES TOTALITAIRES DEMOCRATIES

    Finlande : 1940

    Tchécoslovaquie : Sudètes, 1938 Slovaquie, 1939 Bohème et Moravie, 1939

    Autriche : Anschluss,

    1938

    1940 : Estonie Lettonie Lituanie

    Pologne, 1939

    Espagne : 1936 : Guerre civile Républicains contre Franquistes

    PACTE ANT I KOMI NTERN

    PACTE GERMANO- SOVIETIQUE, 1939 AXE ROME-BERLIN, 1936

    1936 Albanie

    Ethiopie

    Memel, Dantzig, 1939

    Conférence de

    Munich, 1938

    Coups de forces, violences et annexions