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français BULLETIN DE LA FÉDÉRATION DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES DU QUÉBEC (FTQ) VOL 15 - Été 2000 Travailler en La qualité de la langue.......... 2 Encore et encore de l’anglais............................ 3 For «pure wool» english only !........................ 3 Le français, enjeu collectif..................... 4-7 Pour connaître nos droits...... 8 Des États généraux de la langue française à l’automne 2000.................... 9 Déménagez-vous ? N’oubliez pas de nous faire parvenir votre nouvelle adresse. (Coupon-réponse au verso) Une récompense bien méritée !....................... 9 L’Université de Montréal....... 10 Que dit la loi?...................... 11 N’ayons pas peur des mots.............................. 11 Une autre façon de développer notre action syndicale................... 12 u n p r o j e t à c u l t i v e r ! SOMMAIRE entreprises des la francisation

Travailler français - FTQ - Francisation · Travailler en français FTQ - Été 2000 3 De gauche à droite : Gilles Saint-Onge, Pierrette Girard et Diane Saintonge, membres de l’éxécutif

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françaisBULLETIN DE LA FÉDÉRATION DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES DU QUÉBEC (FTQ)

VOL 15 - Été 2000

Travailler en

La qualité de la langue.......... 2

Encore et encore de l’anglais............................ 3

For «pure wool» english only !........................ 3

Le français, enjeu collectif..................... 4-7

Pour connaître nos droits...... 8

Des États généraux de la langue française àl’automne 2000.................... 9

Déménagez-vous ?

N’oubliez pas de nous faire parvenir votre nouvelle adresse.

(Coupon-réponse au verso)

Une récompensebien méritée !....................... 9

L’Université de Montréal.......10

Que dit la loi?...................... 11

N’ayons pas peurdes mots.............................. 11

Une autre façon de développer notre action syndicale................... 12

un projet à cultiver !

SOMMAIRE

entreprisesdesla francisation

La qualité de la langueLe 17 mars dernier, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) déposait un rapport signalant que l’Office de la langue française (OLF) se désagrège, ce qui met en péril son action en matière de statut du français au Québec. Cette situation déplorable a aussi des effets sur les responsabilités de l’Office quant à l’utilisation d’une langue de qualité au Québec dans l’Administration, dans les milieux professionnels, les médias, les entreprises, etc. De cela, on en parle peu.

Sans agir sur la qualité de la langue utilisée au Québec, comment l’Office peut-il soutenir une action efficace d’amélioration du français? En consultant les rapports annuels de l’organisme et du Conseil de la langue française, on constate que, depuis plusieurs années, l’Office a continuellement réduit son champ d’action et ne couvre plus qu’une fraction de son mandat, après avoir relégué à l’arrière-plan ou délaissé plusieurs dossiers relatifs à la bonne qualité de la langue française parlée ou écrite. Tous les dossiers grand public ainsi que les dossiers d’études ou de recherche (ex. néologie, anglicismes, etc.) sont disparus pour laisser place à la commercialisation de la Banque de terminologie du Québec sous le nom Grand dictionnaire terminologique, un cédérom dont l’utilité certaine ne peut remplacer les larges responsabilités relatives à la qualité de la langue qui découlent du mandat de l’Office.

La FTQ observe également que l’équipe des vingt linguistes et terminologues de l’Office - qui a le mandat, selon la Charte, «de conduire la recherche linguistique et terminologique, de produire des terminologies et de les officialiser au besoin» - est deux fois moins nombreuse qu’auparavant pour aborder la complexe question de l’aménagement linguistique au Québec, c’est-à-dire travailler au développement et à l’implantation de la langue française et à son bon usage dans tous les secteurs du Québec.

Devant cette situation critique, la FTQ rappelle que le Conseil de la langue française, dans son rapport de 1999, La qualité de la langue, un projet de société (p.355-356), identifie clairement les actions que l’Office doit entreprendre pour assurer une améliora-tion du français parlé et écrit au Québec :

• Qu’en matière de lacunes terminologiques, l’Office

dresse un « état des lieux ».

• Que l’on procède à une mise à jour de la Banque

de terminologie.

• Que l’on étudie la cohérence de la tarification des

consultations linguistiques de l’Office par rapport à

une politique de promotion de la qualité de la

langue visant l’ensemble de la population.

• Que l’Office limite la normalisation terminologique

aux cas litigieux.

• Que l’Office développe auprès de ses clientèles

une approche plus pédagogique pour expliquer

son action.

• Qu’en matière de néologie de langue générale, les

autorités compétentes interviennent pour faciliter la

coopération entre l’Office et les organismes respon-

sables des autres pays francophones.

• Qu’en ce qui concerne la féminisation des titres et

fonctions, la concertation soit intensifiée entre le

Québec, la Belgique, la Suisse et la France.

• Que l’Office redynamise ses bureaux régionaux.

Le constat est inévitable : l’Office ne peut répondre à son mandat ni aux recommandations du Conseil de la langue française. Cette situation intolérable est causée principalement par des compressions gouver-nementales qui se traduisent, dans le quotidien, en suppression de personnel. Il nous faut donc réagir avant qu’il ne soit trop tard.

Travailler en français FTQ - Été 20002

PMS 2747 PMS 131

LA FRANCISATION DES MILIEUX DE TRAVAIL

Travailler en français FTQ - Été 2000 3

De gauche à droite : Gilles Saint-Onge, Pierrette Girard et Diane Saintonge,membres de l’éxécutif de la section locale 1204 - SCEP

Encore et encore de l’anglaisL’entreprise Joncas Télexpert inc., une filiale de Quebecor, est un centre d’appels où cent six travailleurs et travailleuses syndiqués effectuent des abonnements et des renouvellements d’abonnements pour des journaux, des magazines et des hebdos.

Selon Gilles Saint-Onge, président de la section locale 1204 du Syndicat des communications, de l’énergie et du papier (SCEP), l’employeur exige le bilinguisme pour tous les nouveaux postes. «Le postulant ne peut guère posséder une connaissance suffisante de l’anglais, il se doit absolument de maîtriser la langue s’il souhaite obtenir un poste à temps plein. Cette recherche de la maîtrise de l’anglais est d’autant plus injustifiée que ce centre d’appels communique à plus de 90 % avec une clientèle québécoise. Pour tenter de freiner la glissade vers l’anglais, nous avons déposé plusieurs plaintes à l’Office de la langue française».

Pour les membres syndiqués du comité de francisation, l’exigence de la maîtrise de l’anglais vient trop souvent entraver l’exercice du droit de travailler en français comme le veut la Charte. Certains employeurs exigent la maîtrise de l’anglais là où ce n’est pas nécessaire.

Les efforts déployés par la société québécoise depuis vingt-cinq ans sont trop importants pour qu’on baisse les bras devant la promotion du français au travail.

For «pure wool» english only !

Une nouvelle industrie commence à s’implanter en Estrie, avec l’aide de généreuses subventions des gouvernements, celle des centres d’appels. Des emplois sont créés, tout le monde est content ! Mais l’opération pourrait entraîner un recul pour la

situation du français au travail, si on n’y prend garde.C’est le cas du tout récent investissement annoncé à Sherbrooke. ACI Telecentrics, une compagnie améri-caine, compte installer un centre d’appels destiné à une clientèle d’affaires située exclusivement aux États-Unis. Dans les circonstances, que l’entreprise exige, comme condition d’emploi, une maîtrise parfaite de l’anglais parlé ne pose pas de problème. Là où le bât blesse, c’est que les préposés au recrutement auraient décidé d’aller plus loin et d’exclure les candidats ayant un accent perceptible. C’est du moins ce que rapportait La Tribune, le 3 avril dernier, en donnant le témoignage d’une candidate francophone.

Y a-t-il vraiment une consigne d’ACI Télecentrics sur l’accent, équivalant à un véritable «Francophones, s’abstenir» ? Ou s’agit-il d’une maladresse verbale d’un préposé au recrutement ? Un dossier à suivre…

Le français, enjeu collectifLe 17 mars dernier, à Montréal, se tenait une journée de réflexion sur la francisation des milieux de travail. Les débats se sont déroulés sous la direction de Fernand Daoust, ancien président de la FTQ et membre de l’Office de la langue française.

Sous le thème «Le français, enjeu collectif», la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) invitait les membres des comités de francisation à faire le point sur l’état d’avancement du français et à trouver des pistes de solution pour relever les nouveaux défis tels qu’ils se vivent, au quotidien, dans les milieux de travail. Invitée à titre de conférencière, la présidente de l’Office de la langue française, Madame Nicole René, a rappelé l’importance du rôle des travailleurs et des travailleuses syndiqués comme partenaires du projet de francisation.

À l’ordre du jour, trois thèmes de discussion :

• la francisation des travailleurs et

travailleuses immigrants;

• la francisation des technologies de l’information;

• les services de l’Office de la langue française.

Le bilan

Le bilan de la rencontre fait ressortir l’importance grandissante de l’implication active des travailleurs et travailleuses syndiqués au projet de francisation des milieux de travail et des lacunes à cet égard. En effet, plusieurs participants et participantes ont rappelé que le mouvement syndical doit devenir un partenaire de premier plan dans le projet de francisation. C’est toute la structure syndicale (section locale, syndicat national ainsi que la centrale) qui doit être mise à contribution afin de mieux porter et défendre le dossier. Or, l’implication syndicale n’est pas toujours acquise et devrait recevoir une attention particulière.

Les comités de francisation

C’est sur le terrain bien connu de la francisation des milieux de travail que les participants et participantes ont été les plus volubiles. Ils ont dénoncé des situations où l’employeur gère, à sa manière, le fonctionnement du comité de francisation et où les représentants syndicaux sont maintenus à l’écart.

Si la francisation des milieux de travail est l’un des axes les plus importants du projet de francisation, c’est là que le gouvernement et tous les partenaires concernés doivent faire porter leurs efforts. La Charte de la langue française doit être appliquée avec plus de rigueur. Les délégués et déléguées ont demandé à la FTQ d’exiger du gouvernement que tous les organismes et entreprises employant 25 personnes ou plus élaborent un programme de francisation.

La francisation des travailleurs et travailleuses immigrants

C’est en analysant l’orientation future qu’il faut donner à l’action politique et syndicale que les participants et participantes ont exprimé à la fois leur désarroi, mais surtout leur volonté profonde de trouver des solutions aux problèmes reliés à la francisation des travailleurs et travailleuses immigrants.

Dans les entreprises où des travailleurs et travail-leuses occupent des emplois sans connaître le français, les interventions pour franciser le milieu de travail sont plus difficiles. Le processus est ralenti, voire compromis, dans certains cas. Comment atteindre les objectifs de francisation prévus par la loi quand une grande partie de l’effectif de l’entreprise est incapable de s’exprimer en français?

Travailler en français FTQ - Été 2000

CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

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LES NOUVEAUX DÉFIS DU FRANÇAIS AU TRAVAIL

Monsieur Fernand Daoust

Travailler en français FTQ - Été 2000

Selon les délégués et déléguées, les entreprises qui emploient une forte proportion de personnes qui ne connaissent pas le français éprouvent des difficultés de communications internes. Ces dernières se manifestent particulièrement entre les divers corps d’emploi, dans la gestion de la diversité culturelle, dans celle de la prévention des accidents du travail et finalement dans l’accès du personnel à la formation de base ou professionnelle.

L’urgence d’agir

On déplore que des entreprises ne considèrent pas à sa pleine valeur la connaissance du français comme un critère d’embauche. On déplore également qu’il est plus facile d’obtenir des cours d’anglais au travail que des cours de français, même dans les entreprises en voie de francisation.

On pense que tous ceux et celles qui décident de vivre au Québec devraient fournir les efforts néces-saires pour apprendre le français.

Les participants et participantes ont adopté plusieurs résolutions qui leur semblent urgentes pour favoriser la francisation des immigrants :

• les syndicats doivent négocier l’accès à des cours de français pendant les heures de travail dont la perte salariale est assumée en parts égales par l’employeur et l’employé;

• les syndicats doivent rappeler aux entreprises que les cours de français en milieu de travail sont admissibles en vertu de la loi favorisant le développement de la formation de la main-d’œuvre (loi 90);

• les syndicats doivent adopter des politiques pour appuyer la démarche des travailleurs et travailleuses dans le processus de francisation des entreprises.

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Nombre d’immigrants admis au Québec

depuis 10 ans

Tableau 1

Pourcentage de personnes immigrantes admises au Québec de 1989 à 1999, selon la connaissance du français et de l’anglais.

Connaissance du français et de l’anglais (%)

Français seulement

Année

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

34 171

40 842

51 707

48 377

44 927

28 043

27 222

29 772

27 684

26 181

29 200

32 000*

Données non disponibles

- - -

- - -

- - -

- - -

20,6 11,0 21,8 46,5

20,6 11,0 21,8 46,5

27,5 11,4 22,8 38,3

25,0 10,7 21,2 43,1

27,0 13,3 16,9 42,8

Données non disponibles

- - -

Immigration

* Objectifs du ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration Source : MRCI : Statistiques sur l’immigration au Québec, édition août 1999

Français et anglais

Anglais seulement

Ni françaisni anglais

PMS 2747 PMS 131

La francisation des technologies de l’information

L’insuffisance d’efforts déployés par les entreprises à franciser les technologies de l’information entraîne les travailleurs et les travailleuses, malgré eux, à utiliser l’anglais et à en à assimiler la terminologie.

On note toutefois certains progrès accomplis grâce à une diminution des logiciels unilingues anglais au profit des logiciels bilingues. Cependant, on estime manquer d’information sur la disponibilité des logi-ciels français sur le marché.

Il arrive que des travailleurs et des travailleuses refusent d’utiliser des logiciels en français sous prétexte qu’ils sont plus familiers avec la version anglaise. Dans un tel cas, on croit que l’employeur devrait faire preuve de plus de rigueur et ne pas laisser le libre choix aux employés.

Les travailleurs et travailleuses se disent conscients que la francisation des technologies de l’information ne peut se faire d’un seul coup, mais bien en procédant par étapes. En procédant de façon progressive, on peut arriver à implanter les techno-logies de l’information en français.

Ce qu’il faut faire en milieu de travail

Dans le domaine de la francisation des technologies de l’information, les discussions ont mené à l’adop-tion des résolutions suivantes :

• les syndicats doivent s’assurer que l’implantation des technologies de l’information se fasse en français, en concertation avec les travailleurs et travailleuses utilisateurs;

• les travailleurs et travailleuses doivent revendiquer le droit de travailler en français avec des équipements de travail qui le permettent.

Selon une enquête menée en 1999 par l’Institut

de la statistique du Québec sur l’Appropriation

des technologies de l’information et de la

communication par les entreprises au Québec,

90% des établissements québécois de dix

employés et plus font usage de l’ordinateur, 57%

sont branchés sur Internet et un peu plus du tiers

de l’ensemble des entreprises, soit 34%, sont

présentes sur le Web.

Les services de l’Office de la langue française

En moins de vingt ans, les effectifs de l’Office de la langue française ont été réduits de 50%. En 1982, on comptait 406 employés, alors qu’en 1998, on en compte moins de 200.

Ces simples données ont suscité de vives réactions de la part des participants et participantes. Pour eux, il est clair que l’Office ne peut tout faire avec les maigres ressources humaines et financières dont il dispose actuellement. Il est nécessaire que le mouvement syndical se mobilise, non seulement pour sauver ce qui reste de l’Office, mais bien pour revendiquer le rappel des ressources perdues.

Le mouvement syndical doit exiger de la part du gouvernement qu’il clarifie le mandat de l’Office et qu’il assume sa responsabilité politique en mettant en place des outils qui obligent au respect de ce mandat. Sans ce geste gouvernemental, l’Office ne pourra satisfaire à son mandat de francisation des entreprises et à assurer le rayonnement du français dans toutes les sphères de la société québécoise. Il est essentiel que le gouvernement s’engage de façon à lui en donner les moyens.

Travailler en français FTQ - Été 20006

LES NOUVEAUX DÉFIS DU FRANÇAIS AU TRAVAIL

À l’ouverture de la rencontre, le secrétaire général, René Roy, a accueilli les membres présents et leur a rappelé que le rôle des syndiqués est encore tout aussi important en l’an 2000 qu’il ne l’était il y a vingt ans. «Il nous faut continuer à relever le défi de la francisation des milieux de travail. Il ne suffit pas d’être des sentinelles de la francisation, il faut en plus, en devenir les gardiens jaloux».

Monsieur René Roy

Travailler en français FTQ - Été 2000

Par exemple, pour relever le défi de la francisation des technologies de l’information, l’Office doit être en mesure de s’associer avec les associations patronales de tous les secteurs pour créer des lexiques français de toutes les technologies et de l’économie sociale. Aujourd’hui, l’Office ne produit presque plus de lexiques, faute de ressources.

Se porter au secours de l’Office

Les délégués et déléguées ont entériné plusieurs résolutions exhortant tant le mouvement syndical que le gouvernement à se porter au secours de l’Office.

En voici quelques-unes :

• les syndicats doivent considérer la francisation comme une condition de travail, voire un enjeu de société;

• les syndicats affiliés doivent donner un appui sans équivoque à leur centrale dans sa démarche pour assurer la survie de l'Office et l’efficacité de ses interventions;

• la FTQ doit rendre publique la situation de l’Office lors des États généraux de la langue qui auront lieu à l’automne 2000.

Conclusion de la journée

Au terme de la journée, les participants et parti-cipantes sont de plus en plus convaincus de la nécessité de se concerter autour d’actions ciblées. Ils se sont engagés à tout mettre en œuvre pour terminer le processus de francisation des entreprises. Satisfaits du déroulement des travaux de la journée et des recommandations qui en ont découlé, ils ont exprimé le souhait qu’une telle activité soit reprise annuellement, ce qui leur permettrait de «garder le feu sacré».

Le message est clair ! C’est tous et toutes ensemble, en revendiquant dans tous les milieux de travail, en se donnant des stratégies et des moyens d’action «gagnants», qu’on pourra espérer ce Québec où il sera possible de vivre et de travailler en français.

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Tableau 2

LES NOUVEAUX DÉFIS DU FRANÇAIS AU TRAVAIL

Les effectifs de l’Office de la langue française de 1977 à 1999

Année Postes occupés

Postes occasionnels

Postes vacants

Postes à supprimer Total*

34

44

33

15

7

22

16

30

11

22

20

10

10

13

11

15

16

4

273

434

430

427

406

397

372

363

351

351

351

335

329

303

303

304

299

258

230

228

198

200

239

390

398

413

399

375

356

333

340

329

331

325

319

290

292

289

283

254

230

228

198

200

1

1

1977-1978

1978-1979

1979-1980

1980-1981

1981-1982

1982-1983

1983-1984

1984-1985

1985-1986

1986-1987

1987-1988

1988-1989

1989-1990

1990-1991

1991-1992

1992-1993

1993-1994

1994-1995

1995-1996

1996-1997

1997-1998**

1998-1999**

* Postes autorisés** Y compris 5 postes temps partiel

CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Travailler en français FTQ - Été 20008

Pour connaître nos droits !

LA FORMATION SYNDICALE

On peut vous aider

Dans ses interventions, la FTQ met l’accent sur la participation active des travailleurs et travailleuses au processus de francisation des entreprises. Si vous avez besoin d’information, de formation ou d’un soutien technique pour mieux mener votre mandat, communi-quez avec le Service de la francisation de la FTQ.

Le rôle syndical dans les comités de francisation

Il y aura des journées d’information à l’intention des nouveaux membres des comités de francisation et de tous ceux et celles qui s’intéressent au projet de francisation des entreprises. On y apprendra à se familiariser avec les dispositions de la Charte de la langue française et à mieux saisir les enjeux du processus de francisation.

Dates : le 16 octobre 2000; le 8 décembre 2000; le 16 février 2001; le 30 mars 2001.

Coût : aucun

Cours de perfectionnement en francais

Formation sur mesure destinée aux personnes qui désirent améliorer l’un ou l’autre des aspects suivants : • rédaction : structure de la phrase, style, ponctuation, emploi des majuscule;

• consultation des principaux ouvrages de référence : grammaires, dictionnaires, précis;

• révision grammaticale : verbe, participe passé, adjectif, etc;

• correction des difficultés courantes : anglicismes et impropriétés.

Cette formation est donnée par : Hélène Dumais, linguiste

Dates :le 7 novembre 2000 et en janvier 2001.

Coût : 50 $

Vous pouvez vous inscrire dès maintenant en commu-niquant avec le Service de la francisation de la FTQ au (514) 383-8040.

�Activités sectorielles à venir

Aérospatiale

Activité : Rencontre des membres des comités de franci-sation du secteur de l’aéronautique et de l’aérospatiale.

Date : 8 septembre 2000

Hôtellerie

Activités : Rencontre des responsables du dossier de la francisation.

Date : 6 octobre 2000

Garages

Activité : Rencontre des membres du comité restreint

Date : septembre 2000

Si vous souhaitez obtenir plus d’information concernant l’une ou l’autre de ces rencontres sectorielles, communiquez avec le Service de la francisation de la FTQ : (514) 383-8018.

Travailler en français FTQ - Été 2000

Des États généraux...Le 29 juin dernier, la ministre responsable de la Charte de la langue française, madame Louise Beaudoin, annonçait officiellement la tenue d’États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec.

La Commission des États généraux de la langue sera présidée par l’ancien président de la CSN, Gérald Larose. Ses travaux s’échelonneront de la mi-octobre 2000 à la mi-avril 2001 et la commission siégera dans toutes les régions du Québec pour consulter la population et aussi pour tenir des audiences et des débats publics.

Le mandat établi par la ministre est le suivant :

• préciser et analyser les principaux facteurs qui influencent la situation et l’avenir de la langue française au Québec en fonction de l’évolution des principaux indicateurs, en particulier celui du taux des transferts linguistiques, et à partir de consultations publiques à travers le Québec;

• procéder à l’examen d’une refonte globale de la Charte de la langue française comprenant notam-ment les hypothèses d’une révision des dispositions relatives à l’affichage public et de l’extension de l’application du chapitre sur la langue d’enseigne-ment à l’enseignement collégial;

• dégager des perspectives et des priorités d’action pour l’avenir de la langue française au Québec;

• présenter des recommandations au gouvernement du Québec visant à assurer l’usage, le rayonnement et la qualité de la langue française au Québec.

Confrontés à la menace constante de la langue utilisée au travail, nous ne pouvons qu’être en accord

avec la ministre lorsqu’elle justifie la tenue d’états généraux de la langue en déclarant : «Près de vingt ans après l’adoption de la Charte de la langue française, la situation du français au Québec demeure préoccupante. La table est aujourd’hui mise pour la tenue d’un débat démocratique vital, qui permettra de dégager de nouveaux consensus auxquels l’ensemble de la population pourra adhérer».

Le monde du travail sera donc interpellé. Nous vous invitons à nous faire part du cheminement de vos réflexions que suscite cette mise au point du français vingt-cinq ans après l’adoption de la Charte.

9

Des États généraux de la langue française à l’automne 2000

De gauche à droite: Monsieur Fernand Daoust, Alain Laprise, Henri Massé

Une récompense bien méritée !

Le 20 mars dernier, l’Office de la langue française

remettait un Mérite du français au travail à la section

locale 499 du Syndicat des communications, de

l’énergie et du papier (SCEP-FTQ), qui représente le

personnel de la compagnie Les Produits forestiers

Donohue à Saint-Félicien au Saguenay- Lac-Saint-Jean.

PMS 2747 PMS 131

Depuis près de deux ans, nous connaissons une nouvelle hausse de l’exigence de la connaissance de l’anglais sur l’ensemble des postes des secteurs bureau, technique et professionnel. En vertu d’une entente concernant l’exigence de la connaissance de l'anglais, intervenue entre le Syndicat des employés de l’Université de Montréal (SEUM-1244-SCFP-FTQ) et l’Université et annexée à notre convention collective, nous pensions restreindre cette exigence.

La situation actuelle est la même qu’avant l’entente signée au printemps 1998. Avant l’entente, qui comprend trois niveaux de connaissance de l’anglais (élémentaire, usage et bonne connaissance), nous déposions systématiquement une plainte à l’Office de la langue française et un grief en vertu de notre convention collective. Cela a fait en sorte que notre employeur, exaspéré d'avoir à justifier, lors des audiences à l’Office, la nécessité de l’anglais, acceptait de signer cette entente, ce qui ne nous enlevait pas les recours à l’Office ou le dépôt de griefs. Auparavant, parmi les trois postes pour lesquels l’Office a rendu sa décision, deux ne nécessitaient pas la connaissance de l’anglais.

Cette entente a-t-elle été utile ? En regard de la situation actuelle, nous nous rendons compte que ce ne doit plus être le supérieur immédiat qui décide de la nécessité de l’anglais à un poste vacant de son unité administrative, mais qu’il faut qu’une personne extérieure, telle une linguiste du Service d’évaluation linguistique (SEL) de l’Université du Québec, fasse enquête et fournisse à l’employeur et au syndicat des recommandations, s’il y a lieu, sur la nécessité de l’anglais, compte tenu des tâches réelles à accomplir et de la jurisprudence découlant des décisions rendues par l’Office. Hydro-Québec et plusieurs organismes para-gouvernementaux ont eu recours à ce service d’évaluation.

Nous pensons, par ailleurs, qu’il est urgent, comme le prévoyait l’entente, que le test d’anglais, qui date de plus de 20 ans, soit revu par une personne spécialisée de l’extérieur (SEL).

Les universités, en vertu de la Charte de la langue française, ne sont pas tenues d’avoir des comités de francisation. Nous désirons cependant la création d’un comité paritaire sur la francisation, afin que les mêmes représentants patronaux et syndicaux s’occu-pent des dossiers de la langue.

Comme l’exigence de la connaissance de l’anglais est en hausse sur l’affichage de postes vacants et que, pour la première fois, tout dernièrement, l’employeur a demandé la connaissance d’usage de l’espagnol, en plus d’une bonne connaissance de l’anglais pour un poste de secrétaire de direction, nous allons recommencer à déposer simultanément des griefs et plaintes à l’Office de la langue française. Ainsi lors des audiences au Tribunal du travail ou à l'Office, l’employeur devra prouver que l’exigence de langues autres que le français est absolument nécessaire pour accomplir les tâches d’un poste donné.

Claudette Gariépy, section locale 1244-SCFP-FTQ

Travailler en français FTQ - Été 200010

L’exigence de l’anglais est encore en constante augmentation...

À l’Université de Montréal...

La francofête

Semaine du français au travaildu 18 au 24 mars 2001

Il n’est pas trop tôt pour commencer à imaginer des projets pour promouvoirle français dans votremilieu de travail.Qu’en pensez-vous ?

Travailler en français FTQ - Été 2000

La Loi 86-2 : Le certificat de francisationMe Jean Dansereau

Avant l'adoption de la Loi 86, la définition du certificat

de francisation laissait planer une certaine ambiguïté.

L'ancien article 138 prévoyait en effet la délivrance de ce

certificat dans deux cas bien distincts : ou bien l'emploi

du français était déjà généralisé dans l'entreprise au

moment de l'analyse linguistique, ou bien l'entreprise

s'était engagée dans l'application d'un programme en

vue d'atteindre cet objectif. Dorénavant cette ambi-

valence n'existe plus. L'entreprise qui applique un

programme reçoit une attestation d'application de

programme, et le certificat de francisation ne lui sera

remis qu'au terme du programme. On revient au sens

étymologique : une entreprise doit être «francisée» pour

obtenir un certificat de «francisation». À cet égard la loi

prévoit à l'article 141 une définition tout à fait limpide

lorsqu'elle énonce que le programme de francisation a

pour but «la généralisation de l'utilisation du français à

tous les niveaux de l'entreprise». Pour saisir ce que cela

implique, prenons un contre-exemple. Imaginons le cas

d'une entreprise que l'on voudrait «angliciser.» Après

quelques années d'efforts, on constate que les

communications écrites au sein de l'entreprise, les

documents techniques, la convention collective, le

règlement intérieur, sont en anglais, mais les réunions de

travail se déroulent dans une autre langue, le français par

exemple, et la connaissance du français est de plus en

plus nécessaire à mesure qu'un employé gravit les

échelons; de plus, comme tous les documents dont nous

avons parlé sont aussi en français, un membre du

personnel peut faire carrière dans l'entreprise sans

connaître un mot d'anglais. Êtes-vous d'avis que cette

entreprise est «anglicisée», c'est-à-dire que l'anglais y est

la langue normale et habituelle? Si vous pensez que

non, vous avez raison. En toute logique, ne devrait-on

pas adopter la même attitude quand il s'agit de franciser

une entreprise? En fait la loi parle clairement, mais il

arrive que le véritable sens des mots nous échappe.

11

N’ayons pas peur des mots Que dit la loi ? No 11Cher, dispendieux, coûteux et onéreuxSouvent employés à tort comme des synonymes, chacun de ces vocables a pourtant un sens bien précis qui le distingue des autres. L’adjectif cher signifie d’un prix élevé. Ainsi, on peut très bien dire : « L’essence est chère de nos jours ». Le quali-ficatif dispendieux s’emploie lorsque cela occasionne des dépenses. Il est correctement placé dans une phrase comme : « Cette maison est dispendieuse par ses coûts d’entretien ». Pour sa part, le mot coûteux désigne quelque chose dont le prix est très élevé. Ainsi, il peut être un synonyme de cher, mais s’emploie seulement pour des prix considérables. Donc, une automobile, une maison ou encore un voilier sont des biens coûteux. Enfin, la distinction existe entre ces derniers adjectifs et onéreux. En effet, cet adjectif s’emploie lorsqu’on parle de quelque chose qui nécessite trop de dépenses. « Voilà une entreprise bien onéreuse pour un étudiant sans argent !» serait une phrase dans laquelle ce terme est utilisé adéquatement.

PamphletUn pamphlet est un ouvrage littéraire généralement court, d’un style violent et mordant, dirigé contre un ou des personnages, ou contre un ou des groupes de personnes.

DépliantLe dépliant est tout simplement un imprimé qu’il faut déplier pour prendre connaissance du texte. Une feuille pliée en trois de façon à faire six pages repliées les unes sur les autres est un dépliant, car il faut déplier pour lire le texte. Voiture de pompiersLa locution « camion de pompiers » est une forme fautive. La raison en est fort simple : la définition de camion suggère un véhicule automobile destiné à transporter des marchandises ou de grosses charges de matériaux. Il faut se garder de se servir du mot camion en parlant des véhicules dont se servent les pompiers. Ces voitures transportent avec eux l’ensemble du matériel dont ils peuvent avoir besoin. Ce sont là ni des marchandises ni des matériaux. Le terme à employer est voiture de pompiers.

CantaloupLe cantaloup est un melon à chair orangée et à peau rugueuse. Il faut prononcer ce mot sans faire entendre le « p » final, donc can-ta-lou. Nous commettons un anglicisme lorsque nous prononçons can-ta-lou-pe puisque le « p » final ne se fait entendre que dans la langue de Shakespeare.

Caribou et orignalCanadianisme issu de l’algonquin. Le caribou est le renne du Canada. De la même manière, un orignal est l’élan du Canada. On pourrait donc dire : les caribous du Père Noël!

Source : Le Dictionnaire des difficultés de la langue française, Dagenais

La présence de plus en plus grande dans les milieux de travail de personnes immigrantes qui ne parlent pas le français rend plus difficiles nos interventions dans la francisation des entreprises. Pour différentes raisons, de nombreux immigrants et immigrantes n’ont jamais eu la possibilité d’apprendre le français depuis leur arrivée au Québec. Plusieurs sont sur le marché du travail, mais se retrouvent dans des milieux anglo-phones ou multi-ethniques où ils ont rarement à communiquer en français.

Il est clair que nos interventions dans la francisation des entreprises n’auront de succès que dans la mesure où les personnes qui y travaillent pourront apprendre le français.

S’il se trouvent dans votre milieux de travail des travailleurs et des travailleuses qui ne parlent pas

français, le programme de francisation en milieu de travail du ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration (MRCI) vous offre la possibilité d’organiser, sur les lieux de travail, des cours de français oral et écrit.

Pour en savoir un peu plus sur les programmes de soutien financier et sur la façon de vous y prendre pour organiser des cours de français dans votre milieu de travail, communiquez avec madame Gisèle Baril, conseillère en francisation, MRCI. (514)864-7347.

Saviez-vous qu’en vertu de la Loi favorisant le développement de la formation de la main-d’œuvre, les employeurs ayant une masse salariale de plus de 250 000 $ peuvent inclure les dépenses de formation rattachées à la francisation dans le calcul du 1 % ?

CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Vol. 15 - Été 2000

Bulletin de la Fédération

des travailleurs et

travailleuses du Québec

(FTQ)

TRAVAILLER EN FRANÇAIS

545, boul. Crémazie Est 17e étageMontréal (Québec)H2M 2V1

Téléphone : (514) 383-8000

Télécopieur : (514) 383-8001

Responsable : Lola Le Brasseur

Collaboration : Étienne Dubois-Roy et Gilles Léveillé

Tirage : 6 000 exemplaires

Conception graphique :Tabasko Communications

Impression :Legris Service Litho inc.

Bibliothèque nationale du Québec

1994 ISSN 0834-3942

Reproduction autoriséeet encouragée.

Une autre façon de développer notre action syndicale

L’ORGANISATION DE COURS DE FRANÇAIS EN MILIEU DE TRAVAIL

Service de la francisation de la FTQ : 545, boul. Crémazie Est, 17e étage, Montréal (Québec) H2M 2V1

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