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1 Dossier pédagogique TISTOU, LES POUCES VERTS du 16 mars au 3 avril 2011 ~ 60 minutes Tout public dès 7 ans Création – coproductions : le petit théâtre, Théâtre Extrapol, la Bavette – Monthey

TISTOU, LES POUCES VERTS - Le Petit Théâtre · Tistou a la chance, et c'est là où commence la féérie, de pouvoir agir étant petit. Tout commence avec le renvoi de Tistou de

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Dossier pédagogique

TISTOU, LES POUCES VERTS

du 16 mars au 3 avril 2011

~ 60 minutes Tout public dès 7 ans

Création – coproductions : le petit théâtre, Théâtre Extrapol, la Bavette – Monthey

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L'histoire

Tistou est un petit garçon qui n'admet pas que les grandes personnes, dont le jugement est faussé par les lunettes de l'habitude, lui expliquent le monde à l'aide d'idées toutes faites. Tistou a la chance, et c'est là où commence la féérie, de pouvoir agir étant petit.

Tout commence avec le renvoi de Tistou de l'école. Le souci règne dans la Maison-qui-brille. Monsieur Père, riche marchand de canons, et Madame Mère cherchent une solution pour leur fils: « Si Tistou s'endort en classe, comment l'instruire? — Et bien, il apprendra les choses qu'il doit savoir en les regardant directement... La vie, après tout, c'est la meilleure école qui soit. »

Tistou est donc amené à plonger dans l'univers des gens qui l'entourent : Monsieur Moustache, le jardinier, ami, confident, sorte de grand-père attachant, qui découvre le secret de Tistou à travers une leçon de jardin: « Mon garçon, il t'arrive une chose aussi surprenante qu'extraordinaire... Tu as les pouces verts. » ; Monsieur Trounadisse, employé de l'usine de Monsieur Père, qui emmène Tistou dans les coulisses de la fabrication d'armes pour une leçon d'ordre et de guerre ; le Docteur Mauxdivers qui le confronte à la solitude d'une petite fille malade. Lorsque s’en va son ami Moustache, Tistou se rend compte que la mort est le seul mal que les fleurs n’empêchent pas de passer, et qu’elles ne feront jamais revenir son ami.

Dans la ville de Mirepoil, Tistou bouscule, provoque, pose des questions. Il pose ses pouces sur l'injustice et fait pousser des libertés.

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A l’origine du projet

Après avoir découvert avec bonheur le conte Tistou les pouces verts de Maurice Druon, Lionel Frésard, comédien, s’est imaginé monter cette histoire pour le jeune public. La rencontre, quelque temps plus tard, avec Stéphane Le Nédic, illustrateur et scénographe, a été le déclic pour s’engager dans ce projet. Son idée était de mettre une technique sur laquelle il travaillait depuis plusieurs mois au service d’un projet théâtral. Cette technique consiste à créer par le dessin un décor au fur et à mesure que l’histoire prend forme, à l’aide d’une tablette graphique reliée à un écran d’ordinateur. L’ordinateur est ensuite relié à deux vidéo-projecteurs, desquels sont projetés les dessins ou autres images.

L’originalité de cette démarche a immédiatement séduit Lionel Frésard. Ce système d’illustration offrant des possibilités infinies est la solution rêvée pour faire apparaître et disparaître d’un coup de baguette électronique la Maison-qui-brille de Monsieur Père, la prison, les serres de Moustache ou pour donner l’illusion que les fleurs poussent comme par enchantement, ceci avec un trait vif, un style coloré et une ligne surprenante.

Pour Martine Corbat, la metteure en scène du spectacle, l’histoire de Tistou est « un conte de son temps, intégrant la magie, le fantastique et l’extraordinaire aux affres de la société moderne. […]

Tistou est l'enfance, la promesse, l'espoir, face au monde adulte qui a oublié et enfoui à l'intérieur de soi l'innocence et l'extraordinaire, qui ne sait pas comment faire pour arrêter le train en marche et prendre le temps de la vie. »

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La distribution ou Qui fait Quoi ?

De nombreuses personnes ont joué de leur imagination et de leur talent pour créer ce spectacle.

Voici le rôle que chacune et chacun a tenu :

Maurice Druon a écrit le livre « Tistou les pouces verts » en 1957. Ensuite l’équipe du Théâtre Extrapol a adapté le livre pour en faire le spectacle.

C’est Martine Corbat qui l’a mis en scène avec la collaboration de Laure Donzé.

Sur scène, la marionnette de Tistou est accompagnée par 2 comédiens qui jouent plusieurs personnages, 1 musicien et 1 dessinateur :

Marie-Madeleine Pasquier est la narratrice et joue les rôles de Madame Mère, de Moustache, de Monsieur Trounadisse, de la petite fille malade et du professeur.

Lionel Frésard est le narrateur et joue les rôles de Tistou (manipulation et voix de la marionnette), de Monsieur Père et du Journaliste-TV Radio qui annonce les nouvelles de Mirepoil.

Julien Monti est musicien et joue de différentes flûtes et de multiples instruments pour donner vie à cette histoire. Il est sur scène et joue également le rôle du gardien du zoo.

Stéphane Le Nédic joue le rôle du Docteur Mauxdivers et c’est lui qui dessine le décor. Il est sur le côté de la scène.

Les sons qui ne sont pas joués par le musicien ont été imaginés par Ludovic Guglielmazzi et les lumières par Jérôme Bueche.

Claude Rueger a conçu les costumes qui prennent l’allure d'un flanellographe géant (jeu ancien qui consistait à habiller de personnages en posant sur un tableau de feutrine différents éléments de costume !).

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Chaque comédien porte un costume de base qui permet d’être le ou la narrateur/trice sur lequel il appose des ajouts en fonction du personnage à jouer. Ces ajouts se fixent à l’aide de velcro et sont stockés sur les portants, comme expliqué plus haut. Un tablier est signifié par un morceau de tissu triangulaire par exemple, ou pour devenir Monsieur Père il suffit d’un col-cravate, une poche et deux manchettes de chemise.

Isabelle Matter a conçu la marionnette. Les perruques et le maquillage sont l’œuvre de Malika Stähli.

En régie, Jean-Jacques Schenk fait vivre sons et lumières.

La Compagnie

Théâtre Extrapol est fondé en 2003 par un groupe d’artistes professionnels, tous originaires du Canton du Jura. Animée par Laure Donzé (metteure en scène), Martine Corbat (comédienne et metteure en scène de «Tistou, les pouces verts »), Lionel Frésard (comédien) et Camille Rebetez (auteur), la compagnie souhaite créer des spectacles exigeants et non conventionnels. Pour ce faire, elle investit à chacun de ses projets des ressources de création insolites.

Le Théâtre Extrapol a créé jusqu’ici quatre spectacles. En automne 2004, le spectacle « Comme un quartier de mandarine sur le point d’éclater » était joué dans les anciens fours à chaux de St-Ursanne.

En août 2005, Extrapol crée le spectacle « Guten Tag, ich heisse Hans » à Saignelégier en s’inspirant de la méthode d’apprentissage de l’allemand Vorwaerts, utilisées dans les écoles romandes dans les années 1980-1990. Avec ce spectacle, la compagnie reçoit le prix Innovation Suisse 2006 de l’Association artistes-théâtres-promotion.

En 2007, le Théâtre Extrapol monte le spectacle « Vache Actuelle » dans un ancien Stand de tir à Moutier.

Enfin en 2010, la compagnie travaille pour le spectacle Vous m'emmerdez Murphy qui parle de la loi de Murphy et la Ligne de Cœur (émission bien connue de la RSR).

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Tistou — Un canon de Mirepoil va tirer contre un autre canon de Mirepoil ? Trounadisse — C’est cela le commerce ! Tistou — Et bien je le trouve affreux votre commerce !

Les thèmes que l'on retrouve dans Tistou

La vente d'armes

Le père de Tistou construit des armes pour une guerre qui se passe à l’autre bout du monde et en vend à chacun des camps qui se battent. Les questions de Tistou sur le bienfondé de la guerre et sur l’utilité de l’usine familiale sont toujours d'actualité. En Suisse, la population a été amenée à voter sur l’exportation d’armes et plus récemment sur le maintien des armes de service à la maison.

Le pacifisme et le mouvement hippie

Le mouvement hippie a vu le jour dans les années 1960 aux Etats-Unis en réaction contre la guerre faite au Vietnam. Les hippies rejetaient le mode de vie de leurs parents et la société de consommation. Ils étaient opposés à toute forme de violence. La réussite professionnelle et l'enrichissement ne les intéressaient pas. Ils vivaient souvent en communauté très simplement, partaient pour de longs voyages sac à dos en Inde ou au Népal et écoutaient beaucoup de musique. Un de leurs slogans était "peace and love" ("paix et amour"). A force de vivre en marge de la société, leur mouvement s'est peu à peu épuisé, mais leurs idées ont été reprises depuis par beaucoup d'autres groupes.

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La fleur était un des symboles de leur idéologie non-violente. D’où le slogan Flower power = le pouvoir de la fleur. Le pouvoir de la fleur se manifestait par exemple dans des actions comme offrir une fleur à un agent de police pendant une manifestation ou glisser une fleur dans le canon d'un fusil.

photo ©Bernie Boston

Tistou a été écrit en 1957. Maurice Druon était avec ce texte en avance sur son temps et sur l'histoire. Il a pressenti et véhiculé les idées fortes qui allaient dominer les années 60.

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Guerilla gardening = petite guerre jardinière

Né il y a 25 ans à New-York pour reverdir et fleurir la ville, le mouvement guerilla gardening trouve aujourd’hui une seconde jeunesse.

Aujourd’hui, des groupes s’organisent sous différents noms, comme guerilla gardening, rébellion jardinière ou laissons pousser ! avec tous le même but : planter des fleurs et des légumes dans les espaces publics des villes (au pied des arbres, dans les terrains vagues et même dans les fentes des murs) pour faire prendre conscience aux citadins de l'importance de la biodiversité, de l'écologie et du partage de la terre.

Ces associations incitent les citoyens à semer eux-mêmes des plantes sauvages dans les espaces publics pour reverdir et réintroduire la nature dans les villes.

Les bombes végétales (en anglais « seed bombs » ou « seed grenades ») sont les armes favorites des guerriers jardiniers. Elles permettent en effet de végétaliser facilement des espaces urbains arides.

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Fabriquer une bombe végétale, c’est facile !

Pour fabriquer une « bombe végétale », il faut :

- des graines

- 1/3 d’engrais

- 2/3 d’argile

- un peu d’eau

- un grand bol

Dans le bol, mélange l’engrais et l’argile avec les graines. Ensuite, ajoute un peu d’eau pour obtenir une pâte compacte. C’est important d’ajouter progressivement l’eau pour ne pas se retrouver avec de la boue. Malaxe ensuite l’ensemble et forme de petites balles. Voilà c’est prêt !

Ainsi compactées et séchées, elles sont facilement transportables et on peut ainsi les jeter par dessus n’importe quelle barrière et sur n’importe quel terrain

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A toi de jouer !

Prends tes crayons de couleur et égaye ce paysage par tes fleurs.

Quelques sujets de réflexion

Pourquoi penses-tu qu’on continue de fabriquer des choses qui menacent la vie ou la santé des gens, alors qu’on sait qu’elles sont mauvaises ? T’arrive-t-il, comme Tistou, d’apprendre les choses ailleurs qu’à l’école, en les faisant directement ? As-tu d’autres idées que celle de Tistou pour rendre le monde meilleur ?

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Questions-Jeux

1. Tistou fait pousser les fleurs avec ses pouces. Que faut-il, en

réalité, pour qu’une plante puisse pousser ? 2. Les fleurs font du bien aux gens, et pas seulement parce qu’elles

sont belles. Elles sont parfois utilisées comme des médicaments. En connais-tu qui peuvent aider à guérir certaines maladies ?

3. L’usine de Monsieur Père fabrique des canons. Connais-tu d’autres choses fabriquées dans des usines qui menacent la santé ou la vie des gens ?

4. Il existe plein de chansons avec des noms de fleurs dans les paroles. En connais-tu ?

Les réponses se trouvent à la page suivante.

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Réponses

1. De la terre, de l’eau et du soleil. On dit que les plantes aiment qu’on leur parle.

2. Voici quelques exemples : la camomille calme les problèmes de peau et aide à digérer, la rose est bonne contre les maux de gorge.

Par exemple : les produits chimiques comme les engrais de certaines entreprises ou l’énergie nucléaire. En connais-tu d’autres ?

3. « Mon amie la rose » de Cécile Caulier, dont voici un extrait

« On est bien peu de choses. Et mon amie la rose me l'a dit ce matin.

A l'aurore je suis née, baptisée de rosée. Je me suis épanouie.

Heureuse et amoureuse. Au rayon du soleil.

Je me suis fermée la nuit. Me suis reveillée vieillie. Pourtant j'étais trés belle. Oui j'étais la plus belle. Des fleurs de ton jardin. »

« Colchiques dans les prés » de Francine Cockenpot, dont voici un extrait :

« Colchiques dans les prés fleurissent fleurissent

Colchiques dans les prés C’est la fin de l’été »

En connais-tu d’autres ?