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www.u-m-p.org 1 > ARGU FLASH < 9 octobre 2012 TRAITÉ EUROPÉEN : L’IMPOSTURE DE FRANÇOIS HOLLANDE 1°) A l’UMP, nous soutenons ce Traité car c’est, à la virgule près, à l’accent près, au mot près, le texte négocié par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. C’est un traité fondamental pour assurer le retour vers l’équilibre budgétaire et garantir l’avenir de l’Europe. La zone euro a besoin de discipline budgétaire pour relancer son économie. C’est un vote de responsabilité que nous assumons à l’UMP, car nous sommes dans une logique d’opposition constructive chaque fois que l’intérêt supérieur de notre pays est en jeu. Nous avons cependant trois regrets au sujet de ce vote : Tout d’abord que François Hollande ait perdu autant de temps à faire voter ce texte, qui était pourtant prêt depuis début 2012 . Et tout cela pour faire croire à la fiction grotesque qu’il allait renégocier le Traité, ce qu’il n’a pas fait. En cette période de crise, l’incertitude inutile que la France a fait planer sur ce texte a été néfaste pour la crédibilité de la zone euro. Ensuite, qu’il soit allé à l’affrontement avec Angela Merkel sur le Traité , pour entretenir en France l’illusion qu’il ne reniait pas une de ses promesses de campagne. Fragiliser le couple franco-allemand pour des simples motifs de politique politicienne, c’est tout à fait irresponsable. La France a perdu en partie la confiance de ses partenaires européens dans cette affaire. Enfin, il est dommageable que la règle d’or budgétaire, qui découle de ce Traité, ne soit inscrite que dans une loi organique et non dans la Constitution, ce qui lui donne moins de force. 2°) Plus largement, ce vote du Traité budgétaire européen est la dernière manifestation de l’imposture sur laquelle François Hollande a construit sa campagne électorale, et sur sa manière de gouverner. Car pendant toute la campagne, François Hollande a expliqué que « lui président » il n’accepterait pas en l’état le Traité européen. Le 17 mars 2012, dans son discours sur l’Europe prononcé à Paris, François Hollande déclarait : « Ce Traité est une illusion, mais c’est aussi un risque, celui de devoir faire dans quelques mois ou dans quelques années, après des efforts parfois insupportables pour les Européens, le constat de l’échec et de l’impuissance ». La proposition n°11 de son programme présidentiel était : « Je renégocierai le Traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011 ». Mais une fois élu, il supplie sa majorité de voter ce Traité qu’il a combattu !

Traité européen : l'imposture de François Hollande

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> ARGU FLASH < 9 octobre 2012

TRAITÉ EUROPÉEN : L’IMPOSTURE DE FRANÇOIS HOLLANDE

1°) A l’UMP, nous soutenons ce Traité car c’est, à la virgule près, à l’accent près, au mot

près, le texte négocié par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. C’est un traité fondamental

pour assurer le retour vers l’équilibre budgétaire et garantir l’avenir de l’Europe. La zone

euro a besoin de discipline budgétaire pour relancer son économie. C’est un vote de

responsabilité que nous assumons à l’UMP, car nous sommes dans une logique

d’opposition constructive chaque fois que l’intérêt supérieur de notre pays est en jeu.

Nous avons cependant trois regrets au sujet de ce vote :

� Tout d’abord que François Hollande ait perdu autant de temps à faire voter ce texte, qui

était pourtant prêt depuis début 2012. Et tout cela pour faire croire à la fiction

grotesque qu’il allait renégocier le Traité, ce qu’il n’a pas fait. En cette période de crise,

l’incertitude inutile que la France a fait planer sur ce texte a été néfaste pour la

crédibilité de la zone euro.

� Ensuite, qu’il soit allé à l’affrontement avec Angela Merkel sur le Traité, pour entretenir

en France l’illusion qu’il ne reniait pas une de ses promesses de campagne. Fragiliser le

couple franco-allemand pour des simples motifs de politique politicienne, c’est tout à fait

irresponsable. La France a perdu en partie la confiance de ses partenaires européens

dans cette affaire.

� Enfin, il est dommageable que la règle d’or budgétaire, qui découle de ce Traité, ne soit

inscrite que dans une loi organique et non dans la Constitution, ce qui lui donne moins

de force.

2°) Plus largement, ce vote du Traité budgétaire européen est la dernière manifestation de

l’imposture sur laquelle François Hollande a construit sa campagne électorale, et sur sa

manière de gouverner.

Car pendant toute la campagne, François Hollande a expliqué que « lui président » il

n’accepterait pas en l’état le Traité européen. Le 17 mars 2012, dans son discours sur

l’Europe prononcé à Paris, François Hollande déclarait : « Ce Traité est une illusion, mais

c’est aussi un risque, celui de devoir faire dans quelques mois ou dans quelques années,

après des efforts parfois insupportables pour les Européens, le constat de l’échec et de

l’impuissance ». La proposition n°11 de son programme présidentiel était : « Je renégocierai

le Traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011 ». Mais une fois élu, il supplie sa

majorité de voter ce Traité qu’il a combattu !

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Et comment expliquer que Jean-Marc Ayrault dénonçait sur son blog le 22 février 2012 le

Traité comme un « carcan budgétaire concocté par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel et qui

étend l’austérité (…] à toute la zone euro » et que, devenu Premier ministre, il « appelle à

voter sur la ratification du Traité », dans l’hémicycle, le 2 octobre 2012 ?

Il y a de quoi comprendre le sentiment de trahison de tous les gens du Front de gauche,

des Verts, de la gauche du PS qui ont voté pour François Hollande car il promettait de

renégocier le Traité européen. Quelque part ils se sentent roulés dans la farine. Ce sont les

«cocus » d’Hollande. Il ne faut donc pas s’étonner que le PS n’ait pas eu à lui seul la

majorité pour voter le Traité le 9 octobre : plus de 10% des députés socialistes ont refusé

de voter le Traité ainsi que près de 80% des députés Verts…

C’est encore une fois toute l’imposture de François Hollande qui éclate au grand jour : pour

être élu, il a menti et aujourd’hui les gens s’en rendent compte. Il ne faut pas chercher plus

loin les raisons de son impopularité (qui, selon TNS Sofres, est passée de 55% de confiance

en juin à 41% en septembre) : les Français se sentent floués.

3°) Le problème est que Jean-Marc Ayrault a poursuivi ses mensonges à la tribune de

l’hémicycle en affirmant que le Traité avait été renégocié : « sous l’impulsion décisive du

président de la République, le Conseil européen de juin dernier a rééquilibré le Traité par

l’ajout d’un texte complémentaire : le pacte pour la croissance et l’emploi. » C’est une

supercherie, pas une ligne du Traité n’a changé et le fameux pacte pour la croissance est un

mythe, c’est un simple habillage de mesures qui préexistaient à l’élection de François

Hollande. Ce « pacte de croissance » correspond à la mise en œuvre de propositions faites

au début de l’année 2012 par la Commission européenne et qui s’élève à 1% du PIB de

l’Union européenne :

� 55 milliards d’euros par le redéploiement des fonds structurels,

� 60 milliards d’euros par les émissions obligataires conduites sur les marchés par la

Banque Européenne d’Investissement,

� 4,5 milliards levés sur les marchés par le biais de project bonds.

En entretenant la fiction d’un pacte de croissance, Jean-Marc Ayrault ment aux Français.

4°) Mensonge d’Etat encore, quand, pour tenter de rallier le vote de sa majorité réticente,

Jean-Marc Ayrault affirme que « le Traité lui-même ne comporte aucune contrainte sur le

niveau de la dépense publique. Il n’impose pas davantage de contrainte sur sa répartition. Il

ne dicte en rien la méthode à employer pour rééquilibrer les comptes publics. » Ce serait bien

la première fois qu’un Traité européen à valeur constitutionnelle ne serait pas contraignant !

On assiste là à une nouvelle manière pour la gauche de ne pas assumer ses contradictions.

Mais mettre en doute ainsi la portée du Traité, c’est envoyer à nouveau un signal de

défiance à l’Europe, c’est laisser croire que la France ne respectera pas ses engagements. Il

serait temps que l’intérêt supérieur de la Nation passe devant les calculs politiciens de la

gauche.