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J usqu’à quel salaire êtes-vous prêts à aller pour me recruter ? » Voilà ce que beau- coup d’employeurs s’entendent dire aujourd’hui quand ils reçoivent de jeunes diplômés. Aux dents longues, cela va de soi. « Les recrues potentielles sont plus audacieuses qu’il y a trois ans, même si l’on n’at- teint pas la folle course aux salaires de la fin des années 90, quand les jeunes loups changeaient sans cesse d’entreprise pour gagner plus », constate Philippe Angoustures, senior manager à Ineum Consulting. « Ils font jouer la concur- rence, ils me disent : “Telle société me donne tant, com- ment vous alignez-vous ?” De vrais marchands de tapis !... » sourit Stéphane Bennour, directeur général de Neos- SDI, une société de services en informatique spécialisée dans les produits Microsoft. Parfois, ce culot conquérant porte ses fruits. Dans d’autres cas, il se heurte à la dure réa- lité du monde du travail et des grilles de salaires rigides. Revue de quelques exemples qui montrent toute la palette des négociations possibles. Pour Alexandre, diplômé en 2007 du master en manage- ment des systèmes d’informa- tion de l’IAE de Grenoble II, c’est la mise en concurrence de deux recruteurs qui a payé. Faisant mentir la thèse selon laquelle on est mieux rétribué à Paris qu’en province, il a snobé les 28 000 euros que Capgemini lui proposait dans la capitale pour sauter sur l’of- fre de Caterpillar à Grenoble : 32 000 euros de fixe assuré, et 34 000 euros possibles dès la première année selon les résultats. Mohamed Kahlal, lui, a parfaitement monnayé son diplôme d’ingénieur de l’Isep. A partir d’une proposition de 33 000 euros complétés d’un variable, il a obtenu un fixe de 36 500 euros, auxquels s’ajou- tent de multiples primes de déplacement, son employeur australien comptant sur lui au Maroc – où il est défrayé dans des hôtels Hilton ! De son côté, Brice Bergos, issu de l’Inseec, a mené sa barque comme un as du poker. Au départ, son futur em- ployeur, une start-up de douze salariés, lui proposait un salaire de 32 000 euros com- posé à 55 % d’un fixe et à 45 % d’une part variable. A l’arrivée, il a signé pour un fixe de 36 000 euros, revalo- risable à 40 000 euros au bout de six mois. « On a les sala- riés qu’on mérite ! s’exclame Jean-François Veysset, vice- président, chargé des affaires sociales de la CGPME (Confé- dération générale des petites et moyennes entreprises). Il faut savoir rémunérer les jeu- nes compétences à leur juste valeur, sinon elles ne resteront pas ! » Mais tous les débutants ne sont pas logés à la même enseigne. « Le pouvoir de L’Expansion / avril 2008 / numéro 729 111 L’Expansion / avril 2008 / numéro 729 110 grandes Le classement 2008 GETTY IMAGES Grandes écoles À LA UNE À LA UNE Bilan de notre enquête réalisée avec le cabinet Towers Perrin : les jeunes diplômés sont en position de force face aux recruteurs. Mais tout le monde ne peut pas tout négocier... écoles des « Le classement des écoles de commerce p. 116 Le classement des écoles d’ingénieurs p. 120 Le classement des formations universitaires p. 123 La force des associations d’anciens p. 124 L’ingénieur-manager, profil vedette p. 130 Comment payer sa scolarité p. 134 Les écoles face au plagiat p. 136 Dossier coordonné par Gilles Lockhart et réalisé par Isabelle Hennebelle et Muriel Wolski, avec Camille Raynaud de Lage et Véra Vavilova.

Towers Perrin : les jeunes diplômés sont en position ... · Maroc – où il est défrayé dans des hôtels Hilton ! De son côté, Brice Bergos, ... DRH du site Monster.fr. Et

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Page 1: Towers Perrin : les jeunes diplômés sont en position ... · Maroc – où il est défrayé dans des hôtels Hilton ! De son côté, Brice Bergos, ... DRH du site Monster.fr. Et

Jusqu’à quel salaireêtes-vous prêts à allerpour me recruter ? »Voilà ce que beau-coup d’employeurss’entendent di reaujourd’hui quand ils

reçoivent de jeunes diplômés.Aux dents longues, cela va desoi. « Les recrues potentiellessont plus audacieuses qu’il y atrois ans, même si l’on n’at-teint pas la folle course aux salaires de la fin desannées 90, quand les jeunesloups changeaient sans cessed’entreprise pour gagnerplus », constate PhilippeAngoustures, senior managerà Ineum Consulting.

« Ils font jouer la concur-rence, ils me disent : “Tellesociété me donne tant, com-ment vous alignez-vous?” Devrais marchands de tapis !... »sourit Stéphane Bennour,directeur général de Neos-SDI, une société de servicesen informatique spécialiséedans les produits Microsoft.Parfois, ce culot conquérantporte ses fruits. Dans d’autrescas, il se heurte à la dure réa-lité du monde du travail et desgrilles de salaires rigides.Revue de quelques exemplesqui montrent toute la palettedes négociations possibles.

Pour Alexandre, diplômé en2007 du master en manage-ment des systèmes d’informa-tion de l’IAE de Grenoble II,c’est la mise en concurrencede deux recruteurs qui a payé.Faisant mentir la thèse selonlaquelle on est mieux rétribué

à Paris qu’en province, il asnobé les 28 000 euros queCapgemini lui proposait dansla capitale pour sauter sur l’of-fre de Caterpillar à Grenoble :32000 euros de fixe assuré, et34 000 euros possibles dès lapremière année selon lesrésultats.

Mohamed Kahlal, lui, aparfaitement monnayé sondiplôme d’ingénieur de l’Isep.A partir d’une proposition de33 000 euros complétés d’unvariable, il a obtenu un fixe de36500 euros, auxquels s’ajou-tent de multiples primes dedéplacement, son employeuraustralien comptant sur lui auMaroc – où il est défrayé dansdes hôtels Hilton !

De son côté, Brice Bergos,issu de l’Inseec, a mené sabarque comme un as du poker.Au départ, son futur em-ployeur, une start-up de douzesalariés, lui proposait unsalaire de 32 000 euros com-posé à 55 % d’un fixe et à45 % d’une part variable. Al’arrivée, il a signé pour unfixe de 36 000 euros, revalo-risable à 40000 euros au boutde six mois. « On a les sala-riés qu’on mérite ! s’exclameJean-François Veysset, vice-président, chargé des affaires sociales de la CGPME (Confé-dération générale des petiteset moyennes entreprises). Ilfaut savoir rémunérer les jeu-nes compétences à leur justevaleur, sinon elles ne resterontpas! » Mais tous les débutantsne sont pas logés à la mêmeenseigne. « Le pouvoir de

L’Expansion / avril 2008 / numéro 729 111L’Expansion / avril 2008 / numéro 729110

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Bilan de notre enquête réalisée avec le cabinetTowers Perrin : les jeunesdiplômés sont en position de force face aux recruteurs.Mais tout le monde ne peut pas tout négocier...

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n Le classement des écoles de commerce p. 116

n Le classement des écoles d’ingénieurs p. 120

n Le classement des formationsuniversitaires p. 123

n La force des associations d’anciens p. 124

n L’ingénieur-manager, profil vedette p. 130

n Comment payer sa scolarité p. 134

n Les écoles face au plagiat p. 136

Dossier coordonné par Gilles Lockhartet réalisé par Isabelle Hennebelle et Muriel Wolski, avec Camille Raynaud de Lage et Véra Vavilova.

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L’Expansion / avril 2008 / numéro 729 113L’Expansion / avril 2008 / numéro 729112

négocier est plus importantpour les profils techniques »,indique Claude Monnier,DRH du site Monster.fr. Et deciter les profils qui ont le venten poupe : « Les ingénieursen énergie, en automatisme,dans le bâtiment, les profes-sionnels de la supply chain(chaîne logistique), les spécia-listes de l’industrie du pé-trole... Dans toutes ces spé-cialités, les débutants peuventnégocier leur première rému-nération et voir ensuite leursalaire grimper de 20 % à chaque changement d’entre-prise. »

Pour Pierre Lamblin, direc-teur du département études etrecherche de l’Apec (Associa-tion pour l’emploi des cadres),« seuls 15 % des jeunes sonten mesure de négocier leursalaire au-delà de la fourchetteproposée ». Car le mode defonctionnement des grandesentreprises, peu enclines ànégocier tous les salairesd’embauche un par un, est dese retrancher derrière leursacro-sainte grille des salaires.

Principe de base? A chaqueécole son salaire ! « ChezMcKinsey, on sait combien

coûte un HEC, un Essec ou undiplômé de n’importe quelleécole de second rang, préciseAxel Rückert, propriétaire dusite www.grandesecoles.com.La marge de manœuvre ducandidat est très limitée. Ellepeut être de 5 %, rarement de10 %. En tout cas, d’uneentreprise à l’autre, dans unemême branche, la cote d’undiplômé est homogène. » « Jen’ai pas eu le loisir de né-gocier, les rémunérations sont préétablies », confirmePerrine, jeune auditrice de23 ans, embauchée en sep-tembre 2007 par Pricewater-houseCoopers, son diplôme

d’Audencia-Nantes en poche.« La négociation n’est pas

toujours possible, d’autantqu’il y a un gros décalageentre ce que les jeunes diplô-més ont envie de faire et laréalité du marché, ajoute Thi-baut Gemignani, directeurgénéral d’Adenclassifieds, qui édite des sites commecadremploi.fr ou keljob.com.15 % des inscrits à notre basede données veulent travaillerdans le domaine du marketinget de la communication. Orcelui-ci ne représente que 3 %de nos offres... 20 % des ingé-nieurs postulent pour la filièreétudes et recherche, qui nedépasse pas 7 % des proposi-tions. Et seulement 11 % sedisent prêts à faire du com-mercial, quand ce secteurconcentre 36 % des offres ! »

Autre facteur quipénalise les débu-tants dans une éven-tuelle négociation

de salaire : « Ils connaissentmal les métiers, ou en tout casles noms des métiers, constatePhilippe Kron, président etcofondateur du site iQuesta,spécialisé dans le recrutementde jeunes diplômés. En mar-keting, par exemple, il y a des

Camille etAmaury : la vie (active) à deux

I ls ont le même âge,25 ans, le mêmediplôme, Sup de Co-

Reims, une passion com-mune pour les voyageset un début de carrièrecomparable dans ungrand groupe : CamilleBoilot, la Vendéenne, estresponsable des achatsde PLV à l’internationalpour trois marques d’une division de L’Oréal.Amaury Boilot, le Pari-sien qui a grandi dans la Loire, est auditeursenior au sein d’Ernst &Young. La vie à deux ? Ils en parlent d’autantplus facilement qu’ils sesont mariés après êtretombés amoureux sur lecampus : « Amaury faitde gros horaires et il lui arrive de partir àl’étranger, c’est un peucontradictoire avec l’idéequ’on se fait de la vied’un couple marié,reconnaît Camille, maisnous faisons en sorte de nous réserver desmoments à deux (week-ends en dehors de Paris,sport, concerts) mêmependant les périodes très chargées. »

« Nous nous sommesrencontrés rapidementcar nous étions tousdeux très investis dans la vie associative de Supde Co-Reims, raconteAmaury. Les couples quise forment à l’école, ce n’est pas forcément la norme, mais c’est uneconstante. Nous avonsnotamment deux couplesd’amis qui se sont ren-contrés à l’école et dontle mariage est prévupour cet été. »

« La marge de manœuvredu candidat

est très limitée.Elle peut être

de 5 %, rarement de

10 %. »Axel Rückert, propriétaire dusite www.grandesecoles.com.

offres d’emploi concernantdeux postes très proches : chefde produit et category mana-ger. Les premières suscitentbeaucoup de candidatures, lessecondes, très peu, parce queles candidats ne savent pas ceque c’est. Idem pour le com-merce électronique : dès quevous mettez “marketing mul-timédia” dans une annonce,les CV pleuvent ! Mais “Webmarketing” ou “lancement desite de commerce en ligne” neséduisent personne, alors quetoutes ces appellations recou-vrent à peu près les mêmesmétiers. »

Tout comme les petitsruisseaux font lesgrandes rivières,certains se replient

sur les menus avantages ennature pour obtenir une vraiedifférence. « Avec un marchéde l’emploi tendu comme ill’est actuellement, les candi-dats sont en contact avec beau-coup de recruteurs, et ils ontparfaitement en tête toutes lescomposantes de la rémunéra-tion globale », remarque Ama-dou Ngom, PDG de la sociétéde services informatiques Dessystèmes et des hommes.

Part variable, mutuelle santéet prévoyance, formation,Ticket-Restaurant, avantagesdu comité d’entreprise... toutle « parasalarial » est passé aucrible. « Un véritable bench-marking », résume Eric Ber-tier, associé de PwC chargédes ressources humaines. Telingénieur de l’Esigelec aobtenu de son employeur, leGroupe Alten, le rembourse-ment de son abonnement heb-domadaire SNCF entre Pariset Rouen.

Tel autre, titulaire d’un mas-ter finance et gestion bancaire,a obtenu la prise en charge deses frais d’inscription à unenouvelle formation et le prêtd’ouvrages pour s’y préparer.Autant de petits avantagesappréciables, mais non essen-tiels. « On a parfois la sensa-tion que les entreprises tententde nous noyer, lorsqu’ellesdétaillent avec tant de soin lescomposantes de la rémunéra-tion, déplore Sébastien, un

Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

Camille Boilot travaille pour une division de L’Oréal. Son mari, Amaury, pour Ernst & Young.

ss

Une annéed’exception

Recrutement, salaires,progression de carrière :c’est le grand amourentre les diplômés desgrandes écoles et leursmanagers. 86 % desentreprises interrogéespar Towers Perrin pourL’Expansion prévoient de recruter autant oudavantage de jeunesdiplômés qu’en 2007.Ces derniers sont 86 % à être considérés comme« fortement engagésdans l’entreprise »,contre 74 % en 2007. Laprogression de leurssalaires est enconséquence : lafourchette moyenned’augmentation ira de2,8 à 10,4 % en 2008,contre 2,6 à 10 % l’an dernier.

Les métiers de la vente trèsdemandés

2008 consacre aussi le retour de la conquêtecommerciale. En 2007,ce sont les métiers de lafinance et du contrôle

Job Rencontres et « L’Etudiant »,deux filiales du Groupe Express-Roularta, associent leurs compétencesen lançant un salon de recrutement,Carrières jeunes diplômés. La premièreédition réunira une quarantaine d’entre-prises de tous les secteurs prêtes àrecruter les diplômés des grandes écolesde commerce et d’ingénieurs de niveaubac + 5 ainsi que les lauréats d’universi-

tés et d’établissements de formation deniveau bac + 2-3. Les emplois proposésconcernent les fonctions commerciales,financières, informatiques, télécoms,études, audit...

Toutes les informations sur les entre-prises présentes, les postes proposés et le programme des conférences sur :www.jobrencontres.fr ouwww.letudiant.fr.

de gestion (contrôleur degestion, analyste decrédit junior, gestionnaireback-office junior) quiavaient recruté le plusgrand nombre de jeunesdiplômés. En 2008, placeau développement ! Lesmétiers de la vente et de la gestion de clientèle(attaché commercial,chargé d’affaires, chargéde clientèle) seront entête des embauches,devant ceux de la filièremarketing-publicité-communication externe(chef de produit, chargé d’étudesmarketing, chargé decommunication).

Coaching et suivide carrière pourtout le monde

Près de la moitié(45 %) des jeunesembauchés sont « suiviset coachés par unmentor qui n’est pasleur responsablehiérarchique » et 70 %des entreprises du panelont mis en place « unprogramme d’intégrationet une politique

d’évolution profes-sionnelle spécifiques auxjeunes diplômés ».

Petits soins pour les hautspotentiels

Les deux tiers desentreprises interrogéespar Towers Perrindisposent d’unprogramme dedéveloppement deshauts potentiels. Cesprogrammes ne sont pasréservés aux jeunesdiplômés, mais lesconcernent dans 47 %des cas. Pour cesheureux bénéficiaires dela voie rapide interne,tout est plus facile :100 % d’entre euxpeuvent « espéreraccéder plus facilementà des postes àresponsabilité », 92 % ont accès à des « formationsspécifiques » et 83 %pourront prétendre à « une évolution de leur rémunérationplus rapide ». Il suffit juste d’être dans le bon wagon.

Salaires, recrutement, formation... Towers Perrin a scruté les tendances 2008 pour « L’Expansion ».

Les nouvelles recrues choyées

Le salon Carrières jeunes diplômésLe 12 juin au Cnit, à Paris la Défense

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Le classement 2008

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RENDEZ-VOUS

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ancien de l’Ecole supérieuredes sciences commercialesd’Angers (Essca). Or, au mo-ment de changer d’entreprise,le nerf de la guerre est pour-tant bel et bien le salaire brut !Juste devant l’intérêt du bou-lot ! Les avantages, on les re-trouvera toujours sous uneautre forme. »

« Les ingénieurs candidats àun poste chez nous ne posentpratiquement jamais de ques-tions sur le restaurant d’entre-prise ou les jours de RTT,explique Sandrine Letrillard,DRH de Neurones, une SSIIde 2 000 salariés, cotée àParis depuis 2001. En revan-che, ils se renseignent surnotre capacité à les former età les “certifier” sur des appli-cations ou des éditeurs delogiciels spécifiques. Et sur-tout, ils veulent savoir surquelles missions ils vont tra-vailler. Ils demandent souventà rencontrer le client avant designer leur contrat, ce quin’était pas le cas il y a deux-trois ans. »

« Les candidats accordentaussi de plus en plus d’impor-tance à l’équilibre vie profes-sionnelle-vie personnelle »,ajoute Nathalie Rauhoff, res-ponsable du recrutement du

E nfin, pour ceux quiveulent absolumentavoir le beurre etl’argent du beurre, il

reste toujours la solution des’expatrier. Son diplôme del’Essca en poche, DamienLevesque n’a eu « aucun malà trouver un poste en Grande-Bretagne ». A 24 ans, basé àLondres, il est spécialisé dansles fusions et acquisitionsdans les télécommunicationspour le compte d’Orange.« Pour un salaire annuel de45 000 euros, soit 30 % supé-rieur à ce que j’aurais eu enFrance », précise-t-il. Myriam,récemment diplômée d’unmaster finance, spécialité ges-tion de trésorerie, s’est vuoffrir d’entrée de jeu unsalaire de 35 000 euros auLuxembourg pour un poste deback-office. Elle n’a mêmepas eu à forcer son talent pourobtenir… 15 000 euros deplus. « Lors d’entretiens desplus cordiaux, j’ai obtenu touten douceur 40000 euros, puis50 000 euros de salaire d’em-bauche, dit-elle, encore éton-née de la facilité de cettetransaction. Je savais que lemarché était juteux, mais pasà ce point! » Ce joli coup s’estjoué fin 2007 en quelquesjours seulement. Qui ditmieux ? Muriel Wolski

L’Expansion / avril 2008 / numéro 729114

Les rémunérations 2008 par secteurEcoles Ecoles Université Université

d’ingénieurs de commerce bac + 5 (master) bac + 2 (BTS et DUT)

Banque, 46 000 42 500 39 500 24 000 assurance (+ 1,1%) (inchangé) (+ 2,8%) (+ 2,1%)

Cabinets d’audit, 41 500 41 500 42 000 NCjuridiques et fiscaux (+ 0,7%) (+1,2%) (+ 4,8%)

Hautes 39 000 38 500 37 000 22 500technologies (+ 6,4%) (+ 5,2%) (+1,9%) (+1,8%)

Industrie 42 500 41 500 39 500 23 500et BTP (+1,4%) (+ 6%) (+ 0,8%) (+1,3%)

Industrie 38 500 39 000 39 000 22 500 pharmaceutique (– 3,8 %) (+ 4,8%) (+ 4,8%) (+ 2,2%)

Rémunération médiane avec un à deux ans d’ancienneté, incluant le salaire de base et la rémunération variableindividuelle. En pourcentage, la hausse ou la baisse par rapport à 2007. Source : L’Expansion-Towers Perrin.

En 2008, tous les secteurs d’activité affichent des salaires en hausse quelleque soit la filière d’entrée, à l’exception de la pharmacie pour les ingénieurs et de la financepour les commerciaux. L’industrie augmente nettement les salaires des diplômés d’écoles de commerce (+ 6 % dans le BTP). Petite révolution, l’audit et le conseil (obligés de diver-sifier leurs recrutements), mais aussi l’industrie pharmaceutique rémunèrent mieux les diplô-més bac + 5 des universités que ceux qui viennent d’écoles de commerce ou d’ingénieurs.

Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

« J’ai obtenu un salaire

d’embauche de 50 000 euros.

Je savais que le marché était

juteux, mais pasà ce point ! »

Myriam, recrutée pour un poste de

back-office au Luxembourg.

Comment lesentreprisesvous jaugent

24 %

20 %

20 %

14 %

11 %

2 %

100 %

74 %

19 %7 %

100 %

97 %

95 %

90 %

86 %

Les critères pour avoir un bon salaire de départ

Compétences

Stage effectué dans l’entreprise avant l’embauche

Potentiel, personnalité

Contrat en alternance effectué dans l’entreprise avant l’embauche

Stage effectué hors de l’entreprise

Contrat en alternance effectué hors de l’entreprise

Principalement la performance appréciée par le manager

Autre(s) élément(s)

A la fois la performance appréciée et le rattrapage du différentiel créé par le diplôme

Ecoles d’ingénieurs, écoles de commerce (bac + 5 et plus)

Doctorats

Master 2 (bac + 5), universités

IUP, maîtrise professionnelleet licence II

Institut d’administration des entreprises (IAE)

BTS ou DUT (bac + 2)

Quels sont les trois éléments que vous prenez particulièrement en compte pour rémunérer plus ou moins un jeune diplômé ?

Les critères pour obtenirune augmentationQuels éléments déterminent le niveau d’augmentation de salaire du jeune diplômé ?

Le CDI hégémonique pour les bac + 5Proportion de CDI proposés aux jeunes diplômés

Le classement 2008

ss

Crédit agricole. Un domaineoù les petites et moyennesentreprises retrouvent des cou-leurs, elles qui ne peuvent pas s’aligner sur les salairesdes multinationales. Diplômée de l’ESC-Troyes, NoémieBruneau, 24 ans, a arrêté sonchoix de premier emploi surGravograph, une PME de200 collaborateurs, spéciali-sée dans le marquage durable.« L’idée de négocier monsalaire ne m’a pas traversél’esprit, se souvient-elle. Ici,les missions sont variées,ouvertes. La société offre unevision globale du business,avec – c’est certain – des possibilités d’évolution. »

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L’Expansion / avril 2008 / numéro 729 117L’Expansion / avril 2008 / numéro 729116

Nom de l’école de commerce Coût annuel Date de Ecoles Nature Salaire de base à Salaire total avecdu programme création de Effectifs Site Internet partenaires du partenariat l’embauche en 2008 trois ans d’anciennetégrandes écoles l’association Minimum Maximum Minimum Maximum

Ecole supérieure des sciences Une douzaine d’étudiants concernés chaque année depuis 2000 économiques et commerciales 9 300 1923 8 700 essecnet.com ENPC, ENSPM par des cours communs en mathématiques, statistiques et finances, ainsi 36 000 41 000 48 000 54 000(Essec) qu’une formation technique sur le secteur de l’énergie (pétrole et gaz).

Hautes études Polytechnique, 11 étudiants de 3e année en double diplôme HEC-Ensae. Master Analyse commerciales 8 100 1883 15 000 groupehec.asso.fr Ensae… et politique économiques avec 5 écoles (ENPC, ENS, Ensae, Polytechnique, 36 000 41 000 48 000 52 000(HEC) EHESS). Master Projet, innovation, conception avec l’X.

European School of Management Centrale-Paris, Double scolarité octroyant le diplôme ESCP-EAP à des élèves ingénieurs (ESCP-EAP) 7 400 1871 10 000 aaescp-eap.net Supélec et permettant aux étudiants de l’ESCP-EAP d’obtenir un master spécialisé. 36 000 41 000 48 000 52 000

Deux autres masters Recherche avec Polytechnique et les Mines.

Ecole de management de Lyon 6 écoles 4 accords de coaccréditation de mastères spécialisés avec Montpellier SupAgro,(EM-Lyon) 8 100 1877 10 500 em-lyonalumni.com principales Centrale-Paris, Centrale-Lyon et Insa-Lyon. Deux accords d’échange en dernière 36 000 41 000 47 800 50 000

année avec l’ENSM-Saint-Etienne et Centrale-Lyon.

Sciences Po Accords dispensant les élèves d’une douzaine d’écoles (Polytechnique,(Institut d’études politiques de Paris) 5 150 1875 8 000 sciences-po.asso.fr Une douzaine Centrale, Ensta, Supélec…) des épreuves d’admissibilité au master 35 000 39 000 47 000 51 000

de Sciences Po pour accéder directement à l’oral de recrutement.

Edhec Business School Inria, Partenariat sur la création d’entreprise avec l’Inria-Sophia-Antipolis 7 500 1947 13 293 planete.edhec.com Mines-Paris… (10 étudiants par an) et mastère en gestion de l’énergie avec 35 000 39 000 48 000 49 000

les Mines de Paris (20 étudiants).

INT Campus commun avec Télécom SudParis (ex-Télécom INT) : activités Management 1 080 1981 2 949 int-diplomes.org Télécom SudParis associatives, montages de projets, échanges de cours, coordination 32 000 37 000 46 000 48 000

des enseignants. Double diplôme avec Virginia Tech (Etats-Unis).

Audencia-Nantes-Ecole Lancement en 2008 d’un cursus double compétence ingénieur de management 7 200 1904 2 311 reseaudencia.com Centrale-Nantes avec Centrale-Nantes, l’ENST, l’Isep et d’autres écoles, en partenariat 32 000 37 000 44 000 48 000

avec Accenture, Air France, BNP Paribas et Veolia.

ESC-Rouen Démarrage à la rentrée 2009 d’un programme permettant aux7 550 1923 2 800 escrouen-alumni.net Esigelec 5 meilleurs étudiants de l’Esigelec d’obtenir un complément de formation 32 000 37 000 44 000 47 500

en management et le diplôme grandes écoles de l’ESC-Rouen.

Institut commercial de Nancy Double diplôme ICN-ingénieur civil des Mines, option maîtrise d’ouvrage(ICN Business School) 7 000 1921 1 260 alumnicn.com ENSM-Nancy des systèmes informatiques. Alliance Artem réunissant l’ICN, l’ENSM-Nancy 32 000 37 000 41 400 46 600

et l’ENS d’art de Nancy dans des ateliers de formation transversale.

Reims Management School Dispositif Entreprendre consistant à mener à bien un projet informatique(RMS) 7 930 1930 5 000 rms-network.com Isep ou électronique avec un donneur d’ordres industriel. Une cinquantaine 32 000 37 000 43 500 46 500

d’étudiants concernés (20 RMS, 30 Isep).

Grenoble-Ecole de Management INPG, Collaboration depuis 1987 avec l’INP-Grenoble aboutissant à la création, en7 410 1984 7 800 mti-brothers.com ENST-Bretagne janvier 2007, d’un diplôme d’ingénieur en partenariat. Echange de 30 étudiants 32 000 37 000 43 000 45 000

par an avec l’ENST-Bretagne. Autres accords avec l’Eisti et l’Esiea.

Ecole supérieure libre des sciencescommerciales appliquées 7 750 1954 5 800 anciens-eslsca.eu Non Non 32 000 37 000 39 000 42 000(ESLSCA)

Bordeaux Management School Enserb, Cours communs avec les étudiants en dernière année de l’Enserb.(BEM) 7 500 1882 1 835 alumni.bem.edu Ensam-Bordeaux Enseignements croisés, ateliers et projet commun Team (40 étudiants concernés) 31 000 34 000 44 000 48 000

avec l’Ensam-Bordeaux.

Ecole supérieure des sciences Mastère spécialisé double compétence Management et technologies avec l’Eséo.commerciales d’Angers (Essca) 6 720 1911 1 500 anciens-essca.com Une dizaine Formation Entrepreneuriat avec l’Efrei, l’Eséo et l’Ecole supérieure de Blois. 31 000 34 000 40 500 45 800

Master Ingénierie et management des projets et processus avec l’Istia, etc.

ESC-Lille Rattachées depuis 1984, les deux écoles délivrent un diplôme commun 8 490 1960 2 500 diplomes.esc-lille.fr Centrale-Lille d’ingénieur-manager-entrepreneur ainsi qu’un mastère spécialisé en création 31 000 34 000 41 000 43 000

d’entreprise. 245 étudiants déjà concernés.

Euromed-Marseille Ecole Centrale- Modules communs avec Centrale-Marseille. Double diplôme avec l’Ecolede management 7 000 1905 3 400 aluminy.com Marseille, supérieure d’ingénieurs de Luminy (Esil). Master spécialisé en management 31 000 34 000 40 000 42 000

Esil maritime international avec l’Ecole nationale de la marine marchande.

Toulouse Graduate School SupAéro, Binôme ingénieur-manager travaillant durant six à huit mois sur des projetsof Management 7 910 1987 1 025 anciensesct.com Enseeiht… proposés par des entreprises. Le partenariat concerne aussi 31 000 34 000 39 000 42 000(ESC-Toulouse) l’Icam-Toulouse, l’Insa-Toulouse et l’Ecole des mines d’Albi-Carmaux (Emac).

Ecole supérieure de commerce Partenariat en cours de finalisation avec l’école d’ingénieurs de Tours,et de management Tours-Poitiers 7 700 1998 1 786 escempro.com Polytech’Tours Polytech, sur la problématique de la création d’entreprise. 31 000 34 000 39 000 40 000(Escem)

IESEG School of Management Modules communs depuis une dizaine d’années avec les étudiants de l’Isen 6 700 1978 2 500 anciens-ieseg.com Isen, Estit et de l’Ecole supérieure des techniques industrielles et des textiles (Estit) dans 31 000 34 000 37 000 38 000

le domaine de la création d’entreprise.

Ce que vous allez gagner à la sortie d’une école de commerceGrandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

L’Essec n° 1 ;Grenoble-EMmonte

S tabilité au sommet.L’Essec, fringantecentenaire depuis

2007, devance toujoursHEC et l’ESCP-EAP pource qui est de la rému-nération maximale à trois ans : 54 000 euros,contre 52 000 euros. Ces trois écoles sontex aequo avec l’EM-Lyondans le quarté de larémunération maximaleen sortie d’école :41 000 euros pour cha-cune. Vient ensuite lebinôme Sciences Po-Pariset Edhec. Cette dernière,avec un salaire d’embau-che à 39 000 euros (four-chette haute) et unerémunération maximalede 49 000 euros à troisans, réussit à se dégagerdu peloton des « très-bonnes-écoles-juste-au-dessous-des-meilleures »,

qui com-prend lesclassiquesESC-Reims,Rouen,Nantes(Audencia),Angers(Essca),

l’INT Management etl’ICN. A noter la progression de Grenoble-EM, qui,l’an dernier, apparaissaitdans le quatrième grup-petto des meilleurssalaires à l’embauche et qui intègre désormaisle troisième groupe, juste derrière l’Edhec etSciences Po, avec unerémunération maximalede 37 000 euros à l’embauche et de45 000 euros à trois ans.

PARTENARIAT AVEC DES ÉCOLES D’INGÉNIEURSASSOCIATION D’ANCIENS ÉLÈVES

Pierre Tapie, DGde l’Essec.

DR

Page 5: Towers Perrin : les jeunes diplômés sont en position ... · Maroc – où il est défrayé dans des hôtels Hilton ! De son côté, Brice Bergos, ... DRH du site Monster.fr. Et

L’Expansion / avril 2008 / numéro 729 119L’Expansion / avril 2008 / numéro 729118

Ceram Business Séminaires dédiés à la création d’entreprise et au management de l’innovation School 7 550 1966 2 100 ceramiens.com Mines d’Alès, avec les Mines d’Alès, de Paris et Polytech’Sophia-Antipolis. Séminaires de 31 000 33 500 42 000 44 000

Mines de Paris management pour les ingénieurs.

Institut d’études politiques (1) (1) (1) (1) Ecole centrale Les IEP de province qui ont répondu à notre questionnaire n’ont pas nouéde province de Lille de partenariat, à l’exception de l’IEP-Lille, qui accueille des diplômés de la filière 31 000 33 500 40 500 43 000(IEP Province) généraliste de l’Ecole centrale de Lille.

ESC-Montpellier 7 224 1897 4 800 diplomes-escm.org Non Non 31 000 33 500 38 000 41 500

Institut supérieur de gestion Esme, Formation en gestion pour les étudiants ingénieurs, suivie de séminaires(ISG) 7 500 1970 3 500 isg-alumni.com Sudria, d’approfondissement le week-end pendant leur stage de six mois en entreprise. 31 000 33 500 38 500 41 000

Epita Ce qui leur permet finalement d’être titulaires d’un double diplôme.

ESC- Double diplôme avec l’Ecole des mines d’Alès. Cours communs en management Clermont-Ferrand 6 160 1920 1 232 reseau-esc-clermont.org Mines d’Alès et en marketing alimentaire avec l’Institut français de mécanique avancée 31 000 33 500 38 000 40 000

d’ingénieurs et l’Ecole nationale des travaux agricoles.

Ecole de management diplomes- Convention signée en janvier 2008 pour mettre en place deux mastèresde Normandie 6 550 2008 (2) 1 700 emnormandie.com Ensicaen spécialisés en traitement décisionnel de l’information et en prévention 31 000 33 500 37 500 40 000(EM-Normandie) des risques et fiabilité des organisations.

ESC-Rennes Formation d’ingénieurs d’affaires mise en place avec la technopole School of Business 7 400 1993 1 157 anciens-esc-rennes.fr Insa-Rennes Rennes-Atalante. Une vingtaine d’étudiants travaillent en binôme. 31 000 33 500 36 000 38 500

Des projets de création d’entreprise en découlent régulièrement.

Institut supérieur de commerce 8 205 1964 2 400 aaeisc.com Centrale-Paris, Collaboration avec le laboratoire de génie industriel de Centrale-Paris.(ISC-Paris) Ensam… Coopération en matière de gestion de production avec l’Ensam. 31 000 33 500 35 500 38 000

Autres partenariats avec Télécom-Paris et l’Estaca.

Ecole supérieure de gestion Cours d’informatique (par exemple de programmation en Visual Basic) donnés(ESG) 5 900 1981 5 250 esg-anciens.com ESGI par les intervenants de l’ESGI dans le cadre des spécialisations en e-business 30 000 33 000 39 000 40 500

et management financier de l’ESG.

Inseec-Paris-Bordeaux Ensam- Par groupes de 30, les étudiants suivent les cours croisés7 600 1982 7 029 adi-inseec.com Bordeaux concernant deux modules de chaque école. 30 000 33 000 37 000 40 000

Sup de Co-La Rochelle 20 étudiants de 3e cycle suivent un cursus commun avec les élèves ingénieurs6 950 1991 2 942 aasupdecolarochelle.fr EIGSI pour obtenir une double compétence industrielle et technique. Inversement, 30 000 33 000 36 500 39 500

les élèves de l’EIGSI peuvent suivre des cours de management.

Ecole de Management Insa de Quatre programmes concernant 75 élèves : master d’ingénierie d’affaires ; de Strasbourg 4 500 1922 5 700 anciens-iecs-net Strasbourg mastère spécialisé Facilities Management, et deux diplômes d’université : 30 000 33 000 38 000 39 000(ex-IECS-Strasbourg) Ingénierie des projets innovants et Management des systèmes logistiques.

Ifag 6 200 2003 1000 ifag-alumni.com Non Non 30 000 33 000 38 000 39 000

ESC- NonPau 7 500 1970 4 500 diplomes-escpau.fr Non 30 000 33 000 36 500 39 000

ESC-Dijon-Bourgogne Escdijon.eu/fr/ Ensbana Création d’un mastère spécialisé en marketing6 700 1992 1 200 diplomes/actualites.asp (université de l’alimentation santé en activité 30 000 33 000 36 000 39 000

de Bourgogne) depuis la rentrée 2007 (une quinzaine d’étudiants).

ESC- reseau-anciens-esc- Formation au développement d’affaires à l’international dans le cadre Saint-Etienne 7 100 NC 2 000 saint-etienne.com Enise du mastère spécialisé Marketing et négociation d’affaires avec l’Ecole 30 000 33 000 36 000 38 000

nationale d’ingénieurs de Saint-Etienne (Enise).

ESC- UT-Troyes 50 étudiants concernés par les mastères spécialisés Technologie de l’information Troyes 6 200 1995 2 198 anciens-esc-troyes.org et Compiègne et Sport, management et ingénierie avec UT-Troyes. Mastère Business 30 000 33 000 35 000 37 000

des industries de biotechnologies avec l’UT-Compiègne.

ESC- Depuis 2004, un mastère spécialisé en ingénierieAmiens-Picardie 6 450 1992 1 500 anciens-escamiens.com Esiee des affaires internationales est proposé à une vingtaine d’étudiants par an. 30 000 33 000 34 500 37 000

ESC- Isen, Mastères spécialisés Manageur des projets technologiques avec l’Isen, Bretagne-Brest 6 400 1965 897 adesc.com ENSTB et Commerce international et marketing des produits alimentaires 30 000 33 000 33 500 35 500

avec l’Esmisab. Formation à la création d’entreprise avec l’ENSTB.

ESC-Chambéry-Savoie 6 690 1971 250 aae-esc-chambery.com Non Non 30 000 33 000 33 500 35 500

Ce que vous allez gagner à la sortie d’une école de commerce (suite)

Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

Les salaires publiésdans les tableauxdes pages 116 à

123 proviennent de don-nées collectées par lecabinet Towers Perrinpour L’Expansion auprèsde 78 sociétés, dont unevingtaine du CAC 40.Les principaux secteursreprésentés sont la hautetechnologie (construc-teurs informatiques,SSII...), la banque et l’as-surance, l’industrie debiens d’équipement et deconsommation, le BTP, le conseil et l’audit. Enmoyenne, les entreprisesdu panel ont recruté729 personnes en Franceen 2007, dont 212 jeu-nes diplômés.

Les niveaux de rému-nération à l’embaucheconcernent uniquementle salaire fixe ou salairede base (incluant éven-tuellement un treizièmemois). En revanche, lesniveaux de rémunérationtotale à trois ans d’an-cienneté tiennentcompte du bonus (partvariable) versé par lesentreprises. Dans tous lescas, il s’agit des salairesbruts prévus en 2008.

Les écoles sont clas-sées d’abord par salaired’embauche maximal(deuxième colonne dessalaires), puis départa-gées par la rémunérationmaximale à trois ans(quatrième colonne des salaires).

MÉTHODOLOGIE Nom de l’école de commerce Coût annuel Date de Ecoles Nature Salaire de base à Salaire total avecdu programme création de Effectifs Site Internet partenaires du partenariat l’embauche en 2008 trois ans d’anciennetégrandes écoles l’association Minimum Maximum Minimum Maximum

PARTENARIAT AVEC DES ÉCOLES D’INGÉNIEURSASSOCIATION D’ANCIENS ÉLÈVES

(1) Voir le détail des réponses des IEP d’Aix-en-Provence, Lille, Strasbourg et Toulouse sur www.lexpansion.com.(2) L’association des anciens de l’EM-Normandie, créée en 2008, succède à l’association des anciens de l’ESC-Le Havre, qui date, elle, de 1901.

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L’Expansion / avril 2008 / numéro 729 121L’Expansion / avril 2008 / numéro 729120

Ce que vous allez gagner à la sortie d’une école d’ingénieurs Salaire de base à Salaire total avec l’embauche en 2008 trois ans d’anciennetéMinimum Maximum Minimum Maximum

Ecole polytechnique 37 000 43 000 48 500 51 000Ecole nationale des ponts et chaussées (ENPC) 36 100 42 000 47 000 52 000Ecole nationale supérieure des mines de Paris 36 100 42 000 45 000 50 500Ecole centrale de Paris (ECP) 36 100 42 000 45 000 49 000Ecole supérieure d’électricité Supélec 36 100 42 000 46 000 48 000Ecole nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace (SupAéro-Toulouse) 36 100 42 000 45 000 46 000Ecole nationale supérieure des télécommunications de Paris (ENST) 36 100 42 000 45 000 46 000Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique (Ensae) 34 000 41 000 46 000 52 000Ecole nationale supérieure du pétrole et des moteurs (ENSPM) 34 000 41 000 44 500 45 500Ecole nationale supérieure de techniques avancées (Ensta) 34 000 41 000 43 000 44 000Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie (ESTP) 33 000 38 000 47 000 48 000Ecole supérieure de physique et dechimie industrielles (ESPCI) 33 000 38 000 43 500 46 000Ecole centrale de Lille 33 000 38 000 43 000 45 000Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) 33 000 38 000 42 500 45 000Ecole nationale supérieure des mines de Saint-Etienne (ENSM-Saint-Etienne) 33 000 38 000 44 000 45 000Ecole nationale supérieure des télécom-munications de Bretagne (ENST-Bretagne) 33 000 38 000 44 000 45 000Ecole centrale de Lyon (ECL) 33 000 38 000 42 000 44 500Ecole nationale supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique et d’hydraulique de Toulouse (ENSEEIHT) 33 000 38 000 42 500 44 500Ecole supérieure de physique, chimie, électronique de Lyon (CPE) - IPL 33 000 38 000 41 000 44 000Ecole nationale supérieure d’électrochimie et électrométallurgie de Grenoble (Enseeg) 33 000 38 000 41 500 43 500Ecole nationale supérieure de chimie de Paris (ENSCP) 33 000 38 000 42 000 43 000Ecole nationale supérieure d’électronique, informatique et radiocommunications de Bordeaux (Enseir-Bordeaux) 33 000 38 000 41 500 43 000Ecole nationale supérieure des mines de Nancy (ENSM-Nancy) 33 000 38 000 42 000 43 000Ecole nationale supérieure d’ingénieurs en mécanique et microtechnique (Ensimm) 33 000 38 000 41 000 43 000Ecole nationale supérieure d’électricité et mécanique de Nancy (Ensem) 33 000 38 000 41 500 42 500Ecole supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et en électronique (Esiee) 33 000 38 000 41 000 42 500Télécom SudParis 33 000 38 000 41 500 42 500Université de technologie de Compiègne (UTC) 33 000 38 000 42 000 42 500Ecole nationale supérieure d’informatique et de mathématiques appliquées de Grenoble (Ensimag) 33 000 38 000 41 000 42 000Ecole centrale de Nantes (ex-Méca-Nantes) 33 000 38 000 41 000 41 500

Salaire de base à Salaire total avec l’embauche en 2008 trois ans d’anciennetéMinimum Maximum Minimum Maximum

Ecole nationale supérieure de géologie de Nancy (ENSG) 33 000 38 000 41 000 41 000Ecole nationale supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologies (Ensiacet) 33 000 38 000 39 000 41 000

AgroParisTech 33 000 38 000 40 000 41 000Institut national des sciences appliquées de Lyon (Insa-Lyon) 33 000 38 000 40 000 41 000Ecole spéciale militaire (ESM-Saint-Cyr) 33 000 38 000 39 000 39 000Ecole catholique d’arts et métiers de Lyon (Ecam) - IPL 32 000 35 500 42 000 43 500Ecole nationale supérieure d’ingénieurs de Caen (ISMRA - Ensicaen) 32 000 35 500 40 000 41 500Ecole nationale de la statistique et de l’analyse de l’information (Ensai) 32 000 35 500 38 000 40 000Ecole nationale supérieure des techniques industrielles et des mines de Douai 32 000 35 500 39 000 40 000Ecole pour l’informatique et les techniques avancées (Epita) 32 000 35 500 39 500 40 000Ecole nationale supérieure d’informatique pour l’industrie et l’entreprise (IIE) 32 000 35 500 38 000 40 000Institut national des sciences appliquées de Rennes (Insa-Rennes) 32 000 35 500 38 000 40 000Institut national des sciences appliquées de Rouen (Insa-Rouen) 32 000 35 500 38 000 40 000Ecole des mines de Nantes (EM-Nantes) 32 000 35 500 39 500 39 500Ecole nationale supérieure d’ingénieurs électriciens de Grenoble (Ensieg) 32 000 35 500 38 500 39 500Ecole centrale d’électronique (ECE) 32 000 35 500 38 000 39 000Ecole nationale supérieure d’agronomie et industries alimentaires (Ensaia) 32 000 35 500 38 000 39 000Ecole nationale supérieure d’électronique et de radioélectricité de Grenoble (Enserg) 32 000 35 500 38 000 39 000Ecole nationale supérieure des techniques industrielles et des mines d’Alès 32 000 35 500 37 000 39 000Ecole supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile (Estaca) 32 000 35 500 38 500 39 000Ecole supérieure d’ingénieurs de Marseille (ESI-Marseille) 32 000 35 500 38 000 39 000Ecole supérieure d’ingénieurs en génie électrique de Rouen (Esigelec-Rouen) 32 000 35 500 39 000 39 000EPF école d’ingénieurs 32 000 35 500 39 000 39 000Hautes études d’ingénieurs (HEI) 32 000 35 500 38 000 39 000Institut catholique des arts et métiers (Icam-Lille, Nantes, Toulouse) 32 000 35 500 39 000 39 000Institut national des sciences appliquées de Strasbourg (Insa-Strasbourg) 32 000 35 500 37 500 39 000Institut national des sciences appliquées de Toulouse (Insa-Toulouse) 32 000 35 500 37 500 39 000Agro-Toulouse - Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse 32 000 35 500 37 500 38 500Institut national polytechnique de Grenoble (INPG) 32 000 35 500 38 000 38 000Institut supérieur d’électronique de Paris (Isep) 32 000 35 500 37 000 38 000

Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

Salaires d’embauche : le top 7 se détache

P armi les septécoles sur les-quelles il faut

miser pour commencervite et fort une carrièred’ingénieur, Polytech-nique arrive en têteavec une rémunérationà l’embauche compriseentre 37 000 et43 000 euros, talonnéepar les Ponts et Chaus-sées, les Mines-Paris,Centrale-Paris, Supé-lec, SupAéro-Toulouseet l’ENST. Vient ensuiteun groupe de troisécoles (Ensae, ENSPM,Ensta) qui offrent unsalaire de départ oscil-lant entre 34 000 et41 000 euros. Derrière,le niveau chute :25 écoles paient lesnovices entre 33 000et 38 000 euros, puis lafourchette descendpeu à peu dans la zonedes 31 000 à 33 000euros. « La tendancedes prochaines annéesest à la hausse, estimeMichel Mudry, déléguégénéral de la Confé-

rence desdirecteursdes écolesfrançaisesd’ingé-nieurs, enraison dela retraite

des baby-boomeurs etdu besoin croissant desgroupes à l’international. »

Les Ponts et l’Ensae,boosteurs de rémunérations

Après trois ansd’expérienceprofessionnelle,

la rémunération mé-diane maximale atteint52 000 euros pour lesdiplômés de l’Ecolenationale des ponts etchaussées (ENPC) etde l’Ecole nationale dela statistique et del’administration écono-mique (Ensae), devantles polytechniciens,qui, mieux payés à lasortie de l’école, voientleur salaire progresserensuite moins vite.Trois autres écolesaffichent une belleprogression de salaireau bout de trois ans.L’Ecole catholiqued’arts et métiers deLyon-IPL permet à sesdiplômés d’empocherune rémunération à trois ans de43 500 euros quand leur salaire dedépart n’est que de32 000 euros (four-chette basse). Mêmerattrapage à l’Institutsupérieur d’électroni-que et du numérique(Isen) et à l’Universitéde technologie deBelfort-Montbéliard(UTBM) : leurs diplô-més sont payés enmoyenne 42 000 eurosau bout de trois ans, contre seule-ment 31 500 euros en début de carrière(voir page suivante).

MichelMudry

DR

Page 7: Towers Perrin : les jeunes diplômés sont en position ... · Maroc – où il est défrayé dans des hôtels Hilton ! De son côté, Brice Bergos, ... DRH du site Monster.fr. Et

L’Expansion / avril 2008 / numéro 729122

Salaire de base à Salaire total avec l’embauche en 2008 trois ans d’anciennetéMinimum Maximum Minimum Maximum

Ecole nationale supérieure de chimie de Mulhouse (ENSCMU) 32 000 35 500 36 500 38 000Ecole supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et en électronique d’Amiens (Esiee-Amiens) 32 000 35 500 36 500 38 000Ecole nationale supérieure de chimie de Lille (ENSCL) 32 000 35 500 37 000 37 000Ecole nationale supérieure de l’électronique et de ses applications (Ensea) 32 000 35 500 37 000 37 000Ecole nationale supérieure des industries chimiques de Nancy (Ensic-Nancy) 32 000 35 500 37 000 37 000Ecole supérieure d’informatique de Paris (Supinfo-Paris) 32 000 35 500 37 000 37 000MontpellierSupAgro 32 000 35 500 36 500 36 500Institut supérieur d’électronique et du numérique (Isen) 31 500 34 500 41 000 42 000Université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM) 31 500 34 500 40 000 42 000Université de technologie de Troyes (UTT) 31 500 34 500 40 000 41 500Ecole française d’électronique et d’informatique (Efrei) 31 500 34 500 38 000 40 000Ecole nationale d’ingénieurs de Metz (ENI-Metz) 31 500 34 500 37 000 40 000Polytech’Nantes 31 500 34 500 39 000 40 000Centre d’études supérieures des techniques industrielles (Cesti-Supméca) 31 500 34 500 39 000 39 500Ecole nationale supérieure de chimie de Rennes (ENSCR) 31 500 34 500 37 000 39 000Ecole nationale supérieure de chimie de Montpellier (ENSCM) 31 500 34 500 37 000 38 500Ecole supérieure d’agriculture d’Angers (Groupe ESA) 31 500 34 500 36 000 38 500Agrocampus-Rennes 31 500 34 500 37 000 38 000Ecole supérieure d’agriculture de Purpan (ESA-Purpan-Toulouse) 31 500 34 500 35 500 38 000Ecole supérieure d’électronique de l’Ouest (Eséo) 31 500 34 500 35 500 38 000Ecole supérieure d’informatique et d’électronique automatique (Esiea) 31 500 34 500 37 500 38 000Ecole spéciale de mécanique et d’électricité (Esme-Sudria) 31 500 34 500 37 000 37 500Ecole supérieure d’ingénieurs en informatique et génie des télécommunications (Esigetel) 31 500 34 500 36 000 36 000Institut supérieur d’agriculture Rhône-Alpes (Isara-Lyon) 31 500 34 500 36 000 36 000Ecole d’ingénieurs du Cesi (EI-Cesi) 31 000 33 000 37 000 39 000Institut supérieur d’agriculture de Lille (ISA-Lille) 31 000 33 000 37 500 39 000Institut supérieur d’informatique de modélisation et de leurs applications (Isima) 31 000 33 000 37 000 38 500Polytech’Lille 31 000 33 000 37 000 37 000Institut polytechnique LaSalle-Beauvais 31 000 33 000 37 000 37 000Universités, écoles d’ingénieurs étrangères 31 000 33 000 37 000 37 000

Ce que vous allez gagnerà la sortie d’une école d’ingénieurs (suite)

Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

S ur le marché dutravail, les ingé-nieurs sont rois.

Deux secteurs sontparticulièrement ten-dus : l’informatique etle BTP. Les entreprisesdéploient des trésorsde créativité pour cap-ter les ingénieurs. Ellesles sollicitent un anavant la fin de leursétudes, leur offrent desbourses d’études, in-vestissent les forums etcolloques organisés parles écoles d’ingénieurset convertissent deplus en plus systémati-quement les stages defin d’études en CDI.

Elles mettent aussisur pied des chairesd’entreprise dans lesquelles intervien-nent leurs cadres. Cesderniers sont fréquem-ment sollicités par lesbureaux des étudiants(BDE) pour apporterun soutien financier ou logistique aux ma-nifestations sportiveset associatives. Ils ontalors tout le loisir de tisser des liens et de repérer les bonséléments à recruter. »

Pierre Aliphat,président de lacommission formationde la Conférence des grandes écoles

« Le BTP et l’informatique sont dessecteurs très tendus »

DR

«

a v i s d ’ e x p e r t

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L’Expansion / avril 2008 / numéro 729 123

Ce que vous allez gagnerà la sortie de l’université

Salaire de base à Salaire total avec l’embauche en 2008 trois ans d’anciennetéMinimum Maximum Minimum Maximum

DOCTORAT

Sciences 36 000 40 000 42 000 43 000Ingénierie, méthodes, process 36 000 40 000 42 000 43 000Informatique 34 500 39 000 42 500 43 500Médecine, pharmacie, vétérinaire 35 000 39 000 41 500 42 500Electronique, génie électronique 34 500 38 500 42 000 43 000Biologie, chimie 34 000 37 000 41 000 42 000MASTER 2 (BAC + 5)

Paris-Dauphine 34 500 37 500 44 000 46 000Banque, finance, assurance 33 500 36 500 42 500 43 000Informatique 31 500 36 500 41 000 42 000Gestion 31 500 36 500 38 500 41 500Economie 31 000 36 500 38 000 41 000Droit 31 000 36 500 38 000 40 500IAE-Paris 34 000 36 000 43 500 45 500Ressources humaines 31 000 36 000 41 000 42 000Statistiques, économétrie, mathématiques 31 000 36 000 40 000 41 000Marketing 31 000 36 000 36 500 39 500Physique-chimie 30 500 35 800 39 000 40 500Comptabilité, contrôle de gestion 30 500 35 500 38 000 41 000Commerce international 30 500 35 500 36 500 40 500Communication 30 500 35 500 37 000 38 500IAE province 32 000 35 000 39 500 42 000DESCF (diplôme d’études sup. comptables et fin.) 46 500 49 000MASTER 1 (BAC + 4)

Master 1 (ex-Miage, MST, MSG) 29 000 35 000 35 000 37 000IUP (instituts universitaires professionnalisés) 28 000 33 000 34 000 36 000DCG (diplôme de comptabilité et de gestion) – – 41 000 42 500LICENCE (BAC + 3)

Licence 24 500 28 000 27 500 28 000FILIÈRE SUPÉRIEURE COURTE BAC + 2

BTS informatique de gestion 22 500 26 500 26 500 28 000DUT technique 21 500 26 500 25 500 26 500DUT gestion 21 000 25 000 24 500 25 500BTS assistant(e) de direction 22 000 24 500 25 000 26 000BTS comptabilité, gestion 22 000 24 500 24 500 25 500BTS force de vente 21 500 24 500 24 000 25 500BTS électronique, électrotechnique 21 500 24 500 24 000 25 000BTS mécanique, automatismes, productique 21 500 24 500 24 000 24 500BTS commerce international 21 500 24 500 23 500 24 000BTS action commerciale 21 000 24 000 23 500 24 500BTS communication 21 000 23 000 22 500 23 500

Paris distancela province

C omme les annéesprécédentes, lestitulaires d’un mas-

ter 2 de Paris-Dauphinesont plébiscités par lesentreprises. Parmi lesdiplômés à bac + 5, cesont eux qui peuventprétendre au plus hautsalaire d’embauche :37 500 euros par an dansla fourchette haute. Leurformation se valorise en-suite très bien puisqu’ilssont payés en moyenne46 000 euros au bout detrois ans (rémunérationvariable individuellecomprise). Les diplômésde l’IAE de Paris fontégalement leurs preuvesdans les entreprises. Leur salaire, qui n’estque de 36 000 euros àl’embauche, grimpe à45 500 euros au bout detrois ans. On s’arracheaussi les comptables :après trois ans de carrière, le titulaire d’un DESCF (bac + 5)peut gagner jusqu’à49 000 euros et celuid’un DCG (bac + 4),42 500…

Quant au classementdes universités entreelles, les plus prisées sont trois parisiennes :Paris IX-Dauphine,Paris I-Panthéon-Sorbonne et Paris II-Panthéon-Assas, avecdes salaires à l’embauchecompris entre 36 000 et 37 500 dans la fourchette haute. Les diplômés bac + 5 desuniversités de provincedébutent plutôt autourde 33 000 euros.

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L’Expansion / avril 2008 / numéro 729 125L’Expansion / avril 2008 / numéro 729124

Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

refont leur site Internet avecdes critères de qualité profes-sionnelle. Car cette vitrine estdevenue cruciale : expatriés,anciens étudiants étrangersretournés au pays... Le réseauest planétaire.

Les meilleures travaillentdans une perspective de longterme. « Nous préparons lesadhérents à évoluer tout aulong de leur vie profession-nelle », lance Joëlle Planche-Ryan, responsable du pôlecarrières à l’association desanciens de l’ESCP-EAP et ex-chasseuse de têtes. De ser-vice de dépannage en cas decoup dur, l’association setransforme en organisme degestion prévisionnelle descompétences : « Il y a unequinzaine d’années, lesanciens nous contactaientpour retrouver du travailquand ils étaient au chômage.Aujourd’hui, 60 % de ceuxqui font appel à nous sont enposte et bien dans leur car-rière. Mais, face à un mondedu travail mouvant, ils veulentdu conseil sur leur mobilité »,explique Joëlle Planche-Ryan.« Nous aidons les cadres enrepositionnement », confirme

Manuelle Malot, directricecarrières et prospectives del’Edhec. Elle donne l’exemplede ce directeur financier de45 ans qui, après un parcoursen or aux Etats-Unis, revienten France dans un momentdifficile : divorce, chômage,déprime. Totalement perdu, ilintègre alors le réseau Edhec,suit plusieurs séances de coa-ching, rejoint le club profes-sionnel Finance. Quelquesmois plus tard, le temps de sereconstruire, il retrouve unbeau poste grâce aux contactstissés avec les anciens.

Charlotte suit les conseils de Joëlle

C harlotte Laroche-Joubert, 26 ans,diplômée de

l’ESCP-EAP, n’a brûléaucune étape. « Je mesuis inscrite à l’asso-ciation des anciens del’ESCP-EAP dès mapremière année àl’école. J’en ai suivitoutes les sessions deformation : Commentréussir un entretien ;Quelles sont mesvraies motivations, etc.Ensuite, j’ai décrochédes stages chez LouisVuitton et à L’Oréal.En troisième année, j’ai réalisé un bilan de compétences. J’aipu ainsi confirmer les secteurs et le typed’entreprise qui me convenaient le mieux. »

Avant même lasortie de l’école, ellereçoit plusieurs offresd’emploi. « Pour bienchoisir, j’ai demandéconseil à la responsa-ble du pôle carrières de l’association, JoëllePlanche-Ryan, qui estcomme mon coach depuis le début de mascolarité. J’ai opté pourle poste de chef deprojet événementiel auBon Marché. Depuisseptembre, je suis de-venue acheteuse dansce grand magasin. Et jecontinue à me formervia l’association desanciens. Récemment,j’ai suivi un atelierd’une journée sur leMyers Briggs TypeIndicator, l’un des indi-cateurs les plus utiliséspour identifier lespréférences en matièrede leadership et decommunication dechaque individu. »

« L’associationdes diplômés

est un accélérateur

d’affaires, uneporte ouvertesur le réseaudes anciens. »

Pierre Kosciusko-Morizet,président de PriceMinister.com

Ancienne de l’ESCP-EAP, Charlotte Laroche-Joubert, acheteuse au Bon Marché (à gauche),reste en contact avec Joëlle Planche-Ryan, du pôle carrières de l’association de l’école.

ss

Une brasseriechic, à deuxpas de la tourEiffel. Allurede dandy à labarbe rousse,

Pierre Kosciusko-Morizet,30 ans, président de Price-Minister.com, confie qu’il tra-vaille « activement » à sonintroduction en Bourse. Crééeen juillet 2000 – il a alors

23 ans –, sa start-up d’achat-vente en ligne compte aujour-d’hui 180 personnes. « Je doisune partie de ma réussite àl’association des diplômés »,admet avec simplicité cetHEC-Entrepreneurs. C’est uncompliment car, les réseaux,il connaît : petit-fils d’ambas-sadeur de France à l’ONUpuis à Washington, f ils dumaire de Sèvres, Pierre est

aussi le frère de Nathalie Kos-ciusko-Morizet, secrétaired’Etat chargée de l’Ecologie.« L’association m’a donné unevisibilité très tôt », reconnaît-il. Un an après sa fondation,PriceMinister.com s’est vudécerner le Mercure des entre-preneurs, dédié aux créateursd’entreprises prometteurs. Et l’an dernier, le Mercured’honneur, jusque-là surtout

attribué à des grands patronset à des ministres. Le tout lorsde l’événement mensuel « Lesmatins HEC », orchestré parChristophe Labarde, directeurde l’association des diplômésde l’école. « J’ai levé au total14 millions d’euros, unebonne partie auprès d’anciensHEC, pour certains rencontréslors des “réunions entrepren-dre” de l’école », se souvientPierre Kosciusko-Morizet.Pour lui, « l’association desdiplômés est un accélérateurd’affaires, une porte ouvertesur le réseau des anciens ».Une grande porte quand cesanciens s’appellent Henri Pro-glio (Veolia), Baudouin Prot(BNP Paribas), Henri de Cas-tries (Axa) ou encore Jean-Paul Agon (L’Oréal).

« Les associations de diplô-més n’ont jamais été aussipuissantes », constate LaurentRenard, auteur de l’ouvrageLe Guide des clubs, cercles etréseaux d’influence (Villagemondial). Les plus puissantesse professionnalisent. Celled’HEC salarie 18 personneset gère un budget annuel de2,6 millions d’euros. EssecAlumni compte 15 perma-nents et affiche un budget de3,2 millions d’euros. Les plusdynamiques multiplient lesévénements qui donnent despossibilités d’échanges de car-tes de visite : petits déjeuners,conférences, dîners-débats,voyages d’études... Elles

La force discrète des réseaux d’anciensEssentielles pour la levée de fonds ou la représentation desécoles à l’international, les associations se professionnalisentpour offrir un service carrière pointu à leurs adhérents.

Des décennies d’expérience, des cotisants prestigieux

ESCP-EAPn 1871n 10 000

n Des politiques (Jean-Pierre Raffarin, Michel Barnier) et un panel variéde grands patrons : Patricia Barbizet (PPR), Patrick Gounelle (Ernst &Young), Christophe de Margerie (Total), Marc Pandraud (Merrill Lynch).

Sciences Pon 1875n 8 000

n Le réseau politique par excellence (Pascal Lamy, Dominique Strauss-Kahn,Laurent Fabius, Alain Juppé...), puissant dans le business : Jean-Cyril Spinetta(Air France-KLM), Guillaume Pepy (SNCF), Laurence Parisot, Alain Minc...

EM Lyonn 1877n 10 500

n Présidé par Jean-Claude Michel (Norbert Dentressangle), ce réseaurevendique 28 % de ses anciens en DG : Bernard Fornas (Cartier), Jean-Pascal Tricoire (Schneider Electric), Guillaume-Henri Touze (Barclays AM)...

HECn 1883n 15 000

n Incontournable à haut niveau dans tous les secteurs. Henri Proglio(Veolia), Baudouin Prot (BNP Paribas), Henri de Castries (Axa), Jean-PaulAgon (L’Oréal), Louis Gallois (EADS), François-Henri Pinault…

Esscan 1911n 1 500

n Des PDG de grosses PME : Louis Le Duff (Brioche dorée), ThierryGuillemot (Mazda-France), et un panel de réussites éclectiques : PascalLescouzères (La Trocante), François Leclerc (Société générale).

Euromed Marseillen 1905n 3 400

n Peu de présidents, excepté Patrick Bousquet-Chavanne (Estée Lauder),mais une flopée de DG : WPP, Sodexho, Elior, IBM, Morgan Stanley… Son club immobilier réunit chaque année plus de 1 000 acteurs du secteur.

Réseaudencian 1904n 2 311

n Une association régionale sans superstars, mais bourrée de dirigeantsbien placés dans l’industrie : Bruno Cathelinais (Bénéteau), LaurentFaboux (GlaxoSmithKline), Pierre Garnier (Peugeot-Pologne).

Essec Alumnin 1923n 8 700

n Forte représentation de haut niveau dans le conseil et l’audit : Accenture,KPMG, PricewaterhouseCoopers, Deloitte, Bain, et des cotisants de marque:Gilles Pélisson (Accor), Thierry Peugeot (PSA), Martin Vial (Europ Assistance).

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Ecole n Année de création de l’association n Observationsn Nombre d’adhérents

Autre exemple, celuid’Olivier Cornut, unancien de Centrale-Paris. A 27 ans, il a

pu tester la densité du réseaudes centraliens lors de sonprojet de reconversion. Enposte depuis trois ans à Pechi-ney-Alcan, il rêvait d’autreshorizons. « En trois mois, jesuis devenu consultant en stra-tégie à Roland Berger Stra-tegy Consultants : une transi-tion impossible à réaliser sivite sans les conseils avisésdes anciens de mon école.Pour y arriver, j’ai pris l’an-nuaire de Centrale, identifiéune dizaine de consultantsseniors et de managers, et jeleur ai envoyé un courriel surl’adresse personnelle qui noussuit à vie. » En dépit d’agen-das chargés, tous ont réponduprésent. « Ils m’ont conseillé,donné des contacts utiles, sou-vent assortis d’une invitation àdéjeuner », raconte OlivierCornut. Lequel s’est senti si àl’aise dans sa nouvelle profes-sion qu’il a créé son proprecabinet de conseil industriel,Cubik Partners. Il aide à sontour les plus jeunes, confor-mément aux valeurs de « soli-

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darité entre les adhérents »,que souligne Christian Gury,responsable car rières etemploi de l’association descentraliens.

« Les associations d’ancienssont un moyen d’accès aumarché caché », ajoute Lau-rent Acharian, 34 ans, un desresponsables de la communi-cation chez Pricewaterhouse-Coopers. Cet ancien de Scien-ces Po-Paris a profité d’unautre point fort des associa-tions, la détention d’informa-tions peu connues, partagéesavec les adhérents. « Monposte actuel étant une créa-tion, très peu de personnesétaient au courant de cetteoffre d’emploi. J’en ai entenduparler par la responsable car-rières de l’association Scien-ces Po : Françoise Benoît saittoujours où sont les uns et lesautres et à quel stade de car-rière ils sont ! » Et les entre-prises sont demandeuses de cetype de contacts. « Nous tis-sons des liens ciblés avec lesservices carrières des associa-tions d’anciens. Nous leurenvoyons des offres d’emploi

dédiées », précise SophieArnould, responsable durecrutement à Accenture. Laraison ? « En plus des jeunesdiplômés, nous avons besoinde recruter des profils plusseniors, ayant deux à six ansd’expérience, une populationque les réseaux d’ancienssavent toucher par essence. »

Pour accroître encore leurimpact, certaines structuresfédèrent leurs annoncesdédiées. Lancé en 2005 par lesassociations des anciens de

l’Ensae, Centrale, X et HEC,le site Manageurs.com abriteune quinzaine d’associationsde diplômés au total (l’Essec,l’ESCP-EAP et Sciences Popourraient les rejoindre pro-chainement). « Sur Mana-geurs.com, j’ai créé mon pro-pre filtre de recherche, fondésur le nom de l’école, la tran-che de salaires, l’anciennetéet la zone géographique. Lesoffres étaient sérieuses etdédiées, un vrai gain detemps ! » raconte AuréliaDalbarade, une ancienne del’Ensae, aujourd’hui « stra-tège taux » au départementTreasury Financial Market deDexia, et qui a trouvé l’un deses anciens jobs en passantpar le site associatif.

E rreur à ne pas com-mettre : croire que letapis rouge se dérouleautomatiquement

sous vos pas. « Les jeunesdiplômés tapent beaucoupdans les annuaires d’anciens,mais ils tapent mal, et avec unsuccès limité, remarque Phi-lippe Kron, président cofon-dateur d’iQuesta, un site spé-cialisé dans le recrutement de

Mehdi,planneurstratégiquechez Jacques-Olivier

L ors de madernière année àHEC, explique

Mehdi Mejri, aprèsdeux stages en marke-ting et en conseil enstratégie, j’ai décou-vert le métier qui meplaisait : planneurstratégique en agencede publicité. Tout lemonde m’a assuré que j’étais trop jeunepour ce poste habituel-lement réservé à des seniors. » Eh bien,non. A 27 ans, il estaujourd’hui planneurstratégique à l’agencede communicationRouge.

La filière qui l’y aconduit a été très sim-ple. « L’association desanciens d’HEC m’aconseillé de rencontrerJacques-Olivier Broner,le PDG de Rouge. Ilm’a d’abord écoutépuis évalué au coursd’un déjeuner. Lors denotre deuxième ren-contre, il m’a présentéà la directrice duplanning stratégiquede Rouge, LaurenceMalençon. J’ai effectuéun stage de cinq moisdans ce service, suivide quatre mois enCDD comme chef deprojet pour connaîtrele fonctionnement detous les départements :relations presse,événementiel, Web,publicité et print. Et j’aiété recruté en CDI le1er novembre dernier. »

Mehdi Mejri (à droite) a été recommandé par le réseau des anciens d’HEC à Jacques-OlivierBroner, le PDG de Rouge. Il a ainsi obtenu, à 27 ans, un poste plutôt réservé aux seniors.

Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

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La force discrète…

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« Les réseaux d’anciens savent

toucher lesprofils que nous

recherchons,avec deux à six ans

d’expérience. »Sophie Arnould,

responsable du recrutement à Accenture.

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Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

jeunes diplômés. Ils ont ten-dance à contacter systémati-quement les présidents. UnPDG reçoit une cinquantainede sollicitations par an de jeu-nes issus de la même écoleque lui... Quand on veut fairedu contrôle de gestion, c’estbeaucoup plus malin d’appe-ler un responsable du contrôlede gestion. »

Offrir du serviceutile aux anciensn’est pas sansarrière-pensées.

Engagées dans une course àl’international, les grandesécoles ont plus que jamaisbesoin d’argent. A la manièredes business schools améri-caines, elles font appel defaçon croissante à la généro-sité des anciens diplômés.Véritable bras armé de l’asso-ciation et de l’école pour leverdes fonds, la fondation HECa vu le jour en 1972. Maisc’est seulement en 2004qu’elle a mis sur pied un pro-gramme de levée de fondsspécifique tourné vers lesanciens. « Avant, on nousaurait ri au nez ! Ce n’était pas dans la culture française,mais ça change! » lance Jean-Marie Hennes, président de la fondation HEC. Depuis2004, les ressources de cettestructure augmentent chaqueannée. Surtout, elles sontgénérées pour moitié par lesanciens élèves, l’autre moitiéétant apportée par les entre-prises via les chaires et lespartenariats. En 2007, la fon-dation a récolté 6 millionsd’euros, contre 3,5 en 2006.En 2008, elle espère atteindreles 9 millions.

Dans un contexte de concur-rence exacerbée des grandesécoles à l’international, lesanciens sont aussi de plus enplus sollicités « pour repré-senter la marque de l’écoledans le monde », expliqueJean-Luc Placet, présidentd’Essec Alumni. Outre l’ani-mation des diplômés expatriéssur place, l’ancien est chargéde « séduire » de futurs étu-diants. Il doit donner un coup

de main aux représentants del’école sur les salons de recru-tement, participer à des confé-rences… Le tout bénévole-ment, au nom de la nostalgiede la jeunesse envolée, de larecherche d’identité, de lareconnaissance envers l’éta-blissement qui vous a toutappris... Pour que la force de frappe soit encore plusgrande, nombre d’associationsmarchent la main dans la mainavec leur école. A SciencesPo-Paris, par exemple, « lasynergie est aujourd’hui unepriorité absolue », assureJean-Emmanuel Combes, pré-sident de l’association desanciens de Sciences Po-Paris.

Il y a un an, le GroupeESC-Rouen a vu le jour avecdeux membres fondateurs : la CCI de Rouen (jusque-làseule détentrice de l’école) etl’association des diplômés.« Autrefois, nous avions pourseule mission de nous occu-per de nos 10 000 diplômés.Nous avons désormais un vrairôle de gestionnaire et som-mes partie prenante dans lastratégie du Groupe ESC-Rouen et du conseil d’admi-nistration », se réjouit le pré-sident de l’association, Vin-cent Cotard. Un exemple detravail en commun ? « Aprèsla formation initiale, des pro-grammes de formation conti-nue peuvent être proposés auxdiplômés durant leur carrière.Or qui les connaît le mieux ?L’association des anciens ! » Isabelle Hennebelle

ParisTech Alumni :l’union fait la force

La force discrète…

ss

« Desformationscontinues

peuvent êtreproposées aux

diplômésdurant leurcarrière. »Vincent Cotard,

président de l’association du Groupe ESC-Rouen.

François Glémet, président de la nouvelleassociation ParisTech Alumni.

N ous pouvonsêtre une caissede résonance,

le haut-parleur àl’international deParisTech, car noussommes en lien avec les anciens sur toutela planète ! » lanceFrançois Glémet,président de la toutenouvelle associationParistech Alumni. Créée le 21 janvier,cette structure réunitles 11 associationsd’ingénieurs diplômésdes grandes écoles quicomposent ParisTech,soit déjà 125 000 per-sonnes avant qu’HECla rejoigne bientôt. Aterme, son siteInternet accueilleral’annuaire et l’agendade chaque associationmembre : rencontres,ateliers, voyagesd’études…

Des services mis en commun

Paristech Alumni ne diffuse pas pourl’heure d’offresd’emploi, mais veutmettre en communses groupesprofessionnels,régionaux et

internationaux etcertains de sesservices. « L’Ensaeavait jusqu’à présentun club finances.Nous allons lerebaptiser ParisTechFinance et le fédéreravec le club desMines, des Ponts etChaussées et desTélécoms », indiqueFabrice Wilthien,trésorier de ParisTechAlumni et présidentde l’association desanciens de l’Ensae.

De même,l’association desingénieurs Arts etMétiers compte52 groupes àl’international, contreseulement unedouzaine pour lesautres associations de ParisTech.« Idéalement, ilspourraient désormaisdonner un coup demain aux autresmembres de ParisTechAlumni qui lescontacteraient enInde, en Chine ouailleurs, comme ils leferaient pour unancien de leur propreécole », conclutFrançois Glémet.

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L’Expansion / avril 2008 / numéro 729 131L’Expansion / avril 2008 / numéro 729130

Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

Américains », lance l’éruditThierry Grange, directeur deGrenoble Ecole de manage-ment, établissement qui tra-vaille avec des écoles d’ingé-nieurs depuis sa création, en1984. « Nous aurons toujoursbesoin d’ingénieurs au sensclassique, mais nous recrutonsde plus en plus d’ingénieursdotés de capacités commer-ciales, managériales et d’in-novation », résume VéroniqueGuillot-Pelpel, DRH du fabri-cant de câbles Nexans, quiemploie 22 000 personnes.

Dans un tel groupe, lesingénieurs managers peuventdevenir coordinateurs grandcompte, chargés de suivre ungros client à l’échelle mon-diale, ou encore directeurs defiliale ou de zone géographi-que. « Je dois être capable de me plonger dans la fabri-cation de câbles le matin touten ayant une réunion avec unministre l’après-midi »,résume Charles-Edouard Mel-lagui, ingénieur de l’Ecolecentrale de Paris et titulaired’un MBA de la LondonBusiness School, nommédirecteur du développementAfrique de Nexans en septem-bre dernier.

Pour satisfaire cebesoin des entrepri-ses, les grandes éco-les multiplient les

partenariats. Un véritablemétissage du commerce et dela science. « Plus les ingé-nieurs ont côtoyé tôt les futursmanagers pendant leur scola-rité, plus ils sont à l’aise enentreprise », explique PierreRolin, de Télécom SudParis,un pionnier de la mixité.

Depuis 1979, son école vitsur le même campus que Télé-com Ecole de management.Pendant leurs trois ans de for-mation, « nos étudiants par-tagent des cours et des mon-tages de projets, mais aussi lavie associative et sportive ».

Autre forme de rapproche-ment : le cursus complet encommun. L’ESC-Lille et Cen-trale-Lille ont mis sur pied uneformation d’ingénieur mana-ger entrepreneur qui com-mence juste après le bac et

conduit à un diplôme bac + 5intitulé « ingénieur diplômé del’Ecole centrale de Lille engénie industriel et entrepreneu-rial ». « Cinq promotions sontdéjà lancées, et la première, de40 étudiants, arrivera en juinsur le marché du travail », seréjouit Olivier Le Fournier,directeur général adjointchargé des programmes entre-prises à l’ESC-Lille.

Certaines écoles créententre elles des passerelles,comme l’Ensta et SciencesPo-Paris. « Nous avions déjàintroduit 30 % de cours deformation générale dans notrecursus d’ingénieur, ce qui est un maximum si l’on veutconserver un équilibre », rap-pelle Rachel-Marie Pradeil-les-Duval, directrice de la for-mation et de la recherche del’Ensta. Pour aller plus loin,dès septembre 2008, les élè-ves ingénieurs de cette écolepourront intégrer Sciences Po-Paris en quatrième année,dans les cycles de masters,sans passer l’épreuve écrite.Après une formation de deuxans, ils obtiendront le diplômede l’IEP de Paris, en plus deleur diplôme d’ingénieur.

Au chapitre des « copro-ductions », citons aussi ledéveloppement des mastèresspécialisés. L’Ecole de mana-gement de Normandie et l’En-sicaen se sont ainsi associéesen janvier pour proposer ceuxde Traitement décisionnel del’information et de Préventiondes risques et f iabilité desorganisations. A Saint-Etienne,l’Ecole nationale d’ingénieurset l’ESC préparent le lance- ss

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match.com », lance, toutsourires, Benoît Charles-Lavauzelle, 27 ans. Polytech-nicien fou de sport, il a créécette start-up il y a un an avecson associé, Fabrice Bernhard,24 ans, qui lui aussi a porté lebicorne. A la voie royale de lahaute administration ou aupont d’or d’un groupe inter-

national, les deux compèresont préféré le parcours ducombattant de la créationd’entreprise. Inhabituel, pourdes forts en thème, mais il estvrai qu’ils ne sont pas vrai-ment des X à l’ancienne. L’unet l’autre ont complété leurformation par un cursus pra-tique : HEC-Entrepreneurspour Benoît, master en infor-matique de l’Ecole polytech-nique de Zurich pour Fabrice.

Depuis quelques années, ladouble compétence est deve-nue tendance. Troquant blouse

blanche de laboratoire contrechemise et bretelles façonWall Street, les nouveauxingénieurs managers font unepercée dans la finance. Lesvoilà analystes développeursde modélisation financière ougérants de fonds. « Les ban-ques recrutent désormais15 % de nos 200 ingénieurs,contre 3 % en 2001. Ellesapprécient leurs capacités ànaviguer dans des modèlesmathématiques complexes »,constate Pierre Rolin, direc-teur de Télécom SudParis, qui

inaugure actuellement, avecdes enseignants de TélécomEcole de management, unenouvelle formation en ingé-nierie des risques financiers.

L’ingénieur manager s’estaussi taillé une place de choixdans des fonctions commedirecteur du contrôle de ges-tion ou de l’audit, ou manageren stratégie dans les grandscabinets de conseil. « Finale-ment, l’ingénieur moderneréalise le vieux rêve del’homme pluridisciplinaire, lefameux Renaissance man des

L’ingénieur manager,un hybride qui monteLes grandes écoles multiplient les partenariats afin de former ces nouveaux diplômés, dont la diversité des savoir-faire est très recherchée par les entreprises.

Benoît (physicien) et Hervé (Sup de Co), associés en affaires

C’est sur les bancsdu mastère en e-business de

Grenoble EM queBenoît Giroud, ingé-nieur en physique del’INP-Grenoble, etHervé Gaucher, Supde Co-Chambéry etMBA en Angleterre,se sont rencontrés.« Nous avons tout desuite travaillé ensem-ble sur un projet d’en-treprise destiné àaider les salariés dansleur mobilité. » En2003, ils déposent les statuts d’E-mobilia.Le réseau compteaujourd’hui treizeagences en France,

une quarantaine decollaborateurs perma-nents, et génère unchiffre d’affaires de2 millions d’euros.Agés respectivementde 30 et 33 ans, l’in-génieur et le managerfonctionnent de façoncomplémentaire.Benoît Giroud gère lesaspects financiers etadministratifs. HervéGaucher se concentresur les aspects mana-gériaux et sur la com-munication.

Benoît Giroud, l’ingénieur, et HervéGaucher, le manager,forment un duocomplémentaire.

BanqueEn début de carrière, un analystequantitatif diplômé de Centrale-Paris gagne entre 47 000et 50 000 euros. S’il est égalementdiplômé du MIT (MassachusettsInstitute of Technology de Boston),

il commence à 50 000 euros. Sortant de la mêmeécole et avec six ans d’expérience, un directeurdes risques d’une société de gestion touche115 000 euros. S’il est passé par le MIT, sa rému-nération atteint 120 000 euros, plus le variable.

IndustrieDans les achats, un ingénieurdébutant type Ensam gagne de34 000 à 35 000 euros. Avec un mastère de l’Essec ou d’HEC,c’est de 38 000 à 40 000 euros.Avec cinq à sept ans d’expérience,

le même, devenu responsable des achats, gagnerade 55 000 à 65 000 euros, mais de 70 000 à75 000 euros s’il a le vernis d’une grande école de commerce.

BTPUn jeune chef de projet gagneentre 34 000 et 35 000 euros. S’il a une formation d’ingénieurInsam doublée d’un MBA de l’IAE-Paris, il percevra entre1 000 et 2 000 euros de plus. Avec

huit à dix ans d’expérience, un chef de secteursorti de l’ESTP est rémunéré 60 000 euros. S’il est aussi titulaire d’un diplôme de l’Essec, sa fichede paie grimpe à 65 000 euros.

InformatiqueUn ingénieur études et dévelop-pement débutant, diplômé de laMiage (Méthodes informatiquesappliquées à la gestion des entre-prises) d’Orléans est rémunéré40 000 euros. 42 000 euros s’il

ajoute un master Conduite de projet informatiquecomme celui de Paris VIII. Avec une Miage, unchef de projet études et développement gagne45 000 euros, et 48 000 euros avec en plus unDESS finance type IAE-Paris.

Double compétence :les secteurs payants

« Les banquesrecrutent

désormais 15 % de nos

200 ingénieurs,contre 3 % en 2001. »

Pierre Rolin, directeur de Télécom SudParis.

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Sources : Hays (industrie, informatique et BTP), RobertHalf Banque et assurance (banque). Ces données sontdes exemples. Les niveaux de rémunération varientsuivant le poste, l’entreprise et le profil du candidat.

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TNS Worldpanel. Je n’auraispas pu avoir ce job sans madouble formation », racontecette ingénieure en agroali-mentaire, diplômée de l’Ecolenationale supérieure de biolo-gie appliquée à la nutrition ettitulaire d’un mastère Etudeset décisions marketing del’ESC-Rouen. La double com-pétence permet ensuite uneprogression plus rapide.

« Ces profils seront, le plussouvent, promus managers aubout de quatre à cinq ans aulieu de six », estime OlivierChatin, patron du cabinet deconseil BearingPoint pour laFrance. Enfin, dans un mondedu travail en proie à de pro-fondes mutations, « la doublecompétence est cruciale pourpréserver son employabilité »,explique Robert Mahl, res-ponsable de plusieurs mastè-res d’informatique à l’Ecoledes mines. En partenariat avecHEC, son établissement vientde lancer un executive mas-tère de management des systè-mes d’information et des tech-nologies pour les 35-40 ansqui ambitionnent le poste dedirecteur. Viser haut et y arri-ver vite, telle est la philosophiede l’ingénieur manager nou-veau. Isabelle Hennebelle

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Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

ment en janvier 2009 d’unmastère spécialisé Marketinget négociation d’affaires àl’international.

Enfin, les écoles pratiquentles échanges. Depuis l’an der-nier, l’EM-Lyon « troque »pour un an ses étudiants dedernière année de mastercontre ceux des Mines deSaint-Etienne, poursuivant cequ’elle a pratiqué avec Cen-trale-Lyon dès 1998.

Pour notre part, nousprivilégions le rendez-vous hebdomadaire »,confie Stéphane Boi-

teux, directeur général d’ICNBusiness School, qui a mis enplace l’alliance Artem avec lesMines de Nancy et l’Ecolenationale supérieure d’art deNancy. Les élèves de deuxième année des troisécoles planchent tous ensem-ble les vendredis sur des pro-blématiques et des cas d’en-treprise complexes, soit troismille heures de formation encommun. D’autres écoles,comme l’Isep et Reims Mana-gement School, font travaillerleurs étudiants ensemble surle projet Entreprendre.

Question salaire de débutde carrière, suivant la taille etle profil de l’entreprise, ladouble compétence peutreprésenter un plus de 5 à15 %. « Elle n’est pas un pas-seport pour des rémunérationsmirobolantes », remarqueChristian Degeilh, coordina-teur national du recrutementd’Altedia Son intérêt est pluslarge et doit être vu à longterme. « La double compé-tence m’a permis de faire ceque j’aime vraiment, expliqueAmandine Bretonnet, 26 ans,consultante en marketing à

Patrick etJean, unealliance au sommet

Ecole centrale-Audencia »... dèsla station de

tramway, le ton estdonné. Situées à200 mètres l’une del’autre, les deux écolesont mis sur pied en2005 un mastère spé-cialisé, Marketingdesign et création (enpartenariat avec l’Ecolede design des Pays dela Loire). Centrale-Nantes est aussi lepartenaire initial d’Au-dencia pour le cursusdouble compétencequi commence à larentrée 2008 avec une vingtaine d’autresécoles d’ingénieurs.« L’objectif est de for-mer des managerscapables d’accompa-gner les groupesindustriels dans leurdéveloppement inter-national et de favoriserl’entrepreneuriat »,explique Jean Char-roin, directeur d’Au-dencia Grande Ecole,initiateur et porteur duprojet. « Un doublediplôme va êtredélivré », ajoutePatrick Chedmail,directeur de Centrale-Nantes. Ce cursus aété établi en liaisonavec cinq entreprises(Accenture, Air France,BNP Paribas, Valeo etVeolia), qui auront undroit de recrutementpréférentiel sur les pro-motions. Concrète-ment, au lieu de faireleur cinquième année à Centrale, les ingé-nieurs passeront dix-huit mois à Audencia.Ils gagneront ainsi sixmois de cours.

« Ces profilsseront, le plus

souvent, promus

managers aubout de quatre

à cinq ans au lieu de six. »

Olivier Chatin, patron du cabinet Bearing

Point en France.

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Patrick Chedmail, directeur de Centrale-Nantes, et Jean Charroin, d’Audencia Grande Ecole.Leur cursus, sanctionné par un double diplôme, formera des ingénieurs entrepreneurs.

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L’Expansion / avril 2008 / numéro 729 135L’Expansion / avril 2008 / numéro 729134

Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

« Faute de caution, je n’avaispas obtenu d’emprunt pourpayer ma scolarité. Cettebourse m’a littéralementsauvé », dit-il.

P our ceux qui ne rem-plissent pas les critè-res d’aide officielleou ceux pour lesquels

elle ne suffit pas, la solutionpasse par le travail salarié.L’apprentissage (travail enalternance dans une entre-prise et à l’école) est durmais économique : l’entre-prise prend en charge les fraisde scolarité et verse à l’étu-diant un salaire avoisinant lesmic. Les Junior-Entreprise,associations présentes danspratiquement toutes les gran-des écoles, commercialisentles compétences des étu-diants sous forme d’études demarché, de diagnostics finan-ciers, de business plans…Gregor Einis, étudiant en mas-ter à l’EM-Lyon, vient d’em-pocher 1 500 euros pour une

« Les “businessschools” ne

sont plus desrepaires de filsà papa. Il y a

de plus en plusd’étudiants de milieuxmodestes. »

Thierry Grange, directeurde Grenoble-EM.

Alexandra, étudiantesalariée, vit chez mamanet travaille tout le temps

A lexandra Tebbal,23 ans, ne sesouvient plus

avoir eu un week-endlibre depuis qu’elle acommencé à travailler àHippopotamus, en 2001.Depuis qu’elle a osé,encouragée par sesparents, reprendre lesétudes après son BTScommercial, il n’a plusété question de loisirs ou même de trente-cinqheures. N’étant paséligible aux bourses duCrous pour des raisonsfamiliales, elle n’ad’autre choix quetravailler pour financer sa scolarité à l’Inseec,soit 7 700 euros par an.Sa mère, secrétairemédicale, chez qui elle

habite, et son père,travaillant dans lebâtiment, lui ont avancé2 500 euros.

Pour le reste, elle a dû se débrouiller seule. Aux dimanches– comme serveuse (de 11 à 21 heures) à l’Hippopotamus proche de l’Opéra, àParis – se sont ajoutés les vendredis et samedisaprès-midi commecaissière à la Fnac-Etoile,pour un total de revenusde 650 euros par mois.« Mes deux employeursadaptent mes heures de travail à mon emploidu temps scolaire, ce quifait que, en dehors descours, je travaille presquetout le temps. »

étude de satisfaction de130 pages réalisée pour lecompte d’une société de gas-tronomie : « C’était un vraitravail d’analyse et de syn-thèse, que je ne manquerai pasd’évoquer lors de mes futursentretiens d’embauche »,affirme cet étudiant de 26 ans,

qui autofinance sa scolarité. L’école des Hautes Etudes

d’ingénieurs emploie unedizaine d’étudiants à des pos-tes de surveillance, d’assis-tance ou d’accueil. Jean-MarcIdoux, son directeur, envisageune formule où les étudiantsde dernière année seraientrémunérés par des entreprisescomme teaching assistants surdes thématiques de recherche.Dounia Beuthner, en masterde management du luxe àl’ESG, travaille vingt heurespar semaine au service péda-gogique de l’établissement :« Je suis chargée de l’accueildes candidats, de la logistique,de la saisie des informationset du traitement des dossierspour toutes les sessions desconcours organisés à l’école.En échange, je suis exemptéedes frais de scolarité et celame procure un revenu sup-plémentaire de 400 euros parmois… ainsi qu’une grandetranquillité d’esprit. »Véra Vavilova

d’études, le Centre régionaldes œuvres universitaires etscolaires (Crous) distingue sixéchelons d’attribution d’aide,dont le plus haut, créé en jan-vier, donne droit à une boursede 3 920 euros par an. Le sta-tut de boursier d’Etat exempteen outre des droits de scola-rité dans certaines écoles,comme à Sciences Po-Paris,qui double par ailleurs la dota-tion de ses boursiers.

Certaines écoles accordent,via leur fondation, des bour-ses au mérite plutôt géné-reuses : 3 600 euros à l’Insti-tut supérieur de commerce,6 500 euros à Audencia-Nantes, le remboursementintégral des frais de scolaritéet d’hébergement à HEC,selon des critères qui prennenten compte le revenu, l’excel-lence académique et l’activitéassociative. Alain Wetie, bour-sier de la fondation de ReimsManagement School, a touché4 500 euros en janvier, soit80 % de ses frais de scolarité.

Frais d’études : payer moins ou gagner plusSi le recrutement des grands établissements s’est diversifié,les études y restent chères. Mais entre bourses, exonérationsdiverses et petits boulots, des solutions existent.

Fabrique à élitecherche étudiantsmotivés de milieumodeste. » C’estle message envoyéaujourd’hui par

nombre de grandes écoles,soucieuses de diversifier leurrecrutement. Mais le coût desétudes constitue encore unebarrière à l’entrée, même si laréalité est plus nuancée que lalégende. « Cela fait longtempsque les business schools nesont plus des repaires de filsà papa, relate Thierry Grange,le directeur de Grenoble-EM.Beaucoup de ces derniers,depuis dix-vingt ans, se sonttournés vers les études quileur plaisaient, en évitant lesconcours. Notre population debase, c’est le fils ou la fille decadres qui bosse dur. Il y aaussi de plus en plus d’étu-diants de milieux modestes etde candidats “issus de ladiversité”, pas forcément dés-argentés, qui sont moteurs, carils ont beaucoup d’ambition. »

Pour ceux qui ne sont pasnés avec une cuillère d’argentdans la bouche, les mauvaisessurprises commencent dès laprépa. Le prix d’inscriptionaux concours variant entre 75et 150 euros selon les écoles,l’addition atteint les quelque1 300 euros si l’étudiant enpasse une dizaine. Conscien-tes de l’impact de cette pre-mière ponction, certaines éco-

Prise par ses cours à l’Inseec pendant la semaine et ses deux jobs le week-end, cette jeunefemme de 23 ans, qui est aussi aidée financièrement par ses parents, a peu de répit.

les ont commencé à revoirleur politique de prix. L’ins-cription aux quatre concoursdes ESC de Chambéry,La Rochelle, Saint-Etienne etTroyes ne coûte cette annéeque 100 euros au lieu de 70par école auparavant. Idempour ceux des ESC de Cler-mont, Dijon et Rennes. Une

fois dans la place, on passe àla dépense supérieure :jusqu’à 10 000 euros de fraisde scolarité par an. Sommequi souvent n’inclut même pasla cotisation au bureau desélèves – jusqu’à 100 euros –ou l’acquisition d’un ordina-teur portable muni de logicielsobligatoires, qui allège le por-

tefeuille de 2 000 euros sup-plémentaires.

Heureusement, il existetoute une batterie de solutions,qui vont de l’aide d’Etat ausalariat de l’étudiant au seinde l’école. En fonction desrevenus des parents, du nom-bre d’enfants dans la famille,de l’éloignement du lieu

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Haro sur les copies« copiées-collées »Pour endiguer la triche sur Internet, les grandes écolescherchent le bon dosage entre prévention, formation, charteséthiques, logiciels de détection de fraude... et sanctions.

Le problème desgrandes écoles,c’est qu’elles sont

professionnalisantes ; on pense surtout àchercher un boulot et on y manque toujours de temps », expliqueBertrand, 25 ans, un ancien de ReimsManagement School.Résultat : « On préfèrepasser un peu de tempsà camoufler du plagiatplutôt que beaucoup detemps à faire des

recherches », reconnaît-il. Il a ainsi paraphrasé80 % de son mémoire defin d’études grâce à unrapport interministériel« pile dans la problé-matique ». « Mon profn’était pas dupe, mais je maîtrisais le sujet àl’oral : j’ai eu la notemaximale et les honneursdu jury ! » raconte-t-il.

Vincent, 27 ans, n’apas eu autant de chanceà l’IEP-Lille : « Pour undevoir en anglais sur la

Grèce, j’ai “pompé” surquatre sites différents.Mais mon prof utilisaitun logiciel de détection.Il a fait pression sur la direction et l’on m’aconvoqué en conseil dediscipline à l’universitéLille II, parce que l’IEP en dépend. Il n’y avaitaucun membre de mon école pour medéfendre. » Sanction : un an d’exclusion avecsursis. « Une hypocrisietotale ! » conclut-il.

Vincent s’est vu punir pour plagiat,Bertrand, lui, a été félicité par le jury...

Mi s e s e ng a r d e ,sanctions,logicielsm o u -chards...

L’enseignement supérieur adéclaré la guerre au plagiat.Car le pillage des travauxd’autrui, pratiqué par les étu-diants dans les devoirs àdomicile, s’est mué en activitéde masse avec Internet. Selondeux enquêtes réalisées en2005 et 2007 par les sociétésSix Degrés et Le Sphinx déve-loppement, 78 % des étu-diants déclarent avoir recoursau « copier-coller » et près de trois travaux sur quatre(73,7 %) contiennent au moinsun passage copié sur le Net.

Nombre de grandes écoles,dépassées par l’ampleur duphénomène, ont commencépar pratiquer la politique del’autruche. « En 2006, beau-coup d’écoles et d’enseignantsniaient encore le problème »,raconte Frédéric Agnès,cofondateur de la société deservices Internet Six Degrés.Il a lancé en mai 2005Compilatio.net, un moteur derecherche en ligne permettantde détecter le taux de plagiatdans une copie numérique.Aujourd’hui, 80 établisse-ments ou enseignants y sontabonnés.

Depuis deux ans, une véri-table traque des plagiats s’estmise en place. Les écoleséchangent leurs meilleures

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Nos deux « petits malins » préfèrent ne pas témoigner à visage découvert.

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pratiques, et les rares parmielles à n’avoir pas encore prisde mesures concrètes décla-rent que c’est « à l’étude » ou« en cours ». La plupart sedotent d’un véritable corpuséthique, incluant charte à fairesigner par les étudiants, coursd’éthique et conférences despécialistes des technologiesde l’information et de la com-munication (TIC).

Les plus « éclairées » insis-tent pour mettre en avant ladimension pédagogique deleur lutte. Jacques Chaniol,directeur du programmegrande école à l’Escem Tours-Poitiers, récapitule sa straté-gie en trois points : « Préven-tion (affiches, attestation denon-plagiat signée jointe aux travaux remis), formation(cours sur les outils et sur letraitement de l’information)et, seulement en troisièmeposition, sanctions (conseil de discipline). » A EuromedMarseille, on affirme aussiconduire la lutte de « manièrepositive ». Il s’agit « d’ap-prendre aux élèves à respec-ter le travail d’autrui. Nosétudiants de première annéesuivent par ailleurs un coursde méthodes de recherche »,souligne Bernard Paranque,directeur des programmes.

Dans l’ensemble,c’est toutefois unsystème majori-tairement répres-

sif qui est mis en œuvre :modification du règlementintérieur comportant des clau-ses prévoyant l’expulsion,conseil de discipline, sanc-tions « exemplaires »... Cer-tains professeurs vont jusqu’àinterdire le recours à Internetpour faire des recherches. Letout étant sévèrement encadrépar des logiciels de détectionde fraude, tels Compilatio,Urkund, Turnitin – autant denoms barbares devenus fami-liers dans les amphis.

A lui seul, le cas de l’ESCde Montpellier résume l’his-toire de la lutte antiplagiat.Depuis 2002, l’école utilise le logiciel Urkund. Outre le

règlement intérieur, qui stipulel’interdiction de plagier, uneformation à Internet a été miseen place. Un professeur a éténommé responsable de la for-mation des enseignants dansce domaine. Voilà trois ans,un cours « TIC et éthique » etune conférence annuelle surle sujet sont venus renforcerce travail. Et, depuis la rentrée2007, le polycopié de chaquecours comporte un avertisse-ment contre la fraude. « Notredevoir est d’éduquer des ma-nagers socialement responsa-bles », souligne Nassim AissaBelbaly, directeur académi-que. Une préoccupation révé-latrice de l’évolution actuelle,consistant à réfléchir en pro-fondeur sur les rapports avecl’information numérique.

« Les logiciels, c’est un peucomme le radar sur la route,ils ne remplacent pas l’édu-cation, ils ne constituent pasune solution à long terme »,observe le directeur del’Edhec, Olivier Oger. « Leslogiciels de détection sont desexcuses. Il faudrait que lesgrandes écoles se remettent encause et reconsidèrent le rôle de l’enseignement destinéaux jeunes d’aujourd’hui »,abonde Michelle Bergadaa,professeure à l’université deGenève, animatrice d’un siteconsacré à la lutte antiplagiat(http://responsable.unige.ch).

« La solution, c’est d’ap-prendre Internet dès le col-lège, et de former les profes-seurs », souligne AlexandreSerres, enseignant-chercheuren sciences de l’informationet de la communication, co-responsable de l’Unité régio-nale de formation à l’informa-tion scientifique et techniquede Rennes. Et de conclure :« On a besoin d’une révolu-tion en profondeur par rapportà ce média, pas seulement sur le plan technique – car, là-dessus, le gouvernement est réactif. Il faut donner desclefs de compréhension. Laculture de la connaissance duWeb est plus forte ailleurs, au Canada, par exemple. LaFrance a dix ans de retard surces questions ! » Camille Raynaud de Lage

Quarante écoles decommerce figurantdans notre classementont répondu à un ques-tionnaire portant surquatre thèmes.Les associationsd’anciens élèves :date de création, effectif,organisation, points forts,adhérents les plus hautplacés dans le monde de l’entreprise...Les partenariats avec les écoles d’ingé-nieurs : noms des écolespartenaires, nature et

caractéristiques des cur-sus communs, nombred’étudiants, projets.Les frais de scolarité :montant des frais d’ins-cription au concours,coût du programmegrandes écoles, détail des systèmes d’aide etdes bourses internes.La lutte contre le pla-giat : dispositif mis enplace (pédagogie, sanc-tions, logiciels...)rt Retrouvez sur notre siteInternet l’intégralité desréponses de chaque école.

Grandes écolesÀ L A U N EÀ L A U N E

Haro sur les copies…

ss Notre dossier continuesur lexpansion.com

Alain Nebout, directeur dudépartement carrières, asso-ciation des diplômés de HEC.

Six experts des associations de diplômés de grandes écoles de commerce et d’ingénieurs livrent sur notre site des conseils pratiques pour bien démarrer et optimiser sa vie professionnelle.

CONSTRUIRE SON RÉSEAU

Olivier de Conihout, pré-sident de la commission car-rières des anciens de l’Ensae.

RECRUTEMENT

Christian Gury, responsa-ble carrières et emploi del’association des centraliens.

PROJET PROFESSIONNEL

Joëlle Planche-Ryan,responsable du pôle carriè-res, association ESCP-EAP.

SE PRÉSENTER EN 2 MIN.

Manuelle Malot,directrice carrières etprospectives de l’Edhec.

HAUTS POTENTIELS

Daniel Chenain, directeurgénéral d’Essec Alumni et duservice orientation et carrières.

CHOIX DU PREMIER JOB

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