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49 I I UNE VILLE ,iII[,, DES MUSÉES , Marta Arjona Coiizinent mobiliser les nzusées pour Fondée sur la c6te sud de la partie rendre Yivante I’jjistoire d’zrne pille des centrale de Cuba en l’an 1514, la ville Caraïbes dont I’evyistence yenionte &près de Trinidad offre l’un des plus impor- de siècles? voici la de tants ensembles d’architecture urbaine de Cuba et d’Amérique latine. Inscrite Arjona, directrice du Pafriinoine cultic- sur la liste du patrimoine de l’humanité re1 de Cuba et membre du Conseil exé- dans le cadre de la Convention de l’Unesco concernant la protection du ctrtifde I’IGOM patrimoine mondial culturel et naturel, cette ville, qui a su préserver son unité, illustre bien ce que furent les premiers établissements espagnols de Cuba et des Caraïbes. Occupant une superficie de 37 hec- tares, le centre historique de la ville de Trinidad abrite divers equipements culturels et sociaux qui offrent en per- manence des éléments d’identification socioculturelleà une population comp- tant un pourcentage élevé de jeunes et de scolaires. Les musées occupent une place émi- De la fenêtre d’un musée, vue sur une Ville qui est presque un tnusee en soi. nent‘ dan’ de la Toutes les photos : Direction du patrimoine culturel ville, qui a su aménager patiemment de Cuba

Trinidad de Cuba: histoire, romantisme et combats

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I I U N E V I L L E , i I I [ , , D E S M U S É E S ,

Marta Arjona

Coiizinent mobiliser les nzusées pour Fondée sur la c6te sud de la partie rendre Yivante I’jjistoire d’zrne pille des centrale de Cuba en l’an 1514, la ville Caraïbes dont I’evyistence yenionte &près de Trinidad offre l’un des plus impor- de siècles? voici la de tants ensembles d’architecture urbaine

de Cuba et d’Amérique latine. Inscrite Arjona, directrice du Pafriinoine cultic- sur la liste du patrimoine de l’humanité re1 de Cuba et membre du Conseil exé- dans le cadre de la Convention de l’Unesco concernant la protection du ctrt i fde I’IGOM

patrimoine mondial culturel et naturel, cette ville, qui a su préserver son unité, illustre bien ce que furent les premiers établissements espagnols de Cuba et des Caraïbes.

Occupant une superficie de 37 hec- tares, le centre historique de la ville de Trinidad abrite divers equipements culturels et sociaux qui offrent en per- manence des éléments d’identification socioculturelleà une population comp- tant un pourcentage élevé de jeunes et de scolaires.

Les musées occupent une place émi-

De la fenêtre d’un musée, vue sur une Ville qui est presque un tnusee en soi.

nent‘ dan’ de la Toutes les photos : Direction du patrimoine culturel ville, qui a su aménager patiemment de Cuba

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son patrimoine; ce faisant, elle a sauvé une grande quantité d’objets et de documents historiques, ce qui lui a permis de constituer cinq musées abri- tant d’importantes collections; dans le mtme esprit, la municipalité travaille actuellement à u n projet de musée de la flore et de la faune de la vallée de Los Ingenios, à cinq kilomètres du centre historique.

Du point de vue chronologique, le premier musée inauguré à Trinidad a été le Musée du romantisme, installé en 1974 dans un hôtel particulier du XVIII~ siècle, le Palacio Brunet. Ses collec- tions se composent pour l’essentiel de mobilier cubain des XVIII~ et X I X ~ siècles, ainsi que de porcelaines, de verreries et de luminaires de la mCme époque.

Cet ensemble d’arts décoratifs, l’un des plus complets de l’époque, témoigne du luxe dans lequel vivait une société dont les revenus augmen- taient au mtme rythme que la produc- tion sucrière, devenue dans la première moitié du X I X ~ siècle la plus perfor- mante du monde.

Le Musée d’archéologie, créé en 1976, abrite des collections d’objets indigènes et coloniaux. I1 se signale par son travail d’animation et s’occupe de divers aspects relatifs aux fouilles archéologiques menées dans la région, veillant à ce qu’aucune intervention ne soit effectuée sans l’autorisation re- quise ou par du personnel non qualifié.

L ’image de leur raison d’être

E n 1979 s’est ouvert le Musée d’ar- chitecture, qui évoque en détail l’évo- lution architecturale du centre histo- rique de Trinidad sous forme de plans, de maquettes et d’éléments de décora- tion tels que sculptures, kchantillons de matériaux, épis de faîte, marteaux de porte, carreaux, etc. Installé dans une maison du XVIII~ siècle donnant sur la Plaza Mayor, ce musée est chargé de superviser la conservation et les projets de restauration du centre historique, en collaboration avec la Commission pro- vinciale des monuments et notamment avec les représentants de la municipa- lité.

Illustration exemplaire du style néo- classique à Cuba, le Palacio Cantero abrite le Musée municipal de Trinidad, créé en 1980. Avec d’autres musées municipaux, il fait partie du réseau national d’institutions chargées de col- lecter et d’exposer tous les témoi- gnages de l’histoire de leur région dans le cadre d’une politique qui conçoit le musée comme centre de préservation, de conservation, de promotion et de diffusion du patrimoine, en vue de l’affirmation de l’identité culturelle propre à chaque région du territoire national.

Créé en 1984, le Musée de la lutte contre le banditisme perpétue la mémoire de ceux qui se sont battus pour mettre un terme aux exactions des

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Atmosphère nostalgique aux abords du Palacio Brunet, édifice du xvtne siècle qui abrite aujourd‘hui le Musée du romantisme.

bandes qui infestaient diverses régions du pays, volant et assassinant paysans, travailleurs volontaires, alphabétiseurs et autres personnes sans défense. Ins- tallé dans l’ancien couvent Saint- Fraiiçois d’Assise (XVIII~ sièclej, dont le clocher domine la srille, ce mus& ren- ferme un important ensemble d’objets, de documents et d’armes qui ont joué un r61e essentiel dans cet épisode de notre histoire.

Les musées du centre historique de Trinidad, tels qu’ils viennent d’Ctre décrits, illustrent parfaitement une volonté de transmettre aux habitants comme auxvisiteurs une juste image de ce qui constitue leur raison d’Ctre. Si du point de vue professionnel ils rem- plissent les fonctions correspondant à leur appellation officielle, du point de vue spirituel leur aspiration majeure est de faire découvrir au visiteur-à l’instar d’Alexandre de Humboldt lorsqu’il visita Trinidad en 1801 - la beauté, la vie et le cadre naturel de la ville.

Techniques d’exposition au Musée d’archéologie.