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« Létonnant parcours militaire dun combattant franco-canadien de Verdun» Guilhem de MAURAIGE Membre de La Sabretache

étonnant parcours militaire un combattant franco-canadien

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« L’étonnant parcours militaire d’un combattant franco-canadien de Verdun… »

Guilhem de MAURAIGE Membre de La Sabretache

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PARCOURS MILITAIRE D’UN FRANCO-CANADIEN

- 1er et 2e Guerre mondiale -

CHARLES-CHRISTOPHE-JOSEPH de MAURAIGE

Citoyen français & Sujet britannique – canadien (Saskatchewan)

Interalliée, Verdun, Saint-Mihiel, Croix du Combattant, Blessé militaire, Commémorative, Croix de guerre avec étoile de Bronze

Cavalier au 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique (1908)

Engagé volontaire (1914-1919)

- Cavalier au 28e Régiment de Dragons

Brigadier-chef aux 41e et 75e Régiments d’Infanterie -

Réserviste (1919-1936)

Espion & Résistant (1925-1945) ?

Par

Guilhem de MAURAIGE Archéologue Ingénieur – Historien

Houilles (78800. Yvelines) - Juin 2017

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Nota (médailles en couverture) : en janvier 2017, a été retrouvé à Arquian (58310) dans des archives familiales une petite boîte au nom de Charles de Mauraige contenant les médailles : de la Victoire (interalliée 14-18 – France), la Croix du Combattant 14-18, la Médaille Commémorative 14-18 et la Croix de Guerre de premier type 14-16 avec une citation à l’ordre de la brigade (1 clou de Bonze). Concernant, cette dernière médaille, l’auteur n’a pas retrouvé pour le moment la date de la citation dans les archives du SHD (Vincennes).

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Remerciements :

Sont à remercier pour ce dossier :

ARTISSON, Alain : colonel, président des anciens combattants de Verdun et de l’association « On ne passe pas » et responsable de la mission historique du « Centenaire » au Conseil départemental de la Meuse

AOUST (d’), André : adjoint, Programme des décorations et citations, Honours and Awards / Décorations et citations, Commemoration, Ottawa Headquarters / Commémoration, Bureau principal d'Ottawa, Ontario, Canada BEDARD, Léo : ex-maire de la ville de Ripon, membre du comité du patrimoine de la ville de Ripon, Québec, Canada

CLETON, Julie : chargée d’animation – Mission Histoire, conseil départemental de la Meuse

COCHET, Xavier : maire de la ville de Saint-Mihiel

DENONCIN, Guy : lieutenant-colonel, président de l’association de « La médaille commémorative de Saint-Mihiel » et de « La défense du saillant de Saint-Mihiel »

DERAYMAEKER, Yves : colonel E.r

DORLY, Claire (née VIS) : cousine de l’auteur, résidante à Fontainebleau

ELLIS ISLAND FOUNDATION : The Statue of Liberty – Ellis Island, Foundations, Inc

ESNON, Marie-France : archiviste, archives départementales de la Sarthe

GIBIAT, Samuel : conservateur en chef, directeur des archives départementales de la Sarthe

GUEZELLO, Christel : Service des décorations, Bureau de la gestion des ordres nationaux et de la Médaille militaire

HAZARD, Samuel : maire de la Ville de Verdun

LAROUCHE, Claude : président du comité du patrimoine de la ville de Ripon, Québec, Canada

LEFORT, Francis : président de l’association « Ceux de Verdun »

MICHEL, Jean-Paul : secrétaire de la Commission du Livre d’Or de « Ceux de Verdun »

ROC’H MORGERE (LE), Louis : directeur, conservateur, archives départementales du Calvados

SERVICE HISTORIQUE DES ARMEES (S.H.D.) : château de Vincennes, archives militaires

VANGHELUWE, Michel : conservateur, archives départementales du Nord

ZELLAGUI, Fatima : Ministère de la Défense, Cabinet du Ministre, Sous-direction des bureaux des Cabinets, Département des distinctions honorifiques, Bureau de la gestion des interventions et des affaires générales

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Naissance et filiation :

Charles-Joseph-Christophe de Mauraige est né le 16 mars 1890, à Maubeuge (59 000. - Nord), au château de Douzies.

Fils d’Arthur-Christophe-Joseph de Mauraige (20 avril 1843, château de Douzies, Maubeuge – 12 juin 1926, château de Douzies, Maubeuge), écuyer, seigneur du Lauroy et de Cerfontaine, châtelain de Douzies,

- ancien sous-lieutenant de la Garde nationale sédentaire de Maubeuge, - médaille commémorative 1870-1871, - médaille des otages et des prisonniers de guerre (ayant-droit 1914-1918), - conseiller municipal de Maubeuge,

et fils de la comtesse Amélie Curta (17 mai 1850, duché de Donaueschingen, province de Bade, Allemagne – 3 février 1906, château de Douzies, Maubeuge), d’origine italienne, de nationalité allemande, puis naturalisée française, fille du comte François-Joseph Curta, professeur de langues au gymnasium (lycée) de Donaueschingen et précepteur particulier des jeunes princes de Fürstenberg. Charles de Mauraige est baptisé le 3 avril 1890 au château de Douzies. Il a pour parrain le prince Karl-Egon III de Fürstenberg (1820-1892 : général de cavalerie au service de Bade, Landgrave, comte et baron, membre de la Chambre de Bade, président de l’Association des seigneurs prussiens, et comme marraine la soeur de Karl-Egon III, la princesse Elisabeth-Louise-Amélie de Fürstenberg, dite "Elise" (1819-1897). Charles mourra le 7 avril 1974 à Maisons (14 000. - Calvados), au lieu-dit "Brandel", à côté de leur ancienne maison du Moulin "Saint-Benoît / Sainte-Bénédicte", et sera enterré à Vaux-sur-Aure (14. - Calvados). Engagé volontaire en Algérie : 1908

A 18 ans, Charles de Mauraige (en trichant sur son âge) est « engagé volontaire » pour 3 ans, le 18 mars 1908, à la mairie de Maubeuge pour le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique. Il part pour son corps d’armée, et y devient cavalier de 2e classe le 23 mars 1908.

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Lettre adressée (par une de ses sœurs) à Charles de Mauraige, en garnison à Constantine. 3e Chasseurs d’Afrique. Quartier Mansourah. Le 2 juillet 1908, Charles est réformé (n°2) par la commission simple de Constantine (Algérie) pour hypertrophie et palpitations cardiaques, mais aussi parce que son âge réel a été découvert. Il est rayé des classes le 6 juillet 1908, et retourne en France, chez son père, au château de Douzies.

l’anecdote, cette propriété du Moulin a été revendue, et est occupée actuellement, et ce depuis plusieurs années par ... des Scouts allemands. En 1948, le gouvernement canadien (Indépendance du Canada) va prendre contact avec Charles, et lui proposer d’acquérir la nationalité canadienne. Pour se faire il doit revenir au Canada, et y séjourner au moins 3 ans avec la totalité de sa famille. Il décline cette offre, et est radié. Cependant, malgré cette radiation, ses enfants sont nés français et britanniques.Charles achête une propriété au Maroc au début de 1950, route des Shéouls, Km 12, près de la ville de Salé, dans la campagne. Le 15/08/1950, toute la famille de Mauraige va partir de Normandie pour le Maroc, via l’Espagne (Madrid, Séville, ...). Charles s’installe en tant qu’exploitant agricole, propriétaire terrien. La famille est en contact avec les russes «blancs» (tsaristes) émigrés au Maroc. La famille donne des soins médicaux, dans cet endroit isolé, aux colons français et aux marocains. Cette action va leur sauver la vie. En effet, dans les prémices de l’indépendance du Maroc, ils sont prévenus à l’avance (en remerciement pour les soins apportés) par leur employé marocain qu’il est prévu qu’ils soient victimes d’un assasinat dès la proclamation de l’Indépendance, et que tous leurs biens seront saisis. Charles quitte le Maroc en avril 1956 pour préparer le retour de sa famille en France. Son épouse quitte le Maroc en 1957 pour le rejoindre en Normandie. Ils résideront à partir de cette date dans leur demeure de Brandel (Moulin de Brandel) sur la commune de Maisons (14). A son décès en 1974, son épouse Elisabeth vendra le moulin et fera construire sur un terrain leur appartenant (et situé) de l’autre côté de la rue, une petite maison. Cette maison est occupée aujourd’hui par une de ses filles Marie-­Thérèse de Mauraige.Charles, sur la fin de sa vie, se consacre à l’étude généalogique de sa famille. Charles vit de ses rentes, et de ses opérations boursières.

Carrière militaire : 1908 - 1936 (compilation de documents d’archives départementales et familiales)PARCOURS MILITAIRE de 1908 à 1936, ET CONFLIT de 1914 -­ 1918

Inscrit sous le n°54 de la liste du canton de Maubeuge (Nord). Engagé volontaire pour 3 ans le 18/03/1908 à la Mairie de Maubeuge, pour le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique. Arrivé au corps et cavalier de 2e classe le 23/03/1908. Réformé n°2 par la commission simple de Constantine (Algérie) du 02/07/1908 pour hypertrophie et palpitations cardiaques. Rayé des classes le 06/07/1908. Il retourne au Château de Douzies, à Maubeuge, chez son père Arthur. Il retourne en septembre 1908 en Algérie pour assister comme témoin à un conseil de guerre où sont condamnés deux hommes de son escadron qui l’avaient attaqué pour le voler lorsqu’il était de garde d’écurie une nuit du mois de juin. Il profite de son séjour pour visiter Philippeville, Robertville, El Millia où il va à la chasse avec Mr. Léricq et Ali Boulaa ben Daas, fils du cheick des Ouled Boufaa et des Beni Messlem. Il visite aussi Djidjelli et Bougie où il se rembarque pour Marseille.

Uniforme des cavaliers du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique, en 1908. Source Internet.

Il part pour le Canada en 1909. Il a été recensé avec la classe de 1910 et ajourné d’office en 1911 (art.18, 3e paragraphe de la loi du 21/03/1908). Vu à St-­Sixte (Canada). Exempté en 1912 pour faiblesse et hypertrophie. En 1914, lors de son séjour au Canada (il s’est établi au Saskatchewan, et a été naturalisé britannique le 12/05/1912), il désire s’engager dans les rangs de l’Armée française, et ce malgré son statut de réformé. Il part s’engager à Winnipeg au Consulat de France

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Passeport de Charles de Mauraige. Protectorat français du Maroc. Archives familiales. J.-­C. de Mauraige

(Arquian).

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Période canadienne : 1909-1914

Charles, aventurier dans l’âme, décide de partir s’installer au Canada en août 1909. Il s’embarque au Havre, et fait la traversée par le Détroit de Belle Isle. Via Montreal, il part ensuite s’embarquer à Lachine sur un bateau qui, par la rivière Ottawa et le Lac des deux Montagnes, arrive à Thurso où il va descendre. Il part à la chasse au Daim au Lac Coeur en compagnie de quelques amis. Il s’engage à Thurso chez un écossais (Mackensie), fermier, chez qui il reste un mois. Au début de l’hiver, il part dans un camp de bucherons au nord du village de Saint-Sixte. Il y reste un mois et acquiert l’expérience de l’exploitation du bois. Il demande une admission comme élève à l’Institut Agricole d’Ironside, sur le Gatineau, près d’Ottawa. Il va y apprendre à soigner le bétail. Il arrive à Dumas, province du Saskatchewan en décembre 1909. Il s’engage chez un fermier anglais nommé George Whethe, éleveur de chevaux. Il y reste un mois. Il part aider des amis dans leur ranch : M. et M. Picot & de Witte, éleveurs de chevaux (marque de « la Grenade »).

Il fait un Round Up d’environ 500 miles jusque dans le nord Dakota. En automne 1910, il retourne dans la province de Québec pour chasser les animaux à fourrure. Il habite le village de Saint-Sixte au nord de Thurso, au pied de la première montagne des Laurentides.

Sur son livret militaire, il est indiqué qu’il est recensé avec la Classe 1910. Il est ajourné en 1911 (art.18 ; 3e paragraphe de la loi du 21 mars 1908). Il est vu à Saint-Sixte, au Canada. Il est exempté une nouvelle fois du service militaire en 1912 pour faiblesse et hypertrophie.

En avril 1911, il retourne en France via New-York sur le paquebot « Le Bretagne ». Il passe voir sa famille au château de Douzies, à Maubeuge.

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En juillet 1911, il repart pour le Canada. Il débarque à Montreal. Il prépare avec un compatriote français (Robert Michaux) une expédition pour la chasse. Ils partent durant cinq mois dans le Labrador canadien, sur la côte Nord du Golfe du Saint-Laurent. Le point de départ de l’expédition se situe sur la rivière Moisie, appelée en Indien Pikapao, dans l’agglomération des Sept Îles. La rivière Moisie est une rivière de la région administrative de la Côte-Nord, au Québec, au Canada. D'une longueur de 410 km, elle prend sa source dans le lac Ménistouc et coule en direction sud pour se jeter dans le golfe du Saint-Laurent à un point situé à quelque 25 kilomètres à l’est de Sept-Îles. Charles et Robert Michaux prennent deux guides indiens Abénakis (deux frères dénommés Benjamin et Nekoutiache). Ils partent chasser et explorer les terres du nord du Golfe. Il se lie d’amitié avec le chef des indiens Abénakis : « Moïse ». Charles rédige un récit détaillé de l’expédition. Celui-ci décrit la vie et les moeurs des Indiens Abénakis, la vie quotidienne des trappeurs et des coureurs des bois le long de la rivière « Moisie », la géologie et la topographie détaillée de cette région sauvage et inexplorée du nord du Golfe du Saint-Laurent. En avril 1912, il achète une terre entre Dumas et Wawota (une terre d’un quart de section, quart sud ouest, section 20, township 11, de la section de Moosemin, province de Saskatchewan).

Charles obtient la citoyenneté britannique le 8 mai 1912 (Saskatchewan).

Charles de Mauraige. Dossier de naturalisation. Service Multiculturalisme et Citoyenneté du Canada. N° de dossier 234-ATI-92/93-180)

!!

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Charles possède un élevage de chevaux. Il devient ami avec M. Lépine, ancien Président de la République du Manitoba avec qui il part chasser dans les bois. En juin, il part à Saint-Sixte débuter une plantation de Ginseng, et laisse ses affaires d’élevage en gestion. Ses affaires périclitent durant son absence. Il retourne à Dumas. Il devient trappeur et coureur des bois lors des hivers 1912 et 1913.

En 1914, il vend son élevage de chevaux un très bon prix et décide de participer à la Guerre de 14-18 dans les rangs de l’armée française. Il part en France.

Guerre de 1914-1918

24 novembre 1914 – 28 janvier 1916 : 28e Régiment de Dragons, 12e escadron (et 1er escadron), 2e peloton Secteurs :

- FRONT DE PICARDIE,

- NIEUPORT-LOMBARTZYDE,

- BEAUMETZ-RIVIERE,

- TRANCHEES DE SOUCHEZ-AIX-NOULETTE,

- NOULETTE,

- ATTAQUE DE CHAMPAGNE,

- TRANCHEES DE BACONNES.

En juillet 1914, lors de la déclaration de la Guerre par la France et la mobilisation des troupes militaires françaises, Charles fait des démarches au Canada pour pouvoir s’engager dans les rangs de l’armée française, et ce malgré son statut de réformé, et son statut de sujet britannique. Il part s’engager au Consulat de France à Winnipeg avec la plupart des français de la ville de Dumas. A Winnipeg, comme réformé, on refuse de lui donner un billet pour la France. Il doit retourner à Dumas. Six semaines plus tard, il retourne à Winnipeg, avec un nouveau contingent de français. Il est, cette fois-ci, reçu. Charles part, depuis New-York, sur le paquebot « Le Rochambeau » avec 600 français d’Amérique du Nord.

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A son arrivée au Havre, en France, on lui donne une feuille de route pour Bordeaux. On le dirige ensuite sur Brive-la-Gaillarde où se trouve le bureau militaire d’Avesnes. Il est reconnu apte au service armé par le Conseil de révision. Il est engagé volontaire pour la durée de la guerre à Brive-la-Gaillarde. On le verse dans la cavalerie, du fait de ses antécédents militaires en Algérie (cavalier aux Chasseurs d’Afrique en 1908) et parce qu’il fut également éleveur de chevaux au Canada et cow-boy. Il apprend la reddition de sa ville natale (Maubeuge) en septembre 1914 et l’occupation de la maison familiale par les troupes allemandes.

Extrait. Reddition de la Ville de Maubeuge en septembre 1914. La Croix du Nord. Samedi 19 septembre 1914

S x u r e A x i -

DTT I N O R DULLE. 15. RUE ffÂNGlÆTERA 16.^LiLLE..- të^ homi;. S72

SC E N T I M E S

P O U R P A R I S : 5,^ r u e

AR irO ililT PEQNUM TUUM I Nom vous rMMifMiMons eomm» notr* ' SoMvoralti MgiMur «t MalUe et «ONuna • Ohtt MprlfNO do la Patrie Franfatoa.

Vieu protège la France J

LETTRE

Un Pw M nen £a,7enr de la paix

Voici ] « texte de U lettre c|oe -viaA à » pvU>lier, quelques jours après son tkm. au porUiôcaA «uprCme, le nouveaoi Pape, Beiiott XV, ea faveur de la paix :

AttssiiCt «fue, <iu tucut de ce Siège apoo- < tolique, Noiis «Oinee Jeté nos regards «tur le tioupeaAi confié à nos soins, Nous avons été fiappé d ’barPeuT et d'angoiaoe inexpri mable par le «p «ctace monstnieuK de cette (juerPB, dons laquelle une si grande partie de l*Et»rope, ravagée par le fer et le few, roisaelle de «an^ chrétien.

NoiÀ ffxxxn reçu do Jésus-Christ, Boo PiMteur, ftont .Nou» tenons la rfaoe daae le gwivemement de l'Eglise, le devoir ri- çaxvrémc d'enihra«»pr avec Tes «ntpn!îl-sa d’un am ow paternel tous oerux qui sont de» agneftux « t des bwbis de son trowpeeu.

Puisque donc, à l ’exemple du Seigneur hJi-ménie, NoU6 devons être prêt, aânsi que nous le sommes, ii donner mâtne Notre vie pour le salut ù. tous. Nous avons fem»e- rmwit établi et délibéré de ne rien négliger de ce q»ii sera en Notre pouvoir pour hftteir Ja fin dune si grande calamité.

En attendant, et même avant que, selon Ja coutume des Pontifes romains aa» déUS «le leur apostolat. Nous adrensions de® Lettres encycliques ù to «s les évêques, No im Nous sommes senti pressé de rep i« i- dre les pnroles que le premier gronderoent de cette gu«rre suggéra à Notre ppédéoes- aetjr Pie X, de très sainte et immortelle mémoire, dans son aanaour et sa sollicitude pour le genre Irmnoin.

Partant, tandis que Nous-même lè\’ero*ia supptan-ts, vers Dieu, les yeux et les mains dans la priènre. Nous invitons ct coTvjupoiw, ainsi que Notre .prédéoesspur, tous les fils do l’E îVise et spéci^ileineiit les ccclésiasti- qnes, de continuer de s’employer sans relâche, soit â titre privé, par d’humbles prières, soit en public, par des suppUca- ticms solennelles, à demander à EHeu, maî tre « t arbitre de toutes choses, que, se sou venant de sa miséricorde, il dépose le fléau rte sa colère, par lequel il demande aux nation.<( raison •àe leurs fautes.

Qu’elle nous assifrte et qu’elle soutienne »le sa pritiro le vorn universel, la Vierge Mère de Dieu, dont Ja Li<'nhourou.«îe nais sance, célùbrüc en < <' nic'mp joirr, a brillé aux yeux du genre t»urii.r;n oommenne aurore de pnL\, cj ir f-V ' •^voit ongeii-

Celui dîijis lequel éternel a fwulu réconcilier toutes rho'se'» ©n pa cifiant, par Je s;ing <?e sa croix, tout ce qui s<* trouve nu ciel ct sr.r J-i terrx-.

Nous jTions et conjur- ns artleniinerit peux qiii diriReiit los ^le^tinées des .i)eupl<‘s d’iticlin r d!'-<.orTi'lis Jours <Tr-»r< ;'i J oubli rii» leurs <lifr.Ten<l> en vu'* <l<i saint <le la «loci t* hiiniai-ip. Qn'il^s coiisidtront que assez (le iui>^-res et <U* tloinl*' accablent o<>tt" v Ip nrorf/'lie ot 'T'i'il n y a vraiment pa"! vnict (1.C J:i encore jilns mi.«ér:i-Me et trist.' ; <]n ils se persuadent qu'il suf- j

t do considérer ce qui a été fait de mines t ce qu'on a répandu de sang lnumain ; |u'IU se résolvent donc il entrer dans des

de la pnix et ù se tendre ki main. Ils ini'Titeront par là Jes l»énédictions de Dieu et c'ücs de Jeiii-s n.'itions, et ils auront b.Tiiteinent méKté d o la ?>ociété civile. r'u'iJs sacJient enfin «ru’ils feront par Jà une œuvre qui Nous ser.a très agréibJe et «!Ue Notre conir désire ardemment à cette nuJje de Notre ministère apostolique, dont nne si grave perturbation des choses ag- pi'ave teüement l os difflcultés.

ilisr et RetourLa grande bataille de l ’A isn » continue

sur toute to. ligne. Par nmpartanc.e des masses engagées et par ses résultats at tendus. eile égale la bataille de la Marne.

Si nous y cueülons u œ seconde victoire, comme nous avons deux chances sur trois de Je faire, c’est la libécation de tout le territoire français et de toute la Belgique lusqu'à Liège, et c’est, pat contre-coup, l'AJsace reconquise jusqu’à Strasbourg.

Si, par malheur, nous échouons, eh bien ! om retournera sur la Marne et, ap puyés sur le camp retranché do Paris, nous reccMiunenoerons.

Mais rien n’autorise à redouter cette éventualité. Notre attente peut et doit rester confiante.

Surtiout pas d'énervement et guerre aux semefoors d’akurmes. La bataiUe peut «noore d iu w quatre et cinq jours ; l'attitude dé fensive de l’ennemi'est de nature à la pro longer. Patience.

Et silence, car de grandes manœuvres ont lUen sur lesquelles il Importe de ne commettre aucune indiscrétion.

- * *

P'Oar nous distraire et nous instrulce un peu, re tra ^ n « brièvement le voyage des armées allemandes ^ r Paris « t indiquons leur chemin de retour ainsi que leurs po sitions actuelles en face de noire ügnie.

La première%ami*e alloinande, on s'en souvirârt, celle du général Von Kluck, par- •tie de Liège, suivit à peu près ^itinéraire Euivaiit : Bruxelles, £ng.bien, Ath, Tour nai, Douai. Arras, Amiens, Montdidier, Château-Thierry, Coutommters, lançant ses avant-postes jusqu’à Provins.

Bousculée, battue et rebattue, elle s'est retirée en paasam entre Meaux et Châ teau Jh ierry , SeoUs et Viüers-Cottapets, Compiègne et Soissons.

Ses pestes, renforcés par dlmporlfcnts ïitkm sur une ligne de N<^on à Anizy

de Soissons. Ses avant-gaides et sa cavalerie étaient éche lonnées entre cette ligne et l ’.^sne pour tenter d'empécher le passage de la rivière •aux troupes anglaises et françaises. JEUe» n'y ont pae réussi.

La dau x i«m armé* allomaiMle, comman dés par le figénérai Voo Bulow. ^ « i t partie de Namur, Charleroi, Mons et avait con-' tiraié par Denain. Cambrai, St-Quentin, La Fère, Laon pour aller prendre place sur le front au Sud de la Marne, en face et à l’Ouest d’Epernay : c ’est cedle qui fut battue à Estemay, Père Champenoise, Sommesous.

Sa retraite s’est portée sur Reims, et elle est allée s'établir au Nord de cette

contingents ont pris position sur une ligne s’étendant à peu près de Noyo par Coucy, au Nord de hissons. Ses

ville, sur une ligne partant à peu près de Bourgogne, passant au Nord de Craonne où elle s’appuie sur le massif du Laon- nais, et allant rejoindre la digne du géné ral Von Kluck â l ’Ouest.

a\-ant-gardes étaient le long de l ’ALsive. on face de Braisnes Flsmes et en arrière de Reims.

Uno troisième armée moins importante, celle du général Von Huusen avait opéré, dan» la marche envahissante avec celle du <fec héritier de Wurtemberg. EJle était partie, comme celJe-ci du Sud-Ouest de Namur passant par Chiroay, Hirson, Re- thel vers Châlons.

C’est elle qui, en coopération avec l ’ar mée du doic de Wurtemberg, se battit avec tant d'acharnement aux alentours de V i try-le-François.

_____________________________ m m

Sa retraite

itlon en avant deà travers la Chann);est aiUée prendre pc<>-^. ------Betiwl, SUT Tine ligxie partant & peu pies de iNeufchât^ pour s’éteaidre à l’ Est jusque près de Bethenville.

Darmée du duc d® Wurtemberg lui fait suite et sa iHgne pasaant au Sud de Mon- thois va jusqu’au pied de l ’Ar^oone au ïord de Ville-siM>Tourb|.

Ces deux armées Von Plausen et duc dc Wurtemberg sont dans une position moins avantageuse que celles de Von Kluck «t Von Buiow’.

Là peu ou point d’appuis naturels : de vastes plaines ondulées offrant un champ de manœuvre extrêmement tavorabie a une armée qui poursuit et attaqu^ «t désavantageux à \me armée réduite à la défensive.

Et puis, si oe tronçon de la ligne enne mie venait à fléchir, on voit, sems être straiégiste. en quelle fâcheuse ixwture oe- raient les forces (Je droite de l’ennemi accrochées aus hauteurs de Reims et du Laonnoto en une position formidable d « front mais vulnéiaJ>le du côté de l'Ouest « t du NortU>\i0st et qui le deviendrai* bien plus à l ’Est si Ae centre était coupé.

Mais oe sont Mi des hypothèses quai «st prématuré et, asauréaaenit, s u p e i^ de soutever.

Reste la fameuse armée du krooprijw faisant liaison entre 4e centr© allemand et sa gauche.

Est-elle vraiment encore conduite par le fils ainé de l'Eiuperour. le 4>ouiillant kroa- prinz ? o i bien oehii-ci est-il -allé voir sur oes bords de la VlstuM^ si les lauriers j sont plus commodeo À ^ ie i f l ir ?

On le dit.En tout cas, la.(»anœirvTe de cette anpée

a constammelH paru hésitante, tâton nante et m<rile.

Empêtrée dans 4’Argonne elle a manqué sa partie dans le graidi mouvement «rve- loppant de l'envahissouT.

Son c^jectif était de s’avancer à rOuest de la Mense y e n Bar^le-Duc, Wassy oo St-Dizier, Arcis-sur-Aube ou Troyes, v o o r y dcmner la main au ^énérad Von Klu<x gagnant les mêmes points par Coulom- miers, Provins et Nogent-sur-Seine.

Mais le kronprinz n’a pu dépasser l'O r- naing bien qu'il eût le ptm court t ra j^ à accomplir.

Dans le mouvament de retraite. 11 «u t la velléité de pmndM un raccoiifcl en s'tHtifiarant du passade de la Jleuse. Mats, le fort fle> Troyon et nos troiiij|>ê« rent, et il d\rt se risquer à remonter pé niblement l ’Argonne, se tenant à distance respectueuse de nos forteresses de i’Est, et alla établir sa ligne au-deJâ de Varen- nes et des deux cdtés de la Meuse à pl\)s de 20 kilomètres aü Nord de Verdim. |

On a vu que sur la rive droite de la Meuse, l ’armée du kronprinK a dû se re tirer jusqii’â la ligne Etain-TJiiaucourt, presque à l ’abri des forts de Metz pour conserver sa liaison avec i ’armée Bava roise qui constitue la gauche de l'immense front allemand s’étendant de l'Oise à la Moselle.

Dans ces parages au-delà de la Meuse règne un calme relatif. Tout reffart et toutes les pensées se portent vers nos admirables armées qui font des prodiges contre le Centre et la Oroite- de l'ennemi ! pour fin ir de « bouter hors « l ’envahisseur.

Que Jeanne d’Arc, née sur les bords de , la Meuse et qui n’a pas permis que sa

Le gros du régiment, officiers et soldats, .•s'installèrent dans le château, dont ils ont levé les ponts-levis, enchantés, ont-ils dé claré, de se trouver « dans une forteresse »•

Le soir venu, ils déüivrèrent M. Vallon, de qoi le courage et.lo sang-froid ont été üu-dessus de tout éloge. Mme Vallon, occu pée à soigner les blessés fnuiçais dans son •ambulance, à venir en aide aux indigents, n’avait-elle pas vu passer son mari, ap préhendé cotnme otage aux côtés de l ’of ficier prussien !

Le ioodemain. d'autres forces alleman- cîes envahirent la ville. Sagement prévenus par leur maire, les habitaints s’abstinrent de toute démonstration. Leur attitude sali va -la vie de M. VaUtai, de même que l ’atti tude du maire avait sauvé la "ville du pil lage et de l ’incendie.

L'ARMEE ALLEMANDEem p lo ie Ie& bailea dm a ~4 um

UNE ENQUrrC EST PRESORITELe général de Monaiid, délégué régional

pour Pa:% de la 'Société Française de Se cours aux Blessée Militaires, vient d’inwi- tér les médecine müitËiires ou civils soi gnant les*.illensés français et ao|;iais dam les ambulaxtges et les hApitaaix à relevier an ec soin cbÉD^ia cas de <>leflsure effectuée par des baJkB d»m-âum.

Le médecin æ tzo«rrant en faoe d ’on cas de oe dencra. établir un procès-vertMÜauthentique, en taiaant légaliser sa signa ture et, autant q œ possible, établir la ra- <Sographie de f ace et de p rc ^ des raivag«s causés la baUe explosible^ Ce pnocès- verfjal eèra. envoyé à la Société Fï^azkçaiae de Secours.

U ClliHBpa£BB 8*B8t VMgéelLes Allemands •se vantaient d'étro bie&-

ti&t les maîtres de la ChamfiagTie. Ds avaient déjà essayé <fe la vaincre par une contnfaçcm de son vin généreux. La Champagne a prts sa revanche lots de la gr^ande bataiae de -la Marne.

M. JLten Bourgeois, qui vient de faire une pnemière tournée daœ la Maxoe, ra conte qoe, dans plusieuEa localités, les en nemis ont été surpris à table et jw iju e dans les caves, abominaWement «vies.

Incaipabfa» de se défendre, plus istcapa- bles .encore .de fuir, ils ont été Kttérale- ment dédmés.

—---------------- -vw o^vw ----- a

U n s c a n d a l e à R l o m

iePrance

[Ui, pou r 3’en rem ercier, se déc idera sans doute en fln à déc larer sa fête, « fête na tionale ».

---- VWOVW-

PRIËRE LITURGIQUEpenciant le temps de guerre

O Dieu qu i dissipez les guerres — qu i prenez défense de c r iu qui etpèrent en vous — et dont la puissance repousse ceitx qu i lm attaquent, — secou rez vos serviteurs, q u i im p lo ren t vo ire m t- Béricorde a fin que, ajirès a v o ir triom phé de Ul cruauté de leurs ennemis, ils vous rendent d'incessantes actions de grdces et de louarmes i/ar l.-C. y. S.

EN FRANCECOHMDNIQnË OFFICIEL

du gouvernement18 septembre, 1B h. 30.

LA BATAILLE A CONTINUÉ SUR TOUT LE FRONT DE L’OISE A LA WOEVRE PENDANT LA JOURNEE DU 17, SANS MODIFICATION IM PORTANTE DE LA SITUATION «U R AUCUN POINT.

A N O T R E A I L E G A U C H E

SUR LES HAUTEURS DU NORD DE L'AISNE NOUS AVONS LEGEREMENT PROGRESSE SUR CERTAINS POINTS. TROIS RETOURS OFFENSIFS TENTES PAR LES ALLEMANDS OONTRE L’AR MÉE ANGLAISE ONT ÉCHOUÉ.

OE CRAONNE A REIMS. NOUS AVONS NOUS-MEMES REPOUSSÉ DE TRES VIO LENTES CONTR E-ATTAQU ES EXÉCU TÉES LA NUIT.

L ’ENNEMI A EN VAIN ESSAYÉ DE PRENDRE L'OFFENSIVE CONTRE REIMS.

ATT C E N T R E

DE REIMS A L ’ARGONNE, L ’ENNEMI SE RENFORCE PAR DES TRAVAUX DE FORTIFICATION IMPORTANTS ET a d o p t e u n e ATTITUDE PUREMENT DÉFENSIVE.

A L ’EST DE L ’ARGONNE ET DANS LA WOEVRE. SITUATION INCHANGÉCt

A N O T R E A I L E D R O I T E ( L o r r a i n e e t V o s | t r e « )

L’ ENNEMI OCCUPE DES POSITIONS ORGANISÉES DÉFENSIVEMENT DANS LE VOISINAGE p p FRONTI^ftC.

Une v ive émotion s’est manifestée à Riom par suite de la lecture d’un oiWre du jour du commandant Kem, lu aux troupes du y7« territorial, et déclarant qu'un, conseiller municipal de Riom, nommé Chardonnet, caporal brancardier, avait circonvenu d if férentes personnes influentes pour sc faire maintenir au dépôt.

M. Oémentel, maire de Riom, ayant de mandé des explications — les termes de l'ordre du jour étant très vagues, le co lonel Salmwi mit les choses au point ; il donna lœ noms des persoiuies qui usèrent de leur influence en faveur de Chardonnet, et il fit connaître que le chef du service de ravitaillement, ayant appris les démarches du conseiller municipal, le renvoya dans le rang.

En présence de ceS' (faits, le Conseil mu nicipal de Riom a décidé de considérer M. Clmrdonnet comme démissionnaire et de ne .plus le convoquer aux réunions du Con seil municipai.

Monsieur l’abbé DelbicquaC U R É D E M A IN O

été füB illé p u les A llem a jid s

L e Commnniqoé da jonrNous avons souligné plusieurs fois Ja

belle sincérité ainsi que la réserve et la sojbffiété prudente des .commun hjués (du Grand Quartier Générai.

Ces qualités militaires brillent dans celui qu’on va lire.

I l dit loyalement, sans exagération et sans bluff, tout ce qui se peut dire saiis inconvénient.

l>oiic progrès légers mais progrès à no tie gauche contre l'armée von Kluck qui s'épuise en roloui-s offensifs impuissants — et belle tenue de nos amis les Anglais.

Devant Heiins l'arniAe Von liiilow s'use égalonu-nt et vuimnieiit cn contro-.-ittaques violentes.

Quant aux ormées Von Hau.sen et de Wurtemberg, elles ont senti le défaut de leur posTlion dont nous parlons plus ha'ut : elles creusent la cruie boueuse des plaines champenoises pour se défendre.

De l’Argonne à la Moevre, l'année du kronprinz — naturellement — continue ù « pantoulier ».

Kn somme, la journée du 17 a élé satis faisante pour ne pas dire fort bonne.

LesAüemandsaQ châteaadeCbaBtiliyl.a .'J septenüjie, un réginient d'iirfan-

terie allfniand est arrivé devant la ville de Chantilly, annonçant .sa venue par une salve... do mitrailleuses, ÿ'feu apiè»;, l'avaiit- ganlo se présenta ù la 'n ia irie. Le major s adres.satit au maire ,M. Vallon, Jui dit :

— On a tiré sur nos troupes. \'ous êtes otage ; suivez-nioi.

Et le maire de Chantilly fut emmené vers le château de Chantilly', non sans avoir déc-laré que tous les habitants de sa con»- mune avaient fait Je dépôt réglementaire des armes <iu’ils pouv:ji^nt posséder

M. le Curé de Maing passait à Valen ciennes, en bicyclette, mercredi IC septem bre, à onze heure» du soir, se dirigeant vers sa paroisse. Il revenait de Dunkerque et de L ille où il avait visité sa f.tunitle.

I l fut arrêté au pont de Trith par les Allemands qui le foulHèrcnt. A cause de papiers qui .leur déplurent, ils le ramenè- l'eint â Valenciennes. lt fut traduit devant le Conseil de guerre et à mie heure du matin, condamnatiou ù, mort fut pronon cée contre lui.

On Jui laissa temps libre jusqu’à six heu res dü matin, n étatt gardé à \-ue.

11 écrivit â sa mère une lettre de buit grandes pages, toute# pleines de sentiments d'héroïque résignation, sans un mot de plainte.

Il adressa un souvenir ti M. le Supérieur du Collège Notre-Dame où il avait été pro- fcs-soiir. Cette lettre-souvenir contenait ce mot pour les éJèves : « Le tout n'est pas de vivre longtemps, mais de bien mourir ».

Il se confessa eu latin ù l'aumônier alle mand. Pt derna'TMi.-i, la Sainte-Communion «[•ui lui fut apportée par un prêtre de la paroisse Saint-Ni<'olas.

Il employa le reste du temps à .se pré parer à la mort.

A six heures, on lui annonça que le mo ment était venu.

Il prit son brévi.-ûre et on le conduisit au pied du château FayeJ, pas loin de l’église du Sacré-Cœur. En route il récitait les prières des agonisants.

L ’aumônier allemand l’accompagnait et ne pouvait contenir son éniotion.

Arrivé au mur, M. Delbecquo s'ago- nonilla, p;'iJit un peu... Une partie de la tète vola en éclats sur la muraille.

Le corps fut mis en terre à l’endroit mf- me, ù cinquante centimètres de profon deur.

On mar'Tué l'endroit par des prés en forme de croix et la population vient prier en apportait des flevifs.

I.,e lendomain, vendredi, à m idi. r>n cs))*'- rait, par l'in term édia ire do M- le Su ))îr iour et de l'Aum ônier allem and, obtenir l'oxlm- mation.

A Maing on est consterné.

M. l'abbé Deüiecque était né à LiJJers, en liiOfi et avait été ordonné i)rètre eu 1892. Doué d'une nature généreuse, il déployait une activité que rien ne lassdit. Pro fesseur ù, Dunkw<ji4« « t à \iileucieniiüli \i-

caire à Lille-Esquermes, curé de Maing de puis 1910, partout il laissa une empreint© •dans les fonctions qu’ü exerça, dans les œuvres qu'il dirigea. I l avait la parole fa cile et l ’éloq-uence prenante. Jamais il ne refusait service f)our la prédication ou la conférence. Sa qualité d’aumônier de la Jeunesse catholique d'Esquermes lui valut de se faire entendre dans presque tous les groupes de L ille et des environs. H com- pi-enait pratiquement l ’importance de la presse : à LUlers et ù Maing, tout particu-

.iièr^ement, il s’en fit l ’apôtre dévoué. « La Croix du Nord » le compta toujours parmi

ises plus chauds propagateurs. Aussi nos •lecteurs s’uniront à nous pour acquitta par la prière notre dette de reconnais sance envers cd iii que le bon Dieu vient de rappeler à Lui en des circonstances si dou- Joureusement tragiques.

Mais j'oublie que je no vous ore dit le principal.Je suis blessé, mais vous le "royez

Les Allemands font encore de nouvelles réquisitions

A V A L E N C I E N N E S

A titre documentaire, noua publions cî- dBBsous l’afflcbe qui a été placardée JEUrxi à Valenciennes et dans les commu nes environnantes : ___

Son EïxceUence le général von d Grœben, inspecteur des Etapes, fait connaître ce qui suit aux maires des communes de 1 ar- roodioMnent de Valenciennes. I l est or donné à tous les maires d’envoyer p o w samedi, 19 sMjtembre, à 5 heures du soir, à l ”Hôtel de V ille de V a len c ien ^ . iin état détaillé indiquant le » quantités de vivres (provisions, denrées c(wniales, fa rine, pâtes allmontaires, conserves, etc.), de blé, avoine, orge, maïs, ou four rages e t la nombre de têtes de bétail (jp w et petit) qui se trouvent sim* leur territoire. Des perquisitions seront faites dans im certam nombr» de maisons pour w i r sî oes listœ indiquent îes quantités réelles ou non. Si les étaits sont exacts, on ne p is iâ ra que ce qui est absolument néces saire pour les troupes et chacun recevra quittance de ce qu'il aura livré et sera payé en son temps. Sinon 3^ soldats per- musitiozmeront oans cha^jue maison et p iw d io n t ce qui s*y trouve. Tout hshU tant <îui aurait carfié dee vivres, sera puni d’une amende trte sérèro. commune sera sovmiise à une contribution de gwerre <kHil)le <ie la valeur totale des vivres ca- cbés

ValencteuiMs, le 16-septembre 1914.Général Von d’Grœben.

trop dangereusement C’était le 6 août, au combat dn 'WœrtSt. J’avais eu it»qn 'a )ors la chance de

tre pas touché au milieu d 'i*w véritabM pluie de fer et de plomb, lorsqu'un obaoi brisant un arbre prM de moi, un éclat dM bois m'atteignit à la main droite-«t me iffiu deux doigts hors de combats [

Une heure apr^ , je regretta i» be«aicoap< moins ila. perte des susdits d(^gts, car tiHBl balle •bavaroise me fracassait la mOmo main et venait se loger entre "ka deax osj de mon poignet, d'où je la retirai déU c»( tement. 1

Je reçus aiors l ’ordre de me rem ti» i f l'ambulance, et c'est pendant qoe je m y traînais, qu'obligé de j^asser sous le feu< des batteries prussiennes, je «eçais éclat d^obus dans la cuisse droite.

Maintenant, inutile de vous dire \ cela, va très bien. î l est vrai «m’il a f a » i « me faire l’amputation du poignst, maM| l'c^ration, a donné les meilleuis ,

Et comment en serail-il autreoMat ? la i ârms cbez les meilleurs gens du monde,.

pié oomme l ’enfant de la maiaon ; SM [tes. toutes plus aftertncM— j les -aDeu

que les autres, lae m© manquent pM Aseez de moi.Je n’ai pas liesoin de vou» dire q n »

su^ inqinet... et puis notre paorre LotHraine et notre pauvre Franoe ?...

Serai-je longtemps pour voier vers Nanr- ^ ? n traînant l aite et tirant le pied •- C est La Fontaine qui nous fa it la rfrnnnt i G é r a ld * ^ “ ^ baiser» et à b i« iS t.- - j

Us boa mot de l'Alibé We

NOUVELLES DIVERSES

DE LYONPour la première fois, six conseillers

nninicipa«x de Lyon ont assisté, cette an née, en la basüique de I^ t r ^ D a w ^ Fourvières, à te. messe du v < ^ fart par les échevins de 1043, pour o b ^ i r la c » s a t i ^ d'une peste qui désolait la ville. ontpris place dans le choeur à la suite d ^ prélats. Ui»e invitation personneUe avait été adressée à tous les conseillers, ^ une proposiüon faite par le maire, M. H em ot

Lecard in a l Sevin, après avoir consacré Lyon à Marie, a béni la v ille avec la sta tue m'iraculeuse.

PRETRES ET RELIGIEUXSUR LE CHAMP DC BATAILLE

M l'abbé Louis Hardy, étudiant ecclé siastique du diocèse d’Autun, sergent aiu a^9e vient d’être promu sous-lieutenant sur ie champ de bataille pour sa belle con-

* * 1 l ’abbé Bessède, de Lassalle (Tam-et- Garonne), ordonné prêtre en juillet der- | nier, a été blessé au cours d’un combat dans l'Est. M. Bessède, qui était sergent, a été nommé adjudant sur le champ de bataille. -

Ont trouvé la mort au champ aJionnenjT les abbés Léon Doibrupt, maréchal des logis ; A lfred Meunier, sergent de réserve au 37e d ’infanterie ; Barbaste, professeur ; Fumey, vicaire â Saint-Rambert (Ain), sous-lieutenant porte-dKipeau au 223e de ligne ; le R. P. Dirbergor, domiiücain exilé aan couvent de Sauchoir, près Tournai, qui a donné 44 religieu.v à l'armée.

Nous avons appris aussi la mort du lit térateur Charles Péguy, autour du « Mys tère d© Jeajtne d ’Arc », tué d’une balle.

UNE SŒUR DE CHARITÉ

C'est M. Albert de Mun qui raconte ceci dans r « Echo d© Paris » :

«c Le comiuandant d'un fort lui avait de- 1 mandé de venir s'eiifermer avec sa troupe ' de soldats pour les soigner on c:is de Ix'- soin. D'nrgenee elle fut demander la per mission à sa supérieure.

„ __ rai ‘ , dit celle-ci, si le commn.nduntfa it s;uitcr le fort plutôt que de se ,rendre ?

— Nou.s saiiterons ensemble et le l>on Dieu nous recevra, puisque ce sora pour Lui et pour Ja France ! »

Un bean mot de l’abbé Wettsrlé, quo pttoduit le « Nouvelliste de Bordeaux ».

L ’abbé causait, il y a qoelqiies joara. Paris, avec un politician trop temeux hasarda l’idée de faire de l ’Alsace-Lor un Etat.tampon. L'abbé se redressa : i

— Si jamais pa i»ilie chose se réaliaailJ dit-il, l’Alsace-Lorraine déclarerait la re à •la France, qui serait bien ainsi * de se l'annexer I

N «n y e lle s de N a n c y

J)e Nancy, le mardi 8 septembre, uri Lorrain écrit à des auûs de L ille :

« A 4a date de ce jour, aucun Prôeisieai n'est à Nancy. I l » ont vouhi donnër pîiW %eurs fois l’assaut sur différents poinis.^ Mais Dieu seul sait actuellement le a o m -l

de combat).(hors

Nos populations lorraines sont pieinev de connance, de courage, et ne craignant' aucunement les hordes germaniqoes. ,

Ici nous n'avons aucune nouvelle dr4 Nord, du Centre, de rOuest. du Midi, sauT celles officielles que l ’on veut bien noofl transmettre. . >

Nous croyons que tout va aussi biea) dans vos r ^ o n s que dans les nôtres, pe»- suadés de Tlseue heureuse que nous avon^ de ce gigantesque dnel.

Les Allemands viennent de demande^ im armistice pour enterrer les d'hier (5 à 6.000 «iv iron ), armistice

La R. P. scolaire i Paris /

Le bureau du conaeil nmnlcip'Sl de ' ris a décidé de mettre à la dispositiob . écoles libres coinme il l’ a fa it pour écoles publiques des fonds destinés à surer Je fonctionnement des csntttwa-f tiütes desdites écoles.

UNE LETTREd u L i e u t e n a n t V A U

En Août 1870,après le combat de Wœrth, le général Pau, alors lieutenant, écrivait à sa mère et à sa sceur la lettre suivante, (lui fera connaître et aimer davantage le conunandant en chef des troupes d'Al sace ;

Bonne mère.Comme jo ue sais si aucune «les lettres

((ue je t’ai fuit écrire est parvenue à son adresse ou plutôt comme j'ai de fortes rai- -ons pour croire que rien n'est arrivé, tan- iis que ce'tta fois je puis espôrer que tu l ocevras mon autographe, je vais donc Te iiarrer nies aventures tout au long.

Et d’abord l ’originalité des six lignes précédentes a du te faire supposer <iue c'est d'un j)ied el non d'uiie muin qu'elles furt-nt tracée.*;.

Détrompej-vous et ne riez point des premiers effoi-ts d'une main inexercée, nou plus que du style. Outre que je parle main tenant presque exclusivement l'allejnand, je vous iure que les phrases élégantes ne coulent pas de source, quand il faut cinq minutes pour tracer ligne.

LA REDDITION - DEJAUBEUG^

( N o t e s d * u n A s s i é g é )

sounurie . cessez le feu » fut entendiW au «letiui de raprè!>-rnidi du lundi. Les clai- riins ia répétèrent de point en point, et 4 cinq' iKJures treille du sou. des soldats a llem and» tuent leur apparition au faubourg de Dou- /.les. venant Ue la direction du c-nâtesu d «i Mauraige. j

l>o régiment d'infanterie cc^oniale é tiitt cantonné en partie aux abords du châtean.) ^on lieutenant-colonel sc tenait au nülleu dA la l'ouïe Ue \ alencieaiies, à la hauteur de la> rue \ ictor-Hugo. Un officier allemand ae i>ar* lu vers lui â cheval, suivi d'une demi-docH v;aiii.‘ de soldats d'infanterie allemande, 4 Uil avancaieni très leiitenieut. J

11 cJi'Vt sur le b<jrd de la route. Des soldat^ aHotnaiids prirent aux mains des « mary hoiiiti-, », un, deux, ^luis trois fusils, qu^ lU i i»n t l.ri'êÿ sur le sol. I>e spectacle était extréi iiir'ii’.f'iu pénible. '

— l'ourqiioi désarmez-vous mes hcNoamea f d. !iiai!4la le lieutenant-colonel.

Lofticier allemand répondit en dâtachartf: les syllabes :

— Votre général a dit à notre général qoa vous deviez rendre vos armes.

— Non, ce n'est pas cela, â ma conmla- sance du moins. Il nous est seulement prescTlb de regagner nos cantonnements et d’y den»eu- rer pour la nuit. 11 n'a dtl être question qoa/ d'armistice.

— Non.— .Si.— .1 ntton<!r- I lîos or.Ire^Ix» oüoqiip .i.’ iu opi'.p simplicité et se poOi'

.ciiiv.i enii'p le^ <!ou\ <i!li< 'C*r.--. e pondant qu « <ic iu,ii\ eaux fu.si!;, riaient l»risés par les Aile., nira'ls nn i.;>t '-raacai";. qui pt^féralŒi# 111101 '*“ aimes nors d ’uasge.,

D'u.v ou iro l» s.-<!ion«; fie .<olil3ts d’ infao- teric colonlal-î ot <lr rt'frlment d'infantartaj trn itoriale furrn: di•nuinir'. de leurs fu s il» <*< rte Ipiir-î hainnueiles iliTnnt ''es quelques mi*^ nntes d'ini'éi isicc ot p.T.tir^nt. aussitôt encaa dr.'os pnr ln ro 'iie ilf> l.a I»n sueville . <

Ces premî^r^ n; ;<o>.niors se rencontrèrent) .'ive'- uni' ' <!'' marsouins, comman-i'd w p:ir !•' cünilnine Hauvcrgne et les lieUte-t iinnts Maur;-'.* et TMirion, avec «juI j ’avaiat déieflné. T.<' lieiit°n.T'i>-colonol prescrivit à la. f'onipou''tiiie cii que-iiion 'le rcpâffner ses can-^ toniioments. qui fut fait, et le c a v a lie r i^ t- i mand consentit ü se retirer, afin d’allar informations.

Quelques minutes s’écoulèrent et, de re«56Br,des soldats allemands s’avancèrent, toiijooca

..............................Ils trouvèrent les marsouins, dont l’u ttrè.'î lentement. 1/» long de la r>ie Victor-I

12

Le 24 novembre 1914, Charles arrive à Angers, au 28e Régiment de Dragons, 12e escadron, 2e peloton. Le 28e Régiment s’était replié de Sedan (sa base originelle) à Angers lors du début du conflit armé.

Le 28e Régiment de Dragons à Sedan (1914)Source Internet

Carte de l’offensive allemande de 1914. D’après «Histoire de France», d’E. Lavisse, parue dans la «Grande Guerre 14-18», doc.photographique

n°5185, 1964.

1915 : bataille en Argonne

Il part d’Angers, pour monter au Front, le 26 février 1915. Il est affecté au 28 e Régiment de Dragons, 1er escadron, 2e pelonton (dirigé par le capitaine de Calionne ou de Calonne). Au cantonnement, le régiment est instruit dans la remise en état des chevaux, le dressage des chevaux étrangers (la plupart sont des mustangs sauvages américains), dans l’instruction du tir et de l’emploi approfondi de la baïonnette. Le 01 mars 1915, arrive un détachement commandé par le lieutenant d’Harcourt. La plupart des hommes de ce dernier détache-ment sont canadiens (franco-­canadiens). On compte 110 hommes et 104 chevaux. Le 28 e Régiment compte en 1915 : 671 hommes de troupes, 715 chevaux et 29 officiers. Charles de Mauraige est nommé Brigadier le 11 avril 1915. Le 15 avril 1915, les officiers qui encadrent le 1er escadron sont : le commandant de Calionne (ou de Calonne), les lieutenants de Laperche, de Hautecloque, de Pellau, et le sous-Lieutenant Nalbert. Le 22 avril 1915, les premiers gaz toxiques sont utilisés par les allemands dans les tranchées. A la même période, les allemands, en Argonne, utilisent pour la première fois des liquides incendiaires, projetés à partir de lance-flammes. Le 27 avril 1915, Charles de Mauraige est désigné pour retourner au dépôt faire l’instruction de la Classe 1916. Il a comme camarade le jeune salignac de Fénelon. Le 29 avril 1915, départ pour les tranchées d’un escadron pied à terre à l’effectif de 160 hommes, plus le personnel de la section des mitrailleurs. Le 18 mai 1915, le régiment reçoit l’ordre de quitter Givenchy-­le-­Noble et Villers-­sur-­Simon pour aller cantonner à Berlencourt (Etat-­Major) et à Sous-­le-­Bois (Régiment), à environ 6 km au sud-­ouest de Givenchy-­le-­Noble. Le 29 mai 1915, le régiment quitte Bélencourt et Sous-­le-­Bois pour aller en entier à Magnicourt s/Louche (ou Couche). Au mois de mai 1915, la permission est instaurée pour les militaires afin qu’ils puissent aller voir leurs familles (5 jours). Charles de Mauraige est envoyé à l’école des mitrailleurs (instructeur militaire) au début du mois de juin 1915 : centre d’instruction des Sables d’Olonne, en Vendée (3 semaines). Il est nommé Brigadier-Chef de pièce. Il est affecté durant cette période au 28e Régiment de Dragons, 12e esca-dron. Il part ensuite 2 jours en permission à Pauillac (Dordogne). Le 15 juin 1915, son régiment se déplace au château de Bois l’Abbaye, à Neuf-­Moulin, et à Caours (ou Laours), à 5 km au nord-­est d’Abbeville). Les 2 et 3 juillet 1915, arrive au dépôt un détachement de renfort comprenant 25 cavaliers montés et plusieurs chevaux de traits. Le 13 juillet 1915, le régiment part en autobus pour les tranchées devant Noulette (1 escadron pied à terre de 150 cavaliers, commandé par le commandant de Calionne (ou de Calonne), avec 2 équipes de la section des mitrailleurs. Le 18 juillet 1915, le régiment quitte Caours (ou Laours) et Neuf-­Moulin pour aller cantonner à Nail. Le 29 juillet 1915, départ d’un escadron pied à terre de 150 hommes avec la section des mitrailleurs pour les tranchées d’Aix-­Noulette. Le 12 septembre 1915, l’ensemble du régiment part à Château-­Thierry en train (12 heures de voyages dans les voitures à bestiaux) et à Maigny (ou Margny). Le 1er escadron cantonne à Margny (ou Maigny) et à Fontaines. le 18 septembre 1915, l’ordre est donné d’enlever les «cimiers des casques». Le 30 septembre 1915, Charles de Mauraige est évacué pour contusion de l’épaule sur l’hô-pital n°19 (ou 13 ?) à Angers. Il en sort le 24 décembre 1915. Il obtient une permission de 6 jours. Il rentre au dépôt le 30 décembre 1915.

1916 : Bataille de Verdun

Il est désigné le 28 janvier 1916 pour partir comme mitrailleur au 41e Régiment d’Infanterie à Rennes, avec une vingtaine de ses camarades. Il arrive dans ce régiment le 31 janvier 1916. Il séjourne un mois environ au camp de Coëtquidan. Il est de nouveau au front avec le 41e Régiment le 10 février 1916. Il arrive au Four de Paris au moment où commence la bataille de Verdun. Il participe à la guerre des tranchées : attaques aux gaz, corps-­à-­corps dans les tranchées (couteaux, baïonnettes, grenades, lance-­flammes ...). Le 10 février 1916, le secteur du Four de Paris subit de très violents bombardements allemands. Le 21 février 1916, ce secteur subit l’attaque aérienne de Zeppelins et d’avions. Le lundi 21 février, les allemands lancent l’attaque «Jugement Dernier» à Verdun. Cette attaque est dirigée par le Kronprinz Guillaume, fils aîné de l’Empereur allemand, à la tête de la Ve Armée. 900 canons, dont 2/3 de pièces lourdes d’artillerie se mettent à tirer. La Bataille de Verdun commence ; elle va durer 300 jours et 300 nuits, sur un front de 8 km². Le 28 avril 1916, le 41e Régiment d’Infanterie dénombre (depuis le début d’août 1915) 111 tuès, soit 4 % de l’effectif ;; 534 blessés , soit 17 % de l’effectif ;; 1311 évacués ou malades, soit 46 % de l’effectif. Soit 67 % de l’effectif total de 2800 hommes. On dénombre également 8 officiers tuès et 10 officiers blesssés. Le 02 mai 1915, des obus asphyxiants sont utilisés dans le secteur de Charles de Mauraige. Les hommes sont tués dans leurs abris. Les

6. 7.

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Charles de Mauraige (en haut, à gauche, croix) 28e Régiment de Dragons, 12e escadron, 2e peloton (Angers – 1914) Charles part d’Angers, pour monter au Front de Picardie, le 26 février 1915. De décembre 1914 à février 1915, le 28e Régiment est dans le secteur de Nieuport-Lombartzyde. De mars à mai 1915, il est dans celui de Beaumetz-Rivière à la Xe armée.

Pendant ce temps-là, dans la ville de Maubeuge occupée par les Allemands, le père de Charles est désigné pour servir d’otage : Vendredi 9 avril 1915 (extrait des carnets de guerre 1914-1918 de Henri Camus. – Maubeuge). http://www.carnetsmaubeuge14-18.be/maubeuge-le-6-octobre-1916/ « « 214ème jour d’investissement – 249ème jour de guerre. Neige, soleil et pluie. Les otages pour la semaine du 9 au 15 avril sont désignés : Lengrand Edouard négociant – Ronchin Léonard industriel – Collet Alfred comptable – de Mauraige Arthur propriétaire (Nda : père de Charles de Mauraige) – Rochez Jules entrepreneur. Toujours la même rubrique, j’y coupe encore. » »

Charles est affecté momentanément au 1er escadron, 2e peloton du 28e Régiment de Dragons. Il est nommé Brigadier le 11 avril 1915. Le 27 avril 1915, Charles est désigné pour retourner au dépôt faire l’instruction de la Classe 1916. Le 29 avril 1915, départ pour les tranchées d’un escadron pied à terre à l’effectif de 160 hommes, plus le personnel de la section des mitrailleurs. Le 18 mai 1915, le régiment reçoit l’ordre de quitter Givenchy-le-Noble et Villers-sur-Simon pour aller cantonner à Berlencourt (Etat-Major) et à Sous-

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Charles de Mauraige : 28e Régiment de Dragons, 12e escadron, 2e peloton (Angers - 1914)

Charles de Mauraige : 28e Régiment de Dragons, 12e escadron, 2e peloton (Angers - 1914)Collection Guilhem de Mauraige (Vannes)

Le 28e Régiment de Dragons en campagne.Source Internet

4. 5.

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le-Bois (Régiment), à environ 6 km au sud-ouest de Givenchy-le-Noble. Le 29 mai 1915, le régiment quitte Bélencourt et Sous-le-Bois pour aller en entier à Magnicourt s/Louche (ou Couche). Après 3 semaines de séjours à Angers, Charles est envoyé à l’école des mitrailleurs (instructeur militaire) au début du mois de juin 1915 : centre d’instruction des Sables d’Olonne, en Vendée (15 jours). Il est nommé Brigadier-Chef de pièce. Il est réaffecté durant cette période au 28e Régiment de Dragons, 12e escadron. Il part ensuite 2 jours en permission à Pauillac (Dordogne). Le 15 juin 1915, son régiment se déplace au château de Bois l’Abbaye, à Neuf-Moulin, et à Caours (ou Laours), à 5 km au nord-est d’Abbeville).

Pauillac, 23 mai 1915Mon Cher Germain,Je viens de recevoir ton paquet et te le garderai jusqu’à nouvel ordre. Raoul est encore une fois sur la balance et ça paraît assez sérieux il t’a expliqué sans doute quel bataillon on avait préparé. Tant pis. Au revoir mon cher germain. Je t’embrasse pour nous deux. Gonzague, Nelly. A te lire. Nelly.Envoi de Mme R. de Mauraige – Château Haut-Pauillac. Pauillac St-Lambert. Médoc. Gironde.

Carte postale de La Porte du Palais. Bordeaux. Carte adressée à M. Germain Vis. Sergent. 81e Division d’Inft territoriale. Sous-Intendance militaire.Secteur postal : 104

Pauillac, 24 juin 1915Cher Germain. Il y a bien longtemps que vous avez du recevoir de mes nouvelles, mais en revenant du front j’ai perdu votre adresse ce qui m’a mis d’abord dans l’impossibilité de vous écrire et ensuite il faut bien le dire aussi hélas ! je vous ai oublié ; il est vrai que j’ai eu beaucoup d’ouvrage en arrivant à Angers pour … (illisible) … des blessures. Après 3 semaines de séjour à Angers, je suis parti comme mitrailleur aux Sables d’Olonne où je

suis resté 3 semaines, maintenant je suis brigadier chef de pièce. Nous avons été félicité par le commandant pour notre conduite là bas et avons obtenu 2 jours de permission. Je me suis empressé de courir à Pauillac où

je suis à présent. Hélas ! pour un temps bien court ! Inutile de vous dire que je commence à trouver le temps long. Je suis certain que vs. devez le trouver non moins long vous même. Le pays est superbe et la température

ne laisse rien à désirer. Je vous serre la main. Au revoir.Adresse notée au crayon de papier : 28 e Dragons, 12e Escadron à Angers.

Nota : il s’agit de Charles de MauraigeCarte postale du Château Pichon-Longueville – Pauillac (Médoc).Carte adressée à M. Germain Vis.

22. 23.

15

En juillet et août 1915, le 28e Régiment reprend les tranchées dans le secteur de Souchez-Aix-Noulette. Le 13 juillet 1915, le régiment part en autobus pour les tranchées devant Noulette (1 escadron pied à terre de 150 cavaliers, avec 2 équipes de la section des mitrailleurs). Le 18 juillet 1915, le régiment quitte Caours (ou Laours) et Neuf-Moulin pour aller cantonner à Nail. Le 29 juillet 1915, départ d’un escadron pied à terre de 150 hommes avec la section des mitrailleurs pour les tranchées d’Aix-Noulette. Le 28e Régiment de Dragons est retiré de ce secteur fin août 1915, pour s’entraîner en vue de l’attaque de Champagne à laquelle il participera du 25 septembre au 9 octobre. Le 12 septembre 1915, l’ensemble du régiment part à Château-Thierry en train et à Maigny (ou Margny). Le 1er escadron cantonne à Margny (ou Maigny) et à Fontaines. Le 28e Régiment de Dragons, cantonné à Aulnay-sur-Marne tient les tranchées de Baconnes du 28 octobre 1915 au 15 juin 1916. Le 30 septembre 1915 Charles est évacué pour contusion de l’épaule sur l’hôpital n°19 (ou 13 ?) à Angers. Il en sort le 24 décembre 1915. Il obtient une permission de 6 jours. Il rentre au dépôt le 30 décembre 1915.

28e Régiment de Dragons. 1er escadron (1914-15).

33.

(Argonne) au moment où commence la bataille de Verdun. Il participe à la guerre des tranchées. Il est blessé le 26/05/1916 dans le ravin Saint-­Hubert (explosion de deux obus près de lui). Il est évacué pour embarras gastrique fébrile et pour maladie de coeur le 26/05/1916 sur l’hôpital temporaire de Bar-­le-­Duc, puis le 27/05/1916 sur l’hôpital n°31 à Moulins jusqu’au 07/06/1916. En congé de convalescence au début du mois de juillet. Il séjourne à Pouillac où s’est réfugié la famille de son frère Raoul de Mauraige (qui travaillait à cette époque à Montluçon). Classé au Service Auxiliaire par la commission spéciale de réforme de Bordeaux du 18/07/1916 pour hypertrophie du coeur. Rentré au dépôt le 20/07/1916. Evacué sur l’hôpital militaire de Rennes le 20/09/1916 pour rétrécissement mistral léger. Sorti le 10/10/1916. Rejoint son corps au dépôt le dit jour. Le 21/12/1916, il est affecté au 75e Régiment d’Infanterie territoriale, Service des Travailleurs militaires agricoles à Rebais (Seine-­et-­Marne). Il y reste jusqu’à la fin de la guerre. Il a d’abord en gestion et surveillance le secteur de St-­Brice, près de Provins, puis celui de Jouarre, près de la Ferté-­sous-­Jouarre. Il s’agit d’un service de surveillance des pères de 6 enfants, des blessés et des inaptes engagés dans les travaux agricoles des fermes situées en arrières du front. Les tournées se font en bicyclette et lui permettent de connaître tout le département de Seine-­et-­Marne. C’est lui qui sonne les cloches de l’église de Jouarre le soir de l’Armistice du 11/11/1918. Il est démobilisé, avec son frère Raoul le 19/03/1919 à la Citadelle de Lille (59). Envoyé en congés illimités de démobilisation le 21/03/1919. Il reste à Cerfontaine avec son frère Raoul, chez le beau-­père de son frère Mr. Bruyelle. Il passe de temps en temps au Château de Douzies, à Maubeuge, Chez son père Arthur. Le château est très abîmé, et a été vidé de la cave au grenier, par les voisins, par les soldats allemands, puis par les soldats anglais. Il y revoît également sa soeur Berthe très malade, d’une maladie nerveuse contractée pendant la guerre. Il se prépare pour repartir au Canada au commencement d’avril 1919. Il s’embarque au Havre pour New-­York sur le paquebot «Rochambeau», en compagnie de 700 hommes de troupes américains. Il débarque à New-­York le 20/06/1919. A New-­York, il prends le train pour Montreal, d’où il part pour Thurso et Saint-­Sixte. Il demande à être rapatrié à Winnipegosis, dans le nord du Manitoba. A Montreal, il avait obtenu comme ancien combattant (returned soldier) une carte d’ancien combattant lui donnant droit au quart de place sur les chemins de fer canadiens. Il est affecté, par les services militaires français, selon le «Plan P», au 127e Régiment d’Infanterie le 01/06/1921. Passé au 1er Régiment d’Infanterie. Classé sans affectation le 01/08/1927. Rayé des contrôles français et dégagé de toutes obligations militaires le 18/03/1936.

Nota : son dossier d’Ancien Combattant, ainsi que sa carte n’ont pas été retrouvés (réponses négatives reçues des archives départementales du Nord (Série R - Anciens Combattants) et du Calvados, des archives militaires de la caserne de Pau et du Château de Vincennes). Il semble qu’il ait obtenu la Croix de Guerre 14-18, mais très tardivement (années 50 / 60) - Information orale communiquée par son fils Jean-­Christophe de Mauraige.

avec la plupart des français de Dumas (Saskatchewan). A Winnipeg, comme réformé, on refuse de lui donner un billet pour la France. Il doit retourner à Dumas. Six semaine plus tard, il part de nouveau pour Winnipeg avec un autre contingent de français. Il est accepté cette fois-ci. Il part depuis New-­York, sur le paquebot «Rochambeau» avec 600 français. A son arrivée on lui donne une feuille de route pour Bordeaux. On le dirige ensuite sur Brive-­la-­Gaillarde où se trouve le Bureau Militaire d’Avesnes. Reconnu apte au Service armé par le conseil de révision. Engagé volontaire pour la durée de la Guerre à Brive-­la-­Gaillarde. Arrivé à Angers, au 28e régiment de Dragons, 12e escadron, 2e peloton (dirigé par le capitaine de Mas-­Latrie), le 24/11/1914 (le 28e s’était replié de Sedan à Angers). Parti d’Angers, pour monter au front le 26/02/1915. Il est affecté au 1er escadron, 2e peloton (dirigé par le Capitaine de Calionne).

28e Régiment de Dragons. 1er Escadron. 1913-­14-­15 (?). Source Internet.Régiment de Charles de Mauraige.

Un autre détachement arrive le 01/03/1915, commandé par le lieutenant d’Harcourt. La plupart des hommes de ce dernier détachement sont canadiens (français-­canadiens). On compte 110 hommes de troupes, 104 chevaux. Le 28e Régiment de Dragons compte en 1915 : 671 hommes de troupes, 715 chevaux et 29 officiers. Au cantonnement, le régiment est instruit dans la remise en état des chevaux, le dressage des chevaux étrangers (la plupart sont des mustangs sauvages américains), et dans l’emploi approfondi de la baïonnette. Nommé Brigadier le 11/04/1915. Le 27/04/1915, il est désigné pour retourner au dépôt pour faire l’instruction de la classe 1916. Il a comme camarade le jeune de Salignac Fénelon. Il est envoyé à l’école des mitrailleurs au cours de l’été 1915 : centre d’instruction des Sables d’Olonne (15 jours).

Evacué pour contusion de l’épaule le 30/09/1915 à l’hôpital n°19 (ou 13) à Angers. Sorti le 24/12/1915. Permission de 6 jours. Rentré au dépôt le 30/12/1915. Il est désigné le 28/01/1916, pour partir comme mitrailleur au 41e Régiment d’Infanterie à Rennes avec une vingtaine de ses camarades. Arrivé au 41e Régiment d’Infanterie le 31/01/1916. Il séjourne un mois environ au camp de Coëtquidan. Il est au front avec le 41e Régiment le 10/02/1916. Il arrive au Four de Paris

Centre d’entraînement pour mitrailleurs. 14-­18. Source Internet.

32.

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28 janvier 1916 – 21 décembre 1916 : 41e Régiment d’Infanterie Secteurs :

- SIEGE DE VERDUN,

- TRANCHEES DU FOUR de PARIS,

- RAVIN SAINT-HUBERT,

- VILLAGE DE FLEURY,

- TRANCHEES DE FLIREY.

Charles est désigné le 28 janvier 1916 pour partir comme mitrailleur au 41e Régiment d’Infanterie à Rennes, avec une vingtaine de ses camarades. Départ pour Rennes le 21 janvier. Il arrive dans ce régiment le 31 janvier 1916. Il séjourne un mois environ au camp de Coëtquidan.

41e Régiment d’Infanterie (Rennes. 1916). Mitrailleurs. Il est de nouveau au front avec le 41e Régiment à partir du 10 février 1916. Il arrive au Four de Paris au moment où commence la bataille de Verdun. Le 10 février 1916, le secteur du Four de Paris subit de très violents bombardements allemands.

33.

(Argonne) au moment où commence la bataille de Verdun. Il participe à la guerre des tranchées. Il est blessé le 26/05/1916 dans le ravin Saint-­Hubert (explosion de deux obus près de lui). Il est évacué pour embarras gastrique fébrile et pour maladie de coeur le 26/05/1916 sur l’hôpital temporaire de Bar-­le-­Duc, puis le 27/05/1916 sur l’hôpital n°31 à Moulins jusqu’au 07/06/1916. En congé de convalescence au début du mois de juillet. Il séjourne à Pouillac où s’est réfugié la famille de son frère Raoul de Mauraige (qui travaillait à cette époque à Montluçon). Classé au Service Auxiliaire par la commission spéciale de réforme de Bordeaux du 18/07/1916 pour hypertrophie du coeur. Rentré au dépôt le 20/07/1916. Evacué sur l’hôpital militaire de Rennes le 20/09/1916 pour rétrécissement mistral léger. Sorti le 10/10/1916. Rejoint son corps au dépôt le dit jour. Le 21/12/1916, il est affecté au 75e Régiment d’Infanterie territoriale, Service des Travailleurs militaires agricoles à Rebais (Seine-­et-­Marne). Il y reste jusqu’à la fin de la guerre. Il a d’abord en gestion et surveillance le secteur de St-­Brice, près de Provins, puis celui de Jouarre, près de la Ferté-­sous-­Jouarre. Il s’agit d’un service de surveillance des pères de 6 enfants, des blessés et des inaptes engagés dans les travaux agricoles des fermes situées en arrières du front. Les tournées se font en bicyclette et lui permettent de connaître tout le département de Seine-­et-­Marne. C’est lui qui sonne les cloches de l’église de Jouarre le soir de l’Armistice du 11/11/1918. Il est démobilisé, avec son frère Raoul le 19/03/1919 à la Citadelle de Lille (59). Envoyé en congés illimités de démobilisation le 21/03/1919. Il reste à Cerfontaine avec son frère Raoul, chez le beau-­père de son frère Mr. Bruyelle. Il passe de temps en temps au Château de Douzies, à Maubeuge, Chez son père Arthur. Le château est très abîmé, et a été vidé de la cave au grenier, par les voisins, par les soldats allemands, puis par les soldats anglais. Il y revoît également sa soeur Berthe très malade, d’une maladie nerveuse contractée pendant la guerre. Il se prépare pour repartir au Canada au commencement d’avril 1919. Il s’embarque au Havre pour New-­York sur le paquebot «Rochambeau», en compagnie de 700 hommes de troupes américains. Il débarque à New-­York le 20/06/1919. A New-­York, il prends le train pour Montreal, d’où il part pour Thurso et Saint-­Sixte. Il demande à être rapatrié à Winnipegosis, dans le nord du Manitoba. A Montreal, il avait obtenu comme ancien combattant (returned soldier) une carte d’ancien combattant lui donnant droit au quart de place sur les chemins de fer canadiens. Il est affecté, par les services militaires français, selon le «Plan P», au 127e Régiment d’Infanterie le 01/06/1921. Passé au 1er Régiment d’Infanterie. Classé sans affectation le 01/08/1927. Rayé des contrôles français et dégagé de toutes obligations militaires le 18/03/1936.

Nota : son dossier d’Ancien Combattant, ainsi que sa carte n’ont pas été retrouvés (réponses négatives reçues des archives départementales du Nord (Série R - Anciens Combattants) et du Calvados, des archives militaires de la caserne de Pau et du Château de Vincennes). Il semble qu’il ait obtenu la Croix de Guerre 14-18, mais très tardivement (années 50 / 60) - Information orale communiquée par son fils Jean-­Christophe de Mauraige.

avec la plupart des français de Dumas (Saskatchewan). A Winnipeg, comme réformé, on refuse de lui donner un billet pour la France. Il doit retourner à Dumas. Six semaine plus tard, il part de nouveau pour Winnipeg avec un autre contingent de français. Il est accepté cette fois-ci. Il part depuis New-­York, sur le paquebot «Rochambeau» avec 600 français. A son arrivée on lui donne une feuille de route pour Bordeaux. On le dirige ensuite sur Brive-­la-­Gaillarde où se trouve le Bureau Militaire d’Avesnes. Reconnu apte au Service armé par le conseil de révision. Engagé volontaire pour la durée de la Guerre à Brive-­la-­Gaillarde. Arrivé à Angers, au 28e régiment de Dragons, 12e escadron, 2e peloton (dirigé par le capitaine de Mas-­Latrie), le 24/11/1914 (le 28e s’était replié de Sedan à Angers). Parti d’Angers, pour monter au front le 26/02/1915. Il est affecté au 1er escadron, 2e peloton (dirigé par le Capitaine de Calionne).

28e Régiment de Dragons. 1er Escadron. 1913-­14-­15 (?). Source Internet.Régiment de Charles de Mauraige.

Un autre détachement arrive le 01/03/1915, commandé par le lieutenant d’Harcourt. La plupart des hommes de ce dernier détachement sont canadiens (français-­canadiens). On compte 110 hommes de troupes, 104 chevaux. Le 28e Régiment de Dragons compte en 1915 : 671 hommes de troupes, 715 chevaux et 29 officiers. Au cantonnement, le régiment est instruit dans la remise en état des chevaux, le dressage des chevaux étrangers (la plupart sont des mustangs sauvages américains), et dans l’emploi approfondi de la baïonnette. Nommé Brigadier le 11/04/1915. Le 27/04/1915, il est désigné pour retourner au dépôt pour faire l’instruction de la classe 1916. Il a comme camarade le jeune de Salignac Fénelon. Il est envoyé à l’école des mitrailleurs au cours de l’été 1915 : centre d’instruction des Sables d’Olonne (15 jours).

Evacué pour contusion de l’épaule le 30/09/1915 à l’hôpital n°19 (ou 13) à Angers. Sorti le 24/12/1915. Permission de 6 jours. Rentré au dépôt le 30/12/1915. Il est désigné le 28/01/1916, pour partir comme mitrailleur au 41e Régiment d’Infanterie à Rennes avec une vingtaine de ses camarades. Arrivé au 41e Régiment d’Infanterie le 31/01/1916. Il séjourne un mois environ au camp de Coëtquidan. Il est au front avec le 41e Régiment le 10/02/1916. Il arrive au Four de Paris

Centre d’entraînement pour mitrailleurs. 14-­18. Source Internet.

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Le 21 février 1916, ce secteur subit l’attaque aérienne de Zeppelins et d’avions. Le lundi 21 février, les Allemands lancent l’attaque «Jugement Dernier» à Verdun. Guerre de mines et combats aux corps-à-corps quotidiens. Une attaque particulièrement brutale a lieu le 02 mai 1916 avec bombardements par obus spéciaux. L’attaque est menée sur un front de trois compagnies (organisation dite en T). Ce même jour le commandant du 41e RI écrit : « Aucun homme n’a quitté son poste. Chacun a fait son devoir ». Charles est blessé le 26 mai 1916, et contracte une maladie de cœur, suite à l’explosion de deux obus - gaz - près de lui, dans le Ravin St-Hubert. Suite au contact des obus à gaz, Charles est évacué le même jour sur l’hôpital temporaire de Bar-le-Duc, puis le 27 mai 1916, sur l’hôpital n°31 à Moulins jusqu’au 7 juin 1916. Suite à cet événement, il obtiendra après la guerre une pension militaire d’invalidité.

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Le 27 juin, le régiment (malgré un violent bombardement) se met en position d’attaque pour prendre le village de Fleury. A 4h30 du matin c’est l’assaut. Nouvelle attaque à 14h00. Nombreuses pertes toute la journée. Le village de Fleury, dont les caves n’ont pas été démolies par l’artillerie, est rempli d’Allemands. Il faut les déloger aux corps-à-corps. Il est impossible d’avancer. Jusqu’au 06 juillet, avec un courage stoïque, malgré la violence des bombardements, l’absence de tranchées et les conditions de ravitaillement des plus précaires, le 41e Régiment va résister. Dans la nuit du 5 au 6 juillet 1916, après avoir subi de lourdes pertes, le régiment est relevé de Verdun et va au repos jusqu’au 20 juillet à Pargny-sur-Saulx. Charles est en congé de convalescence le 8 juillet 1916, il séjourne à Bordeaux et à Pauillac (où s’est réfugiée la famille de son frère aîné Raoul de Mauraige). Le 18 juillet 1916, il est versé dans le Service Auxiliaire par la Commission spéciale de réforme de Bordeaux, pour hypertrophie du coeur. Le 20 juillet 1916, il rentre au dépôt. Du 26 juillet jusqu’à la mi-janvier 1917, le 41e Régiment entrera dans le secteur de Flirey. Le régiment subit des bombardements perpétuels de tous calibres, bouleversant à chaque instant les tranchées. C’est également la guerre des mines qui recommence. Le 20 septembre 1916, Charles est évacué sur l’hôpital militaire de Rennes, pour rétrécissement mistral léger.

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MEDAILLE DE SAINT-MIHIEL

Cette médaille est créée en février 1936 par la ville de Saint-Mihiel pour honorer tous les anciens combattants français ou alliés qui ont combattu dans le secteur du saillant de Saint-Mihiel entre le 1er août 1914 et le 11 novembre 1918. Elle peut aussi être attribuée à titre posthume aux familles de ceux qui ont combattu dans ce secteur.

Cette médaille est particulièrement prisée aux États-Unis en souvenir de l'offensive de la 1ère Armée américaine qui permit aux troupes du général Pershing, pour la première fois, d'exécuter de façon principale une grande opération. En effet, jusque là, les premières divisions débarquées étaient mises à la disposition du général Foch et ne servaient que de complément aux troupes françaises. Les 12 et 13 septembre 1918, sur un front de 46 km, après une intense préparation d'artillerie assurée par 3000 pièces, les 1er, 3ème et 4ème corps américains et le 2ème corps colonial français (en tout 19 divisions) vont réduire ce saillant constitué en septembre 1914, faisant 16 000 prisonniers allemands et capturant 440 pièces d'artillerie.

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Pendant ce temps-là, dans la ville de Maubeuge occupée par les Allemands, le père de Charles est désigné une nouvelle fois pour servir d’otage : Vendredi 6 octobre 1916 (extrait des carnets de guerre 1914-1918 de Henri Camus. – Maubeuge). http://www.carnetsmaubeuge14-18.be/maubeuge-le-6-octobre-1916/ « « 760èmejour d’investissement – 795ème jour de guerre. Sombre. Les otages pour la semaine du 6 au 12 octobre 1916 sont affichés : Clonez Victor professeur – Lengrand Edouard négociant – Collet Alfred comptable – Ronchin Léonard industriel – de Mauraige Arthur propriétaire (Nda : père de Charles de Mauraige). L’Etape fait l’objet de toutes les conservations, on discute entre soi les conditions et règlements imposés à la population et on ne sait absolument rien. Et le canon tonne avec une force !

» »

Charles sort de l’hôpital de Rennes le 10 octobre 1916. Il rejoint son corps au dépôt le même jour. Le 15 décembre 1916 prend fin la Bataille de Verdun.

Charles de Mauraige (au centre) 41e Régiment d’Infanterie Territoriale. Barrette des Blessés Militaires

combats aux corps-­à-­corps sont quotidiens, acharnés et intenses. Une attaque particulièrement brutale a lieu le 02 mai 1916. Ce même jour le commandant du 41e RI écrit : «Aucun homme n’a quitté son poste. Chacun à fait son devoir». L’attaque du 02 mai (qui a duré la journée entière) a fait 103 mort et 115 blessés et intoxiqués (gaz). Les attaques se sont concentrées autour du Fort Florent II. Charles de Mauraige est blessé le 26 mai 1916 dans le ravin St-Hubert par l’explosion de deux obus - gaz - près de lui (cf. Récit de l’attaque en fin du présent volume - extraits des J.M.O.). Il est évacué pour embarras gastrique fébrile et pour maladie de coeur le même jour sur l’hôpital temporaire de Bar-­le-­Duc, puis le 27 mai 1916, sur l’hôpital n°31 à Moulins (dans l’Allier) jusqu’au 07 juin 1916. En congés de convalescence au début du mois de juillet 1916 (le 8 juillet), il séjourne à Bordeaux et à Pauillac. Le 18 juillet 1916, il est classé au Service Auxiliaire par la Commission spéciale de réforme de Bordeaux, pour hypertrophie du coeur. Le 20 juillet 1916, il rentre au dépôt. Le 20 septembre 1916, il est évacué sur l’hôpital militaire de Rennes, pour rétrécissement mistral léger. Il sort le 10 octobre 1916. Il rejoint son corps au dépôt le même jour. Le 15 décembre 1916 prend fin la Bataille de Verdun. Cette bataille qui a débuté le 21 février de la même année aura fait 163000 morts français, 195000 blessés, 143000 morts allemands et 180000 blessés allemands. Le 21 décembre 1916, Charles de Mauraige est affecté au 75e Régiment d’Infanterie Territoriale, service des travailleurs militaires agricoles à Rebais (Seine-­et-­Marne). Il y restera jusqu’à la fin de la guerre.

Charles de Mauraige : 75e Régiment d’Infanterie Territoriale (1917)Collection Guilhem de Mauraige. Vannes

Charles de Mauraige : 75e Régiment d’Infanterie Territoriale (1917-1918)Collection : Guilhem de Mauraige. Vannes

Grade : BrigadierMédaille : barrette de décoration non identifiéeSur le col : 75 (e RI)

8. 9.

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21 décembre 1916 – mars 1919 : 75e Régiment d’Infanterie Secteurs :

- SAINT-BRICE,

- JOUARRE.

Le 21 décembre 1916, Charles est dirigé sur le 75e Régiment d’Infanterie Territoriale, service des travailleurs militaires agricoles à Rebais (Seine-et- Marne). Il y restera jusqu’à la fin de la guerre.

Charles de Mauraige 75e Régiment d’Infanterie Territoriale (1917)

De 1917 à 1918, il a d’abord en gestion et surveillance le secteur de Saint-Brice, près de Provins, puis celui de Jouarre, près de la Ferté-sous-Jouarre. Il s’agit de la gestion d’un service de surveillance constitué par des pères de famille de 6 enfants et plus, de blessés de guerre et des inaptes, qui sont engagés dans les travaux agricoles des fermes du département de Seine-et-Marne situées en arrière du front.

combats aux corps-­à-­corps sont quotidiens, acharnés et intenses. Une attaque particulièrement brutale a lieu le 02 mai 1916. Ce même jour le commandant du 41e RI écrit : «Aucun homme n’a quitté son poste. Chacun à fait son devoir». L’attaque du 02 mai (qui a duré la journée entière) a fait 103 mort et 115 blessés et intoxiqués (gaz). Les attaques se sont concentrées autour du Fort Florent II. Charles de Mauraige est blessé le 26 mai 1916 dans le ravin St-Hubert par l’explosion de deux obus - gaz - près de lui (cf. Récit de l’attaque en fin du présent volume - extraits des J.M.O.). Il est évacué pour embarras gastrique fébrile et pour maladie de coeur le même jour sur l’hôpital temporaire de Bar-­le-­Duc, puis le 27 mai 1916, sur l’hôpital n°31 à Moulins (dans l’Allier) jusqu’au 07 juin 1916. En congés de convalescence au début du mois de juillet 1916 (le 8 juillet), il séjourne à Bordeaux et à Pauillac. Le 18 juillet 1916, il est classé au Service Auxiliaire par la Commission spéciale de réforme de Bordeaux, pour hypertrophie du coeur. Le 20 juillet 1916, il rentre au dépôt. Le 20 septembre 1916, il est évacué sur l’hôpital militaire de Rennes, pour rétrécissement mistral léger. Il sort le 10 octobre 1916. Il rejoint son corps au dépôt le même jour. Le 15 décembre 1916 prend fin la Bataille de Verdun. Cette bataille qui a débuté le 21 février de la même année aura fait 163000 morts français, 195000 blessés, 143000 morts allemands et 180000 blessés allemands. Le 21 décembre 1916, Charles de Mauraige est affecté au 75e Régiment d’Infanterie Territoriale, service des travailleurs militaires agricoles à Rebais (Seine-­et-­Marne). Il y restera jusqu’à la fin de la guerre.

Charles de Mauraige : 75e Régiment d’Infanterie Territoriale (1917)Collection Guilhem de Mauraige. Vannes

Charles de Mauraige : 75e Régiment d’Infanterie Territoriale (1917-1918)Collection : Guilhem de Mauraige. Vannes

Grade : BrigadierMédaille : barrette de décoration non identifiéeSur le col : 75 (e RI)

8. 9.

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En novembre 1917, Charles est en permission à Bergerac, le 13 juillet 1918 également. C’est lui qui sonne les cloches de l’église de Jouarre le soir de l’Armistice du 11 novembre 1918.

Charles est en congé libérable au début de mars 1919 et est démobilisé avec son frère Raoul le 19 mars 1919 à la citadelle de Lille. Il repart au Canada en mai 1919. Il s’embarque au Havre, pour New-York, sur le « Le Rochambeau », le même navire qui l’avait amené en France en 1914, avec un contingent de 700 soldats américains qui rentrent de la Guerre. Il débarque à Ellis Island (New-York) le 20 mai 1919.

1917 - 1918 : Fin de la Guerre

De 1917 à 1918, il a d’abord en gestion et surveillance le secteur de St-Brice, près de Provins, puis celui de Jouarre, près de la Ferté-sous-Jouarre. Il s’agit de la gestion d’un service de surveillance constitué par des pères de famille de 6 enfants et plus, de blessés de guerre et des inaptes, qui sont engagés dans les travaux agricoles des fermes du département de Seine-et-Marne. En novembre 1917, Charles de Mauraige est en per-mission à Bergerac, le 13 juillet 1918 également. C’est lui qui sonne les cloches de l’église de Jouarre le soir de l’Armistice du 11 novembre 1918.

Carte du front en 1918, d’après «Histoire de France», d’E. Lavisse, parue dans la «Grande Guerre 14-18», doc. photographique n°5185, 1964.

1919 : France - Canada

Il passe le jour de l’an 1919 au Château de Douzies (Maubeuge) avec ses soeurs et son père. Il est démobilisé avec son frère Raoul de Mauraige le 19 mars 1919 à la citadelle de Lille. Il est envoyé en congés illimités de démobilisation le 21 mars 1919. Il reste à Cerfontaine (Nord) avec son frère Raoul, chez M. Bruyelle, beau-­père de son frère. Il passera de temps en temps au Château de Douzies voir son père Arthur et ses soeurs Mar-guerite et Berthe (celle-ci est très malade : maladie nerveuse contractée durant (et à cause de) la guerre). Le château est très abîmé et a été pillé par les soldats allemands et les anglais. Il se prépare à repartir au Canada au commencement du mois d’avril 1919. Il s’embarque au Havre pour New-York sur le paquebot Rochambeau en compagnie de 700 hommes de troupes américains. Il débarque à New-York le 20 juin 1919. A New-York, il prend le train pour Montreal, d’où il part pour Thurso et St-­Sixte. Il demande à être rapatrié sur Winnipegosis, dans le nord du Manitoba. A Montreal, il avait obtenu comme ancien combattant (returned soldier) une carte d’ancien combattant lui donnant droit au quart de place sur les chemins de fer canadiens.

1921 - 1936 : Réserviste

Il est affecté, par les services militaires français, au Plan «P» (comme militaire réserviste) au 127e Régiment d’Infanterie le 01 juin 1921. Il passe ensuite au 1er Régiment d’Infanterie. Le 01 août 1927, il est classé sans affectation. le 18 mars 1936, il est rayé des contrôles français et est dégagé de toutes obligations militaires.

Nota : son dossier d’ancien combattant, ainsi que sa carte, n’ont pas été retrouvés (réponses négatives reçues des archives départementales du Nord (consultation de la sous-­série R -­ Anciens combattants), des archives départementales du Calvados, des archives militaires de la caserne de Pau et du Château de Vincennes. Il semble qu’il ait obtenu une médaille lors du conflit de 14-­18 (cf. photo ci-­avant), ainsi qu’une ou plusieurs autres médailles vers les années 50-­60 (informations orales de son fils Jean-­Christophe de Mauraige). Aucune médaille n’a été retrouvée à l’heure actuelle. De part son parcours militaire (dossier), il devrait être décoré des quatre médailles ci-après :- Croix de Guerre 14-18,- Croix du Combattant volontaire de 14-18 (barrette «engagé volontaire»),- Médaille commémorative de la grande Guerre 14-18,- Médaille de Verdun.

Faire-part de décès de Charles, Christophe, Joseph de Mauraige. Collection Guilhem de Mauraige (Van-nes).

10. 11.

Croix de Guerre 14-18 Croix du combattant volontaire 14-18

Médaille commémora-tive de la Guerre 14-18

Médaille de Verdun

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37.

Dossier militaire de Charles de Mauraige. Archives départementales du Nord. Matricule 1082.

36.

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Période canadienne : 1919-1922

Charles revient au Canada en 1919, via New-York (Ellis island). Il est rapatrié à sa demande sur Winnipegosis, dans le Nord du Manitoba. Il assiste au renouvellement du traité de paix chez les Indiens au nord-est du lac : « Les Sauteux ». Il retourne à Dumas. Puis, il repart dans l’est en passant par le lac Huron et l’île Manitoulain. Il séjourne dans la ville de Sault-Sainte-Marie. Il arrive à Saint-Sixte. Son frère Raoul décide de l’y rejoindre. Les deux frères séjournent à Winnipegosis, puis partent dans le nord ouest de l’Alberta, au fin fond du Canada. Ils repartent ensuite sur Ottawa, ayant vu les conditions de vie difficiles des colons dans ces régions. Charles achète une terre sur la rivière Saint-Sixte, sur le territoire de Valençay, canton de Rijon.

Raoul de Mauraige, Charles de Mauraige, Robert Michaux (de gauche à droite). Ferme des frères de Mauraige sur la rivière Saint-Sixte, territoire de Valençay, canton de Rijon, Canada.

Raoul désire rentrer en France quelques mois après. Charles repart à la chasse aux animaux à fourrure (hivers 1919-20 et 1920-21). En 1921, Charles se fait recenser par le gouvernement canadien.

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En 1921-22, il exploite le bois de sa propriété. En avril 1922, il va vendre aux enchères ses affaires et sa terre de Ripon. Il travaille ensuite aux moissons dans l’ouest jusqu’à l’automne. Il part définitivement du Canada en décembre 1922 pour la Louisiane.

Période USA : 1922-1924

Charles part pour la Nouvelle-Orléans le 21 décembre 1922. Il passe par Mineapolis, Chicago, Saint-Louis, Memphis, Nouvelle-Orléans. Il travaille dans une usine, l’American Can Comp et ensuite à l’American Sugar Refining Comp comme conducteur de train dans les plantations de sucre. Le 7 juin 1923, il habite au n°1334, Esplanade Avenue, Nouvelle Orléans, Louisiane.

Il travaille en 1924 comme employé de bureau à l’Interstate Rice Milling Comp, plantations de Riz, appartenant à la Banque Hibernia, dans une petite ville située à 100 miles de la Nouvelle-Orléans : Rayne. Il part de la Nouvelle Orléans le 2 janvier 1924, par le Southern Pacific.R.-R, à destination de Rayne. Il est remercié en automne suite à une grave crise financière régionale. Il décide de rentrer en France pour suivre un stage à l’Ecole Nationale des Bergers de Rambouillet, et partir ensuite pour l’Afrique Occidentale Française. Il s’embarque à Houston (Texas) sur le « de la Salle » qui retourne au Havre, via Gabeston (port de mer), et Pensacola (Floride). Il arrive au Havre en décembre 1924. Il part pour Paris, puis Damousies (59. - Nord) où habite son frère Raoul.

En haut : Charles et son épouse Elisabeth Deligne. Début années 70.

En bas : Charles de Mauraige. Années 30.

Collection particulière : M. Jean-­Christophe de Mauraige (Arquian)

57.56.Collection J.-­C. de Mauraige (Arquian)

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Période africaine : Nord, Sud et A.O.F. : 1925-1926 / Espionnage ?

Le 22 mars 1925, Charles suit les cours de l’Ecole Nationale de Zoologie de Rambouillet (Bergerie Nationale), en compagnie de son neveu Gonzague de Mauraige (qui deviendra par la suite canadien de nationalité et futur directeur de la Ferme Expérimentale Fédérale - expert ovin - de la Province de Québec). Charles soigne les moutons, suit des cours d’agriculture, de zoologie et de médecine vétérinaire.

Un groupe de lainiers de Roubaix et de Tourcoing (M. Dewavrin et M. Motte) est à la recherche d’un « homme débrouillard, sachant s’adapter à toutes les situations, ancien militaire, parlant couramment l’anglais et l’allemand ». Le groupe engage Charles pour partir en Afrique du Sud afin d’acheter des reproducteurs (moutons mérinos et chèvres angora) pour le compte officiel du gouvernement de l’A.O.F, pour eux, pour la Bergerie Nationale de Ouagadougou (Haute-Volta), pour la compagnie Cotonnière du Niger, au Soudan français, et la compagnie du Mérinos marocain, au Maroc. Le gouvernement de l’A.O.F l’engage officiellement comme fonctionnaire pour le Service de l’élevage et également (mais ceci n’est absolument pas prouvé pour l’instant !) semble-t-il comme « espion ».

En octobre 1925, il part pour l’Afrique du Sud et le Cap, via Londres. Il séjourne un an en Afrique et fait notable, fait parvenir très régulièrement des comptes rendus aux autorités françaises sur la situation politique des pays visités et des fiches sur les personnalités marquantes (de la société civile) rencontrées !

De novembre à décembre 1925, il réside en Afrique du Sud. Il passe le noël 1925 à Saint-Louis du Sénégal. En février 1926, il est à Diré, au Soudan français. Il revient en août 1926, en France.

Charles de Mauraige en Afrique – Tombouctou (1925 - 1926)

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En juin 1926, Arthur de Mauraige (le père de Charles) décède au château de Douzies (Maubeuge). Apprenant cette nouvelle, Charles décide de réduire son séjour en Afrique et de rentrer en France. En août 1926, il est à Damousies (chez son frère Raoul), puis au château de Douzies (chez sa soeur Marguerite, nouvelle châtelaine). Le 24 novembre 1926, il réside à Maubeuge, place de Wattignies, au n°9.

Mariage : 1928

Charles épouse Elisabeth-Marthe-Marie Deligne à Cambrai (église Notre-Dame) le 18 octobre 1927. Elisabeth Deligne (Cambrai 1904 - Lille 1992), résistante durant la seconde guerre mondiale dans le réseau « Alliance » de l’Intelligence Service (I.S.), conseillère municipale de Maisons (Calvados - Normandie), est la fille de Fernand-Charles Deligne (1865-1932), chevalier de l’ordre pontifical de Saint-Grégoire-Le-Grand, président du Syndicat des Maîtres Imprimeurs du Nord, membre du Comité central de l'Union syndicale des Maîtres Imprimeurs de France, capitaine de cavalerie de l'armée de réserve (territoriale), conseiller municipal de Cambrai et otage des Allemands durant l’occupation allemande de Cambrai (1914-1918), Président de l'Association des Victimes de Guerre et du Comité de Reconstruction et de Restauration de la Ville de Cambrai (post 1918), et de Elise, Marguerite, Jeanne Galy. Charles et Elisabeth ont eu 5 enfants (1 fils : Jean-Christophe, 4 filles : Jacqueline, Marie-Thérèse, Françoise, Marie-Christine).

Avant-guerre et second conflit mondial : 1929-1945 / Espionnage et Résistance ?

D’avril 1929 à avril 1935, la famille de Mauraige habite le château de Nodris, à Vertheuil-en-Médoc (33. Gironde), propriété acquise par Charles en 1929. Après la vente du château de Nodris en 1935, la famille de Mauraige réside jusqu’en 1940 dans le Nord-Pas-de-Calais (Cambrai), en Belgique (Coxyde, Péruwelz) puis en Normandie (Villerville, Trouville-sur-Mer, Maisons, près de la ville de Bayeux).

Suite à l’invasion allemande, au mois de juin 1940, Charles décide d’emmener sa famille s’installer au Canada, via l’Espagne. Le 26 juin 1940, à Bayonne, un visa tamponné dans le passeport de Charles de Mauraige mentionne « valable pour se rendre au Canada via l’Espagne par le poste frontière de Hendaye.

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Voyage Aller à Bayonne le 26 juin 1940. Valable 5 jours ». Refoulés à l’entrée de l’Espagne, ils rejoignent alors la Dordogne où sur l’invitation de Vincent Province (futur Maire de Sainte-Marie-de-Chignac de novembre 1944 à mai 1953, Résistant, Président du Comité cantonal de Libération en 1945-46 et futur conseiller général du canton de Saint-Pierre-de-Chignac 1945-51), un ami très proche (connu au Canada, Saskatchewan) de Charles de Mauraige, la famille est hébergée d’abord à Flageat, commune de Sainte-Marie-de-Chignac, chez les Province, près de Périgueux en Dordogne ; ceci jusque vers la fin de juillet 1940. A cette date, les de Mauraige prennent en location (et ceci, jusqu’en 1945) un petit château à Boulazac, à l’entrée de Périgueux. Cette « maison-forte » appartenait à un ancien directeur des Postes de Périgueux à la retraite.

Elisabeth Deligne appartient (en Dordogne) à un réseau de renseignement de l’Intelligence Service (I.S.), implanté sur le territoire français, portant le nom de « Réseau Alliance » et surnommé par les Allemands « L’Arche de Noé » : 1er groupe de renseignement franco-britannique opérant sur l’ensemble du territoire national, dépendant quasi exclusivement des services secrets britanniques avant d’être rattaché en 1944 au réseau gaulliste. En août 1941, Charles prend la carte de membre actif de l’Amicale d’Entraide des Réfugiés de la Zone Interdite, dont le siège est à Périgueux en Dordogne. On ignore pour le moment si Charles de Mauraige, ancien militaire, ancien agent du Gouvernement français en A.O.F., citoyen franco-britannique, parlant couramment l’anglais et l’allemand, et dont l’épouse et le fils sont dans la Résistance, a participé à ces réseaux. Un faisceau d’indices indique que oui, mais aucune preuve écrite n’a été trouvée.

Le 11 novembre 1942, la zone libre est envahie et occupée par les Allemands. Leur fils Jean-Christophe de Mauraige fait partie également de la Résistance (Intelligence Service I.S., Maquis F.T.P.F., Armée Secrète A.S., Armée de la Libération F.F.I.) 1.

Le 26 mai 1945, le directeur départemental des Prisonniers de Guerre, Déportés et Réfugiés du Calvados, à Caen, autorise Charles de Mauraige et sa famille (réfugiés à Boulazac, Dordogne) à regagner leur département d’avant-guerre (le Calvados). En effet, ils avaient acheté – avant guerre - un bien immobilier sur la commune de Maisons (14), entre Bayeux et Port-en-Bessin). La Préfecture de Dordogne, leur délivre ainsi le 26 juin 1945 une autorisation de circuler (véhicule à moteur), valable du 1er au 8 juillet de la même année, entre Boulazac et Maisons, pour motif de rapatriement. En juillet 1945, la famille s’installe définitivement dans cette commune dans leur propriété du Moulin Saint-Benoît/Sainte-Bénédicte, dit Moulin de Brandel, propriété qui leur restera jusqu’en 1978. En 1948, Charles décide de partir s’installer au Canada avec sa famille. Il en informe les services du gouverneur du Canada. L’opération ne se réalise pas.

Période marocaine : 1950-1957

Charles achète une propriété au Maroc au début de 1950, route des Séouls, Km 12, près de la ville de Salé, dans la campagne. Le 15 août 1950, toute la famille de Mauraige part de Normandie pour le Maroc, via l’Espagne (Madrid, Séville, ...). Charles s’installe en tant qu’exploitant agricole et propriétaire terrien. Suite aux heurts liés aux prémices de l’indépendance marocaine, Charles quitte le Maroc en avril 1956 pour préparer le retour de sa famille en Normandie. Son épouse quitte le Maroc en 1957 pour l’y rejoindre.

Période normande : 1957-1974

Ils résideront à partir de cette date dans leur Moulin de Brandel sur la commune de Maisons (14. - Calvados). A son décès en 1974, son épouse Elisabeth vendra le moulin et fera construire sur un terrain leur appartenant (situé de l’autre côté de la rue), une petite maison. Cette maison est occupée aujourd’hui par une de ses filles.

1 2017 : Mauraige (G. de, dir.), Mauraige (J.-C.). – « Parcours dans la Résistance française (1940-1945). Jean-Christophe-Fernand de Mauraige dit « Kizoff ». Citoyen français et Sujet britannique – canadien (Saskatchewan). Agent de l’Intelligence Service, du Maquis de Dordogne, de l’Armée de Secrète de Dordogne et des Forces Française de l’Intérieur ». Sur le site de La Sabretache (http://lasabretache.fr/), In Collection La Sabretache et la Plume, Paris, 2017, 56p