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Grande salle – Philharmonie 1 7 décembre 2015 luigi nono Prometeo Tragedia dell’ascolto

Tracts La Scène Watteau...Piano. Avec le premier, Luigi Nono étudie les vibra - tions de la couleur, à l’image des ondes sonores. Et comme la tragédie d’Eschyle accumule les

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  • Grande salle – Philharmonie 17 décembre 2015

    luigi nonoPrometeoTragedia dell’ascolto

  • Coproduction Philharmonie de Paris ; Festival d’Automne à ParisEn collaboration avec le Holland Festival Amsterdam et Festspiele Zurich/Tonhalle

    Avec le soutien de la Fondation Ernst von Siemens pour la Musique, de la Fondation Orange et de Mécénat Musical Société Générale

    France Musique enregistre et diffuse ce concert en direct au cours d’une soirée consacrée à la musique de Luigi Nono, de 20h à minuit.L’enregistrement réalisé en son 3D multicanal sera proposé en binaural et en streaming pendant six mois sur le site internet de France Musique.

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    luigi nonoPrometeoTragedia dell’ascolto

    Textes réunis par Massimo Cacciari :Walter Benjamin, Eschyle, Euripide, Goethe, Hérodote, Hésiode, Friedrich Hölderlin, Pindare, Arnold Schoenberg, Sophocle

    Susanna Andersson, Christina Daletska, sopranos ; Els Janssens-Vanmunster, Noa Frenkel, contraltos ; Markus Francke, ténorCaroline Chaniolleau, Matthias Jung, récitantsEnsemble Recherche Schola Heidelberg − Walter Nussbaum, chef de chœur

    SWR Sinfonieorchester Baden-Baden & FreiburgIngo Metzmacher, Matilda Hofman, chefs d’orchestre

    Experimentalstudio de la Radio SWRMichael Acker, Reinhold Braig, Joachim Haas, dispositif électronique en temps réelAndré Richard, conception de l’espace sonore et direction de l’électronique en temps réel

    Durée : 2h20 sans entracte

    Effectif : 2 sopranos, 2 contraltos, ténor ; 2 récitantsInstruments solistes : flûte (aussi flûte basse et piccolo), clarinette (aussiclarinette contrebasse et clarinette en mi bémol), tuba (aussi eupho-nium), trombone alto, 3 percussions (cloches de verres), alto, violoncelle, contrebasseChœur : 3 sopranos, 3 contraltos, 3 ténors, 3 bassesQuatre groupes d’orchestre, chacun : flûte, clarinette, basson, cor, trom-pette, trombone, 4 violons, alto, violoncelle, contrebasseDispositif live electronics (électronique en temps réel)Commande : Biennale de Venise Édition : Casa Ricordi Milan

    Le livret de Prometeo est disponible sur les sites internet de la Philharmonie de Paris et du Festival d’Automne à Paris.www.philharmoniedeparis.frwww.festival-automne.com

    Création de la première version29 septembre 1984, Venise, Église San Lorenzo Espace créé par Renzo PianoSolistes Chœur de solistes de Freiburg/Breisgau, direction André RichardChamber Orchestra of Europe Direction Claudio Abbado et Roberto CecconiRéalisation live electronics : SWR Experimentalstudio de la Fondation Heinrich StrobelRégie du son, Luigi Nono et Hans-Peter HallerProduction, Biennale de Venise et Teatro alla Scala

    Création de la version définitive25 septembre 1985, Milan, Ansaldo Espace créé par Renzo PianoSolistes Chœur de solistes de Freiburg/Breisgau, direction André RichardSinfonia Varsovia Direction, Claudio Abbado, Peter Hirsch, Roberto Cecconi Réalisation live electronics : SWR Experimentalstudio de la Fondation Heinrich StrobelRégie du son, Luigi Nono et Hans-Peter HallerProduction, Teatro alla Scala et Biennale de Venise

    Laurent Feneyrou

    Prometeo, tragédie de l’écoute, marque le pointd’aboutissement, le point culminant du cycle quele Festival d’Automne consacre en 2014 et en 2015au compositeur vénitien Luigi Nono (1924-1990).L’œuvre, magistrale, dont c’est en France la troi-sième série de représentations au Festival d’Au-tomne (après la création française en 1987, auThéâtre de Chaillot, puis, en 2000, à la Cité de lamusique), trouve aujourd’hui le chemin de la Phil-harmonie de Paris. L’architecture de la salle, atten-tive aux transformations des conditions d’écouteque Prometeo induisit au milieu des années 1980,en est un écrin accompli pour recevoir ses instru-mentistes, choristes, solistes et live electronics.

    Le 4 avril 1975, à la Scala de Milan, Claudio Abbadodirige la création de Al gran sole carico d’amore (Augrand soleil d’amour chargé), action scénique de LuigiNono. L’œuvre, monumentale par son projet, seseffectifs et les sources qu’elle convoque, représentedes épisodes de la Commune de Paris, de la révolutionrusse de 1905, des contestations réprimées dansl’Italie d’après 1945 et des figures de guérillas sud-américaines et asiatiques. Autant de mouvementspromis à l’échec. Lecteur de Marx et d’autres penseursdu communisme, Luigi Nono renonce ici au triom-phalisme et intègre la chute dans l’expérience poli-tique. La présence de certains de ses personnagesse limite à l’énoncé d’un verdict. Et nombre de scènespromettent à ceux qui luttent l’épreuve de la réclu-sion, sinon de la torture, quand ce n’est pas pireencore : Communards passés par les armes, à l’ins-tigation de Thiers ; ouvriers massacrés à Turin ;femmes détenues en camps au Sud-Vietnam… L’actionscénique se referme sur l’assassinat d’une Mère allé-gorique. Il ne reste plus qu’une utopie dont le chant,par la ténuité de ses nuances et le maigre filet desvoix, pressent déjà la faiblesse.

    C’est alors, peu après la création de Al gran sole, aucours d’une période de crise et de remise en ques-tion radicale des modèles antérieurs, que Nonocommence à envisager une œuvre sur Prométhée.Cloué au rocher auquel le condamne Zeus pouravoir fait tant de dons à l’homme (feu, astronomie,science du nombre, art de la navigation et cet espoirqui nous délivre de l’obsession de la mort…), le Titany est une autre déclinaison de la chute.Dans un compagnonnage presque quotidien avec

    le philosophe et homme politique Massimo Cacciari,Luigi Nono lit les auteurs qu’il avait longtempsdéconsidérés, dont certains par idéologie : les tra-giques grecs, parmi lesquels Eschyle et son Prométhéeenchaîné, dont Prometeo s’inspire principalement ;Hölderlin, qui évoqua l’idéal de la Grèce antique,aux poèmes duquel le quatuor à cordes Fragmente-Stille, an Diotima (Fragments-silence, à Diotima, 1979-1980) emprunte son programme et sur lequelreviennent plusieurs sections de Prometeo ; Nietzsche,dont le thème de l’errance et la silhouette du Wandererle fascinent ; ou encore Walter Benjamin, dont Cac-ciari est l’un des commentateurs les plus avertis, etque Nono voit comme un inlassable marcheur, enquête de nouveaux espaces, entre dialectiquemarxiste et théologie juive, mais aussi comme unimmense théoricien du drame baroque – ce Trauers-piel, littéralement jeu de deuil, distinct de la tragédieclassique.Pendant des années, les versions du livret se succèdent– certains feuillets sont envoyés depuis la Chambredes députés, où Cacciari, membre du Parti Commu-niste Italien et de la Commission parlementairepour l’Industrie, siège de 1976 à 1983. Peu à peu seconstruit un montage polyglotte, faisant de Promé-thée une figure de la recherche inquiète, incessante,et empruntant à quantité de sources littéraires etphilosophiques. Entre le journal de bord et la fresque.Résonnant de ce que Walter Benjamin appelle une« faible force messianique », Prometeo invite à nejamais considérer que les vaincus d’hier sont aussiceux de demain. La rédemption du passé apparaîtcomme une réponse aux martyres révolutionnairesde Al gran sole. Et si l’aigle dévore le foie de Prométhée,celui-ci nous délivre aussi du mythologique.

    Au projet de Prometeo se joignent bientôt le peintreet ami Emilio Vedova, ainsi que l’architecte RenzoPiano. Avec le premier, Luigi Nono étudie les vibra-tions de la couleur, à l’image des ondes sonores. Etcomme la tragédie d’Eschyle accumule les adjectifsrelatifs à la lumière, il envisage même, avec Vedova,des projections colorées auxquelles il renonce peuavant la création : la sollicitation de l’œil risque denous détourner de l’écoute. Il n’y aura pas davantagede scène, mais seulement un espace, une macchinada sonàr, comme disaient les Anciens. Renzo Pianoréalise à cet égard une vaste structure en bois,conçue pour San Lorenzo de Venise, église au riche

    Vers Prometeo

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    passé musical, notamment à la fin du XVIIIe siècle,où Prometeo doit être créé. Cette arche se conjugueà l’autel en pierre grise de l’école de Palladio, quidivise symétriquement l’édifice en deux ; elle estun intermédiaire entre le luth, le violon et le navireinachevé, en chantier, où instrumentistes, choristeset solistes prennent place, à différentes hauteurset en différents points, tandis que le public setrouve au centre des nefs – celle de l’église et cellede Renzo Piano. Luigi Nono renoue ainsi avec lesmaîtres de la Renaissance vénitienne et intègre plei-nement l’espace à la composition. Il lui fallaitencore repenser le son et en étudier les bruisse-ments infimes, suspendus, aux confins du silence.C’est au Studio Heinrich-Strobel, à Freiburg, à lalisière de la Forêt noire, qu’il le fait, multipliant lesexpérimentations avec des interprètes et amis dès1980. Et c’est à Claudio Abbado, une fois encore, qu’ilrevint de diriger la création de Prometeo, à SanLorenzo, le 29 septembre 1984, puis, après de nom-breuses coupes et recompositions, d’en reprendrela version révisée, en 1985, à l’Ansaldo de Milan.

    Depuis, Prometeo a connu au moins soixante-dixexécutions à travers le monde. À chacun des lieux,à la singularité de leur architecture et de leur acous-tique, l’œuvre s’accorde et se renouvelle, par le jeude l’électronique en temps réel confié à AndréRichard. Vingt-deux ans après l’avoir dirigée et enre-gistrée à Salzbourg, Ingo Metzmacher dirige lareprésentation à la Philharmonie de Paris.

    luigi nonoBiographie

    Né à Venise en 1924, Luigi Nono étudie le droit àl’Université de Padoue. Au Conservatoire Benedetto-Marcello de Venise, où il est auditeur libre, GianFrancesco Malipiero l’initie aux musiciens et théo-riciens de la Renaissance, mais aussi à l’école deVienne et à l’œuvre de Bartók. Nono rencontre alorsBruno Maderna, puis approfondit en 1948 saconnaissance des œuvres de Dallapiccola avec lechef d’orchestre Hermann Scherchen, qui luiouvrira les portes de son Studio expérimental deGravesano en 1954. En 1950, il fait la connaissanced’Edgar Varèse et de Karl Amadeus Hartmann, àDarmstadt, puis se lie avec Karlheinz Stockhausen.Il s’inscrit au Parti Communiste Italien en 1952. Ilépouse Nuria Schoenberg, fille d’Arnold Schoenberget de Gertrud Kolisch, en 1955. Il enseigne à la Dar-tington Summerschool of Music, à l’Université de Helsinki, et prononce à Darmstadt, en 1959, laconférence « Présence historique dans la musiqued’aujourd’hui » rédigée avec la collaboration de sonélève Helmut Lachenmann, qui provoque de vivesréactions.Les années 1960 sont jalonnées par des recherchesau Studio de phonologie de Milan et marquées parun intense engagement politique : Nono voyage enEurope de l’Est et en Amérique du Sud, où il rencon-tre les principales figures des mouvements commu-nistes et révolutionnaires ; avec le musicologueLuigi Pestalozza, il organise dans les usines ita-liennes concerts et débats. En outre, son intérêt pourle théâtre se manifeste dans ses collaborations avecJosef Svoboda (Intolleranza 1960), Erwin Piscator(Die Ermittlung), le Living Theater (A floresta é joveme cheja de vida), Youri Lioubimov (Al gran sole caricod’amore)…Après une période de crise, Nono entreprend, aumilieu des années 1970, un dialogue avec MassimoCacciari et des expérimentations au Studio de Frei-burg, qui aboutissent en 1984 à la création de Pro-meteo. Responsable de la revue Laboratorio musica,Nono voyage encore (Groenland, Espagne, Japon…)et réside un temps à Berlin, à l’invitation du DAAD.En automne 1987, il est à Paris pour le cycle de sesœuvres au Festival d’Automne. Il meurt à Venise en1990.

    La Fondation “Archivio Luigi Nono”, établie à Venise en 1993, parNuria Schoenberg-Nono, sur l’île de la Giudecca où le compositeurvécut pendant des années, a pour but de veiller à la conservationdes documents et partitions, à la connaissance et la diffusion del’héritage artistique de Luigi Nono.La Fondation s’engage ainsi dans les activités suivantes : conserva-tion et mise à jour du catalogue, études et recherches, boursesd’études, cours d’interprétation, expositions.

    www.luiginono.it

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    Walter BenjaminNé en 1892, Walter Benjamin étudie la philosophieà Berlin, Munich et Berne. En 1919, il soutient sathèse de doctorat sur Le Concept de critique d’artdans le romantisme allemand. Ami d’Adorno, deBrecht et de Scholem, il mêle romantisme et judaïsme,théologie, métaphysique du langage et dialectiquesubversive. Il découvre le marxisme en 1924. Volon-tiers solitaire, il quitte l’Allemagne en 1933, vit à Nice,à Paris et à Ibiza, avant de se suicider à la frontièreespagnole en 1940. « Benjamin s’oppose à la concep-tion de l’histoire comme déroulement linéaire, duprogrès comme entreprise énergique menée à têtereposée, du travail comme source de moralité, dela classe ouvrière comme la protégée de la technique»,écrivait Brecht. Le livret cite, dans les poèmes duMaître du jeu, les Thèses sur la philosophie de l’histoirede 1940.

    Massimo CacciariPhilosophe et homme politique né à Venise en 1944,Cacciari est docteur de l’Université de Padoue. Créa-teur d’influentes revues italiennes (Angelus Novus,Contropiano, Il Centauro), éminent connaisseur desœuvres de Benjamin, Lukács ou Simmel, ainsi quedes penseurs mettant en crise la rationalité moderne,il est nommé professeur d’Esthétique à l’Institutd’architecture de Venise et fonde en 2002 la Facultéde philosophie de l’Università Vita-Salute San Raffaele. Il est l’auteur de nombreux ouvrages etessais, dont certains sont traduits en français (L’Angenécessaire, Icônes de la loi, Déclinaison de l’Europe...).

    Parallèlement, il mène une carrière politique, au Particommuniste, puis au Parti démocratique, et est éluà la Chambre des députés (1976-1983), puis à la mairiede Venise (1993-2000 et 2005-2010). Cacciari collaboreavec Luigi Nono dès le milieu des années 1970 etréalise pour lui, outre le livret de Prometeo, les mon-tages de Das atmende Klarsein, Io, frammento dal Pro-meteo, Quando stanno morendo et Guai ai gelidi mostri.Luigi Nono lui dédie ses Risonanze erranti.

    EschyleNé à Éleusis (v. –525), Eschyle est le fondateur de latragédie grecque. Une Vie anonyme retrace les seulséléments dont nous disposons sur sa vie. Né dansune famille d’eupatrides, il participe aux bataillesde Salamine, qu’il célèbre dans Les Perses et où saprésence est attestée par Ion de Chios, et de Mara-thon, où son frère Cynégire se distingue, selon Héro-dote. Il commence à écrire très jeune pour lethéâtre. Seules sept de ses pièces nous sont parve-nues. Plusieurs fois lauréat, Eschyle eut deux fils,tous deux poètes tragiques. Il se rend à deux reprisesen Sicile, où il est reçu à la cour d’Hiéron de Syra-cuse, et où il meurt à Gela, en –456. La légende veutqu’un aigle, prenant son crâne chauve pour unrocher, ait laissé tomber sur lui une tortue. De soncaractère, nous ne savons rien, sinon qu’il a laisséle souvenir, notamment chez Aristophane, d’uneâme hautaine et passionnée. De la Première île auSecond stasimon, Prometeo est traversé de citationset paraphrases du Prométhée enchaîné.

    EuripideLe peu que l’on sait des origines, de la vie et de lamort d’Euripide repose sur des légendes souventmalveillantes rapportées par des comiques. Né àSalamine en –480, ami de Socrate, il reçoit l’ensei-gnement des philosophes et des sophistes avant dese consacrer au théâtre. Accusé de scepticisme, d’ir-respect envers les dieux, d’indifférence pour lesmythes héroïques de la Grèce, il est peu appréciéde son vivant, mais connaît une gloire posthumequi s’étend à tout le monde grec. Dix-huit de sespièces nous sont parvenues. Euripide meurt avantla fin de la guerre du Péloponèse, en –406, en Macé-doine, où le roi Archélaos l’avait invité. Le Premierstasimon de Prometeo cite un fragment d’Alceste.Dans ce fragment figure une vaste documentationde l’emploi orphique de Nécessité et des divinitésqui lui sont associées.

    HésiodeNos seules certitudes sur Hésiode viennent du poètelui-même. Revenu en Béotie, son père s’installe aupied de l’Hélicon, à Ascra, où Hésiode naît et vit àla fin du VIIIe siècle avant notre ère. Son frère luiintente un procès pour le spolier de sa part d’héritage.Tout en cultivant ses champs, Hésiode fait métierd’aède. Sa vocation poétique, morale et didactiques’éveille alors qu’il garde ses troupeaux sur les pentesde la montagne. Il se rend à Chalcis, où se célèbrentdes jeux funèbres, y obtient la victoire et rapportepour prix un trépied qu’il consacre aux Muses héli-coniennes. Poète, théologien, prophète de la racede fer, Hésiode dénonce l’injustice et la guerre. Ilmeurt à Ascra. Ses cendres sont placées au centrede l’agora, avec les honneurs dus à un fondateur dela cité. Prometeo cite des fragments de la Théogonieet de sa pensée mythique dans le Prologue, et desTravaux et des Jours dans la Quatrième île.

    Friedrich HölderlinNé en 1770, Friedrich Hölderlin est condisciple deHegel et de Schelling au séminaire de théologie pro-testante du Tübingen. Il s’enthousiasme pour laGrèce antique et la Révolution française, et suit lescours de Fichte à l’Université d’Iéna. Précepteur àFrancfort, il vit un amour partagé avec la mère deson élève, Suzanne Gontard, qu’il invoque sous lenom de Diotima dans ses poèmes et son romanHyperion. De nouveau précepteur en Suisse, puisauprès du consul de Hambourg à Bordeaux, où ilpasse l’hiver 1802, il est nommé, avec l’aide de Sin-clair, Bibliothécaire du Prince à Homburg en 1804.Traducteur de l’Œdipe roi et de l’Antigonede Sopho-cle, Hölderlin est l’auteur d’odes, d’hymnes, d’élégieset d’une tragédie inachevée, La Mort d’Empédocle.Dès 1804, il sombre peu à peu dans la folie, et vitreclus dans une ancienne tour des remparts deTübingen. Il meurt en 1843. Prometeo cite des frag-ments de deux poèmes, le Chant du destin dans laDeuxième île et Achille dans la Quatrième île. À laquestion « Ce que vous auriez aimé être ? », LuigiNono répondait en 1986 : « La tour de Tübingen pourécouter Hölderlin ».

    Arnold Schoenberg Compositeur et peintre autrichien, naturalisé amé-ricain, né à Vienne en 1874 et mort à Los Angelesen 1951, Schoenberg laisse une œuvre musicale, pic-turale, théorique et pédagogique considérable, entrele chromatisme wagnérien et l’héritage brahmsiende ses débuts, l’expressionnisme et la suspensionde la tonalité de sa période intermédiaire, et la créa-tion du dodécaphonisme qu’il magnifie notammentdans Moses und Aron. Succédant à Busoni à l’Académiedes Arts de Berlin, il est contraint de quitter l’Alle-magne dès la prise du pouvoir par les nazis. Exiléà Los Angeles, il y est nommé professeur à l’universitéen 1936. De Schoenberg, Cacciari cite le poème La Loi, extrait des Six Pièces pour chœur d’hommesop. 35, dans la Cinquième île, le Second stasimons’achevant sur une paraphrase de la dernière phrasedu livret de Moses und Aron : « Et il est dans le désertinvincible ».

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    Citations, traductions, paraphrases ou commentaires : le livret de Prometeo est un montage érudit. Lamultiplicité des emprunts littéraires implique la vanité d’un renvoi systématique à une origine précise. À titre d’exemple, dans la Cinquième île, Massimo Cacciari fait allusion à Eschyle (Prométhée enchaînéà travers le mot « iniquités » sur lequel s’achève la tragédie antique), à Hésiode (le titre Les Travaux etles Jours est cité dans la Mythologie), à Hölderlin (En bleu adorable, à travers le détournement de« l’homme habite en poète »), mais aussi à Nono et à Trakl, l’ensemble étant inscrit dans une référenceà Arnold Schoenberg (La Loi des Six Pièces pour chœur d’hommes). De certains auteurs ne sont citéesqu’une expression ou une phrase : c’est le cas de deux adjectifs d’Hérodote dans la Première île, d’uneallusion à la Sixième Néméenne de Pindare dans la Deuxième île, ou d’une interrogation du Prométhéede Johann Wolfgang von Goethe dans la Troisième île. Les auteurs ici mentionnés ont donc été choisis en fonction de leurs liens évidents avec le livret :paraphrases explicites de sources mentionnées sur les esquisses de Massimo Cacciari ou de Luigi Nono,et fragments en grec ou en allemand, qui autorisent, par leur langue même, le dévoilement de leurprovenance.

    Aux sources du livretLaurent Feneyrou

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    Prologue2 sopranos, contralto, ténor ; chœur ; flûte basse, clarinette basse,tuba ; cloches de verre ; alto, violoncelle, contrebasse ; 2 récitants ; 4 groupes d’orchestre Le Prologueressemble à une « représentation du chaoset de la genèse ». Deux éléments s’y superposent.1. À peine audibles, deux voix récitent, en grec, desfragments de la Théogonied’Hésiode. Les instrumentssolistes leur sont subordonnés, dans un tempo extrê-mement lent (noire = 30) et sotto voce. Un coro lon-tanissimo (chœur très lointain) chante les noms dela Théogonie.2. Les groupes d’orchestre et les solistes vocaux, avecle chœur, chantent dans d’autres tempi, plus animés.Tout au long de Prometeo, quand les poèmes enprose de Massimo Cacciari (intitulés Le Maître dujeu et basés sur des citations de Walter Benjaminempruntées aux « Thèses sur la philosophie de l’his-toire ») sont utilisés, ceux-ci représentent un « ques-tionnement – sous la forme d’une ligne, d’unepensée – de toute la structure » (Cacciari). Les premieret deuxième poèmes en prose ont ici une fonctionde trope au sens médiéval, en tant qu’ajouts insérésdans la première couche, en tant que commentaires.

    Première île4 groupes d’orchestre ; chœur ; alto, violoncelle, contrebasseLa base de cette Première île est constituée par letrio à cordes, à peine audible, dans le même tempolent que celui du Prologue (noire = 30). Les groupesd’orchestre interviennent à intervalles irréguliersen le recouvrant. Le texte (récit par Prométhée deses faits et gestes en faveur de l’humanité et récitd’Héphaïstos sur le châtiment infligé par Zeus à Pro-méthée) n’a pas été mis en musique. Nono l’a disposédans la partition entre les interventions des groupesd’orchestre, en notant à son propos : « Le texte nedoit jamaisêtre lu ! Mais il doit être entendu et sentidans les quatre groupes d’orchestre, les trois cordessolistes : nature – pierres – affirmations – questions– problèmes intérieurs – dépouillé, avec les réponsespossibles des quatre groupes d’orchestre, des pausesdu silence ». Le chœur a cappella intervient par sixfois et interroge Prométhée. Les deux dernières

    questions sont des auto-citations musicales de Nono,extraites de Das atmende Klarsein (1981).

    Deuxième îlea) io – Prometeo

    Io : 2 sopranos, 2 contraltos ; chœurProméthée : ténor ; chœur ; flûte basse, clarinette contrebasse ;alto, violoncelle, contrebasse ; 4 groupes d’orchestreCette première partie de l’île est comme une miseen scène des paroles d’Io, qui retentissent simulta-nément ou en alternance avec la prophétie de Pro-méthée sur les souffrances à venir de la filled’Inachos. À chacun des deux personnages corres-pond un groupe vocal et instrumental, alors que lechœur leur est commun. Les groupes d’orchestre,dont la distribution varie, sont reliés aux voix ousymbolisent des « personnages » autonomes. À l’ex-ception de celui, constant, et toujours lent, du trioà cordes (noire = 30), le tempo change à plusieursreprises.b) Hölderlin

    2 sopranos ; flûte basse, clarinette contrebasse ; 2 récitants À l’exception de quelques vers de la SixièmeNéméenne de Pindare, le texte est un fragment duSchicksalslied (Chant du destin), extrait de Hyperionde Hölderlin. Dans la deuxième partie, les voix par-lées récitent le poème de Hölderlin, en faisant particulièrement ressortir les consonnes. L’indica-tion – souligner les bruits de la langue – vaut aussipour les deux voix de soprano. L’utilisation dedelays (effets de retard), de vocoder (filtres) et duhalaphone, rend le texte difficilement compréhen-sible. Il en résulte un « chœur » gagnant peu à peul’espace.c) Premier stasimon

    (Un stasimon, dans la tragédie antique, désigne un chant du chœur).2 sopranos, 2 contraltos, ténor ; chœur ; 4 groupes d’orchestreSuccession de fragments de quelques mesures, dontles intensités et les tempi varient : a) solistes vocauxet groupes d’orchestre jouant ou chantant simulta-nément ; b) groupes d’orchestre de différentes for-mations ; c) chœur en ricordi lontanissimi (souvenirstrès lointains).

    Premier interludecontralto solo ; flûte, clarinette, tubaLe texte est emprunté au Maître du jeu (Cacciari/Benjamin), avec l’ajout en trope des vers grecs duPremier stasimon, extrait de l’Alcested’Euripide, surla déesse Nécessité. Au sein de Prometeo, ce mou-vement constitue un tournant décisif, le chas del’aiguille. C’est l’un des plus courts, dans lequel lesmusiciens jouent « toujours le plus pppppppossible,entre audible et inaudible ». Les trois instrumentset la voix soliste forment un tissu transparent, oùles premiers redoublent souvent colla parte laseconde, se mêlent à elle, voire la transforment eninstrument. Mouvement extrêmement doux, fra-gile, introverti, sans cassures ni contrastes drama-tiques – c’est celui qui cite, précisément, la notionde « faible force messianique » de Benjamin.

    Trois voix aTrois plans distincts : a) soprano, contralto, ténor ; b) euphonium ;c) violons d’orchestre (toujours pppp avec harmoniques dans lesregistres supérieurs) ; également flûtes, clarinettes, cloches de verreJusque peu avant la fin du mouvement, continuumsonore des violons dans l’extrême-aigu, à la limitede l’audible. Au moyen des transpositions de l’élec-tronique et de delays (effets de retard), les sons del’euphonium (un tuba ténor) envahissent peu à peul’espace. Les trois solistes chantent des fragmentsdu texte de Cacciari/Benjamin Le Maître du jeu ;l’appel « Ascolta » (« Écoute ») a fonction de cadre.On entend plusieurs fois un ricordo lontanissimodela Première île dans les parties de flûte basse et declarinette contrebasse, interrompus par les chan-teurs. Les différents continuums sont ainsi briséspar autant de « souvenirs ».

    Troisième, quatrième, cinquième îlesTroisième île : 2 sopranos, 2 contraltos ; flûte/flûte basse, clari-nette, trombone alto ; alto, violoncelle, contrebasseQuatrième île : 2 sopranos, 2 contraltos, ténor ; flûte/flûte basse,clarinette, trombone alto ; alto, violoncelle, contrebasseCinquième île : piccolo, clarinette en mi bémol, tuba ;chœur ; 4 groupes d’orchestre« Il faut rompre les îles à l’intérieur. Non pas desîles complètes, mais des morceaux, des criques, desbaies, des vallées, des monts », écrit Nono sur uneesquisse de Prometeo. Dans cette partie aux multi-ples sources (Eschyle, Goethe, Hésiode, Hölderlin,Nietzsche, Schoenberg, Sophocle), les fracturesdeviennent une caractéristique fondamentale. Une

    succession de fragments des trois parties (ou îles),de quelques mesures seulement. Chacune des troisparties a son propre effectif, et les rapports entrevoix et instruments y sont à chaque fois différents.Entre les divers fragments, apparaît le chœur –accompagné des quatre groupes d’orchestre –comme un « écho lointain (du Prologue) ».

    Trois voix bChœur a cappellaComme dans le mouvement précédent sont utilisésdes fragments, ici extraits des trois derniers poèmesde Cacciari/Benjamin. Aux trois tempi (noire = 30,60 et 120) correspondent trois niveaux dynamiques(ppp, p, fff), qui à leur tour correspondent à troisdimensions spatiales du son. Trois voix b renvoieau Premier interlude : l’expression de la « faibleforce » (qui suffit à faire sauter une époque) y estpar trois fois citée : « Écoute-les ! ».

    Second interlude« ppppp possibile »4 groupes d’orchestre (chacun : basson, cor, trombone, violon-celle, contrebasse) ; cloches de verre Huit tempi différents (de noire = 30 à noire = 72)en succession irrégulière ; mouvement d’orches-tre confié aux instruments graves, avec le sonélectroniquement modulé des cloches de verre

    Second stasimon2 sopranos, 2 contraltos, ténor ; flûte/flûte basse, clarinette/clari-nette contrebasse, trombone alto/tuba ; alto, violoncelle, contre-basseSous-titre : A sonar e a cantarLes instruments doublent le plus souvent les voixchantées. Les cori spezzati (chœurs divisés) vénitiensdu XVIe siècle invitent à une fusion entre continuitémélodique et fragmentation. Le texte invoque, plusclairement qu’auparavant, un nouveau Prométhée.Les vers de Cacciari, qui cite Eschyle, Carl Schmittet Arnold Schoenberg, invitent à l’ouverture de « che-mins multiples » et au « silence » – la langue utopiquede l’Ouvert. À la fin, le paradoxe aussi abrupt qu’énig-matique du vainqueur solitaire et banni : « Et il estdans le désert invincible ».

    La description qui suit doit être lue comme une aide à la compréhension de Prometeo. Elle ne constituedonc pas une analyse de l’œuvre, mais entend permettre à l’auditeur de s’y orienter et d’aiguiser sonécoute. La transformation électronique du son en temps réel est un autre instrument tout au long de l’œuvre.

    un guide pour l’écoute

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    […]C’était, il y a quelque trente années. Ma premièrerencontre avec la musique de Luigi Nono. Le hasardd’une découverte. La fréquentation, depuis, d’uneœuvre de revendication, de révolte avec laquelle jeme sentais en communion ; non seulement parcequ’elle m’apparaissait comme la plus ancrée dansnotre époque, mais parce que, par moments, ellelaissait filtrer, à travers croyance et espérance renou-velées, auxquelles elle nous poussait à adhérer, laplainte lointaine et secrète d’une immense solitude ;celle d’une détresse qui, d’avoir tant de fois changéde nom, n’en avait plus.Silencieux infini égrenant son silence, au plusintime d’un être dont le visage m’était devenu, désormais, familier.Et cela me frappe, encore, lorsque j’y pense. Y avait-il œuvre moins solitaire, en apparence, que la sienne?J’ai su, plus tard, que je ne me trompais pas. Je lesais toujours.La relation au silence, chez Luigi Nono, est exem-plaire. Elle est relation à l’infini, à l’impensable, àl’indépassable, si audacieuse, si risquée est sarecherche. Faire parler ce silence. Faire taire cesilence, c’est abolir les limites, l’espace béant d’uneinterrogation. Faire parler le silence par le silence,faire taire, une fois rendu audible, le silence par l’in-sondable silence où sont enfouies toutes les ques-tions. Et la plus décisive dans laquelle naissance etnéant s’affrontent indéfiniment, l’un donnant exis-tence à l’autre pour la lui retirer aussitôt. L’au-delà,c’est toujours le vide, le Rien.Ce qui est en jeu, ici, c’est cette réponse de l’être à l’univers qui ne peut se traduire que par une question.Aller au silence, c’est se mesurer à l’inconnu, à l’in-connaissable. Non point pour apprendre ce que l’onignore, mais, au contraire, pour désapprendre afinde n’être plus qu’écoute de l’infini où nous sombrons,écoute du naufrage. La vie, la mort sont en nous.Vivre, mourir, c’est être, simultanément la vie et lamort d’un même éveil.Et si créer, était, justement, éveiller ?Nulle œuvre contemporaine n’a, autant que cellede Luigi Nono, multiplié l’éveil.On y a vu, longtemps – à tort, je crois –, l’œuvre d’unmilitant, d’un compositeur engagé, essentiellement

    préoccupé par le social. C’était laisser de côté cetteimplacable remise en question de lui-même querien n’est jamais venu interrompre. D’où les indiciblesprolongements de chacune de ses compositions.C’est dans ces prolongements qu’il faudrait pouvoirles aborder. À partir du silence, précisément, où lecompositeur se retrouve, chaque fois, face à soi-même.[…]In Livre-programme coédité par Contrechamps, Genève,

    et le Festival d’Automne à Paris

    Edmond JabèsÉcrivain et poète français, né au Caire en 1912 etmort à Paris en 1991, Edmond Jabès laisse une œuvreoù le livre, l’écoute, le silence, la blancheur, la sub-version, sinon la révolte (« la si douce violence »,écrit Luigi Nono), le désert, l’exil de la langue et desoi, le fragment, le prophétique, les signes d’unejudéité sans cesse en question résonnent puissam-ment. Nono, à qui la pensée juive s’impose au coursdes années 1980, fut un lecteur attentif de plusieursde ses ouvrages, et notamment du Livre des questions.Dans l’exemplaire qu’il reçut du poète figure cetenvoi : « pour Luigi Nono / ce livre à travers / lequelnous nous / parlons dans le / silence. / ce livre devenupour / nous un lien, un / vrai lien / en amitié / etadmiration / E. J. »

    Le 5 octobre 1987, au Festival d’Automne à Paris,Nono réalise une « improvisation dirigée », Découvrirla subversion : hommage à Edmond Jabès, pour réci-tante, contralto, basse, flûte, cor, tuba et live elec-tronics, d’après Le Petit Livre de la subversion horsde soupçon. L’œuvre trop peu écrite a été retirée ducatalogue du compositeur après sa mort. Il en restedes esquisses et un enregistrement.

    La première version de Prometeo fut créée à San Lorenzo, église vénitienne au riche passé musical, notamment à la fin du XVIIIe siècle.Une structure en bois, conçue par Renzo Piano, se conjuguait à l’autel en pierre grise de l’École de Palladio, lequel divisait symétriquementl’espace en deux. Les propriétés du bois, un matériau conforme aux exigences acoustiques et identifiant immédiatement la « continuitéhistorique, physique, visuelle, psychologique et émotive entre la musique d’aujourd’hui et les instruments du passé », réalisaient unintermédiaire entre le luth, le violon et le navire inachevé, en chantier, imparfait et fragile. Renzo Piano avait construit, à l’intérieurmême de l’église, une maccina da sonàr, selon les termes du XVIe siècle.

    À l’Ansaldo, entrepôt de Milan, lors de la création de la seconde version de Prometeo, cette structure fut réinstallée. « … ce que tu asinventé se prête aussi et encore à d’autres espaces. […] Lorsque l’on entre, l’impact, la surprise sont plus fortes et plus fascinantes qu’àSan Lorenzo : ici on voit, on voit tout, même de loin et on entend, on entend (je l’espère bien) ».

    Après Venise et Milan, du vivant de Luigi Nono, Prometeo fut présenté sans la structure de Renzo Piano (qui ne sera plus jamais utilisée),à l’Alte Oper de Francfort (août 1987) et au Festival d’Automne à Paris, dans la salle du Théâtre National de Chaillot, mise à nue, libéréedes gradins (octobre 1987). La projection du son à la Philharmonie de Berlin, en août 1988, fut la dernière de Luigi Nono.En octobre 1987, les six représentations de Prometeo à Paris étaient au cœur d’un cycle consacré à Luigi Nono, réalisé par la volontéconjointe de Michel Guy, Henry Racamier et Antoine Vitez avec le concours de la Fondation Louis Vuitton pour l’opéra et la musique,que présidait Rolf Liebermann.Treize ans plus tard, en septembre 2000, le Festival d’Automne et la Cité de la musique présentent Prometeo deux soirs de suite, avecl’Ensemble Modern Orchestra.

    La structure créée par l’architecte Renzo Piano pour Prometeo, vue ici dans l’Ansaldo à Milan, en 1985. Photo : D. R.

    « Et si créer, était, justement, éveiller ? »Edmond Jabès

    Extrait de Luigi Nono, texte écrit et publié en 1987

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    Biographiesingo Metzmacher

    Ingo Metzmacher, né à Hano-vre, a commencé sa carrièreau sein de l’EnsembleModern à Francfort, a tra-vaillé auprès de Michael Gie-len à l’Opéra de Francfortainsi qu’à La Monnaie deBruxelles, alors dirigée parGerard Mortier.

    En 1997, il est nommé directeur général de la musiqueà l’Opéra de Hambourg, où il dirige pendant huitsaisons, souvent des productions du metteur enscène Peter Konwitschny. Il est ensuite chef principalde l’Opéra des Pays-Bas à Amsterdam. De 2007 à 2010,il est chef principal et directeur artistique du Deut-sches Symphonie-Orchester Berlin.Au cours des dernières années, Ingo Metzmacher adirigé des productions au Festival de Salzbourg (Algran sole carico d’amore de Luigi Nono, la créationmondiale de Dionysos de Rihm, Die Eroberung vonMexico, de Rihm également, Die Soldaten de Zim-mermann,Gawain de Birtwistle, Fierrabrasde Schu-bert), au Royal Opera House de Londres (Die toteStadt, The Rake’s Progress), à l’Opernhaus de Zurich(Königskinder, Tristan und Isolde, Tannhäuser, Derferne Klang, De la maison des morts, Le Nez, Palestrina),au Grand Théâtre de Genève (Der Ring) et au Staat-soper de Vienne (Lady Macbeth de Mzensk, Parsifal,Grandeur et décadence de Mahagonny) ainsi que desconcerts avec les orchestres philharmoniques deVienne, Berlin et Munich et d’autres phalanges enEurope et en Amérique du Nord.Au cours de la saison 2015-2016, il dirige Prometeode Nono à la Ruhrtriennale, Wozzeck de Berg à laScala de Milan, Capricciode Strauss à l’Opéra nationalde Paris, La Khovantchinade Moussorgsky à l’Opérades Pays-Bas, Jenufa de Janacek à l’Opéra de Vienne,ainsi que des concerts avec les Wiener Symphonikveret le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin. Dans sa discographie, se trouve l’intégrale des sym-phonies de Karl Amadeus Hartmann avec l’Orchestresymphonique de Bamberg, la Neuvième Symphoniede Hans Werner Henze avec l’Orchestre philharmo-nique de Berlin etc.Les productions de Dionysos, Die Soldatenet de Fier-rabras qu’il a dirigées au Festival de Salzbourg ontfait l’objet de DVD, ainsi que la production de PierreAudi du Saint-François d’Assise de Messiaen pour leFestival de Hollande 2008.

    Ingo Metzmacher a pris en 2015 la direction artistiquedu KunstFestSpiele Herrenhausen (près de Hanovre),son premier festival aura lieu en mai 2016.

    www.ingometzmacher.com

    Matilda HofmanMatilda Hofman a étudié àl’Université de Cambridge, àla Royal Academy of Music àLondres. Ses mentors pourla direction d’orchestre ontété Martyn Brabbins, DavidZinman, Kurt Masur, ColinDavis et Ingo Metzmacher.Elle a été lauréate de la Guild

    of America pour la direction d’orchestre. En Californieoù elle vit aujourd’hui, elle a travaillé avec le SierraSummer Festival, le Left Coast Chamber Ensemble,et l’opéra de Sacramento. Elle a fondé le KreislerEnsemble et l’Empyrean Ensemble. Elle est directricedu Diablo Symphony Orchestra et du Early MusicEnsemble de l’Université de Californie à Davis.Matilda Hofman a dirigé Prometeode Luigi Nono auFestival Salzburg et au Berliner Festpiele (2011), puisau Holland Festival Amsterdam et à la Tonhalle deZurich (2014), à la Ruhrtriennale (2015) aux côtésd’Ingo Metzmacher. Elle a été chef invitée au Kammerakademie de Post-dam et au Winnipeg Symphony Orchestra. Avec leLeft Coast Chamber Ensemble, elle a dirigé la créationde l’opéra de Kurt Rhode Death with Interruptions.Matilda Hofman est très engagée dans l’éducationartistique et le rayonnement culturel. Elle a mis enplace un programme éducatif pour promouvoir lamusique dans les écoles du Contra Costa County enCalifornie.

    www.matildahofman.info

    orchestre symphonique de la SWRde Baden-Baden & FreiburgL’Orchestre symphonique de la Radio Südwestrund-funk de Baden-Baden & Freiburg a été fondé en 1946afin de défendre la musique de son temps. Cetorchestre a acquis une grande réputation dans cerépertoire porté par des chefs prestigieux tels queHans Rosbaud et Michael Gielen. Ernest Ansermet, Ferenc Fricsay, Nikolaus Harnon-court, Leopold Stokowski, George Szell, Jukka-Pekka Salonen ont dirigé cet orchestre qui a été

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    invité à participer aux festivals à Salzbourg, Berlin,Édimbourg, au Festival d’Automne à Paris, au Fes-tival de Lucerne, entre autres. Des tournées ontmené l’orchestre à Vienne, Bruxelles, Londres, àTokyo et à New York. Pierre Boulez a dirigé l’orches-tre pour la première fois en 1958 et est revenuensuite régulièrement jusqu’en 2008.Depuis 1950, les Donaueschinger Musiktage et leSWR Sinfonieorchester Baden-Baden & Freiburgont été des partenaires indissociables. L’orchestrey a créé environ cinq cents œuvres, parmi lesquellescelles de Bernd Alois Zimmermann, György Ligeti,Karlheinz Stockhausen, Luigi Nono, Olivier Mes-siaen, Luciano Berio, Helmut Lachenmann et Wolf-gang Rihm. Cette formation a toujours été unpartenaire attentif aux compositeurs de son temps.Cette formation a attiré chefs d’orchestre et solistesinternationaux, elle agit comme un ambassadeurde la musique en Allemagne et à l’étranger. Plus de six cents œuvres représentant trois sièclesde musique ont été enregistrées. Les inspirateursde ces activités furent les chefs permanents, direc-teurs musicaux de l’orchestre, Hans Rosbaud, ErnestBour, Michael Gielen, Sylvain Cambreling (de 1999à 2011) et François-Xavier Roth (de 2011 à juillet 2016).

    Cet orchestre fait l’objet d’une fusion, dès la saison2016-2017, avec l’Orchestre symphonique de la Radiode Stuttgart. Le nouvel orchestre, SWR Sympho-nieorchester, sera implanté à Stuttgart.

    www.swr.de

    Depuis 1993, le SWR Sinfonieorchester Baden-Baden &Freiburg aparticipé aux programmes du Festival d’Automne à Paris. À neufreprises dans le cadre des coréalisations avec la Cité de la musique,et/ou la Salle Pleyel, aujourd’hui la Philharmonie de Paris (*) :1993, Lachenmann 1994, Nunes/Feldman/Lachenmann1995, Zimmermann Requiem pour un jeune poète1995, Schoenberg Jakobsleiter1996, Holliger/Kurtág 1997, Feldman/Berio* 1999, Nono (triptyque Caminantes)*2003, Haas/Kurtág/Andre 2004, Barraqué2005, Varese/Kyburz/Scelsi2006, Ferneyhough, Varèse, Debussy, Messiaen*2007, Varèse/Widmann/Stravinsky2008, Lim/Neuwirth/Prokofiev 2009, Bartók/Andre/Kurtág*2010, Bruckner/Lachenmann* 2011, Cage/Dusapin/Stravinsky*2013, Stockhausen Trans*

    2014, Hartmann, Maderna, Nono*2015, Nono Prometeo* Du fait de la fusion annoncée, l’étroite et ambitieuse collaborationde vingt-deux ans s’achève avec le concert du 7 décembre 2015.

    Ensemble Recherche Barbara Maurer, alto ; Asa Akerberg, violoncelleUlrich Schneider, contrebasse ; Martin Fahlenbock, flûtes ; Shizuyo Oka, clarinettes ; Jozsef Bazsinka, tuba ; Andreas Roth, trombone ; Christian Dierstein, avec RobertoMaqueda et Dean Georgeton, percussion de verreAvec plus de cinq cents créations depuis sa fondationen 1985, l’Ensemble Recherche a considérablementcontribué au développement du répertoire de cham-bre et d’ensemble. Parallèlement à son activité deconcerts, l’Ensemble participe à des projets de théâtremusical, enregistre pour la radio et la télévision, dis-pense des cours aux instrumentistes et aux com-positeurs et permet aux musiciens en herbe de jeterun regard sur son travail par sa présence dans lesConservatoires comme par le biais du projet Hörmal! (Écoute!) visant à développer écoute et créativitéchez les enfants et les adolescents.L’académie organisée avec l’Orchestre baroque deFreiburg (Ensemble-Akademie Freiburg) constitueégalement un lieu de formation privilégié.L’Ensemble, constitué de neuf solistes, occupe uneplace déterminante sur la scène musicale interna-tionale. Son répertoire s’étend des œuvres de la findu XIXè siècle aux expérimentations de l’avant-gardecontemporaine en passant par les impressionistesfrançais, la deuxième école de Vienne, Darmstadtou le spectralisme. Autre centre d’intérêt majeur, leregard contemporain porté sur la musique d’avant1700. Plus de cinquante CDs et de nombreux prixinternationaux parmi lesquels le Prix annuel de lacritique allemande témoignent de l’étendue de sonrépertoire.

    www.ensemble-recherche.de

    Ensemble Schola HeidelbergWalter nussbaumPeyeen Chen, Claudia Ehmann, Carola Keil, sopranosDorothea Jakob, Christine Rittner, Esther Weigold, altosJörg Deutschewitz, Johannes Mayer, Matthias Klosinski, ténorsEkkehard Abele, Georg Gädker, Martin Backhaus, bassesL’Ensemble Schola Heidelberg a été créé par WalterNußbaum en 1992. Ses membres ont principalementchanté des œuvres des XVIe, XVIIe, XXe et XXIe siècles.Ils tendent vers l’interprétation de divers styles etde différentes intonations, et utilisent des techniquesrelatives au souffle et au parlé-chanté. L’Ensemblea noué des liens avec des compositeurs comme

    Heinz Holliger, Helmut Lachenmann, CasparJohannes Walter, Hans Zender, Carola Bauckholt etErik Oña. Il a contribué à la création de nouvellescompositions, comme les séries liées aux projetsWunderhornet Prinzhorn. Il se produit à Heidelberget a été invité à Witten, au Festival de Lucerne, à laBiennale de Venise, à Musica viva à Munich, à Hano-vre, Leipzig, Francfort, Birmingham et en Corée.Depuis 1993, Schola Heidelberg travaille avec l’en-semble instrumental Aisthesis.

    www.klanghd.de

    André RichardAndré Richard est composi-teur, chef de chœur et chefd’ensembles vocaux ou ins-trumentaux. Il est aussi unmusicien-interprète dans ledomaine de la diffusion duson en temps réel (live elec-tronics).André Richard étudie au

    Conservatoire de Genève et à la Musikhochschulede Freiburg-im-Breisgau, suit les cours de compo-sition de Klaus Huber et de Brian Ferneyhough etétudie la musique électronique au Experimentals-tudio du Südwestrundfunk (Freiburg) et à l’IRCAM(Paris). Il a enseigné au Conservatoire supérieur deGenève, à la Musikhochschule de Freiburg et a co-dirigé pendant de nombreuses années l’Institutpour la nouvelle musique de Freiburg. Ses œuvressont jouées dans les festivals internationaux.Dans une étroite collaboration avec Luigi Nono,pour qui il crée le Chœur de solistes de Freiburg(pour la création de Prometeo à Venise en 1984), ils’attache à l’esthétique du son ; il sera le directeurartistique de cet ensemble vocal de 1984 à 2005. Aucours des années 1980, il travaille auprès de LuigiNono pour Das atmende Klarsein, Prometeo, Cami-nantes… Ayacucho, et d’autres œuvres. Au festival« Automne de Varsovie » en 1988, il dirige Quandostanno morendo, diario polacco n°2, ce qui marquele début d’une carrière de chef.En 2009, après Risonanze erranti à Venise, AndréRichard réalise la projection du son pour Al gransole carico d’amoreau Festival de Salzbourg. En 2010,il réalise la partie sonore de l’opéra …22,13… de MarkAndre à Berlin et à Hambourg, ainsi que la partieélectronique en temps réel de Erinnere Dich an Gol-gotha de Klaus Huber. À la Biennale de Venise en2013, il réalise, avec le Quatuor Arditti, Helikopter-Streichquartett de Karlheinz Stockhausen.De 1989 à 2005, André Richard a été directeur artistique

    du Studio expérimental de la fondation HeinrichStrobel du Südwestrundfunk de Freiburg où il acontribué au développement de nouvelles applica-tions technologiques. Indépendant depuis 2006, André Richard est invitépar de nombreuses institutions pour prendre en chargeles réalisations sonores des grandes œuvres des réper-toires du XXe siècle et d’aujourd’hui : de la Salle Pleyelou de la Philharmonie à Paris au Teatro alla Scala àMilan, comme au Teatro Colon à Buenos Aires.Il travaille aujourd’hui à l’édition définitive de Pro-meteo, en collaboration avec Marco Mazzolini, pourles éditions Casa Ricordi Milan. Cette nouvelleédition rassemblera, pour l’interprétation, toutesles indications indispensables concernant la partitionet la réalisation technique sonore, afin de garantirla pérénnité de cette œuvre.

    Studio Expérimental de la Radio SWRLe Studio expérimental de la Radio SWR de Freiburgcherche à réaliser la synthèse des arts acoustiqueset des technologies de pointe. Il s’appuie pour celasur le traitement électronique en temps réel, c’est-à-dire sur une technique qui consiste à enrichir lessons produits par les musiciens en les traitant pardifférents effets et en les déplac ̧ant dans l’espacegrâce àun système de haut-parleurs et de contrôles.Le Studio Expérimental se considère comme un lienentre l’idée compositionnelle et la réalisation tech-nique de cette idée. Chaque année, des compositeurset musiciens se voient offrir des bourses pour y réa-liser leurs œuvres dans un dialogue créatif avecl’équipe technique (documentalistes musicaux, desi -gners sonores, ingénieurs du son, réalisateurssonores). Après trente-cinq années de présence surla scène musicale internationale, l’Experimentals-tudio est reconnu pour sa participation à la réalisationen concert des compositions utilisant l’électroniqueen temps réel.Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen, CristobalHalffter, Vinko Globokar et Emmanuel Nunes ontcréé des œuvres marquantes au Studio Expérimen-tal. Luigi Nono y a produit la plupart des œuvres desa dernière période. Depuis sa création, Prometeo,a été réalisé par l’Experimentalstudio et son anciendirecteur artistique, André Richard, à plus de cin-quante reprises. La nouvelle génération de compo-siteurs ayant produit des œuvres avec ces moyenstechniques est incarnée par Mark Andre, Chaya Czernowin et José-María Sánchez-Verdú. L’Experimentalstudio a été récompensé par de nom-breux prix.

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    Susanna Andersson Susanna Andersson est néeà Östersund (Suède) ; elleétudie au Ljungskile CollegeInstitute avant de rejoindrela Guildhall School of Musicand Drama de Londres. Elleobtient son diplôme avec leshonneurs et gagne unemédaille d’or et le Song Prize

    du Concours Kathleen Ferrier. Lors de la saison2006-2007, elle donne des récitals avec le pianisteEugene Asti dans la série européenne ECHO Risingstars. Elle fait ses débuts à l’opéra dans le rôle deZerlina dans Don Giovanni, puis chante à l’Opérade Nuremberg, à Opera North, au Covent Garden’sLinbury Theatre, au Teatro Colon et à l’EnglishNational Opera. De 2007 à 2009, elle est engagée à l’Opéra de Leipzigoù elle tient les rôles de Blondchen dans L’Enlève-ment au Sérail, de Valencienne dans La Veuvejoyeuse, et de Gretel dans Hansel et Gretel. Ellechante aussi les rôles de Violetta, de la Reine de lanuit, Zerbinetta, Musetta…En 2008, elle fait ses débuts au BBC Proms avec Gau-dete de Stuart MacRae, composé pour elle. Elle achanté Into the Little Hill de George Benjamin sousla direction du compositeur. Elle a chanté sous ladirection de Christopher Hogwood, Lawrence Foster,Baldur Brönnimann, Tecwyn Evans, Sian Edwardset Leo Hussain.

    www.susanna-andersson.com

    Christina Daletska Christina Daletska est née enUkraine en 1984. Son appren-tissage commence avec le vio-lon qu’enseigne sa mère. En2006, elle commence sesétudes de musique en Suisseavec Ruth Rohner. Elle tra-vaille sur un large répertoire.Christina Daletska s’est attiré

    une reconnaissance internationale après ses débutsdans le rôle de Rosine du Barbier de Séville à l’âgede 23 ans au Teatro Real de Madrid. En 2009, ellefait ses débuts au Festival de Salzbourg. Elle chanteavec l’Ensemble intercontemporain sous la directionde Pierre Boulez. Suivent des créations à Lyon etau Festival de Lucerne. Elle a travaillé sous la directionde Daniel Harding, James Gaffigan, Riccardo Muti.Elle est régulièrement invitée à l’opéra de Zurich,aux Festivals de Baden-Baden et de Salzbourg.

    www.daletska.com

    Els Janssens-Vanmunster La contralto belge Els Janssens-Vanmunster étudiele jazz puis le chant classique auprès de Gréta DeReyghere au Conservatoire Royal de Liège. Elle sespécialise ensuite en musique ancienne (Renaissanceet Baroque) avec Guillemette Laurens au Conserva-toire National de Région de Toulouse et en musiquemédiévale à la Schola Cantorum de Bâle. Les musiquesd’aujourd’hui occupent une place importante dansses activités, comme en témoignent ses enregistre-ments chez Klara, Ramée et SWR entre autres. Elleparticipe à des événements musicaux tels que leFestival des Flandres, le Festival de Wallonie, Musicbefore 1800, Early Music Vancouver, le Boston EarlyMusic Festival et à des festivals de musique ancienneà Utrecht, Ambronay et Royaumont.

    www.moravocis.fr/Els-Janssens-Vanmunster

    noa FrenkelLa contralto israélienne NoaFrenkel possède un réper-toire qui s’étend de lamusique de la Renaissanceet de La Flûte enchantée deMozart jusqu’au Sonntag ausLicht de Karlheinz Stockhau-sen et Prometeo de LuigiNono. Diplômée de l’acadé-

    mie de musique Rubin de l’université de Tel-Aviv,elle a continué ses études vocales au ConservatoireRoyal des Pays-Bas à La Haye.Parmi ses récentes interprétations : Belshazzar deHaendel, Judas Machabeus, Il Tramonto de Respighi,Abyss de Franco Donatoni, Le Chant de la Terre etla Deuxième Symphonie de Gustav Mahler, le Requiemde Verdi. Noa Frenkel est souvent invitée par l’En-semble Modern, les ensembles Israeli ContemporaryPlayers, Asko/Schoenberg, Klangforum. Plusieurscompositeurs ont écrit pour sa voix ; elle a étéassociée au Maarten Altena Ensemble pendant plu-sieurs années. Noa Frenkel a participé à de nombreuxenregistrements, parmi lesquels l’intégrale des Madri-gaux de Gesualdo, le Notturno d’Artur Schnabel etle Te Deum de Francisco Antonio de Almeida.

    www.noafrenkel.com

    Markus Francke Markus Francke, est né à Freiburg en Allemagne. Ila commencé ses études de piano à l’âge de huit anset a fait ses débuts enfant dans Le Songe d’une Nuitd’Été de Benjamin Britten. Il étudie la musicologieavant d’aller à l’Académie de Musique de Cologne,où il étudie le chant avec Arthur Janzen et la direc-

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    Présidente : Sylvie HubacDirecteur général : Emmanuel Demarcy-MotaDirectrices artistiques : Marie Collin, Joséphine Markovitswww.festival-automne.com

    Directeur général : Laurent BayleDirecteur général adjoint : Thibaud Malivoire de Camaswww.philharmoniedeparis.fr

    tion d’orchestre avec Johannes Hömberg. À partirde 2012, Markus Francke est membre de l’ensembleStaatstheater Wiesbaden. Il maîtrise un large réper-toire d’œuvres allant de la Renaissance à la musiqued’aujourd’hui. Markus Francke s’est produit sur lesscènes les plus importantes d’Europe. MarkusFrancke a chanté sous la direction de chefs commeSteuart Bedford, Helmut Rilling, Marcus Creed etIngo Metzmacher.

    www.markus-francke.de

    Caroline ChaniolleauComédienne de théâtre for-mée au Piccolo Teatro deMilan sous la direction deGiorgio Strehler et à l’Écoledu Théâtre National de Stras-bourg sous la direction deJean-Pierre Vincent, CarolineChaniolleau joué ces der-nières années avec des met-

    teurs en scène tels que Galin Stoev (Danse Delhi deIvan Viripaev), Jacques Osinski (Don Juan revient deguerrede Horváth) ; à partir de mars 2016 avec Chris-tophe Rauch (Horváth Figaro divorce). Elle a travailléavec Stéphane Braunschweig (Six personnages enquête d’auteur de Luigi Pirandello), Lukas Hemleb(Pessah/Passage de Laura Forti), dont elle a assuréla traduction de l’italien, et aussi, toujours avecLukas Hemleb, Harper Regan de Simon Stephens.Récitante, elle a participé aux productions de Pro-meteo de Luigi Nono depuis vingt ans, ainsi qu’àdeux œuvres de Brice Pauset.

    Mathias JungMathias Jung est issu del’École du Théâtre Nationalde Strasbourg. Depuis 1984,il a collaboré avec AndréEngel, Jean-Pierre Vincent,Bernard Sobel, GeorgesLavaudant, François Chou-quet, Jean-Luc Lagarce,Jacques Lassalle, François

    Rancillac, Alain Ollivier, Gilberte Tsaï, Bruno Bayen,André Wilms… Acteur ou récitant, il a participé àdes opéras ou à des spectacles musicaux de HeinerGoebbels, Philippe Hersant, Betsy Jolas, MichaëlLévinas, Mark Foster… Depuis le début des années1990, et à intervalle régulier, il est récitant dans Prometeo de Luigi Nono. Au cinéma, il a travaillé avec Jacques Rivette, AgneskaHolland et Otar Iosseliani, Jean-Pierre Mocky, et

    d’autres. Il a tourné dans une vingtaine de téléfilmset participé à deux productions de Mathilde Monnier,l’une d’elles d’après un texte écrit pour lui par ChristineAngot, Normalement.

    Photos et manuscritsCouverture : Luigi Nono, étude préparatoire pour Prometeo© Ayants droit Luigi NonoPage 5 : Portrait de Luigi Nono, 1984 © Graziano Arici Page 10 : La structure créée par Renzo Piano pour Prometeo, dans l’Ansaldoà Milan, en 1985. © D. R.Page 12 : Luigi Nono, esquisse du plan général de Prometeo, 1984 © Ayants droit Luigi NonoPage 17 : Luigi Nono, esquisse pour Prometeo © Ayants droit Luigi NonoPages 13, 15, 16, 18 : © D. R.

    Réalisation du concertavec l’ensemble de l’équipe technique de la Philharmonie de Pariset François Couderd, coordination technique au Festival d’Automne à Paris

  • MÉCÉNAT MUSICAL SOCIÉTÉ GÉNÉRALEPARTENAIRE DU PORTRAIT LUIGI NONO 2014-2015

    Mécénat Musical Société Générale, Association loi 1901 Siège social : 29 bd Haussmann 75009 Paris - Photographie: Rémy Lidereau - FRED & FARID