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Tragique Randonnée

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Amateurs d’oeuvres littéraires panachées, riches et chamarrées, ce recueil de nouvelles est pour vous ! Concocté par vingt écrivains de l’ACAI, cet ouvrage n'a d'autre but que de vous charmer.

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Martine BLANCHARD

TRAGIQUE

RANDONNEE

Depuis 11 ans, j’occupe un emploi dans le secteur de la petite enfance où je me consacre à l’éveil et l’épanouissement des jeunes enfants.

Depuis ma plus tendre enfance, je m’intéresse à la littérature et consacre mon temps libre à mon loisir préféré, la lecture. Je deviens très vite une fervente lectrice de romans

policiers et spécialement d’Agatha Christie et Georges Simenon.

Au fil du temps, l’écriture devient ma deuxième passion. Mon besoin d’écriture semblait avoir toujours existé, mais c’est encouragé par mon fils que je me mets à écrire sans songer toutefois à devenir écrivain. Mon domaine de prédilection est le polar.

Premier roman policier publié : Psychose sur la capitale Juillet 2010

Publication d’un second roman : Cruelle vengeance Début 2012

n ce mercredi 19 septembre 1990, quelques heures après le déjeuner, Julie, dix ans, décida

d’aller faire une promenade avec sa petite chienne. Elle enfila hâtivement ses baskets et son sweat-shirt, prit la laisse de Dolly et s’écria avant de sortir :

E

— M’man, j’vais faire un p’tit tour avec Dolly. — Sois prudente, ma chérie ! Et ne t’éloigne pas

trop. — J’ descends à la rivière… Julie vivait avec ses parents et sa grand-mère

maternelle dans une petite maison située non loin de la départementale 297 à proximité du village de Colombier-Châtelot dans le département du Doubs.

Après quelques minutes de marche frénétique, la petite fille arriva à la rivière. En aval, le Doubs dominé par un rideau de feuillus et de résineux qui le dissimulait jusqu’au bord de son lit, prenait un virage appuyé contre ses berges escarpées. Julie connaissait parfaitement la rivière et savait qu’à l’endroit où elle se trouvait, elle ne courait aucun danger, car le Doubs n’était ni trop large, ni trop impétueux ; c’était tout juste si on l’entendait glisser sur son tapis de galets. Ces galets que Julie aimait ramasser pour en faire des ricochets durant de longues heures. Elle s’assit un instant au bord de l’eau pour profiter de ce décor de rêve et n’hésita pas à y tremper les pieds malgré la température plutôt fraîche. Devant elle, libérée de sa laisse, Dolly faisait quelques bonds aventureux dans l’eau, pataugeant comiquement sur le bord de la berge mais hésitant à aller trop loin. Cela faisait un certain temps que la petite fille était là quand le soleil déclinant derrière la cime des arbres lui indiqua qu’il était grand temps de rentrer à la maison. Elle rappelait sa

chienne lorsqu’un bruit sourd, régulier et constant, couvert par les remous du barrage en amont, retentit au loin. Julie prêta une oreille attentive… On dirait qu’il tonne ! Mais elle n’en était pas sûre. Cependant, elle avait beau observer le ciel, il n’était pas près de pleuvoir. Pas le moindre nuage aux alentours. Pourtant le bruit se rapprochait… Tout d’abord peu rassurée, bien vite Julie remonta le petit sentier qui l’avait menée à la rivière. Ce petit sentier oublié, à peine marqué, était connu seulement des pêcheurs et des riverains. C’était un endroit que Julie aimait beaucoup, sauvage et paisible, où elle n’avait jamais fait d’autre rencontre que celle, alerte et fugitive, du lapin de garenne.

Lorsqu’en fin d’après-midi, Dolly retourna à la maison sans sa jeune maîtresse, les parents de Julie s’inquiétèrent. Immédiatement, ils la cherchèrent aux alentours de la propriété familiale, mais, ne la trouvant pas, se dirigèrent vers le lieu-dit « Les Longeoles », endroit préféré de leur fille. Au bout de plusieurs appels acharnés, ils décidèrent d’appeler la gendarmerie de l’Isle-sur-le-Doubs. Le capitaine Marchaux donna l’alerte et un escadron de gendarmerie commandé par l’adjudant Etourneau organisa aussitôt les recherches et, vers vingt heures, une vingtaine de gendarmes avec des chiens patrouillaient sur le site. Mais toujours pas de Julie ! Dans les environs de la maison familiale, en amont et en aval de la rivière, parmi les vastes prairies et les collines, rien non plus ! Durant ce temps, des amis de la famille s’étaient réunis et le pasteur du village voisin essayait de rassurer les parents désespérés.

Le lendemain, au petit matin, il y avait près d’une cinquantaine de gendarmes qui ratissaient le secteur en

tous sens. Un quartier général était établi, qui gardait le contact par radio. Ils fouillaient centimètre carré par centimètre carré. Une ambulance était là, et des secouristes préparaient des casse-croûtes et des boissons chaudes pour les chercheurs volontaires. L’identification criminelle était également présente sur les lieux, pour enquêter. Du côté des badauds, seuls trois garçonnets d’environ huit ans, en short long et bottes en caoutchouc, étaient juchés sur leurs bicyclettes, avec tout un attirail de pêche attaché sur le porte-bagages. C’était leur camarade de classe que les gendarmes recherchaient, et sur le visage des jeunes garçons on pouvait lire une immense inquiétude. Au passage des véhicules de la gendarmerie, d’autres villageois ne tardèrent pas à débarquer, certains par curiosité, d’autres pour soutenir et encourager les secouristes.

Ce jeudi matin, vers onze heures, quand le Père Barbier, rentrant d’une visite de courtoisie chez l’un de ses paroissiens, passa devant la mairie-école, il aperçut un jeune homme assis sur les marches d’escalier. Il reconnut Nathan, célibataire, âgé de vingt ans, qui vivait chez ses parents dans le village voisin. La présence du jeune homme en dehors des heures habituelles de la mairie étonna le pasteur. Celui-ci perçut d’emblée l’inquiétude sur le visage de Nathan, membre de sa chorale autrefois. Ce jeune homme, à l’état mental fragile, mais bon et gentil garçon, suscitait souvent les railleries des villageois. Le pasteur s’assit à côté du jeune homme, jaugeant Nathan d’un regard calme qui troubla ce dernier. L’histoire que le jeune homme se mit alors à raconter alerta le Père Barbier qui prévint aussitôt le maire, qui à son tour alerta la gendarmerie. Une dizaine de minutes plus tard, l’adjudant

Amateurs d’œuvres littéraires panachées,riches et chamarrées, ce recueil de nouvelles estpour vous !

Concocté par vingt écrivains de l’ACAI, cetouvrage n'a d'autre but que de vous charmer. Vousdécouvrirez au fil des pages des écrits différents,aux sujets variés. Si vous ne connaissez pas ou peules auteurs de votre région, vous pourrez constaterque nombre d’entre eux pourraient rivaliser avecceux que l’on nomme communément les grandes« plumes nationales ».

Laissez-vous séduire par leurs récitssavoureux, intrigants, drôles ou encore troublants.Cet ouvrage révèle le style de chacun desparticipants et, après avoir parcouru ce livre, nuldoute que vous aurez envie de mieux les connaître,voire d'entrer en relation avec eux.

ISBN 978-2-9541159-0-0 Code barreEAN 9782954115900

Prix 16 €