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ARTS ET SPECTACLES EXPRESSO SPÉCIAL LUDO FRANCO 1 FRANCOIS PÉRUSSE L’ ALBUM DU PEUPLE TOME 7 2 FRED ET NICOLAS PELLERIN FRED ET NICOLAS PELLERIN 3 OFFENBACH L’ULTIME OFFENBACH 4 IMA SMILE 5 GREGORY CHARLES LOIN DE LA LUMIÈRE 6 ARTISTES VARIES QUAND LE COUNTRY DIT BONJOUR VOL. 2 7 MICHEL FUGAIN C’EST PAS DE L’AMOUR MAIS C’EST TOUT COMME 8 DIANE DUFRESNE EFFUSIONS 9 DICK RIVERS LA LÉGENDE 10 NICOLA CICCONE NOUS SERONS SIX MILLIARDS ANGLO 1 CÉLINE DION TAKING CHANCES 2 ALICIA KEYS AS I AM 3 PASCALE PICARD ME, MYSELF & US 4 SYLVAIN COSSETTE 70S 5 ANNE MURRAY DUETS, FRIENDS & LEGENDS 6 CHAMPION CHAMPION ET SES G-STRINGS 7 RIHANNA GOOD GIRL GONE BAD 8 LED ZEPPELIN MOTHERSHIP 9 BRAN VAN 3000 ROSÉ 10 MC MARIO MOST WANTED 2007 TOP 10 DISQUES NOTRE CHOIX STÉRÉO CHANSON/POP SYLVIE PAQUETTE TAM-TAM AUDIOGRAM/SÉLECT HHH L’arc-en-ciel amoureux C’est tout naturellement qu’on associe le titre du quatrième album de Sylvie Paquette au battement du cœur. Tam-tam est un album gorgé de déclara- tions d’amour, de désir et de volupté. Soleil d’Es- pagne, notamment, semble tout droit sortie des compilations chill out à la Café Del Mar, tandis que quelques moments évoquent la manière nostalgique du tandem Air. Daniel Bélanger, qui signe les arran- gements, s’est montré généreux, intégrant violons, cordes, vents, vibraphone et clavecin à l’univers folk de Sylvie Paquette. Ceux qui le connaissent consta- teront que le travail choral effectué ici fait écho à son album L’échec du matériel , paru au printemps. Le charme opère dès la première écoute. Et lorsqu’on y revient, on découvre avec plaisir l’à-propos de quel- ques notes de piano en forme de points de suspen- sion, d’une basse pleine de sous-entendus charnels et bien d’autres choses encore. Qu’il cherche à évo- quer les plaisirs de l’amour ou ses malheurs (Puisque, Contre nous ), l’arrangeur n’est jamais excessif, sauf dans Les valises. Habitant cet espace bien aménagé, le chant de Sylvie Paquette est toujours juste dans sa peinture de l’arc-en-ciel amoureux. Alexandre Vigneault CHANSON À ÉCOUTER Difficile SOUL BETTYE LAVETTE THE SCENE OF THE CRIME ANTI HHHH Retour sur la scène du crime À 61 ans, Bettye LaVette a vu neiger et c’est pourquoi son art fait boule de neige. Érosion, cicatrices, éraille- ments et surtout, une puissance intacte coiffée d’une grande maturité artistique. Bettye LaVette maîtrise le blues, le gospel et le country, elle malaxe allègrement ces références fondatrices de la musique populaire américaine dans cette ambiance soul régnant encore au mythique Muscle Shoals Sound Studio, temple de l’enregistrement sudiste comme on le sait. En 1972, la chanteuse originaire de Detroit y avait enregistré un album pour Atlantic… qui est allé dormir dans les voûtes de la célèbre étiquette jusqu’à sa sortie en… 2000! En 2007, c’est-à-dire 35 ans après cette ses- sion, Bettye LaVette a été invitée à retourner en Ala- bama sur la « scène du crime» avec une équipe on ne peut plus vintage, avec entre autres le bassiste David Hood et le claviériste Spooner Oldham, qui furent des fondateurs du Muscle Shoals Sound Studio. La dame y a donné tout ce qu’elle avait dans le ventre. Dans ces conditions précises, un genre musical un tantinet suranné retrouve toute sa valeur originelle. Alain Brunet CHANSON À ÉCOUTER They Call It Love SOUL SHARON JONES & THE DAP-KINGS 100 DAYS 100 NIGHTS DAPTONE RECORDS HHHH Bombe (soul) à retardement J’étais à La Tulipe il y a exactement deux semaines, je suis encore secoué. Électrisé par la performance hallucinante de cette artiste originaire d’Augusta, Géorgie, petite dame de 51 ans un tantinet envelop- pée… et qui n’a point honte de son corps. À voir Sha- ron Jones se démener sur scène et ainsi nous griller les fusibles, à constater les dégâts causés par une telle décharge, je peux comprendre ses supporters les plus fervents qui lui confèrent le statut de soul sis- ter #1. Pour un troisième album consécutif, l’ex-gar- dienne de prison (elle sévissait à Sing Sing, rien de moins!) est accompagnée par les puristes Dap-Kings de Brooklyn, groupe maison du label soul-funk Dap- tone. L’instrumentation soul préconisée par cette bombe à retardement est fidèle à l’esthétique des années 60 et 70 (un peu plus propre dans sa facture studio, cependant), les guitares y sont relativement discrètes mais toujours présentes, la basse et les per- cussions (batterie et congas) assurent un impeccable soutien, les cuivres barrissent allègrement sans jamais dominer cette soliste hors du commun. Alain Brunet CHANSON À ÉCOUTER Tell Me CHANTAL IDE COLLABORATION SPÉCIALE L e monde du jeu de société au Québec est en pleine efferves- cence, comme en témoigne la multiplication des événe- ments ludiques: Ludo-Outaouais à Gatineau, Jeux au boute dans Lanaudière, les Rencontres ludo- pathiques de Granby ou encore les Journées ludiques de Québec. Sans compter bien entendu les différents groupes de joueurs qui se rencon- trent en privé ou même dans certai- nes boutiques spécialisées. Mais le monde du jeu, c’est aussi les créateurs de jeux. Ceux qui, par leur imagination et leur créativité, nous permettent à nous, simples joueurs, de faire l’ascension de l’Everest, de revivre la conquête du Far West ou même de nous faire croire, l’espace d’un instant, que nous sommes des mathématiciens de génie! Parmi eux, Philippe Beaudoin, qui a, dans ses placards, une mul- titude de prototypes. En 2006, son jeu Panama a été primé au concours de Boulogne-Billancourt (France). Cette année, en collaboration avec Pierre Poissant-Marquis, il réci- dive en présentant Québec 1608 , un jeu de stratégie qui propose aux joueurs de recréer le paysage architectural du Québec. Le jeu se retrouve parmi les finalistes de Boulogne-Billancourt et a gagné le «Plateau d’or» lors des Journées ludiques de Québec. «Aucun de mes jeux n’est officiellement édité», précise M. Beaudoin, «mais je crois que ça s’en vient!» Présenter un jeu à un éditeur demande énormément de travail. Il faut tenir compte des critiques, parfois même apporter des modi- fications au jeu. Malgré tout, il arrive que le projet tombe à l’eau, même si le jeu a été primé lors d’un concours. Pour sa part, Olivier Lamontagne a déjà créé cinq jeux, dont Mithril et Poison!!! , tous deux primés lors de l’événement Ludo-Outaouais. «Les créateurs ne doivent pas cacher leurs jeux, conseille-t-il. Il faut les montrer au plus grand nombre de joueurs et de non- joueurs possible. Et s’inscrire aux concours de créateurs ! » Il constate aussi que le nombre de joueurs au Québec augmente. Rares sont les foyers où l’on ne trouve pas au moins un jeu de cartes ou un vieux scrabble! Reste toujours le problème de l’édition. «Plusieurs auteurs québécois ont lancé leur propre maison d’édition, ajoute Olivier Lamontagne. Un jour, ils pourront lancer les jeux d’autres auteurs.» C’est le cas de Michel Truchon, créateur du jeu Destination Far West , qui a fondé Kynox Éditions. «Je crois que mon jeu arrive au bon moment, parce que le mar- JOUER DESTINATION FAR WEST de Michel Truchon Vous devez construire un chemin de fer. Pour marquer des points, vous faites monter les passagers éparpillés dans un désert inhospitalier. Plusieurs dangers vous guettent: tempê- tes de sable, pluies ou tornades. La concurrence est féroce. Vos adversaires peuvent saboter votre chemin de fer ou utiliser les services d’un hors-la-loi pour subtiliser vos précieux passagers. La mécanique pour poser les rails est originale: piochez au hasard trois rails; ensuite vous pouvez remplacer un rail déjà posé ou allonger votre réseau. Si vous êtes à proximité d’un joueur, vous pouvez même détourner son réseau et contrecarrer ses plans. Les règles sont claires et votre première partie durera moins de deux heures. Destination Far West est un jeu ou la planification est très importante. Il faut être astucieux pour utiliser les cartes au bon moment et bien prévoir le placement de ses rails. Les cartes jouées causent des rebondissements fréquents et leurs illustrations appuient l’ambiance humoristique du jeu. Vous voudrez jouer plusieurs parties pour découvrir les possibilités du jeu et peut-être faire monter trois passagers d’un coup avec l’aide précieuse du shérif. Une excellente création de Michel Truchon, pour de deux à quatre joueurs. Cinq jeux québécois à (re)découvrir FRÉDÉRIC COLLIN, COLLABORATION SPÉCIALE CHANSON PLUME LATRAVERSE HORS-SAISONS DRAGON/SELECT HHHH Plume quatre saisons Ne pas se fier au premier morceau du nouvel album de Plume: Lisa Belle, petite chanson rigo- lote, sympathique, sans grande conséquence, très Onc’ Pluplu incapable de résister à une farce. Car, dès le deuxième morceau, le ton change et on entend Michel «Plume» Latraverse s’interro- ger sur les filles de la téléréalité (Niaiseries ), puis sur la surinformation (À tire-larigot ), sur le passage vers l’âge adulte (magnifique L’âge où l’on ), sur la difficulté d’immigrer ( Le migratoire ), etc. Pour donner du poids à ses textes, Plume a décidé de revenir aux arrangements de ses débuts: un piano, parfois une guitare, et surtout une voix avec laquelle Latraverse joue, parfois ulcéré, parfois tendre, parfois juste éberlué par les Terriens. Ça donne donc un vrai blues ( Les bleus d’la plinthe ) ou une chanson sur les affres de prendre trop de substances illicites ( Bâton de vieillesse ), un regard décapant – et des jeux de mots incroyables – sur la cohabitation multiculturelle ( Pas de quartier ! ) et les errements médiatiques ( La vie en vers )… Bref, un Plume à consommer en toute saison. Marie-Christine Blais CHANSON À ÉCOUTER Le migratoire ON AIME LES JEUX DE SOCIÉTÉ AU QUÉBEC ! DANS UN MARCHÉ SOMME TOUTE ASSEZ PETIT, MAIS ÉCLECTIQUE, LE JEU QUÉBÉCOIS CHANGE ET S’ADAPTE MALGRÉ LES PROBLÈMES D’ÉDITION. SHERPA de Marc Beaudoin Dirigez une équipe d’alpinistes à la conquête de l’Everest. Pour progresser, vous devez gérer vos ressources et affronter les dangers de la mon- tagne: crevasses, avalanches et blizzards. Sans oublier le Yéti, qui peut effrayer les plus braves. Pour gagner la course, un guide et un autre membre de la cordée doivent atteindre le som- met équipés de nourriture, d’oxygène et de leur fidèle piolet. Affronter la montagne est une rude épreuve. Heureusement, vous pouvez vous ravi- tailler dans n’importe quel camp. Sherpa est un jeu plein de rebondissements qui saura vous garder en haleine devant toute la partie. La mécanique du jeu est simple et rapide à assimiler. Ce sont vos adversaires qui vous font affronter les dangers de la montagne, créant ainsi une interaction continue entre les joueurs. À deux ou trois joueurs, la gestion est plus stratégique et le coup du Yéti en fin de partie deviendra vite un classique! llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll 2 ARTS ET SPECTACLES LA PRESSE MONTRÉAL DIMANCHE 25 NOVEMBRE 2007

TOP JOUERcollections.banq.qc.ca/lapresse/src/pages/2007/11/25/C/... · 2010-03-25 · L emonde du jeudesociété au Québec estenpleineefferves-cence, commeentémoigne la multiplication

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ARTS ET SPECTACLES EXPRESSO

SPÉCIAL LUDO

FRANCO1 FRANCOIS PÉRUSSE

L’ALBUMDU PEUPLETOME 7

2 FRED ET NICOLASPELLERINFRED ET NICOLASPELLERIN

3 OFFENBACHL’ULTIME OFFENBACH

4 IMASMILE

5 GREGORY CHARLESLOIN DE LA LUMIÈRE

6 ARTISTES VARIESQUAND LE COUNTRYDIT BONJOUR VOL. 2

7 MICHEL FUGAINC’EST PAS DE L’AMOURMAIS C’EST TOUTCOMME

8 DIANE DUFRESNEEFFUSIONS

9 DICK RIVERSLA LÉGENDE

10 NICOLA CICCONENOUS SERONSSIX MILLIARDS

ANGLO1 CÉLINE DION

TAKING CHANCES

2 ALICIA KEYSAS I AM

3 PASCALE PICARDME, MYSELF & US

4 SYLVAIN COSSETTE70S

5 ANNE MURRAYDUETS, FRIENDS &LEGENDS

6 CHAMPIONCHAMPION ET SESG-STRINGS

7 RIHANNAGOODGIRL GONE BAD

8 LED ZEPPELINMOTHERSHIP

9 BRAN VAN 3000ROSÉ

10 MCMARIOMOSTWANTED 2007

TOP 10DISQUES

NOTRECHOIX

STÉRÉOCHANSON/POPSYLVIEPAQUETTETAM-TAMAUDIOGRAM /SÉLECTHHH1/2

L’arc-en-ciel amoureuxC’est tout naturellement qu’on associe le titre duquatrième album de Sylvie Paquette au battementdu cœur. Tam-tam est un album gorgé de déclara-tions d’amour, de désir et de volupté. Soleil d’Es-pagne, notamment, semble tout droit sortie descompilations chill out à la Café Del Mar, tandis quequelques moments évoquent la manière nostalgiquedu tandem Air. Daniel Bélanger, qui signe les arran-gements, s’est montré généreux, intégrant violons,cordes, vents, vibraphone et clavecin à l’univers folkde Sylvie Paquette. Ceux qui le connaissent consta-teront que le travail choral effectué ici fait écho àson album L’échec du matériel, paru au printemps. Lecharme opère dès la première écoute. Et lorsqu’on yrevient, on découvre avec plaisir l’à-propos de quel-ques notes de piano en forme de points de suspen-sion, d’une basse pleine de sous-entendus charnelset bien d’autres choses encore. Qu’il cherche à évo-quer les plaisirs de l’amour ou ses malheurs (Puisque,Contre nous), l’arrangeur n’est jamais excessif, saufdans Les valises. Habitant cet espace bien aménagé,le chant de Sylvie Paquette est toujours juste dans sapeinture de l’arc-en-ciel amoureux.

Alexandre Vigneault

CHANSONÀ ÉCOUTERDifficile

SOULBETTYE LAVETTETHE SCENE OF THECRIMEANTIHHHH

Retour sur la scènedu crimeÀ 61 ans, Bettye LaVette a vu neiger et c’est pourquoison art fait boule de neige. Érosion, cicatrices, éraille-ments et surtout, une puissance intacte coiffée d’unegrande maturité artistique. Bettye LaVette maîtrise leblues, le gospel et le country, elle malaxe allègrementces références fondatrices de la musique populaireaméricaine dans cette ambiance soul régnant encoreau mythiqueMuscle Shoals Sound Studio, temple del’enregistrement sudiste comme on le sait. En 1972,la chanteuse originaire de Detroit y avait enregistréun album pour Atlantic… qui est allé dormir dans lesvoûtes de la célèbre étiquette jusqu’à sa sortie en…2000 ! En 2007, c’est-à-dire 35 ans après cette ses-sion, Bettye LaVette a été invitée à retourner en Ala-bama sur la «scène du crime» avec une équipe on nepeut plus vintage, avec entre autres le bassiste DavidHood et le claviériste Spooner Oldham, qui furentdes fondateurs du Muscle Shoals Sound Studio. Ladame y a donné tout ce qu’elle avait dans le ventre.Dans ces conditions précises, un genre musical untantinet suranné retrouve toute sa valeur originelle.

Alain Brunet

CHANSONÀ ÉCOUTERThey Call It Love

SOULSHARONJONES&THEDAP-KINGS100 DAYS 100 NIGHTSDAPTONE RECORDSHHHH

Bombe (soul)à retardementJ’étais à La Tulipe il y a exactement deux semaines,je suis encore secoué. Électrisé par la performancehallucinante de cette artiste originaire d’Augusta,Géorgie, petite dame de 51 ans un tantinet envelop-pée… et qui n’a point honte de son corps. À voir Sha-ron Jones se démener sur scène et ainsi nous grillerles fusibles, à constater les dégâts causés par unetelle décharge, je peux comprendre ses supportersles plus fervents qui lui confèrent le statut de soul sis-ter #1. Pour un troisième album consécutif, l’ex-gar-dienne de prison (elle sévissait à Sing Sing, rien demoins!) est accompagnée par les puristesDap-Kingsde Brooklyn, groupe maison du label soul-funk Dap-tone. L’instrumentation soul préconisée par cettebombe à retardement est fidèle à l’esthétique desannées 60 et 70 (un peu plus propre dans sa facturestudio, cependant), les guitares y sont relativementdiscrètes mais toujours présentes, la basse et les per-cussions (batterie et congas) assurent un impeccablesoutien, les cuivres barrissent allègrement sans jamaisdominer cette soliste hors du commun.

Alain Brunet

CHANSONÀ ÉCOUTERTellMe

CHANTAL IDECOLLABORATION SPÉCIALE

Le monde du jeu de société auQuébec est en pleine efferves-cence, comme en témoigne lamultiplication des événe-

ments ludiques: Ludo-Outaouaisà Gatineau, Jeux au boute dansLanaudière, les Rencontres ludo-pathiques de Granby ou encore lesJournées ludiques de Québec. Sanscompter bien entendu les différentsgroupes de joueurs qui se rencon-trent en privé ou même dans certai-nes boutiques spécialisées.

Mais le monde du jeu, c’est aussiles créateurs de jeux. Ceux qui, parleur imagination et leur créativité,nous permettent à nous, simplesjoueurs, de faire l’ascension del’Everest, de revivre la conquête duFar West ou même de nous fairecroire, l’espace d’un instant, quenous sommes des mathématiciensde génie!

Parmi eux, Philippe Beaudoin,qui a, dans ses placards, une mul-titude de prototypes. En 2006, sonjeu Panama a été primé au concoursde Boulogne-Billancourt (France).Cette année, en collaboration avecPierre Poissant-Marquis, il réci-dive en présentant Québec 1608 ,un jeu de stratégie qui proposeaux joueurs de recréer le paysagearchitectural du Québec. Le jeuse retrouve parmi les finalistes deBoulogne-Billancourt et a gagné le«Plateau d’or» lors des Journéesludiques de Québec. « Aucunde mes jeux n’est officiellementédité », précise M. Beaudoin,«mais je crois que ça s’en vient !»Présenter un jeu à un éditeurdemande énormément de travail.Il faut tenir compte des critiques,parfois même apporter des modi-fications au jeu. Malgré tout, ilarrive que le projet tombe à l’eau,même si le jeu a été primé lorsd’un concours.

Pour sapart,Olivier Lamontagnea déjà créé cinq jeux, dont Mithril etPoison !!!, tous deux primés lorsde l’événement Ludo-Outaouais.« Les créateurs ne doivent pascacher leurs jeux, conseille-t-il.Il faut les montrer au plus grandnombre de joueurs et de non-joueurs possible. Et s’inscrire auxconcours de créateurs !» Il constateaussi que le nombre de joueursau Québec augmente. Rares sontles foyers où l’on ne trouve pasau moins un jeu de cartes ou unvieux scrabble ! Reste toujours leproblème de l’édition. «Plusieursauteurs québécois ont lancé leurpropre maison d’édition, ajouteOlivier Lamontagne. Un jour, ilspourront lancer les jeux d’autresauteurs.»

C’est le cas de Michel Truchon,créateur du jeu Destination FarWest , qui a fondé Kynox Éditions.«Je crois que mon jeu arrive aubon moment, parce que le mar-

JOUER

DESTINATION FARWEST deMichel Truchon

Vous devez construire un chemin de fer. Pour marquer despoints, vous faites monter les passagers éparpillés dans undésert inhospitalier. Plusieurs dangers vous guettent : tempê-tes de sable, pluies ou tornades. La concurrence est féroce.Vos adversaires peuvent saboter votre chemin de fer ouutiliser les services d’un hors-la-loi pour subtiliser vos précieuxpassagers. La mécanique pour poser les rails est originale :piochez au hasard trois rails ; ensuite vous pouvez remplacerun rail déjà posé ou allonger votre réseau. Si vous êtes àproximité d’un joueur, vous pouvez même détourner son réseau et contrecarrer sesplans. Les règles sont claires et votre première partie durera moins de deux heures.Destination Far West est un jeu ou la planification est très importante. Il faut êtreastucieux pour utiliser les cartes au bon moment et bien prévoir le placement de sesrails. Les cartes jouées causent des rebondissements fréquents et leurs illustrationsappuient l’ambiance humoristique du jeu. Vous voudrez jouer plusieurs parties pourdécouvrir les possibilités du jeu et peut-être faire monter trois passagers d’un coupavec l’aide précieuse du shérif. Une excellente création de Michel Truchon, pour dedeux à quatre joueurs.

Cinq jeux québécois à (re)découvrirFRÉDÉRIC COLLIN , COLLABORATION SPÉCIALE

CHANSONPLUMELATRAVERSEHORS-SAISONSDRAGON/SELECTHHHH

Plume quatre saisonsNe pas se fier au premier morceau du nouvelalbum de Plume : Lisa Belle, petite chanson rigo-lote, sympathique, sans grande conséquence,trèsOnc’ Pluplu incapable de résister à une farce.Car, dès le deuxième morceau, le ton change eton entend Michel «Plume» Latraverse s’interro-ger sur les filles de la téléréalité (Niaiseries), puissur la surinformation (À tire-larigot), sur le passagevers l’âge adulte (magnifique L’âge où l’on), sur ladifficulté d’immigrer (Le migratoire), etc. Pourdonner du poids à ses textes, Plume a décidéde revenir aux arrangements de ses débuts : unpiano, parfois une guitare, et surtout une voix aveclaquelle Latraverse joue, parfois ulcéré, parfoistendre, parfois juste éberlué par les Terriens. Çadonne donc un vrai blues (Les bleus d’ la plinthe)ou une chanson sur les affres de prendre trop desubstances illicites (Bâton de vieillesse), un regarddécapant – et des jeux de mots incroyables – surla cohabitation multiculturelle (Pas de quartier!) etles errements médiatiques (La vie en vers)… Bref,un Plume à consommer en toute saison.

Marie-Christine Blais

CHANSONÀ ÉCOUTERLe migratoire

ON AIME LES JEUX DE SOCIÉTÉ AU QUÉBEC ! DANS UN MARCHÉ SOMME

TOUTE ASSEZ PETIT, MAIS ÉCLECTIQUE, LE JEU QUÉBÉCOIS CHANGE ET

S’ADAPTE MALGRÉ LES PROBLÈMES D’ÉDITION.

SHERPA deMarc Beaudoin

Dirigez une équipe d’alpinistes à la conquête del’Everest. Pour progresser, vous devez gérer vosressources et affronter les dangers de la mon-tagne : crevasses, avalanches et blizzards. Sansoublier le Yéti, qui peut effrayer les plus braves.Pour gagner la course, un guide et un autremembre de la cordée doivent atteindre le som-met équipés de nourriture, d’oxygène et de leurfidèle piolet. Affronter la montagne est une rudeépreuve. Heureusement, vous pouvez vous ravi-tailler dans n’importe quel camp. Sherpa est un jeuplein de rebondissements qui saura vous garder enhaleine devant toute la partie. La mécanique du jeu est simple et rapideà assimiler. Ce sont vos adversaires qui vous font affronter les dangersde la montagne, créant ainsi une interaction continue entre les joueurs.À deux ou trois joueurs, la gestion est plus stratégique et le coup du Yétien fin de partie deviendra vite un classique !

l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l

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