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Garoua Cameroon Business Today se vend bien SÉNATORIALES 2018/ADAMAOUA Pourquoi l’Undp a retiré sa requête contre le Rdpc «Les balafres évitaient d’être vendu comme esclave» Lire l’interview de Abba Mbang Oumar, sultan de Pouss. P. 10 400 FCFA Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun N°1049 du vendredi 16 mars 2018 Directeur de la Publication : Guibaï Gatama P. 3 P. 5 Extrême-Nord Le Rdpc veut «chou- chouter» les conseillers municipaux P. 2 Catastrophe d’Eséka Camrail réclame au tribunal une expertise internationale P. 9 Ngaoundéré Un militaire tue sa copine et l’enterre P. 6 Logone et Chari Les chefs traditionnels célèbrent Alamine, Adoum et Motaze P. 2

Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun … · Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun N°1049 du vendredi 16 mars 2018 Directeur de la Publication

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GarouaCameroon BusinessToday se vend bien

SÉNATORIALES 2018/ADAMAOUA

Pourquoi l’Undp a retirésa requête contrele Rdpc

«Les balafres évitaientd’être vendu commeesclave»Lire l’interview de Abba Mbang Oumar,sultan de Pouss. P. 10

400 FCFATri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun N°1049 du vendredi 16 mars 2018

Directeur de la Publication : Guibaï Gatama

P. 3

P. 5

Extrême-NordLe Rdpc veut «chou-chouter» les conseillers municipaux P. 2

Catastrophe d’Eséka Camrail réclame au tribunalune expertise internationale

P. 9

NgaoundéréUn militaire tue sacopine et l’enterre

P. 6

Logone et Chari Les chefs traditionnels célèbrentAlamine, Adoum et Motaze

P. 2

P o l i t i q u e L’OE I L DU SAHEL N°1049 du vendredi 16 mars 20182

Par Jean Areguema

La campagne duRassemblement démocratiquedu peuple camerounais (Rdpc)pour les élections sénatoriales2018 a été lancée dans la régionde l’Extrême-Nord le 14 mars àla permanence Rdpc de Maroua.Au cours de ce meeting présidépar Zacharie Perevet qui repré-sentait Cavaye Yeguié Djibril,chef de la délégation perma-nente régionale du Rdpc del’Extrême-Nord, les stratégiesdu «parti du flambeau» pourdamer le pion à ses adversairesont été présentées aux militants.D’après Zacharie Perevet, cesstratégies s’articulent autour de

quatre axes : la campagne à res-ponsabilité partagée, la cam-pagne de très grande proximité,une campagne d’ouverture quidoit faire basculer les conseil-lers municipaux des formationspolitiques adverses en faveur duRdpc et une campagne de mobi-lisation générale qui devra faireappel à toutes les ressourceshumaines locales.

Par ailleurs, il a demandé àses camarades d’«être très vigi-lants avec l’avènement desréseaux sociaux, car l’environ-nement n’est plus le même.Ainsi, l’utilisation des véhiculesadministratifs dans le cadre decette campagne est formelle-ment proscrite». A l’endroit des

candidats, Zacharie Perevet ademandé de «faire connaîtreaux populations et surtout auxélecteurs, le bilan positif et lesprojets portés par le chef del’Etat en vue de leur faire pren-dre la pleine mesure des enjeuxet défis du Cameroun». Uneposition que ne partage pasMarcel Rodo, président de sec-tion Rdpc de Vélé. Profitantd’une courte phase de questions-réponses ouverte par le repré-sentant de Cavaye YéguiéDjibril, le candidat malheureuxà l’investiture du Rdpc pour lesélections sénatoriales du 25mars prochain, est monté aucréneau pour dénoncer l’investi-ture de la liste des sénateurs sor-

tants. Pour lui, ces parlementaires

n’ont aucun bilan. Sur la ques-tion, Zacharie Perevet a tran-ché. «Pour la hiérarchie denotre parti, ces candidats repré-sentent en réalité, les meilleureschances pour le Rdpc. L’heuren’est pas à la réflexion et audébat. Nous devons faire tairenos égos et mettre en avant lesintérêts supérieurs du parti», a-t-il répondu. Suite à cetteréponse, le ton est monté.Marcel Rodo a demandé àregarder Zacharie Perevet droitdans les yeux et lui a lancé que«nous sommes libres. Ne nousembrigadez pas. Ne nous atta-chez pas. Nous sommes libres dedire la vérité à ces sénateurss’ils ne sont pas à la hauteur.Vous ne devez pas les couvrir endisant que les réalisations duprésident sont leurs réalisations.Je dis non. Que chaque sénateurnous présente son bilan. Onaimerait savoir s’il a construitun forage ou fait autres réalisa-tions ou s’il s’est seulementcaché à l’hôtel Mont Fébé où leclimat est bon», a-t-il répété.Après sa réaction très applau-die, les militants ont repris enchœur «nous voulons lesbilans». Malgré leur insistance,les sénateurs sont restés muets.

Déçu par cette attitude,Marcel Rodo est revenu à lacharge et a interpellé ZachariePerevet sur l’inégale répartitiondes sièges des sénateurs de larégion de l’Extrême-Nord.L’ancien directeur général del’imprimerie nationale s’estnotamment offusqué de ce queles départements qui ont le plus

grand nombre des conseillersmunicipaux n’ont eu qu’un seulsénateur alors que les «petitspoucets» tels que les départe-ments du Mayo-Sava et duDiamaré ont eu deux sénateurschacun. «Où est la proportion-nelle de représentation ? Ellen’existe pas ici. Nous ne sommespas là pour avaler chaque jour,chaque année, dix ans, vingtans, trente ans ce que vous nousdites d’obéir au parti. Où estnotre participation ? Noussommes comme des objets», a-t-il lancé, furieux.

SÉNATORIALES 2018. Elle va s’articuler autour de quatre axes.

Le Rdpc lance sa campagne à l’Extrême-Nord

Lancement de campagne pour les sénatoriales sur fond de mécontentement des militants.

Par Yvonne Salamatou

Des élus de la région del’Extrême-Nord se sont livrés àun drôle de spectacle samedidernier à l’hôtel des Députés àYaoundé où ils se sont retrouvésaux côtés de quelques «élites»pour préparer les électionssénatoriales du 25 mars 2018.Quoi de plus normal. Mais leschoses ont commencé à sérieu-sement se gâter quand il a étésuggéré aux députés et auxsénateurs de mettre la main à lapoche pour une meilleure cam-pagne. Les députés étaient invi-tés à débourser la rondelettesomme de 300.000 Fcfa. Quantaux sénateurs, ils devaientcontribuer à hauteur d’un mil-lion Fcfa. Les seconds, bien quemécontents d’une telledemande, ne pouvaient protes-ter à haute voix car après tout,les organisateurs de la rencon-tre donnaient l’impression detravailler à leur élection. Cesont les députés qui, ne compre-nant pas le bien-fondé d’unetelle proposition, ont commencé

à poser de fâcheuses questions.Surtout qu’après avoir fait tour-ner la calculette, ils se sontrendu compte de la consistancedu pactole qui allait être ras-semblé, soit une quinzaine demillions Fcfa environ.«Qu’allons-nous faire de cetargent ?», ont grommelé lesplus courageux. La réponse d’unautre député, par ailleurs chef

de délégation départementaledu Rdpc, a alors hérissé plusd’un. «Il a expliqué que l’argentallait servir à corrompre lesélecteurs», assure un partici-pant. Levée de boucliers chezles puritains ! Mais ce n’est passeulement l’esprit du bon sensqui a guidé dans la salle quelquedéputés lucides. Elles ontredouté un effet de contagion,

certain que l’information allaittôt ou tard fuiter. Et que la pro-chaine campagne des législa-tives allaient être plombées parles grandes attentes des élec-teurs, eux aussi «désireux»d’être corrompus avant toutvote... «Quand les populationsapprendront que les conseillersmunicipaux du Rdpc ont reçu del’argent pour voter la liste Rdpcaux sénatoriales, elles vont àleur tour demander de l’argentpour voter les mêmes listes auxlégislatives et aux municipales.Nous allons nous retrouver dansune grosse merde», a ainsi com-menté un député au sortir de larencontre. A ce jour, personnene saurait dire qui des sénateursou députés a déjà mis la main àla poche.

La peur en politique estmauvaise conseillère. Car si leparti au pouvoir en est à recher-cher à l’Extrême-Nord des voiesillégales pour remporter unscrutin où il domine des pieds etde la tête le collège électoral,ceci est la preuve qu’il a peur.Très peur.

EXTRÊME-NORD. Les attentions du parti du flambeau interviennent dans la perspective des sénatoriales du 25 mars prochain.

Le Rdpc veut «chouchouter» les conseillers municipaux

Les militants. En rang serrés.

LOGONE ET CHARI. Motaze célébré par leschefs traditionnels

Par Issa Batan

Les gardiens de la tradition dudépartement du Logone etChari sont contents de PaulBiya. 14 jours après le dernierréaménagement du gouverne-ment, et après une rencontrede concertation à la place desfêtes de Kousseri, ils lui ontadressé un vibrant message desoutien. Il faut dire que sur lestrict plan de la comptabilité,cette unité administrative de larégion de l’Extrême-Nord esttrès bien lotie. La motion,signée de Sa Majesté AliMahamat, porte-parole deschefs traditionnels du Logoneet Chari, se félicite entreautres du maintien à son posted’Adoum Gargoum, ministredélégué aux Relations exté-rieures, de la nominationd’Alamine Ousmane Mey àl’Economie et de Louis PaulMotaze aux Finances. Si les deux premiers membresdu gouvernement cités sontnatifs du coin, la présencedans cette motion de soutiendu nouveau ministre desFinances pourrait surprendreplus d’un. Que nenni ! LouisPaul Motaze, pour être mariéà une fille de ce département,est bien plus qu’un beau-filsaux yeux des fils et des fillesdu Logone et Chari. «Le minis-tre Motaze est plus qu’unbeau-fils. C’est notre frère. Cequ’il a fait pour nous et cequ’il continue de faire mériteque nous le célébrions tous lesjours», affirme Abakar, unnotable. De fait, ce n’est pas lapremière fois que le ministredes Finances reçoit une aussichaleureuse reconnaissance duLogone et Chari. «A chacunede ses promotions, et ce depuisla Caisse nationale de pré-voyance sociale, autorités tra-ditionnelles, populations, élitesintérieures et extérieures onttoujours été à ses côtés. C’estun juste retour des choses auvu de tous les bienfaits auLogone et Chari», se féliciteIbrahim, enseignant àKousseri.

P o l i t i q u eL’OE I L DU SAHELN°1049 du vendredi 16 mars 2018 3

Par Yanick Yemga

A quoi joue l’Union natio-nale pour la démocratie et leprogrès (Undp) ? Cette inter-rogation légitime de l’opinionpublique est justifiée par ladernière posture de l’Undprelativement au contentieuxpréélectoral des sénatorialesdu 25 mars prochain. Aprèsavoir introduit le 09 marsdernier devant le Conseilconstitutionnel, un recours enannulation de la liste duRassemblement démocratiquedu peuple camerounais(Rdpc), contre toute attente,l’Undp s’est retractée.Pourquoi ?

Au-delà de la thèse d’undeal politique entre le Rdpc etl’Undp, évoquée avec insis-tance par certains initiés dumarigot politique national, lapiste d’une démarche straté-gique adossée sur la loi élec-torale fait surface. Selon dessources internes à l’Undp –proches de ce dossier - «ladécision de retrait de cerecours a été prise sur la based’un calcul politique simple.On s’est rendu compte que sinous obtenions du Conseilconstitutionnel la disqualifi-cation de la liste Rdpc, onretomberait dans la situationde 2013. Car ce serait lemême collège électoral. Le

Rdpc aurait alors sans doutedonné les mêmes consignes devote à ses conseillers munici-paux en faveur du SDF. Carils savent que ce parti n’aaucun ancrage dansl’Adamaoua. Nous par contrey sommes bien implantés»,éclaire sous anonymat uncadre de l’Undp.

Notre source ajoute que«l’idée pour l’Undp c’est d’at-tendre la phase du conten-tieux post-électoral, pourfaire disqualifier à ce stade laliste du Rdpc. Etant arrivésdeuxième dans la course, nousraflerons ainsi la mise». Al’examen du collège électoraldans l’Adamaoua, il apparait

que le Rdpc dispose de 392conseillers municipaux contreplus de 190 pour l’Undp et 05pour le SDF. En 2013, leparti de Ni John Fru Ndi étaiten dépit de ce sérieux handi-cap, parvenu à gagner les 07sièges de sénateurs en compé-tition dans l’Adamaoua. Unsuccès électoral rendu possi-ble par le vote incestueux desconseillers municipaux Rdpc.La liste présentée par le partide Paul Biya avait de fait étédisqualifié par Elecam, puisla Cour suprême en raisond’une irrégularité constatéesur le dossier d’un candidatsuppléant.

DOSSIER SOLIDEQuoiqu’il en soit, l’attitude

du parti de Bello Bouba n’endemeure pas moins une sur-prise surtout si l’on s’en tientaux propos de ses conseils.Ces derniers affirmaient que«le dossier de l’Undp est belet bien solide». Dans larequête adressée au Conseilconstitutionnel, cet «allié» duRdpc précisait en effet que«l’acte de naissance de dameSouadatou Djallo, EpseKalkaba (candidate n° 5 surla liste Rdpc, Ndlr) est unfaux acte».

Pour justifier son affirma-tion, l’Undp soutenait même«qu’il ressort des registres desactes de naissance du centred’état civil de Tibati (…)qu’en 1964, l’officier d’étatcivil du centre de Tibati s’ap-pelait Mohaman Ndjobdi etnon Mohaman Bello ; sonsecrétaire était le sieur GargaAdamou et non BabaSouleymanou».

La même requête préciseen outre que «le dernier actede naissance signé dans l’an-née 1964 au centre d’étatcivil de Tibati porte le numéro153 alors que celui produitpar dame Souadatou porte lenuméro 807». En appui de sarequête, le parti de MaigariBello Bouba avait fait tenirau Conseil constitutionnel uncertificat de non existence desouche de registre d’acte denaissance délivré le 08 marspar Dairou Ahmadou, lemaire et officiel d’état civil deTibati. Suffisant aux yeux del’Undp pour amener leConseil constitutionnel àdéclarer «le rejet pur et sim-ple de la liste des candidatsRdpc dans la région del’Adamaoua» aux sénato-riales du 25 mars prochain.D’autant que «la fraude cor-rompt tout», arguait alorsl’Undp. Depuis il semble quel’Undp a décidé de changerson fusil d’épaule, mais pas decible.

SÉNATORIALES 2018/ADAMAOUA. Les ressorts de la posture du parti de Maigari Bello Bouba.

Pourquoi l’Undp a retiré sa requête contre le Rdpc

Les présidents nationaux de l’Undp et du Rdpc.

CONSEIL MINISTÉRIEL. Paul Biya prescritl’accélération de ladécentralisation

Par Olive Atangana

Un seul point était inscrit àl’ordre du jour du conseilministériel de jeudi dernier aupalais de l’Unité. «La com-munication spéciale» de PaulBiya. Et comme l’on pouvaits’y attendre, plusieurs sujetsont meublés cette rencontrequi intervient deux semainesaprès le réaménagement dugouvernement, et deux ansaprès le réaménagement du 2octobre 2015. Des échéancesélectorales prévues cetteannée 2018, à la situationéconomique du pays avecnotamment la poursuite «dela mise en œuvre harmonieusedu programme conclut avec leFMI», en passant par les pré-paratifs de la Can 2019, lePlan d’Urgence pour l’accélé-ration de la croissance, l’en-trée en service du port en eauprofonde de Kribi et dudeuxième pont sur le Wouri. La situation sécuritaire dansles régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et duSud-Ouest, et le processus dedécentralisation ne sont pasen reste. A ce propos, PaulBiya prescrit l’accélération duprocessus. «Nos populations,à travers le pays, n’ont cesséd’exprimer leur volonté d’êtreassociées plus étroitement àla gestion des problèmes quiinfluencent directement leurquotidien. La création duministère de laDécentralisation et duDéveloppement local s’inscritdans l’optique d’apporter uneréponse rapide à cesdemandes récurrentes. J’enattends, à brève échéance, despropositions détaillées et unchronogramme relatif à l’ac-célération du processus dedécentralisation en cours», adéclaré Paul Biya.Georges Elanga Obam, le toutpremier occupant du minis-tère de la Décentralisation etdu Développement local adonc du pain sur la planche.Surtout au moment où leparachèvement de ce proces-sus est réclamé dans les qua-tre coins du pays. Un vérita-ble défi pour le pays. En effet,l’irruption dans le champpolitico-social de la crise diteanglophone est venue attestéede l’urgence de l’implémenta-tion de cette réforme inscritedans la loi constitutionnellede 1996. «Je vous exhorte àvous mettre au travail avecardeur, afin que nous puis-sions, ensemble, relever lesnombreux défis auxquelsnotre pays doit faire face.Notre peuple n’en attend pasmoins de nous», a indiquéPaul Biya.

Les affaires examinées par le Conseil constitutionnelPar Florette Manedong

La première audience duConseil constitutionnel rela-tive au contentieux préélec-toral des sénatoriales 2018s’est tenue hier au Palais descongrès de Yaoundé. Uneaudience pas très courue, quin’a connu en définitive que laprésence des avocats des dif-férentes parties, et celles despersonnes directementconcernées par les recoursintroduits devant cette insti-tution. Pour cette audienceouverte, 06 requêtes au totalont été reçues par le Conseilconstitutionnel : 3 du Rdpc,1 de l’Undp, une du SDF etune de l’Ucdi. L’audience aété ouverte par l’affaire SakiLamine, ex-sénatricedéchue, qui a introduit unerequête pour s’en plaindre.Malheureusement absente de

ladite audience, de mêmeque son avocat, (une pra-tique dont elle serait coutu-mière, ce qui lui aurait coûtésa place au Sénat), la déci-sion a été rendue en sonabsence. Sa requête a étédéclarée irrecevable, leConseil s’étant déclaréincompétent, pour connaitrede l’investiture des candi-dats par les partis poli-tiques.

Pourtant inscrite au rôle,l’affaire de l’Undp n’amême pas été évoquée par leConseil constitutionnel. Unsilence sans doute consécu-tif au retrait de son recourspar ce parti politique. Uneautre affaire qui aura captétoute l’attention est celle del’honorable PaulTchatchouang du Sdf, quiconteste la liste du Rdpc àl’Ouest, au motif que l’un

des candidats de ce parti«serait inconnu des regis-tres d’état civil de larégion». Les avocats duRdpc qui eux, brandissent lecertificat d’individualité duconcerné pour attester deson existence, sont pris àparti par les avocats d’enface qui trouve cela curieux,au regard de ce que, le certi-ficat d’individualité ne figurepas au nombre des piècesexigibles par Elecam pourêtre candidat. Pour toutesles affaires qui étaient appe-lées et vidées, cette dernièreaffaire a d’abord été mise decôté par le Conseil qui aentièrement vidé le rôle, prisune pause et est revenu avantde mettre en délibérée au 19mars 2018 dans un jugementavant-dire-droit pour per-mettre au concerné de seprésenter à l’audience.

E c o n o m i e L’OE I L DU SAHEL N°1049 du vendredi 16 mars 20184

Par Ali Magra Abakar

Depuis presque troismois, le poulet a disparu dupanier des ménagères de laville de Maroua. La cause,son prix est passé de 1300 à2000 FCfa et parfois 2500FCfa. Conséquence, dans lesrestaurants, les plats depoulet connaissent une aug-mentation considérable. «Jevendais le plat à 1500FCfamais aujourd’hui, il coûte2000FCfa pour la simpleraison que le prix du pouleta augmenté», expliqueAissa Dodou, tenancièred’un restaurant. A«Kosseyel Beii» ou «mon-

tagne de chèvres» en fran-çais, lieu réputé pour lavente du poulet à Maroua,on confirme la flambée desprix du poulet. «Le poulet àMaroua coûte déjà trèscher. Il est passé du simpleau double», remarqueAdamou Bouba, un clientrencontré sur «la montagnedes chèvres». Venu s’offrirun poulet avec 1500 FCfa,il est finalement reparti bre-douille. Pourtant il y a peu,avec cette même somme,Adamou Bouba se procuraitun poulet et les condimentsbien l’assaisonner.

Pour les vendeurs cettehausse des prix ne leur est

pas imputable. «Si le pouletest cher aujourd’hui c’estnormal. Nous sommes enpleine saison sèche etcomme chaque année cela aentrainé la hausse des prixdans le secteur avicole»,expliquent-ils. Les consom-mateurs de poulets locauxont donc cru se tourner versles poulets de chair. A leurdétriment. «Quand j’aiconstaté que les prix dupoulet local avaient connuune hausse. Je suis venupour acheter un poulet dechair, mais je constate aussique le prix du poulet dechair n’est pas à la portéede tous», se désole Yves

Ndongo, client.Face à cette situation,

les consommateurs de laville de Maroua ne saventplus à quel saint se vouer.

MAROUA. Depuis trois mois, le prix du poulet traditionnel est passé de 1300 à 2000 FCfa.

La filière avicole bat de l’aile

Un poulailler.

Par A.M.A

Malgré son âge (22 ans),Il est l’un des vendeurs lesplus connus à «KosseyelBeii» ou «la montagne deschèvres», à Maroua. Grâce àson entregent, FaiçalIbrahim a assis une certaine

notoriété auprès des consom-mateurs du poulet dans laville de Maroua. Cela faithuit ans déjà que son histoireest liée à celui du poulet. Plusqu’une affaire d’argent, lepoulet est pour Faiçal, estune passion. Dès son enfanceil aimait la compagnie du

poulet. «J’avais exigé àmon père de m’acheterune poule avant ma cir-concision» se souvient-il. Mieux, à l’âge deneuf ans, il a commencéà élever des poules dansla concession familiale.Et Faiçal Ibrahim de se

r e m é -m o r e rs e sdébuts .« J ’ a ic o m -m e n c ép a rd é p l u -mer lesp o u l e sici aupied de cettem o n t a g n e(Kossel Beiindlr). Je tra-vaillais pourune per-sonne. Quandses clientsv e n a i e n tacheter lespoulets, il leségorgeait etmoi, mont r a v a i l ,consistait àles déplu-m e r » ,raconte- t-il.Au fil dutemps, ilc o mm e n c epar acheterq u e l q u e spoulets sur lemarché et àles revendre.L’affaire agrandi. Etaujourd’hui,il s’approvi-

sionne deux fois par semaine(les dimanches et les jeudis) àDziguilao dans le Mayo-Kaniet à Ndoukoula dans leMayo-Danay. Et en fonctiondu climat du marché, il com-mande entre 100 et 200 pou-lets. Selon lui, ce commercelui rapporte beaucoup. Aussigrâce à cette activité il réus-sit à joindre les deux bouts etmême à s’occuper de samère. Il parvient aussi àfinancer ses études, qu’il n’apas encore arrêtées. «J’aivraiment eu beaucoup dechoses grâce à cette vente, lepoulet m’a tout donné» maisce jeune pense que les défissont encore énormes. «Monobjectif c’est de vendre 400poules par semaine, jecompte aussi ouvrir uneferme avicole», ambitionneFaiçal Ibrahim. Pour y par-venir, il compte sur son car-net d’adresses déjà bienfourni. Il a d’ailleurs recrutédeux jeunes personnes pourlui prêter main forte àMaroua.

FAIÇAL IBRAHIM. Au marché de Kosseyel Beii, le vendeur de volaille n’est pas inconnu.

Bien en chair grâce aux poulets

LA KOLA, FRUIT DE CHOIX.

La noix de kola est très priséeà Maroua et ses démembre-ments. Lors des mariages, c’estla noix de kola que la familledu marié offre à celle de lafille convoitée. Un sac de kolacoûte 18 000 FCfa sur lesmarchés à Maroua. Mais l’ondétaille aussi. Avec 50f on peuts’offrir une noix de kola. Lanoix de kola a aussi beaucoupdes vertus selon les consomma-teurs. La kola provient duNigéria, et une autre partie del’ouest du pays.

LE PLANTAIN CHERÀ L’EXTRÊME-NORD.

Cultivé dans la partie sud dupays, la banane plantain estune denrée rare à l’Extrême-Nord. Aussi ici, le régime deplantain varie entre 9 000FCfa et 15 000 FCfa. Mais aumarché, afin de satisfairetoutes les bourses, les ven-deuses constituent aussi des tasque l’on achète à 1000 et2000 FCfa.

LA MANGUE.

Ce fuit comestible de la zoneinonde les marchés en cettepériode à Maroua. Le prix del’unité varie de 50 et 500FCfa. Le bassin de productionest le département duDiamaré.

Au marché

A c t u a l i t éL’OE I L DU SAHELN°1049 du vendredi 16 mars 2018 5

Par Innocent Blaise Youda

«Fondée en vers 1835 parModibo Haman Ndjoundi,Garoua est une cité cosmopolite,capitale du septentrion came-rounais elle tire son nom de«GWE-RWE» donné par lesBATA premiers habitants à desarbres qui portent des fruits enforme de saucissons. Les Peulhsprononcèrent GAROUA, ce quideviendra le nom de la ville dèssa dotation d’un statut commu-nal. En pleine expansion, la villeoffre une palette de quartiersavec une identité propre et forteaux sociologies particulières :Foulbéré, Yelwa, Souari, Nkol

bivess. Cette particularité naîtde l’établissement des popula-tions sur différents sites pargroupes ethniques au début desannées soixante». Voilà enquelques lignes, le récit de l’ori-gine de la ville de Garoua. Unrécit qu’on peut aisément décou-vrir sur le nouveau site internetde la communauté urbaine deGaroua et qui est délivré par ledélégué du gouvernement auprèsde la communauté urbaine deGaroua, Ahmadou ElhadjiBouba.

La mise en ligne du nouveausite de la communauté urbainede Garoua est passée presqueinaperçue. Mais depuis quelques

semaines, la ville de Garoua sedécouvre au travers d’un siteinternet. Le nouvel instrumentde communication de la commu-nauté urbaine se distingue parses pages. On peut désormaisavoir l’actualité de Garoua entemps. Ce 15 mars 2018, lapage d’accueil nous renseigne àsuffisance sur la dernière visitedu premier ministre à Garouadans le cadre de la visite deschantiers de la Can 2019, maison peut également avoir un por-tait du tout premier doyen de laFaculté de médecine et dessciences biomédicales del’Université de Ngaoundéré àGaroua, entre autres. De

manière générale, le site innovepar une rubrication digeste quipermet d’avoir un aperçu géné-ral sur la ville de Garoua. On ydécouvre notamment le poten-tiel économique de la capitalerégionale du Nord, l’histoire dela création de la ville et son évo-lution, le potentiel culturel deGaroua, les services offerts parla communauté urbaine et uneprésentation de la communautéurbaine.

Des propos du délégué dugouvernement, la mise en lignede ce nouveau site répond à unsouci de faire connaitre le tra-vail réalisé par ses services.«Conscient des challenges quinous interpellent «Engageons-nous pour le futur», pourrai êtrenotre leitmotiv. Le travail quenous avons commencé depuisquelques années se traduit parune transformation en profon-deur de la ville. Afin mieux derépondre aux défis de notretemps, nous nous donnons lesmoyens de nos ambitions afin deles mettre au profit des popula-tions et faire de Garoua une citéattachante et chaleureuse.Notre stratégie de communica-tion répond à une problématiqueinhérente à toutes les structurescommunales : une visibilité surle web avec des informationsadéquates. Dans le but d’amélio-rer la qualité et l’accessibilité denos services ce site web permetde par son ergonomie de mieuxrépondre aux besoins des utilisa-teurs», souligne-t-il.

COMMUNICATION. L’institution veut faire connaitre le travail qu’elle réalise dans la ville.

La communauté urbaine de Garoua s’offre un site internet

Une vue del’hôtel de ville.

Propos recueillis par JeanAreguema

Quels sont les projets quevous comptez réaliser encette deuxième année duPADEA ?

Les projets prioritaires quenous comptons réaliser dans lecompte de la deuxième année,nous avons prévu réaliser unforage à énergie solaire doté aumoins de quatre bornes fon-taines. Et chaque borne fontainedoit posséder au moins deuxrobinets. Nous allons égalementréaliser quatre forages à motri-cité humaine dans les zones dif-ficiles d’accès et dans les zonesoù la demande est énorme,parce que nous avons constatéce problème se pose avec acuitédans certaines localités de l’ar-rondissement de Tokombéré, enparticulier dans les zones mon-tagneuses. Nous avons discutéet retenu que nous allons réali-ser des biefs et si possible desmini barrages afin de surmonterce problème lié à l’accès à l’eaupotable. Concernant l’hygiène,nous avons prévu sensibiliser aumoins six mille personnes dansles ménages, dans les écoles etdans les autres lieux publics.

S’agissant de l’as-sainissement, nousavons prévu cetteannée réaliser aumoins deux centlatrines dans lesménages, vingtlatrines dans lesécoles. Avec cesréalisations, nouscomptons atteindrenos objectifs enmatière des ser-vices d’hygiène etd’assainissement etd’accès à l’eaupotable afin que lespopulations deTokombéré soient àl’abri de certainesmaladies telles quele choléra. 126millions de F sontprévus comme budget de ladeuxième année de notre projetpour la construction des forageset les services d’assainissementdans l’arrondissement.

Comment comptez-vousréaliser les forages dans leszones de montagnes où lanappe phréatique est généra-lement faible ?

En tant que spécialiste, je

puis vous dire que depuis ledébut de ce projet, sur les septforages réalisés, nous n’avonsrencontré qu’un forage qui étaitnégatif. Parce que nous menonsau préalable des études géophy-siques qui nous donnent leniveau de nappe avant de s’im-pliquer. Les forages que nousréalisons dans le cadre dePADEA, les profondeurs vont de74 à 60 m minimum. Donc,nous faisons de très bons

forages. Nous prenons la peinede les réaliser en pleine saisonsèche afin s’assurer que lespopulations n’auront pas le pro-blème de tarissement desforages.

Vous faites également dessensibilisations contre ladéfécation à l’air libre. Est-ce que les habitudes despopulations ont changé ?

Concernant la défécation àl’air libre, c’était un problème.Mais depuis que nous avonscommencé les sensibilisationsdans le cadre du projet, nousavons touché plus de 12 000personnes. D’après les différentssondages que nous avons eus etles différentes évaluations, lecomportement et les mentalitéssont en train de changer. Nousnous disons que d’ici fin 2019,date de la fin du projet, toutesles populations qui ont ces men-talités pourront à adhérer. S’il ya succès à l’issue de ce projet,l’Union européenne qui est lebailleur de fonds principal,pourra venir encore en appuiaux populations. Nous allonsbien remplir notre cahier decharges. Et nous pourronsatteindre nos objectifs.

GAROUA. Cameroon BusinessToday se vend bien

Par I-B.Y

Le directeur général adjoint dela Sopecam, Peter Mabu, étaità Garoua le 9 mars 2018 àl’effet de présenter officielle-ment le dernier né de sonentreprise, Cameroon BusinessToday (CBT). L’hebdomadairespécialisé dans le traitement del’information économique étaitainsi présenté pour la premièrefois au public de Garoua. «Ilétait important que nousvenions à la rencontre dupublic de Garoua. Voici déjàun an que Cameroon BusinessToday fait son bonhomme dechemin, il va passer bi-hebdo-madaire dans quelquessemaines, vous comprenez doncque le journal va prendre unenouvelle dimension et il étaitnécessaire d’intéresser unpublic plus large. Pour l’ins-tant, il est très bien implanté àDouala et à Yaoundé, il fautsimplement continuer à pro-duire la meilleur informationéconomique et nulle doute quele journal va s’imposer dansl’ensemble du pays à l’imagede son ainé CameroonTribune», explique OlivierLamissa, coordonnateur de larédaction de Cameroon busi-ness today.La cérémonie de présentationdu futur bi-hebdomadaire s’estdéroulée en présence du gou-verneur de la région du Nordet des autorités administrativesde la ville de Garoua. Elle aservi de prétexte à la présenta-tion de trois exposés. Le pre-mier réalisé par la délégationrégionale de l’Economie, de laplanification et de l’aménage-ment du territoire pour le Nordportait sur «la présentation del’économie de la région duNord». Un exposé qui a permisde mettre en exergue le poten-tiel économique de la région etsurtout de relever les difficultéséconomiques liées aux pro-blèmes auxquels fait face larégion. Il s’agit, entre autres,de l’insécurité et du niveauinsuffisant des investissementsen général. Le second exposéprésenté par Eric Elouga por-tait sur «la presse économique: entre nécessité et opportu-nité». Le coordonnateur de larédaction de Cameroon busi-ness today est venu enfin pré-senter l’intérêt du journal àtravers l’exposé intitulé «CBT :une tentative de réponse auxbesoins actuels de l’informa-tion économique».

Amadou Mana, coordonnateur du PADEA.

«Des forages seront construits pour 12000 personnes à Tokombéré»

Lancement Cameroon business today.

S o c i é t é L’OE I L DU SAHEL N°1049 du vendredi 16 mars 20186

Par Bertrand Ayissi

Des mèches, des os, des vête-ments. Voilà ce qui a été sorti d’une«tombe» au quartier Yoko, le 15mars dernier par les sapeurs-pom-piers en compagnie des éléments dela gendarmerie et de la Semil deNgaoundéré. Ces restes sont ceuxd’Esther Néné, élève en classe depremière au lycée de Djohong, dansle département du Mbéré. Sa mèreinconsolable, a perdu son latin.«Elle est venue à Ngaoundéré le 09février dernier, venant de Djohongoù elle vivait, pour acheter son gaz.Mais le 10 février, quand on l’aappelée, le téléphone ne passaitplus. Le 12 février, on a commencéà recevoir des messages. Le pre-mier disait qu’elle a été retrouvée àl’aéroport de Douala, en partancepour l’Espagne avec un Blanc. Trois

jours plus tard, un autre messagearrive, et dit qu’on l’a arrêtée àCasablanca au Maroc, parce queses papiers n’étaient pasconformes. Nous avons pris lesnuméros qui envoyaient ces SMS àses amis de Djohong et avons faitune réquisition pour avoir le listingdes appels. Tous ces appels sor-taient de Burkina à Ngaoundéré.Nous sommes dons venus àNgaoundéré. Il y a la camarade dela défunte qui conversait toujoursavec le militaire sans même leconnaître. Elle est venue et oncomme ce militaire au prénom dePaul se disait infirmier à la garni-son militaire à Ngaoundéré, on alancé la recherche. C’est de làqu’on apprend qu’il travaille plutôtchez les sapeurs-pompiers»,affirme Ziziwa Charles, oncle de ladéfunte.

Et de poursuivre : «On aretrouvé le militaire et conduit à laSemil. Il a d’abord tout nié. Il a ditque les puces avec lesquels il com-muniquait avec n’étaient pas iden-tifiées. Comme le militaire ne vou-lait pas dire la vérité, on l’aconduit à la brigade de recherches.Il a commencé à accepter et à ras-surer qu’on va retrouver la filledeux jours plus tard. Il a promistout faire pour faire revenir lafille. Finalement, il a avoué qu’elleest venue et a trouvé la mort parcequ’il a pratiqué l’avortement. Il l’adonc transportée dans ce champ. Il

a dit n’avoir pas eu un grandmoyen pour enterrer la fille ets’est débrouillé avec son couteaupour creuser un trou entre lessillons». D’après les premiersaveux du présumé assassin,affirme une autre source, l’avorte-ment s’est fait le 10 février. EstherNéné, de son sobriquet FabiolaRachel, meurt vers 17 h ce mêmejour et il décide de la conduire à sa«dernière demeure» à côté dustade du quartier Yoko, versBurkina. Le militaire dépose doncla dépouille vers 20h, et revientvers 2h du matin pour la déplacer

un peu. Il revient voir le corps lelendemain et procède à l’enterre-ment. Mais il dit avoir eu «desproblèmes de conscience». EstherNéné, née le 25 novembre 1976,faisait la classe de 1ere au lycée deDjohong ; elle était mariée à unadjudant de gendarmerie en serviceà Tignère, et mère de deux enfants.Le militaire au prénom de Paul, lui,est soldat de 2e classe de la promo-tion 2013. Une enquête a étéouverte, et la piste d’un crime rituelest explorée, au vu des «incohé-rences» dans les déclarations duprésumé assassin.

NGAOUNDÉRÉ. Le soldat de 2e classe a ôté la vie à la nommée Esther Néné le 10 février dernier.

Un militaire tue sa copine et l’enterre

La défunte. Pleine de vie.

Par B.A

Au terme de l’audience deréféré du 05 mars dernier, le tribu-nal administratif de Ngaoundéré adécidé du sursoir en exécution de ladécision du gouverneur del’Adamaoua, du 11 septembre2017. Kildadi Taguiéké Boukaravait ainsi mis à la retraite lecontrôleur financier de la commu-nauté urbaine de Ngaoundéré,Martin Mba Forzoh. La demandede sursoit en exécution introduitepar le contrôleur financier déchu adonc été jugée recevable dans laforme. Elle est justifiée. Par consé-quent, il est ordonné le sursoit enexécution de la décision du gouver-neur. «L’Etat du Cameroun (Minat)

est condamné aux dépens», précisel’ordonnance du 05 mars dernier.«La décision du tribunal adminis-tratif veut dire que le contrôleurfinancier peut continuer à exercersa fonction, en attendant un exa-men au fond pour voir si cette déci-sion du gouverneur est fondée oupas», a-t-on expliqué. La questionqui se pose actuellement dans lacapitale régionale de l’Adamaoua,c’est de savoir si le contrôleurfinancier de la Communautéurbaine de Ngaoundéré (CUN), misà la retraite par le gouverneur, vareprendre service ou pas. Ce, dansun contexte où l’ancien ministredes Finances, Alamine OusmaneMey, a nommé le 08 février der-nier, un contrôleur financier par

intérim, en la personne du contrô-leur financier régional del’Adamaoua.

Mais ce n’est pas seule questionqui se pose. Car après la récentecélébration du 08 mars dernier,présidée par la déléguée régionalede la Promotion de la Femme et dela Famille retraitée et notifiée parson ministre le 26 février dernier,les langues se sont déliées.Madame Abdoulaï née Astabarka atout de même présidé la cérémonie,contrairement aux autres fonction-naires qui avaient été envoyés à laretraite, «chassés» par le gouver-neur. L’autorité administrative a ditn’avoir pas été notifié du départ àla retraite de la déléguée, malgrél’ampliation à lui faite.

NGAOUNDÉRÉ. Le contrôleur financier mis à la retraite peut continuer à exercer.

Le tribunal administratif désavoue le gouverneur

S a n t éL’OE I L DU SAHELN°1049 du vendredi 16 mars 2018 7NORD/EXTRÊME-NORD. C’est le montant du don Etats-Unis.

10 milliards de Fcfa pour lutter contre le paludismePar Innocent Blaise

Youda

«Le paludisme continue desévir dans ce beau pays, sur-tout dans les régions du Nordet de l’Extrême-Nord, où lacourte saison de transmissionet la faiblesse des infrastruc-tures sanitaires entrainent destaux de morbidité et de mor-talité nettement plus élevésque dans le reste duCameroun». Le constat est del’ambassadeur des Etats-Unisau Cameroun. Peter Barlerins’exprimait ainsi ce mercredi14 mars 2018 à l’esplanadede la délégation régionale dela Santé pour le Nord. «Lesenfants de moins de cinq anssont particulièrement vulné-rables au paludisme et pré-sentent le risque le plus élevé demaladies et de décès en raisondu fait que leur système immu-nitaire n’est pas totalement aupoint pour lutter contre cettemaladie. En fait 60% des décèsliés au paludisme au Camerounchez les enfants de moins decinq ans surviennent dans cesdeux régions», a poursuivi cedernier. Pour son premier

déplacement dans la régiondepuis son arrivée au Cameroun,le diplomate américain est venuprocéder en compagnie duministre de la Santé publique,André Mama Fouda, au lance-ment officiel du «Programme del’initiative du président desEtats-Unis contre le palu-disme». Un programme financépar le gouvernement américain.Et pour marquer tout l’intérêt

de son déplacement sur Garoua,Peter Barlerin a annoncé queson pays va investir auCameroun, dans le cadre de ceprogramme, une somme de 20millions de dollars américains.Soit environ 10,7 milliards deFcfa, pour la lutte contre lepaludisme.

A sa suite, André MamaFouda a indiqué que cet argentsera presque entièrement consa-

cré aux régions du Nordet de l’Extrême-Nord. Ilservira notamment àl’achat de mousti-quaires, des tests dediagnostic et de médica-ments pour la préven-tion et le traitement dupaludisme, mais égale-ment, à la formation etla supervision desagents de santé. Selonles statistiques du minis-tère de la Santé en2017, le paludismereprésentait 24% desconsultations dont 32%chez les enfants demoins de cinq ans. Pource qui est des décès, lamaladie a été responsa-ble du décès de 13% desdécès survenus dans les

formations hospitalières, dont27% chez les enfants de moinsde cinq ans. Toujours pour ce quien est des décès, on enregistreun taux de 24% et 25% respec-tivement dans les régions duNord et de l’Extrême-Nord. Cequi fait d’elles les régions lesplus touchées. Pour le déléguérégional de la Santé publiquedans la région du Nord, les

décès liés au paludisme dans larégion sont passés de 592 en2016 à 539 en 2017. Unelégère baisse observée en raisond’un déploiement particulier deson personnel.

Le Cameroun fait ainsi par-tie des 10 pays les plus touchéspar le paludisme et la maladieest à l’origine de 3% de la mor-talité globale. En 2016, ce sont445 000 cas de paludisme quiont été enregistrés dans notrepays. Lancée en 2005 par leprésident américain George W.Bush, le «Programme de l’ini-tiative du président des Etats-Unis contre le paludisme» apour objectif de contribuer à laréduction du paludisme, afin depromouvoir le développementdes pays africains. Au départ, leprogramme prévoyait de réduirede 50%, la mortalité liée aupaludisme dans 15 pays afri-cains en augmentant la couver-ture de la prévention et du trai-tement du paludisme notam-ment chez les femmes enceinteset les enfants de moins de cinqans. Depuis 2011, le Camerounet quatre autres pays ont étéretenus pour bénéficiers du pro-gramme.

HÔPITAL RÉGIONAL DE MAROUA. André Mama Fouda a prescrit l’accélération de ceux-ci.

Les travaux de construction accusent un énorme retard

Par Vladimir Martin

Les travaux de constructionde l’hôpital régional à vocationophtalmologique de Marouaaccusent un énorme retardaccusé par l’entreprise chargéedes travaux. C’est le constat quel’équipe conduite par le ministrede la santé publique, AndréMama Fouda, a fait le 12 mars2018 à Maroua, à la suite de sadescente sur le terrain. Leconstat fait état de ce que cetédifice hospitalier tant attendupar les populations del’Extrême-Nord est à peine enphase de sortie de terre.Initialement prévu pour êtrelivré en septembre 2018, c’estprobablement en mars 2019qu’il pourrait plutôt être livré.

C’est en fait ce qui ressort de lavisite du ministre Mama Foudasur les lieux. Selon son architec-ture, l’hôpital tant espéré seradivisé en deux principales zonesavec une morgue. Les espacesqui ont été présentés au ministrede la Santé qu’accompagnaientpour la circonstance le gouver-neur de la région, MidjiyawaBakari, la déléguée régionale dela santé publique, Dr FanneMahamat entre autres, présen-taient un visage des plus surpre-nants. «Il y a une dizaine demois que nous avons été ici,pour lancer officiellement lechantier du centre hospitalier deMaroua. C’était malheureuse-ment à la veille de l’arrivée despluies et la nature du sol qui estconstituée de près de trois

mètres de karal n’a pas permisque le chantier démarre à bonnedate. Nous arrivons aujourd’huiet nous constatons que l’emprisequi est presque sur 10 000 m2 aété sécurisée puisque le karal aété substitué avec du bon sol etça a permis qu’on sorte les fon-dations. Je crois donc que leplus difficile est derrière, lesbâtiments vont pouvoir monterdans des bonnes conditions desécurité», a expliqué AndréMama Fouda.

Pour Altrances, le retard estdû aux difficultés d’approvision-nement des matériaux. Le gra-vier par exemple, semble être unvéritable casse-tête en ce quiconcerne son approvisionnementde Figuil vers Maroua. Quant aubois, il vient de la région del’Est et son acheminement versMaroua s’avère difficile, comptetenu de l’état de la voirie. Côtédélégation régionale de laSanté, le Dr Fanne Mahamat ditavoir constaté le désordre qui sefaisait ressentir au niveau dupersonnel exerçant sur le chan-tier. «Je constate juste qu’il y aun manque de personnel et celaralentis naturellement les tra-vaux», a souligné cette dernière.Le ministre a en cela ouvert unrecrutement immédiat de tra-vailleurs supplémentaire pourcompléter l’effectif sur le chan-tier évalué à 120 individus. Ildevra ainsi dans les prochainsjours, être estimé à plus de 200ouvriers. «En ce qui concerne lapréservation des fondations,nous sommes en retard et nous

devons reconnaitre que le calen-drier a légèrement glissé. J’aiégalement recommandé à l’en-treprise de pouvoir recruter dupersonnel pour travailler jusqu’àtard dans la nuit. Avec cettetempérature qui atteins les 45 –50 degré, on ne peut pas coulerdu béton dans des bonnes condi-tions».

RECOMMANDATIONSAutres recommandations

faites aux concessionnaires parle ministre de la santé sont rela-tifs à la gestion du flux de circu-lation dans le chantier.Notamment en ce qui concerneles voies d’accès au chantier. «Ilfaut travailler dur avant l’arri-vée des prochaines pluies, parcequ’il importe que la voiriepuisse déjà être terrassée pourqu’on ait des couches de fonda-tions et qu’on puisse accédersur le site de cet hôpital maisqu’également, on puisse rapide-ment atteindre le niveau deplanché et pourquoi pas la cou-verture pour que les ouvrierspuissent travailler, en touttemps», a prescrit MamaFouda. En outre, pour ce qui estdu planning des travaux, ladélégation du ministre ademandé la construction de laclôture du site et des VRDcomme prioritaire. Le problèmede graviers devrait égalementêtre réglé dans les prochainsjours. «C’est un ouvrage impor-tant, difficile et nous devonsconvenir qu’il vaut mieux pren-dre un peu de retard, mais être

sûr qu’on aura un ouvrage dequalité», plaide le Minsanté. Etde poursuivre que : «C’est unhôpital moderne que le prési-dent de la République construitici, nous voulons qu’à la finnous ayons un produit de qua-lité. Donc je suis satisfait».

FINANCEMENTCe volet de ce projet ne

connait pas de désagréments.«Le financement est disponible,en ce qui concerne le plan d’ur-gence volet santé. Donc le pro-blème d’argent ne se pose pas. Ilfaut malheureusement produiredu travail pour être payé», ras-sure André Mama Fouda. Dequoi mettre fin aux rumeursselon lesquelles le financementde l’hôpital régional à vocationophtalmologique de Marouaserait en mal d’approvisionne-ment. C’est un hôpital d’unecapacité d’accueil de 112 lits. Ilest également prévu un plateautechnique avec des appareils depointe de dernière technologie,qui manquent tant aux forma-tions hospitalières camerou-naises. L’on y retrouvera entreautres, la cellule de stockagedes déchets, le foyer de garde, lebloc opératoire, le centre obsté-trique néonatale, l’imageriemédicale, l’unité de soins inten-sifs, la pharmacie, le labora-toire. La banque de sang, le cen-tre biomédical, le service pédia-trique, le service d’hospitalisa-tion mère et le service d’hospita-lisation chirurgical ne sont pasen reste.

Le Minsanté. En visite de chantier.

Des malades du paludisme.Fiévreux.

E n a p a r t é L’OE I L DU SAHEL N°1049 du vendredi 16 mars 20188

Entretien mené par VladimirMartin

Quel bilan faites-vous des 10ans d’activité du ContratDéveloppement etDésendettement (C2D) dans larégion de l’Extrême-Nord ?

Merci de me donner l’occasionde dire un mot sur les réalisationsdu C2D dans la région del’Extrême-Nord. A l’image de cequi se passe sur l’ensemble du terri-toire, le C2D dans la région del’Extrême-Nord donne satisfactionen ce sens que presque tous les sec-teurs sont touchés par les finance-ments C2D. Le secteur rural, bienque la zone soit plus adaptée auxactivités agro-pastorales avec lesproblèmes de fertilité de sol qui àmon avis me paraissent comme leproblème prioritaire et fondamen-tal de la zone, répond positivementaux attentes. Egalement toutes lesautres phases du projet et notam-ment le renforcement des capacitésau niveau des communes sont satis-faisantes. Vous savez çà a été untrès grand défi. A l’époque les com-munes étaient un peu gérées commedes structures à part entière.Aujourd’hui leur mode de gestion aété complètement amélioré grâceaux interventions du C2D, c’est unegrande satisfaction.

Quel est l’état d’avancementdes projets que vous avezaccompagnés durant la décennie?

Je dirais de l’état d’avancementqu’il est également bon. Je le disaistout à l’heure, la zone est menacéeen matière de fertilité des sols. Leprogramme AGIRAP vient complé-ter et poursuivre l’action d’ESA 2pour résoudre le problème des ferti-lités des sols. Les résultats sontaujourd’hui perceptibles sur le ter-rain. Un programme comme le pro-gramme «Chèque santé» au niveaudu secteur social est venu complète-ment révolutionner la pratique desuivi des femmes enceintes auniveau de l’Extrême-Nord voire auniveau du septentrion. Donc noussommes satisfaits des résultatsatteints. Je peux en cela releverl’aspect fidélisation du personnel.Dans une zone d’insécurité commecelle-ci on a pu constater, dans lesecteur santé et éducation, on a pugarder en poste le personnel surfinancement C2D et ce sont là deschoses importantes qu’il faut félici-ter.

Parlant du projet «Chèquesanté», il y’a des localités oùdes femmes continuent à perdrela vie en donnant la vie, c’est lecas dans la localité de Vélé dansle Mayo-Danay par exemple.Quelle est la solution que vousavez mis sur pieds pour remé-dier à cette situation tragique ?

Il n’y a pas de solution miracle,la solution ce que le processuss’étende dans toute la région. On aun commencement en toute chose,on a commencé certes dans lesvilles mais on va étendre le proces-sus au niveau des villages et desformations sanitaires reculées.L’autre problème c’est celui desmentalités et d’éducation, vousvoyez même dans les zones où il y ale chèque santé il y a des femmesqui continuent à éviter le système etqui préfèrent aller accoucher auquartier. Donc il faut éduquer etétendre le processus à toutes lesformations sanitaires. C’est ce que

nous envisageons de faire.

Etes-vous satisfait des avan-cées de ces dernières années ?

Très satisfait. Je crois que dansle volet santé s’il y a un volet quimarche très bien c’est le voletcheque santé. Mais malheureuse-ment il coûte cher, il va falloir leremobiliser. Que l’Etat fasse uneffort supplémentaire parce que leprogramme C2D s’étend sur unepériode et puis après il va falloirque l’Etat mette sur pied un proces-sus de pérennisation dans cette opé-ration.

Les bailleurs de fonds, sont–ils aussi satisfaits que vous ?

De plus en plus. De plus en plusils adhèrent à la logique. Ils adhè-rent parce qu’ils voient les résultatset plus d’un ont émis le souhait denous accompagner au-delà des par-tenaires présents nous pourronsavoir d’autres organisations du sys-tème des Nations Unies qui veulents’impliquer. Qui veulent entrer danscette voie qui veut qu’on renforceles moyens pour pérenniser les pro-grammes.

Il est quand même un faitindéniable, lorsqu’on se renddans les zones rurales, très peude personnes sont informées devos activités…

C’est ce que je vous disais, c’estun problème d’information. L’Etatdu Cameroun adhère par ses infor-mations dans le cadre de la poli-tique publique volet santé. L’Etatprend ce projet comme l’un desaxes de sa politique publique et toutceci se déploie sur le terrain, il y acet aspect sensibilisation, cetaspect éducation comme je l’ai dittout à l’heure. Et puis il y’a l’aspectmoyen parce que c’est un systèmelourd et qui pèse. Vous vous imagi-nez une femme qu’on prend encharge à 6000 francs avec tout ceque ça comporte comme intrant,comme service et tout cela, c’estau-delà de 60, 70 000 franc lecoup, mais l’Etat le supporte. Vousvoyez qu’il va falloir faire recours àdes moyens de financement haute-ment important et supplémentaire.

Parlant du projet chequesanté, quelle sont les statis-tiques que vous pouvez donner àl’opinion nationale ?

Au plan national nous sommesdans les 58000 voire 60 000chèques achetés déjà par lesfemmes. Toutefois il y a une ten-dance à l’augmentation pour les casde prestations relevant de cetaspect-là.

Quels sont les autres projetsmajeurs que le C2D accompagneà l’Extrême-Nord ?

Le plus important à mes yeuxc’est le Programme national dedéveloppements participatif, lePNDP. Presque tout le mondeignore que c’est le C2D qui est der-rière. Toutes les communes sontpratiquement couvertes par lePNDP mais personne ne sait quec’est le C2D qui le finance. Il y a untout autre aspect, le programmeACEGIRA pour les problèmes desol, climat et autre qui est vraimenttrès important au niveau de larégion. Il n’a pas un grand finance-ment mais il est très porteur dans leseptentrion. Il reste maintenant lesautres. Vous avez vu les projets derecherche, de transformation desproduits, vous avez vu le secteur

rural qu’on a tendance à marginali-ser. Mais je vous dis, ACEFA estpratiquement partout maintenant,et ACEFA n’est venu dans le pro-gramme C2D qu’au cours de la 2egénération des programmes. Aucours de la 1ere ACEFA n’y étaitpas et vous avez vu l’impact. Doncpour dire, et je ne parle pas que desanté, vous voyez l’importance querévèle les programmes de réhabili-tation des centres de formationshospitaliers que nous sommes entrain d’entreprendre presque par-tout. Le programme éducation quià mit longtemps à partir de laconstruction des salles de classes.Vous verrez tout autour des chan-tiers, c’est dire que la région esttout à fait couverte et acquise auprogramme C2D.

Quels sont les mécanismesque le C2D met en place pouressayer de diminuer le tauxd’analphabétisme très faibledans cette partie du pays ?

Je vais dire que le C2D n’ap-plique pas de politique d’éducation.Nous accompagnons l’Etat dans sapolitique. Et un des volets d’accom-pagnement c’est justement l’appro-visionnement en salles de classesqui était en manque et puis leurséquipements. Bon maintenant, pource qui est du système de l’éduca-tion, c’est la charge des ministèresc’est leur cheval de batail. Mais jecrois que la sensibilisation resteencore l’affaire de tous pour fairecomprendre qu’elle vaut tout aussibien que l’action.

Au niveau des collectivitésdécentralisées, notamment lescommunes d’arrondissements etla communauté urbaine, quelstypes d’accompagnement leursapportez-vous ?

Vous avez raison, et je vous ledisais tantôt que l’un des pro-grammes importants dans les com-munes c’est le PNDP. Et lorsquevous faites le rapprochement PNDPcommune vous vous rendez compteque nous avons atteint la cibleparce que nous sommes dans prati-quement toutes les communes.Maintenant l’autre aspect c’est quele C2D a un programme pharequ’on appelle le «Capital régional».Au jour d’aujourd’hui il a bénéficiédu capital régional de Douala dansun premier temps, dans le cadre duC2D 1. Et puis Bafoussam, Garoua

et Bertoua ont bénéficié de la 2egénération. Maintenant le 3e C2Dqui vient d’être signé a dans sonpipe la communauté urbaine deMaroua. Donc vous voyez que lesproblèmes de voiries urbaines, lesproblèmes d’infrastructures de basevont être couverts à partir de cela.C’est dire que les collectivitésdécentralisées sont prises encompte par le programme.

Quels sont les statistiquesdes projets que le PNDP aaccompagnés au niveau des col-lectivités ?

Entre autres intervention duC2D-PNDP au niveau de la régionil y’a les constructions des struc-tures sociales, des centres de santé,des écoles. Il y a, ce qui me paraitrénovateur, l’aspect accompagne-ment des communes dans leurspolitiques. Elles ont des pro-grammes qu’elles appellent lesplans de développements commu-naux c'est-à-dire que les communesne travaillent plus maintenant àvue, elles ont un plan de basequ’elles suivent et c’est le PNDPqui les accompagne. Le PNDP metdans les communes les mécanismesde suivis et de comptabilité pourpallier aux problèmes de gestionqui ont souvent fait jours à chaquefois. C’est déjà quelque chose desuffisamment fort au niveau de noscollectivités de base de la région. Ily’a d’autre choses, notamment unvaste programme Himo que lePNDP a engagé et qui permet d’en-cadrer les jeunes désœuvrés dansles travaux de développement auniveau de la région. Il y a beaucoupd’autres projets que le PNDP mèneavec les communes qui sont fonda-mentaux au niveau de la région.

Les collectivités territo-riales ne répondent pas à vosattentes de la même manière.Qui sont les bons et les mau-vais élèves ?

Bien sûr !!! Comme partout, ily’en a qui se croient autosuffi-santes. Mais la tendance depuisun certain temps fait en sorte quetout le monde se dirige inévitable-ment vers le conseil PNDP.

Quelles sont les conditionsqu’une commune doit remplirpour bénéficier pleinementd’un accompagnement C2D ?

Toutes les communes sont éli-

gibles, mais il reste des principesà observer qui sont disponiblesaux PNDP.

Hormis les communes est-ceque d’autres organisations peu-vent bénéficier des accompa-gnements C2D ? Des organisa-tions paysannes par exemple ?

Bien évidemment, vous aveztout à l’heure vu que le pro-gramme accompagne les jeunes. Ildépasse le cadre associatif pouratteindre le cadre individuel. Desjeunes qui ont juste le CEPE ensont des bénéficiaires. Les GICsont des cibles d’ACEFA qui lesaccompagne et les conseille dansles projets d’investissements qu’ilsveulent bien monter.

Y’a-t-il des projets jeunesque vous avez accompagnés quivous ont spécifiquement mar-qués ?

Oui ! Pour les projets jeunesc’est peut-être difficile de lesmontrer du doigt, mais il y’en a.nous avons accompagné des jeunesqui sont partis de rien et qui ontaujourd’hui réussi. Des jeunes quiau départ avaient un ou deux têtesde bétail qui aujourd’hui seretrouvent entrain de gérer unedizaine voire une quinzaine detête. Dans la zone de Kaélé, il y aune dame qui est parti d’un demihectare de laboure aujourd’huielle en est à quatre, cinq hectaresavec du bétail à côté. Il y a tant debelles expériences comme çà quenous avons eu à vivre et qui fontnotre motivation. C’est extraordi-naire, c’est vraiment ce que nousrecherchons. Des héros du déses-poir et qui se retrouvent en traind’être leaders et servir d’exempleaux jeunes qui arrivent.

En dehors du projet chèquesanté avez-vous une attentionparticulière pour les femmes ?

Déjà pour diluer les inégalités,nous ne faisons rien de spécifiqueà qui que ce soit. Tout le monde aaccès au crédit au niveau du pro-gramme. Et surtout les groupe-ments, or la notion de groupementest quasiment féminine, ce sontles femmes qui l’appliquent mieuxque les hommes. Ce sont elles quibénéficient le plus des finance-ments ACEFA et AFOP.Maintenant, on ne peut pas mettreChèque santé de côté. Voilà quiest spécifique aux femmes. Leshommes ne sont pas éligibles.C’est pour dire que le C2D n’a pasfermé les vannes aux femmes.

Allez-vous étendre «chèquesanté» à l’ensemble del’Extrême-Nord?

C’est notre objectif de l’éten-dre dans toute la région, danstoutes les structures sanitaires…

Dans quel délai ?Ça dépendra des moyens que

l’Etat va mettre. Mais je crois quec’est en cours. L’Extrême Nord estbien vaste. Mais je crois que l’opé-ration est en train de mordre. Ilfaut toutefois des pré-requis : queles structures soient prêtes à l’ac-cueillir et à le gérer. On ne sauraitinstaller dans une structure où onn’est pas sûr que les produits vontarriver et où il n’existe pas le per-sonnel compétent pour encadrercette opération. Ça c’est l’objectif,maintenant les moyens qu’il fautmettre ensemble c’est au ministèrede la santé de le faire.

Josué Oyane Nsola, responsable chargé du suivi des programmes C2D au STADE – C2D. «Le C2D dans la région de l’Extrême-Nord donne satisfaction»

J u s t i c eL’OE I L DU SAHELN°1049 du vendredi 16 mars 2018 9AFFAIRE NDEMA HASSAN. Il est poursuivi pour complicité d’actes de terrorismes.

Accusé d’être le coursier de Boko HaramPar Florette Manedong

Ndema Hassan est un jeunehomme originaire de l’Extrême-Nord. Le 05 mars dernier, letrentenaire était devant la barredes accusés, devant la juridic-tion du tribunal militaire deYaoundé. Le jeune réparateur demotos, basé à Faldaré, près dePette dans l’Extrême-Nord duCameroun, est poursuivi pourcomplicité d’actes de terro-risme. A l’ouverture de l’au-dience ce jour-là, son affaire estla 4ème au rôle. Lorsqu’elle estappelée, l’accusé se présente àla barre. Il lui est demandé enquelle langue il s’exprime. Ilreste perplexe. Alors la prési-dente de la collégialité poursuit«la dernière fois vous parliezKanuri ou fulfulde c’est ça ?» àl’écoute de ces 2 termes, le pré-venu hoche la tête et l’interprèteest alors appelé.

Madame le commissaire dugouvernement est alors invitée àprésenter les faits. Selon cettedernière, ceux-ci se déroulent en2015 à Faldaré près de Pette,dans l’Extrême-Nord duCameroun. Au moment de soninterpellation, le jeune Hassanest retrouvé porteur d’uneimportante somme d’argent,soit 1 500 euros et 650 000Fcfa. Au cours de son audition,

poursuit le commissaire du gou-vernement, le jeune homme areconnu que, ces sommes luipermettaient d’effectuer cer-taines courses pour BokoHaram. Réparateur de motos deprofession, il était également, àen croire le ministère public,chargé de réparer celles de BokoHaram et, les acheminaient enmême temps que les denrées ali-mentaires et tout ce qui étaitdemandé vers ceux-ci.

Pour l’aider dans cetteentreprise, poursuit le commis-saire du gouvernement dans sonrécit, il avait recruté

Mohamadou Moustapha, ex co-accusé qui en sa qualité demineur, a été renvoyé auprès duprocureur de Maroua pour yêtre jugé. Le jeune avait alorsdéclaré qu’il avait l’habituded’accompagner son chef(Hassan) pour des livraisons,avant de le ramener à leur base.Que précisément, lorsque celaarrivait, lui Moustapha restaiten retrait sur la chaussée et queson chef s’introduisait dans labrousse et ressortait à pied,démuni de tous les colis qu’iltransportait à l’entrée.

Ces faits, conclut la repré-

sentante du parquet sont doncconstitutifs d’actes de terro-risme, prévus et réprimés par lesarticles 74 et 97 du code pénalentre autres. A la suite de sonexposé des faits, elle ajoutequ’elle présente comme preuvedans ce dossier, le PV d’auditionde l’accusé daté du 30 septem-bre 2016 du service central dela recherche judiciaire et invitele prévenu à présenter sesmoyens de défense. Ce à quoison avocat a renchéri en préci-sant que, sur l’élément depreuve produit, il se pose un pro-blème de forme. «Le procès-ver-bal a été produit en l’absenced’un interprète. Comment celas’est-il donc fait pour mon clientqui ne s’exprime qu’en Kanuriou en fulfulde ? le PV est pour-tant en français et aucun inter-prète n’était là ce jour-là pourtraduire ce que pouvait rappor-ter mon client», s’insurge MeEmmanuel Simh.

Et de conclure que dans cesconditions, «il convient de reje-ter ce PV qui ne peut nullementservir d’élément à charge contrele prévenu qui ne s’exprime pasdans une langue étrangère».C’est sur ces entrefaites quel’affaire a été renvoyée au 02avril 2018 pour examen de lapièce principale du ministèrepublic.

Des BH. Dangereux.

CATASTROPHE D’ESÉKA. Selon l’entreprise, celle-ci vise à déterminer les causes exactes de la survitesse du train.

Camrail réclame au tribunal une expertise internationale

Par Yvonne Salamatou

Le procès relatif à la catas-trophe ferroviaire survenue le21 octobre 2016 à Eséka, dansla région du Centre, a connu undéveloppement important aucours de l’audience correction-nelle du 14 mars 2018, devantle tribunal de première ins-tance d’Eséka ; avec l’ouver-ture des auditions des prévenus.Premier à être auditionné, l’ac-tuel directeur général (Dg) deCamrail, Jean Pierre Morel,qui s’est exprimé en présencede son prédécesseur, DidierVandenbon, Dg de Camrail aumoment de l’accident.

Selon Jean Pierre Morel,l’entreprise ferroviaire a, elle-même, après l’accident ferro-viaire d’Eséka, mis en placeune commission d’enquête pouranalyser ce qui avait puconduire à cette catastrophe. Al’en croire, les experts commisà cette tâche ont conclu que lasurvitesse du train, à partird’un point du parcours, est àl’origine de cet accident, sanspour autant qu’on puisse expli-quer les raisons pour lesquellesle train a subitement pris unevitesse anormale. Dans cetteoptique, a fait savoir JeanPierre Morel, le transporteurferroviaire souligne la nécessité

d’une expertise internationaleindépendante, qui permettraitde mieux comprendre commentce drame est arrivé, alorsmême qu’aucune anomalie n’aété détectée dans la circulationde ce train depuis son départ deYaoundé.

Au sujet des wagons ayantété impliqués dans la catas-trophe ferroviaire du 21 octo-bre 2016 à Eséka, l’actuel Dgde Camrail a rappelé qu’ils ontété acquis au terme d’un appeld’offres international lancé en2010 par l’Etat du Cameroun,«à qui incombe par ailleurs lesinvestissements de renouvelle-ment du matériel roulant dontil est le propriétaire» ; confor-mément à la convention deconcession du chemin de fer,qui lie Camrail et l’Etat duCameroun. Jean Pierre Morela, par ailleurs, souligné que lafabrication des 40 voituresvoyageurs acquises en 2014avait été confiée à la sociétéchinoise CSR Nanjing, devenuepremier constructeur mondial.Le Dg de Camrail a, en outre,fait savoir que les essais tech-niques conformes aux normeset recommandations en vigueurdans le secteur ferroviairemondial, effectués avant lamise en exploitation de ceséquipements, ont tous étédéclarés concluants.

Embrayant sur la questionde la sécurité à Camrail, JeanPierre Morel a souligné quel’application des procédures etrèglements, qui avaient déjàcourt avant la mise en conces-sion du chemin de fer camerou-nais, est une réalité. Et que,fort de ce que la sécurité estune préoccupation de tous lesinstants au sein de l’entreprise,les exigences sécuritaires del’époque de la Régifercam ontnon seulement été respectées,mais que Camrail les a renfor-cées, en s’appuyant sur l’expé-rience du groupe Bolloré enmatière de gestion et d’exploi-tation des réseaux ferroviairesen Afrique (Côte d’Ivoire,Niger, Bénin et Burkina Faso).

Après l’actuel Dg, selon nossources, le tribunal écoutera,au cours des prochainesaudiences, Didier Vandenbon,Dg de Camrail au moment desfaits, ainsi que le conducteur dutrain au centre de la catas-trophe ferroviaire d’Eséka, quiavait officiellement fait 79morts et environ 600 blessés.Une enquête prescrite et dili-gentée par les pouvoirs publics,à la suite de cet accident, a«établi les responsabilités àtitre principal du transpor-teur», selon un communiquépublié le 23 mai 2017 par laprésidence de la République.

Des épaves de train.

AFFAIRE DES RECETTESROUTIÈRES. Le deuxième témoin del’accusation à la barrePar Florette Manedong

Après Amadou Gisréel, premiertémoin de l’accusation, c’est autour du sieur Thomas Amougoude faire son témoignage. Ledeuxième témoin de l’accusationest ainsi auditionné depuis main-tenant 2 audiences. Ce derniern’est autre qu’un membre de lacellule de protection du patri-moine routier, qui était égale-ment membre de la mission decontrôle qui avait séjournée à lastation de pesage de Nomayos,Nkankanzock, Ngombe etBekoko, et avait aboutie à l’ar-restation définitive des 09 per-sonnes jugées dans le cadre decette affaire. Lesdites personnesont été arrêtées et inculpées dedétournements de biens publics,à l’issue d’une mission decontrôle effectuée dans les loca-lités suscitées du 23 mai au 16juin 2016.Thomas Amougou, est ainsi untémoin à charge dans cetteaffaire. Au cours de l’audiencedu 09 mars dernier, il a étéappelé à poursuivre son témoi-gnage. La Cross-examinationcette fois, a été menée par l’undes accusés Amadou Yanoussa,et son conseil maître Elouga,nouveau dans le dossier. C’estque, à la suite de la nominationde Me Clément Atangana à latête du conseil constitutionnel, ila fallu que l’ancien coordonna-teur du programme de sécurisa-tion des recettes routières (Psrr)se trouve un nouvel avocat.C’était donc la premièreaudience du nouvel arrivant MeElouga, qui on le sentait bien àl’audience, ne maîtrisait pasencore parfaitement tous lescontours de cette affaire.Il a néanmoins procédé à laCross-examination et outre ladizaine de questions qu’il aposées, la principale demeuraitcelle de savoir si le témoin pou-vait confirmer l’affirmation faiteà l’information judiciaire, àsavoir : «que Amadou Yanoussan’était pas complice dans cetteaffaire». Une confirmation quimalheureusement, ne s’est pasfaite de façon conventionnelle :le témoin a simplement lancéqu’il s’en tenait «à ce qui a étédit dans le rapport». Au termede cette Cross-examination, l’au-dience a été suspendue pour êtrereprise le 09 avril 2018 pour lasuite de la Cross et la re exami-nation.Les 09 accusés avaient été arrê-tés à l’issue d’un contrôle initié àla suite de présentation de listingde versement de fonds issues depesage sur différents axes rou-tiers, qu’une précédente missionde contrôle avait déjà trouvé nonconforme, suite à des passationsde service des régisseurs affectésauxdits postes. Il a donc étéconstaté, à l’issue de ladite mis-sion, le détournement de lasomme de 749 904 241millionsde Fcfa, imputable aux concer-nés.

C u l t u r e L’OE I L DU SAHEL N°1049 du vendredi 16 mars 201810

Par Yvonne Salamatou

Il y en a près de 50. Cestrésors venus du Grand-Nordpour enrichir et embellir leMusée national, à Yaoundé.Disposées dans différentessalles, ces œuvres sont ran-gées et serties par des cadresen verres. Pour les reconnai-tre, il suffit se rapprocher etde lire les écriteaux quiretracent brièvement lagenèse de chaque œuvre.«Chacune d’elle étantunique», souligne l’un desguides, qui baladent les visi-teurs de ce 14 mars, entreles immenses salles dumusée. «Ici, c’est l’une dessalles des instruments demusique. Les œuvres qui sontici sont uniquement des cordo-phones», présente le guide. Etsur un côté du mur, on aperçoitune sorte de guitare en formed’arc, faite de peau de chèvreet du bois de la savane. «C’estle Ganzawal. Il vient del’Extrême-Nord», affirme-t-il,en se rendant dans une autresalle.

Tout aussi remplie d’instru-ments musicaux, cette salle estdédiée aux aérophones. La plu-part sont des flûtes. Et les troisquarts proviennent del’Extrême-Nord. Des cadresvitrées où elles sont gardées,on découvre des Treumeusfaites de cornes d’antilope, desZerekeu ou sifflets, leMatakam (flûte des peuplesvenant des Monts Mandaras),le Tchidal (flûte fabriquée par

le cuivre, la peau de gazelle, decauris, du fer et du jujubier) etl’Algaita, qui est aussi un autretype de flûte. Près de la «salleaux sons aigus», se trouve lapièce des tambours. Il y en adizaine. D’après les papillonsqui informent sur l’histoire dechaque œuvre, les visiteursdécouvrent que ces instru-ments musicaux viennent detrois régions du Cameroun.L’Ouest, le Centre etl’Extrême-Nord. Parmi ceuxqui viennent de l’Extrême-Nord, il y a les tamboursGanga, Miziri, Badak et leKalangou.

Après cette balade dansl’univers musical, les visiteursvont à la rencontre du polyp-tyque. Là, ils revisitent l’odys-sée de Savorgna de Brazza.Racontée en peinture par lesétudiants de l’école des Arts de

Poto poto, le séjour de l’explo-rateur en terre africaine brillede mille feux. Car les fresquesusitées par les peintres formentune explosion d’arc-en-ciel, en12 toiles. Empruntée «auCameroun, cette œuvre parti-culière appartient au Congo»,informe le guide. Plus loin,dans un autre pan du musée,c’est un nouveau décor.Différent des autres, celui-ciprésente les différentes archi-tectures en miniatures duCameroun. Ici, toutes lesrégions du Cameroun sontreprésentées. Chacune avec saspécificité. Pour les peuples duGrand-Nord par exemple,quelques cases Mundang,Mafa, Borgo, Mboum, Peulheset Mousgoums sont symboli-sées. Comme à l’époque préco-loniale, certaines de ces casessont encore visibles dans le

Septentrion. C’est d’ailleursle cas dans l’Adamaoua.

A Ngan-Ha, petit arron-dissement du département dela Vina, les autorités tradi-tionnelles par le biais duconservateur du musée decette localité, ont offert unecollection impressionnantedes coiffes arborées par lesmembres de la chefferieMboum. Perlées de cauris,sous plusieurs formes, cha-cune de ces coiffes était por-tée par un membre de lacour. La coiffe du chef, ou«Belaka», en langueMboum, a entre autre signesdistinctifs, deux petitescornes sur le font de lacoiffe. Et près d’elle, se trou-

vent les coiffes du Premierministre (Lagdo) et du ministrede la Justice (Gagado). Lescoiffes des autres notablesayant rang de ministres, sontdisposées derrière la coiffe duBelaka. Pour terminer lavisite, la troupe fait un tourdans deux salles. La première,c’est la salle à «calebasses». Ily en a une vingtaine dont leToumoudé, le Tehal, leToumoudé Yadoundé, leYounkou. Dans la deuxièmesalle, consacrée à l’archéolo-gie, le Septentrion occupe près90% de l’espace. Ici, le Grand-Nord modernise l’histoire, enprésentant les galets aménagés,le Sokorta Manga, de la pierretaillée. Le Sokorta en forme dehache de la pierre polie, etdatant du 10ème siècle aprèsJésus.

YAOUNDÉ. Certaines œuvres datent de l’époque de la pierre taillée.

Les trésors du Grand-Nord exposés au musée national

Une vue du Musée national.

ROMAN.Emmanuel Mayodévoile "La chose quimangeait les sorciers"Par Innocent Blaise Youda

«Kèlbè est un bois sinistre. Laforêt, qui s’appuie sur deux col-lines comme une chauve-sourisgéante, déploie sa paire d’ailesfantomatiques et guette, immobile,une proie condamnée par l’impla-cable fatalité. Chouettes, hiboux etautres hideuses créatures noc-turnes au plumage ébouriffé pen-dent aux branches des arbresgigantesques tels des fruits hétéro-clites. …. … la nouvelle de l’éva-cuation de ce village violenté etsaccagé atteindrait bientôt tousles recoins de la région, et tousles hommes et femmes des vil-lages environnants apporteraientà ceux de kèlbè aide matérielle etréconfort. Mais pourront-ilssavoir ce qui les aura décidés dequitter leur terre désormais mau-dite, pour recommencer ailleursune nouvelle vie ? Personne long-temps, pendant très longtemps,personne ne plantera ici quelquepieu pour ériger une demeure,pensa Yi’Mbog, avec beaucoupd’amertume et de nostalgie dansl’âme.» Voilà quelques extraits dudébut et de la fin de l’ouvrageque vient de commettreEmmanuel Mayo aux éditions "Lelivre actualité" en France sous letitre «La chose qui mangeait lessorciers». Le roman est en faitdes tranches de vie dans lescontrées au cœur de l’Afriqueancienne. Un récit qui laissetransparaitre des histoires d’infi-délité conjugale, crime passion-nel, possession et envoûtement.Des histoires ou vengeance, mani-pulation, intrigues et sorcelleries’entremêlent. Mais au-delà deces tares que ces sociétés nousmontrent, on découvre égalementdes histoires des chasseurs valeu-reux, des danses initiatiques, desgardiens de la tradition qui fontfeu de tout bois pour promouvoirles valeurs traditionnelles etancestrales. Une histoire qui seraconte au travers des treize cha-pitres du roman avec une quarte-naire de personnages mis enexergue. L’ouvrage se distingueaussi par la qualité d’impression,mais surtout par le caractère unpeu hermétique du langage utilisépar l’auteur.«Ce roman est très intéressant caron retrouve là un style qui com-mence un peu à manquer à nosauteurs. Il faut certes faire un peud’effort pour bien le comprendre,mais c’est tout aussi du mérité del’auteur de nous produire uneœuvre qui permette de maintenirle niveau d’écriture à un très bonniveau.» Souligne HamanFrançois, enseignant à Garoua. Néen le 1er janvier 1957, EmmanuelMayo est originaire de la localitéd’Otelé. Titulaire d’un bac en let-tre, il entame sa carrière commeenseignant de français et d’espa-gnol après des études de philoso-phie à Université de Yaoundé. Ilva ensuite rejoindre la Sopecamcomme correcteur avant de suivreune formation de journaliste auCifor de Liège en Belgique.

Propos recueillis parFadel Mohamed

Dans certaines tribus duGrand-Nord, comme lesMousgoums, les habitantsportent des balafres sur leurvisage. Quelle est la symbo-lique de ces marques ?

Il y a très longtemps, quandil y avait encore l’esclavage,des chefs de villages avaientdemandé que les gens soient

balafrés. C’était une manièrepour eux d’éviter que les habi-tants soient achetés. Et quandles gens qui achetaient lesesclaves arrivaient dans les vil-lages, ils ne choisissaient pasles personnes qui étaient recou-vertes de balafres. Ils les consi-déraient comme étant laides,des parias, des personnes sales.Or, eux ils cherchaient des per-sonnes avec de beaux visages,sans signes distinctifs. Mais au

fil du temps, la symbolique desbalafres a changé. D’insigneslaids, les balafres sont deve-nues un signe de beauté pourles femmes, de courage, de viri-lité et de force pour leshommes.

Dans quelles conditionsétaient faits ces dessins ?

Les balafres étaient faitesde manière traditionnelle. Avecdes lames rasoirs, des canifs,des scalpels. C’était fait à vifcomme le font les exciseuses.C’était très douloureux. Unefois l’insigne faite, on compo-sait une sorte de potion, ou unassemblage d’herbes, qui fai-saient office d’antibiotiques,qu’on apposait sur les entailles.La cicatrisation pouvait mettretrois semaines à trois mois, enfonction de l’épaisseur de lablessure. Les blessures légèresétaient faites aux femmes. Etles grandes, aux hommes ouaux garçons. Car l’âge requispour faire les balafres était desept ans, en montant. Filles etgarçons confondus. Les bala-fres étaient faites du front aumenton. Avant et pendant la

traite des esclaves, beaucoupde personnes ont perdu la vie àcause des maladies qu’elles ontcontractées pendant le proces-sus. Des gens ont été infectéspar le tétanos. Et ils sontmorts. Car à l’époque, on nestérilisait pas les outils aveclesquels on faisait ces entailles.Et cela a causé beaucoup demorts.

Avec la modernité, cettetradition tend à disparaîtreet on considère de barbares,ceux qui la pratiquentencore…

Effectivement je suis de cetavis. La pratique des balafres adisparu. Du moins à maconnaissance. On n’en fait plusdepuis les années 60 je crois. Ilfut une période où tous lesMousgoums nés avant 1960portaient les balafres. Ce n’estpas le cas de la jeune généra-tion. Les balafres ont servi àenlaidir les gens. Elles ontaussi permis que des femmes nesoient pas vendues, et pas seu-lement. Mais heureusement,c’est pratique qui a disparu. Onne peut plus les faire.

Abba Mbang Oumar, sultan de Pouss.

«Les balafres évitaient d’être vendu comme esclave»

R e p o r t a g eL’OE I L DU SAHELN°1049 du vendredi 16 mars 2018 11

Par Bertrand Ayissi

On cultive la fraise àNgaoundéré ? Bien plus qu’unequestion, c’est un étonnement totalque marque le commun des habi-tants de la capitale régionale del’Adamaoua. Il en est de même dela pomme de Reinette communé-ment appelée pomme de France, despetits pois, et quelques autreslégumes et fruits d’origine euro-péenne. Pourtant, ces variétés sor-tent bel et bien cultivées sur la terrede la région château d’eau. Par legénie d’un homme, Alhadji IbrahimMalam, 59 ans, Manwi, petite loca-lité de l’arrondissement deNgaoundéré 3e, est le berceau privi-légié de la fraise «made inCameroon». «Je produits desmangues de contre saison que j’ex-pédie dans le Sud du pays et dansl’Adamaoua même. Donc, ce sontmes mangues qui sont sur le marchéau moment où il n’y en pas», seréjouit-il. Mais la mangue n’étalepas à suffisance le génie créateur del’homme svelte aux idées costaudes.La culture de la fraise lui a donnéune réputation nationale et interna-tionale. Du moins, pour les friandsde ce fruit. Et il le sait. Une raisonpour passer la majeure partie de sontemps à Manwi. Surtout en cettesaison sèche, période favorable à laculture de la fraise. «Tant qu’il faitchaud, la production est bonne,matin et soir. Quand il fait froid, laproduction n’est pas en grandequantité», affirme-t-il. Par an, ilproduit deux fois sur un hectare etdemi, différentes variétés de fraise,notamment le Remontant qu’il cul-tive le plus et la Merveille de quatresaisons, qui n’ont plus de secretpour lui. D’ailleurs Alhadji IbrahimMalam peut se targuer d’avoir «faitfortune» grâce à la fraise. «Aumoment de la récolte, je peuxgagner 200 000 Fcfa par jourpuisque le kilogramme est à 2500Fcfa», renseigne-t-il.

LE LABOUREUR ET SES ENFANTSAlhadji Ibrahim de rappeler que

l’amour des fruits lui a valu l’hon-neur d’êtré salué par le chef del’Etat Paul Biya. «Je vais vous direque c’est grâce à la fraise que j’aieu la chance de serrer la main duprésident Paul Biya. J’ai eu le 4eprix national sur les fruits aucomice de Maroua et j’ai unecontribution exceptionnelle duCorps de la Paix des Américains.Pour mon cas, je mange tout ce queje veux, des produits sains et bio»,confie le cultivateur, sans manquerd’évoquer les multiples invitationsde la ministre de la Recherchescientifique et de l’Innovation, et lavolonté de celle-ci d’effectuer unedescente à Manwi. En tout cas,ceux qui ont déjà eu l’opportunitéde s’y rendre, n’en sont pas revenus

déçus. Au plaisir de la dégustationde la fraise entièrement bio ou desucculents petits pois. «Au lieu queles jeunes se ruent vers la moto, ilsferaient mieux de cultiver la terre.La terre de l’Adamaoua peut fairepousser tout, d’après ma modesteexpérience. Je n’envie pas un fonc-tionnaire. Et voyez-vous la GIZ m’adonné deux motoculteurs avec toutle matériel de bureau complet»,confie le quinquagénaire.

Mieux, Alhadji Ibrahim Malama pu élever des enfants aux têtesbien faites. Lesquels ont suivi lespas de leur père qui n’a fait sesclasses que jusqu’au cours moyendeux (CM2) à l’école principale deMabanga, à Ngaoundéré. Et ils nele regrettent pas. Et pour expéri-menter la culture de la pomme dereinette à Ngaoundéré, c’estMohamadou Bachirou, l’un de sesrejetons qui pilote l’initiative. A cejour, le pommier produit des fruitscomestibles, mais dont la grosseurn’est pas encore satisfaisante. «Onva marcotter l’actuel pommier pourqu’il nous donne beaucoup de bou-tures, environ 100 ou plus. Aprèsavoir planté, la production va suivrel’année suivante. La pomme de rei-nette a un cycle de deux ans maxi-mum, pour la croissance et la pro-duction», explique Alhadji IbrahimMalam.

Pour ce qui est des nouvellesvariétés de pomme de terre intro-duites par la GIZ, c’est encore unfils d’Alhadji Ibrahim Malam quiles a expérimentées. Les pommesde terre actuellement produites,d’une bonne grosseur, elles, ontbesoin de deux mois pour êtrerécoltées. «L’entretien n’est pastrop difficile en saison sèche,contrairement à la saison des pluiesoù il y a davantage de pourriture.Généralement, le sac de pommes deterre coûte 40 000 FCfa en périoded’abondance. Mais lorsque la pro-duction est en baisse, le sac peutcoûter 60 000 Fcfa, voire plus»,informe-t-il.

En tout cas, grâce à ces cul-tures, le cultivateur a nourri 2000soldats français pendant deux ans àNdjaména. «Je les approvisionnaisen légumes de 1979 à 1982, à leurdemande. Ce, parce qu’ils avaientété épatés de voir que je cultivaisdu choux fleur, des betteraves, despetits pois qu’on voit seulement enboite au Cameroun», se souvient-il,tout joyeux. D’après lui, la culturedu petit pois est tout aussi intéres-sante et rentable que la fraise et lapomme de reinette. «Le cycle de laculture du petit pois est aussi court,soit deux mois. La demande icidépasse l’offre parce que les gensvoient ces petits pois frais. Je faispar an, un quart ou un demi hec-tare, trois ou quatre fois», déclare-t-il. Depuis l’arrivée du Programmealimentaire mondiale (PAM) au

Cameroun, «c’est moi qui lesapprovisionne en légumes et fruits.J’ai d’ailleurs signé le livre d’or» sevante-t-il. Autrefois, ces fruits etlégumes «étrangers» n’étaient pasconnus des Africains. Mais mainte-nant, tout le monde les connait et lademande va grandissante.Pâtissiers, brasseurs fruitiers, res-taurateurs et autres sollicitent cesproduits au Cameroun et à l’exté-rieur. Pour lui, les jeunes peuventêtre encouragés à se lancer dansl’agriculture en général.

Actuellement, propriétaire unhectare et demi de fraises, c’estavec son fils, qu’il essaye de préle-ver les graines pour semer, grâce àleurs petites recherches. L’hommed’affaire reçoit des commandes deYaoundé, Douala, Garoua,Ndjamena, Agrocom au Gabon,Paris, etc. La production dépend dela demande. Quand il y a des débou-chés, le cultivateur augmente laproduction. Aujourd’hui, «j’ai uneexpertise pour la culture de la fraiseet si je donne un fraisier à quelqu’unsans lui montrer comment l’entrete-nir, au bout d’un an, il le perd»,explique-t-il. Ambitieux, «si nousavons régulièrement un avion àNgaoundéré, qui va nous permettred’avoir une correspondance pourDouala et Paris, au mois de décem-bre, on peut expédier les fraises enFrance. J’avais une fois, essayé.J’avais récolté des fraises à 17 h àNgaoundéré, j’ai remis à l’avion quiest venu par correspondance àDouala à minuit, et à 6 h du matin,elles étaient à Paris. Les gens à quij’avais envoyé ces fraises étaienttrès contents, au point de venir meprésenter les vœux du nouvel an.Cette culture m’a ouvert tellementde portes. Je cherche juste à ras-sembler plus de jeunes autour d’unecoopérative», envisage-t-il. Pourassurer la relève, le cultivateur adéjà son autre fils, technicien supé-rieur d’agriculture, qui s’est aussilancé dans cette culture. Depuis unan, c’est ce jeunot qui s’occupe dessemences de pomme de terre. Etson père n’en est pas peu fier dansson verger dont la prédominancedes manguiers gratifie d’unombrage reposant.

MANWI.

L’écrin vert des fruits européens dans l’Adamaoua

A 13 kilomètres deNgaoundéré, une quin-quagénaire cultive des

fraises, des petits pois etdes pommes de Reinette,communément appeléespommes de France. Fruitsqu’il exporte en AfriqueCentrale mais aussi en

Europe, où ses fruits sontdavantage cultivés.

Actuellement, ces cul-tures d’étendent sur près

de deux hectares.

S p o r t s L’OE I L DU SAHEL N°1049 du vendredi 16 mars 201812

MINKREO BIRWE. Limogé de coton sport, il vient de rebondir sur le banc de touche d’Aigle de la Menoua.

Un tacticien au cuir solidePar Ebah Essongue

Shabba

Minkreo Birwe. Un nominconnu du grand publicjusqu’à cette qualification his-torique avec l’équipe nationaleféminine des U-17 à la phasefinale du Mondial U-17«Jordanie 2016». Une pre-mière dans l’histoire du foot-ball camerounais. Une consé-cration pour ce natif del’Extrême-Nord. Après desannées de dur labeur !Pourtant, son petit gabarit,son apparence juvénile et sonvisage de poupin, pourrontvous faire croire qu’il s’agitd’un gamin à peine sorti del’adolescence. Que nenni ! Eneffet, cela fait une quinzained’années que Minkreo Birwéarpente les stades de football.Il a roulé sa bosse dans plu-sieurs clubs camerounais.Professeur d’éducation phy-sique et sportive moulé àl’Institut national de laJeunesse et des sports deYaoundé (Injs), promotion2000-2003, Minkreo Birwéest titulaire de plusieursdiplômes sportifs. On peutciter : une licence A fédéralede la fédération camerounaisede football (Fécafoot), lalicence Bdfb à la Sport Schulede Hennef en Allemagne où ilfut le major des Camerounaisavec admission à la Licence Aà la fédération nationale defootball européenne (Uefa). Ila à son actif plusieurs partici-pations à des stages dont lestage organisé par la fédéra-tion internationale de footballassociation (Fifa) d’entraî-neurs de football des jeunes, lestage d’encadreur de jeunes àAspire Sports Academy àDoha au Qatar ou encore lestage Fifa d’entraîneurs dehaut niveau. La liste estlongue.

Après tous ces stages, c’esten 2005 que Minkreo Birweflirt pour la première fois avec

le métier d’entraineur. Cetteannée-là, il prend les rênes del’équipe première de DragonFc avant d’aller ensuite offrirses services à Cogito Fc.L’équipe est aussi affiliée dansla ligue régionale de footballdu Centre. Très sollicité, lejeune coach a notamment étémembre du jury de détection etd’évaluation des jeunes foot-balleurs à l’école de footballdes Brasseries du Camerounentre 2007 et 2011. En 2011Minkreo Birwé réalise sonpremier exploit lorsqu’ilemmène As Fap, une équipe duchampionnat régional duCentre en demi-finale de laCoupe du Cameroun. Sa car-rière d’entraîneur profession-nel commence en 2012 au seinde Dragon Fc de Yaoundélorsqu’il devient le nouveaupatron du banc de touche duclub. Après deux saisons, il aréussi à monter un groupehomogène qui domine la Liguedeux et permet au club de lacité capitale d’accéder en ligueun. Nous sommes en 2014.

Après l’accession en pre-mière division de Dragon FC,Minkreo Birwé décide d’allerporter assistance à Aigle de laMenoua, un autre club de laLigue deux qui cherche déses-pérément à accéder en divisiond’élite. Il pose donc ses valisesà Dschang, dans le nid del’Oiseau de la Menoua. Iciaussi, la chance lui sourit. En2015, en une seule saison, ilréédite l’exploit et propulse lesnoirs et jaunes en décembre enligue un. En janvier 2014, leministre Adoum Garouanomme Minkreo Birwe à latête de l’encadrement tech-nique des Lionnes cadettes etdeux ans plus tard le techni-cien offre au Cameroun sa pre-mière qualification pour unecoupe du monde dans la caté-gorie des moins de 17 ans,chez les dames. Quelques moisplus tard, l’euphorie de la qua-lification cédera la place à la

tristesse de l’élimina-tion car le Camerounsera éliminé au pre-mier tour de la phasefinale du Mondial.Malgré cette défaite, ilne baisse pas les bras.Il est appelé par uneéquipe du «village» :coton sport de Garoua.

SAPEUR-POMPIER C’est en sapeur-

pompier que MinkreoBirwe accoste donc larive gauche de laBénoué, un soir de jan-vier 2017. A quelquesjours du début de sai-son le coach Birwéremplacera au piedlevé, SouleymanouAboubakar, d’abordpressenti pour occuperle poste. Comme unbon médecin qui saitquel traitement appli-quer à son malade, ildevait faire montre deson savoir-faire pourremettre sur la scèneafricaine, Coton Sport; non sans en assurersa suprématie au seinde l’élite. Sur le bancde Coton Sport, defévrier 2017 à février2018 s’écrit commesuit : 34 matches dechampionnats pour 15victoires, 13 nuls et 6 défaites.Un titre de vice-champion2017 avec 58 points et lameilleure attaque avec 50 butsau compteur ; trois matches decoupe du Cameroun pour deuxvictoires et une défaite. Et leclub est éliminé en 16e definale.

En ligue des champions,grâce à trois victoires et un nullors des matches de qualifica-tion, Minkreo Birwe a permisà Coton de décrocher sonticket pour la phase de pouleavec à la clé un juteux pactoleet le club est passé du 9e rangau 8e rang dans le classement

des meilleurs clubs africain.Mais les mauvais résultats dudébut de saison (quatrematches dont une victoire,deux nuls et une défaite) vontle pousser vers la sortie. Salune de miel avec Coton Sports’est achevée le 27 février der-nier. Limogé par les dirigeantsde Coton Sport, l’ancien cop’sde l’université de Ngaoundéréqui est également passé parYaoundé, ne va pas chômerlongtemps. Deux semainesaprès son départ de CotonSport, le technicien a paraphéun contrat le 14 mars 2018,avec Aigle Royal de la

Menoua, la lanterne rouge duchampionnat. Artisans duretour d’El Pacha en EliteOne, Minkreo Birwe revientdans une demeure qu’il connaitparfaitement et où il est parti-culièrement adulé par les sup-porters. Seulement, Aigle esten mauvaise posture en cham-pionnat. Après sept journées,le club n’a pas encore gagné lemoindre match et affiche zérobut à son compteur. Désormaistous les espoirs des supporterset des dirigeants reposent surles épaules de Minkreo Birwéqui va devoir une fois de plusjouer au «sapeur-pompier».