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TITRISATION Journées d’étude des actuaires SACEI - IA Présentation du 15 mars 2008 par Vincent DUPRIEZ F I X A G E

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TITRISATION

Journées d’étude des actuaires SACEI - IA

Présentation du 15 mars 2008

par Vincent DUPRIEZ

F I X A G E

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 2

Sommaire

1. Introduction1. Introduction

2. Pourquoi titriser ?2. Pourquoi titriser ?

3. Les intervenants3. Les intervenants

4. Les perspectives4. Les perspectives

5. Application au risque de mortalité5. Application au risque de mortalité

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 3

1. Introduction

Une titrisation est un montage financier qui permet à un assureur de vendre

une partie de son risque aux marchés financiers. Pour se faire, l’assureur

émet des obligations qu’il rembourse (comme un emprunt classique) si le

risque qu’il veut couvrir ne se réalise pas mais qu’il ne rembourse pas ou

que partiellement dans le cas contraire.

L’exemple le plus connu de ce type de montage financier est les Cat-Bonds

qui garantissent les assureurs contre des risques de catastrophe naturelle

(ouragan, inondation, …).

Les premières tentatives de titrisation ont eu lieu en 1995-1996, mais ont

rencontré un succès mitigé auprès des investisseurs, déroutés par l’aspect

jugé trop aléatoire de ces instruments. L’intervention des agences de

notation fut un élément déterminant dans la réussite des premiers

placements de « Cat-Bonds » fin 1996.

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 4

Sommaire

1. Introduction1. Introduction

2. Pourquoi titriser ?2. Pourquoi titriser ?

3. Les intervenants3. Les intervenants

4. Les perspectives4. Les perspectives

5. Application au risque de mortalité5. Application au risque de mortalité

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 5

2. Pourquoi titriser ?

2.1. Diminuer son exposition au risque2.1. Diminuer son exposition au risque

La titrisation est, par définition, une opération de transformation de

risques en titres négociables. A ce titre, elle permet notamment de se

couvrir contres les risques extrêmes suivants (par l’intermédiaire

d’obligations catastrophes) :

• Catastrophes naturelles

• Mortalité extrême

• Longévité

• Déviation de la sinistralité en IARD

Au contraire de la réassurance classique, ce type d’opération permet aux

assureurs d’avoir un prix fixe sur plusieurs années et d’éliminer le risque

de contrepartie.

Il permet également aux assureurs de libérer une partie de leurs fonds

propres (si la réglementation le permet) et d’augmenter ainsi leur

rendement.

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 6

2. Pourquoi titriser ?

2.2. S'autofinancer2.2. S'autofinancer

2.2.1. Financement de l’activité :

Les assureurs vie se sont rapidement rendus compte que les opérations de

titrisation pouvaient être un bon moyen de financement car elles leur

permettent de réaliser immédiatement la valeur de leurs actifs générateurs

de trésorerie.

Le principe est par exemple de titriser les flux de paiements de primes

futures de polices d’assurance vie, l’élément déclencheur de la couverture

étant alors la qualité des paiements de primes (dépendant de la mortalité

par exemple).

On peut aussi citer les titrisations d’Embedded Value qui permettent de

monétiser les frais d’acquisitions reportés et d’anticiper la valeur des

bénéfices futurs.

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 7

2. Pourquoi titriser ?

2.2.2. Financement d’exigence de capital réglementaire :

Ce cas est plus spécifique aux Etats-Unis où, pour certains contrats

temporaires décès et d’assurance vie, les contraintes réglementaires en

terme d’exigence de capital sont très fortes (réglementation XXX).

Les assureurs américains considérant qu’elles ne sont pas

« économiquement » réalistes, ont recours à la titrisation des réserves

dites « redondantes ». Ces réserves redondantes sont égales à la différence

entre le montant des réserves réglementaires et le montant des réserves

« économiques ».

La garantie d’exigence de capital réglementaire est ainsi fournie par les

investisseurs. Leur investissement sera réduit d’autant que le montant des

sinistres dépasse les réserves « économiques » constituées par la société.

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2. Pourquoi titriser ?

2.3. Le montage2.3. Le montage

2.3.1. Le schéma type en assurance :

Emetteur

Collatérisation

Véhicule de titrisation Investisseur

Garantie financière

Prime (1)

Investissement initial (2)

Coût pour l’investisseur (4)

Intérêts + Prime (3)

Intérêts prévus (8)

Revenus portefeuilles (7)

Garanties (6) Indemnités (5)

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2. Pourquoi titriser ?

2.3.2. Détail des flux :

• (1) Prime : Elle correspond à la rémunération de l’investisseur (sous

forme de spread)

• (2) Investissement initial : Il correspond au montant des obligations

achetées par l’investisseur

• (3) Intérêts prévus + Prime : En cas de non-survenance du risque,

l’investisseur reçoit ses remboursements à un taux « sans risque »

augmenté d’un spread

• (4) Coût pour l’investisseur : En cas de survenance du risque, tout ou

partie de l’investissement initial est versé à l’émetteur selon des

règles déterminées à l’émission

• (5) Indemnités : L’organisme de garantie financière est rétribué pour

la garantie qu’il apporte

• (6) Garantie : La garantie financière garantit le remboursement du

capital et des intérêts

• (7) Revenus portefeuille : Les revenus du portefeuille sont versés à

un organisme de collatérisation

• (8) Intérêts prévus : Celui-ci garantit au véhicule de titrisation un

niveau de performance égal au taux d’intérêt prévu ; taux « sans

risque » (LIBOR …) + spread

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 10

Sommaire

1. Introduction1. Introduction

2. Pourquoi titriser ?2. Pourquoi titriser ?

3. Les intervenants3. Les intervenants

4. Les perspectives4. Les perspectives

5. Application au risque de mortalité5. Application au risque de mortalité

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 11

3. Les intervenants

3.1. Les intervenants du montage3.1. Les intervenants du montage

3.1.1. L’émetteur :

Il s’agit d’un assureur ou d’un réassureur dont la taille et les ressources

sont assez importantes pour paraître crédible sur un sujet aussi pointu que

la titrisation.

3.1.2. Les investisseurs :

Ce type d’obligation étant novateur, elles bénéficient d’un rendement plus

élevé que d’autres titres ayant le même risque. De plus, elles permettent

une diversification des portefeuilles d’actifs puisque les risques

catastrophe et crédit sont très peu corrélés.

Les principaux investisseurs sont les hedges funds, les fonds catastrophes

et les gérants de fonds. Les assureurs vie investissent dans une moindre

mesure mais de moins en moins directement.

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3. Les intervenants

3.1.3. Le véhicule de titrisation :

Il peut prendre deux formes distinctes : une entité disposant d’une

personnalité juridique propre (type S.A.) ou une personnalité juridique non

propre. Dans ce dernier cas (plus rare), le véhicule prend la forme d'un

fonds commun de placement organisé soit en copropriété, soit en fiducie et

doit disposer d’une société de gestion distincte.

3.1.4. La garantie financière :

Afin d’améliorer la notation du montage, l’émetteur peut avoir recours à un

assureur caution (assureur monobranche ou organisme d’amélioration de la

qualité du crédit) qui peut venir porter la notation du titre à AAA.

3.1.5. La collatérisation :

L’organisme de collatérisation garantit au véhicule de titrisation le

versement des intérêts prévus au contrat (taux « sans risque » + spread)

quel que soit le rendement des investissements effectués.

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 13

3. Les intervenants

3.2. Les intervenants annexes3.2. Les intervenants annexes

3.2.1. Le réassureur :

Si l’émetteur est un assureur, il peut avoir recours à l’assistance d’un

réassureur et bénéficier de ses connaissances des risques extrêmes pour

définir les risques à couvrir.

3.2.2. L’actuaire :

L’actuaire est chargé de modéliser les risques contre lesquels la société

veut se couvrir. C’est en partie à lui de définir le spread des obligations

en fonction des projections qu’il a pu faire et des conséquences observées.

3.2.3. Les agences de notation :

Elles sont chargées de mettre une notation aux obligations émises en

fonction des risques définis et des informations communiquées par

l’actuaire.

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 14

3. Les intervenants

3.2.4. Les juristes :

Les juristes interviennent dans ce type de montage du fait de la complexité

des transactions et des connaissances en droit qu’elles nécessitent.

3.2.5. Le fonds de garantie :

Les capitaux reçus par le véhicule de titrisation (investissement initial

des investisseurs et prime versée par l’émetteur) sont versés à un fonds de

garantie qui les gère.

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 15

Sommaire

1. Introduction1. Introduction

2. Pourquoi titriser ?2. Pourquoi titriser ?

3. Les intervenants3. Les intervenants

4. Les perspectives4. Les perspectives

5. Application au risque de mortalité5. Application au risque de mortalité

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 16

4. Les perspectives

La titrisation connaît une hausse de sa popularité depuis quelques années

et elle devrait encore augmenter avec l’introduction de la nouvelle norme

Solvency II. En effet, elle devrait permettre d’intégrer l’effet de la

titrisation dans le transfert du risque et la réduction des fonds propres

qui en découle (supérieure à la réassurance a priori puisque plus de risque

de contrepartie).

Les réassureurs ne seront pas forcément en retrait pour autant car ils sont

les plus aptes à avoir des portefeuilles de taille critique et bien

diversifiés (pour les cas de titrisations du risque de mortalité par

exemple) et ont une expérience approfondie des risques en général.

Les titrisations déjà réalisées (EV, risque de mortalité, …) devraient

continuer à se développer tandis que celles liées au risque de longévité

ont un avenir incertain malgré le risque non négligeable pour les assureurs

ayant des portefeuilles de rentiers. En effet, les investisseurs ne sont

pas prêts à prendre des engagements longs (plus de 3 ou 5 ans) alors qu’une

émission de type risque de longévité devrait au moins porter sur 15 ou 20

ans pour être réaliste.

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Sommaire

1. Introduction1. Introduction

2. Pourquoi titriser ?2. Pourquoi titriser ?

3. Les intervenants3. Les intervenants

4. Les perspectives4. Les perspectives

5. Application au risque de mortalité5. Application au risque de mortalité

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5. Application au risque de mortalité

5.1. L’opération de titrisation du risque de mortalité5.1. L’opération de titrisation du risque de mortalité

5.1.1. Le risque :

Cette titrisation permet à un assureur de se prémunir contre le risque de

décès massif au sein de sa population d’assurés (risque non diversifiable

contrairement au risque terroriste par exemple).

Ce risque n’est pas transférable à un réassureur traditionnel car en cas de

chocs, le risque de défaut du réassureur est très important.

La couverture de ce type d’opération est déclenchée si l’évolution d’un

indice de mortalité de référence dépasse un certain seuil à la hausse. À

noter que le recours à un indice externe peut conduire à une efficacité

imparfaite de la couverture : la corrélation peut être partielle entre la

mortalité de la population servant de base à l’indice externe et la

mortalité de la population assurée. Il faut noter que cet indice est

souvent paramétré sur l’indice de plusieurs pays afin d’éviter d’être

affecté par des événements mineurs. Il s’agit de couvrir le risque

systémique d’occurrence très rare (de type grippe espagnole) et non le

risque d'événements comme un crash aérien ou une explosion d’usine. En

effet, pour ces derniers cas, le risque est mutualisable et cessible en

réassurance pour un coût moindre.

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 19

5. Application au risque de mortalité

5.1.2. Détails de l’opération VITA I :

C’est la 1ère titrisation du risque de mortalité réalisée. Son instigateur

est Swiss Re.

• Date d’émission : Novembre 2003

• Maturité : 1er janvier 2007

• Période de couverture : 1er janvier 2004 au 31 décembre 2006 (3

ans)

• Pays couverts : USA (70%), Royaume-Uni (15%), France, Suisse et

Italie

• Indice de référence annuel (taux de mortalité pour 100 000

habitants en 2002 tout âge confondu de la population ci-dessus)

• Déclenchement de la couverture : si entre 2004 et 2006 le taux

de mortalité dépasse 130% de l’indice de 2002

• Épuisement de la couverture : si entre 2004 et 2006 le taux de

mortalité dépasse 150% de l’indice de 2002

• 400 Millions d’euros de couverture souscrits

• Risque sur le capital

• Spread : 1,35%

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 20

5. Application au risque de mortalité

5.1.3. Fonctionnement :

Nous allons traiter du fonctionnement de l’opération dans le cas de

l’opération VITA I.

À l’émission

Swiss RE a créé une société ad hoc ou Special Purpose Vehicle (SPV). Le SPV

s’engage auprès de Swiss RE au titre d’un contrat de couverture. Moyennant

le versement d’une prime, le SPV est tenu d’indemniser Swiss RE si les

indices de mortalité 2004, 2005 ou 2006 dépassent de plus de 30% l’indice

de 2002.

Simultanément le SPV émet des obligations qu’il place auprès

d’investisseurs. Les fonds reçus par le SPV sont placés en actifs sans

risque. Les coupons versés par celui-ci correspondent au LIBOR + 1,35%. Prime (spread) FondsAssureur SPV Investisseurs

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 21

5. Application au risque de mortalité

En l’absence de sinistre

Le SPV paye le coupon (LIBOR + spread à 1,35%) aux investisseurs à chaque

date anniversaire du contrat. La partie LIBOR du coupon est payée grâce aux

intérêts perçus sur les fonds placés et le spread correspond à la prime

reçue au lancement de l’opération par le SPV.

À l’échéance, le SPV rembourse le principal aux investisseurs.

CouponAssureur SPV Investisseurs

CapitalAssureur SPV Investisseurs

+ Coupon

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 22

5. Application au risque de mortalité

En cas de sinistre

Si un sinistre atteint une intensité suffisante pour faire jouer la

couverture (le taux de mortalité dépasse 130% de l’indice de référence), le

SPV indemnise l’assureur.

Dans le cas de Swiss RE, si par exemple l’indice de mortalité atteint 140%

de l’indice de référence une année, l’indemnité s’élèvera à 50% du

capital .

Au terme du contrat, s’il n’y a eu que l’événement ci-dessus, les

investisseurs recevront un dernier coupon et leur capital restant (50% du

capital initial)

Capital réduitAssureur SPV Investisseurs

+ Coupon

IndemnitésAssureur SPV Investisseurs

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 23

5. Application au risque de mortalité

5.2. Comparaison avec la réassurance5.2. Comparaison avec la réassurance

5.2.1. Avantages :

• Plus de risque de contrepartie du réassureur puisque l’assureur est

sûr de toucher les capitaux prévus au contrat

• Le transfert de risque est réel

• Offre des capacités nouvelles de financement

5.2.2. Inconvénients :

• La réglementation actuelle ne reconnaît pas le transfert de risque

(cela devrait changer avec Solvency II) donc pas d’effet sur

l’exigence de marge de solvabilité

• Le coût important de ce type de montage (rémunération des

investisseurs et coût de mise en place du montage)

• Le montant de couverture idéal doit se situer, au minimum, entre 200

et 300 millions d’euros d’après les experts

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 24

5. Application au risque de mortalité

5.3. Historique des titrisations du risque de mortalité5.3. Historique des titrisations du risque de mortalité

5.3.1. Opérations réalisées

On dénombre seulement, à ce jour, 5 opérations de titrisation du risque de

mortalité :

• 2003 : Opération VITA I de Swiss Re (250 Millions d’euros de

couverture proposés au lancement, 400 Millions d’euros souscrits au

final)

• 2005 : Opération VITA II de Swiss Re (200 Millions d’euros de

couverture proposés au lancement, 362 Millions d’euros souscrits au

final)

• 2006 : Opération Tartan de Scottish Re (150 Millions d’euros de

couverture proposés au lancement, 155 Millions d’euros souscrits au

final)

• Fin 2006 : AXA (345 Millions d’euros souscrits)

• Début 2007 : Nouvelles émissions de titre de la part de Swiss Re (706

Millions d’euros souscrits)

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 25

5. Application au risque de mortalité

5.3.2. Evolution des opérations

• Opération VITA I de Swiss Re : Population couverte : USA (70%), Royaume-Uni (15%), France,

Suisse et Italie Durée de couverture : 3 ans Indice de référence annuel 1 seul tranche de risque (de 130% à 150% de l’indice de

référence) Spread de 1,35% Risque sur le capital

• Opération VITA II de Swiss Re : Population couverte : USA (62,5%), Canada, Royaume-Uni,

Allemagne et Japon Durée de couverture : 5 ans Indice de référence biannuel 3 tranches de risque (de 110% à 115%, de 115% à 120% et de 120%

à 125% de l’indice de référence) Spreads de 1,9%, 1,4% et 0,9% Risque sur le capital

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 26

5. Application au risque de mortalité

• Opération Tartan de Scottish Re : Population couverte : USA pendant 2 ans Indice de référence biannuel 2 tranches de risque (de 110% à 115% et de 115% à 120% de l’indice de

référence) Risque sur le capital

• Opération d’AXA : Population couverte: France (60%), Japon (25%) et Etats-Unis (15%)

pendant 4 ans Indice de référence biannuel 3 tranches de risque (de 106% à 110%, de 110% à 114% et de 114% à

119% de l’indice de référence) Spread de 5%, 2,85% et 1,2% Risque sur le capital ou sur les intérêts (pour la tranche 114%-

119% ; spread de 0,2%)

• Opération de Swiss Re : Renouvellement de la couverture de l’opération VITA I qui arrivait à

échéance

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 27

5. Application au risque de mortalité

5.4. Techniques de tarification5.4. Techniques de tarification

5.4.1. Méthodologie de Milliman :

Milliman est intervenu sur la plupart des opérations de titrisation du

risque de mortalité.

• Pour l’opération VITA I

D’après les informations dont nous disposons, Milliman a utilisé 94 années

de taux historiques de mortalité (voir graphique ci-dessous), a éliminé la

tendance à la diminution de la mortalité et a effectué 50 000 simulations

en « bootstrap » mais nous n’avons pas plus d’informations.Nombre de morts pour 100 000 habitants de 1907 à 2000

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1800

2000

1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 28

5. Application au risque de mortalité

• Pour les opérations VITA II et Tartan

Pour ces opérations, le modèle utilisé par Milliman a été

significativement amélioré.

Un modèle stochastique de mortalité a été développé

Il s’appuie sur 3 modèles de mortalité

Le modèle de mortalité « de base » Le modèle de mortalité « épidémique » (celui qui prend 99% du

poids global) Le modèle de mortalité « terroriste »

Le 1er modèle s’appuie sur une régression des taux de mortalité

historiques Les deux derniers établissent des lois de « sévérité / fréquence »

sur une base d’événements historiques.

Cependant, comme pour la modélisation de l’opération VITA I, nous ne

disposons pas de plus d’informations.

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 29

5. Application au risque de mortalité

5.4.2. Méthodologie utilisée :

La tarification comporte au minimum 2 étapes : l’évaluation du coût

probable des risques (approche du type risque de défaut) et la conversion

de ce coût en spread.

Composantes théoriques du spread

Théoriquement, on peut diviser le spread en 4 composantes :

• Pertes moyennes attendues (Expected Loss)

• Aversion de l’investisseur

• Prime de liquidité

• Prime de nouveauté

Les pertes moyennes attendues sont le seul paramètre que l’on puisse

évaluer à partir d’une étude technique des risques.

Dans la suite, le but va alors être de reconstituer le spread de

l’opération VITA I (1,35% pour une unique tranche de risque ; 130% - 150%)

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 30

5. Application au risque de mortalité

Simulation des taux de mortalité

Données utilisées :

La population couverte en majeure partie par l’opération VITA I est les

Etats-Unis (à hauteur de 70%). Ne disposant pas du poids de certains autres

pays et des classes d’âges utilisées, nous nous limiterons aux données

américaines ci-dessous.Taux de mortalité aux Etats-Unis de 1900 à 2002

0.0%

0.5%

1.0%

1.5%

2.0%

2.5%

3.0%

1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000

Taux de mortalité

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 31

5. Application au risque de mortalité

Modèle utilisé :

Le modèle utilisé pour décrire les évolutions possibles de la mortalité

future est le modèle de Y. LIN et S.H. COX.

Caractéristiques :

• Modèle stochastique de mortalité

• Permet la prise en compte de sauts de mortalité

• Ecriture : qt+h = qt * exp{ (- 0,5 2) * h + * brownien) } * saut{t ; t +h}

• Le saut est de distribution lognormale (de paramètres m et s) et se

produit avec une certaine probabilité p

0%

2%

4%

6%

8%

10%

0.1273 1.6986 3.2699 4.8412 6.4125 7.9838 9.5551 11.126

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 32

5. Application au risque de mortalité

Estimation des paramètres :

• 5 paramètres à estimer et : paramètres classiques des formules de diffusion

financière p : probabilité de survenance d’un saut m et s : paramètres de la loi lognormale (soit u une loi normale

centrée réduite, on a le saut égal à em+s*u)

• Méthode Estimation par la méthode du maximum de vraisemblance Comme on cherche à ajuster au mieux les taux de mortalité

historiques, cela revient à ajuster au mieux les variations entre

les taux de mortalité d’une année à l’autre

On utilise alors la fonction Z(1) = ln(qt+1) – ln(qt)

On obtient Z(1) = (- 0,5 2) + * brownien + ln(saut{t ; t +1}) -

ln(saut{t ; t-1})

On peut alors envisager 4 scénarios pour la fonction ci-dessus : Entre t–1 et t et entre t et t+1, il n’y a pas de saut de

mortalité : probabilité de cette occurrence = (1-p)*(1-p) /

Moyenne = (- 0,5 2) / Ecart-type = 2

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 33

5. Application au risque de mortalité

Entre t – 1 et t, il n’y a pas de saut de mortalité et entre

t et t + 1, il y en a un : probabilité de cette occurrence =

(1-p)*p / Moyenne = (- 0,5 2) - m / Ecart-type = 2 + s2

Entre t–1 et t, il y a un saut de mortalité et entre t et

t+1, il n’y en a pas : probabilité de cette occurrence =

p*(1-p) / Moyenne = (- 0,5 2) + m / Ecart-type = 2 + s2

Entre t–1 et t et entre t et t+1, il y a des sauts de

mortalité : probabilité de cette occurrence = p*p / Moyenne =

(- 0,5 2) / Ecart-type = 2 + 2*s2

On peut alors en déduire la fonction de vraisemblance à maximiser

fZ(1)(z), qui est la somme des 4 lois normales issues des

scénarios, pondérée par les probabilités de survenance

fZ(1)(z) = (1-p)*(1-p)* fZ(1)(z,m1, 1) + (1-p)*p* fZ(1)(z,m2, 2) +

p*(1-p)* fZ(1)(z,m3, 3)

+ p*p* fZ(1)(z,m4, 4)

Utilisation du Solveur d’Excel pour cette maximisation

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 34

5. Application au risque de mortalité

• Résultats est négatif (explique la baisse de la mortalité) p est faible (autour de 1%)

Taux de mortalité aux Etats-Unis de 1900 à 2002

0.0%

0.5%

1.0%

1.5%

2.0%

2.5%

3.0%

1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000

Taux de mortalité

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 35

5. Application au risque de mortalité

Simulation :

Après avoir déterminé les paramètres du modèle, nous pouvons effectuer des

simulations (50 000 trajectoires). Nous obtenons alors une répartition des

taux de mortalité pour 2004 ci-dessous (graphique similaire pour les

simulations de 2005 et 2006).Répartition des taux de mortalité 2004 simulés

0.0%

0.5%

1.0%

1.5%

2.0%

2.5%

0.007200.007360.007520.007670.007830.007990.008150.008300.008460.008620.008780.008940.009090.009250.009410.009570.009730.009880.010040.010200.010360.010510.010670.010830.010990.011150.011300.011460.011620.011780.011930.01209

Taux de mortalité

Indice de référence

130% de l’indice

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 36

5. Application au risque de mortalité

Détermination des pertes moyennes attendues

Pour estimer les pertes attendues, nous utilisons une approche « risque de

défaut ». C’est-à-dire qu’à chaque fois qu’un taux de mortalité simulé

dépasse le seuil de déclenchement de la couverture, on considère qu’il y a

défaut de celui qui émet les obligations (assureur ou réassureur) et nous

évaluons les pertes associées pour l’investisseur (selon la règle suivante :

perte = Min (1; (indice simulé - 130% I)).

(150% I - 130% I))

Résultats sur les 3 années de couverture :

Résultats globaux :

• Pertes moyennes attendues : 0,011 %

• Fréquence de retour des pertes : 0,068 % (environ 1 fois tous les 1 500

ans)

Année 2004 2005 2006

Perte moyenne attendue 0,004% 0,002% 0,004%

Fréquence de retour 0,022% 0,012% 0,034%

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 37

5. Application au risque de mortalité

Utilisation d’un facteur de prudence : La transformée de Wang à 2

facteurs

Présentation de la transformée :

Pour déterminer la prime de risque à offrir à l’investisseur et donc le

spread proposé, nous appliquons la transformée de Wang, sous sa forme à 2

facteurs, à la distribution des taux de mortalité simulés.

Son écriture est F*(qt) = Q { (F(qt)) - } avec :

• Q est une loi de Student à 6 degrés de libertés et est une loi

normale centrée réduite

• F est la fonction de répartition correspondant à la fonction de

densité f, qui est la distribution initiale des taux de mortalité

simulés

• est un paramètre à fixer

Impact de la transformée :

Son impact est une déformation de la répartition initiale des taux de

mortalité qui donne plus de poids aux éléments défavorables (fort taux de

mortalité)

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 38

5. Application au risque de mortalité

Données initiales

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

0,007 0,009 0,010 0,012 0,013 0,015 0,016

Taux de mortalité

Probabilité

Impact de la transformée de Wang à 1 facteur

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

0,007 0,009 0,010 0,012 0,013 0,015 0,016

Taux de mortalité

Probabilité

Impact de la transformée de Wang à 2 facteurs

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

0,007 0,009 0,010 0,012 0,013 0,015 0,016

Taux de mortalité

Probabilité

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 39

5. Application au risque de mortalité

Nouvelle distribution des taux de mortalité :

La distribution ci-dessous est obtenu à partir des taux de mortalité 2004

simulés auparavant auxquels on applique la transformée de Wang avec un

égal à 0,75.Répartition des taux de mortalité 2004 simulés et transformés

0.0%

0.5%

1.0%

1.5%

2.0%

2.5%

0.007200.007360.007520.007670.007830.007990.008150.008300.008460.008620.008780.008940.009090.009250.009410.009570.009730.009880.010040.010200.010360.010510.010670.010830.010990.011150.011300.011460.011620.011780.011930.01209

Taux de mortalité

Distribution initiale

Distribution transformée

Indice de référence

130% de l’indice

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 40

5. Application au risque de mortalité

Zoom sur la queue de distribution :

Répartition des taux de mortalité 2004 simulés et transformés

0.0%

0.2%

0.4%

0.6%

0.8%

1.0%

0.009410.009500.009590.009680.009770.009860.009950.010040.010130.010220.010310.010400.010490.010580.010670.010760.010850.010940.011030.011120.011210.011300.011390.011480.011570.011660.011750.011840.011930.012020.012120.01221

Taux de mortalité

Distribution initiale

Distribution transformée

130% de l’indice

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Présentation du 15 mars 2008 FIXAGE 41

5. Application au risque de mortalité

Pertes moyennes finales

Résultats sur les 3 années de couverture :

Résultats globaux :

• Perte moyenne attendue : 1,35 % = spread de l’opération

• Fréquence de retour des pertes = 4,87 % (environ 1 fois tous les 20

ans)

Année 2004 2005 2006

Perte moyenne attendue 1,632% 1,327% 1,908%

Fréquence de retour 0,570% 0,338% 0,444%