Top Secret No 14 (Rennes Le Chateau)

Embed Size (px)

Citation preview

3:HIKLSF=\U^UUU:?a@k@b@o@g;

M 01857 - 14 S - F: 9,00 E - RD

mise en g ardeLes sujets et articles diffuss dans le magazine TOP SECRET ne sont jamais vulgaires, ni obscnes, et ils ne portent pas atteinte la dignit humaine, au contraire. Il nen demeure pas moins que certaines informations peuvent heurter et dstabiliser le lecteur. Nous demandons donc aux personnes sensibles de bien considrer le fait que la plupart de ces informations, de par leur nature, nont pas pu tre vrifies. En effet, les sujets abords ici savancent bien souvent la lisire et mme au-del de nos connaissances. Certaines des expriences relates dpendent de linterprtation des tmoins qui les ont vcues, et certaines thories sont soumises aux limites de la comprhension des chercheurs et auteurs qui ont tudi les phnomnes sy rapportant. Bref, ces informations flirtent souvent avec une frontire trouble que la science officielle et les bien-pensants se sont refus dexplorer, et que nous avons dcid daborder, arms de notre seule curiosit sincre. Si donc, pour une raison quelconque, vous sentez que certains articles peuvent vous perturber, notre but ntant bien videmment pas de nuire autrui, nous vous recommandons de ne pas poursuivre votre lecture et de considrer tout cela comme un jeu, purement intellectuel, qui consiste jouer se faire peur. Quant ceux qui aiment se confronter une autre ralit, la regardant davantage comme une possibilit et comme un champ dinvestigation, plutt que comme une certitude, nous esprons quils prendront plaisir lire ce magazine. Nous naffirmons rien, nous ne militons pas, mais nous revendiquons un droit essentiel : celui de nous poser des questions, mme des questions qui effraient, ou qui fchent, qui peuvent paratre ridicules, ou naves, considrant que ce droit de sinterroger est non seulement un droit de la presse, mais plus gnralement un droit naturel, inalinable et sacr de l'homme. Top Secret est conu comme un puzzle dont personne ne sait lavance ce que sera la reprsentation finale. Chaque numro est comme une bouteille jete la mer. Laventure continue, le meilleur est encore venir...

Le Journal De lUf ologieTo u t e l a c t u a l i t u f o l o g i q u e e t s c i e n t i f i q u e www.lejdu.com

D I TO R I A LLaventure continue !...En vous procurant ce Numro Spcial de TOP SECRET, vous contribuez la concrtisation dun vieux rve : la cration dune collection de livres agrments de nombreuses photographies, disponibles en kiosque, un prix modique. Cette collection devrait enfin voir le jour au dbut de lanne prochaine, avec la sortie tous les 4 mois dun numro Hors Srie de TOP SECRET. Tout cela est peut-tre un pari un peu fou. On nous la dit plusieurs fois. Mais la rponse est vidente : finalement qui est le plus fou ? Celui qui poursuit ses rves jusquau bout, ou bien celui qui y renonce ? temps, sur les sentiers tortueux de Rennes. Une grande partie du livre est conue comme un jeu de piste. Vous allez ainsi dcouvrir sans forcment comprendre, les divers lments auxquels les premiers chercheurs ont t confronts, il y a trente ans. Pas pas, vous avancerez, dans le mandre des pistes qui sentremlent. Pistes parfois dangereuses, parfois fausses, parfois limpides... Vous connatrez galement cette sensation enivrante de toucher presque au but...puis quelques lignes plus loin celui-ci semblera vous chapper et vous aurez limpression dtre perdu...de ne plus rien connatre de laffaire. Ne diton pas que le chercheur doit dabord se perdre lui-mme sil veut esprer approcher la vrit...? Le mystre de Rennes-Le-Chteau est un sujet difficile... si ctait facile, il y a bien longtemps quon nen parlerait plus. Ainsi cette premire partie ne manquera pas de vous dstabiliser. Vous vous demanderez sans doute o lauteur veut vous conduire... Ne vous dcouragez pas. Personne na prtendu que le chemin serait facile, ni que les lments vous tomberaient tout cuits dans la bouche. Il demande au contraire de leffort, de la constance et de lhumilit. Il vous arrivera peut-tre davoir envie dinterrompre votre lecture... Ne vous dcouragez pas. Rappelez-vous que ce trouble intrieur qui vous gagnera, cest celui que ressentent tous les chercheurs de vrit devant lampleur de lnigme. Cest tout le talent de Paul Rouelle, qui parvient vous faire revivre tape par tape lvolution de ses sentiments devant chaque dcouverte. De temps en temps vous aurez limpression agaante quil ne vous dit pas tout, et quil vous cache des choses. Ne vous dcouragez pas. Cest ce prix que vous approcherez du grand secret de cette affaire. Cest un secret qui en vaut la peine. En ralit, Paul Rouelle rvle tout. Il vous tendra la main et vous guidera au moment o vous ne vous y attendrez plus... sa manire, et parfois, il est vrai, il faudra savoir lire entre les lignes... Toutes les pices sont l... Certaines sont assembles par lauteur. Il y en a quelquesunes que vous devrez, si vous voulez allez vraiment au fond des choses, assembler

Le meilleur est encore venir

On nous a dit que dbuter cette collection avec le thme de Rennes-Le-Chteau tait un choix prilleux. Effectivement, le sujet ayant dj t trait par dinnombrables auteurs, on imagine mal comment un nime ouvrage pourrait encore rvler quelque chose de nouveau. Seulement voil, il se trouve que Paul Rouelle fait partie des chercheurs de la premire heure. Les chercheurs daujourdhui le connaissent de rputation sans lavoir rencontr... Bref, ce nest pas tout fait un inconnu. Homme discret et complexe, personnalit dexception et dune grande rudition, on pourrait croire quil a t taill la mesure du mystre, et que justement, Rennes-Le-Chteau lattendait depuis toujours pour se mesurer lui. Paul Rouelle na encore jamais rvl dans un livre les conclusions ultimes et troublantes de sa longue qute. Alors que nous dplorons les disparitions successives, en lespace de quelques mois, de Christian Bernadac et de Grard De Sede, son tmoignage est charg dune force et dune aura toute particulire. Enfin, sa dmarche sinscrit parfaitement dans le concept que nous nous efforons de mettre en place la rdaction. Loin du sensationnalisme et des rvlations fracassantes, rsultant dune surenchre dans lextraordinaire, son livre Rennes-Le-Chteau, une histoire dApocalypse est conu comme un puzzle o les rvlations sont suggres du bout des lvres. Sans rien vous imposer, lauteur vous invite remonter le temps, et cheminer comme il le fit lui-mme, il y a bien long-

par vous-mme. Sachez au moins que tout est dit... Pour finir, une dernire recommandation : cest la troisime lecture, que ce livre vous apparatra dans son sens le plus subtil... Toutes les photos du rcit ne sont pas prsentes dans la version papier, ou ont t rduites. Ceux qui voudront vraiment simprgner des diffrentes pices du puzzle, dans le dtail, pourront le faire en se procurant la version cdrom. Ils trouveront galement dans cette version numrique, une bibliographie trs complte, en rapport direct avec les rvlations de Paul Rouelle. Toutefois je vous promets que les photographies essentielles sont toutes l, imprimes, et que rien ne manque pour que vous viviez pleinement laventure et la confrontation lnigme. En matire de rvlation, et dinformations confidentielles, je crois bien que TOP SECRET vous a dj, au travers des 13 prcdents numros, rserv bien des surprises. Laventure continue. Et le meilleur, comme nous avons coutume de le dire, est encore venir...

ROCH SAQUERE [email protected] Eden Edition 8, rue Pierre et Marie Curie 32600 LIsle Jourdain Tel : 05 62 07 38 57 Mobile : 06 61 42 34 16

T OP SECRET - 3

Prface

A

vez-vous jamais t prisonnier d'un cyclone, ptrifi dans l'humeur vitre de son oeil ? Immobile et tout de mme emport par la tourmente. A sa faon, le livre - Rennes-le-Chteau, une histoire dApocalypse? - de Paul Rouelle est un cyclone fascinant parce qu'il bouscule la plupart des "certitudes tablies" sans abuser de la force de ses dcouvertes en rafales. Je n'exagre pas. Pour assez bien connatre les broussailles qui protgent les derniers grands mystres pyrnens, je sais les difficults que rencontrent les vritables explorateurs ne serait-ce que pour sparer le bon grain de l'ivraie dans des bibliographies de plus en plus dmesures, monstrueuses. Combien de fausses "rvlations" toujours puises aux griffons de "sources indites" ? Plus d'une vingtaine par an, tous trsors, bchers, Graals confondus. Paul Rouelle n'est pas un homme press. Il y a plus de trente ans qu'il s'est "laiss prendre au pige" de Rennes-le-Chteau. Pour s'en vader - mais comment et surtout pourquoi briser une passion ? - il a chemin, n'oubliant aucun sentier, aucun labyrinthe. Le bilan du pas pas est poustouflant mme si, comme moi, on ne se laisse pas ingnument prendre par la main en faisant semblant d'oublier les impasses, les raccourcis, les traces en pointill. L'important est d'avoir, l, sous les yeux la nouvelle carte des nouvelles pistes et cesser une fois pour toutes de clamer "La Vrit est Ailleurs". La vrit vraie, comme on dit aujourd'hui, est que quelque chose d'important, peut-tre d'inou, s'est pass dans le minuscule triangle Montsgur, Ussat-les-Bains, Rennes-le-Chteau, pendant les dix douze ans qui ont prcd la Seconde Guerre Mondiale. Comme s'ils s'taient donn rendezvous, se sont rencontrs sur ce terroir -rptons-le : troit- des reprsentants de Socits plus ou moins secrtes, loges, sectes, d'au moins quatre nationalits : Polaires italiens

et franais conduits semble-t-il par un "vnrable" Bari ; Britanniques d'une confrrie mystique fonde -mais oui !par Sir Arthur Conan-Doyle, pre de Sherlock Holmes, et dont l'envoy spcial Walter Birks devint le secrtaire intendant d'Antonin Gadal. C'est Birks qui lui offrit la statuette gyptienne que le gardien des cavernes initiatiques d'Ussat prtendit avoir trouve dans une grotte qui domine l'Arige, aujourd'hui pice matresse du trsor initiatique des Rose Croix nerlandais (Haarlem); Allemands dont le plus clbre des reprsentants reste Otto Rahn ; Espagnols -ils ne sjournrent qu'une quinzaine de jours- prospectant pioche en main le secteur LuzenacLordat. Les initis -je l'ai appris de la bouche de Birks- rompus aux arcanes des gnoses tnbreuses couraient aprs un Evangile perdu de Saint-Jean et non, comme l'crivent les exploiteurs du filon Cathare qui ne semblent connatre (mal) qu'Otto Rahn, d'un Graal devenu la demande sacr pour avoir recueilli le sang du Christ, ou mieux encore pierre prcieuse dtache de la couronne de Satan. Pourquoi Saint Jean ? Pourquoi Monsgur, Ussat, Tarascon-surArige, Lordat, Rennes-le-Chteau ? Parce que Christian Rosenkreuz, qui aurait fond l'Ordre des Rose Croix, au cours d'un voyage dans le Sud de la France aurait t l'invit en son chteau du Seigneur de Lordat. Christian Rosenkreuz dtenteur de tous les secrets de l'Egypte, de l'Orient et du fameux manuscrit de Saint Jean. Notez les conditionnels que se gardent d'utiliser les auteurs de livres sotriques. Saint Jean ! Lisez Paul Rouelle. Ce n'est pas moi de dvoiler ses conclusions. Lisez et relisez. Bonne route !C. BERNADAC.

TOP SECRET. Magazine bimestriel Directeur de la publication Responsable Editorial : Roch Saquere. Corrections : Sophie Hartung. Imprim par LonceDeprez. Ruitz France Distribution NMPP. ISSN : 16380142 - Dpt lgal parution. Top Secret est dit par EDEN EDITION SARL au capital de 7622,45 euros - Principal actionnaire : Roch Saquere - Sige social: 8, rue Pierre et Marie Curie. 32600 LIsle Jourdain - Tel : 05 62 07 38 57. Mobile : 06 61 42 34 16. Email : [email protected] Site web : http://www.topsecret.fr L'diteur dcline toute responsabilit quant aux contenus et opinions formules par les sites Internet rfrencs, celles-ci n'engageant que leurs auteurs. Toute reproduction, toute traduction pour tous pays et tout support, intgrale ou partielle, fait sans le consentement de l'auteur sont illicites. Toute copie autre que destine un usage personnel est strictement interdite. Tous droits rservs sur le matriel photo qui n'aurait pas fait l'objet d'une convention antrieure la parution en raison des difficults d'identification lies au rseau Internet. De nombreuses photographies de ce magazine proviennent des archives personnelles de lauteur et de celles de Christian Bernadac qui a aimablement autoris leur libre publication dans le journal. Les quelques autres photographies ont t rassembles de diverses sources publiques, et sont entres dans le domaine public sauf indication contraire.

T OP SECRET - 4

Mon histoireC'est en 1969 que je me suis rendu Rennes-le-Chteau pour la premire fois. Par hasard. Mon Epouse et moi prenions nos toutes premires vacances aux SaintesMarie, qui resteront un de mes meilleurs souvenirs. Or, pour ma part, j'ai une horreur viscrale de l'eau, laquelle -comme disait Verlaine- est un liquide tellement sale que, quand on la verse dans le Pernod, elle le trouble. Donc, nous avions conclu une sorte de pacte : le matin, pendant que ma sirne prfre profitait de la Mditerrane, je lisais sur la plage ; l'aprs-midi, nous visitions la rgion. C'est ainsi que j'ai lu pour la premire fois "Le Trsor Maudit de Rennes-leChteau", de Grard de Sde. Quand je dis que je l'ai lu En fait, je l'ai dvor tellement goulment que le seul moyen raisonnable de le digrer fut d'aller voir sur place ce qu'il en tait des affirmations et hypothses de l'auteur. Ce que nous fmes. l'poque, cette histoire tait encore assez neuve et Rennes tait encore "authentique", comme il convient de dire aujourd'hui quand on est cultiv. En tout cas, elle n'avait pas encore subi les ravalements et restaurations (!) qui la dfigurent dornavant tout en assurant sa rentabilit commerciale. Le cimetire n'avait pas t boulevers, Branger Saunire et Marie Denarnaud taient encore leur place, Paul-Urbain de Fleury avait toujours deux tombes diffrentes, les autres spultures curieuses pouvaient encore

tre photographies. L'glise tait toujours libre d'accs et le chemin de croix n'avait pas t "remis en ordre". Bref, il rgnait encore sur les lieux un parfum mystrieux, mais non frelat, qui en faisait le charme. Et, tout compte fait, on ne mangeait pas tellement mal chez Henri Buthion. Or, ce qu'il nous fut donn de voir conforta notre impression initiale : Grard de Sde tait loin de dire tout. Il n'en fallait pas plus pour allumer notre curiosit ! Donc, quelques mois plus tard, je redescendais avec un ami tout aussi intrigu que moi. C'tait aux congs de Toussaint 1970 Notre aventure commenait. La raconter ici in extenso n'apporterait pas grand-chose, sinon une collection d'anecdotes rassemble pendant plus de 33 ans de recherches, d'anecdotes amusantes la plupart du temps, mais aussi nettement dplaisantes, parfois. Que l'on sache seulement que les quelques mises en garde contenues dans le "Trsor Maudit" ne sont pas sans objet, et que les documents dont je dispose m'ont valu pas mal d'ennuis, depuis les "visites domiciliaires discrtes", manifestement effectues par des gens "comptents", jusqu'aux cambriolages par effraction avec destruction mobilire par des vandales et menaces peintes sur mes murs. En passant par le 9 mm para. Et pourtant, ce serait refaire, je recommencerais ! Car cette aventure m'a permis de rencontrer pas mal de monde : des fous mystiques, des dtenteurs de la vrit authentique, des hallucins sectaires et, parfois mme, de vritables gangsters. Elle m'a heureusement permis de ctoyer aussi des gens intressants : certains, dont le rle dans cette histoire restera probablement toujours la vritable nigme, comme Grard de Sde ou Pierre Plantard ; certains de grande valeur, dont l'rudition vous tient en haleine, comme A.D. Grad ; et enfin des personnages exceptionnels, dont l'immense culture n'avait d'gale que l'humour, comme Philippe de Chrisey, avec lequel j'ai eu la chance de nouer une amiti trs profonde et extrieure tout ceci. Elle m'a galement amen m'intresser des tas de choses qui, jusque l,

me laissaient parfaitement froid, comme l'histoire, la mythologie, l'hraldique, et mmes les langues : l'hbreu et l'occitan. Que ne ferait-on pas quand on est passionn ? Elle m'a mme contraint tudier ce qui tait le cauchemar de mes tudes secondaires, la littrature potique romantique. On n'imagine pas ce que l'on peut trouver par une lecture attentive des sonnets de Grard de Nerval ! Ah, ce fameux "Desdichado", qui me valut tant de maux de tte sous la frule de professeurs dont j'admire encore la patience ! Si j'avais su la merveille que ce texte recelait au-del de sa perfection potique Tiens, au fait ! Tout le monde sait, bien entendu, que Nerval s'est suicid par pendaison. Encore que "suicid" soit un terme bien trange quand on lit dans le rapport de police que, lorsqu'on l'a trouv, le malheureux avait toujours son gibus sur la tte et que les pointes de ses pieds touchaient le sol. Beaucoup savent aussi que l'endroit exact de l'vnement est devenu aujourd'hui le trou du souffleur d'un grand thtre parisien. Mais y en a-t-il qui savent en face de quel immeuble Grard de Nerval a trouv la mort ? En face d'un commerce de serrurier, un bonhomme qui vendait des clefs Et la boutique se signalait par une enseigne : "Chez Boudet". "Mais, me direz-vous, est-ce bien raisonnable, dans une aimable histoire comme celle-ci, de venir parler de cambriolages, de menaces, de coups de feu, et mme de services Comment dites-vous ? De services secrets !?" Autrement dit : "Etes-vous bien raisonnable ?" a, ma bonne dame, mon bon monsieur, c'est une longue histoire, dont j'imagine que vous la verrez d'un tout autre il si vous avez la patience de lire ce qui suit. Paul Rouelle

T OP SECRET - 5

RemerciementsQue, ds prsent, il me soit permis de remercier chaleureusement tous ceux et celles qui m'ont permis d'en arriver l :

Au Marquis Jacques de B., pour un tas de raisons qui n'appartiennent qu' lui et moi, Au Docteur Georges Hrion, avec qui j'ai fait mes premiers pas dans la rgion et dans cette aventure, Au Marquis Philippe de Chrisey (), pour son incroyable rudition, et pour l'amiti dont il a bien voulu m'honorer, Colette, sa Compagne, pour son extraordinaire gentillesse, parfois pour ses silences, mais surtout parce que, aujourd'hui encore, elle m'accorde cette amiti que Philippe m'avait offerte, Monsieur Grard de Sde (), pour avoir mis cette histoire jour, pour y avoir lev mes hsitations, et pour avoir toujours renvoy l'ascenseur, Monsieur Christian Bernadac (), pour qui j'ai le plus grand respect, et qui sans le savoir, m'a donn de prcieux encouragements, Claude Nauwelaerts, pour son amiti, pour les longues heures de discussion passionnantes, pour son soutien et pour son aide, notamment dans la documentation. Et enfin, mais avant tout, Marcelle, mon Epouse, Serge, Marc et Marie-Claire, nos Enfants, parfois pour leur enthousiasme, mais toujours pour leur patience.Quant ceux que je n'ai pas cits, certains me sauront gr de respecter leur discrtion; les autres ne s'en tonneront pas. ***** Un petit mot encore. Certaines diapositives prsentes dans le cadre de cette enqute ont plus de trente-trois ans aujourd'hui Elles comportent donc quelques dfauts dus aux possibilits de conservation des pellicules de l'poque. Je demande l'indulgence du lecteur : c'est un document, que je lui soumets, pas une uvre artistique.

REN

SOMMAIRE

TOP SECRET # 14 - NUMRO SPCIAL T7 8 13 19 29 34 37 41 43 45 46 48 51 54 55 62 63 65 66 71 72 76

En guise d'avertissement ................................................................................................. d'av La rgion de l'Aude ......................................................................................................... rgion l'A Les l ieux concerns ......................................................................................................... Le Chemin de Croix ......................................................................................................... Croix D'une Rennes l'autre .................................................................................................... Rennes l'autre Les Faits ......................................................................................................................... Fai Quelques notes en passant .............................................................................................. Les hypothses : un trsor .............................................................................................. hypothses trsor Les hypothses : un document ........................................................................................ hypothses Quelques nouvelles notes ................................................................................................ nouvel Henri B oudet .................................................................................................................. Nicolas Poussin ............................................................................................................... Poussin B ertholet Flmal le ........................................................................................................... Eugne Delacroix ............................................................................................................ Delacroix Grard de Nerval ............................................................................................................. Grard Nerval Pierr e, Gi lbert, Michel et les autr es ......................................................................... Les hypothses : la mienne ............................................................................................. hypothses Une autre histoire ........................................................................................................... autre histoire Un Rahn peut en cacher un autre .................................................................................... Rahn autre ...Oui, mais quel autre .................................................................................................... autre Dis-moi qui tu hantes. Je te dirai qui tu es .................................................................. dirai Lisons un brin ..................................................................................................................

T OP SECRET - 6

NES-LE-CHATEAU UNE HISTOIRE DAPOCALYPSEUNE HISTOIRE DAPOCALYPSEEN GUISE DAVERTISSEMENTIl n'entre pas du tout dans mes intentions d'assner une vrit historique, irrfragable et intangible. J'estime simplement que l'analyse de certains faits, de leur concordance dans le temps, de leurs relations plausibles sinon possibles, le tout saupoudr d'une solide rasade d'esprit critique et d'une bonne pince de logique, que tout cela peut amener des hypothses curieuses, voire intressantes, que - ma connaissance- rien n'a encore contredites aujourd'hui. Je n'ai pas la prtention d'avoir rsolu "L'Affaire de Rennes-le-Chteau": je n'ai pas les moyens de m'offrir ce ridicule. Je crois cependant avoir eu la chance de disposer de certains lments susceptibles d'clairer diffremment cette nigme, ou tout au moins, d'y apporter quelques complments curieux. Dans le cadre de cette affaire, je n'ai pas eu vent, en effet, que quiconque se soit jamais pench sur les agissements d'un obscur crivaillon allemand dans la rgion d'Ussat, ni sur les raisons vritables qui les ont motivs, et moins encore sur les dveloppements bizarres qu'impliquent alors les remarquables tudes consacres ce personnage par Christian Bernadac. Dans le cadre de cette mme affaire, je ne crois pas non plus que l'on ait jamais tent une tude conjointe des mmoires d'un autre personnage insolite, galement trait avec maestria par le mme Bernadac. Je ne pense pas, enfin, que quelqu'un, se mfiant des traduttore-traditore, se soit impos l'tude de l'occitan afin de se documenter in texto non suspecto et non pas seulement via ce que rapportent les autres dans leurs ouvrages. Je n'ai pas connaissance, enfin, que quiconque tudiant ce sujet, avant mme la moindre publication et aprs en avoir fort peu parl aux diverses personnes rencontres pour la recherche documentaire, se soit fait contacter depuis l'Australie et l'Estonie par des gens trangement vanescents ds le moment o l'on a la curiosit de s'intresser leur identit physique. Ni que quiconque se soit fait cambrioler, menacer et finalement tirer dessus trois reprises. Il y a des gens, au BND et dans quelques services du mme acabit, qui manquent drlement d'humour ! Un dernier mot. Je n'ai pas l'intention non plus de dlivrer un quelconque message, si ce n'est celui-ci : cherchez passionnment, mais toujours sincrement et honntement. Vous n'imaginez pas le plaisir que vous trouverez progresser dans votre qute. Et c'est l, probablement, le seul trsor de Rennes-le-Chteau qui soit encore vraiment accessible.

T OP SECRET - 7

LA RGION DE LAUDE R"Il tait une fois..." C'est une caractristique constante des contes de fes que de commencer par ces quelques mots: ils sont tellement associs l'imaginaire qu'il est pratiquement impensable de voir une histoire authentique commencer par eux. Et pourtant ! Comment sparer l'imaginaire du rel dans une aventure dont les hros -parfaitement authentiquesont tout fait pour concrtiser leurs rves ? Sur quoi se baser pour faire le dpart entre le mythe et l'histoire alors que tant d'auteurs et de journalistes plient les vnements dans le sens de l'Histoire, alors que tant d'historiens modifient l'Histoire au gr de leur sens de l'vnement ? La dmarche est infiniment plus saine, qui tente de donner

elater l'histoire du village de Rennes-le-Chteau consisterait un peu rinventer la roue. Ceux qui -par extraordinairen'en connatraient rien trouveront les meilleures informations (et quelques autres) dans une masse toujours croissante de livres et d'articles dont on trouvera facilement la liste sur le web. de sensationnel. Langage, en fait, de l'hermtisme, du symbolisme, de l'argot, du calembour et de la posie... Langage des oiseaux, peut-tre ? En tout cas, message fabuleux, dans tous les sens du terme, que nous ont laiss les deux prtres au travers de leurs oeuvres et de leurs glises. Message propos d'un trsor, car Branger Saunire fut incontestablement riche, et Henri Boudet, quoique plus discret, ne le fut probablement pas moins. Message aux connotations dynastiques, car si les gnalogies sont parfois curieuses, certains noms rencontrs dans cette affaire ne permettent aucun doute: Chambord, Habsbourg, Orlans, Bourbon, Plantagent,

Dessous le chaine Guyen du Ciel frapp, Non loing de l est cach le tresor, Qui par longs siecles avoit est grapp, Trouv mourra, l'il crev de ressor. Nostradamus, Cent 1:XXVII.(4)

Himmler, le bras droit d'Hitler, sous couvert d'enquter propos du Catharisme, a envoy Otto Rahn la dcouverte de l'nigme de Rennes-le-Chteau.un sens au phnomne en se pliant ses caprices plutt qu'en le distordant jusqu' le faire concider avec l'une ou l'autre conviction. Langage bien obscur que celui-l, n'est-ce pas ? Et pourtant, langage auquel il faudra bien s'habituer pour plonger dans l'univers que les Abbs Henri Boudet et Branger Saunire ont forg, et dont les marques, hier encore bien vivantes, s'tiolent et se perdent peu peu au gr du temps, des amnagements et des tentatives de restauration. Langage qui devra devenir familier pour tenter d'approcher le message que nous ont laiss les deux Abbs, et que certains voudraient tre aujourd'hui les seuls comprendre, quitte en dgrader les supports pour les rendre inaccessibles aprs eux. Langage discret et pudique -quoique grandiose- et qui s'accommode mal du romanesque pour quais de gare ou des affabulations pour midinettes en mal Dagobert II, Sigebert IV et Plantard de Saint-Clair... Et ce n'est pas Monsieur le Prsident Franois Mitterrand qui me contredira, en visite sur les lieux le 2 mars 1981, quelques semaines des prsidentielles; pas plus que Monsieur Valry Giscard d'Estaing, qui, la mme poque, dnait un soir SionVaudmont. chacun sa colline inspire Ce n'est pas non plus -et c'est infiniment plus grave- l'attitude de Himmler qui dniera l'intrt des grands de ce monde pour ce coin perdu des Corbires, alors que sous couvert d'enquter propos du Catharisme, le bras droit d'Hitler avait envoy Otto Rahn la dcouverte de l'nigme de Rennesle-Chteau. Rennes-le-Chteau, Saunire, Boudet, l'or de Salomon, les Wisigoths, les Mrovingiens, le Roi Perdu... Que de noms propices au rve, aujourd'hui que les mdias se sont empars de cette affaire, depuis les opuscules discrets dposs la Bibliothque Nationale jusqu' la tlsuite grand spectacle, en passant par quelques tudes srieuses, quelques brillantes interprtations, et quelques remarquables pantalonnades, aussi ! Il n'entre pas dans mes intentions d'attaquer qui que ce soit ni de polmiquer avec quiconque. Tout compte fait, "Lisez-les tous, le Roi reconnatra les siens !", comme disait peu prs Foulques de Toulouse... Il se trouve seulement que je dispose d'une srie de documents antrieurs pas mal d'adaptations; j'aimerais simplement vous les soumettre : il est parfois bon de faire le point sur les certitudes avant de se plonger dans les hypothses. Et cela ne nuit pas au mcanisme de remettre parfois les pendules l'heure. Je vais donc tenter de montrer ce j'ai vu de Rennes-le-Chteau et de son contexte, il y a trente-trois ans. Dj

T OP SECRET - 8

RENNES-LE-CHTEAU

- UNE HISTOIRE DAPOCALYPSELA RGION DE LAUDE

Tout en haut des Pyrnes, pas loin de Plans et de sa Mesquit [003], pas loin non plus de Font-Rome, o se pratique une moderne alchimie solaire [004], prs du lac des Bouillouses et de ses eaux glaces [005], il est un petit ruisseau courant sur le plateau du Capir [006], t comme hiver [007], qui deviendra bien vite l'Aude, et donnera son nom un dpartement [008]. Il y a l'Aude touristique, des lacs de Matemale et des Angles [009], l'Aude des sommets aigus et des pentes abruptes [010], l'Aude paisible et champtre, o, parfois, l'heure dite, les vaches, guident les brebis pour rentrer au mas... [011] Mais l'Aude voque plus souvent Carcassonne et sa Cit ici la Porte de Narbonne [012], dont l'embrasement annuel le 14 juillet commmore surtout la prise de la ville par Simon

de Montfort lors de la Croisade Albigeoise [013]. Et puis, il y a l'Aude insolite, et il ne faut pas s'tonner de voir une pniche croiser une voiture... sur un pont qui enjambe le fleuve [014]; l'Aude trange, aux croix curieuses perdues dans les champs [015], dont certaines portent le Cervus Fugitivus, cher aux Alchimistes [016]. Enfin, le nom de l'Aude est indissociable du Catharisme qui imprgne encore la rgion et ses environs. Sur les traces des Parfaits, on dcouvre des sites curieux, notamment Saint Flix de Caraman, qui abrita un concile manichen, et la Fontaine de Fontestorbes, qui dbite de faon intermittente des eaux particulirement pures [020]. Fons ex Orbe, Fontaine issue de l'Univers ?... Mais on trouve aussi et surtout les Citadelles du Vertige : Montsgur, dont Grard de Sde disait : Au dtour d'un chemin, Montsgur se reoit comme un coup de poing en pleine poitrine.... Montsgur, dont on n'a pas encore lucid le symbolisme pentagonal, prsent jusque dans les pierres constituant les cabanes des Bonshommes rfugis au chteau [023].

Saint Flix de Caraman abrita un concile manichen

Puivert, admirable et luxueuse "rsidence secondaire" de l'poque...

...Dont les fentres ouvrages permettaient aux belles dames de jadis de contempler rveusement le paysage tandis que les troubadours, assis leurs pieds, inventaient les Cours d'Amour et le Trobar Clus.

Cinc cents eretz a Montsegur Sabent o que viure vol dire Cinc cents eretz a Montsegur Segur i stz darrir l'azur Segur i stz darrir l'azur Claude Marti

Traduction : Ils taient cinq cents Montsgur Sachant ce que vivre veut dire Ils taient cinq cents Montsgur C'est sr, ils sont derrire l'azur C'est sr, ils sont derrire l'azur

Peyrepertuse : "Eine Nacht auf dem Kahlen Berg", une nuit sur le Mont Chauve, comme aurait dit Moussorgski

On visite Mirepoix et ses "couverts", architecture typique des bastides, aux poutres richement dcores, et dont le nom invite examiner les poissons [025]. Salsignes, dont tout -paysage, cultures, habitat, "belle-fleur", et jusqu'au nom mme- dont tout voque les corons du Borinage. ceci prs que, dans cette mine de sel de feu, on extrait de l'or [026]... Les chteaux de Lastours : Cabaret, Tour Rgine, Fleur-Espine et Quertinheux. La lgende veut que les Carcassonnais, assigs dans la Cit,

s'en soient enfuis par un souterrain de plus de 30 km aboutissant ici. Le nom de Cabaret provient non pas d'un quelconque estaminet, mais bien de "Caput Arietis", la tte du Blier [027]... Minerve, et ses "ponts naturels" creuss par le Cesse [028]; Minerve, et les restes mouvants de son chteau, l'ombre de l'Acacia [029]; Minerve, et ses ruelles crases de soleil [030]... Termes, et la curieuse fentre de sa chapelle, la fois religieuse et meurtrire [031]. Et aussi Peyrepertuse; imprenable

crte fortifie qui tomba en quelques jours, les dfenseurs n'ayant pas eu le temps de s'y rfugier. Quribus, nid d'aigle sur son peron rocheux, surveillant avec Peyrepertuse les passages vers la mer et l'Espagne [035]. Quribus et son extraordinaire donjon, inond de lumire, vibrant, vivant encore [037]. Puylaurens, autre nid d'aigle inaccessible, semble toujours protger un paysage qui l'envahit peu peu [039]; par endroits, ses murs vigoureux semblent encore vivre au soleil [040]; ailleurs, ses ruines se dressent comme un remords vers un ciel lourd de souvenirs [041]. Le Col de Saint Louis enroule sa route en spirale sur les flancs de la montagne [042]. Les superbes gorges de Galamus abritent un ermitage ddi Saint Antoine Ermite, ermitage nagure encore habit [043]. On trouve aussi les non moins impressionnantes gorges de Saint Georges qui livrent passage l'Aude, l'entre d'Axat [044]. Le dfil de Pierre-Lys,

Montsgur, lieu magique, enchant, o le sublime ctoie le bizarre, comme ce donjon, qui n'a aucun passage vers l'enceinte du chteau.

Le donjon d'Arques et son entre au premier tage

Quribus, le dernier bastion cathare, qui se rendit seulement en 1254, soit dix ans aprs Montsgur.

Peyrepertuse tomba en quelques jours, les dfenseurs n'ayant pas eu le temps de s'y rfugier

dont le passage fut perc par Monseigneur Lacropte de Chantrac, dernier vque d'Alet, et qui pour cela s'appelle encore le "Trou du Cur" [045]. Et le donjon d'Arques... Contrairement Gisors, la butte de terre rapporte initialement prvue ne fut jamais ralise, faisant de ce chteau le seul, probablement, avoir son entre au premier tage. Il y a encore le Tombeau des Pontils, ou Tombeau d'Arques, c'est selon... Si le site vous dit quelque chose, examinez donc le tableau de Nicolas Poussin, les "Bergers d'Arcadie". Vous pouvez vrifier, c'est bien le "Tombeau de Poussin", celui sur lequel les Bergers dchiffrent la devise "Et in Arcadia Ego". Malheureusement, l'poque de Poussin, il n'existait pas. Et aujourd'hui, il n'existe plus, son propritaire l'ayant ras, lass des dprdations occasionnes par des "chercheurs"... Et puis Coustaussa, dont le nom vient du latin custodia, et qui voque la sentinelle, ou l'crin... Les hautes flam-

mches de Coustaussa... disait Grard de Sde. [049]. Il y a ces quelques rocailles, ruines de Montferrand. L'trange est prsent l aussi, car si cette cabane n'a encore jamais t celle d'un Alchimiste, comme certains l'ont affirm, elle n'en est pas moins au pied d'une roche qui voque irrsistiblement la salamandre...

Ruines de Montferrand

Quribus et son extraordinaire donjon

Les "Bergers d'Arcadie" de Nicolas Poussin Le Tombeau des Pontils, ou Tombeau d'Arques...

Que serait une histoire mystrieuse sans un chteau des Templiers, bien rel, celui-ci, accroch sur son piton rocheux au sommet de la falaise ? Et que serait un chteau templier sans nigme ? Au chteau des Tiplis, les moines-soldats battirent monnaie avec de l'or qui ne provenait pas de mineurs. Et ils firent appel des fondeurs trangers qui avaient pour principale vertu de ne pas parler la langue locale... Terminons cette visite bien trop superficielle de l'Aude et de ses environs par Alet-les-Bains et l'ancienne Sancta Maria Electensis, o vit encore le lumineux souvenir de Nicolas Pavillon [053]. L'ange du bizarre ne nous abandonnera pas pour autant, et, au travers des ruines de l'ancien difice, l'glise moderne nous prsente un vitrail en forme d'toile de David. D'aprs un de ses romans, Roger Peyrefitte doit reposer dans le cimetire attenant l'glise, dans une tombe qui abrite dj ses parents [055]. Alet est belle, simplement belle, de ses maisons merveilleusement restaures [056]; mais Alet intrigue toujours, et les poutres des encorbellements portent parfois des sculptures intressantes. Parfois, les faades voquent mots couverts l'Alchimie [058] Lgende, bien sr, comme celle qui dit que Saint Vincent de Paul s'est rfugi chez Nicolas Pavillon en lieu et place de se faire capturer par des Barbaresques en poursuivant une certaine cavale.

Ici, les moines-soldats battirent monnaie au dpart d'or ne provenant pas de mineurs...

Monsieur Vincent n'a jamais mis le pied Alet, tous les gens srieux vous le diront. D'ailleurs, que serait-il all faire dans cette galre ?... Est-ce dire que les documents d'EtatCivil concernant Matre Fromilhague, Notaire Alet, et scrupuleusement recopis en 1880, ne seraient pas srieux [059] ? (...)il fut encore choisi aux fins d'tre secrtaire dans l'enqute qui fut faite dans la chapelle de l'Evch d'Alet pour la canonisation de Saint Vincent de Paul. Documents Mr. E. Larade. Quelle fconde imagination que celle de nos anctres ! Arrtons-nous dans l'ancien Evch, aujourd'hui trs agrable hostellerie, et si nous avons la patience d'attendre le soir [060], peut-tre bien qu' la veille, on nous racontera de bien belles histoires [061].

Au travers des ruines de l'ancien difice, l'glise moderne nous prsente un vitrail en forme d'toile de David

On dit que cette maison aurait abrit un oncle de Michel de Nostredame, l'homme lu des Dieux.

T OP SECRET - 12

LES LIEUX CONCERNS Vous ne passerez pas dans la rgion sans qu'on ne vous parle de Rennes-le-Chteau [063], un petit village de quelques dizaines d'habitants [064], comme gar au milieu d'un paysage aride, le Razs [065], et de son cur, labb Saunire, le "Cur aux Milliards". Saunire y mourra le 22 janvier 1917, le-Chteau en 1885, Saunire officiellement des suites d'une attaque eut vite fait le tour de sa d'apoplexie survenue le 17... Sa spul- paroisse : quelques constructions sans Secrtaire d'Etat Dujardin-Beaumetz. ture, maintes fois viole, est aujourd'- luxe [070], une glise alors quasiment [074] hui couverte d'une dalle qui passe en ruines, qui avait t consacre Et puis il fit btir des remparts. pour avoir t celle de Marie de Ngri Marie-Madeleine en 1059, et dont on Saunire s'tait en effet mis en tte, d'Abls, celle-l mme qui aurait port aperoit encore certains dtails dans entre autres, de relever les remparts les inscriptions "Reddis Regis Cellis l'difice actuel [071], un chteau de l'antique cit wisigothique de Arcis" et "Et in Arcadia Ego". Si ce peine en meilleur tat qu'aujourd'hui... Rhedae, dont on aperoit quelques vestiges au pied de la construction n'est pas certain, c'est en tout cas [Photo Serge Rouelle 072] moderne. [075] plausible. Ses remparts, il les Labb repose ct Labb repose ct de Marie Denarnaud, qui fut garnira d'une tour de Marie Denarnaud, sa fidle servante, avec qui il partagea ses secrets, "d'allure gothique", qui fut sa fidle seret peut-tre mme un peu plus... dont il fera son vante, avec qui il partagea ses secrets, et peut-tre mme Le tout dans un paysage clabouss bureau et sa bibliothque. [076] un peu plus, parmi des tombes aux de lumire et rong par les vents, Cette tour, qu'il appellera Magdala symboles parfois ambigus pour le avec, face face dans le lointain, le [077], il la reliera par un "chemin de Catholique de stricte obdience [068]. Bugarach et le chteau des Templiers, ronde" au-dessus des remparts [078] On dit mme qu'une dalle abriterait la au-del du plateau dcharn du une orangeraie o s'panouiront les fleurs rares et mriront les fruits exofille naturelle de Wagner, de passage Lauzet. [073] dans la rgion pour aller Montsgur Mais bientt, l'aspect du village chan- tiques [079]. Rennes avait repris fire chercher l'inspiration de son Parzifal. gea radicalement. Aprs avoir restaur allure, elle pouvait nouveau rgner son glise, l'Abb se mit construire. sur le Razs. [080] Lgende, ou commrage ? [069] Nomm Cur desservant de Rennes- D'abord une villa, appele Bthania, De tels travaux ne pouvaient videmo il tiendra table ouverte et o se ment laisser indiffrent et les folles du rencontreront quelques personnages logis locales s'en donnrent cur La spulture de du sicle, depuis la cantatrice Emma joie. Durant la premire guerre monl'Abb Saunire Calv jusqu' un authentique Archiduc diale, on alla mme jusqu' prtendre en 1969 de Habsbourg, en passant par le que la tour servait abriter un canonBranger Saunire naquit le 11 avril 1852 dans cette maison presque bourgeoise de Montazels, en face du village dont il deviendra le prtre

La tombe de Marie Denarnaud en 1969

allemand. Au vu de la tour d'angle, sans doute ? Et pour chasser la bartavelle, probablement ! [081] En fin de compte, la bonne question est videmment : comment Saunire, dans un tel endroit, sans ressources connues, a-t-il pu difier des btiments aussi coteux" ? Encore ceux-ci ne constituent-ils qu'un aspect seulement de sa fortune... Et la rponse vient quasi automatiquement : "Il avait trouv un trsor". Le calvaire que Il est un fait que, dans une pice Saunire fit plusieurs arrondie et garnie d'un oeil-de-boeuf, La ruine de la grotte ddie Notre-Dame de Lourdes fois remanier accole l'glise et relie la sacristie par un passage dissimul au fond d'une armoire, on retrouvera une sta- tes de pierres ramenes en compa- Nous verrons ensuite la statue de tuette d'or partiellement fondue et un gnie de Marie Denarnaud lors de leurs Notre-Dame de Lourdes, pose sur le creuset. [085] longues prgrinations sur le Lauzet. pilier carolingien qui soutenait l'autel Mais bien d'autres hypothses coexis- [086] de l'glise dans lequel, au cours de ses tent, qui n'ont pas toutes l'inconsistan- Puis le calvaire que Saunire fit plu- transformations, l'Abb aurait trouv la ce du trafic de messes dont on accusa sieurs fois remanier, insatisfait de l'in- piste du trsor. Sachant que les anole Cur. clinaison de la tte du Christ, selon malies sont souvent signifiantes, Mon propos -pour l'instant- n'est pas Grard de Sde [087]. Un calvaire signalons tout hasard que le pilier d'analyser, ni seulement d'exposer ces dont le socle porte des sentences est l'envers, et que les mots thories, mais "Pnitence ! de prsenter Pnitence !" La bonne question est videmment : comment Saunire, les documents sont attribus dans un tel endroit, sans ressources connues, a-t-il pu difier et de visiter la Vierge de des btiments aussi coteux" ? Fatima... les lieux en Il y a aussi le porche de l'glise, tel partant du principe gnralement banales ou intrigantes : que le composa Saunire. Entoure de admis que le fastueux abb aurait laisCHRISTUS A.O.M.P.S. DEFENDIT roses symboliques et de croix, Maries une srie d'indications, de signes de piste, dans les transformations qu'il fit Cette inscription est-elle antrieure ou Madeleine y tient la croix horizontale, contemporaine de l'Abb, nous ne comme on porterait une arme la effectuer dans son glise. La premire chose que nous verrons savons. Certains y voient une allusion hanche. sera la ruine de la grotte ddie la socit secrte qui serait derrire L'trange et criarde dcoration de l'auNotre-Dame de Lourdes, et que toute cette affaire : le Prieur de Sion, vent est cense faire allusion aux tuiSaunire amnagea l'aide des hot- que "le Christ dfendit contre tout mal". les d'or qui couvraient le temple deLe porche de l'glise, tel que le composa Saunire Mdaillon gauche

La statue de Notre-Dame de Lourdes

T OP SECRET - 14

Mdaillon droit

Salomon [091]. L'hypothse est bien moins farfelue qu'il n'y parat de prime abord, et il n'est pas impossible du tout qu'une bonne part des richesses pilles par Titus en 70 Jrusalem, ait transit par ici... On cite mme la Menorah -le Chandelier Sept Branches- et cela n'a historiquement rien d'indfendable. Quoi qu'il en soit, la gargouille et la croix, parallles entre elles, ne sont pas perpendiculaires au mur. Dans le mme axe que le chemin menant l'glise, elles dsignent le point de l'horizon o se lve le soleil le 17 janvier. Une date que nous allons retrouver plusieurs reprises. [092] Quant aux mdaillons, fort effacs aujourd'hui, ils reprsentent l'arrive de Joseph d'Arimathie portant le Graal, et de Marie-Madeleine, aux SaintesMarie-de-la-Mer. Au vu de tout cet ensemble, peut-on encore vraiment s'tonner des inscriptions voulues par le matre d'uvre : "Terribilis est locus iste" (Ce lieu est terrible), et "Domus mea domus orationis vocabitur" (Ma maison sera appele maison de prire), paroles prononces par le Christ quand Il chassa les marchands du Temple. Et qui se poursuivent par ces mots : "Vous en avez fait une caverne de voleurs"... Sans doute est-il bon, ds l'entre, de rappeler le visiteur un minimum de convenances ? Il est vrai que Rennes-leChteau en a vu de toutes les couleurs. [095] Ce n'est pas Asmode qui me contredira, en dessous de son bnitier. Il y a moyen, sans aucun effort, d'cri-

Asmode, le prince des Dmons

re un ou deux chapitres bien denses sur cette statue et ce qu'elle reprsente ou signifie. En quelques mots, et pour mmoire, disons seulement qu'Asmode est le prince des Dmons qui Salomon confia la garde de son trsor, et qu'il faisait obir l'aide d'une bague selon la position de la pierre et du chaton. Un jour, Salomon perdit sa bague dans un cours d'eau, et ce fut un poisson qui la lui rapporta...

Asmode est aussi le Diable boiteux, l'Initi claudiquant, vtu et agenouill selon certain rituel maonnique, et dont les diffrentes anomalies anatomiques qu'il prsente sur cette statue constituent un ensemble de rbus dsignant autant de lieux des environs. Par ailleurs, on s'tonnera peut-tre de voir un Diable porter un bnitier sur ses paules. J'en connais bien un, pas tellement tranger cette histoire, qui

Que fait le bl dans le genou de l'Homme ?

Marie-Madeleine, et ses attributs

traditionnels : la croix, le vase de nard et le crne, presque ricanant, ici.Selon une certaine mythologie de Rennes, elle aurait pous le Christ Cana et aurait donn naissance la ligne mrovingienne. Cependant d'autres hypothses sont plausibles...

Sous l'autel, Marie-Madeleine en prire dans la Sainte-Baume.

porte carrment la chaire de vrit... Lui faisant face au-del d'un carrelage noir et blanc, un groupe reprsente le Christ baptis par Saint Jean. nouveau, la position de l'Initi, un genou en terre, l'autre dcouvert, ainsi que l'paule. Le centre vital de toute glise : l'autel, photographi ici avec une trs faible lumire artificielle et une trs longue pause.

Fin des annes 60, une inscription se trouvait encore sous l'ensemble, libelle comme suit :PER

Saint Antoine de Padoue, DocteurBranger Saunire hanterait-il encore l'endroit o naquit sa fortune ?

. MEDELA . VULNERUM + SPES . UNA . POENITENTIUM . MAGDALENAE . LACRYMAS + PECCATA .NOSTRA . DILUAS Traduction approximative : Jsus, remde des blessures +seul espoir des pnitents Par les larmes de Madeleine + dilue nos pchs.JESU

de l'Eglise, "Arche du Testament", que l'on invoque pour retrouver ce que l'on a perdu; entour de deux troncs tarifant l'offre et la demande.

Rien n'est innocent dans ce tableau de Marie-Madeleine : ni le crne au pied d'une croix de bois mort qui porte

Spectateurs infiniment patients et attentifs, des saints de pltre entourent la nef. Dans le sens anti-horaire, et dans l'ordre :

Saint Roch, et sa cuisse blesse,indice ventuel d'un roc suintant ?

L'icne de NotreDame du Perptuel Secours, sur la porte gauche de la photo, n'est pas sans intrt. Certains parlent de Notre-Dame du P.S. Un P.S. qui n'a rien voir avec celui de Monsieur Mitterrand. Pour l'observateur attentif, les dtails de cette photo constituent un remarquable condens des lments essentiels de l'aventure de Saunire. Il faut seulement des yeux pour voir et des oreilles pour entendre.

T OP SECRET - 16

La photo a t prise en infra-rouge afin de visualiser le vitrail sans qu'il soit travers par aucune lumire

quand mme un rameau fleuri (fan pour certains), ni le paysage audehors... Et surtout pas les doigts entortills sous un tablier en forme de cur, hauteur du sexe. Au fait, savez-vous comment on appelle dans la rgion certaines grottes troites au creux de failles verticales ? Des catins... ce propos, la tombe de Marie de Ngri d'Abls aurait pu attirer notre attention dans le cimetire. Elle a hlas disparu et nous n'en possdons plus que des gravures.

Le plat de rsistance

Au-dessus de l'autel, Marie-Madeleine essuyant avec ses cheveux les pieds de Jsus, qu'elle vient de "oindre d'un nard de grand prix".

Abordons prsent cette fameuse fresque en relief dont la livraison, dj, dfraya la chronique. Elle est situe au fond de l'glise, au-dessus du confessionnal, l'endroit o se confient les secrets ; ce confessionnal qui spare Asmode de Jsus au baptme, en face du carrelage blanc et noir comme un jeu d'checs... sa limite infrieure, une inscription : "Venez moi, vous tous qui souffrez, qui tes accabls, et je vous soulagerai".

Saint Antoine. L'autre. L'ermite aucochon, objet de clbres tentations immortalises par Flaubert et Tniers, celui que l'on fte le 17 janvier.Regardez-le trs attentivement : vous serez surpris de le rencontrer bientt

Il est vrai que cette graphie curieuse n'est pas unique.

Nous ne sommes cependant jamais bien loin de Rennes et de son Chteau.

Sainte Germaine de Pibrac, parente d'Olier, fondateur des Prtres de Saint-Sulpice, ami de Vincent de Paul et de Nicolas Pavillon, au sein de la Compagnie du Saint-Sacrement, qu'ils avaient fonde.Exhum plusieurs annes aprs sa mort, le corps de la Sainte tait intact, l'exception d'un bras rabougri et dessch

Ici encore, on pourrait gloser abondamment. Disons schmatiquement que ceux qui attendent tout du bon pasteur se rassembleront au sommet d'un terrain fleuri. Ce qui n'empche aucune interprtation au dpart du passage vanglique des "Batitudes". Avant de passer aux dtails, examinons la sculpture ornant le confessionnal : quelle que soit l'interprtation qu'on lui donne, au premier comme au second degr, si on la retourne, il faut bien remarquer que le mouton a une tte plutt curieuse...

La portion centrale de la fresque, en infra-rouge.

Gros plan sur le chteau, qui pourrait bien figurer Coustaussa avant qu'un entrepreneur ne le transforme en carrire coups d'explosifs.

Le tiers gauche, cens reprsenter symboliquement ou de faon discursive des endroits prcis aux environs de Rennes-le-Chteau. Notons, toutes fins utiles, les fleurs dans les rocailles.

Le tiers droit : un autre paysage, ou une autre vue sur les mmes lments ?

Et pour finir, au centre de la fresque, ce sac -sac bl ?- dans lequel on a puis sans l'ouvrir... Comme chacun sait, le bl, c'est de l'oseille, mais avec une connotation discrte, sinon ce ne serait simplement que du fric.

"Venez moi, vous qui tes sac bl, et je vous soulagerai". Tout un programme ! De toute faon, rien de ceci ne doit tre pris au pied de la lettre, et l'interprtation propose n'est qu'une facette d'un cristal ferique o chacun trouvera l'clat qui lui convient.

La mme zone, en infra-rouge. Remarquons le roc, droite...

Quelques pices d'un rbus ? Le plus gros des rochers rappelle bien quelque peu la "salamandre" de Montferrand, mais inverse. Notons aussi le profil du roc, en haut et gauche. On ne sait jamais...

l'instar de l'Acadmie dont Platon interdisait l'entre qui n'tait pas gomtre, Rennes-le-Chteau n'est accessible qu' ceux qui, avant tout, sont pourvus de beaucoup d'humilit et d'normment d'humour, lments qui forment, c'est vident, la syntaxe du langage des oiseaux. Rennes, rien n'est parole d'vangile. Pas mme le chemin de croix. Quelques indications gnrales sont donc ncessaires avant d'entreprendre le parcours du plerin. En effet, ce chemin de croix dont nous allons suivre les quatorze stations alternativement en lumire normale et en infra-rouge, ce chemin peut tre compris comme un itinraire parcouru par un plerin identifi Jsus ; un chemin dans lequel la croix reprsente la plupart du temps un carrefour, un croisement de chemins o il faudra savoir s'orienter.

LE CHEMIN DE CROIX

infra-rouge, technique qui a le mrite de confirmer ou d'infirmer certaines hypothses. Nous ne donnerons qu'un minimum d'indications, non pas tant que nous ayons quoi que ce soit prserver, mais surtout pour ne fausser aucun jugement et permettre chacun de dcouvrir cet ensemble avec des yeux candides. En vrit, nous partirons de la chaire et nous suivrons le Guide. Lequel, au fait ? Car il y a bien deux reprsentations de Jsus montrant la voie. Y aurait-il deux voies ? Les dtails ne sont pas anodins.

Il y a bien deuxreprsentations de Jsus montrant la voie. Y aurait-il deux voies ?

S'orienter. Comment ?

En tenant compte de tous les dtails, des lments figurs ou symboliques constituant le paysage, en suivant la direction des regards, en reprant les passages suggrs et les voies sans issues, comme les bras de la croix barrs par l'un ou l'autre dtail. En relevant toutes les anomalies, en comprenant le sens des gestes, en comptant les lments de dcoration des cadres dlimits par les dpassements, l d'un bras ou d'une main, ailleurs d'un objet ou d'un vtement. En comparant avec les Evangiles canoniques, aussi. Et en ne reculant devant aucun calembour ! En fait, ces photos se succderont par groupes de trois. Premirement, et titre de rfrence, un chemin de croix similaire, mais rput normal, datant de la premire moiti du XIXe : celui de l'glise de Couiza, petit bourg situ au pied de la colline qui porte Rennes-le-Chteau. Ensuite, celui de Rennes-le-Chteau, en couleurs naturelles, pris en 1969. On dit que, depuis lors, certaines retouches auraient eu lieu... Enfin, le mme, la mme poque, mais en

T OP SECRET - 19

Premire station : Jsus est condamn mortPour rfrence, le chemin de croix de Couiza

LES DEUX PHOTOS DROITE : CHEMIN DE CROIX DE RENNES-LE-CHTEAU (couleurs relles et infra-rouge) Pilate est couvert d'unvoile ; l'enfant pose le pied sur un tabouret distinct de l'estrade; le personnage du fond -qui pourrait bien s'appeler Abraracourcix- semble rgler la crmonie en dchiffrant un document. Allusions Blanchefort et Rocco Negro; prsence d'une tour l'horizon. Pilate est assis sur un trne soutenu par un lion ail tte de livre.

Deuxime station : Jsus est charg de la croixChemin de croix de Couiza

LES DEUX PHOTOS DROITE : RENNES-LE-CHTEAU.L'individu qui, Couiza, ramasse une chose difficilement identifiable, enjambe ici un objet sphrique et dor. Gestes bizarres des personnages et attitudes compliques. Il semble que trois directions s'offrent au plerin, mais que par rapport l'axe principal, entre le sein et le bouclier, il faille faire un quart de tour gauche. Voil donc un exemple concret d'une des manires d'analyser le chemin de croix :

vues de la terrasse de Rennes-le-Chteau, on distingue bien dans le paysage, d'une part une colline dont le profil ressemble un bouclier, et d'autre part, un ancien repre gographique appel le seing, du latin signum, reprsent ici par un dme en forme de sein. Enfin, le bras suprieur de la croix ne laisse apparatre que la moiti d'une des deux faces visibles de la tour. C'est donc bien un quart de tour, alors que le regard du Christ se dirige gauche.

T OP SECRET - 20

Troisime station : Jsus tombe pour la premire foisChemin de croix de Couiza

LES DEUX PHOTOS DROITE : RENNES-LE-CHTEAU.De notables diffrences apparaissent sur cette station du chemin de croix de Rennes-Le-Chteau par rapport celle de Couiza, et notamment l'absence de cavalier. Outre l'analyse possible telle que propose pour la station prcdente, un fait se dgage qui a donn lieu une jolie polmique entre spcialistes. Nombreux sont ceux qui, au vu de leurs propres documents, nient l'aspect particulier de l'extrmit infrieure du bras de la croix. Il est de bon ton aujourd'hui de vilipender Grard de Sde, qui donnait comme analyse: "Jsus, genoux, dplace des deux mains une lourde pierre". Il devient mme courant de l'accuser d'avoir lui-mme truqu ses photos, par exemple en recouvrant le "roc" de papier mtallis... On pourrait peut-tre utilement s'interroger sur cette attitude, cette obstination nier, cet acharnement accuser ? En fait, il est exact qu'il y a moyen de prendre cette photo de manire telle que la croix paraisse homogne, comme on la voit dans la pnombre de l'glise. Mais cette pnombre amnera tout naturellement le visiteur candide employer un flash (ou tout btement allumer l'clairage et faire une pause suffisante !) qui donnera le rsultat visible ici sans l'ombre d'un truquage. D'ailleurs, cette poque, nous "dbarquions" dans cette histoire et nous ignorions mme l'existence d'une polmique ce sujet. Quant l'infrarouge, il lve dfinitivement le doute: l'extrmit de la croix prsente, non pas une peinture diffrente, qui pourrait trahir un truquage moderne, mais bien une texture diffrente, qui dmontre un truquage ncessairement d'origine. Que chacun en tire ses propres conclusions.

T OP SECRET - 21

Quatrime station : Jsus rencontre sa Sainte MreChemin de croix de Couiza

COUIZA : "Lege, lege, relege, ora, et invenies", "Lis, lis, relis, prie,et tu trouveras", comme disaient les alchimistes. Relisez donc bien, relisez linscription sur la photo, jusqu' ce que vous dcouvriez cette norme faute d'orthographe que, ma connaissance, aucun auteur n'a jamais signale, et fortiori analyse : "JESUS RECONTRE SA SAINTE MERE" !... Nous verrons bientt qu'il faut aussi savoir carder la trame de laine. De laine, ou de l'N ?

LES DEUX PHOTOS DROITE : RENNES-LE-CHTEAU.Les points de repre et les indications gnrales donnes prcdemment restent videmment valables: il convient donc de se demander dans quel passage de quel vangile Jsus rencontra Marie durant la monte au Golgotha. Il faut peut-tre aussi remarquer les couleurs des vtements, et noter la poigne de mains gauches change par Marie, veuve de Joseph, et son Fils

Cinquime station : Jsus reoit l'aide de SimonChemin de croix de Couiza

LES DEUX PHOTOS DROITE : RENNES-LE-CHTEAU.Station malheureusement fort abme, mais dont l'analyse fera

apparatre que les "dpassements" sur le cadre du tableau ne sont pas fortuits.

T OP SECRET - 22

Sixime station : Jsus imprime sa Sainte faceChemin de croix de Couiza

LES DEUX PHOTOS DROITE : RENNES-LE-CHTEAU.Il est utile de se souvenir que Vronique, de mme que Brnice d'ailleurs, sont des variations sur le thme de la vraie image (vera ikn), et que le Mandylion a une histoire fort proche de celle du Saint Suaire.

Mais il faut surtout garder l'esprit l'existence dans la rgion de mines de kaolin, d'un hameau appel Lavaldieu, et de six sommets rocheux intressants: "Vronica au lin lava le Dieu. Simon regarde"... ("Six monts regardent", ou encore "cime on regarde", au choix)

Septime station : Jsus tombe pour la deuxime foisChemin de croix de Couiza

COUIZA : Surprise ! L'attitude du Christ et les dimensions relatives de la croix correspondent la troisime station de Rennes-leChteau. Y aurait-il vraiment deux voies, ou deux moyens d'en parcourir une seule, ou encore deux extrmits de la mme voie pouvant chacune servir de point de dpart ?

LES DEUX PHOTOS DROITE : RENNES-LE-CHTEAU.Surprise complmentaire : cette station correspond la troisime de Couiza. Les esprits forts diront immdiatement qu'il s'agit d'une simple substitution. Bien sr. C'est videmment plus simple. Mais est-ce seulement plausible ?

T OP SECRET - 23

Huitime station : Jsus console les Filles d'IsralChemin de croix de Couiza

LE CHEMIN DE CROIX DE L'GLISE DE COUIZA :Ailleurs, il est parfois dit "les Filles de Sion". Mme Couiza, dans ce chemin de croix rput normal, une anomalie doit sauter aux yeux : cet enfant tenu par une Fille de Sion, et dont aucun vangile ne fait mention. Remarquons la personne agenouille, et celle, derrire, qui se tient la tte.

LES DEUX PHOTOS DROITE : RENNES-LE-CHTEAU.En lumire normale comme en infra-rouge, l'anomalie approche Couiza prend ici toute son ampleur: l'enfant est galement prsent, mais il est quasiment nu, seulement couvert d'une sorte d'charpe de tissu carreaux colors, ct d'une personne vtue de noir. L'charpe: un tartan ? La femme en noir: une veuve ? Il y aurait comme une fine allusion au "Fils de la Veuve selon le Rite Ecossais" que cela ne nous tonnerait pas outre mesure. En tout cas lorsque mon ami Georges et moi avons comment cette dia Grard de Sde vers 1970, pass le premier moment de surprise manifeste, il nous avait dclar -en se rongeant les ongles- savoir tout cela depuis longtemps. Avait-il aussi remarqu, cette poque, que la Veuve baise le vtement du Christ au niveau du genou, l o telle autre statue porte un curieux pi de bl ? Il y a gros parier qu'il aurait dit "oui"...

T OP SECRET - 24

Neuvime station : Jsus tombe pour la troisime foisChemin de croix de Couiza

LES DEUX PHOTOS DROITE : RENNES-LE-CHTEAU.

Ici, comme la deuxime station de Couiza, il faut remarquer le soldat romain qui accompagne la monte au Golgotha, juch sur un cheval. Or, le seul soldat romain clairement cit dans l'vangile est un centurion, que la tradition nous a conserv sous le nom de Longin.

Et les centurions taient des fantassins... Il n'y a plus ici aucune indication topographique, et le plerin ne tient plus la croix, dont les quatre bras sont "barrs". Aurait-il perdu son chemin ? Et pour continuer, doit-il s'allonger aux pieds de celui qui interroge le matre de la cavale ? Tant de langues prononcent le "b" comme un "v"...

Dixime station : Jsus est dpouill de ses vtementsChemin de croix de Couiza

LES DEUX PHOTOS DROITE : RENNES-LE-CHTEAU.Nous approchons de la solution et, pour continuer notre progression, il faudra nous dvtir. Il est exact que le systme karstique de la rgion doit bien former quelque part l'un ou l'autre siphon.

ceux qui voudront en savoir plus, signalons que la croix n'a plus d'importance, qu'un des personnages pose un pied sur un bouclier, que les ds sont parfaitement identifiables, et que la silhouette dessine par la tunique sans couture n'est pas due au hasard. Nous la retrouverons.

T OP SECRET - 25

Onzime station : Jsus est clou sur la croixPour rfrence, le chemin de croix de Couiza

LES DEUX PHOTOS DROITE : RENNES-LE-CHTEAU.Diffre assez fortement de Couiza et met en vidence un fait curieux : tous les personnages ont un coude lev. Par ailleurs, le paysage est pratiquement invisible, et la croix devient un endroit de souffrance et de mort.

Y aurait-il un pige dont on peut s'chapper par une chelle, une paroi gravir pour ne pas se perdre dans un lieu mortellement dangereux ? Rflchissez quand mme avant d'aller voir...

Douzime station ; Jsus meurt sur la croixChemin de croix de Couiza

LES DEUX PHOTOS DROITE : RENNES-LE-CHTEAU.Il est des centaines, des milliers de crucifixions qui reprsentent tout autant de Saint Jean tenant un livre au pied de la croix : le phnomne n'est pas propre Rennes-le-Chteau. Et il est des millions de gens qui regardent cela sans mme se demander de quel livre il peut bien s'agir ! Quel livre peut bien avoir une importance telle qu'il soit toujours - hier

comme aujourd'hui encore - montr, port par Saint Jean, dans toutes les reprsentations de la mort du Christ ? Je serais prt parier que Saunire, lui, savait, tout comme il savait que, selon le dogme, il n'y a pas de prophte dans le Nouveau Testament, sauf le Christ. A propos du personnage entre le Christ et la Vierge, rappelons-nous que Sainte Germaine de Pibrac avait un bras dessch et rabougri.

T OP SECRET - 26

Treizime station : Jsus est descendu de la croixLe chemin de croix de Couiza

Tout compte fait, je vous en ai dit bien assez, et je men voudrais de vous ter le plaisir de dcouvrir lnigme par vous-mme. Notez seulement l'endroit o s'appuie l'chelle.

Quatorzime station : Jsus est mis au tombeauChemin de croix de Couiza

Je reviendrai trs prochainement sur cette station, la dernire du chemin de croix, donc celle qui devrait logiquement donner la solution. D'ici l, examinez bien les dtails, les anomalies, les similitudes et les diffrences... Et exercez votre perspicacit.

T OP SECRET - 27

RENNES-LE-CHTEAULE CHEMIN DE CROIX

- UNE HISTOIRE DAPOCALYPSE

En marge du chemin de croix

Beaucoup d'allusions ont t faites, durant tout cet itinraire, une grotte, une caverne. Sous l'autel, Marie-

LNIGMATIQUE RENDEZ-VOUS DU 17 JANVIERAvant de quitter provisoirement Rennes-leChteau, attardons-nous quelques instants sur un phnomne qui, trangement, ne fait plus gure l'objet d'attentions de la part des chercheurs : les "Pommes Bleues". [166] Il se trouve que le texte que Saunire aurait dcrypt avec l'aide de l'Abb Emile Hoffet, de Saint-Sulpice, ce texte serait le suivant : bergere pas de tentation que poussin teniers gardent la clef pax dclxxxi par la croix et le cheval de dieu jacheve ce daemon de gardien a midi pommes bleues Or, parmi les transformations qu'il effectua dans son glise, Branger Saunire modifia un des vitraux de telle sorte qu'il s'illumine seulement durant les quelques jours qui avoisinent le 17 janvier, et projette alors sur le mur en face une sorte de colonne de boules dores, surmonte de trois ou quatre boules bleues. L'ensemble voquerait les pommes d'or du Jardin des Hesprides, sommes des pommes bleues propres certain symbolisme maonnique. Bien sr, il est encore une fois plus facile de nier le phnomne que de l'tudier. Pour ma part, je l'ai trouv fructueux. J'ai eu la chance de me trouver Rennes-leChteau un 17 janvier. La chance ou le courage, allez savoir ? Toujours est-il que j'ai pu observer le phnomne. En fonction de l'heure, l'image lumineuse provenant du vitrail se modifie, se transforme progressivement, et l'ensemble se dplace peu peu en se dformant progressivement. [167168-169-170] Petit petit, des taches rouges se forment, alors que les "pommes bleues" disparaissent et que la figure se rduit pour se terminer sur un portrait de Sainte Thrse de Lisieux. [171-172] Pour mmoire, les attributs traditionnels de la petite Carmlite sont les roses et la croix. Ah ! Ce fameux 17 janvier, dont mon ami et moi attendions fbrilement le premier rayon de soleil, malgr un froid de canard ; cette anne o la "Dpche du Midi" nous traita aimablement de poires parce que nous cherchions des pommes ! [173] Moins 15, vers les 5 h 30 du matin... Enfin, le soleil se lve et le paysage s'illumine audessus des nuages [175], puis ceux-ci se dissipent, dvoilant les terrains gels que le Chemin de Croix nous dsignait allusivement [176]. Le regard porte loin, jusqu'aux neiges ternelles : [177]La neige rgne au front de leurs pics infranchis, Et ce sont, m'a-t-on dit, les ossements blanchis Des anciens monts rongs par la mer du Dluge. Grard de Nerval - Autres Chimres

Madeleine attirait dj notre attention par le lieu de ses prires -la Sainte Baume- et par le jeu de ses mains croises. Aprs s'tre attard sur les dtails significatifs de ce tableau, le visiteur curieux se mettra normalement en qute d'anfractuosits rocheuses. Et la premire qu'il pourrait bien trouver se situe quelques mtres en contrebas des remparts de Saunire [161]. Une D.S. pourrait-elle cacher une catin ? Manifestement oui. Encore que la bonne question pourrait bien tre : "Qui, l'poque, avait pouss les dbris de ce vhicule cet endroit" ? Et pourquoi ce trou plutt qu'un autre ? Les souterrains [164] et les entres de mine abondent dans la rgion. [165]

D'UNE RENNES L'AUTRE Rennes-le-Chteau n'est qu'un aspect de l'nigme, et se limiter elle seule reviendrait tenter de lire une phrase l'aide des seules consonnes, en ngligeant les voyelles. Or, il faut savoir vocaliser l'hbreu, quand on veut approcher la Kabbale. Ainsi Rennes-les-Bains porte galement sa part du mystre, et son Cur, l'Abb Henri Boudet, n'avait pas grand chose envier Saunire, par ailleurs son ami -d'aucun diront son complice. Nous aborderons donc ltude de ce village par les points remarquables de ses environs. Que l'on se souvienne de la sixime station du chemin de croix, celle o six monts regardent. D'abord, dominant le carrefour des routes de Couiza et de Rennes-les-Bains, il y a le massif de Blanchefort, qui porte encore les ruines de constructions mdivales [188]; ensuite, quelques centaines de mtres, un piton rocheux, dit Roc Pointu [187]; et, plus loin encore, un amas de roches sombres s'appelle Rocco Negro [186]. Juste en face, on trouve le Cardou, dont le nom est celui du chardon en

Rennes-les-Bains

Cette source est parfois appele "source de la Gode". Ce nom n'aurait pas d'importance si un rudit de l'envergure de l'Abb Boudet n'avait su qu'il est l'quivalent de celui de Gudule, et que Sainte Gudule -tout comme

Rennes-le-Chteau n'est qu'un aspect de l'nigme, et se limiter elle seule reviendrait tenter de lire une phrase l'aide des seules consonnes, en ngligeant les voyellesoccitan. Le Chardon Ecossais des Loges Bleues de Saint-Andr ou celui qui permet de carder la trame de laine ?... [189] Derrire le flanc du Cardou, le massif du Serbarou -le Cerbre, encore un gardien- puis au fond, le Bugarach, le plus haut point des Corbires, visible de Montsgur malgr une cinquantaine de kilomtres de montagnes, et la mme hauteur que lui, plein Est. [190] Nous aurons longuement l'occasion d'y revenir. Enfin, nous voici prsent devant le village de Rennes-les-Bains, et la Sals, qui le traverse. Rennes-les-Bains est une station thermale o se trouve notamment, parmi dautres, la source de la Madeleine. [191]Mon front est rouge encor du baiser de la reine, J'ai rv dans la Grotte o nage la Syrne. Grard de Nerval - El Desdichado

d'ailleurs Sainte Genevive Parisportait une lanterne, enjeu d'une lutte entre l'ange et le dmon. [192]Sainte Napolitaine aux mains pleines de feux Rose au cur violet, fleur de Sainte Gudule : As-tu trouv ta Croix dans le dsert des Cieux ? Grard de Nerval - Artmis

[195]. Il est vrai que, comme lexige la devise de tout Maon Chevalier Bienfaisant de la Cit Sainte et Prince de Merci, il tait pass en faisant le bien. [196] Nagure, il y avait encore un arbre au fond du cimetire. Si l'on se poste l'emplacement de l'arbre disparu, on voit s'aligner dans l'ordre : la tombe de la mre et de la sur de l'Abb Boudet ; une fentre grillage clairant une chapelle latrale de l'glise, et que nous visiterons bientt ; un support, sur le porche de l'glise, portant une

Pour mmoire, Artmis tait la desse de l'Arcadie. Puisque la recette tait bonne Rennes-le-Chteau, visitons donc le cimetire. Bien plus que dans les archives, c'est souvent l que se dcouvre l'me d'un village. [194] Ds l'entre, voici la tombe de PaulUrbain de Fleury, connu pour ses attaches maonniques, et qui, ayant connu deux naissances -et donc deux morts- eut le privilge de deux tombes

Certaines pierres ont-elles t faonnes ou remanies par lhomme ?...

boule de pierre ; un roc, bien en vidence, au lieu-dit le "Cap de l'Hom", l'extrmit du "Pla de las Brugos", le Plateau des Bruyres ; et, invisible au-del de la crte, environ deux mille huit cents mtres, dans un alignement rigoureux, l'glise de Rennes-le-Chteau. Le souvenir de l'Abb Boudet est toujours prsent, et important au point d'avoir mis des accents graves sur les lettres majuscules de la pierre qui honore sa mmoire et celle de l'Abb Rescanires dans le porche de l'glise...

Si l'Abb Saunire truqua son chemin Chrisey -je cite textuelde croix afin d'y laisser des indications lement : "... qui attribue pour le voyageur curieux, l'Abb la paternit de la trouvaille un docteur Boudet, lui, fabriqua un bien bel itinRouelle, dentiste raire qu'il dissimula dans un livre Lige, en Belgique. Bah ! clefs intitul "La Vraie Langue Celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains". On a les hros qu'on peut..." (Histoire du Au premier degr, l'auteur y explique Trsor de Rennes-le-Chteau, page 232). calmement que, contrairement Cependant, il est galement loisiJ'ai pass prs Salzbourg sous des rochers tremblants... ce qu'un vain peuple scientifique ble de s'aventurer sans priori Grard de Nerval - Autres Chimres prtend, la langue primordiale, sur le terrain, au prix -il est vraicelle dont drivent toutes les autde quelques efforts autres que res, y compris l'hbreu et le intellectuels [210], de se laisser basque, cette vraie langue mre guider par des rocs curieux, aux n'est pas un quelconque idiome allures de grenouille, de crapaud, indo-europen, mais tout simplede "dj vu". [211] Il ne faut pas ment l'anglais moderne. craindre de frquenter les petits Au premier degr seulement... trous perdus [212], ni de payer Bien d'autres ont rempli de nomde sa personne, [le Docteur breuses pages sur ce sujet, et ce Hrion visitant une catin. 213], et n'est pas le lieu ici d'en rajouter. J'y peut-tre bien qu'au dtour d'un reviendrai probablement un jour antique muret, l'cart des cheIl parat que jadis, un doigt suffisait les mouvoir. Certains les appellent les "Roulers", mme si ce nom n'est repris sur aucune carte d'tat major.

ainsi que sur l'autre ouvrage de l'rudit Cur, qui, s'il n'existe pas, a quand mme le mrite de fort belles allusions qui pourraient bien trouver un sens prcis dans un curieux petit patelin du Hainaut. Quant au cromleck... Peut-tre, sur cette immense crte use par les intempries, dcoupe par les vents, quelques pierres ont-elles t effectivement faonnes ou remanies par l'homme ? Si le fait n'est pas historiquement certain, l'allusion topographique du livre, elle, est parfaitement limpide. Revenons-en l'glise. Si nous avons espr y trouver un autre chemin de croix intressant, il nous faudra hlas rester sur notre faim. Le chemin de croix de Rennes-Les-Bains fut retir lors de la restauration de lglise. Prudence des autorits, ou suppression d'un chemin dsormais dpourvu de sens ? [207] Il reste toutefois un tableau, droite de la nef. Il est difficile de nier qu'il s'agit d'une copie inverse d'une piet d'Antoine Van Dijck. Chacun pourra le vrifier dans le "Van Dijck" de Lo Van Puyvelde, publi chez Meddens. C'est la gravure 17. Regardez bien les dtails. Tous les dtails. Y compris le profil du genou droit du Christ. On pourra, comme Grard de Sde, y trouver un rbus : "A Rgnes (araigne), prs du bras de l'Homme Mort qui se dirige vers le plateau, gt le livre". (Le Trsor Maudit, page 121). On pourra aussi, comme Pierre Jarnac, crire des pages fort raisonnables pour dmontrer qu'il s'agit l d'une forgerie de Grard de Sde ou de Philippe de

La piet inverse d'Antoine Van Dijck

Gros plan sur le genou droit du Christ

T OP SECRET - 30

Ce roc inbranlable, et moi je l'branlai... Victor Hugo La Lgende des Sicles

RENNES-LE-CHTEAU

- UNE HISTOIRE DAPOCALYPSEDUNE RENNES LAUTRE

mins [214] Il faudra se rendre l'vidence et admettre que le livre existe bel et bien. Et qu'il est effectivement dans le genou de l'Homme.

l'alignement examin dans le cimetire, et notamment l'amas rocheux dsign par le "Cap de l'Hom", la "Tte de l'Homme", en occitan. [219]. C'est de l qu'aurait t dtache la sculpture bizarre, hideuse ou superbe selon les auteurs, qui garnit -ou hante- actuellement le mur du presbytre [220]. On a dit qu'il s'agissait d'une tte de

au sommet du crne [222]. Le parallle avec la coutume mrovingienne et le crne de Saint Dagobert fut vite tabli [223], et l'on vit dans le "Cap de l'Hom" une allusion son fils Sigebert IV. Celui-ci, non seulement ne serait pas mort assassin en mme temps que son pre, mais se serait rfugi Rennes-le-Chteau sous le nom de Bra, Duc du Razs. Un autre "Roi Perdu", concurrent de Louis XVII ?

Le trou du diable

Les gens raisonnables diront -et criront certainement- que j'ai rv, et que le genou droit du Christ ne contient aucune silhouette de tte de livre ailleurs que dans mon imagination. C'est videmment plus simple. Nanmoins, il faudra ds lors parler d'hallucination collective devant cet autre genou, pareillement dguis dans cette autre piet, galement inspire de Van Dijck, mais " l'endroit", et situe quelque part dans un mme contexte. Dans le Hainaut, dans un patelin o l'on ne peut pntrer ni sortir sans passer le Petit et le Grand Rosne, pas trs loin de Roulers... Reprenons plutt les lments de

Un pays o, pour un rien, la moindre roche se travestit en gruyre, ne pouvait manquer de mines. Mines de jais, de kaolin, et mme d'or... [224]. Sur le ton de l'initi, on nous en conseilla une superbe, au flanc de Blanchefort, lourde d'histoire et de signification. Fabuleuse, mme, car situe quasiment au sommet [225]. Dans le bel enthousiasme de notre folle jeunesse, mon ami et moi repartmes donc l'assaut des catins [226]Ce que j'ai fait, aucune bte ne l'aurait fait. Guillaumet

femme issue d'un monument funraire d'poque romaine.Ange ou dmon, qu'importe : Au devant de la porte, Il y a toi Jacques Brel - La Mort m'attend

On a surtout glos sur le trou trange,

En fait de mine, ce fut la ntre qui s'allongea : six heures de grimpe et de fouilles dans les ronces, sous un soleil de plomb, pour quelques ruines en contrebas, peut-tre celles d'une bergerie [227]. moins que... moins que le souvenir de la bague confie par Salomon Asmode, qu'il avait institu gardien de son trsor... moins que l'anneau de salle au mont... moins que l'arc d'un pont, au pied de

T OP SECRET - 31

RENNES-LE-CHTEAU DUNE RENNES LAUTRE

- UNE HISTOIRE DAPOCALYPSE

Blanchefort [229], surplombant les eaux bucoliques de la Sals, l'aplomb du "Roc Pointu" [230] et qui forme, avec Rocco Negro et Blanchefort un triangle de terrains que d'autres, avant nous, ont trouv intressant... [231] moins que...

Petit retour au chemin de croix

Nayant pas pu acheter les terrains comme le fit Pierre Plantard, nous les avons soigneusement examins, passs au peigne fin de l'infrarouge. Cards, en quelque sorte [232]. Nous n'avons probablement rien laiss au hasard [233], mais le "Trou du Diable" ne nous a laiss que ses reflets... [234-235] Alors, voies sans issues, qute sans espoir ?Quatorzime station

Voie sans issue, certainement pas, et pour tenter de s'en convaincre, rexaminons avec un soin tout particulier la quatorzime station du chemin de croix de Rennes-le-Chteau, sur laquelle j'ai dj attir l'attention. Il ne faut pas tre bien grand clerc pour reconnatre sous les traits de Joseph d'Arimathie le Saint Antoine Ermite des statues voisines, ni pour remarquer la forme anormale donne au bras de la Vierge. Il conviendra aussi de se souvenir que la mise au tombeau eut lieu avant la tombe de la nuit, dbut du shabbat, et de remarquer l'astre en haut gauche, dans un ciel noir qui est ncessairement celui du 17 janvier, cause de Saint Antoine. Coucher ou lever ? Lune ou soleil ? Diable ou Dieu ?... Rappelons-nous que, face face autour d'un carrelage de soixante-quatre cases noires et blanches, Jsus et Asmode pourraient bien se livrer une partie d'checs. Rappelons-nous aussi que la quatorzime station de Couiza montre les trois croix au sommet du Golgotha, et que ce nom signifie "Mont du Crne". Alors, regarder cette quatorzime station dun peu plus prs, on remarque sur le flanc de la montagne au fond du tableau, quelques traits

qui semblent esquisser une tte cornue et barbue. Bien sr, il est connu que, selon son imagination du moment, on peut voir peu prs n'importe quoi dans un ensemble de lignes alatoires : nous avons tous, un jour ou l'autre, pratiqu le jeu "des lignes dans le marbre". Il nous parat quand mme qu'avec un peu de recul [238], certains traits du Bugarach ne sont pas totalement innocents, en ce soir du 17 janvier [239], juste ct d'un massif rocheux o certains voient encore la silhouette du "fauteuil oreilles" de Saint Pierre.

La silhouette du "fauteuil oreilles" de Saint Pierre sur le Bugarach ?

Non pas celui de Rome, mais bien celui de Saint-Sulpice, d'o part le mridien "0" -rival de celui de l'Observatoirequi passe par le Tombeau d'Arques... Le mridien, l'arc du jour, arca dies... Arcadie... Et in Arcadia Ego. Il ne faut vraiment reculer devant aucun calembour. Mais il y a encore bien d'autres aspects ce problme, et bien d'autres pistes [241].

Statue de Saint Antoine Ermite

Certains traits du Bugarach ne semblent pas totalement innocents

T OP SECRET - 32

Souvenons-nous une dernire fois des quatorze stations du chemin de croix...

Le hameau Saint-Salveyre

Il existe pas loin d'Alet, un hameau perdu dans le creux d'un plateau, que l'on appelle Saint-Salveyre [242] et qui abrite une chapelle du douzime sicle [243]. Probablement rige par les Templiers [elle avertit le "souffleur" d'avoir prendre garde 244] la fois simple et magnifique, elle renferme quelques gravures sans prtention. Ce qui ne veut pas dire totalement naves. (245) Lune delles reprsente un prtre consolant une mourante toute de blanc vtue, entre un guridon portant un vase garni de fleurs et un personnage en bleu, assis sur un tabouret et appuy sur un tissu sombre en amas conique, prs d'une sorte d'amphore accompagne d'un linge

...ainsi que de l'Evangile de Marc [15:45-47]

Inform par le Centurion, Pilate octroya le corps Joseph. Celui-ci ayant achet un linceul, descendit Jsus de la croix, l'enveloppa dans le linceul, et le dposa dans une tombe qui avait t taille dans le roc ; puis il roula une pierre l'entre du tombeau.

Je ne ferai donc qu'interrompre ce parcours imag sur la posie de ce coucher de soleil

en gardant soigneusement l'esprit que cette histoire est loin d'tre sans danger.

Faut-il tre vraiment fou pour se reprsenter Rocco Negro ct de Blanchefort, entre un plateau fleuri et un ensemble qui voque la fois la tunique du "Christ dpouill de ses vtements" et le Cardou, ou encore le Chardon symbolique des Loges de Saint-Andr ? Alors, que dire de ceux qui verront dans le vase et le linge une allusion Marie-Madeleine, dans la trane plus claire sur le sol une route sinueuse, et dans le lointain, l'ombre du Bugarach ? En ralit, on pouvait, il y a quelques annes encore (1985), rver de tout cela devant le tableau. Mais nous avons eu la langue trop longue, et depuis lors, Monsieur le Cur d'Alet restaure opinitrement la toile [248]. Que Dieu et sa Providence veillent sur ce brave homme et sa sainte patience !

Quimporte que lony croie, si cest vrai, et que cela soit vrai, si lon y croit ?Marquis Jacques de B.

D'un rond, d'un lis, naistra un si grand Prince Nostradamus, Cent XI:IV.

LES FAITS

Ou plutt, les faits qui peuvent tre reconstitus avec un coefficient raisonnable d'exactitude. Encore une Les faits incontestables fois, qu'ils soient modernes ou Il est assez facile de vrifier que : contemporains de Saunire, trop d'au- Franois Branger Saunire est n le teurs ont -par navet dans le meilleur 11 avril 1852 Montazels. des cas- arrang les faits dans le sens - Il tait l'an de sept enfants. de leur histoire. Ce qui suit est donc - Il avait trois frres : Alfred, Martial et moins prcis, parfois moins facile Joseph. situer dans l'espace ou le temps, mais - Il avait trois surs : Mathilde, Adeline n'en reste pas moins indubitable. et Marie-Louise. Lors des restaurations de 1891, - Il entre au Grand Sminaire en 1870. Saunire dcouvre des parchemins - Il est ordonn prtre le 7 juin 1879. anciens dans son glise. Il propose au - Il est nomm vicaire d'Alet le 16 juillet maire de les vendre des collection1879. neurs afin de rcuprer la somme pr- Il est nomm cur du Clat le 16 juin te par la commune. Celui-ci accepte 1882. condition qu'il en fasse des calques - Il devient cur de Rennes-le-Chteau qui existeraient toujours aujourd'hui, Franois-Branger Saunire le 1er juin 1885. Il avait 33 ans, ge mais dont je doute que l'on sache hautement symbolique selon certaines - En 1888, il effectue quelques restau- jamais s'ils sont bien la copie exacte traditions. rations urgentes son glise, passa- des originaux. - Malgr un certain dnuement, il prend blement dlabre, avec les fonds Dbut 1893, aprs avoir tent de son service une jeune chapelire de lgus par un de ses prdcesseurs, dchiffrer les documents lui-mme, dix-huit ans, Marie Denarnaud. l'Abb Pons (600 francs de l'poque, sur les conseils de son Evque, Mgr. - la suite d'un prBillard, et sur les che connotation Lors des restaurations de 1891, Saunire dcouvre des fonds de l'vch, le politique sanctionn cur se rend Paris parchemins anciens dans son glise par le Ministre des pour consulter un Cultes (suspension de traitement), son somme plutt importante puisque, le 9 jeune Oblat spcialiste en palograEvque, Monseigneur Flix-Arsne novembre 1853, l'inspecteur diocsain phie et cryptographie, l'Abb Emile Billard, le nomme professeur au Petit Guiraud Cals propose la construction Hoffet, avec lequel il a t mis en rapSminaire de Narbonne en janvier d'une nouvelle glise pour la somme port par l'Abb Bieil, directeur de Saint-Sulpice. Pour mmoire, l'Abb 1886. Il le rintgre dans ses fonctions de 4.500 francs environ). -et son traitement- Rennes le 1er - Fin 1891, il reprend les restaurations Hoffet a fait une partie de ses tudes juillet 1886. avec de l'argent prt par la municipalit, soit 1400 francs. - En 1896, il commence le remaniement Saunire lors de linauguration de de l'glise. lglise - En 1897, Mgr. Billard inaugure l'glise remanie. - En 1900, il achte les terrains qui portent encore aujourd'hui la Tour Magdala et la Villa Bthanie, dont il entame la construction. - En 1902, Mgr. De Beausjour succde Mgr. Billard, et Pie X Lon XIII. - En 1910, Saunire est "suspens a divinis", c'est--dire priv de ses fonctions sacerdotales, mais pas de son tat de prtre. - En 1911, il emprunte auprs du Crdit Foncier. - Il fait une attaque d'apoplexie le 17 janvier 1917. - Il dcde le 22 janvier. Marie Denarnaud

Les faits incontournables

T OP SECRET - 34

RENNES-LE-CHTEAU

- UNE HISTOIRE DAPOCALYPSELES FAITS

au couvent de Xhovmont, prs de Lige. Ses archives sont conserves Saint-Maur-des-Fosss, o l'on ne peut les consulter qu'aprs avoir montr une patte particulirement blanche. Saunire profite de son sjour dans la capitale pour visiter le Louvre et y acqurir les reproductions de trois tableaux : Les Bergers d'Arcadie (Nicolas Poussin), Saint Antoine Ermite (David Tniers) et un portrait de Saint Clestin V. Il en profite galement d'une tout autre manire : mis en contact -trs probablement par l'Abb Hoffet- avec certains milieux intellectuels symbolistes et spiritualistes, il frquente du beau monde, notamment la diva en vogue de l'poque -la plus merveilleuse Carmen que l'art lyrique ait connue, dit-on- Emma Calv. Il en deviendra notoirement l'amant. Il semblerait que, son retour, tous les manuscrits ne lui aient pas t restitus. Mgr. Billard aurait mme fait le voyage de Saint-Sulpice, en 1901,

gue deux cavaliers sur un mme cheval, ou peut-tre, un cavalier au galop tenant d'une main un sceptre et maintenant de l'autre un enfant sur l'encolure de l'animal". Pour tre franc, cette dalle ne me parat pas avoir la signification qu'on lui prte aujourd'hui : la scne voque tout autant un cavalier arm donnant un coup La "Dalle du Chevalier" d'pe un individu sur sa gauche. Et, pour tordre le cou certain canard tions eurent lieu partir du 13 mai boiteux nourri par d'autres auteurs, la 1917. Or, Saunire mourut le 22 jandalle est largement antrieure vier 1917 Il n'est donc pas sans intl'Ordre du Temple et son sceau. Je rt de se demander qui a fait graver pense plutt qu'elle commmore les cette sentence. On peut aussi utileexploits du personnage enterr des- ment se souvenir de la rumeur qui fait sous. En effet, on retrouva deux sque- d'une des petites voyantes de Fatima, lettes dans la fosse creuse cet Mlanie Calvet, une parente d'Emma endroit, et, plus tard, un crne entaill Calv, la clbre chanteuse lyrique.

Accompagn de Marie Denarnaud, le cur sillonne la rgion, notamment le plateau du Lauzet, pour y recueillir des pierres "qui serviront l'dification d'une grotte de Notre-Dame de Lourdes"pour tenter de savoir le fin mot de la chose. Grard de Sde m'expliqua un jour que la date de 1901 pour le voyage de Mgr. Billard Saint-Sulpice tait errone "suite une lecture difficile de certains manuscrits". Une autre version dit qu'il n'aurait reu que des copies, et que les originaux seraient actuellement entre les mains d'un "Cercle des Libraires Anglais", Londres. Ce qui est encore consultable aujourd'hui est quelque peu sujet caution. Toujours est-il que l'Evch lui donna deux mille francs, somme amplement suffisante pour rembourser le prt consenti par le maire de Rennes, auquel il prtendit avoir vendu le tout. Il reprend donc ses travaux de restauration dans l'glise et dcouvre, au pied du matre-autel, une dalle mrovingienne ou carolingienne, appele aujourd'hui "Da