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1 APS polyvalence Mention Entraînement Travail des appuis Le travail des appuis semble être un élément fondamental de l’entraînement sportif. Selon le principe d’action / réaction (loi de Newton), se propulser revient à appliquer des forces sur un point d’appui. On pourrait définir l’appui comme la zone de contact établissant le lien entre le corps et le milieu physique, cette interaction permettant la production de force. Dans un premier temps, nous limiterons cette zone aux appuis pédestres sans ignorer d’autres formes d’appuis (manuels, corporels…) utilisés dans certaines APS (gym, danse, combat, escalade…) et dans d’autres milieux (liquide, aérien…). Particularité des appuis pédestres : Zone de force : « avoir les pieds sur terre » La plupart des déplacements sont assurés par les appuis pédestres : le pied est une zone du corps particulièrement sollicitée dès qu’il s’agit de se déplacer longtemps ou de façon inhabituelle, dans la plupart des sports… C’est le premier contact avec le sol : c’est une zone intermédiaire entre l’environnement (surface) et le corps. De ce fait, c’est un carrefour de force : référence au principe de Newton action / réaction mais également point d’appui pour faire naître le mouvement. Les pieds doivent pouvoir supporter des formes de sollicitation multiples : ils doivent pouvoir communiquer des vitesses importantes, subir des pressions énormes (plusieurs fois le poids du corps sur une simple réception), se déformer du fait d’orientations différentes des forces et des déplacements… Les pieds : Attention, Zone sensible Possédant des points communs avec les mains : articulations complexes (poignets, chevilles), surfaces sensibles (paume, plante)…les pieds souffrent d’être plus éloignés du cerveau et selon la loi de Gesell (loi de développement céphalo-caudale et proximo-distale), leur sensibilité est moindre. Les pieds assurent pourtant un rôle fondamental dans l’équilibre, de leur position dépendant la stabilité du corps (polygone de sustentation). Lorsqu’un alpiniste souffre de pieds gelés, on essaie de sauver le petit orteil, fondamental pour l’équilibre… O. PAULY dégage 4 caractéristiques des appuis pédestres : - placement : sur l’avant pied, les talons, à plat, sur le bord externe, interne…

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APS polyvalence Mention Entraînement Travail des appuis Le travail des appuis semble être un élément fondamental de l’entraînement sportif. Selon le principe d’action / réaction (loi de Newton), se propulser revient à appliquer des forces sur un point d’appui. On pourrait définir l’appui comme la zone de contact établissant le lien entre le corps et le milieu physique, cette interaction permettant la production de force. Dans un premier temps, nous limiterons cette zone aux appuis pédestres sans ignorer d’autres formes d’appuis (manuels, corporels…) utilisés dans certaines APS (gym, danse, combat, escalade…) et dans d’autres milieux (liquide, aérien…). Particularité des appuis pédestres : Zone de force : « avoir les pieds sur terre » La plupart des déplacements sont assurés par les appuis pédestres : le pied est une zone du corps particulièrement sollicitée dès qu’il s’agit de se déplacer longtemps ou de façon inhabituelle, dans la plupart des sports… C’est le premier contact avec le sol : c’est une zone intermédiaire entre l’environnement (surface) et le corps. De ce fait, c’est un carrefour de force : référence au principe de Newton action / réaction mais également point d’appui pour faire naître le mouvement. Les pieds doivent pouvoir supporter des formes de sollicitation multiples : ils doivent pouvoir communiquer des vitesses importantes, subir des pressions énormes (plusieurs fois le poids du corps sur une simple réception), se déformer du fait d’orientations différentes des forces et des déplacements… Les pieds : Attention, Zone sensible Possédant des points communs avec les mains : articulations complexes (poignets, chevilles), surfaces sensibles (paume, plante)…les pieds souffrent d’être plus éloignés du cerveau et selon la loi de Gesell (loi de développement céphalo-caudale et proximo-distale), leur sensibilité est moindre. Les pieds assurent pourtant un rôle fondamental dans l’équilibre, de leur position dépendant la stabilité du corps (polygone de sustentation). Lorsqu’un alpiniste souffre de pieds gelés, on essaie de sauver le petit orteil, fondamental pour l’équilibre… O. PAULY dégage 4 caractéristiques des appuis pédestres : - placement : sur l’avant pied, les talons, à plat, sur le bord externe, interne…

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- orientation de l’appui : vers l’avant, l’arrière, le côté, vertical… - production de force : produire beaucoup de force pendant un temps de contact réduit (expression « avoir du pied ») - orientation de la force produite : vers l’avant, l’arrière, le haut… Mais le travail des appuis se limite-t-il aux pieds ? aux muscles responsables de ses mouvements, les mollets ? Non, le travail des appuis concerne l’ensemble du corps, tout étant en étroite inter dépendance…les pieds ne sont que le premier maillon de la chaîne. Les pieds assurent plusieurs fonctions vitales : équilibration – propulsion – orientation et ont donc un rôle primordial. L’équilibration dépend de la qualité proprioceptive de l’appui. La propulsion dépend de la surface (dureté) et le mode de pose de pied (talon, plante ou pointe) L’orientation de l’organisation générale du corps, des segments libres. 1 – Le problème de l’équilibration et lien avec propulsion : Une première façon de résoudre le problème complexe des appuis = étude de la gestion du couple Equilibre / Propulsion (PRADET) Comportement de départ, habituel chez l’homme (ONTOGENESE) au niveau de l’apprentissage de la marche = successions de déséquilibres rattrapés : - l’objectif la plupart du temps est de préserver son équilibre - l’évolution de la locomotion va dans une logique de confort et de sécurité (rester dans son polygone de sustentation) or, progresser en APS, c’est se déshabituer (DESLANDES) et amélioration de l’efficacité de la propulsion passe par l’acceptation du déséquilibre…paradoxe ! Vu autrement, on peut dire que la qualité des sportifs de haut niveau, c’est d’être capable de se propulser de façon efficace dans des situations de déséquilibre. Il faut donc s’éduquer pour cela. « L’équilibre est une affaire qui concerne le corps dans sa globalité » Dario RIVA, « Il faut parler de systèmes fonctionnels impliqués »

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Les trois systèmes d’équilibration sont l’œil, l’oreille et la proprioception. Ce qui semble faire la différence entre le commun des mortels et le champion, c’est la gestion du déséquilibre :

Chez le débutant Chez l’expert

Equilibre géré de bas en haut Le haut rattrape des déséquilibres du pied Actions = déséquilibres rattrapés (rééquilibre à postériori) Fonctionnement réactif essentiellement (PAILLARD)

Equilibre conçu de haut en bas Les membres inférieurs s’adaptent à la verticalité du tronc Actions = déséquilibres anticipés (rééquilibre prévu) réactif et prédictif

Illustration en cours :

- comportements typiques sur rolla bolla ou skate - apprentissage de la mise en action sur départ de course : le débutant refuse le

déséquilibre et se redresse dès les premiers appuis alors que l’expert accepte position corps penché sur une dizaine d’appuis…

PRADET montre que le problème réside dans l’acceptation du déséquilibre pour se propulser, paradoxe que l’on peut généraliser : « Toutes les forces que l’on consacre à l’équilibration ne sont plus disponibles pour la propulsion » donc technique athlétique = recherche permanente du rapport entre équilibration et propulsion Vu autrement, on peut dire que la qualité des sportifs de haut niveau, c’est d’être capable de se propulser de façon efficace dans des situations de déséquilibre. Il faut donc s’éduquer pour cela et cela consiste essentiellement à anticiper et gérer au mieux le déséquilibre. Cela suppose notamment :

- travail de proprioception - de renforcement musculaire des muscles devant supporter des pressions importantes

dans ces situations inhabituelles (exemple chevilles sur un départ…)

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- de gainage Charles GOZZOLI caractérise de cette façon les différences entre débutant et expert au niveau de la qualité de l’appui athlétique : Appuis débutant Expert Au plan biomécanique : Organisés autour de l’axe gravitaire Permet de préserver système de prise d’info habituel « fil à plomb auriculaire « PAILLARD Alignement non complet Bassin non placé Mouvements parasites Pied à plat

Organisation autour d’une ligne de pression, chaîne :

- indéformable permettant de s’éloigner de la verticale (oblique)

- alignée - rigide (gainée)

Au plan énergétique : - régime non pliométrique

coordinations inter et intra musculaires peu efficaces

- bonne coordination = synchronisation optimale des mouvements agonistes associée au relâchement des antagonistes (indice majeur de la maîtrise sportive, PLATONOV) - régime pliométrique efficace qui optimise tension / renvoi

2 - Rôle des appuis dans la propulsion en course : Dans la plupart des APS, l’athlète agit sur le sol par l’intermédiaire d’appuis mais l’étude des facteurs d’efficacité de la course montre qu’avoir de bons appuis suppose la mobilisation de l’ensemble du corps. Pour MILLER et QUIEVRE, les facteurs d’efficacité de la course sont :

- la propulsion - l’équilibre dynamique et la continuité des actions - la solidité de la chaîne d’impulsion = le gainage

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D’après Alain PIRON, l’action de course correspond à une succession de bonds d’un appui sur l’autre, un enchaînement d’impulsions efficaces. Les facteurs d’efficacité d’une impulsion étant :

- solidité de la chaîne d’impulsion - le rôle des segments libres - la qualité du balayage du secteur d’impulsion (passage du bassin sur l’appui) - la qualité pliométrique du pied pour optimiser mise en tension / renvoi

Dessin :

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Donc, l’amélioration de la qualité des appuis passe par : Sur le plan technique :

- avoir un pied actif - passage du bassin sur l’appui - placement bassin gainé - coordination / synchronisation des segments libres…

Sur le plan musculaire : Pour s’entraîner à résister à l’affaissement du CG sur l’appui : Sur le plan musculaire, les régimes de contraction sont de type stao-dynamique pour le genou et pliométrique pour la cheville. Sur le genou, la qualité dominante est l’explosivité de la force dans le registre de force maximale. Sur la cheville, ce sont des qualités d’explosivité de force pliométrique qui sont particulièrement sollicitées. (voir exemple de formes de travail proposées par Miller et Quièvre) Pour augmenter la vitesse de balayage du CG sur l’appui : Il faut augmenter les capacités de vitesse d’extension de la hanche, en même temps que la vitesse de travail pliométrique de la cheville. Il faut également un bon gainage et une bonne coordination des segments libres… Il faut donc également une bonne vitesse d’extension de la hanche libre et vitesse d’inversion de la flexion en fin de phase aérienne (préparation à l’appui) (voir exemple de forme de travail proposées par Miller et Quièvre) Sur le plan énergétique : Amélioration systémique des qualités de force / vitesse / endurance (modèle de GUNDLACH) Sur le plan proprioceptif : (voir cours DESLANDES) 3 - Appuis et vitesse : Dans beaucoup d’APSA, l’appui athlétique est présenté comme un des fondamentaux…

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Effectivement, dans la plupart des APS, pour aller vite, il s’agit d’avoir des appuis efficaces, réactifs, ne pas perdre de temps dans les changements de direction et cela commence souvent par le travail du « pied ». Mais le travail des appuis ne se limite pas à cela : se propulser avec des appuis efficaces nécessite une bonne transmission des forces avec un corps gainé, aligné et un rôle efficace des segments libres… L’athlétisme peut être le support d’un travail à ce niveau, notamment en course de vitesse. Analyse biomécanique de la foulée de course Facteurs d’efficacité de la foulée : La foulée du coureur doit être abordée comme une succession d’impulsion dont l’efficacité est déterminée par :

- une bonne coordination intra-musculaire et inter-musculaire pour optimiser le rendement des muscles dans un fonctionnement pliométrique (mise en tension/renvoi)

- agir bien avant le contact avec le sol avec une bonne organisation segmentaire qui anticipe la pose du pied (suspension active et ouverture de la jambe avant griffé)

- être efficace malgré un temps de contact de plus en plus bref - un placement optimal du corps autour d’un chaîne d’impulsion pour transmettre

l’énergie mais si la foulée doit être considérée comme un bond, l’organisation gestuelle de la foulée vise à produire un déplacement du CG le plus linéaire possible. Il s’agit de réduire l’angle d’envol à chaque appui pour lisser sa trajectoire et limiter le temps de suspension. En effet, la trajectoire du CG dépend de la vitesse et de l’angle d’envol : Si angle d’envol augmente, la courbe sera plus concave Si la vitesse augmente, la courbe sera plus tendue pour une même flèche Or, le temps de suspension dépend de la hauteur atteinte par le CG et non de sa portée (par exemple, les sauteurs en longueur restent moins longtemps en l’air que sauteurs en hauteur) Donc une grande amplitude ne correspond pas forcément à beaucoup de temps en l’air. L’objectif sera également d’augmenter la distance d’appel (correspond à pénétration du bassin vers l’avant dans le secteur d’impulsion). Ceci sera lié à la disponibilité articulaire de la hanche… Cette extension complète de la hanche en fin d’appui provoque un étirement des muscles fléchisseurs de la hanche = mise en tension / renvoi qui favorise le retour du genou.

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Par contre, le coureur n’a pas intérêt à augmenter la distance d’atterrissage (correspond à prise d’avance) Ce déplacement linéaire du CG peut être représenté par l’image des bielles d’une roue de locomotive ou un enfant qui fait de la patinette = image intéressante pour passer d’une pose d’appui en piston à une pose d’appui en griffé… D’où une deuxième conclusion : on peut analyser la foulée comme une succession de cycles de jambes « La course à pied implique la motricité dans une répétition de mouvement cycliques dont l’efficacité dépend de l’enchaînement (voir superposition) des actions propulsives de chaque cycle » AUBERT, CHOFFIN, 2007. Définition cycle = séquence gestuelle complète que l’on pointe d’un évènement à l’autre, identique à lui-même Phase = séquence du cycle que l’on peut isoler entre deux évènements identifiés En course, cycle = une foulée avec deux phases = appui et suspension. Dans cette approche cyclique, importance de l’oscillation de la jambe libre avec :

- une oscillation de retour = trajet en arrière du bassin (talon fesse avec moment d’inertie qui diminue donc provoque accélération)

- oscillation de préparation à l’appui = genou libre à la verticale du pied jusqu’au posé suivant (cycle antérieur)

Les autres paramètres de la foulée :

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a) Rapport amplitude / fréquence : L’amplitude et la fréquence sont les paramètres cinétiques de la foulée. V = A X F L’amélioration de la vitesse de course passe donc par l’augmentation de l’amplitude ou de la fréquence. L’objectif de l’entraînement sera de trouver le bon compromis entre les deux sachant que l’un peut nuire à l’autre.

b) Rapport temps de contact / temps de suspension : Plus la vitesse de déplacement augmente et plus le temps de contact diminue. Autrement dit, le rapport appui / suspension de chaque foulée va en diminuant donc la durée relative de la suspension augmente. « Plus on se déplace vite et moins on reste au sol » « on colle au sol pour marcher / on sprinte au dessus de la piste »

c) La poulaine de foulée : La trajectoire cyclique du pied sous la hanche à la forme d ‘une poulaine (chaussure du moyen âge) ; le débutant court en piston et sa poulaine est déportée vers l’arrière : il court en cycle arrière… L’expert a une corne avant plus prononcée et une bosse arrière moins élevée : il court plutôt en cycle avant.

d) Les actions de bras : Trois fonctions :

- équilibrer le couple de rotation autour du centre de gravité = maintien vertical du buste par segments libres qui s’équilibrent de façon controlatérale

- limiter la rotation des épaules qui contre la rotation du bassin - optimiser le travail pliométrique de la chaîne des extenseurs = passer d’un rôle

équilibrateur à propulsif

e) La position du bassin : Le gainage est la clef de voûte de la foulée car les abdos contractés : - contiennent mieux les viscères

- rendent le bassin et le tronc solidaires - alignent les vertèbres lombaires = grandissement - constituent un point d’ancrage pour le psoas iliaque qui favorise l’élévation du genou

de la jambe libre

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Analyse physiologique de la foulée : Rôle des groupes musculaires :

- les ischios jambiers : actifs pendant les deux tiers d’un cycle complet de course (deux foulées entre les deux quittés d’un même pied)

Remarque : leur contribution est supérieure à celle des quadriceps…

- les adducteurs : agissent comme un gouvernail pour la jambe libre donc jouent un rôle majeur

- les quadriceps ont une courte activité (30 % du cycle) mais rôle majeur dans l’extension. Ils agissent simultanément avec les fessiers (extenseurs de la hanche)

Remarque : ils sont inactifs dès que le bassin passe au delà de la verticale donc renforce la thèse que le sprinteur ne pousse pas C’est différent pour le départ de la course :

- les ischios sont moins sollicités - les extenseurs travaillent plus en régime concentrique explosif

Remarque : en course de demi-fond, en footing, les ischios sont encore moins sollicités, voir shuntés sur le plan artério-veineux, donc ils se refroidissent ! d’où la nécessité d’un échauffement spécifique avant course de sprint… 4 – Appuis et qualité d’impulsion : Rappel sur la notion d’impulsion : Définition fonctionnelle selon Alain PIRON Cet auteur définit l’impulsion comme étant une déformation de la trajectoire du CG autour d’une chaîne d’impulsion, dont le placement permet dans un premier temps d’emmagasiner de l’énergie grâce aux qualités d’élasticité musculaire (mise en tension) pour ensuite la restituer de façon optimale (renvoi) L’impulsion ne peut pas être considérée comme une simple poussée…la poussée n’est que la résultante. Il faut plutôt se représenter une impulsion comme un mobile (une boule) posé sur une perche (la jambe d’impulsion) que l’on voudrait projeter. Donc la qualité d’un sauteur n’est pas juste la détente verticale définie comme poussée explosive en concentrique mais plutôt la capacité à réagir dans un temps très court à d’énormes pressions… D’autre part, comme pour l’analyse de la course, celle-ci pouvant être définie comme une succession d’impulsion, il ne faut pas se centrer exclusivement sur la jambe d’appui. En effet, il faut avoir compris que l’essentiel se joue justement avant l’appui donc au niveau de la

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jambe libre qui devient jambe d’appui et prépare ainsi la qualité de cet appui ; Il faut donc parler « d’efficacité différée » selon Gérard LACROIX : c’est la qualité de la suspension qui détermine la qualité de l’appui à venir. C’est le principe de la pliométrie. Enfin, la qualité de l’impulsion est déterminée par l’ensemble du corps, d’une façon systémique (A. PIRON), chaque élément conditionnant un autre : équilibre / placement du corps, gainage, rôle des bras, segments libres… Enjeu de la qualité d’une impulsion en terme de gestion des appuis : - le sauteur perd nécessairement de la vitesse dans la phase de mise en tension, plus qu’il n’en gagne dans la phase de renvoi (montré par les chiffres, voir études sur saut en longueur notamment…) - c’est la rançon de l’efficacité musculaire (renvoi à dialectique force / vitesse) On peut ne pas amplifier le phénomène en descendant d’abord pour remonter ensuite = descendre sur l’avant dernier appui d’une façon très dynamique (image d’un perchiste qui avance sa perche avant le piqué dans le butoir) Donc améliorer la qualité d’une impulsion passe par : - travail pliométrique de la jambe d’impulsion - gainage (placement et renforcement chaîne d’impulsion) - passage du bassin sur l’appui - synchronisme des bras, rythme des phases - coordination des segments libres 5 – Rôle des appuis dans les lancers : On retrouve les principes évoqués pour l’impulsion : sauter consiste à se projeter, les forces s’appliquant sur le CG du sauteur…lancer consiste à projeter un engin (poids, balle, ballon…), les forces vont s’appliquer sur le CG de l’engin, le corps du lanceur devant transmettre ces forces par l’intermédiaire des appuis. De la même façon, la plupart des lancers ne sont pas que des simples poussées qui naissent des appuis. Dans la plupart des cas, il y a prise d’avance du bas du corps sur le haut pour optimiser la force du lancer avec un fonctionnement de type mise en tension / renvoi des groupes musculaires propulseurs. Un lancer commence donc généralement par l’action des appuis et, dans la plupart des cas, par une prise d’avance de ces appuis. Cette prise d’avance nécessite un déséquilibre, celui-ci devant être anticipé, accepté, la qualité de la propulsion en dépendant (voir ci-dessus gestion équilibre / propulsion). Enfin, on peut différencier l’action des deux jambes avec souvent une jambe motrice qui agit sur la position du bassin et une jambe axe sur laquelle le corps s’aligne pour transmettre les forces (alignement pied – bassin – épaule). Sur un lancer qui est effectué pieds décalés (pas à l’amble), la jambe droite est motrice et la jambe gauche sert d’axe (pour un lanceur droitier).

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Bibliographie : AUBERT F., CHOFFIN T., « Athlétisme, les courses », Ed. revue EPS, 2007. PIRON A., « Analyse fonctionnelle du mouvement », dossier FFA, revue EPS 1988. PIRON A., « les fondamentaux de l’entraînement des sauts », revue AEFA. PIASENTA J., 1984, « L’éducation athlétique », Ed. Insep PRADET M., HUBICHE J.L, 1986, « Comprendre l’athlétisme », Ed. Insep. MILLER, QUIEVRE, GAJER, « De l’analyse biomécanique à la musculation spécifique du sprinteur », revue AEFA « Une simple question d’équilibre », revue Sport et vie n° 71 Charles GOZZOLI, « L’athlétisme éducatif » Georges GACON, « la force de l’appui » Gilles COMETTI ; « La vitesse », « La pliométrie » Hervé LOUIS

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