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S272 JDP 2014 présence d’enfants en bas âge gardés en crèche, garderie, ou par une nourrice (OR = 2,55 ; IC 95 % 1,03—6,32), l’absence d’utilisation d’acaricide pour le linge (OR = 8,62 ; IC 95 % 3,46—21,48), l’absence de traitement du mobilier de salon (OR = 5,89 ; IC 95 % 2,34—14,88), des sièges de voiture (OR = 6,56 ; IC 95 % 3,27—13,19) et de la literie (OR = 4,16 ; IC 95 % 1,32—12,84). Aucun facteur socio- économique ou lié au statut familial n’était lié à un échec thérapeutique. L’analyse multivariée confirmait l’association entre l’échec du traitement et un long délai avant traitement (OR = 2,82 ; IC 95 % 1,15—6,89), l’utilisation de DC (OR = 3,00 ; IC 95 % 1,24—7,27), la non-utilisation d’acaricide (OR = 4,74 ; IC 95 % 1,30—17,24) et le non-traitement des sièges auto (OR = 6,02 ; IC 95 % 2,36—15,34). Discussion Les facteurs d’échec semblent liés au mode de réalisation du traitement et non aux conditions familiales ou socio- économiques. L’importance d’une seconde prise de stromectol, de consignes écrites, l’utilisation d’acaricides et le rôle délétère des DC sont suggérés. Conclusion Cette étude montre que le non-respect des règles complexes de traitement de la gale est le principal facteur d’échec de traitement. Mots clés Gale ; Récidive ; Traitement Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.110 CO081 Intérêt de la technique de recherche des sarcoptes par PCR dans le diagnostic de la gale S. Mallet a,, C. Mary b , B. De Sainte-Marie c , N. Bentaleb c , C. Gaudy-Marqueste c , C. Darles b , M.-A. Richard a , J.-J. Grob a , R. Piarroux b a Dermatologie, Marseille, France b Laboratoire de parasitologie et mycologie, Marseille, France c Hôpital Timone, Aix Marseille université, Marseille, France Auteur correspondant. Introduction Le diagnostic de la gale reste clinique et nous manquons d’explorations complémentaires validées en dehors de l’examen parasitologique direct (EPD) montrant la présence de sar- coptes en microscope optique et plus récemment de la dermoscopie avec le signe du deltaplane. Objectif Étude de la sensibilité et de la spécificité d’une nouvelle méthode diagnostique innovante et non invasive de recherche des sarcoptes dans la peau par PCR. Matériel et méthodes Les patients étaient inclus en 2 groupes : (1) « gale confirmée » sur la base d’EPD ou de la dermoscopie ; (2) « groupe témoin » sans argument clinique pour évoquer un diagnos- tic de gale et avec une recherche de sarcopte négative, comprenant des cas d’eczémas de contact, des prurits d’autres causes que la gale. Un prélèvement cutané à la recherche de sarcopte par PCR en temps réel était réalisé pour chacun des patients des 2 groupes à l’aide d’une micro-éponge munie d’un dispositif d’abrasion afin de « frotter de manière systématique des espaces interdigitaux, les poignets ainsi que toute lésion cutanée ou toute zone de démangeai- sons » pour recueil de squames et d’épiderme. L’extraction d’ADN était réalisée par la méthode de Boom sur automate EasyMag ® (Bio- Mérieux). La détection de l’ADN parasitaire était réalisée par PCR en temps réel utilisant une sonde TaqMan ® ciblant une séquence spécifique de Sarcoptes scabiei au sein des gènes codant pour les ARN ribosomaux. Observations Entre le 1 er janvier et le 1 er juin 2014, 34 prélèvements ont été réalisés. Dans le groupe (1), 9 des 19 recherches de sarcoptes par PCR étaient positives. Dans le groupe (2) avec 15 patients, aucune PCR n’était positive. La sensibilité et la spécificité du test PCR pour le diagnostic de la gale étaient donc respectivement de 47 % et 100 %, avec une valeur prédictive positive de 100 % et une valeur prédictive négative de 60 %. Discussion Le prélèvement parasitologique direct est une aide précieuse au diagnostic de gale en cas d’incertitude diagnostique. Il est très spécifique mais peu sensible (46 % dans la littéra- ture) et reste opérateur-dépendant. La dermoscopie nécessite une consultation spécialisée, c’est une alternative rapide et égale- ment opérateur-dépendant avec une bonne sensibilité et une bonne spécificité (91 % et 86 % dans la littérature). Par rapport à ces 2 techniques, la PCR sarcopte est très spécifique (100 % du fait de la cible moléculaire), mais elle manque de sensibilité par rapport à l’examen clinique méticuleux du spécialiste averti. Ce manque de sensibilité est lié à la méthode de prélèvement qui doit être améliorée et standardisée. La PCR a aussi un coût à mettre en balance avec les surcoûts engendrés par une prise en charge inadap- tée des patients : multiplications des consultations et des examens supplémentaires, hospitalisation, propagation de l’épidémie... Conclusion La technique et la place de la PCR dans le diagnostic de la gale doivent être optimisées. Mots clés Gale ; PCR en temps réel ; Sarcopte Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.111 Toxidermies CO082 Toxicité cutanée sévère apparue sous vémurafénib L. Peuvrel a,b,, A. Brocard a,b , G. Quéreux a,b , M. Saint-Jean a,b , A. Khammari a,b , B. Dréno a,b a Dermatocancérologie, CHU de Nantes, Nantes, France b Inserm U892-CNRS U6299, CIC biothérapie Inserm 0503, Nantes, France Auteur correspondant. Introduction La toxicité cutanée du vémurafénib est fréquente, mais rarement sévère. Nous rapportons la 1 re série de patients ayant présenté une toxicité cutanée sévère (grades 3—4) nécessitant une adaptation thérapeutique. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective ouverte incluant tous les patients traités en 42 mois dans notre service par vémurafénib pour un mélanome métastatique muté BRAF V600 . Analyse des caractéristiques cliniques et du devenir des toxicités cutanées sévères. Observations Quatorze patients sur les 126 traités par vémurafé- nib ont présenté une toxicité cutanée sévère (11 %) après 9 jours en moyenne (2 à 19 jours). Résultats Cette toxicité régressait en moyenne en 24 jours (6 à 75 jours). Il s’agissait de onze rash maculopapuleux diffus, débutant par une atteinte photodistribuée chez 4 patients, d’un rash maculopapuleux du tronc et du visage, d’un DRESS syn- drome pustuleux et d’un syndrome de Stevens Johnson (SJS). Six avaient des lésions cutanées associées : hyperkératose palmoplan- taire (3), photosensibilité (2), kératoacanthomes (1), papillomes multiples (1). Onze avaient des signes systémiques : 4 syndromes pseudo-grippaux, 4 altérations de l’état général, 3 arthralgies. Dix avaient des anomalies biologiques : 7 insuffisances rénales grade 1, 5 cytolyses hépatiques grades 1 à 3, 4 lymphopénies grades 1 à 2, et 3 hyperéosinophilies grades 1 à 3. Cette toxicité cutanée induisait un arrêt du vémurafénib chez 5 patients d’emblée et chez 6 autres après récidive des symptômes quelques heures après réintroduction

Toxicité cutanée sévère apparue sous vémurafénib

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S272 JDP 2014

présence d’enfants en bas âge gardés en crèche, garderie, ou parune nourrice (OR = 2,55 ; IC 95 % 1,03—6,32), l’absence d’utilisationd’acaricide pour le linge (OR = 8,62 ; IC 95 % 3,46—21,48), l’absencede traitement du mobilier de salon (OR = 5,89 ; IC 95 % 2,34—14,88),des sièges de voiture (OR = 6,56 ; IC 95 % 3,27—13,19) et dela literie (OR = 4,16 ; IC 95 % 1,32—12,84). Aucun facteur socio-économique ou lié au statut familial n’était lié à un échecthérapeutique. L’analyse multivariée confirmait l’association entrel’échec du traitement et un long délai avant traitement (OR = 2,82 ;IC 95 % 1,15—6,89), l’utilisation de DC (OR = 3,00 ; IC 95 %1,24—7,27), la non-utilisation d’acaricide (OR = 4,74 ; IC 95 %1,30—17,24) et le non-traitement des sièges auto (OR = 6,02 ; IC 95 %2,36—15,34).Discussion Les facteurs d’échec semblent liés au mode deréalisation du traitement et non aux conditions familiales ou socio-économiques. L’importance d’une seconde prise de stromectol, deconsignes écrites, l’utilisation d’acaricides et le rôle délétère desDC sont suggérés.Conclusion Cette étude montre que le non-respect des règlescomplexes de traitement de la gale est le principal facteur d’échecde traitement.Mots clés Gale ; Récidive ; TraitementDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.110

CO081Intérêt de la technique de recherchedes sarcoptes par PCR dans lediagnostic de la galeS. Mallet a,∗, C. Mary b, B. De Sainte-Marie c, N. Bentaleb c,C. Gaudy-Marqueste c, C. Darles b, M.-A. Richard a, J.-J. Grob a,R. Piarroux b

a Dermatologie, Marseille, Franceb Laboratoire de parasitologie et mycologie, Marseille, Francec Hôpital Timone, Aix Marseille université, Marseille, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Le diagnostic de la gale reste clinique et nousmanquons d’explorations complémentaires validées en dehors del’examen parasitologique direct (EPD) montrant la présence de sar-coptes en microscope optique et plus récemment de la dermoscopieavec le signe du deltaplane.Objectif Étude de la sensibilité et de la spécificité d’une nouvelleméthode diagnostique innovante et non invasive de recherche dessarcoptes dans la peau par PCR.Matériel et méthodes Les patients étaient inclus en 2 groupes :(1) « gale confirmée » sur la base d’EPD ou de la dermoscopie ; (2)« groupe témoin » sans argument clinique pour évoquer un diagnos-tic de gale et avec une recherche de sarcopte négative, comprenantdes cas d’eczémas de contact, des prurits d’autres causes que lagale. Un prélèvement cutané à la recherche de sarcopte par PCRen temps réel était réalisé pour chacun des patients des 2 groupesà l’aide d’une micro-éponge munie d’un dispositif d’abrasion afinde « frotter de manière systématique des espaces interdigitaux, lespoignets ainsi que toute lésion cutanée ou toute zone de démangeai-sons » pour recueil de squames et d’épiderme. L’extraction d’ADNétait réalisée par la méthode de Boom sur automate EasyMag® (Bio-Mérieux). La détection de l’ADN parasitaire était réalisée par PCRen temps réel utilisant une sonde TaqMan® ciblant une séquencespécifique de Sarcoptes scabiei au sein des gènes codant pour lesARN ribosomaux.Observations Entre le 1er janvier et le 1er juin 2014,34 prélèvements ont été réalisés. Dans le groupe (1), 9 des19 recherches de sarcoptes par PCR étaient positives. Dans legroupe (2) avec 15 patients, aucune PCR n’était positive. Lasensibilité et la spécificité du test PCR pour le diagnostic de la

gale étaient donc respectivement de 47 % et 100 %, avec une valeurprédictive positive de 100 % et une valeur prédictive négative de60 %.Discussion Le prélèvement parasitologique direct est une aideprécieuse au diagnostic de gale en cas d’incertitude diagnostique.Il est très spécifique mais peu sensible (46 % dans la littéra-ture) et reste opérateur-dépendant. La dermoscopie nécessite uneconsultation spécialisée, c’est une alternative rapide et égale-ment opérateur-dépendant avec une bonne sensibilité et une bonnespécificité (91 % et 86 % dans la littérature). Par rapport à ces2 techniques, la PCR sarcopte est très spécifique (100 % du fait dela cible moléculaire), mais elle manque de sensibilité par rapportà l’examen clinique méticuleux du spécialiste averti. Ce manquede sensibilité est lié à la méthode de prélèvement qui doit êtreaméliorée et standardisée. La PCR a aussi un coût à mettre enbalance avec les surcoûts engendrés par une prise en charge inadap-tée des patients : multiplications des consultations et des examenssupplémentaires, hospitalisation, propagation de l’épidémie. . .

Conclusion La technique et la place de la PCR dans le diagnosticde la gale doivent être optimisées.Mots clés Gale ; PCR en temps réel ; SarcopteDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.111

Toxidermies

CO082Toxicité cutanée sévère apparue sousvémurafénibL. Peuvrel a,b,∗, A. Brocard a,b, G. Quéreux a,b, M. Saint-Jean a,b,A. Khammari a,b, B. Dréno a,b

a Dermatocancérologie, CHU de Nantes, Nantes, Franceb Inserm U892-CNRS U6299, CIC biothérapie Inserm 0503, Nantes,France∗ Auteur correspondant.

Introduction La toxicité cutanée du vémurafénib est fréquente,mais rarement sévère. Nous rapportons la 1re série de patients ayantprésenté une toxicité cutanée sévère (grades 3—4) nécessitant uneadaptation thérapeutique.Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective ouverteincluant tous les patients traités en 42 mois dans notre servicepar vémurafénib pour un mélanome métastatique muté BRAFV600.Analyse des caractéristiques cliniques et du devenir des toxicitéscutanées sévères.Observations Quatorze patients sur les 126 traités par vémurafé-nib ont présenté une toxicité cutanée sévère (11 %) après 9 jours enmoyenne (2 à 19 jours).Résultats Cette toxicité régressait en moyenne en 24 jours (6à 75 jours). Il s’agissait de onze rash maculopapuleux diffus,débutant par une atteinte photodistribuée chez 4 patients, d’unrash maculopapuleux du tronc et du visage, d’un DRESS syn-drome pustuleux et d’un syndrome de Stevens Johnson (SJS). Sixavaient des lésions cutanées associées : hyperkératose palmoplan-taire (3), photosensibilité (2), kératoacanthomes (1), papillomesmultiples (1). Onze avaient des signes systémiques : 4 syndromespseudo-grippaux, 4 altérations de l’état général, 3 arthralgies. Dixavaient des anomalies biologiques : 7 insuffisances rénales grade 1,5 cytolyses hépatiques grades 1 à 3, 4 lymphopénies grades 1 à 2, et3 hyperéosinophilies grades 1 à 3. Cette toxicité cutanée induisaitun arrêt du vémurafénib chez 5 patients d’emblée et chez 6 autresaprès récidive des symptômes quelques heures après réintroduction

JDP 2014 S273

du vémurafénib à 75 % (n = 4) ou 100 % (n = 2) de la dose normale.Trois patients n’avaient pas de rechute à la reprise du traitementà 50 et 75 % de la dose. Cinq patients étaient traités par dabrafé-nib après leur réaction cutanée sévère au vémurafénib. Un seul adû l’arrêter pour récidive de son rash maculopapuleux diffus dès lareprise du traitement.Discussion Onze pour cent de nos patients traités par vému-rafénib ont présenté une toxicité cutanée sévère (grades 3—4)nécessitant soit un arrêt, soit une diminution de dose. Seuls 5 %des patients présentent des toxicités cutanées de grades 3—4 dansle cadre des protocoles thérapeutiques, par rapport à notre étudese déroulant en pratique quotidienne. Deux de nos patients avaientun tableau de toxidermie classique : un DRESS syndrome traité parprednisone 1 mg/kg/j et un SJS spontanément résolutif. Parmi les12 autres, seuls 25 % ont pu poursuivre le vémurafénib après uneréduction de la dose. Chez 4/5 patients le dabrafénib a été unealternative n’induisant pas de toxidermie cutanée.Conclusion Notre étude montre pour la 1re fois que les toxici-tés cutanées sévères au vémurafénib sont plus fréquentes (11 %)que dans les protocoles. La reprise du vémurafénib était possiblechez un quart des patients à dose réduite. Nous montrons surtoutpour la première fois que le dabrafénib est une alternative inté-ressante pour ces patients. Cela amène à soulever l’hypothèse demétabolites différents des 2 molécules au niveau de la peau.Mots clés Dabrafénib ; DRESS syndrome ; Mélanome ; Rash ;Syndrome de Stevens-Johnson ; Toxidermie ; VémurafénibDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.112

CO083Télangiectasies cutanéo-muqueusesdiffuses induites par l’anticorpsconjugué TDM-1V. Sibaud a,∗, P. combemale b, R. niec c, J.-P. delord a, K. Busam d,M. Lacouture e

a Unité de recherche clinique, institut universitaire du cancer,Toulouse-Oncopole, toulouse, Franceb Dermatologie, institut Léon-Bérard, Lyon, Francec Cornell university, Memorial Sloan Kettering hospital, New Yorkcity, États-Unisd Pathology department, Memorial Sloan Kettering hospital, NewYork city, États-Unise Dermatology, Memorial Sloan Kettering hospital, New York city,États-Unis∗ Auteur correspondant.

Introduction L’anticorps conjugué TDM-1, associant le tras-tuzumab à la chimiothérapie cytotoxique emtansine, permetd’améliorer significativement la survie globale des patientestraitées pour cancer du sein métastatique HER2 positif. Des effetsindésirables dermatologiques n’ont été que très rarement indivi-dualisés jusqu’ici avec cette molécule. Nous rapportons ici une sériede 6 patientes traitées par TDM-1 développant des télangiectasiesdiffuses, parfois associées à des épisodes hémorragiques.Observations Les six patientes étaient traitées par TDM-1(3,6 mg/kg toutes les trois semaines), pour cancer du sein métasta-tique HER2+. Les télangiectasies se développaient progressivementet prédominaient sur le tronc, associées à un tropisme palmairechez 4 d’entre elles. Le délai d’apparition était de 2 à 14 mois. Ceslésions vasculaires induites prenaient surtout l’aspect d’angiomesstellaires caractéristiques, et plus rarement de lésions artériovei-nulaires. Certaines patientes présentaient plus de 50 éléments enplace. Une caractérisation histologique, couplée à un immunomar-quage, était réalisée dans la moitié des cas. Des lésions muqueusesconcomitantes et de même aspect clinique étaient notées dansun cas sur le palais mou et la muqueuse jugale. Deux patientes

présentaient plusieurs épisodes de saignement muqueux (épistaxisde grade 2, nécessitant une cautérisation en urgence) ou cutané(d’une lésion induite du pouce, de grade 3) nécessitant l’arrêtdéfinitif du traitement dans ce dernier cas. Il n’y avait pas dethrombopénie associée dans ces deux cas.Discussion L’anticorps conjugué TDM-1 est en coursd’enregistrement en Europe. Le développement profus detélangiectasies cutanéo-muqueuses n’a jamais été rapportéjusqu’ici ni avec cette molécule, ni avec le trastuzumab oul’emtansine seuls. La description clinique strictement similairede ces lésions vasculaires chez nos patients, de facon multicen-trique et internationale, ne nous apparaît en aucun cas être unecoïncidence. Les effets indésirables les plus fréquents du TDM-1sont l’asthénie, les diarrhées, la cytolyse hépatique et surtoutdes épisodes hémorragiques dans plus de 25 % des séries, attri-bués aux thrombopénies induites par ce traitement. Cependant,ces dernières sont les plus souvent de grade 1. De plus, il aété rapporté, comme chez deux de nos patients, plusieurs casd’hémorragies muqueuses — parfois fatales — en dehors de toutcontexte thrombopénique. La description de ces télangiectasiesinduites n’est donc pas anecdotique. On peut suggérer que,comme avec les télangiectasies hémorragiques héréditaires, lessaignements observés avec le TDM-1 seraient favorisés dans uncertain nombre de cas par ces lésions vasculaires secondaires.Conclusion Une évaluation cutanéo-muqueuse prospective, cli-nique et histologique, apparaît aujourd’hui indispensable étantdonné le nombre de patientes qui seront concernées par ce nouveautraitement.Mots clés Hémorragies ; TDM 1 ; TélangiectasiesDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.113

CO084Une baisse de la dose érythémateuseminimale (DEM) en UVA est unmarqueur significatif dephotosensibilité médicamenteuseC. Brugière a,∗, C. Morice a, A. Moreau a, I. Lebreuilly a,C. Creveuil b, L. Verneuil a

a Dermatologie, CHU de Caen, Caen, Franceb Département de biostatistiques, CHU de Caen, Caen, France∗ Auteur correspondant.

Introduction La photosensibilité induite par un médicament estprincipalement liée aux UVA. Chez les patients présentant unephotosensibilité, le test de référence est la mesure de la doseérythémateuse minimale (DEM) après irradiation par une sourcepolychromatique émise par un simulateur solaire. Or la mesure de laDEM polychromatique n’est pas adaptée pour détecter les photosen-sibilités aux UVA, ce qui pose un problème pour les photosensibilitésinduites par un médicament.Objectif Évaluer la pertinence de la mesure de la DEM-UVA pour détecter les photosensibilités médicamenteuses encomparaison aux autres photodermatoses et à la mesure de laDEM-polychromatique.Matériel et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospec-tive monocentrique à partir de notre base de données informatiséequi comprenait 736 enquêtes photobiologiques. Tous les patientsayant eu le diagnostic de photosensibilité induite par un médica-ment (n = 53), photodermatose de contact (n = 135) ou de lucitepolymorphe (n = 178) ont été inclus (n = 366). Les résultats desDEM-UVA et des DEM-polychromatiques ont été comparés dansces trois groupes. Les analyses statistiques ont été réalisées enutilisant le test du Chi2.Observations La sensibilité de la DEM-UVA était de 60,4 %(IC 95 % 46,9—72,4) pour la détection des photosensibilités