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Journal sur les Trans Off pour Ouest France

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•Les Trans regardent devant pour leur trente ans............... p3•Bar en Trans : 80 groupes sur la ligne de départ ! ............ p4-5•Yann Tiersan joue aux Trans comme à la ferme ....................... p6•Ce soir il y en aura vraiment pour tous les goûts ................... p7•Aux Trans, une tradition d’ artistes excentriques ................... p8-9•Les sons du monde pour clôturer une édition trés suivie... p10-11

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Les Trans regardent devant pour leur trente ans

Les Trans Musicales fêtent leur 30e anni-versaire, du 3 au 6 décembre, à Rennes. Le festival cultive le même esprit rock et innovant qu’à ses débuts, en 1979. Tou-jours pas de tête d’affiche à l’horizon, ni la moindre soirée anniversaire. Là où certains regrettent une ligne artistique radicale, sans concession, Béatrice Macé et Jean-Louis Brossard ne voient que continuité, depuis trente ans, à défricher l’avant-garde des musiques actuelles. « Commémorer dans la nostalgie signifie que l’on n’est plus capable de faire mieux, estime le duo qui mène la barque du fes-tival, depuis les débuts en 1979. Or, l’im-portant aux Trans Musicales, c’est le pro-jet, l’édition en cours. L’histoire ne vient qu’après. » Pas question, cependant, de la renier. Les Nirvana, Ben Harper, Por-tishead, Mano Negra et autre Björk, qui ont fait la carrière que l’on sait après leur passage aux Trans, ne seront pas totale-ment absents de cette édition, malgré tout, particulière. On pourra écouter la version originale d’un de leurs morceaux à l’une des 25 bornes audio, installées au Village qui fait son grand retour dans le centre-ville de Rennes, sur l’esplanade De-Gaulle. Creature du Canada, gamins

du Kentucky. Mais, les stars, ou ex-stars, n’auront pas de traitement de faveur : ce sont les 1 700 groupes ou artistes, pro-grammés depuis trente ans et retombés pour beaucoup dans l’anonymat, que chacun pourra (re) découvrir au casque. Pour leurs 30 ans, les Trans font feu de tout bois, accentuent leur retour en cen-tre-ville en investissant l’Ubu, le club rock de 400 places, le « 4bis », la petite salle de l’espace jeunes sur l’esplanade De-Gaulle. La mythique salle de la Cité accueille aussi ses trois concerts quoti-diens, jusqu’en début de soirée quand les grands halls du parc-expo prennent le relais pour la nuit. Quelque 80 groupes y sont programmés, du jeudi au samedi. A l’exception des vétérans américains à têtes de lapins (!) de The Residents, et leur show électro-vidéo expérimental (samedi 6), la plupart des musiciens invi-tés n’étaient pas nés, lors des premières Trans Musicales. A l’image de Cage The Elephant (jeudi 4), groupe de gamins roc-keurs énervés du Kentucky, du quatuor canadien Creature (vendredi 5), au rock électro ludique, digne des B 52’s. Mais, la moyenne d’âge chutera encore d’un cran avec The Popopopops (jeudi 4), lycéens rockeurs d’Émile-Zola à Rennes, qui ten-teront de percer au milieu de la tradition-nelle armada anglo-saxonne de groupes à guitares. Benoit LE BRETON.

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Bars en Trans : 80 groupes sur la ligne de départ !

Place à la musique dans une dizaine de bars du centre-ville, à partir de ce soir et jusqu’à samedi. Notre sélection. Têtes d’affiches. D’abord Françoiz Breut, qui revient avec un nouvel album de chansons pop, dont elle signe l’ensemble des textes. Et puis Guillaume Cantillon, le chanteur de Kaolin, dans un projet solo de chansons intimistes, en acoustique. Et aussi, nos Rennais de Da-hlia, dont l’excellent deuxième album les avait entraînés dans une tournée française. Enfin, Zone Libre, ou la réwwunion, pas du tout contre-nature, des guitaristes de Noir Désir (Teyssot-Gay) et de Yann Tiersen (Marc Sens) et de l’ex-batteur de Sloy (Cyril). On en parle. Il y a d’abord Slimmy, p’tit gars de la région lyonnaise au chant pointu, qui se prendrait bien pour Prince, s’il ne mettait pas autant de pop dans son funk acousti-que. Autre disque très attendu en 2009, ce-lui d’Asyl, avec un rock très brut qui ne de-mande, paraît-il, qu’à exploser... Ajoutons-y notre Rennais de Florian Mona, qui sait si bien raconter de petites histoires en chan-son et dont le premier album sortira égale-ment l’an prochain. Curiosités à découvrir. À l’heure du retour à l’anglais pour les jeunes talents français, Mustang, trio de Clermont-Ferrand, s’en tient à la langue de Molière. Il a raison car ses textes sonnent bien sur une pop-rock à la fois sobre et puissante, tendance Alan Vega. Il est même capable de reprendre Elvis en français ! En français aussi, Chat, une petite minette (facile !) pa-risienne aux chansonnettes bavardes, bien balancées au piano. Lippie nous plaît avec son chant troublant et sa pop faussement vaporeuse, un peu tordue. Enfin, on a hâte de voir Wine qui surprend sur disque par la maturité du chant féminin et des choeurs masculins comme scotchés sur un mur élec-trique et souple. Scène locale. Outre Fanny-tastic, place à Robert le Magnifique et son nouveau projet électro. Ainsi qu’aux Shane Cough qui concoctent un disque pour 2009, à Dowtown Cuckoo au rock tendu, ou à l’électro festive duo Tepr and Dean, formé

Rennes mercredi 03 décembre 2008. Ce qui est bien avec les Trans c’est qu’il n’y a pas que les Trans. Il y a aussi les Bars en Trans. Et toutes les autres initiatives qui fleurissent en plus, à côté, ailleurs... Donc, un conseil de base pour tous ceux qui veulent mixer l’officiel et le non officiel : « N’oubliez pas de fouiner dans tous les flyers et de re-garder toutes les affiches qui fleurissent. » Le passé a prouvé qu’il pouvait y avoir de belles surprises au coin de votre rue ou dans le café d’en face. Pour le reste on peut signaler que le Sablier de la rue Jean-Guéhenno s’est programmé un « Zoff » de circonstances avec l’avantage qu’on peut y manger jusqu’à minuit vendredi et samedi. Au programme de jeudi 4 à partir de 20 h (5 €) une soirée axée sur la chanson avec Orvil, Gullivan et Gilou. Vendredi 5 à partir de 21 h (6 €), Hot club du Kreiz Breizh, DJ Vinodilo et Les fils Canouche. Samedi à partir de 21 h (6 €), Ma Grand-mère fait du vélo, Orvil et DJ Vinodilo. Puis à 23 h 30 Fatras fanfare et DJ dance flore jusqu’à 2 h.

Rennes mercredi 03 décembre 2008. Com-me l’an dernier, les Bars en Trans ont fait ap-pel à des élèves de l’IEP de Rennes pour ré-diger la plaquette de leur programmation. Ils sont treize étudiants de la première à la cinquième année. En dix jours, ils ont rédigé les chroniques de présentation de chacun des groupes. Une expérience de décou-verte et d’écriture. « L’intérêt, c’est que nous portons un regard neuf sur la musique, vier-ge d’influences et de références », explique Manon. Objectif : donner envie aux lecteurs de venir au concert. « Mais c’est parfois dif-ficile d’écrire sur ce que l’on ressent », confie Justine. Pour Mathieu, qui renouvelle l’ex-périence cette année, « c’est la consolida-tion d’une véritable relation de confiance avec l’équipe des Bars en Trans ». Pendant le festival, les étudiants poursuivront l’ex-périence : ils rédigeront des chroniques sur les concerts dans le blog des Bars en Trans, et participeront au journal Wik, qui publiera un numéro par jour pendant le festival.

d’un des deux acolytes (morlaisien) de Yelle et d’un membre fondateur des Boys of Top. De la région, les Guingampais des Craftmen Club dont le rock garage penche parfois vers le folk. Et les Nantais d’Ultra Vomit, portés sur le métal et le pastiche. Douceurs pour la route. Par exemple la soirée Revol-ver-Tahiti Boy dans le genre pop très Beat-les... Pour faire simple, le trio parisien Revol-ver donne dans l’élégance mélancolique. « Pop de chambre », disent-ils. Quant à Tahiti Boy, c’est un garçon pianiste qui a su réunir autour de lui, en un collectif, des amoureux (membres de Syd Matters, Tanger...) de pop rêveuse. Michel TROADEC.

Le off, le Zoff et les autres concerts en centre-ville

Les étudiants-chroniqueurs de l’ institut d’ études poli-tiques

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Yann Tiersan joue aux Transcomme à la ferme

Son violon est un bout de bois, sa harpe une parabole-télé. Tiersen joue à Rennes avec des instruments fabriqués par un groupe des îles Féroé. Notre dossier spécial - Les Transmusicales « L’idée de faire de la figuration, avec mon violon, ne m’intéres-sait pas. » Pour revenir à Rennes, aux Trans Musicales, Yann Tiersen voulait du dépay-sement. Avec Orka, il est servi: le groupe débarque des îles Féroé, archipel perdu en-tre l’Écosse et l’Islande. Ses cinq musiciens fabriquent eux-mêmes leurs instruments, à partir de matériaux récupérés dans une ferme. Celle du père de Jens Thomsen, le leader du groupe et bricoleur en chef. Orka vient d’y enregistrer son premier album, au milieu des vaches et des oiseaux. « Aux Féroé, la musique et le chant ont un rôle so-cial, confie le jeune homme. Notre pays est très religieux. Les gens chantent et jouent dans les églises, lors des fêtes de familles. Les loisirs sont rares, alors chacun crée sa propre musique. » Mais tout le monde ne transforme pas un poteau d’enclos pour

Rennes 20 h 30, une foule s’agglutine autour des quelques galettes saucisse de-vant le Bistrot de la Cité. À l’intérieur, c’est pire. Pourtant, rien n’apparaît sur les pro-grammes officiels et officieux. On dira que, hier soir, c’était ici, qu’on soufflait les trente bougies des Trans. Car sur scène, c’est un historique du festival : Dominique Sonic.

Rennes Un saxophone, une guitare électri-que et un DJ sur la petite scène du 4Bis ? Hier, en fin d’après-midi, Alex Grenier, An-toine Réquéna (alias DJ Sharklo) et Jean-Louis Loiseau, venus du Maine-et-Loire, ont osé ce mélange inattendu. Le résultat : une musique funky et rythmée pour une fusion entre jazz, rock et hip-hop. Le public, essen-tiellement des jeunes, s’est laissé entraîner par le groupe. L’ambiance change ensuite avec les Rennais du Numerica Rockestra. Les jeux de lumière trouvent toute leur pla-ce pour accompagner le violoncelle, la gui-tare électrique, le DJ et le chant. Dommage qu’une corde de guitare se soit cassée en début de concert. Elle a retardé le set mais a laissé la part belle à l’impro.

Dans les bars, des historiques aux nouveautés

Alex Grenier entre jazz, rock et hip-hop au 4 bis

moutons en contrebasse ou des barils de pétrole en batterie... La palme du bizarre revient au détournement de cette machine à mettre le lait en bouteilles devenue, par la grâce d’un ingénieux système de souffle-rie, un instrument hybride, entre l’orgue, le xylophone et... la flûte de Pan. « Mon violon : un vulgaire bout de bois » « Je ne m’atten-dais pas à ça, sourit, admiratif, Yann Tiersen. Leur musique sonne très électrique. » Voire électronique. En tout cas, étrange, mais jamais inaccessible. Orka et ses voix guttu-rales qui chantent en féringien (la langue locale) évitent le fatras expérimental. Les mélodies, les rythmiques métalliques fasci-nent et deviennent vite entêtantes. Depuis dix jours, le groupe travaille avec Tiersen, dans une salle de la périphérie rennaise, où, à partir de ce soir et pendant toute la durée des Trans, ils feront concert commun. Le ré-pertoire est celui d’Orka, mais cette collabo-ration donnera naissance à deux nouveaux morceaux. Avec un Yann Tiersen au violon (en fait, un vulgaire bout de bois à deux

cordes) et à... la parabole-télé, transformée en harpe! « Jens m’a fabriwwqué ces ins-truments. Le son que j’en tire est très bon. Maîtriser l’amplification est plus compliqué. » Au-delà des Trans, Thomsen des Féroé et Tiersen d’Ouessant envisagent de se revoir sur leur île respective. Benoit LE BRETON.

D’accord, dans le public, quelques aficio-nados ont perdu quelques cheveux depuis le passage de l’artiste aux Trans de 1988 ou avec les Stooges en 2002 mais, quand même, Sonic c’est toujours aussi bien. C’est rock, les guitares chantent et ça sent la bière. En plus, il parait qu’il remet ça, ce soir, dans un autre bar ! Toute autre ambiance au Dejazey avec Tahiti Boy. En version plus réduite que d’habitude, ça reste néanmoins classieux avec de jolies chansons en anglais sur une musique qui se joue des contre-temps et des dissonances. Inégal et parfois décalé dans l’ambiance du Dezaj’mais c’est un beau moment. Il est temps de passer aux concerts de deuxième partie de soirée à La Place. Autour de deux anciens d’AS Dragon, Control Club offre des chansons rock car-rées et efficaces. L’occasion aussi de saisir quelques échos du reste de la ville et no-tamment la superbe prestation de Teyssot-Gay et ses amis au Mondo. On vous en parle demain. Gilles KERDREUX.

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Ce soir il y en aura vraimentpour tous les goûts

Rennes. 30es Trans Musicales. A l’Ubu, la Cité ou au Parc-expo, le festival entre dans sa dernière ligne droite. Avec des choses à entendre, sur tous les tons. Billie... Rotten. Dans sa bio, le duo chanteuse-guitariste de Nola’s Noise, renforcé par Uppercut aux percussions, dit « conjuguer la vulgarité des Sex Pistols avec la douceur de Billie Holiday ». Le raccourci est exagéré, tant la guitare de Do reste, le plus souvent, dans les tons jazzy. Même si ses riffs se font, soudain, plus ha-chés quand la voix enjôleuse de Nola, d’une douceur très soul, devient plus gouailleuse, délaissant les « douwap douwap » et les « doubidou » pour d’étonnants aboiements. A 16 h au 4Bis. Jazz surréaliste. Le trio ren-nais Ka Jazz est très marqué par la basse, qu’elle soit guitare ou contrebasse. La douce Zina, au chant, y pose ses mots le plus souvent surréalistes, décalés. Comme une Bobby Lapointe au féminin qui aurait adopté le flow du rappeur ou du slameur. De la dentelle hip-hop sur des mélodies tor-dues façon Camille, adoucies par un swing délicat. A 17 h à la Cité. James Brown des îles. Toute ressemblance avec le roi du funk n’est pas fortuite. Avec The Spasm band, Anthony Joseph délivre un son sorti des en-trailles du genre. Batterie, percus et cuivres en avant, sa voix incandescente peut des-cendre jusqu’aux chuintements suaves ou aux incantations à la Gil Scott Heron. Mais avec les riffs de guitare afro-caribéenne chers aux Antilles. A la Cité, à 19 h 45. Pour les oreilles... et pour les yeux. Hifana ne se résume pas à un duo de concepteurs so-nores qui bricolent une purée truculente, entre jazz, hip-hop et reggae, avec des ins-truments surprenants, et un rap exotique.

Dans la pure tradition nippone, le groupe est aussi connu pour son coup de crayon. Ses vidéos animées devraient d’ailleurs constituer l’autre intérêt d’un concert dans l’esprit du pays du soleil levant, Parc-expo, hall 9, à 1 h. Diplo, le goût du jour. Produc-teur de son multifacettes, Diplo s’amuse sur un triangle solidement étayé. Ses trois faces : la confection sonore pour les autres, les re-mixes et ses propres albums. Son ambiance électronique un peu froide, très voisine du hip-hop abstrait et désincarné aux relents de pop des années 1980 ou de Miami bass, devient le goût du jour. Avec, comme am-bassadeurs Santogold, Mia ou Spank Rock. Hall 4 du Parc-expo, 2 h. DJ Gilles Le Guen. L’un de ses groupes s’appelle Deported. Parce que le DJ briochin qui s’était installé à New York ne peut plus y retourner. Résident illégal aux USA. Dommage, cet éminent spécialiste de la new wave, avait fait décou-vrir aux Américains branchés les pépites de la scène française des années 1979-1984 : Marquis de Sade and co. Tant pis, il tourne en Europe, pour tisser les liens entre la new wave originelle et les nombreux groupes d’aujourd’hui qu’elle a influencée. Parc-expo, hall 3, 22 h 45. Énigmatiques Resi-dents. (Lire en page Cultures). Les guitares abrasives des Black Angels. Rock lourd, psy-chédélique, chargé de guitares stridentes... Les Américains de Black Angels ne font pas dans la dentelle. Ou alors coupante, la den-telle. Des couches de guitares saturées s’en-tassent pour mettre en avant une voix aux accents léthargiques. Planant ? Parfois. Mais ça devrait envoyer le bois aux alentours de minuit, hall 3 du Parc-expo.

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leader du groupe et bricoleur en chef. Orka vient d’y enregistrer son premier album, au milieu des vaches et des oiseaux. « Aux Féroé, la musique et le chant ont un rôle so-cial, confie le jeune homme. Notre pays est très religieux. Les gens chantent et jouent dans les églises, lors des fêtes de familles. Les loisirs sont rares, alors chacun crée sa propre musique. » Mais tout le monde ne transforme pas un poteau d’enclos pour moutons en contrebasse ou des barils de pétrole en batterie... La palme du bizarre revient au détournement de cette machine à mettre le lait en bouteilles devenue, par

la grâce d’un ingénieux système de souffle-rie, un instrument hybride, entre l’orgue, le xylophone et... la flûte de Pan. « Mon violon : un vulgaire bout de bois » « Je ne m’atten-dais pas à ça, sourit, admiratif, Yann Tiersen. Leur musique sonne très électrique. » Voire électronique. En tout cas, étrange, mais jamais inaccessible. Orka et ses voix guttu-rales qui chantent en féringien (la langue locale) évitent le fatras expérimental. Les mélodies, les rythmiques métalliques fasci-nent et deviennent vite entêtantes. Depuis dix jours, le groupe travaille avec Tiersen, dans une salle de la périphérie rennaise, où,

Son violon est un bout de bois, sa harpe une parabole-télé. Tiersen joue à Rennes avec des instruments fabriqués par un groupe des îles Féroé. Notre dossier spécial - Les Transmusicales « L’idée de faire de la figuration, avec mon violon, ne m’intéres-sait pas. » Pour revenir à Rennes, aux Trans Musicales, Yann Tiersen voulait du dépay-sement. Avec Orka, il est servi: le groupe débarque des îles Féroé, archipel perdu en-tre l’Écosse et l’Islande. Ses cinq musiciens fabriquent eux-mêmes leurs instruments, à partir de matériaux récupérés dans une ferme. Celle du père de Jens Thomsen, le

à partir de ce soir et pendant toute la durée des Trans, ils feront concert commun. Le ré-pertoire est celui d’Orka, mais cette collabo-ration donnera naissance à deux nouveaux morceaux. Avec un Yann Tiersen au violon (en fait, un vulgaire bout de bois à deux cor-des) et à... la parabole-télé, transformée en harpe! « Jens m’a fabriqué ces instruments. Le son que j’en tire est très bon. Maîtriser l’amplification est plus compliqué. » Au-de-là des Trans, Thomsen des Féroé et Tiersen d’Ouessant envisagent de se revoir sur leur île respective. Benoit LE BRETON.

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Aux Trans, une tradition d’artistes excentriques

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Les sons du monde pour clôturer une édition très suivie. Les Trans se sont ter-minées hier matin, sur un bilan de 44 000 spectateurs en quatre jours dans la ville, dont 28 000 aux trois nuits du Parc-expo. 6 h du matin, dimanche. Le Sud-Africain DJ Mujava lance un rouleau compres-seur électro, nourri de tous les rythmes de l’Afrique. Les corps ondulent pour suivre cette ultime prestation d’une 30e édition des Trans Musicales qui a explosé ses scores de fréquentation (lire en page Cultures). Cette dernière nuit à guichets fermés a pourtant démarré par une dé-ception. Très attendu, le nouveau specta-cle des Residents souffre d’une mise en scène beaucoup trop bavarde. Quand

Les sons du monde pour clôturer une édition trés suivie

les quatre musiciens, costumés en lapins noirs, accompagnent la voix rauque d’un cinquième personnage à barbe blanche, tout va bien. Mais ce «Bunny Boy» passe bien trop de temps à déclamer son his-toire et commenter les vidéos diffusées sur l’écran, placé entre deux dômes déco-rés de lapins. OK, ce n’est pas un concert, c’est un spectacle musical. Mais le man-que de rythme est décevant! Ensuite, tout s’est arrangé. De cette longue nuit, on peut s’arrêter sur le show haut en cou-leurs de la Londonienne Ebony Bones, sur les sonorités étonnantes des Djs japo-nais de Hifana ou les mixes du concert de Missill, suivi à l’autre bout du monde par les internautes du jeu Second Life.

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En début de soirée, en ville, il faut à tout prix redire combien les Caennais de Ga-blé sont décalés sans se forcer. Ils trai-tent la musique comme s’ils étaient des enfants à maturité d’adultes. Impossible de deviner quelle sera la surprise du pro-chain morceau : un interlude techno en-tre deux couplets folk ? Un cri d’Indien ? Une perceuse sur des cordes de guitare ? Tout cela reste touchant, drôle et poéti-que, loin d’une démonstration forcenée d’excentricité. Un moment fort de l’Ubu. Presque en même temps à la Cité, les Rennais de Ka Jazz réussissent leur en-trée en matière. Ils mêlent jazz et slam, entrelacent avec sensibilité guitare ou contrebasse et human beat-box (lorsque la voix reproduit le son des instruments). Le public est tout de suite conquis! De cette soirée, on attendait la performance d’Anthony Joseph et du mythique trom-boniste Joe Bowie. Mais cette rencontre musicale n’a jamais vraiment décollé. En fait, c’est surtout l’excellent Léon Jean

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Marie et son puissant rock « groové », façon Prince, qui enflamme la salle. Pour expliquer l’excellente fréquentation de cette édition, il faut revenir sur vendredi soir, où le Parc-expo a également affiché complet. Peut-être un effet Birdy Nam Nam ? C’était en tout cas très impression-nant de voir des milliers de spectateurs-danseurs les suivre, les bras levés, dans un grand hall 9 surbondé. Public qui s’est ensuite réparti entre le superbe concert des White Rabbits, l’énergique show R’n’B balkanique de Miss Platnum, le décalage ethno-électro des Latino-américains de Ramiro Musotto ou la puissance de The Shoes alliant batterie et électro. Les re-gards peuvent désormais se tourner vers l’édition 2009. Elle suivra un dispositif à peu près similaire, avant que celle de 2010 marque un retour encore plus mar-qué dans le centre-ville. L’idée fait son chemin chez les organisateurs d’une soi-rée de jeudi dans le Liberté rénové, avant deux nuits au Parc-expo.