12
Nord 158 militants de l’Undp filent au Fsnc ONDO NDONG, IYA MOHAMED, INONI EPHRAIM Seront-ils graciés ? Saidou Pétal n’est plus L’ancien collaborateur de la première heure du journal l’œil du Sahel, est décédé des suites de maladie. P. 8 400 FCFA Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun N°1050 du lundi 19 mars 2018 Directeur de la Publication : Guibaï Gatama P. 9 P. 3 Abdou Saidou Handicapé et virtuose de la moto P. 10 Grand-Nord Les effets pervers du téléphone portable dans les établissements scolaires Pp. 6-7 Extrême-Nord Comment l’Andp veut gagner les sénatoriales P. 5 Makary Le chef du village Chahak enlevé par Boko Haram P. 2

Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

Nord158 militants de l’Undp filentau Fsnc

ONDO NDONG, IYA MOHAMED, INONI EPHRAIM

Seront-ils graciés ?

Saidou Pétaln’est plusL’ancien collaborateur de la premièreheure du journal l’œil du Sahel, estdécédé des suites de maladie. P. 8

400 FCFATri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun N°1050 du lundi 19 mars 2018

Directeur de la Publication : Guibaï Gatama

P. 9

P. 3

Abdou SaidouHandicapé et virtuosede la moto P. 10

Grand-Nord Les effets pervers du téléphone portabledans les établissements scolaires

Pp. 6-7

Extrême-NordComment l’Andpveut gagner lessénatoriales P. 5

Makary Le chef du village Chahakenlevé par Boko Haram

P. 2

Page 2: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

A c t u a l i t é L’OE I L DU SAHEL N°1050 du lundi 19 mars 20182

Par Yvonne Salamatou

Le calme enregistré ces der-niers jours dans le secteur came-rounais du Lac Tchad a étérompu le 10 mars dernier avecl’enlèvement du chef du villagede Chahak dans l’arrondisse-ment de Makary. Selon les rive-rains, les terroristes de BokoHaram, au nombre de 12, ontpénétré dans ce village depêcheurs peuplé d’environ 200âmes dans la nuit pour se saisiruniquement de leur chef, lenommé Kalama âgé d’environ60 ans. Ils lui reprocheraientd’avoir informé les forces dedéfense installées à Ngouma dela présence suspecte dans sonvillage d’un vieil homme, lequela finalement été interpellé. Eneffet, et toujours selon les villa-geois, un homme âgé dont nulne connaissait la provenances’était installé ces derniersjours à Chahak. Aux multiplesquestions qui lui étaient poséessur sa provenance et ses inten-tions, celui-ci refusait toujoursde répondre. Prenant ses res-ponsabilités, Kalama a alertél’armée camerounaise qui est

venue cueillir le vieil homme le10 mars 2018. La même nuit,le chef du village a été enlevé etconduit de l’autre côté de la

frontière, au Nigeria. Cet incident n’est pas un

acte isolé. Les deux évènementssont liés comme l’atteste le

coup de fil passé par les terro-ristes aux villageois de Chahakpeu après l’enlèvement du chef.«Ils ont utilisé son téléphone

pour nous transmettre un mes-sage : libération du vieilhomme contre libération denotre chef», affirme un rive-rain.

Cet enlèvement réveille lesinquiétudes des populations dulac Tchad alors que les eauxdevraient bientôt commencer àse retirer. «Les postes militairesavancés ont fermé et les mili-taires se sont retirés dans leschefs-lieux d’arrondissement.C’est une situation difficile pourles populations qui sont presquesans défense et à qui il ne resteque la solution de se réfugierdans les chefs-lieux d’arrondis-sement. Avec le retrait des eaux,c’est une option qui n’est mêmepas négociable», expliqueMahamat, habitant de Darak.Dans l’arrondissement de HiléAlifa, quatre postes avancés ontmis la clé sous le paillasson ;deux respectivement dans lesarrondissements de Darak,Makary et Fotokol. «Les popu-lations peuvent être rassuréesque nous avons pris les disposi-tions utiles pour garantir leursécurité», a affirmé un officiersupérieur à Fotokol.

MAKARY. Une opération menée en représailles.

Le chef du village Chahak enlevé par Boko Haram

La ville de Makary.

Par Vladimir Martin

Il est rare de les voir assiscomme des étudiants prendredes cours. Mais l’importance dusujet a mobilisé les chefs d’éta-blissements et autres responsa-bles de la chaine financière del’Université de Maroua pendantdeux jours. C’était à l’occasiond’un séminaire organisé parl’institution à leur intention du16 au 17 mars 2018, sur lethème «gouvernance et nouveaurégime financier de l’Etat» aucampus de Kongola Deux joursde séminaire animé par desexperts et spécialistes de lafinance et de l’administrationpublique. A l’ouverture des tra-vaux, le recteur de l’universitéde Maroua (UMa) a précisél’importance de l’organisationdu séminaire. Le Pr IdrissouAlioum, a, à cet effet, indiquéqu’il s’agit «d’une démarched’encadrement et d’accompa-gnement» afin de répondre à la«formation permanente,concept fondateur et central enmanagement des organisationsqui est devenu une donnéeincontournable et une conditionde survie de tout manager, detout responsable appelé à mani-puler la fortune publique».

La pertinence de la rencon-tre était certaine au regard dela participation de tous lesmaillons intervenants dans lachaine financière. Les vices-recteurs, le secrétaire général,les chefs d’établissements, lesdirecteurs des services cen-traux, les chefs des services

techniques et autres personnelsont activement pris au sémi-naire. La leçon inaugurale surle thème «La responsabilité desordonnateurs : la faute de ges-tion» présentée par Ngo’oRoland, administrateur civilprincipal hors échelle, a, à l’en-tame des travaux, permis auxparticipants de s’imprégner detout ce qui peut être considéréselon les usages administratifscamerounais, comme étant unefaute de gestion, un détourne-ment ou une tentative dedétournement au sens destextes en vigueur. La suite duséminaire s’est articulée autourde six modules. Le premier surle thème «les universitésd’Etats face à la gouvernance :enjeux et actualité», présentépar Jean-Claude Dibotto, ins-pecteur principal des régiesfinancières hors échelle, a rap-pelé aux différents acteurs, lerôle que chacun doit jouer avecdélicatesse.

S’agissant du nouveaurégime financier de l’Etat, lesresponsables de l’université ontété édifiés sur les nouveauxtextes en vigueur en ce quiconcerne la gestion financièredans les Etablissements publicsadministratifs (EPA). Sur lesujet, Eba Mirabeau, spécia-liste en gestion des financespubliques, a recommandé auxparticipants «d’être pru-dents».Les autres thèmes déve-loppés ont été entre autres, lefondement et la finalité du bud-get programme et le rôle de lacomptabilité dans la production

des états de synthèses. Au terme des deux jours de

séminaire, il est ressorti que lesparticipants ont compris decomprendre la spécificité de labonne gouvernance dans les uni-versités d’Etats. Par la mêmeoccasion, ils ont été outilléspour bien connaitre le nouveaurégime financier de l’Etat, des’y arrimer et de s’approprier leconcept du budget programmedans ses fondements et son pilo-tage. En clôturant le séminaire

en lieu et place du recteur, le PrCharles Ossah Ebotto, vice-rec-teur chargé des relations avec lemonde des entreprises, a saluél’assiduité de ses collègues etcollaborateurs pendant les deuxjours des travaux. «Vous avezprocédé à une analyse sanscomplaisance, je me réjouis desrecommandations auxquellesvous êtes parvenues. Ces recom-mandations feront l’objet d’uneprise en compte particulière».Pour les participants, le sémi-

naire a permis de rehausser leurcomprehension sur la gouver-nance et le nouveau régimefinancier de l’Eta. «Le sémi-naire a été d’une grande impor-tance. Car c’était l’opportunitéd’apprendre des choses nou-velles pour éviter de se retrou-ver dans des situations qui nesont pas très confortables en cequi concerne la gestion de lachose publique», a indiquéLouis, Baabé, bibliothécaire enchef à l’université de Maroua.

UNIVERSITÉ DE MAROUA. Un séminaire de renforcement des capacités managériales a été organisé à leur intention.

Les responsables outillés sur le nouveau régime financier de l’Etat

Séminaire des responsables de l'université de Maroua.

Page 3: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

A c t u a l i t éL’OE I L DU SAHELN°1050 du lundi 19 mars 2018 3

ADAMAOUA. Le secteur des douanes a mis ces produits impropres à la consommation hors d’usage le 16 mars dernier.

1236 sachets de whisky et 81 colis de produits prohibés détruits

Par Bertrand Ayissi

Des contrôles douaniers dansl’Adamaoua, sont fructueux depuisle début de l’année 2018. A la bri-gade mobile de Ngaoundéré, 04colis d’emballages plastiques non-biodégradables, 04 colis de produitspharmaceutiques prohibés, un colisde tramadol, 02 colis de tabacd’origine nigériane et 02 cartons delait concentré avarié. A Banyo, cesont 11 colis de produits pharma-ceutiques prohibés, 1236 sachets dewhisky fighter, un colis de cigarettescontrefaites constituées de marquesGold Seal, Pall Mall et Benson. ATibati et Mayo-Darlé, un colis detramadol et un colis de produitspharmaceutiques prohibés ont res-pectivement été saisis. Au poste desDouanes d’Atta, un colis de produitspharmaceutiques prohibés a étédébusqué, malgré la couvertureavec des médicaments traditionnels.Et l’équipe Halcomi de l’Adamaouaa pu saisir 02 colis d’emballages enmatière plastique non biodégrada-ble et 16 colis de produits pharma-ceutiques prohibés. Des produitsprohibés à titre absolu, qui ont été

détruits le 16 mars dernier au sec-teur des douanes de l’Adamaoua.«Les produits prohibés détruits sontessentiellement constitués de ciga-rettes contrefaites ou non estampil-lées et des produits pharmaceu-tiques contrefaits. Les produitspharmaceutiques sont généralementconstitués de vitamines, d’antipalu-déens, d’anti-istamiques, de dépara-sitants, de contraceptifs, d’anti-inflammatoires, de psychotropes, deravigotants, d’aphrodisiaques, d’an-tibiotiques, et d’autres consomma-bles tel que les compresses, lesseringues, etc. Les cigarettes nonestampillées sont principalementconstituées des Gold Seal, Pall Mallet Benson. Ces produits sont dange-reux à plusieurs égards, puisqu’ilsdétruisent la santé des populations,portent des coups sur notre environ-nement et désagrègent notre tissuéconomique», a indiqué LandryHervé Jicie, chef de subdivisionactive des douanes de l’Adamaoua.Cigarettes non estampillées et pro-duits pharmaceutiques contrefaitsnuisent à la santé des populationsde l’Adamaoua. Les autorités de larégion les pharmaciens en sont

conscients.

MOBILISATION DES RECETTESAu total, ont été détruits par

brouillage et incinération puisenfouis sous-sol, 1236 sachets dewhisky impropre à la consomma-tion et 81 colis dont 33 de produitspharmaceutiques contrefaits, 04de tramadol, 16 d’emballages plas-tiques non-biodégradbles, 03 decigarettes contrefaites dont 02 detabac indigène, 02 de produits lai-tiers avariés, 03 de produits indi-gènes ayant servi pour masquer lafraude et 19 colis de l’ancien stocken attente de destruction. Lesemballages en matière plastique,

elles, seront transmises au déléguérégional de l’Environnement, de laProtection de la Nature et deDéveloppement durable del’Adamaoua. D’autres produits sai-sis et abandonnés par leurs pro-priétaires, notamment 71 motocy-clettes de diverses marques en pro-venance de Ngaoundéré, Tignère,Tibati, Meiganga ; 119 pièces depagnes, 118 amortisseurs auto, uncolis d’accessoires auto, etc. ontété destinés à la vente auxenchères.

Mais le 16 mars dernier àNgaoundéré, s’est aussi tenue laréunion de coordination du secteurdes Douanes de l’Adamaoua. Il

s’est agi pour Norbert Ahidjo, chefsecteur des Douanes par intérim,de donner des recommandationsaux hauts responsables sur lesconsignes de service, notammentcomment mobiliser les recettes etmener leurs activités sur le terrain.En effet, le secteur n’a pu collecterque 740 millions Fcfa de recettesbudgétaires sur des prévisions de1,1 milliard de Fcfa en 2017. Lesresponsables d’unités ont aussiexprimé leurs difficultés, au rangdesquelles la prolifération des fauxdocuments douaniers. Il a néan-moins été prescrit le renforcementdes contrôles, par l’inspecteur géné-ral des services du gouverneur.

Un échantillon des produits prohibés détruits à Ngaoundere.

Nous avons recommandé lamobilisation des recettes doua-nières, car le Cameroun qui a signédes accords avec le FMI a besoindes recettes. Donc, nous devonspousser tous les chefs d’unités àtrouver des stratégies pratiquespour la mobilisation des recettescette année, atteindre leurs objec-tifs de recettes. En effet, au coursde chaque année, la hiérarchienous assigne des objectifs, quenous devons atteindre, voire dépas-ser. En cette année 2018, les prévi-sions du premier trimestre se chif-fre à 300 millions de Fcfa environ,pour le secteur des douanes del’Adamaoua. Aussi, une recom-mandation forte relève du combatacharné contre les faux documentsqui circulent dans la région depuisquelque temps. Nous avons engagécette lutte depuis le quatrième tri-mestre de l’année 2017, et elle doitcontinuer en s’intensifiant. Des

motocyclettes circulent dans laville de Ngaoundéré munies deces faux documents. Nousdevons les retirer de la circula-tion. Quand on trouve ce genrede motos avec de faux docu-ments, on amène les proprié-taires à les dédouanerpuisqu’elles ne l’ont jamais été.Les faux documents permettentde contourner les dédouane-ments. Nous avons sur notreesplanade, de nombreuses motosmunies de faux documents. Nousallons continuer à sévir. Ce fléaua contribué à baisser nos réalisa-tions en 2017, car nous avonsdétecté près de 1000 dans larégion. Nous n’avons pas pu attein-dre nos prévisions de recettes àcause des faux documents.Justement l’année dernière, nousavons collecté 740 millions derecettes budgétaires sur des prévi-sions de un milliard 100 millions

de Fcfa. Soit un taux e réalisationde 68,60%. Nous avons su que cefléau existe dans notre secteur troptard. Mais nous sortons de la villede Ngaoundéré pour mener cecombat dans les autres villes de larégion. Cette année, nous osonscroire que nous arriverons à boutde ce phénomène qui est contre lerenflouement du trésor public.

Norbert Ahidjo, chef secteur des Douanes par intérim dans l’Adamaoua.

«Les faux documents sont à l’origine de la baisse de nos recettes»

GAROUA 2ÈME. Ils ont notifié leur démission aux responsables de leur ancien parti par voie d’huissier le 16 mars dernier.

158 militants de l’Undp filent au FsncPar Innocent-Blaise Youda

Ahmadou Saki Aska, jusqu’icidélégué aux conflits à la sous-sec-tion Undp de Bibémiré I dans l’ar-rondissement de Garoua 2ème,vient de transmettre une liste com-portant 158 noms des militants dessections de l’Union nationale pourla démocratie et le progrès (Undp),du Mouvement des femmes pour ladémocratie et le progrès (Mfdp) etdu Mouvement des jeunes pour ladémocratie et le progrès (Mjdp) auprésident de la section Undp deGaroua II-Ouest. Le procès-verbalde notification, dressé par MeAdamou Baba Abba, huissier dejustice à Garoua indique qu’il s’agitde 158 militants qui déclarentdémissionner du parti de BelloBouba à compter du 14 mars 2018.Dans une correspondance adresséeau président de section de l’UndpGaroua II-Ouest, ayant en objet«démission collective», AhmadouSarki Aska et ses camarades signi-fient aux responsables du parti deBello Bouba dans la Bénoué qu’ilsdémissionnent de l’Undp à compterdu 14 mars 2018.

«En effet, au respect des idéauxet des objectifs nobles poursuivisjadis par le parti, toute chose quicadrait avec nos aspirations légi-

times et suscitait l’espoir, j’aiexercé en qualité de délégué del’éducation au comité de base deBibémiré I suivant la carte de mem-bre 91 N°105716. Militant de pre-mière heure, c’est-à-dire avantmême que l’embryon ne prenne lenom de fœtus à la date mémorabledu 9 février 1991, j’ai donné lemeilleur de moi-même chaque foisque de besoin pour le rayonnementdu parti, en vain. Dorénavant, enraison des convenances et dans lesouci pressant de ne pas trahir la

cause du parti et faillir ainsi à mesengagements, je vous présente madémission qui court à compter de ladate de signature en marge. Je vousinforme également de l’adhésion demes sympathisants et moi au Fsnc(Front pour le salut national duCameroun).» C’est en ces termesque le chef de file de cette nouvellevague des militants de l’Undp quidéclarent rejoindre les rangs duFsnc s’est adressé au président desection Undo de Garoua II-Ouest.

Le 22 février dernier, ce sont au

total 214 autres militants des sec-tions Undp, Mfdp et Mjdp deLopéré/présidentiel faisaient égale-ment notifier leur démission auxresponsables de la Fédérationdépartementale de l’Undp dans laBénoué. Comme la vague conduitepar Ahamdou Saki Aska, ils onttous affirmé démissionner pourrejoindre les rangs du Fsnc. Si l’ons’en tient à ces listes, cela fait untotal de 371 militants de l’Undpqui ont ainsi rejoint les rangs duparti d’Issa Tchiroma. «Il ne fautpas y voir une action anodine dansces démissions. Depuis la dernièrevisite du ministre Issa Tchiroma àGaroua et sa rencontre avecYérima Dewa, beaucoup de chosese passent sur le terrain. Il y adéjà de nombreux militantsmécontents qui suivent le maire dePitoa dans sa démarche, il aensuite que le parti de IssaTchiroma essaie de gagner du ter-rain en vue des prochaines élec-tions. Ils ont déjà récupéré lesmilitants qui ont suivi YérimaDewa à Pitoa, maintenant àGaroua, on constate que certainsdéclarent leur sympathie pour leFsnc. Il faut y voir aussi la mainde Yérima Dewa qui contrôlait unebonne partie de la Base dans laB2noué. Ces mouvements ne sont

pas à minimiser, il faut prendre caau sérieux, mine de rien cale porteun coup à l’image du parti et sur-tout dans le fief de Bello Bouba.»Commente un cadre de l’Undp.

Du côté de l’Undp, on ne sou-haite pas commenter cette situa-tion. Un cadre nous indique néan-moins que tout ceci relève de la pureagitation. «Depuis que j’entends queles militants de l’Undp dans laBénoué démissionnent, je crois quece parti n’existerait plus à Garouaspécialement. Mais je note que lesinstances dans la Bénoué sontsereines. J’entends dire que YérimaDawa et la Fsnc débauchent lesmilitants de l’Undp, je ne sais pasde quels militants on parle, puisquele Rdpc et Ahmadou Sardaouna ontdéjà fait démissionner tous nos mili-tants. Tout ceci relève de la puremanipulation et de l’agitation sté-rile. Un parti ne s’évalue pas avecdes listes des démissionnaires. C’estsur la base des résultats électorauxqu’on évalue une formation poli-tique. Attendons les prochainesconsultations pour vois la véritableforce de chacun, c’est tout ce que jepeux dire pour l’instant.»Commente Saidou Yaya Maidadi,membre du comité central del’Undp et candidat Undp aux séna-toriales dans le Nord.

Issa Tchiroma Bakary. Le président du Fsnc.

RÉACTION

Page 4: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

E c o n o m i e L’OE I L DU SAHEL N°1050 du lundi 19 mars 20184

COOPÉRATION BILATÉRALE. C’est l’objet d’une convention signée entre le Cameroun et la Suisse.

3,4 milliards FCfa pour la promotion des énergies renouvelables

Par Florette Manedong

Dans le cadre de l’opérationde reconversion de la dette duCameroun vis-à-vis de la Suisse,le gouvernement suisse a trans-mis au gouvernement camerou-nais un projet d’accord de dond’un montant de 7 millions defrancs suisse, soit 3.4 milliardsde Fcfa. C’est suite à cet accordque s’est tenue, le 14 mars der-nier dans le cabinet du ministrede l’Economie de laPlanification et del’Aménagement du territoire(Minepat), la première sessiondu comité d’orientation et desuivi de l’accord du 07 novem-bre 2017 entre le gouvernementde la confédération suisse et laRépublique du Cameroun, surl’utilisation des fonds de contre-valeurs (FCV).

Au terme d’une série deconcertations avec les maîtresd’ouvrage, et sur la base deséchanges avec la partie suisse,par lettre du 19 juillet 2016, leMinepat a signifié au gouverne-ment helvétique qu’il proposaitque les ressources du fonds decontre-valeurs soient consacréesau financement de deux projets,dont l’un dans le domaine desénergies renouvelables, portépar l’Agence de l’électrificationrurale (AER), et le second danscelui des infrastructures de pro-motion du commerce, porté parle ministère du Commerce.

«La Suisse a approuvé cetaccompagnement sous forme desubvention. Elles seront accor-dées à certaines entreprises quiferont l’objet d’une sélection,pour réaliser des projets enmatière d’énergie renouvelable

ou de promotion du secteurprivé. Cela va participer à pro-mouvoir la croissance de notresecteur énergétique, et contri-buer à l’amélioration des condi-tions de vie des populations,dans l’esprit d’une coopérationamicale, une relation d’amitié,riche et intense, qui promet denouveaux chapitres dans cettelancée», a précisé le Minepat,

Alamine Ousmane Mey.Et l’ambassadeur de Suisse

au Cameroun, Pietro Lazzeri,d’ajouter que la réunion tenuece jour-là a été très concrète.«Nous avons planché sur lessecteurs qui vont accompagnercet accord. C’est deux secteursimportants pour le Camerounet très stratégique : la promo-tion du secteur privé et les

énergies renouvelables. Iciaussi, ce sont deux secteurs oùla Suisse possède une forteexpérience. Nous avons doncparlé des critères, du processusde sélection des projets. Parcequ’il est important de choisir lesprojets qui ont un impact, poursoutenir la croissance et appor-ter le développement des popu-lations».

Une séquence des travaux.

PARTENARIAT. Grâce au concours du groupe Mondial Tours.

Camair-co et Mondial Tours offrent Russie 2018 aux africainsPar Alkali

Jeudi dernier, au cours d’uneconférence de presse dans laville de Douala, les responsablesde Camair-co, grâce à l’appui deMondial Tours, ont annoncé quela compagnie a bénéficié de l’ex-clusivité de la vente des billetsd’avion et des tickets d’entréeau stade pour la coupe du mondeRussie 2018, dans la sous-région Afrique centrale. «Nousrecevons le groupe MondialTours qui a été mandaté par lesorganisateurs de la coupe dumonde, parce que nous avonsl’exclusivité de la vente des bil-lets d’avions, d’entrée au stadeet de tout ce qui est hospitalitépendant la coupe du monde2018, sur toute la régionAfrique centrale», a expliquéErnest Dikoume, Directeurgénéral de Camair-co.

En tant qu’institution atta-chée à l’organisation de laCoupe du monde Russie 2018,

le groupe Mondial Tours est làpour accompagner «l’Etoile duCameroun» dans la réussite decette campagne de conquêted’autres cieux. D’aprèsMariama Satina Diallo, PDGdu groupe Mondial Tours, «lespackages comprennent l’accèsaux stades, et aux meilleures

places. Ça donne égalementdroit au parking, au service derestauration trois heures avantle match, deux heures pendantle match et une heure après lematch. Donc, vous avez 6 heuresque vous passez au stade, avecdes hôtesses et de l’animation».

L’échange avec la presse.

CommuniquéLe journal l’œil du Sahel a leprofond regret d’annoncer ledécès de Saidou Pétal, anciencollaborateur de la premièreheure. Un décès survenusamedi dernier à Garoua dessuites de longue maladie.

En cette triste et douloureusecirconstance, l’œil du Saheladresse à sa famille si dure-ment éprouvée et à tous sesproches ses sincères condo-léances et prie pour le repospaisible de son âme.

Page 5: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

P o l i t i q u eL’OE I L DU SAHELN°1050 du lundi 19 mars 2018 5

Par Ali Magra Abakar

Dans l’état-major del’Alliance nationale pour ladémocratie et le progrès(Andp), l’on peaufine les der-nières stratégies en vue dessénatoriales du 25 mars pro-chain. Le parti prépare acti-vement sa campagne qui seralancée officiellement le mardi20 mars. L’Andp se donneainsi 05 jours avant les élec-tions, pour rallier à sa causeles conseillers municipaux desautres formations politiqueset rafler les sept prestigieux

sièges de sénateurs. Le partisait qu’il n’a pas le nombredes conseillers municipauxrequis pour remporter lesélections, mais il ne se com-porte pas en victime résignée.

L’équation que tente derésoudre le parti de HamadouMoustapha est donc difficile.Mais les candidats sont opti-mistes et pensent que le faitque le Rdpc a le plus grandnombre des électeurs negarantit pas de facto sa vic-toire. Ils comptent profiterdes sons des cloches discor-dants au sein du parti de Paul

Biya pour se tirer d’affaires.«Nous jouons sur la grognedes conseillers municipauxRdpc de la région del’Extrême-Nord qui semblentne pas apprécier l’impositionpar le sommet du parti, descandidats pour les électionssénatoriales», expliqueMohamadou Habib Bachirou,tête de liste de l’Andp pour lesélections sénatoriales àl’Extrême-Nord.

Ce dernier indique que saformation politique entendconvaincre les électeurs parla pertinence de leurs argu-

ments et programmes decampagne. «Nous connais-sons leur état d’esprit et nousconnaissons ce qu’ils veulentmême en étant dans l’opposi-tion. Il y a beaucoup des pro-blèmes au niveau des com-munes de Maroua 2e et 3e.Nous avons la force deconviction, la force de carac-tère, la force de l’argumen-taire et nous irons avec cesvaleurs auprès des élec-teurs», ajoute-t-il.

Pour y arriver et triom-pher au soir du 25 mars pro-chain, Mohamadou HabibBachirou et ses colistierscomptent mener une cam-pagne de proximité. Car selonla tête de liste de l’Andp, c’estlors des sénatoriales que l’ondevrait réellement mener unecampagne de proximité.L’Andp a mis sur pied despoints focaux de campagnedans toute la région. C’est surces derniers que le particompte pour bien mener sacampagne. Au sein de l’al-liance nationale pour ladémocratie et le progrès, l’onindique que les élections séna-toriales seront un galop d’es-sai pour les autres élections àvenir, notamment les législa-tives et les municipales. C’estdonc avec sérénité que se pré-pare le lancement de la cam-pagne qui permettra au partide ménager sa monture, endépit du temps très court dedéploiement sur le terrain.

EXTRÊME-NORD. Le parti de Hamadou Moustapha espère tirer profit de la «frustration» de certains conseillers municipaux Rdpc.

Comment l’Andp veut gagner les sénatoriales

Ahmadou Moustapha. Mener l’Andp au succès.

Propos recueillis parJean Areguema

Est-ce que tout est finprêt au niveau de votreétat-major pour se lancerdans la campagne électorale?

Naturellement que la cam-pagne vient d’être lancée. Vousavez suivi vous-mêmes l’en-gouement des candidats qui sesont présentés aux conseillersmunicipaux et aux cadres duparti. Nous sommes en traind’affûter nos armes pouraffronter cette campagne élec-torale. Nous sommes d’ailleursdéjà fin prêts. Nous allonsengager cette bataille avecvigueur et énergie.

Qu’est-ce qui fait la par-ticularité de la liste del’Undp à l’Extrême-Nord ?

La particularité de la listeUndp de l’Extrême-Nord estque tous les candidats sont deshommes et des femmes pétrisd’expérience. Dans la listevous retrouvez des ex maires,des ex gestionnaires des fonds

publics, nous avons égalementdes hommes en fonction en cemoment. L’autre particularitéde notre liste, c’est une parti-cularité qui se distingue deslistes des autres partis au plannational. Ce que la liste del’Extrême-Nord compte trois

femmes titu-l a i r e s .L’approche aété respectéeet maximi-sée et la jeu-nesse égale-ment estbien repré-sentée surnotre liste.Maintenantle messageque nouspouvons lan-cer à l’en-droit ducorps électo-ral est quel ’ U n d pdepuis 1991lutte pourune décen-tra l i sat ion

véritable. Notre présidentnational l’a encore réitérérécemment dans les colonnesd’un journal de la place. C’estce message que nous comptonsvéhiculer. C’est l’option quel’Undp a prise pour accentuerla décentralisation au plan

pratique pour que les collecti-vités territoriales puissentjouer pleinement leurs rôlesavec indépendance, mais sur-tout responsabilité. Nousallons le marteler au cours denotre campagne.

Est-ce que vous pensezque vos arguments sont suf-fisants pour faire face auRdpc qui compte le plusgrand nombre des conseil-lers municipaux ?

Je voudrais d’abord direqu’il n’y a pas de mandatimpérial. Le Cameroun est unpays de droit et le vote estsecret et libre. Cela veut direque si nous sommes un pays dedroit, nous devons plutôt avan-cer dans cette option. Lesconseillers municipaux quisont nos grands électeurs sontlibres de leur choix et c’est encela que, nous nous engageonspour donner des argumentspercutants que nous avons,pour pouvoir au soir du 25mars prochain, avoir la vic-toire dans la région del’Extrême-Nord.

SÉNATORIALES 2018. Elecam discute avecles partis politiquesà l’Extrême-NordPar Ali Magra Abakar

Amadou Ali et NsangouIssofo, ont sillonné cinqdépartements de la régionde l’Extrême-Nord, à l’ex-ception du département duLogone et Chari où ils serendront dans les prochainsjours. Les deux membres duConseil électoral d’ElectionsCameroon (Elecam) ont ren-contré les acteurs impliquésdans le processus des élec-tions sénatoriales du 25mars prochain. Les repré-sentants des partis poli-tiques en compétition pources élections ont réponduprésents. Partout où ils sontpassés pendant les deuxjours, du 14 au 15 mars2018, les membres duconseil électoral ont indiquéqu’ils sont descendus sur leterrain pour prendre lespouls des préparatifs desélections. Après ces deux jours de tra-vail les membres du conseilélectorale ont une idéeclaire «dans l’ensemble çase passe bien, les partispolitiques ont compris l’en-jeu parce que la démocratieest évolutive et je crois queon est en train d’évoluer,tout porte à croire que sesélections vont se passe dansles bonnes conditions» adéclaré Amadou Ali, mem-bre du conseil électoral. Les membres du conseil ontexhorté les différents res-ponsables des partis poli-tiques en compétition àadopter un comportementresponsable aussi bien dansla période pré-électorale quela période post-électorale.Amadou Ali et NsangouIssofo disent être agréable-ment surpris de la qualitédes relations qui existententre les partis en compéti-tion «l’impression est bonne,les candidats des partisadverses ont échangé entoute convivialité sur unemême table c’est déjà unebonne chose» laisse enten-dre Nsangou Issofo. La ren-contre des membres duconseil électoral avec lespartis politique a été aussiélargie au personneld’Elecam en service dans lesdifférentes agences départe-mentales et à l’administra-tion. De leur côté, les res-ponsables des partis poli-tiques se disent aussi satis-fait que les membres duConseil électoral soientvenus à leur rencontre.

Simon Taybé Ngaba, candidat à l’élection sénatoriale (tête liste de l’Undp).

«Notre message est que l’Undp lutte pour une décentralisation véritable»

Page 6: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

E d u c a t i o n L’OE I L DU SAHEL N°1050 du lundi 19 mars 20186

ETABLISSEMENTS SCOLAIRES.

Les effets pervers du téléphone portableLe téléphone portable semble désormaisindispensable. Aussi bien à la maison quedans les écoles. Pourtant interdit depuis lemagistère du feu Louis Bapes Bapes, auministère des Enseignements secondaires, iln’a jamais aussi bien sonné dans les lycéeset collèges du Cameroun, et notammentceux du Septentrion. Avec l’avancée techno-logique cet outil de communication contri-bue, malheureusement à la dépravation desmœurs des jeunes, et de fait à la baisse duniveau scolaire. Par ailleurs, la démocratisa-tion de son coût en a fait un objet accessibley compris aux élèves, pour le meilleur, maissouvent aussi pour le pire.

Une enquête de la rédaction

NGAOUNDÉRÉ. Ceci, malgré un arrêté ministériel interdisant son usage et les fouilles inopinées.

Les portables crépitent dans les établissements

Par Francis Eboa

Un arrêté signé de LouisBapes Bapes, alors ministre desEnseignements secondairesinterdit formellement l’utilisa-tion des téléphones portablesdans les établissements sco-laires. L’arrêté ministériel avaitété pris le 13 octobre 2009,parce que certains élèves quivenaient à l’école avec leurstéléphones portables, les utili-saient pendant les cours.

Près de 10 ans après l’inter-diction de la possession et del’utilisation des portables ausein des établissements sco-laires, la réalité est toute autre.Dans la ville de Ngaoundéré, lesresponsables d’établissementssecondaires tant publics que pri-vés semblent être débordés.«Les élèves savent que le télé-

phone est interdit dans tous lesétablissements scolaires.Malgré tout, certains continuentde venir avec cet appareil.Chaque matin, nos surveillantsgénéraux procèdent à desfouilles au portail à l’arrivée dechaque élève, mais ils parvien-nent à les dissimuler à desendroits insoupçonnables. Ici, cesont les filles qui sont cham-pionnes en la matière, car ellescachent leurs téléphones dansleurs soutiens gorges, voire dansleurs slips, parce qu’elles saventque vous ne pouvez pas fouillerjusqu’à ce niveau», confiePempeme Dairou, censeur aulycée classique et moderne deNgaoundéré. Ce même discoursest tenu au collège de Mazenodde Ngaoundéré. «Il y a un textedu ministre qui interdit l’usagedu téléphone portable dans les

établissements. Ici au collège deMazenod, nous avons appuyécela avec notre règlement inté-rieur. Malgré toutes ces disposi-tions, certains élèves continuentd’apporter les téléphones enclasse. Depuis le début de cetteannée scolaire jusqu’à nos jours,nous avons déjà attrapé unetrentaine de téléphones chez nosélèves. Ce que nous constatons,c’est que, ce sont les filles quiviennent de plus en plus avec lestéléphones portables. Chaquematin, on fouille les sacs desélèves au portail, mais les fillesdissimulent leurs téléphonesdans des endroits que vous nepouvez pas imaginer», précisepère André Bayaola, principaldu collège de Mazenod deNgaoundéré.

Pour ne pas baisser les bras,les surveillants généraux procè-dent parfois à des fouilles inopi-nées dans les salles de classe etcela semble plus efficace. «Il y atrois semaines, tous les surveil-lants généraux se sont concertéset ont fait une descente surprisedans les classes. Ainsi, nousavons essentiellement ciblé de laseconde en terminale, soit 13salles de classe au total. Et, à lafin, on s’est retrouvé avec unecentaine de téléphones récupé-rés», fait savoir Bruno Kakene,surveillant général du lycéeclassique et moderne deNgaoundéré. Une action qui n’apas été faite sans des grince-ments des dents venant para-doxalement des parents. «Nousavons été surpris par la réactionde certains de nos parentsd’élèves après cette action il y atrois semaines. Juste quelquesminutes après, certains parentsont commencé à nous appeler,disant que c’est leurs télé-phones. A ceux-là, je leur aidemandé de passer ici au bureauet comme ils insistaient que ce

sont leurs téléphones que leursenfants ont pris, lorsque je leurmontrais les images et vidéosqui s’y trouvaient, ils étaientchoqués et d’autres ne recon-naissaient plus leurs téléphonescomme ils arguaient au départ»,indique Pempeme Dairou, cen-seur au Lyclamo.

CONFISCATION«Nous avons tenté de faire

ce travail en synergie avecl’Apee afin que les parents sen-sibilisent leurs enfants, mais ons’est rendu compte que c’étaitpeine perdue», poursuitPempeme Dairou. «Il n’est pasinterdit à un parent d’offrir uncadeau à son enfant, mais il fautsavoir ce qui peut être utilepour l’enfant. Comment unparent peut-il se permettre,sous prétexte qu’il a de l’argent,d’offrir un téléphone de400.000 Fcfa à son fils qui esten classe de 5e», s’interroge lepère André Bayaola. Non sansajouter que de nos jours, le télé-phone portable dans les sallesde classe ne sert pas seulementpour se filmer ou communiquerà travers les réseaux sociaux,mais aussi pour la tricherie.«Souvent, les parents et mêmenous les enseignants, nousposons souvent la question desavoir pourquoi l’élève qui étaitbrillant toute l’année scolaire apu échouer à son examen ? Laréponse c’est tout simplementque, pendant que ses camaradesapprenaient, il passait sontemps à filmer ses cours dansson cahier avec son téléphoneandroïde et l’utilisait lors desdevoirs pour tricher. Donc, c’estlà également une des raisons dela baisse de niveau dans nosétablissements», justifie BrunoKakene.

En tout cas, les téléphonesportables récupérés dans un

établissement scolaire,devraient être systématique-ment détruits. «Lorsque nousattrapons un téléphone sur unélève, le téléphone est automati-quement confisqué. Il y a troisans, lorsqu’on récupérait untéléphone sur un élève, on luidemandait de le casser lui-même devant tous ses cama-rades. Nous avons été interpeléspar l’autorité de tutelle face àcette mesure, comme quoi, elleétait trop forte. Après, noussommes arrivés à la méthodequi consistait à garder le télé-phone jusqu’en fin d’année et lerestituer au propriétaire après.On s’est rendu compte que, lesélèves ayant cette consciencequ’à la fin de l’année, leurs télé-phones leur seront remis, ne fai-saient pas trop d’efforts dans lesens de se discipliner. Ainsi,nous sommes arrivés à la troi-sième méthode qui consiste àconfisquer définitivement letéléphone saisi. Cette mesure aun peu atténué les choses, maisn’a pas éradiqué le phénomène ;il y a des récidives», affirme leprincipal du collège deMazenod, André Bayaola. A encroire le principal du collège deMazenod et le censeur duLyclamo, les téléphones saisissont gardés à des endroits trèssûrs, car à plusieurs reprises, lesélèves ont tenté de casser leursbureaux dans le seul but derécupérer leurs objets. «Lestéléphones que nous avons sai-sis, il y a trois semaines, ne sontpas dans mon bureau. Ces élèvesont déjà tenté de défoncer cer-tains bureaux pour récupérerleurs téléphones. Nous les gar-dons dans un lieu plus sécurisé.Le moment venu, lors d’un ras-semblement, ces téléphonesseront solennellement détruitsen leur présence», rassurePempeme Dairou.

Quelques téléphones saisis.

Page 7: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

E d u c a t i o nL’OE I L DU SAHELN°1050 du lundi 19 mars 2018 7

Propos recueillis par OliveAtangana

Combien d’enfants utili-sent le téléphone portable ausein de votre établissement ?

Comme la règlementation envigueur interdit l’utilisation dutéléphone par les élèves dansl’enceinte de l’établissement, ilest difficile de déterminer lenombre exact des élèves quicommuniquent avec le téléphoneportable. Néanmoins, les sur-veillants généraux interpellentrégulièrement les élèves en pos-session des téléphones portableslors des contrôles de routinedans le campus scolaire. Il fautnoter que ce pourcentage estinsignifiant par rapport à l’ef-fectif global puisque les élèvesutilisateurs sont conscients desrisques qu’ils encourent. Au-delà de cette analyse, onconstate que dans l’annuaire desparents/tuteurs, plusieurs numé-ros sont ceux des élèves.

Quelles sanctions infligez-vous à ces élèves en posses-sion des téléphones ?

Nous avons juste appliqué lerèglement intérieur de l’école. Ilprévoit une exclusion tempo-raire d’un à trois jours de l’éta-blissement, avec corvée ; et voirconvocation des parents aussi.Lorsqu’ils arrivent en conseil dediscipline, ils disent que c’estpour envoyer l’argent auxenfants quand ils sont maladesou pour leurs besoins. Ce qui estun argument qui ne tient pas.

Nous avons par exemple desinfirmeries at un système d’as-surance pour ce genre de cas.Quand l’enfant arrive à l’école à7h30, il doit éteindre son télé-phone hors du portail.L’établissement scolaire est unlieu où l’on acquiert le savoir,des connaissances et non pourrecevoir des messages et autres.On n’est pas au quartier. Si telest le cas, ça veut dire qu’on estplus à l’école.

Avez-vous déjà exclu desélèves en possession du télé-phone portable ?

Dans notre cas néanmoins,nous n’avons jamais exclu unélève en possession du télé-phone. Ce sont des cas raris-simes. Nous le confisquons justeet le remettons soit en fin desemestre, soit en fin d’année

u n i q u e m e n t .Quand le parentintervient, onpeut se montrerindulgent et on lelui remet mais enle sommant decontrôler sonenfant.

D’après vosinvestigations,quel usage enfont-ils àl’école ?

L’usage queces élèves font dutéléphone estmultiple. Ilsémettent desappels à l’exté-

rieur du campus ; téléchargentdes sons ; visionnent des filmspornographiques ; jouent auGame. En plus, ils sont connec-tés sur des réseaux sociaux auxheures de cours aussi, utilisentdes moteurs de recherche pen-dant les cours.

Quelles sont les dérivesobservées liées à ladite utili-sation au sein de l’établisse-ment ?

Le manque de concentration,les distractions aux heures decours, la remise en cause de cer-tains aspects du cours en rap-port avec les données d’internet.Ce qui provoque des vives ten-sions pendant le cours. Les son-neries des téléphones perturbentle fil du cours, ce qui oblige l’en-seignant à revenir sur une partie

déjà expliqué avant de continuersa leçon. D’où une perte detemps tant pour les élèves quepour l’enseignant

Quelles mesures contrai-gnantes avez-vous prises ausein de votre lycée ?

La sensibilisation sur lesdangers de l’utilisation du télé-phone portable en milieu sco-laire, l’affichage des textesréglementaires, la fouille systé-matique des sacs. La désigna-tion des élèves espions danschaque classe pour dénoncer lescontrevenants, la confiscationdes téléphones portables et latraduction de leurs utilisateursau conseil de discipline ne sontpas en reste.

Pourquoi les élèves conti-nuent-ils de braver la circu-laire du Minesec du 13 octo-bre 2009 interdisant l’utilisa-tion du téléphone portable àl’école ?

L’irresponsabilité desparents qui comblent les élèvesde ces gadgets, traduisant leurclasse sociale. Ceci, au méprisdes textes en vigueur. A ceci,s’ajoutent l’ignorance de cer-tains parents qui cèdent auxcaprices de leurs enfants, le sno-bisme des élèves qui copientaveuglement leurs camarades etl’emprise des réseaux sociaux

Cette mesure du Minesecétait-elle fondée et réalisteau regard du contexte actuel?

Elle était en effet fondée. Ced’autant plus que le taux deréussite est en chute libre. Lorsdes corrections des examens, letaux officiel est loin d’être réel.Certes l’on ne peut pas seule-ment imputer cela à l’utilisationdu téléphone parce qu’il y aaussi la responsabilité paren-tale, la pauvreté avec ceux quine peuvent pas s’offrir desmanuels scolaires. Mais le télé-phone portable à l’école joueaussi un grand rôle dans lesmauvais résultats scolaires.C’est de la pure distraction.Imaginez un seul instant quependant que vous faites cours, letéléphone sonne… Trois sonne-ries de téléphones pendant lecours vous font perdre 30minutes de cours. Et c’esténorme. Et personne ne gagnedans cette situation. Ni vous, nile parent.

Faut-il donc interdirel’usage du téléphone portableen milieu scolaire ?

Au regard des multiplesrisques que nous avons énumé-rés, nous pouvons aisément direqu’il faut interdire l’utilisationdu téléphone portable en milieuscolaire. C’est un objet de dis-traction, de dépravation desmœurs. Alors que les élèves ontbesoin de concentration pourassimiler leurs leçons. Ces der-niers doivent se focaliser sur lapratique des TIC dispensés dansles écoles pour mener leursrecherches à caractère pédago-gique.

Anselme Bouba, proviseur du lycée de Bogodo.

«C’est un objet de distraction et de dépravation des mœurs en milieu scolaire»

SALAHOUDINE AHMADOU. Ce pensionnaire du classique et moderne de Maroua dit utiliser le téléphone pour ses études.

L’élève connectéPar Abdoulkarim

Hamadou

Le fait est loin d’être banalet pour beaucoup d’élèves le slo-gan est «jamais sans mon télé-phone portable». L’interdictionde cet outil de communicationen milieu scolaire est loin dedécourager bon nombre d’élèvesqui continuent à l’utiliser bon anmal an. Salahoudine Ahmadouest élève en classe de terminaleA4 espagnol au lycée classiqueet moderne de Maroua.Rencontré ce samedi après-mididans son quartier à Diguirwo, lejeune homme a les yeux rivés surson téléphone portable demarque Tecno qu’il manipuleavec beaucoup d’attention. «Jesuis en train de faire desrecherches sur un thème d’ex-posé qu’on nous a donné aulycée. Et là, j’apprends énormé-ment beaucoup de choses nonseulement sur le sujet mais aussisur bien d’autres», nous ren-seigne-t-il. Le thème de sonexposé, nous apprend-il, portesur l’apologie de Socrate avecpour centre d’intérêt «la mortcomme une aubaine».

Au-delà des recherches

ponctuelles, notre élève nousapprend que le téléphone porta-ble lui permet de rester encontact avec ses camarades declasse à travers sa pageFacebook et un groupeWhatsApp qu’ils ont créés. «J’aiun compte Facebook actif à tra-vers lequel j’échange avec lesamis. Et je le fais via mon télé-phone portable. En plus nousavons un groupe WhatsAppdénommé ‘’première espagnoleen mode vacances’’ qui a mutéen ‘’première espagnoleLyclamoma’’ après la rentrée.Dans ce forum, on partage lesépreuves, on essaie de les trai-ter. Et de répercuter nos pro-blèmes à l’enseignant une foisen salle,» indique-t-il.

Depuis cinq ans qu’il utilisele téléphone portable,Salahoudine Ahmadou penseque cet outil lui permet de sup-pléer le défaut d’un ordinateur,important matériel pour unélève. «Utiliser un téléphoneportable de type Android estimportant en ce sens qu’il per-met de faire des recherches, destocker les données, saisir sestextes, etc. Des prérogativesréservées par le passé aux

seuls les détenteurs de l’ordi-nateur portable», précise-t-il.Et d’ajouter, qu’en raison de lamesure d’interdiction du télé-phone en milieu scolaire, «jen’ai jamais amené le téléphoneà l’école pendant les classes.Et même le week-end, lors descours de rattrapage, je lelaisse à la maison. D’ailleurs,j’ai rarement mon téléphoneavec moi-même lors des

séances de répétitions quenous organisons entre nous. Jepense qu’un élève de nos joursne peut pas se passer de sontéléphone.»

Au sujet des déviances cau-sées par l’usage incontrôlé dutéléphone portable, cet élèvepense que tout dépend de l’édu-cation familiale qu’on a reçue.Tout en relativisant la mesured’interdiction du téléphone à

l’école, il pense par ailleurs que«l’accent devrait plutôt être missur la responsabilité et lecivisme des élèves. Dire auxélèves que si le téléphone peutservir à dépraver, son rôle n’estpas de dépraver. S’il y a leYouTube, il faut également leurdire qu’il y a aussi keep schoolqui permet à l’élève d’apprendreses leçons, de consulter les courssur internet, etc.»

Page 8: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

M e s s a g e L’OE I L DU SAHEL N°1050 du lundi 19 mars 20188

REPUBLIQUE DU CAMEROUNPaix – Travail - Patrie

----------------

REPUBLIC OF CAMEROONPeace – Work - Fatherland

------------

RASSEMBLEMENT DEMOCRATIQUE DU PEUPLE CAMEROUNAIS SECTION DIAMARE EST

L’Honorable Hamadou SALI, député RDPC de la Circonscription politique duDiamaré Nord et Président de la Section RDPC du Diamaré Est, porte à la connaissance du publicque les sections RDPC de Bogo et Petté organisent à l’occasion de la célébration de l’anniversairedu Parti, le 24 mars 2018, une conférence publique autour du thème : «Bogo et Petté contretoutes les formes d’extrémisme» à partir de 10h00 dans la salle des réunions de la Commune deBogo.

Cette conférence à laquelle sont invités les jeunes, sera suivie d’un meeting politique, le 24 mars2018 à partir de 15h à l’esplanade du Lamidat de Bogo. Il offrira l’occasion pour les conseillersmunicipaux des arrondissements de Bogo et Petté de redire leur attachement aux idéaux duparti et leur engagement pour le succès des listes RDPC aux sénatoriales 2018.

Honorable Hamadou SALI

C O M M U N I Q U E

Page 9: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

J u s t i c eL’OE I L DU SAHELN°1050 du lundi 19 mars 2018 9

Par Yanick Yemga

Après l’avocate franco-camerounaise Lydienne YenEyoum, la grâce présidentiellesera-t-elle accordée prochaine-ment à d’autres personnalitésembastillées pour des faits dedétournement de denierspublics ? Avec insistance, circu-lent dans des milieux avisés, lesnoms de trois ex-hauts commisde l’Etat, susceptibles de béné-ficier de cette mesure du chefde l’Etat. Il s’agit de l’ancienPremier ministre Inoni

Ephraim (2004 à 2009), deEmmanuel Gérard OndoNdong, ancien directeur géné-ral du Fonds spécial d’équipe-ment et d’intervention inter-communale (Feicom) et de IyaMohammed, ancien patron dela société de développement ducoton (Sodecoton).

Au-delà des ressorts judi-ciaires, l’exploration de ladimension politique de cettehypothèse, permet de se pro-noncer sur les chances de l’avè-nement de ces grâces présiden-tielles potentielles. Sur ce ter-

rain, il y a tout d’abord lecontexte sociopolitique dominé

par la crise anglophone et lesdifférents scrutins attendus en2018 dont la présidentielle.Originaire du Sud-Ouest, InoniEphraim dont ses collègueschefs traditionnels avaientappelés à la libération est unecarte dont pourrait bien se ser-vir Paul Biya dans la perspec-tive de l’apaisement des ten-sions et frustrations nées de sonarrestation puis incarcérationle 16 avril 2012.

La poursuite de ce dernierobjectif pourrait aussi justifierla libération de Iya Mohammedet de Emmanuel Gérard OndoNdong, tous deux restés trèspopulaires dans leurs «fiefs»respectifs. L’élargissement decelui qui est par ailleurs ancienprésident de la fédérationcamerounaise de football(Football) pourrait donner un

bon coup de pouce auRassemblement démocratiquedu peuple camerounais (Rdpc)à Garoua où la cote du parti dePaul Biya n’est pas au plushaut.

Outre ces aspects politi-ciens, il y a que les trois person-nalités citées ont en commun des’être gardées de toute activitéépistolaire hostile au régime età son chef. Une circonstanceatténuante qui viendrait s’ajou-ter au fait que les derniersusages de la grâce présiden-tielle par Paul Biya ont été per-çus dans l’opinion publiquecomme ayant été provoqués pardes pressions extérieures, enl’occurrence celle de la France.Dans la présente somme, votrejournal fait le point sur la situa-tion judiciaire de ces trois per-sonnalités graciables.

JUSTICE.

Ondo Ndong, Inoni, et Iya seront-ils graciés ?

Par Florette Manedong

L’ancien Premier ministre,embarqué dans les serres del’opération Epervier pourraitêtre le premier de la liste desdétenus susceptibles de bénéfi-cier de la grâce présidentielle.Condamné à 20 ans de prisonle 02 octobre 2013, il étaitpoursuivi pour le détournementde deniers publics, des sommesévaluées à 287 millions et 1milliard 400 millions de Fcfa,dans une affaire liée à la loca-tion des avions par la défunteCameroon Airlines entre 2002et 2003, du temps où il étaitsecrétaire général adjoint de laprésidence de la République.

Il était notamment repro-ché à ce natif de Bakingili(dans la région du Sud-Ouest)

la violation des règles de pas-sation de marché et le trop-perçu de ce qui aurait dû êtreversé au loueur d’avion. Ils’était pourvu en cassation etla Cour suprême avaitconfirmé sa condamnation à20 ans d’emprisonnementferme. C’est le 16 avril 2012que l’ex Premier ministreEphraïm Inoni avait été arrêté,et jeté en prison. Sa grâceéventuelle, il la devra à sonsilence depuis son incarcéra-tion et la fin de son procès.Mais également, à son compor-tement conciliateur et son tonapaisant envers les populationsde son village dont certainssouvent décident de se rebeller.Il serait donc un atout majeurdans la résolution du conflit dela crise anglophone.

INONI EPHRAÏM.

Une carte pour la crise anglophone

Par F. M.

L’ancien directeur général dela Société de développement ducoton (Sodecoton) fait lui aussiparti de la short-list des person-nalités susceptibles d’être gra-ciées par le chef de l’Etat. Enseptembre 2015, Iya Mohamedavait écopé de 15 années d’em-prisonnement, pour le détourne-ment de la somme de 11,293milliards de Fcfa au préjudicede la Sodecoton. En 2017 laCour suprême a confirmé cettesentence du Tribunal criminelspécial. En outre, rapporte-t-on,des rapports contradictoires àceux des inspecteurs du Contrôlesupérieur de l’Etat ayant sous-tendu sa poursuite judiciairecontinuent d’atterrir à la prési-dence de la République pourcontredire le manque d’ortho-doxie présumée de sa gestion à

la tête du géantde l’agro-indus-trie dans leGrand-Nord.

Les critiquesacerbes du par-tenaire françaissur le rapportdu Contrôlesupérieur del’Etat, sanc-tionnées par ladémission toni-truante dudirecteur géné-ral adjoint français pourraientbien convaincre Paul Biya derevenir sur le Cas Iya Mohamed? En tout cas, au sein d’une cer-taine opinion, l’incarcération deIya Mohammed visait davan-tage à le dégager de la prési-dence de la Fecafoot. Une mis-sion aujourd’hui accomplie. Entout état de cause, dans le

contexte politique actuel, lalibération de Iya Mohamedserait bien percue à Garoua etau-delà dans tout le Nord où il agardé une assez bonne côte depopularité. Un atout dont leparti Rdpc aurait bien besoinpour faire le plein de voix lorsdes consultations électorales àvenir.

IYA MOHAMMED.

Pour remettre le cap sur le Nord

Paul Biya. Le détenteur de la grâce présidentielle.

Par F. M.

Originaire de la vallée duNtem dans le Sud, l’anciendirecteur général du Fonds spé-

cial d’équipement et d’in-tervention intercommu-nale (Feicom), croupitdans une cellule du secré-tariat d’État à la Défense(SED) depuis 2006. Ilavait été condamné le 28juin 2007 à 50 ans de pri-son avec confiscation detous ses biens. Quelquesannées plus tard, en 2014notamment devant la Coursuprême, il avait vuréduire sa peine de 20 anset écope désormais de 30ans de prison ferme.

Pour lui, le Présidentpourrait se remémorer

ses états de services malgrétout. D’abord envers les popula-tions dont on dit qu’il étaitd’une immense générosité. Lechef de l’Etat pourrait aussi se

souvenir du culte que l’ancienpatron du Feicom ne cesse delui vouer du fond de son cachot.En 2011, il avait par exempleappelé ses frères du Sud et par-ticulièrement ceux de la Valléedu Ntem à accorder leurs suf-frages à Paul Biya dans lecadre de l’élection présiden-tielle.

Si Emmanuel Gérard OndoNdong reste en dépit de sonincarcération, une personnalitétrès appréciée dans son fiefd’Ambam (et au-delà dans toutle Sud), c’est surtout son atti-tude à l’égard du régime quipourrait plaider sa cause.L’homme a su garder son calmeavec l’espoir qu’un jour, PaulBiya le réhabiliterait malgré sesrapports difficiles avec la for-tune publique.

EMMANUEL GÉRARD ONDO NDONG.

Calmer la colère des «frères»

Page 10: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

R e p o r t a g e L’OE I L DU SAHEL N°1050 du lundi 19 mars 201810

Par Francis Eboa

Il est 9h ce samedi 10 mars2018. Le ciel est ensoleillé àMbang-Mboum. Les gens mon-tent et descendent. Les motosaussi. Soudain, une moto garenon loin de nous. Le conduc-teur de cet engin à deux rouesest non seulement jeune, maisil a une jambe amputée. C’estla jambe gauche, celle-làmême qui permet de passer lesvitesses. Ce jeune conducteurs’appelle Abdou Saidou. Il a15 ans. Il est élève au Collèged’enseignement secondaire(CES) de la place. Il est la stardu village. «Cet enfant nous atous dépassé ici au village. Nevoyez pas seulement la motoqu’il conduit. Ce garçon des-cend dans la rivière, creuse ettransporte du sable. On l’ap-pelle ici au village «petitgénie». Il dépanne égalementles téléphones sans être aupréalable formé parquelqu’un», relateSouleymanou Haman, un filsdu coin. Dans le village, AbdouSaidou est le roi de la moto etles femmes ont d’ailleurs plusconfiance en lui qu’aux autresmotos taximen. «Cet garçonnous aide énormément ici auvillage. C’est lui qui nousamène au champ, au marché etmême dans les villages voisins.Je n’ai pas peur lorsqu’il meporte sur sa moto. C’est d’ail-leurs un très bon conducteur etj’ai confiance en lui. Il n’ajamais fait un accident avec unpassager», affirme madameFadimatou. Même ses «col-lègues» ont de la peine à tra-vailler lorsqu’il est présent.«Souvent on peut être sta-tionné à trois ou quatre. Dèsqu’une femme sort du marchéet aperçoit Abdou, elle l’ap-pelle seulement. Au départ oncroyait qu’il portait gratuite-ment ces femmes, mais aprèson a constaté qu’elles payaientaussi», fait savoir un collègued’Abdou, moto taximan deMbang-Mboum. En effet, pourpasser d’une vitesse à une

autre, Abdoul utilise une ficelledont le premier bout est atta-ché sur le levier de vitesse et lesecond bout sur sa jambeamputée. Pour rétrograder lavitesse, il utilise sa béquille enfrappant sur le levier devitesse.

ETUDES En effet, l’activité de moto

taxi occupe Abdou Saidou plusque tout. Il le fait tellementavec passion qu’il se rend àl’école à ses heures perdues. Lapetite sœur d’Abdoul parcontre, poursuit normalementses études. Elle est d’ailleursen classe de 4e dans le mêmeétablissement que son grandfrère. «Pardon monsieur lejournaliste, dites à votre amiAbdou d’aller à l’école. Iln’aime pas l’école tout pour luic’est sa moto. La maman adéjà tout fait, rien. Il part enclasse lorsqu’il veut», relate lasœur cadette d’Abdoul. Mêmedans son établissement, il estreconnu comme étant un bontechnicien mais pas bon élève.«Abdou est un élève de 6e quiaime trop la moto. Dès son basâge il a eu un accident qui lui acouté sa jambe. Cet enfant estdoué sur le plan technique. Iln’aurait pas dû être en 6e avecmoi. Il a certains dons qu’onn’arrive pas à comprendre. Jepeux vous dire que, lorsquej’enseigne les cours sur lesmétaux, il est le premier àaller à la forge pour montrer àses camarades comment ontravaille le fer. En un mot il estsurdoué. Il aime tellement lamoto que, notre chef d’établis-sement lui a interdit de veniravec sa moto à l’école, maisjusque là rien. Mais sur le planintellectuel, vous n’allez pas letrouver là et c’est tout ça sonproblème», témoigne HalidouMal Oumar, surveillant généralau CES de Mbang-Mboum.S’il est vrai qu’à 15 ans cejeune homme a de la peine às’exprimer en français, il pos-sède tout de même un savoir-faire au bout de ses doigts.

ACCIDENT Pourtant, si le roi du guidon

à Mbang-Mboum a une jambeamputée aujourd’hui, c’est àcause d’un accident de motoqu’il a eu alors qu’il n’avaitque 8 ans. «J’ai huit enfant etAbdou est mon 2e fils. Il estdevenu handicapé suite à unaccident de moto. Il était der-rière et c’est son ami quiconduisait la moto», raconte lamaman d’Abdou. «Nous étionsà Nomkandi avec mon ami etc’est lui qui conduisait la moto.Pendant qu’il voulait tourner, iln’a pas vu la voiture venir et,c’est ainsi cette voiture nous apercuté de plein fouet. C’estDieu qui nous a sauvé ce jour-là», précise Abdou Saidou.Dans son suivi médical, Abdoua bénéficié d’une prothèse àMaroua, mais il n’aime pas laporter, car dit-il, ça lui faitmal. Il se sent mieux ainsi etses clients ont de plus en plusconfiance. «Je n’ai pas cru audépart que cela était possible.Lorsque je suis monté sur samoto j’avais peur au départmais au fur et à mesure qu’onavançait, j’ai compris que cegars maitrise sa chose», sou-ligne Eric Nguélé, journaliste àCanal2 international. Toujourssouriant et très sympa, Abdoua su conquérir tout le village àsa cause. «Ce garçon est unbon débrouillard ici au village.Il transporte tout le monde.C’est vrai que la loi ne lui per-met pas de faire cette activité,mais ici au village il est trèsserviable», témoigneAboubakar, un voisin d’AbdouSaidou.

ABDOU SAIDOU.

Handicapé et virtuose de la moto

Malgré sa jambegauche amputée

depuis l’âge de 8 ans àcause d’un accident demoto, le jeune Abdou

Saidou, 15 ans et élèveen classe de 6e au CESde Mbang-Mboum ne

lâche pas le guidon.Outre son activité de

moto taximan, Abdoulest également un répa-

rateur de téléphonesportables dans le coin.

Page 11: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

S p o r t sL’OE I L DU SAHELN°1050 du lundi 19 mars 2018 11FENASCO B. les 15 et 16 mars derniers, les athlètes venus des quatre coins du département ont rivalisé d’adresses.

Le Diamaré connait ses représentants

Par Ali Magra Abakar

Pour la 13ème édition desjeux Fenasco B, la mobilisationa été grande dans le Diamaré.Les équipes qualifiées dans les09 arrondissements ont ainsicompéti devant un nombreuxpublic. C’est le football mascu-lin qui a été choisi par le comitéd’organisation de la Fenascodépartemental B dans leDiamaré pour clôturer cettecompétition. La rencontre de

l’apothéose qui opposaitl’équipe de Maroua 1er à cellede Maroua 3e, s’est soldée parla victoire de Maroua 1er. Auclassement général des jeux, ladélégation de l’arrondissementde Maroua 1er vient en têtesuivi de celles de Maroua 3 et 2,l’équipe de l’arrondissement deNdoukoula occupant le bas duclassement.

Au moment où la flammedes jeux était en train des’éteindre, les athlètes ont eu du

mal à contenir leur émotion «jesuis vraiment très contentd’être venu à Maroua pourassister aux jeux Fenasco, c’estma toute première fois et c’estbien» déclare un athlète. Pourd’autres le temps de cetteFenasco leur a permis de nouerdes amitiés avec leurs cama-rades venus d’ailleurs «j’ai ren-contré un camarade dans la

délégation de Petté, noussommes devenus amis» fait-ilsavoir. C’avec beaucoup depeine que les athlètes se sontséparés le vendredi 16 marsdernier au lycée classique deMaroua qui abritait le villagedes jeux. Non sans noter dans lemême temps noté dans leursagendas, le rendez-vous de l’an-née prochaine à la même

période. La cérémonie de clô-ture de cette 13ème édition dela Fenasco B a réuni un par-terre de personnalités du dépar-tement du Diamaré au rang des-quelles le 2e adjoint préfecto-ral,du Diamaré. La Fenasco Bqui s’est fermé a passé le relaisà sa sœur ainée la Fenasco A quia débuté le 17 mars samedi der-nier.

Le défilé des délégations.

NORD. Un forum régional organisé par les professionnels de la presse du Nord se tiendra le mercredi 21 mars 2018.

Les journalistes préparent la CAN 2019Par Ebah Essongue

Shabba

Garoua, capitale régionaledu Nord, a entamé depuis peu samue. Et la physionomie de laville ne sera plus la même auterme des travaux qui ont pourprétexte la Coupe d’Afrique desnations 2019 dont Garoua vaaccueillir une poule. Au regardde l’importance de cet évène-ment qui est certainement leplus important qui va se tenirdans cette ville ces 20 dernièresannées, aucun détail n’est doncà négliger. Les médias, acteursmajeurs des grands événements,devront se montrer à la hauteurde la couverture médiatiqueavant, pendant et après la com-pétition. Ils auront la délicatemission de faire vivre l’évène-ment aux lecteurs, aux téléspec-tateurs ou encore aux auditeurset leur fournir en temps réel, lesinformations en rapport avec lacompétition. C’est pour essayerd’apporter une contribution à cedébat que le regroupement des

professionnels de la presse et dela communication du Nord, sousle haut patronage du gouverneurJean Abaté Edi’i, organise ladeuxième édition du Forumrégional de la presse du Nord cemercredi 21 mars 2018.

Sous le thème, la région duNord et la CAN 2019 : jeu,enjeux et perspectives, il s’agiraau cours de ce rendez-vous,«d’évaluer, expliquer et présen-ter les opportunités que larégion pourrait glaner au termede cette compétition. C’est uncadre qui devra regrouper lesacteurs du football, les autoritésadministratives, opérateurs éco-nomiques, acteurs de la prépa-ration de la compétition dans leNord afin d’édifier la presse etles citoyens intéressés aux mul-tiples opportunités qu’offre l’or-ganisation de la CAN 2019»,explique Innocent Blaise Youda,président du Regroupement desprofessionnels de la presse et dela communication du Nord.

La deuxième édition de ceforum régional de la presse du

Nord sera un cadre de réflexionet de débat qui à terme selon lesorganisateurs va contribuer àédifier la presse sur les enjeuxde cette compétition d’enver-gure et permettra de doter lesprofessionnels des médias,d’une boite à outils indispensa-ble pour leur amener à contri-buer efficacement au bondéroulement de la CAN 2019 à

Garoua, d’impliquer le plusgrands nombre de profession-nels des médias, d’organisationset institutions publiques, privéeset de la société civile au bondéroulement de la CAN 2019 àGaroua. Les organisateursespèrent également à traverscette initiative aider lescitoyens de la région du Nord àparticiper de façon responsable

aux processus d’organisation decette compétition.

En plus de l’organisationd’une journée d’échanges et deréflexions avec plusieurs théma-tiques, la deuxième édition duforum régional de la presse duNord sera également matériali-sée par d’autres activités notam-ment l’organisation d’une ren-contre de football ou encore laproduction des actes du Forumde la presse du Nord En préludeau forum, une rencontre ami-cale a opposé le 17 mars 2018l’équipe des professionnels de lapresse et de la communication àcelle du personnel de laSodecoton. Le match d’un trèsbon niveau s’est soldé par la vic-toire des Cotonculteurs (4-1).Une activité sportive qui a mobi-lisé de nombreux supportersvenus apprécier les talentscachés des professionnels de lapresse qui n’ont pas manquél’occasion de régaler le publicpar de beaux gestes techniques.Le match retour est prévu dansles jours à venir.

Les membres du regroupement des professionnels de la presse à l'issued'une réunion préparatoire.

Rang Délégations Nombre de médailles Or Argent Bronze1er Maroua 1er 15 10 042e Maroua 3e 14 10 073e Maroua 2e 07 08 084e Petté 03 06 055e Bogo 02 03 046e Dargala 02 02 047e Gazawa 02 02 028e Meri 02 01 0109e Ndoukoula / 02 02

CLASSEMENT GÉNÉRAL DES JEUX

Propos recueillis par AliMagra Abakar

Comment appréciez-vousglobalement l'organisation desjeux Fenasco qui viennent des’achever ?

Pendant deux jours, le lycéeclassique et moderne de Marouaa abrité la 13eédition deFenasco départemental B. cettecompétition a vu la présenceeffective de tous les 09 arrondis-sements du département duDiamaré. Le bilan est positif,tout et bien qui finit bien. Nousavons organisé les jeux Fenascodépartementaux B dans leDiamaré. Nous disons que lebilan est positif parce que nousn’avons enregistré aucun inci-dent durant les deux jours decompétition. Maroua 1er estsorti 1er avec 15 médaille en or,10 en argent et 04 en bronze.

Quelle est l’importancedes jeux Fenasco pour lesathlètes ?

Les jeux sportifs ont unegrande importance. Lors de cesjeux justement nous voyons la

symbiose de toutes lescouches et de toutestribus. Nous assistonsaux échanges entre lesathlètes. Le sport c’estl’intégration nationalealors pendant c’estjeux les enfants sontappelés à cohabiter às’exprimer et à expri-mer le talent sportifqui somnole en eux.Lors de ces jeux lesathlètes tissent desrelations qui vont sou-vent au-delà de laFenasco.

Est-ce que vousavez enregistré descas de mercenariat ?

Tout s’est bien passé, nousavons mis sur pied toute une com-mission dite de gabarit, pourextraire des rangs tout enfantdont la formule dentaire seraitsupérieure à 26 dents. Cette com-mission est composée des spécia-listes en la matière.Heureusement cette année toutesles délégations ont compris queles jeux Fenasco c’est aussi le

fair-play, tous les athlètes qui ontpris part à ces jeux sont desjeunes enfants qui n’ont pas plusde 10 ans. Nous sommesconfiants, dans la mesures que lasélection a été objective. Nousavons des installations sportivesque les autres départements n’ontpas. Nous avons vraiment l’avan-tage pour aller il me semble au-delà même des régionales.

Mana Bouba, délégué départemental de l’éducation de base pour le Diamaré.

«Les enfants sont appelés à exprimer leur talent»

Page 12: Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun

S p o r t s L’OE I L DU SAHEL N°1050 du lundi 19 mars 201812

RÉPUBLIQUE DU CAMEROUNPaix - Travail - Patrie

--------PORT AUTONOME DE DOUALA

(P.A.D.)--------

DIRECTION GÉNÉRALE--------

REPUBLIC OF CAMEROONPeace - Work - Fatherland

--------PORT AUTHORITY OF DOUALA

--------(P.A.D.)

HEAD OFFICE--------

COMMUNIQUÉ DE PRESSELe Groupe français Rougier, propriétaire de la Société Forestière et Industrielle de la Doumé(SFID), installée à Mbang dans la Région de l'Est et à Djoum dans la Région du Sud, qui arécemment déposé le bilan devant le Tribunal administratif de Poitiers en France, a cru devoirattribuer ses difficultés économiques, entre autres à «l'engorgement chronique du port deDouala». Une affirmation sans fondement abondamment relayée par certains médias interna-tionaux.

Le Directeur Général du Port Autonome de Douala tient à démentir fermement une telle allé-gation qui est aux antipodes de la réalité.

L'exploitation des statistiques portuaires de la période 2016 et 2017, démontre plutôt une pro-gression très importante des opérations de manutention réalisées en faveur du Groupe Rougier,de l'ordre de 93% pour les grumes et de 100% pour le bois débité, traités et exportés par leport de Douala. Une telle croissance est donc contraire aux affirmations de ce groupe, qui apar ailleurs bénéficié des facilités d'admission dans les terminaux, offertes par les administra-tions, notamment la douane Camerounaise.

La faillite du Groupe Rougier ne saurait donc incomber au port de Douala, où les opérationslogistiques du commerce extérieur se déroulent normalement.

Pour éviter toute congestion du port de Douala, les pouvoirs publics et l'autorité portuairelocale, en synergie avec les acteurs de la chaine des opérations du commerce extérieur, veillentet opèrent en tant que de besoin, des ajustements pour garantir la célérité et la fluidité des opé-rations portuaires, avec une priorité sur les exportations.

À l'effet d'améliorer la performance de la chaine logistique portuaire, le Port Autonome deDouala projette d'entamer, dès l'année en cours, un vaste programme de rénovation et derenouvellement des infrastructures et des équipements portuaires, dans le but de consolider lacompétitivité du Port de Douala.

Le Directeur Général du Port Autonome de Douala tient par conséquent à rassurer tous lesacteurs portuaires et tous les opérateurs économiques nationaux et internationaux quant à lapermanence des efforts fournis par l'Autorité portuaire à l'effet d'assurer la fluidité effective auport de Douala des opérations du Commerce extérieur du Cameroun et des pays voisins./-

DOUALA, LE 14 MARS 2018