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- 179 - TRAITEMENT DE L'INFORMATION ET SPATIALISATION EN PEDOLOGIE 1 L'EXEMPLE DE LA COUPURE KATIOLA Railld POSS· OR8TOM Centre d'Adiopodoumé B. P. V51 Abidjan (Côte d'Ivoire) INTRODUCTION La carte des sols est généralement considérée, dans les pays en voie de développement et particulièrement dans ceux de la zone intertropi- cale, comme un document de base devant précéder l'aménagement du territoire. L'exploitation de la carte pédologique traditionnelle reste pourtant souvent difficile, même lorsqu'elle est confiée à des agronomes avertis. C'est pour- quoi des recherches méthodologiques ont été conduites, à diverses occasions, pour obtenir des documents plus performants et d'une utilisation plus facile. Nous envisagerons ici les travaux réalisés en Côte d'Ivoire. A la demande des responsables de la planification régionale, une cartographie régulière au 1/200.000 a commencé en 1973. Elle porte sur près de 20% du pays, dans sa partie nord-ouest. Etablissant les premiers documents de pro- gramme, ESCHENBRENNER et BADARELLO (1978) ont proposé une représentation originale, fondée sur la notion de "paysage morpho-pédologique", qui permet d'accéder facilement à une vision globale de l'espace. Cette démarche a été quelque peu modifiée par BEAUDOU et SAYOL (1979) qui ont précisé la notion de volume pédologique et la typologie des sols. Enfin les travaux de LEVEQUE (àparaître), POSS paraître), VIENNOT, YORO et GEORGE paraître) ont controlé la méthode en l'appliquant à un ensemble suffisamment vaste, et ont précisé certaines de ces procédures. L'exposé qui suit prendra pour base le travail réalisé par l'auteur sur la seule coupure Katiola. Une carte comme celle de Katiola représente environ 60.000 données. Encore ne s'agit-il que de celles que l'on pourrait enregistrer par les procédés habituels de l'informatique, diagnostics de terrain et détermina- tions de laboratoire, ces données étant d'ailleurs souvent numérisées. Il s'y ajoute en réalité des connaissances plus difficiles à recenser parce qu'elles sont saisies de façon assez intuitive lors de l'observation du paysage sur le terrain, par l'observation de photographies aériennes etc •.• Toute cette information ne peut être librement classifiée. Elle doit être ordonnée d'une façon spatialement intelligible, puisqu'il s'agit de dresser une carte. Cette remarque, qui peut sembler évidente, est impor- tante. Il semble en effet que l'obligation de spatialisation ait souvent conduit à une perte d'information importante. Le cartographe définit habi- tuellement ses unités par des orthotypes qui n'ont pas obligatoirement été observés réellement, ou par des associations ou des juxtapositions de ces orthotypes, sans beaucoup en préciser la variabilité. Avec la collaboration de R. SABATHE (Bureau d'Etude Technique des Projets Agricoles, Abidjan) pour l'interprétation agronomique.

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TRAITEMENT DE L'INFORMATION ET SPATIALISATION EN PEDOLOGIE 1

L'EXEMPLE DE LA COUPURE KATIOLA

Railld POSS·

OR8TOM Centre d'Adiopodoumé

B.P. V51 Abidjan(Côte d'Ivoire)

INTRODUCTION

La carte des sols est généralement considérée, dans les pays envoie de développement et particulièrement dans ceux de la zone intertropi­cale, comme un document de base devant précéder l'aménagement du territoire.L'exploitation de la carte pédologique traditionnelle reste pourtant souventdifficile, même lorsqu'elle est confiée à des agronomes avertis. C'est pour­quoi des recherches méthodologiques ont été conduites, à diverses occasions,pour obtenir des documents plus performants et d'une utilisation plus facile.

Nous envisagerons ici les travaux réalisés en Côte d'Ivoire. A lademande des responsables de la planification régionale, une cartographierégulière au 1/200.000 a commencé en 1973. Elle porte sur près de 20% dupays, dans sa partie nord-ouest. Etablissant les premiers documents de pro­gramme, ESCHENBRENNER et BADARELLO (1978) ont proposé une représentationoriginale, fondée sur la notion de "paysage morpho-pédologique", qui permetd'accéder facilement à une vision globale de l'espace. Cette démarche a étéquelque peu modifiée par BEAUDOU et SAYOL (1979) qui ont précisé la notionde volume pédologique et la typologie des sols. Enfin les travaux de LEVEQUE(àparaître), POSS (à paraître), VIENNOT, YORO et GEORGE (à paraître) ontcontrolé la méthode en l'appliquant à un ensemble suffisamment vaste, etont précisé certaines de ces procédures. L'exposé qui suit prendra pour basele travail réalisé par l'auteur sur la seule coupure Katiola.

Une carte comme celle de Katiola représente environ 60.000 données.Encore ne s'agit-il là que de celles que l'on pourrait enregistrer par lesprocédés habituels de l'informatique, diagnostics de terrain et détermina­tions de laboratoire, ces données étant d'ailleurs souvent numérisées. Ils'y ajoute en réalité des connaissances plus difficiles à recenser parcequ'elles sont saisies de façon assez intuitive lors de l'observation dupaysage sur le terrain, par l'observation de photographies aériennes etc •.•

Toute cette information ne peut être librement classifiée. Elledoit être ordonnée d'une façon spatialement intelligible, puisqu'il s'agitde dresser une carte. Cette remarque, qui peut sembler évidente, est impor­tante. Il semble en effet que l'obligation de spatialisation ait souventconduit à une perte d'information importante. Le cartographe définit habi­tuellement ses unités par des orthotypes qui n'ont pas obligatoirement étéobservés réellement, ou par des associations ou des juxtapositions de cesorthotypes, sans beaucoup en préciser la variabilité.

~ Avec la collaboration de R. SABATHE (Bureau d'Etude Technique des Projets Agricoles,Abidjan) pour l'interprétation agronomique.

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Pour la coupure Katiola, l'information a été traitée différemment.La définition du contenu de chaque unité descriptive a été élaborée unique­ment à l'aide des paramètres relevés effectivement dans cette unité. L'in­formation est exposée à trois niveaux différents. Au niveau le plus fin,les profils de chaque unité élémentaire ont été classés en fonction de leurdéveloppement pédologique. L'ensemble des données morphologiques des solsest prise en compte, ce qui permet d'exprimer les caractères des horizonsà l'aide de données chiffrées (intervalles de variation, médianes ... ). Cesdonnées ont ensuite été synthétisées à deux niveaux successifs, correspon­dant à une surface cartographique de plus en plus grande. L'information pé­dologique perd de la précision à chaque niveau, mais gagne en généralité.Les données analytiques et surtout géomorphologiques sont par contre demieux en mieux précisées. Finalement l'ensemble des données est pris encompte à un échelon ou à un autre. La légende de la carte se présente donccomme une pyramide où chaque échelon correspond à un type de renseignementet à un niveau de synthèse déterminés.

LES VOLUMES

Dans la réalisation d'une carte à moyenne échelle, la principaledifficulté de la représentation spatiale provient de l'organisation toposé­quentielle des sols. Cette organisation a été particulièrement bien montrée,dans le domaine des sols ferrallitiques de savane sous des climats à saisonscontrastées, par BOULVERT lors de travaux pédogénétiques (1968) et carto­graphiques (75 et 76). Dans une cartographie déjà ancienne de la Côted'Ivoire, PERRAUD (1967) a fait ressort i rI' appari tion de sol s différents sui­vant la position dans les interfluves.

La représentation cartographique des différenciations toposéquen­tielles fut ensuite affinée. Sur un interfluve un certain nombre de volumes­sol sont distingués. Ils peuvent présenter un gradient toposéquentiel, maiscertains caractères majeurs (souvent le type des horizons de profondeur)restent constants. Ce sont les segments pédologiques.

UClSI UNITE CARTOGRAPHIQUE 2

1S3

1UC 3

1SE&MENT 4

1 1

1S5 1SI lenivelée

1 1

l1

1

- LDN6UEUII 011 DEMI (IITE.nUIE -..

Fi.ure 1 DECIIUPA6E SPATIAL D'UN INTEIIFLUVE

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Certains présentent une traduction morphologique immédiate (in­selbergs), mais pour d'autres, par contre, la représentation cartographiqueest impossible, leurs limites étant très variables suivant les interfluvesplusieurs segments sont alors regroupés dans une unité cartographique (ouunité morpho-pédologique) qui peut être définie par des critères morpholo­giques (ce qui est indispensable pour la photo interprétation) .

11 ~ 1 UNITE CARTOGRAPHIRUE

U!ORPHO-PEDOLOGIQU[]= UN OU PLUSIEURS SEGMENTS

PEDOLOGIQUES

Un découpage spatial est alors effectué à l'aide des photographies aerlennes.Dans le nord de la Côte d'Ivoire, une vingtaine d'unités cartographiquessont individualisées par degré carré, le plus grand nombre se retrouvantd'ailleurs d'une coupure sur l'autre. La précision de ce travail est limitéepar des difficultés techniques et méthodologiques :

- contraste souvent faible entre les différentes unités cartographiques,- problèmes de photo-identification liés à l'échelle ou la qualité des

clichés,- nécessité de créer de nouvelles unités tout en gardant une vision

synthétique ...

La carte des unités morpho-pédologiques est alors établie (fig. 2).

Figure Z EXEMPLES D' UNITES CAllTOàllAPHIQUES

[ UNITES MOIIPHO-PEOOLO&IQUES]

Inselberg

P1ltllU cuirlSsi

.rlYiIIlnlllire

1 1~ 2 se.ments

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La comparaison des versants conduit à distinguer sur une coupure un certainnombre de types d'interfluves dont l'organisation générale est semblable.Un paysage morpho-pédologique correspond à l'ensemble des interfluves formésd'une même association d'unités morpho-pédologiques-.

Exemple: paysage à inselbergs (fig. 1)

- Inselberg (UC 1)Haut de versant rectiligne ou convexe à affleurements rocheux limi­tés (UC 2)

- Bas de versant convexe à rectiligne (UC 3)

A ce niveau de synthèse, il est possible d'individualiser sur une coupureune dizaine de paysages morpho-pédologiques différents. La plupart se retrou­vent sur les feuilles voisines avec des caractères légèrement différents,une certaine dérive, liée au gradient latitudinal. ESCHENBRENNER admettaitune hétérogénéité assez importante dans le type de versant constituant unpaysage, ce qui l'a conduit à un découpage spatial assez lâche. L'évolutionultérieure (BEAUDOU et SAYOL, LEVEQUE , VIENNOT, POSS) s'est faite dans lesens d'une moindre variabilité au sein d'un paysage, ce qui conduit à pro­poser un découpage spatial plus serré (fig. 3).

Fi'in 3 En.pus lE paYSAlES .I.PII - PElILIII'IU

Pa,..... ~·III.llIar ••

Pa,u.. ~. c.IIi... ricll.. .. affl..r....t.

r.cll... •• •••••t " f.n..

Pa'II" ~. c.IIi... ric"'. .. .m..r••••ts

r.cll... IIr 1.. ..nut.

~. c.IIi... c.......

Au point de vue méthodologique, un certain nombre de regroupementsa donc été nécessaire pour passer du segment pédologique au paysage morpho­pédologique. Les paysages eux-mêmes peuvent parfois se regrouper en régionspédologiques (BEAUDOU et COLLINET, 1977).

• Cette association peut être plus ou moins ordonnée et complète suivant les interfluves.

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segment_______unité

segment------unité

LE CONTENU

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cartographique ____paysage

cartographique ------ ---- régionpaysage----

L'impoptance pelative des critères pédologiques et morphologiquesvarie suivant le niveau de synthèse : alors que le facteur sol est primordialau niveau des segments pédologiques, ce sont les critères géomorphologiquesqui dominent dans la caractérisation des paysages ; les sols ne peuventêtre définis à ce niveau que par leurs grandes tendances.

Au niveau des segments

Le classement des sols observés dans chaque segment s'effectue enfonction du développement du profil pédologique. Si l'on appelle infpasol(CHATELIN et MARTIN, 1972) l'ensemble des horizons hydromorphes, indurés,altéritiques ou très riches en éléments grossiers et apexol l'ensemble for­mé par les autres, les profils de chaque segment peuvent se répartir en 5types d'apexol :

- pas d'apexol : roche ou infrasol affleurants- lepto-apexol : appumite (horizon humifère)/infrasol

- bpachy-apexol peu développé : appumite/structichron dyscrophe (hori-zon peu humifère)/infrasol

- bpachy-apexol stpict : appumite/structichron dyscrophe/structichron(hori~on non humifère)/infrasol

- optho-apexol : pas d'horizon de l'infrasol jusqu'à 1,5 mètres.

Les profils de chaque type présentent tous une succession comparable d'ho­rizons. Il est donc possible de compapep les sols d'une classe en étudiantles vapiations des capactèpes de chacun des types d'hopizon. Cette compa­raison est facilitée par l'adoption de fiches de terrain normalisées(LEVEQUE, TOISON, VALENTIN) imposant la description systématique d'unevingtaine de caractères par horizon. Pour chaque type d'apexol, le traite­ment des données relatives à chaque caractère (environ 50.000 données élé­mentaires) permet de dégager un intervalle de variation et une valeur mé­diane (ou moyenne) ou bien une fréquence d'apparition (suivant le type decaractère). Un tableau est ensuite établi pour chaque type d'apexol (ta­bleau 1).

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~ype1

Couleur 1 Eléments

1

Texture Structure 1 Porosité Cohésion1 d'horizon 1 grossiers

1 -Apexol 1Appumite brun rougeâtre foncé (35%) , l~ 5% EG (0 à 35%) rSa (10%) ,grumoc1ode (60%) , TP (60%) TM (60%)

gris rougeâtre foncé, brun 5% Go (0 à 35%)ISA ( 60%) amero grumoc1ode P (40% lM (40%)

1 grisâtre três fO(ICé, brun < 5% Ge (0 à 7%) \30%)1 foncé, gris à gris très foncé lAS

1, rouge terne, rouge très

! 1 1sombre. '.

-1SA (15%) (25%) ln! 1

1Structichron brun rougeâtre foncé (35%) à 25% EG (0 à 60%) amero anguc10de (40%) TP ( 107.) 1

1 dyscropr.e Ibrun rougeâtre, rouge foncé, 15% Go (0 à 60%) lAS (55%) jamero grumoclode(3C%) P (50%) 'H (70%)

1

rouge, rouge jaunâtre, jaune 1<5% Ge (0 à 60%) 1 A (30%) lamerode, anguc1ode, PP (25%)- IpM (20%)1 roubeâtre, rouge tern~, brun, (plus de 45% d'EG grumoclode. 1

1brun très foncé, brun vif. Id~ns 30% des cas) i i

IStructichron rouge (45%) rouge jaunâtre, 135% EG (0 à 55%) lAS (40%) lamero anguclode (40%) TP (25%) [,TM (10%)

1(altéri tique rouge foncé, brun rougeâtre, 25% Go (0 à 55%) lA (60%) amero grumoclode(30%)IP (50%) lM (70%)dans 20% des jaune rougeâtre, rouge terne,I<5% Ge (0 à 40%) A (30%) amerode, anguclode, pp (25%) PM (20%)cas : jusqu'à ,brun vif. (plus dc 45% d'EG 1g rumoc l.ode .50% du volume) 1 dans 35% des cas)

1(le taux diminue à

11

la base dans 25%

1 1 i1des cas),

Ilnfrasol

1

1

Tableau 1 Brachy-apexols stricts du segment 2 de l'DC 13(haut de versant des interfluves à sommet cuirassé)

A ce stade, le plus fin, de description du sol, l'utilisation d'Un vocabu­laire spécialisé est inévitable.

L'importance relative de ces différents types d'apexol au seindu segment considéré est indiquée dans un tableau synthétique, qui regroupeaussi quelques données générales résultant en partie de la condensationdes tableaux précédents (tableau 2).

1% du segment "OfOO'~"",O" Drainage lnfrasol le Vé!,\étationgrosslers interne plus fréquent

Pas d'apexol 0 - - - - -

Lepto-apexols,

a - - - - -

Brachy-apexols peu135

1 Gr avo l I t e Z Isavane (faiblement) arbo-développés

1

30 (25 à 60) 35 rapide à moyen Altérite rée (savane arbustive ou

11

1forêt clai rel

Brachy-apexols stricts1

40 1 90 (45 à-=J 35 très rapide Altérite Savane arborée ou forêt

i 1!

à moyen claire 1

1

,Or che-iapexoLs1

rapide Savane arborée ~orêt,

très ou !30 1>150 40 à rapide ! - claire i'1

Tableau 2 : Types d'apexols du segment 2 de l'DC 13(Haut de versant des interfluves à sommet cuirassé)

Cette condensation s'effectue également au niveau de chaque typed'horizon du segment, l'emploi de données chiffrées dès le premier stadede dépouillement en rendant l'établissement aisé. A ce tableau des carac­tères morphologiques (tab. 3) fait suite un tableau des caractères physico­chimiques (tab. 4) qui expose les résultats de laboratoire.

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Ip (80%)PP (20%)

anguclode

1

l' M (65%)PM (35%)

__-----L-_-'-- ----IL_I'----.!

de 45% d EG)

rougeStructichron1 l----t--+-------f

1

35% EG (0 à 5570) !AS (40%) l'aLllero25% Go (0 à 55%) lA (60%)

1 <5% Ge (0 à 50%) 1 (coins ci' arg i l1 (f r êque nment p l us de ~5%:let plus de 1

Id'EG). Le taux diminue limons lorsque

Is ouvent à la base. Il'alté:ite

,appa r a1 t 1

-------'----------------

i'''. ,'.0<"001

1 ! Porosité1

Couleur , Taux et nature des Texëur~ Structure Cohésion

1

éléments grossiers1 1

Ibrun rougeâtre fonCé\<5h EG (0 à 60n iSa (10'7,) ~iT:.oclode. amero grumoclode I~p (65%) TM (65%)1 Appumlte

<5% Go (0 à 60~) SA (65%) (35%) M (35%)

I,mo1<5% Ge (0 à 10%) AS (25%)

1 1

Structichron rougeâtre f oncê ~% EG (0 à 65%) 1SA ( 15'7,) iaillero anguclode, ~ero grumo-I~p (20%) TM (10%)

1dyscrophe 115~ Go (0 à 6570) lAS (60%) clode (70%) M (65%)

<5% Ge (0 à 60%)lA

(25%) Ipp ( 10%) PM (25%)(très fr~queW1~crt plus,

Tableau 3 Caractères morphologiques des horizons de l'apexoldu segment 2 de l'UC 13

Tableau 4 Caractères physico-chimiques des horizons del'apexol du segment 2 de l'UC 13

Dans ces deux tableaux les résultats sont présentés par typed'horizon. Lorsque le nombre d'échantillons était suffisant, la médiane desrésultats d'analyse a été établie. L'intepppétation agponomique de certainsrésultats a été réalisée systématiquement d'après les normes de DABIN (1968)BOYER (1978) et FORESTIER (1959). La présentation adoptée permet d'appré­hender rapidement les vapiations vepticales des caractères au sein d'unprofil. Les caractères physico-chimiques sont établis à partir d'un nombreréduit d'échantillons (500 pour l'ensemble de la carte). Ils ne peuventdonc donner qu'une valeur indicative, toute étude plus précise nécessitebien entendu le recours à de nouvelles analyses.

Pour compléter cette description et afin de permettre une visionglobale des sols d'un segment, leurs capactèpes génépaux sont dégagés dansun "chapeau" (tab. 5) qui précise en plus l'importance du segment par rap­port à l'unité cartographique et le paysage ainsi que quelques données surla géométrie du volume (forme, dimension, répartition spatiale). Les pentes,critère fondamental pour la mise en valeur, sont indiquées sous forme dediagrammes de fréquence.

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CARACTERES GENERAUX

- Le segment contient des sols ferraI li tiques rouges argileux en profondeur. Le taux d'élé~ents grossiers est élevé (parfoiscailloux de roche ou de stérite). Les graviers de qU2rtz peuvent y être aoondants. La structure est bien marquée. En pro­fondeur l'altérite appa~ait. associé à une phaSE structichrome. Son apparition concorde avec la diminution du taux d'élé­ments grossiers. La cohésion des structicflrons est souvent élévée. L'induration des horizons profonds ainsi eue l' aooaritiondes caractères hydromorphes en profondeur sont rares. 30 rnq.,."

33~ de l'UC 13 pour le paysage l, 44% de l'UC 13 pour le paysage 2J9~ du paysage 1 (Il 000 ha)28% du paysage 2 (1 la 000 ha)

Ce segment occupe le haut du versant des interfluves à plateaux cuirassés sommitaux. 10Il est limité à l'amor.t par le versant de raccord avec le plateau (UC 13 SI) et sessols pénévolués et à l'aval par l'UC 13 53 et ses sols à caractères hydromorphes de 0 2 3 4 5 6profondeur. Il présente une forme de couronne dont la largeur moyenne sur le versant est dc LUU mètres pour le paysage Jet de 450 mètres pour le paysage 2. Il est très rare que ce segment ne s'individualise pas sur les versants (par remontéede l'hydromorphie).

Tableau 5 Caractères généraux du segment 2 de l'U.C. 13

Au niveau des paysages

Le tableau 6 présente les données retenues au niveau des paysages.Les unités cartographiques, introduites pour des raisons techniques, n'yapparaissent que comme un relais entre le niveau des paysages et celui dessegments.

[....n····I""niv.1.. r""'u,u, 1 Cnité. !Ext.n'i~ .s'I"'~" 1 Kade16

1

Pinte" 1 Car-actèrel liIénêrlua P,n'ond.u. i""oento 1o••in ••• Iae ..n.1 "'e~hat.i._

1

1ka2 .~ 1 dll J/1. c••tosr-1- . (~"Q6Ue"'r ou pedotoilquea

! w:J7••:lt'I dil!l 101.1 -.J'1' ,roui.u:. d. l'a.,.e."l 11 1 iotuflU'lCI j:lni.q'JeI _surface) 1 i 00'. 1 1. .. -paysab'l

lplateau (gnviLlon- Plan (pLul ou ."ina 0,8 o SoI. ful'ellitiquea 45 50 1 td••••ida S..lv..ne .l'borl. ou 1IDaire et indu.l'~) inêguLier) :z Irouses. R,uvillonnai- (0 • IJO) . .-cbuati..

1-, 50 ba

(u&!'''lcnt 1) 1l'.'. Indul'e •• laba,..'intn- 1(5.450 b.)

11un 1 lUPlateau (irevillon- Plan (i'lui ou .ainl c.e o ,S01ll fe-c:rallitiqu1:!1

1

45 1(UC 12) 1(41000 b.) 105 trh r..,idll 1 S,v,oo ••bc rêe o.naire at profand) irrraulier) 2 l'ouge a .. gravillonnai-al'bullti.. e

11

(U&Ql!ut .l) na. il_doi. altéri- (25 •

itiquil!1I 1 la ba.. >150)

Zooa da raccol'd entre Concave pu.i.. r,o J SoI. hrrallitiqutl!l sc 40 td. ra,id. 1s..... '"0'''

1

lea pLataaux. .t Lu nctilirol

1

20 pi!aivolui!l • .eublea. (8 i >150)ver.ant. aravi 11.onnai rell et

(Iepen~ 1) altéritiqun l faible

·1 19'1'ofondeur i3994 lw2 350 Il2a~ jR.ut d. B5"" _.t Glo'ral_e.nt recti- 'Z.7 1 !Soh hrrallitiq~u 90 35 1td.... ido • TS.van. "'0'" vu l

33% (20 - 50) (900 •versant

iJX(.epent 2) ligne. parfoil con- 6Igra"illonnairu. aa,- (25 • .,,..n

/'o"t clai... 1(UC 13) "'e:ll! ou reee i liane 1ri tiq,u... 1 la base >150)2ooo.l1

(25JOCO ha) convexe i1

1

Aval Souvent rectiLilf1e1a,o

a 1Solo ' ....Iliti.u.. 65 II l...ido • c.,.n.1S""'. OIbo." uol1

(.....nt J) plu' ou ainl con- 7 lu",i llonnaüu. b,- (0 i >15D) louvent 'l'alentl .•'l'bu_tl''e"ext! ou ececave , Idl'OlllOl''Pht!1I et (ou)• \0 b... 1 iparfois COnV":le ou indurfl l la bau

1 concave 1

1 ...., cecvese eu l'll~ti li- J,I al~~:. I~~~:~:.e~tI(~) 5a

!<5 l'a;tide 1 lro,en 1 SaVoUIe arbusti...e !("pelIt 1) sne. a. l' .u::Jnt, cern- 1

(0 1 9D) aou...ltDt r.lenti1 "'e:a:e pa!l••nt ecuvene hydro_rphe. en pro- 1 la ba.e 1 i1. cOl1cave i l'.val fondeur1.. de 200.

1

'lJl:rsant (211) A",al concave ou recti 11- J,I 1 Soli h,drotlOr;Jh~1 de 1S.v.n. ho.b.u" i(UC 14) (a.epaqt 1) pie coac...e lur La 12 texture trrl "ariable

1

45 <5 1 ral.ad(96000 ba) .... r••nc , 'PallllDt l (20 1 13D)

1

(forit ,aleri..) !nctlli(M d;;m,. 1. 1!b,u-fOlld 1

.1aiql

1

1 110 D,5 U Sola hJdr~rphu d.

1

<5 1rah'Dd 1 5..= ..........

1

IUU'ViaLa «II 1 t.:ltur. t'l'ia ·...riabi.(UC 11) i !

. i

Tableau 6 Paysage de plateaux et de témoins cuirasséspartiellement démantelés.

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Les données sont exprlmees par des termes directement compréhensibles afinque tous les lecteurs puissent en prendre connaissance sans posséder unvocabulaire spécialisé. Le nom donné au paysage ("paysage de plateaux etde témoins cuirassés partiellement démantelés") est utilisé pour la dési­gnation immédiate (BEAUDOU et CHATELIN, 1976), mais constitue une descrip­tion morphologique incomplète. Les données générales sur le paysage sontfournies dans les trois premières colonnes. La structure du paysage estensuite explicitée : les différentes unités cartographiques (avec leur ex­tension sur le versant et leur pourcentage au sein du paysage) et les seg­ments pédologiques constitutifs, pour lesquels le modelé est précisé ainsique les pentes moyennes et extrêmes (condensation du diagramme de fréquence)Les sols sont définis très sommairement. Seuls apparaissent les grands typesde différenciation et l'évolution le long du versant. Les critères fonda­mentaux retenus pour les cartes d'aptitude (profondeur de l'apexol, tauxd'éléments grossiers et drainage interne) sont indiqués dans chaque cas.Ils résultent de la synthèse des tableaux établis au niveau des segments.La végétation (naturelle ?) est sommairement précisée pour chaque segment.

De même que la lecture verticale des tableaux établis pour lessegments permettait de suivre l'évolution des caractères avec la profondeur,de même, pour les paysages, cette lecture permet de suivre l'évolution enfonction de la position sur le versant.

LES INTERPRETATIONS

Etude des aptitudes culturales

L'interprétation agronomique d'une carte morpho-pédolDgique au1/200.000 a déjà été réalisée sur la coupure d'Odienné (SABATHE, 1977) dansle cadre du plan régional d'aménagement. Cependant, pour le degré carré deKatiola, la méthodologie a dû être modifiée afin de s'adapter au type delégende retenu.

Toute approche agronomique dans le nord de la Côte d'Ivoire seheurte à l'hétérogénéité spatiale des sols. Cette variabilité ne présentepas de gradient toposéquentiel net et sa représentation cartographique estdélicate, même à grande échelle. Il faut donc renoncer à définir une "classed'aptitude" pour chaque segment. Un segment est généralement composé desols d'aptitudes diverses, et c'est la proportion relative de ces différentssols qui permet d'évaluer la qualité agronomique de la zone. Lors de la miseen valeur, les parcelles renfermeront nécessairement des sols d'aptitudedifférente. L'interprétation ne doit donc pas chercher à négliger l'hétéro­généité des sols, mais doit au contraire la prendre en compte en tant quedonnée fondamentale conditionnant largement l'aptitude d'une zone déterminée

Nous avons vu que le contenu-sol de chaque segment est défini comm.la juxtaposition de plusieurs types d'apexols. L'appréciation des différente:données fournies dans la légende permet de définir, pour chaque type d'ape­xol, une qualité agronomique moyenne caractérisée par une classe d'aptitude(l'échelle de l'étude ne permet que rarement d'intégrer la variabilité à ceniveau). Les différents types d'apexols sont répartis dans six classes(SABATHE) :

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- Classe l

- Clas se II

Classe III

Classe IV

Classe V

Classe VI

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sols d'aptitude très bonne pour toutes les cultures an­nuelles possibles dans les conditions climatiques de larégion (sols ne présentant pas de contraintes),

sols présentant des contraintes peu importantes pour lescultures les plus exigeantes,

sols présentant des contraintes assez importantes,

sols présentant des contraintes importantes,

sols présentant des contraintes très importantes,

sols inaptes à la culture ou d'aptitude très médiocre.Contraintes très importantes, souvent redhibitoires.

Ce classement résulte de la prise en compte de quatre critèresprincipaux :

- profondeur, limitée par un obstacle (roche, cuirasse, altérite),- texture des différents horizons,

teneur en éléments grossiers,

- hydromorphie.

Pour un type d'apexol les différents critères sont examinés suc­cessivement et c'est le plus contraignant qui détermine la classe d'aptitude.La définition de la classe d'aptitude est un travail délicat, non automati­sable, qui doit également faire intervenir certains caractères secondaires(structure, cohésion, porosité ... ) dont l'importance relative est variablesuivant les sols (tab. 7)

% duProfondeur Texture

ElémentsHydromorphie AptitudeTypes d'apexols segment (R~, Cu ou

( t )grossiers

(h ou H) culturale1

Al) (g)

Pas d'apexol 0 - - - - -

Lepto-apexols 0 - - - - -

Brachy-apexols peu 30 II Al l1

IV l IV gdéveloppés

Brachy-apexols stric 40 l l III l III gstricts

Ortho-apexols 30 l l II l II g

~ type de matériau limitant la profondeur : R : roche ; Cu : cuirasseAl: altérite

Tableau 7 : Aptitudes culturales des types d'apexols du segment 2de l'DC 13 (haut de versant des interfluves à sommets cuirassés)

Le contenu-sol d'un segment peut alors être considéré comme lajuxtaposition de sols de différentes classes. Mais, à ce niveau, la locali­sation spatiale sur l'interfluve est possible. Les contraintes pour la mé­canisat ion (pente et pierrosi té, codées par des chiffres de 1 à 6) do i ven tdonc intervenir (tab. 8).

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! CLASSES D'APTITUDE11 Unité

/cartogra Seg- l II III IV V VI 1 Pierro-iPente1 phique ment % du % du con- % du con- % du con- % du con- % du con-

1 sité1

seg- seg- train seg- train- seg- train- seg- train- seg- trainiment ment te 1 ment te ment te ment te ment te

U C 13 S2 01 30 g 40

1 g 30 g1

0 - 01 -

m 1-2 m 2-1

Tableau 8 Aptitude culturale du haut de versant des interfluvesà cuirasse sommitale (U e 13 52)

L'interprétation de ce tableau doit prendre en compte les données généralesfournies pour chaque segment dans la légende. Dans l'exemple choisi, 70%des sols présentent une aptitude moyenne pour les cultures envisagées, avecune contrainte liée au taux de gravillons. Dans ce segment, 30% des solsseront.d'aptitude passable avec très peu de sols médiocres ou très médiocres.La mécanisation est possible, mais la pierrosité est assez importante, sur­tout dans les horizons gravillonnaires (blocs de cuirasse).

La synthèse au niveau du paysage résulte du regroupement de tousles segments (tab. 9).

1

1- i 1 Pierrosité

1

Unités Se gme nts

\

% du % des différentes classes et nature des e~ntraintes Pente

cartogra-

\

paysage1

1VIphiques r II III IV V

11 0-- 1

1 ! t , 68g (Cu) 2,94g (Cu) - 12 , 38 Cu ml m2B 1UC 12 5\ 7 - - 1

1

\12 , 75g 1

J

52 5 - - 2,25g - - ml m2B1

UC 13 SI1

4 - - i1,40g 2,60g Al - ! - m4 m4 B

1 1II,2g1 1 - ml-2 m2-1 1

52 28 - 8,40g 8,4 g1

-1

1 53 1 31 1 - 1,50g 15,50t 112,50 Il,50 -1

mI-2 ml-21

1

! (Cu Al g H)icu Al g t i!Cu gAli 1

1 i\

1

!1 ml-2 mlUC 14 5\ 9 - - 2,70 h 15 80 - 0,50 Cu

1

(Cu t g) Ic~ (t g)L-I 52 15 - - 3,70 h 16,80 H (t ) :4,50 H ml-2

\ml

uc 221

- 1 - - - - 11,00 H - ml1

ml1- .- - =r j1

---

:7,00 2,88 -1

-TOTAL i - - 19,90 38,93 41,29

1 1

Tableau 9 Aptitudes culturales du paysage à plateau et témoinscuirassés partiellement démantelés (paysage 2)

Les interprétations possibles de ce tableau sont nombreuses, suivant le typede mise en valeur projeté. Dans un premier travail nous n'avons retenu commecultivables que les segments mécanisables à forte proportion de sols de bon­ne qualité agronomique. Dans le cas du paysage étudié une partie des plateaux(Ue 12 52), dont la localisation devra être précisée par des études plus fi­nes, et le haut du versant à l'exclusion de la pente de raccord (Ue 13 52 et53) sont donc seuls préconisés pour la mise en valeur.

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Les zones les plus favorables étant déterminées, il faut preclserla proportion de sols de mauvaise qualité qu'il est probable d'y trouver(tab. 10).

Segments Situation sur Surface cultivable Proportion des differentes classes

Favorables " interfluve (en%du paysage) d'aptitude dans les zones préconisées(en %)

--1 , 11 III IV V VI

l''t==:UC 12 S2

UC 13 S2 6,7 61 37 2

53 <,

Tableau 10 . Zones favorables à la mise en valeur dans le paysageà plateaux et témoins cuirassés partiellement démantelés

La référence au tableau 9 permet d'apprécier les différentes contraintesdans chaque segment. Il est possible, ensuite, par une prospection plus dé­taillée, d'arriver à une meilleure localisation de chaque type agronomiqueet d'appliquer alors avec discernement les techniques culturales appropriées.

A partir de ce travail un cZassement reZatif des paysages pour lamise en valeur peut être établi en intégrant simultanément le pourcentagede sols cultivables dans le paysage et la proportion de sols de bonne qua­lité dans la zone cultivable. Ce classement débouche sur une représentationcartographique (fig. 4).

Fi.ure 4 CARH 0- APTITUDES CULTURALES

[Cultures pluviales annuelles en assllement intensif]

c=J ail im@!!!;:~l~ lIéllime llIIlI Tris .illime

Il faut se garder d'accorder à cette carte une valeur absolue. D'une partZe cZassement résuZte de Za démarche adoptée et des critères pris en compte.

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Une connaissance plus prec1se des contraintes intervenant sur le rendementconduirait à une révision radicale de l'importance relative des critèresretenus, donc sur le classement final. Cependant la démarche proposée icipeut aboutir rapidement à un nouveau classement, si les facteurs à prendreen compte peuvent être définis avec précision. D'autre part il faut inter­préter ce document avec une pésepve liée à l'échelle. Le classement estétabli à partir d'observations réparties sur l'ensemble de la coupure,qu'il est impossible de transposer à l'échelle de l'interfluve élémentaire.Si la carte au 1/200.000 permet de dégager de grandes zones plus favorablestoute mise en valeur doit, bien entendu, être précédée d'une étude plusdétaillée ...

Etablissement de cartes thématiques

L'exploitation de la carte des unités morpho-pédologiques et desa légende permet d'établir plusieurs cartes thématiques. Certaines repren­nent directêment des unités cartographiques. C'est le cas de la carte desbas-fonds plats œn vue de la riziculture irriguée, Fig. 5) ou des surfacescuirassées (études des paléo-formes, fig. 6).

Fi",. 5 CIITE lES Ils FI.IS 'LITS

lf--~--- Il. flilI. "".

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Figure 6

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CARTE DES SURFACES CUIRASSEES

Surflces cuirlSsées

o

D'autres, par contre, nécessitent une étude plus approfondie dela légende. C'est le cas de la carte des pentes moyennes (fig. 7) ou decelle des affleurements rocheux (contraintes pour la mécanisation, fig. 8).

CARTE DES PENTES ••YEIIES

D 1-1% D 1-2% III >15%

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Fillllre 1

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CAIITE DES AFFLEUIIEMEITS IIDCNEUI

'fUS Affllure.ents ite.~us (lMi)\!;~l:~ Affleurernlnts '~Ind.nts lIIais 'lM éta.~us

Les exemples présentés ici ne constituent qu'une ébauche des interprétationspossibles. L'étude comparée des différentes coupures pourra conduire à unemeilleure appréciation des variations latitudinales, des associations depaysages, des rapports avec la roche-mère, des notions de contraste intraou inter-paysages etc ...

CONCLUSION

Les cartes morpho-pédologiques actuellement en cours de réalisa­tion dans le nord de la Côte d'Ivoire reposent sur la définition et la dé­limitation de différents types de modelé. A chaque type de modelé corres­pond un contenu-sol exprimé, à différents niveaux de synthèse, par des as­sociations de volumes pédologiques. Sur la coupure de Katiola chacun desvolumes est décrit dans la légende, en prenant en compte des critères et enutilisant des termes adaptés au niveau de généralité considéré. A chaqueniveau de lecture correspond un type de renseignement déterminé, favorisantainsi l'accession à l'information pédologique. Ce type de présentation desrésultats a été rendu possible par une relative homogénéité dans la diffé­renciation verticale des profils, ce qui a permis des comparaisons au ni­veau des horizons et qui devrait permettre ultérieurement un codage infor­matique assez aisé. Les interprétations sont possibles à chaque niveau, sui­vant la précision souhaitée, mais les niveaux les plus fins nécessitentl'acquisition d'un vocabulaire spécialisé. Cependant la précision à attendrede cette étude ne doit pas être surestimée : les renseignements sont repré­sentatifs au niveau de la région agricole, mais ne peuvent s'extrapoler àl'échelle de la parcelle. Ce type d'étude ie situe donc au stade des avant­projets et la précision apparente des données chiffrées ne doit pas faireoublier l'extrême hétérogénéité spatiale des sols..

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ACTES DU COLLOQUE

D'ABIDJAN

INFORMATIQUE ET BIOSPHERE

1919

INFORMATIQUE ET BIOSPHERE

(association internationale)

JOURNEE D'ETUDE

DU 22 NOVEMBRE 1919

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I S B N .. 2 - 86267 - 011 - 1

La 101 du 11 Mars 1957 n'autorisant, aux termes del> alinéas 2 et 3 de l'Article 4t, d'une part, que les • copies oureproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non à une utilisation collective • et, d'autre partque les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration • toute représentation ou reproductionIntégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants-droits ou ayants-cause, est illicite. •(alinéa lor de l'Article 10).

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