13

Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment
Page 2: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

Deux lignes de 400 000 volts pour renforcer la capacité de transport électrique entre l’Alsace et la Lorraine, tel est l’ambitieux projet de RTE (1), à échéance 2008. Le chantier de 130 km de long, où se concentre l’essentiel des risques auxquels sont confrontés les lignards, a fait l’objet d’une préparation méticuleuse.

actu e n images

Transport d’électricitéLiaison « très haute tension »entre l’Alsace et la Lorraine

Transport d’électricitéLiaison « très haute tension »entre l’Alsace et la Lorraine

2 Travail & Sécurité – Juillet-août 08

Page 3: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS

Travail & Sécurité – Juillet-août 08 3

Page 4: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

4 Travail & Sécurité – Juillet-août 08

C ’est le jeu de Meccano que je réclamais quand j’étais gamin. En plus

grand ! » S’ils ont gardé des airs d’enfants, les monteurs n’en sont pas moins lucides sur la rudesse de leur métier. Sur le futur emplacement du pylône 46, le silence se fait. Une pièce de 18 tonnes, la dernière de l’as­semblage, est présentée sous la flèche de la grue sur le tétrapode dressé. L’édifice final s’élèvera à 70 mètres de hauteur. « Prêts à mouler (2) ? Á mouler douce-ment ! » Le langage du métier. Au sommet de chacun des qua­tre montants du pylône, deux monteurs se préparent au déli­cat emboîtage des mem brures. Les pièces métalliques (corniè­res simples ou jumelées, gous­sets, éclisses, couvre­joints…) seront plaquées et serrées par boulonnage les unes contre les autres. Les outils, qui ne peu­vent tous être attachés aux hommes, sont assujettis dans des sacoches. Il s’agit des clés de serrage, des massettes, des broches et des spatules de gu i­dage, utilisées pour amener la structure métallique à sa dispo­sition finale. Chaque pied doit s’emboîter. Quelques dizaines de mètres plus bas, le grutier réalise un travail d’orfèvre. Il est aux com­mandes d’une opération qui réclame autant d’attention que de réactivité. Lorsqu’en haut les perçages s’alignent, le silence est rompu. Les monteurs frappent

La rénovation de la ligne reliant le poste de transformation électrique

de Vigy (au nord-est de Metz) à celui de Marlenheim (à l’ouest

de Strasbourg) est l’un des plus gros projets de la décennie pour RTE.

Liaison « très haute tension »entre l’Alsace et la Lorraine

actu e n images

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS

Page 5: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

Travail & Sécurité – Juillet-août 08 5

sur les broches d’assemblage et commencent à placer les bou­lons. Dans le froid alsacien, ils viennent de poser l’un des élé­ments du Meccano. Le travail est pourtant loin d’être fini : le chantier, dans sa globalité, com­prend 300 pylônes. La rénova­tion de la ligne reliant le poste de transformation électrique de Vigy (au nord­est de Metz) à celui de Marlenheim (à l’ouest de Strasbourg) est l’un des plus gros projets de la décennie pour

RTE, par sa longueur, son coût et ses enjeux (cf. encadré page 9). L’objectif est de transporter quatre fois plus d’énergie entre Metz et Strasbourg, en rempla­çant l’ancienne ligne 225 000 V par deux lignes 400 000 V.

130 km de chantierLa modernisation du réseau uti­lise pour une large part le tracé des anciennes installations à démonter. Ce chantier linéaire traverse le relief sur 130 km et mobilise des dizaines d’entre­prises. Parmi elles, l’Entreprise d’électricité et d’équipement (EEE), appartenant au groupe

Le grutier réalise un travail d’orfèvre. Il est aux commandes d’une opération qui réclame autant d’attention que de réactivité.

Avec une assurance d’alpinistes, les opérateurs interviennent

à plusieurs dizaines de mètres de hauteur pour fixer l’ensemble

des éléments de l’assemblage.

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS©

Gaë

l Ke

rbao

l po

ur l’

INRS

Page 6: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

6 Travail & Sécurité – Juillet-août 08

Vinci (3), déploie ses hommes dans les massifs vosgiens pour le levage d’une dizaine de pylônes et, en particulier, ce pylône 46 – l’un des plus hauts – à proximité du village de La Hoube (Moselle). « Un chantier de ce type se décompose en plusieurs phases : réalisation des accès (déboisage, tracé des pistes…), réalisation des fondations pour les pylô-nes, levage des pylônes, dérou-lage des câbles, armement de la ligne et repli, explique Sébastien Chevalier, conducteur de tra­vaux chez EEE. Sur le secteur que nous prenons en charge, nous avons une trentaine d’hommes

et un effectif qui montera jusqu’à 50 personnes suivant les étapes, pour la mise en place au final d’une dizaine de pylônes dans la montagne. » Le travail en amont est d’autant plus important que la géogra­phie du terrain est complexe. « Avant de penser assemblage, il faut que la plate-forme de tra-vail soit impeccable. C’est impor-tant pour limiter les chutes de plain-pied, l’accident le plus fréquent, et maîtriser l’ensem-ble des situations, notamment en cas d’évacuation », explique Régis Réveillon, responsable d’exploitation. Les points de

ralliement (4) et les moyens de s’y rendre doivent être connus de tous. Ils sont affichés pour harmoniser et fiabiliser l’alerte. « Les gars se déplacent beaucoup, et, au bout d’un moment, ils ne savent plus où ils sont. Dans toutes les camionnettes, ils doi-vent pouvoir trouver un plan », poursuit Sébastien Chevalier.

Liaison « très haute tension »entre l’Alsace et la Lorraine

actu e n images

Les outils, qui ne peuvent tous être attachés aux hommes, sont

assujettis dans des sacoches. Il s’agit des clés de serrage, des massettes, des broches et des spatules de guidage,

utilisées pour amener la structure métallique à sa disposition finale.

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS

Page 7: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

Travail & Sécurité – Juillet-août 08 7

« La coordination du chantier bénéficie du savoir-faire en sécu-rité de techniciens compétents et qualifiés ayant une grande expérience de ce type de travaux. Notre rôle de préventeur est de peaufiner avec eux l’ensemble des points de réglementation propres à leur activité ainsi que ceux des activités connexes, indique, pour sa part, Jean­Paul Lambert, contrôleur de sécu­rité à la CRAM Alsace­Moselle. RTE s’est montré très présent au cours des différentes phases de travail : création de forums et d’une charte sécurité spécifiques à ce chantier, organisation de formations sécurité pour tous les intervenants (y compris les fores-tiers, les terrassiers…), audit pour uniformiser les pratiques sur le thème des assujettissements… »

AutomatismesDe leur côté, les entreprises inter­venantes ont mis l’accent sur la formation. « Ce que l’on craint le plus, c’est l’induction. Avant toute

La modernisation du réseau utilise pour une large part le

tracé des anciennes installations à démonter. Ce chantier linéaire

traverse le relief sur 130 km et mobilise des dizaines d’entreprises.

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS

Page 8: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

8 Travail & Sécurité – Juillet-août 08

Liaison « très haute tension »entre l’Alsace et la Lorraine

actu e n images

(MALT). Lors de la connexion et de la déconnexion des MALT, l’uti-lisation d’une perche isolante est la seule garantie d’éloigner l’opé-rateur du danger. Les techniciens relient électriquement les pièces entre elles pour assurer l’équipo-tentialité de la zone de travail. Lors

d’opérations de levage et d’assem-blage comme celle-ci, il s’agit soit d’attraper la mise à la terre avec une perche isolante, soit d’utiliser des câbles de mise à la terre très longs, parfois encombrants. »Quelques dizaines de mètres plus haut, les monteurs serrent les derniers boulons. Un à un, ils commencent à redescendre, avec une assurance d’alpinistes

chose, il faut penser à la mise à la terre. Ici, par exemple, nous ne sommes pas sous une ligne, mais c’est devenu un réflexe », lâche José Jimenez, face au pylône 41. Monteur pour une autre entre­prise présente sur le chantier, la Selt, il a débuté dans le métier en 1976. « Ce sont ces bonnes prati-ques qu’il faut transmettre aux jeunes, des automatismes qui peuvent leur sauver la vie, ajoute­t­il. On travaille à l’ex-térieur, on rigole bien, mais le boulot est dur... C’est dès le départ qu’il faut savoir se protéger. Et la jeunesse, c’est aussi l’avenir. »Chez EEE, des for­mations « grandeur nature » (voir p. 10 à 13) sont organisées à Nîmes chaque année pendant les mois de janvier et février, qui correspondent aux périodes creuses pour l’activité. Elles portent sur le risque électri­que et l’utilisation de la ligne de vie pour les travaux en hau­teur. Olivier Lapras, ingénieur sécurité et technique chez EEE, anime ces sessions. Observateur au pied du pylône 46, il s’explique : « Quand une ligne électrique sous tension est parallèle à une portion du chantier, elle crée un phéno-mène d’induction qui fait appa-raître des tensions électriques induites dans toutes les pièces métalliques (grues, câbles, pièces à lever…). La solution consiste à tout relier à la terre à travers des câbles dits de “mise à la terre”

Les bonnes pratiques sont transmises aux jeunes par les plus expérimentés afin de devenir des automatismes qui peuvent leur sauver la vie.

Le montage d’un pylône s’apparente à un Meccano géant dans lequel chaque pied doit s’emboîter parfaitement.

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS

Page 9: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

Travail & Sécurité – Juillet-août 08 9

expérimentés. Du plateau, on aperçoit le chantier des pylônes précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté-riel, là-bas : des pièces qui ne correspondent pas et qu’il faut renvoyer. L’équipe qui s’en charge est bloquée. Ce sont les aléas d’un chantier », soupire Sébastien Chevalier. Dans quelques

semaines, les équipes commen­ceront, épaulées par un hélicop­tère, le travail de déroulage des câbles sous tension mécanique, afin qu’ils ne traînent jamais au sol. D’ici là, les hommes du pylône 46 seront sur un autre secteur. « On bouge, mais c’est toujours la même chose. Les gars sont des durs, ils ont l’habitude. Pourtant, personne n’est à l’abri d’un accident, observe François Vinci, leur chef de chantier. Sur le terrain aussi, il faut savoir cor-riger le tir. La prévention, c’est tous les jours qu’on y veille. »

1. Réseau de transport d’électricité.2. Mouler = donner du mou = détendre = baisser = descendre.3. Sous la marque Omexom (liée à la très haute tension).4. Ou points de rencontre sécurité (PRS).

Notes de chantier

La construction d’une nouvelle desserte électrique entre Vigy et Marlenheim a plusieurs objectifs :

• renforcer les capacités d’une ligne « très haute tension » ;• accompagner la dynamique de l’Est mosellan qui, du fait

de la présence de nombreux sites industriels, est un gros consommateur d’électricité ;

• sécuriser la desserte de l’agglomération de Strasbourg en lui fournissant un second poste d’alimentation ;

• bien assurer l’alimentation électrique du TGV Est, avec la création notamment d’un poste de transformation électrique près de Sarrebourg.

La concertation autour du projet a été lancée en 1998. En février 2001, le « fuseau de moindre impact », délimitant une bande de 50 mètres de large au sein de laquelle est déterminé le tracé, est approuvé par le secrétaire d’État à l’Industrie. La reconstruction de la ligne prévoit notamment d’intégrer la dimension environnementale, en s’éloignant des zones d’habitation. Pour ce faire, de nombreux acteurs de la protection de l’environnement sont consultés. Entre 2002 et 2005, l’élaboration du tracé a lieu. L’étude de l’implantation des supports, le démontage et la construction de la nouvelle ligne ont débuté en 2006. Courant 2008, la nouvelle ligne sera installée.• Coût global du projet : 100 millions d’euros. • Près de 10 millions d’euros de mesures environnementales.

Grégory BrasseurPhotos : Gaël Kerbaol

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS

Page 10: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

actu e n images

Formation Des répétitions sur une maquette « taille réelle »À Nîmes, l’entreprise EEE organise des sessions de recyclage à la prévention des risques professionnels pour ses monteurs. Une formation dispensée en interne et avec le concours de guides de haute montagne.

L ’induction tue une à deux personnes par an en France. En 1998, un

accident mortel sur une ligne incite la société EEE à mettre en place des formations et

des recyclages pour ses équi­pes sur le risque électrique et l’utilisation de la ligne de vie pour les travaux en hau­teur. Ces formations ont lieu à Nîmes, où les équipes vien­nent quatre jours dans l’année suivre un programme théori­que qui est mis en application grâce à des exercices sur une maquette grandeur nature… à 1,50 m du sol. Olivier Lapras organise l’enseignement pour la partie risque électrique. « Les nouveaux arrivants mis à part, nous ne leur apprenons rien qu’ils ne sachent déjà. C’est l’occasion de prendre le pouls du travail en équipe et de leur dynamisme, ou de faire le point des chantiers récents et des évolutions du métier, explique l’ingénieur sécurité et techni­que. Le premier risque apparaît dès l’approche des câbles nus à haute tension, avant même de les toucher. C’est l’amorçage direct. On s’en protège en res-pectant les distances réglemen-taires. Hors habilitation et hors autori sation de travail délivrée par l’exploitant, on se tiendra à plus de 5 mètres des câbles conducteurs nus. Ensuite, selon les cas, on respectera les distances limites de voisinage puis les distances minima-les d’approche corrigée asso-ciées aux ouvrages de 63 000 à 400 000 volts (règlement UTE C 18-510). Reste à abor-der le phénomène d’induction

Les équipes de l’EEE suivent 4 journées de formation par an à Nîmes afin de faire le point sur les règles de sécurité et les évolutions du métier.

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS

10 Travail & Sécurité – Juillet-août 08

Page 11: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

Travail & Sécurité – Juillet-août 08 11

pouvant apparaître dans une ligne consignée, c’est-à-dire séparée des sources de ten-sion. C’est un risque invisible et sournois auquel ils doivent être préparés. Pour s’en débarras-ser, il faut décharger la tension induite à la terre. » Pour toute opération, on com­mence par la connexion de la tresse de terre au pylône, en s’assurant d’un bon contact de l’étau sur la charpente métalli­que. Avec une perche isolante, on raccorde à l’autre extrémité de la tresse une pince conduc­trice que l’on serre sur le câble en tournant le manche de la perche isolante. L’objectif est de « tirer à blanc ». Au cours de ces répétitions, les lignards utilisent le matériel courant, mais également des équipe­ments qu’ils ne sont amenés à manier qu’exceptionnelle­ment, lors d’opérations par­ticulières. « Si une manœuvre présente des incertitudes, autant la mettre au point ici,

à 1,50 m du sol, déclare Olivier Lapras. C’est comme sur un chantier, sans la pression du travail. » Le terrain d’expéri­mentation est assez ludique. « On se donne le temps de comprendre », témoigne Cyril Batista, monteur. Le formateur en profite pour faire quelques rappels sur le soin à porter au matériel notamment : « Des perches rayées ou salies per-dent leur caractère isolant : vous n’êtes plus protégés ! »

Transfert d’expérienceÁ quelques mètres de là, une autre équipe travaille sur l’utilisation de la ligne de vie. L’entreprise Jean­Claude Ilhéro

Un programme théorique a été mis en place grâce

à des exercices en conditions réelles... à 1,50 m du sol.

Une manière d’appréhender les différents risques du métier,

notamment celui de l’induction, sans la pression du chantier.

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS©

Gaë

l Ke

rbao

l po

ur l’

INRS

Page 12: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

12 Travail & Sécurité – Juillet-août 08

formations, qui a participé – avec d’autres guides des Pyrénées – à la mise en place de la ligne de vie il y a vingt ans, mène les opérations. Ses formateurs sont guides de haute montagne. « Nous intervenons depuis 1987 chez EDF à la demande de la CRAM, en réponse à un constat de forte accidentologie dans la profession. Les salariés d’EEE

nous voient une fois tous les deux ans. On leur présente le nouveau matériel, on contrôle le leur, on reprend des points de législation et on fait des exerci-ces : installation et désinstalla-tion d’une ligne de vie, descente en rappel, opérations de sauve-tage, réchappes individuelles, tests de résistance du matériel, commente Patrice Fauret, for­mateur. Ces tests de résistance les sensibilisent à la rupture du matériel et simulent le choc qu’ils ressentiraient en cas de chute. Parfois, des chutes peu impressionnantes sont violen-tes en termes de chocs. Le mode

Des répétitions sur une maquette « taille réelle »

actu e n images

Les effets du courant électrique

sur l’homme• Stimulation/inhibition

des phénomènes électriques cellulaires : contractions musculaires, tétanisation, fibrillation ventriculaire qui peuvent entraîner un arrêt circulaire et/ou respiratoire.

• Brûlures électriques de la peau et des yeux (en cas d’arc électrique) mais aussi des organes internes (nécrose des muscles, thrombose des petits vaisseaux…)

Intensité Effet

0,5 mA Perception cutanée

5 mA Secousse électrique

10 mA

Contracture entraînant une incapacité à lacher prise

25 mA

Tétanisation des muscles respiratoires (asphyxie au-delà de 3 mn)

40 mA (pendant

5 s) 50 mA

(pendant 1 s)

Fibrillation ventriculaire

2 AInhibition des centres nerveux

opératoire est ancien, mais il est intéressant de voir comment ils ont pu simplifier les choses afin de déceler et corriger les dérives graves qui peuvent les mettre en péril. »Au niveau des équipements, les formateurs en profitent pour sensibiliser aux contrô­les annuels et aux critères de mise au rebut. « Les entrepri-ses ont du mal à mener ce tra-vail auprès d’une population nomade, éloignée de sa base. Les monteurs sont habitués à un matériel rustique et lourd. Mais ils n’ont pas forcément conscience du soin à apporter

Des simulations de chutes sont organisées afin de sensibiliser les monteurs à la violence des chocs. Elles sont également l’occasion de répéter les procédures d’évaluation.

Page 13: Transport d’électricité - travail-et-securite.fr · flèche de la grue sur le tétrapode ... précédents en cours de levage. « Nous avons un problème maté- ... création notamment

Travail & Sécurité – Juillet-août 08 13

au matériel d’alpiniste », ajoute Pierre Bescar, également for­mateur. « Pour nous, c’est aussi l’occasion de répéter des situations de crise telles que les évacuations de blessés, affirme Jean­Marc Lazarz, un monteur. Des situations qui, bien heureu-sement, ne se rencontrent pas tous les jours. »

Note : l’entreprise EEE (Omexom) emploie 250 personnes dont 120 monteurs, qui se déplacent de chantier en chantier.

Grégory BrasseurPhotos : Gaël Kerbaol

Le risque électrique et l’utilisation de la ligne de vie pour

les travaux en hauteur sont les deux principaux sujets

de préoccupation en termes de sécurité pour les lignards.

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS

© G

aël

Kerb

aol

pour

l’IN

RS