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TonyMoneghetti

AlderanLesMystèresdeNinivia

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©TonyMoneghetti,2018

ISBNnumérique:979-10-262-2218-7

Courriel:[email protected]

Internet:www.librinova.com

LeCodedelapropriétéintellectuelleinterditlescopiesoureproductionsdestinéesàuneutilisationcollective.Toutereprésentationoureproductionintégraleoupartiellefaiteparquelqueprocédéquecesoit,sansleconsentementdel’auteuroudesesayantscause,estilliciteetconstitueunecontrefaçonsanctionnéeparlesarticlesL335-2etsuivantsduCodedelapropriétéintellectuelle.

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Prologue

Suthergam,unroyaumed’Hommes.UnroyaumedeRois,deNoblesseoùnaissentlesidéeslesplusfollesetfantaisistes,maisquiasesrègles,seslimites,sesfrontières…Enréalité,ilestinutiledefabuler.Ilseraitbienbeaude rêver, mais dans chaque système il existe des failles. Celui-ci a sescontraintes, et malheureusement ce n’est pas mieux ailleurs. Les fiershumains de Soleron, les hommes-montagnes du Mongrân, les grandsnavigateursdesHuitPrincesses,oulepeuplebarbaredeGorn.Euxtousontconquis,ontbâtis,onttrouvéleurplaceencemonde.Ilsontfaçonnéleurscivilisations. Et pourtant, ils n’étaient toujours pas rassasiés, chacuncherchant son propre profit, à convoiter les richesses du voisin, às’accaparer toujours plus de territoire afin d’asseoir son autorité. En fait,commechacuns’enorgueillissaitdesapuissance,lesdivergencesd’opinionsn’ont fait que se creuser. Une nation se montait contre une autre, ce quiengendrait des conflits, des guerres. Huit siècles… huit siècles decolonisation,deconstructionetdedestruction.

Et enfin la paix. Une lueur d’espoir sur ce tableau noir. Le mondetrouvaitsonéquilibre.LeshommesdeSuthergamavaientfinidesignerlestraités de paix avec les autres peuples, au terme de leurs bataillesinterminables faceaux sanguinairesgorniens.C’était le statuquo.Chacunrespectait les frontières des autres, ce qui mena même à la créationd’alliances. Les cinq gouvernements florissaient, ouvrant leur commercevers l’extérieur.Toutefois,même si les frictionsne se traduisaientpaspardesbainsdesang, les tensionsétaient toujourspalpables.Surtoutquand ilétait question de pires ennemis. Certes, c’était la paix… mais elle étaitfragile.Prèsdevingtansqu’elletenaitbon.

Il n’était pas concevable pour la personne portant la couronne deSuthergam d’être à la traine si une armée viendrait l’assiéger. Suite aucessez-le-feu conclu avec Gorn, le roi Adriel pris des dispositions. Desmoyensdepersuasion.Ilformaunecavaleried’hommessousserment,prêtsà donner leurs vies pour leur patrie. Puis il s’entoura de soldats, dechevaliersquiétaient soussa tutelle.L’élitede lanation, lesgénérauxqui

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constituèrent un groupe très restreint, appelé la Guilde du Roi. Les plusjeunes avaient même reçu l’enseignement de leur souverain en personne,dèsleurplustendreenfance.Unembrigadement,dirontcertains…Entoutcas, c’était bien l’un de ses protégés qui allait faire une découverteextraordinaire.Lafacecachéedeleurmonde.Desmystèresenlatencequileuravaientéchappéjusqu’àprésent,etquipourtantétaientjustesousleurnez.Lesdécisionsqueprendraitcechevalierpourraientchangerledestindetoutsonpays.Sonnom,Alderan.

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PARTIE1:VOYAGEINITIATIQUE

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Chapitre1:Àvotreservice!

An1546,

Suther,siègedugouvernementdeSuthergam,

La capitale était la chasse gardée d’un château somptueux, Endyle.Fortifiédetoursettourelles,ilétaitcontinuellementsousbonnegarde.Cetteédification était parcourue de diverses enceintes, de jardins et de coursintérieures. Tout ceci était isolé par desmurailles fondées sur le roc. Lesfortifications tenaientà l’écart lesmarginauxet lesarméesbelliqueusesdesamajestéetdesacour.Despasserellesetdesparaventsenrondinsdeboisavaient été dressés pour améliorer les défenses. Les projectiles ennemispouvaientainsiêtrebloqués facilement, tandisque lesmilices répondaientdesmeurtrières.Encejourd’hiver,lesoleilsortitdesatorpeur,etéclairaitl’aileEstduchâteau.

Unedoucejournéeétiraitsesbras,préludedel’éveilbruyantd’unecité.Enrevanche, lademeuregrandioseduroiavaitdéjàsescouloirsagitésdeserviteursdévouésetpressés.Aumilieudecesva-et-vient incessants,unepersonne se démarquait de lamasse. Il avait une démarche plus lente.Enfait,sonhabillementlerendaitassezclinquant.Unearmureenferastiquée,unecaperougedansantsursesépaulières,desganteletsmétalliquessouples,uneépéeàsonceinturon,montraient son rangprivilégié.Lesdomestiquescourbaientsystématiquementl’échinesursonpassage.Cequiledémarquaitd’unesentinelleduchâteaun’étaitqu’uneœuvredeforgesurlepectoral.Latêted’unlionsereinenorpur.Seulsleschevaliersdestinésaubonvouloird’Adriel,leursouverain,pouvaientporterceblason.Malgrélefaitqu’ilsoitaussi apprécié par son roi et qu’il porte cet apparat, il avait un certaingauchisme. Cettemaladresse amenait à penser qu’il était issu de la bassesociété.Cedevaitêtreunchanceux.Engénéral,letitredechevaliern’étaitdonné qu’à des membres de grandes familles, ou à des gens qui avaientamassés de coquettes fortunes. Imperturbable, il avait tout demême cetteassurance et cette aura que seul un élève du roi Adriel, possédaitnaturellement.Plusd’unlesenviaient.

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Ce gars robuste avait retiré son heaume.Ainsi, ilmettait à la vue detous,unvisageégratignépardeféruscombats.Sonmentonbienarrondiselevait légèrement. Il étaitparcouruparunebarbededeux jours, trouéededeux petites cicatrices au cou. Sa coiffure était brossée en arrière, descheveuxauxrefletschâtains.Lalongueurluitombaitaubasducou.Ilselesgrattait, comme une sorte de gêne passagère qu’il ne pouvait gérerautrement.Sesyeuxàl’éclatsolennelsemariaientcommeparmagieaveclebrunquiravissaitsoncrâne.Enrésumé,cesoldat,avaitunebellecarrure,unvisage affiné malgré quelques imperfections qui n’enlevaient rien à soncharme.

Aufinal,cechevalieravaitunetêtebienfaite,malgrésesblessuresdeguerre.Ilpouvaittrèsbienjouersursesatours.Cependantcen’étaitpassongenre, ilpréféraitpasseroutre les suitesdedameset leurs fanfreluches. Iln’aimaitpas sepavaner, et étaitgêné lorsqu’il envoyait jouer lescoqsdebassecour. Il se tenait à l’écart des rires mignons et enjôleurs de cesdemoiselles. Iln’étaitpasquestiond’attirance, justequeprésentement,sespenséesétaientailleurs.

Déjà,ellesétaientembruméesparuneimplacablesomnolence.Ilretintunbâillement.Sanonchalanceétaitdueàuneréunionàl’aube,entreAdrielet ses différents protégés dont il faisait partie. Les tenants de cesrassemblements étaient bien sûr confidentiels, la plupart du temps ilstraitaientd’échangesentrelesautrespays,dumaintiendesfrontièresetdelasécurité du royaume. Depuis que les escarmouches avec les renégatsgorniens s’étaient essoufflées, ces réunions étaient plus brèves, voirennuyeuses. Pour un combattant et un meneur d’hommes tel que lui, saraisond’êtres’effaçaitpeuàpeu.Attention!Iln’étaitpascontrelapaix,aucontraire ilavaitœuvréetœuvraitencoredanscebut.Onauraitditqu’ilsl’avaientatteinte,maisn’était-cepasqu’unefaçade?Lestensionsavaient-ellesdisparu?Rienn’était sûr.Mêmesansque laguerrenesoitdéclarée,uneautre formedecombatpouvaitavoir lieu.Onpouvait faireappelàdel’espionnage ou à des méthodes bien plus tortueuses pour qu’un payss’écroule.Parexemple,onentendaitdepuispeudesrumeurs.Quecertainespersonnesdubaspeuplecherchaientàserebeller,c’étaientniplusnimoinsquedesbruitsde couloir.EtSuthergamn’était pasvraiment équipéepour

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contrecarrerdetelleséventualités.

Cettelutte,devenueintestine,necorrespondaitplusautempéramentdece soldat valeureux. Les combats avaient laissé place aux séancesd’entrainement, et les intrusions en terre ennemie aux voyagesdiplomatiquesetsesrévérencespompeuses.L’épopée,ill’avaitvécue,maisunefoissaisie,elleavaitrebondiets’enétaitalléeailleurs.Ilsedevaitdelaretrouver,sesentirvivantdenouveau.Oui,c’estçaqu’ilrecherchait,cettesensationtendueoùletempspasseauralenti.Tirersonépéeetqu’ellesoitune extension de son bras. Il n’avait plus vécu cela depuis… depuis troplongtempsdéjà.Voilàpourquoi ilsouhaitaitquesonmonarque luiaccordeune audience. Il n’avait pu lui toucherdeuxmots à ce sujet, aumilieudel’assemblée de la Guilde. Il aurait attiré les oreilles indiscrètes etsuffisammentfines.Peuaprèslaréunion,Adrielavaitétéassailliparsacourdenoblesetdeconseillers.Luidemanderuninstantpourluiseul,auraitétémalvenu.Detoutefaçon,ilavaitvitebaissélesbrassachantqu’ildevaitsefrayer un chemin aumilieu de ces gentilshommes à plumesqui caquètentsanscesse.Ilattendraitunmomentpluspropice.

Afindes’entreteniravecsonenseignantetconfident,ilfallaitattendreque ce dernier se pose dans ses quartiers. Il fallait absolument qu’il soitdisposéàl’écouter,vuquesadécisionmarqueraituntournentdanssavie.Lesminutesfilèrentàs’égarerdansleshallsduchâteau.Ilenprofitaitpourruminersesarguments.L’heured’errancepassa,etiljugeabondesedirigerpourdebonverslaconfrontationredoutée.Ilétaittempsqu’ilseressaisisse.SonroiAdrielnedevaitplusêtreprispardesbavardagesdans lasallederéunion.LaGuildeduRoiavaitfinideseréunirdepuisqu’ilavaitentamésapromenade et leConseil desNobles avait dû se clôturer dans l’heure quisuivit.D’unpasplusassuré,ilretrouvaunecoursivefréquentée.

Son regard passa en revue les déambulements inaltérés de gardes,serviteursetdamoiselles.Finalement, ilhameçonnaunvaletqui flânait. Ils’enrapprochaetl’interpelladevivevoix:

–Garçon!Ilmefautm’entreteniravecleroi,çanepeutpasattendre,insista-t-il.

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Ilétait tempsqu’ilprenneleschosesenmain.Et, lejeunedomestiques’était retrouvé étourdi d’être ainsi sollicité par un membre de la Guilderoyale.Ils’ensentithonoréetintimidéàlafois.Satuniquerougevifétaittypique du personnel de la résidence.Une coiffe demême couleur s’étaitaffaisséesursespetitsyeuxangéliques,démontrantsasurprise.

Très bien,messire.Mon Seigneur doit être dans ses appartements, etprésentementdanssesbureaux.Suivez-moi!

Epris par cette nouvelle mission, le gamin partit dans plusieursdirections, certain de son itinéraire comme si on lui avait greffé les plansdanslatête.Lechevalierneleperditpasdevue.Ilallongeamêmesafoulée,sessoleretsclaquantsurlapierreplate.Leguerriern’avaitpasbesoinqu’onleguide, il connaissait trèsbien le chemin jusqu’auxappartementsde sonmaitre.Seulementcepetitgarsluiouvraitlavoiedanslacohue,cequiluifacilitaitsaprogression.Lesva-et-vient incessantsdescitadinsfinirentparleralentirjusqu’àcequ’ilmarcheàpasdeloup.Ensuite,passantquelquesembranchements,lanuéesedispersa.Aprèsl’angled’uneallée,ilreconnutladécoration, les tapisseries.Sansnuldoute, ilsavaientréussiàarriverauseuildelaportedel’officedesoninstructeur.Leboismassifétaitsculptédemotifdefleursdelysetderoses,dansl’encadrement.S’étantparfaitementillustré dans sa tache, l’aimable petit bonhomme lui adressa un signe derespect.Unefoiss’êtreincliné,ildécampa.Lechevalierremarquaalorssescapillairesrouxavantqu’ilnesemélangeaumilieudescourantsdechairscouvertsdedraperiesvermeilles.

Maintenant,leguerrierétaitseulfaceàcetteissue.Aussiincroyablequecela puisse paraitre, il avait une boule dans la gorge. À son annonce,commentallez leprendreAdriel?Lecouragequi l’imprégnaitpouvait luifaire défaut devant la plus grande figure du pays. S’il était reconnaissantenversunepersonne,c’étaitbienelle.IlavaitétéélevédanslasociétégrâceàAdriel. Il avait su être unpère de substitution, unmodèle qu’il essayaitd’imiter.Illuifallaitdoncchoisirlesbonsmots,ceuxquisonneraientjusteàson oreille. Fébrile sous son armure, il fit coulisser la poignée. Unclaquementsecavertitsavenue.