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Troubles de santé chez la vache laitière haute productrice : Impact économique et prévention Dr Frédéric ROLLIN Service de Médecine Interne des Grands Animaux Centre Universitaire de Guidance en productions animales Faculté de Médecine Vétérinaire - ULg

Troubles de santé chez la vache laitière haute productrice : Impact économique et prévention Dr Frédéric ROLLIN Service de Médecine Interne des Grands

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Troubles de santé chez la vache laitière haute productrice :Impact économique et prévention

Dr Frédéric ROLLIN

Service de Médecine Interne des Grands AnimauxCentre Universitaire de Guidance en productions animales

Faculté de Médecine Vétérinaire - ULg

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En production laitière, existe-t-il une limite économique à la production laitière (on en est en effet à 9.000-10.000 litres de lait de moyenne) ?Est-ce rentable ?

Bénéfice = revenus - dépenses

Toutes les autres choses étant égales, il est plus rentable de produire son quota laitier avec moins de vaches plus performantes qu’avec plus de vaches moins productives.

MAIS si toutes les autres choses ne sont pas égales et, entre autres, si des troubles de la santé

dépenses

revenus

Rentabilité hypothéquée

INTRODUCTIONINTRODUCTION

!

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Définition de la maladieDéfinition de la maladie

= Altération de la santé, dans la structure ou les fonctions des organes

Qu’est-ce que la santé ?C ’est un état de bien-être physique, mental et social (O.M.S.)

OK pour les humainsOK pour les animaux ?

Sociétés de défense et de protection des animauxBien-être animal sera de plus en plus pris en compte à l’avenir.

Pour les animaux de rente tels que les vaches laitières : Maladie = toute incapacité d’optimaliser ses fonctions physiologiques.

En cas de production laitière suboptimale, où se situe la frontière entre santé et maladie ?

!

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Principaux troubles de la santé chez la VLHPPrincipaux troubles de la santé chez la VLHP

• Maladies cliniques infectieuses :

– Paratuberculose

– Salmonellose

– Bronchite vermineuse

– IBR

– BVD

– ...

Peuvent toucher les animaux hautement productifs ou non

Plus grande sensibilité (surtout pour la paratuberculose)des vaches laitières haute productrices ?

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• Maladies cliniques non infectieuses : = tout ce qui constitue le syndrome du part

– Fièvre de lait– Syndrome de la vache couchée– Syndrome de la vache grasse– Acétonémie– Dystocie– Rétention de placenta– Métrite– Anoestrus– Kystes ovariens– Déplacement de caillette– Mammite– Boiterie

Syndrome du part

Maladiesintimement

liées

Maladies métaboliques

Infertilité - infécondité

Plus grande sensibilité des vaches laitières haute productrices ? :Oui d ’après le point de vue de Mr. RollinMais cà n ’a été prouvé que pour la fièvre de lait

!

Fait souvent suite à une fièvre de lait détectée tardivement

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• Maladies subcliniques : il faut en tenir compte également

– Production suboptimale

– Mammites subcliniques (détectables en comptant les cellules du lait)

– Acétonémie subclinique

– Foie graisseux (pas nécessairement associé à des symptômes visibles

– Hypocalcémie subclinique :

Peut prédisposer aux mammites (sphincter du trayon reste ouvert), métrites, dystocies et RAF car le Ca agit sur les muscles lisses

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Périodes présentant le risque le plus élevé de troubles de la santé• Péri-partum• Premier 1/3 de la lactation

Stade de lactation56% des maladies métaboliques 40 premiers jours51% des traitements pour troubles 60 premiers jours

de la reproduction40% des mammites 40 premiers jours54% des boiteries Premier tiers

Pourquoi cette concentration de pathologies à ce moment ?Vêlage (toutes les vaches)Enclenchement de la lactation (surtout chez les VLHP) }= Stress très importants pour la VLHP

Ces stress = • Difficultés au vêlage (surtout les génisses qui font beaucoup plus de dystocies) Croiser avec des mâles donnant des petits veaux• Changement d’alimentation (en tarissement et lactation)• Changement d’environnement : surtout pour les génisses introduites dans le troupeau de vaches• Adaptation à la traite (génisses)• Changement de hiérarchie• Production laitière élevée : •...

Brutale des besoins en énergieBrutale des besoins en calcium

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Métabolisme énergétique

Quoi que l’on fasse, chez la VLHP, il existe une balance énergétique négative en début de lactation.

la VLHP doit puiser dans ses réserves et maigrit, d’autant plus qu’il y a inadéquation entre les apports (vache trop grasse) et les besoins (production laitière très élevée).

Si phénomène poussé à l’extrême :- Amaigrissement excessif- Foie graisseux- Acétonémie- Infertilité

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On atteint des apports qui correspondentà la production laitière optimale

Pas vraiment une prisede poids de la vache

Courbe de lactation

Courbe de p

oids corporel

Apports trop insuffisants par rapport à la production laitière

Maigrit jusqu ’au3ème mois

Tuyau infini : lien entre cette courbe et celle du S.C.

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Métabolisme du calcium

Début de la lactation demande subite en calcium10 L de colostrum = 23 g de calcium (12 x le pool sanguin)

Adaptation indispensable du métabolisme du Ca :

Sinon : Hypocalcémie

Clinique Subclinique - Fièvre de lait - Dystocie - Vache couchée - Atonie du rumen, ingestion

déficit énergétique - Déplacement de caillette - Rétention de placenta - Métrite - Mammite

Absorption au niveau intestinalExcrétoin au niveau du rumenMobilisation osseuse au niveau des os

(on rencontre surtout les effets subcliniques)

= La partie émergée de l ’iceberg

= La partie immergée de l ’iceberg

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VLHP = formidable défiVLHP = formidable défi (on a été contre nature, et maintenant, il faut assurer)

Défi = préserver chez la VLHP durant le tarissement une capacité d’ingestion suffisante (volume du rumen) et une capacité d’absorption (papilles du rumen) suffisante pour lui permettre de combler la plus grande partie de ses besoins après le vêlage.

SANS L’ENGRAISSER pour éviter le piège de la vache grasse.

Gestion fine du tarissement= Préparation de la lactation suivante !! Récupération de la lactation précédente Une période de repos sans surveillance

!!

!

On est sur le fil du rasoir

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Vache grasseVache maigre Bon embompoint mais production

laitière trop importante

Dégénérescencegraisseuse du foie

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Différentes vaches

Pendant combien de temps faut-il tarir :Il faut un certain temps de repos du pisDans un premier temps, absorption du lait, régénérescence cellulaire, et sécrétion de collagèneMais si on attend trop, les papilles du rumen diminuent trop, ce qui n ’est pas bien

Tarie que 3 semaines Ration de lactation déjà 15 jours avant le vêlage

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Ration de lactation déjà 15 jours avant le vêlage6 semaines de tarissement

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Coûts de la maladieCoûts de la maladie

• Perte de production laitière• Lait écarté du tank• Mortalité• Abattage de nécessité• Réforme, durée de vie productive• fécondité - fertilité• Surcroît de travail• Médicaments• Frais vétérinaires• Programme de contrôle et de prévention

Pertes de lait

Pertes d’élevage

> 80% du total

Traitements et prévention = max 20% du total

Maladie en elle même

Résidus des médicaments attendre

Meilleure lactation en 4ème et 5ème lactation

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Influence des troubles de la santé sur la production laitièreInfluence des troubles de la santé sur la production laitière

Maladie Evolution de la production laitière sur 305 j.

(production équivalente d’une vache mature)

Dystocie - 77 L

Rétention de placenta - 203 L

Métrite - 148 L

Ovaires kystiques + 601 L

Fièvre de lait + 169 L

Acétonémie - 146 L

Ne pas tenir compte que de ce paramètre pour calculer sa rentabilité

12 FB/litre

N.B. : On peut additionner les pertes si les maladies s ’additionnent

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Production laitière de VLHP en 3e lactation en fonction de l’intervalle vêlageProduction laitière de VLHP en 3e lactation en fonction de l’intervalle vêlage

Intervalle vêlage (mois)12 14 Différence

Longueur de la lactation (j) 305 345 + 40Longueur du tarissement (j) 60 80 + 20Production par lactation (kg) 7397 7979 + 582Production par an (kg) 7397 6853 - 544

La vaches avec I.V. de 14 mois a produit 544 litres de moins

Pour comparer les productions laitières, on prend des vaches matures équivalentes (4ème lactation), qui a vêlé à la même saison,...

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Courbe de lactation Savoir où se situe le problème : en A, B ou C ?En général, la production laitière peut chuter de 5-10 % par mois par rapport au mois précédentSi la persistance dépasse 1,8, c ’est très mauvaisL ’idéal = rester entre 1,1 et 1,3 du point de vue de la résistance

Persistance de la lactation = Production laitière moyenne avant 305 jours

Production laitière à 305 jours

6-8 semaines

Il y a des vaches qui ont un très bon pic mais une très mauvaise persistance : ce ne sont pas de bonnes laitèresLes bonnes laitières ont une grande persistance mais pas forcément une pic élevéLes génisses ont un moins bon pic mais une meilleure persistance que les vaches

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Effet de différentes maladies sur la courbe de lactationEffet de différentes maladies sur la courbe de lactation

On voit que les vaches malades produisent plus de lait que les saines :C ’est parce que ce sont les meilleures productrices qui font le plus de fièvres de laitL ’idéal aurait été de comparer des VLHP malades avec des VLHP saines

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Ici par contre, la courbe est la même, mais un peu plus basse que celle des vaches saines = courbe des vaches génisses :

Au début : perdentEnsuite : elles récupèrent (les courbes se rejoignent en c

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Meilleure production laitière car :Ce sont les vaches qui maigrissent le plus qui mettent leur système reproducteur à l ’arrêt

Ces vaches font partie des meilleures productricesA partir du 4ème mois, une partie de l ’énergie et des protéines est consacrée au foetus

Celles qui ne sont pas pleines mettent cette énergie et protéines pour le laitMais !!! Elles ont un I.V. plus long, ce qui fait que sur 305 jours, ces vaches sont moinsrentables

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Effet de l’intervalle vêlage sur la production annuelle de génisses de remplacementEffet de l’intervalle vêlage sur la production annuelle de génisses de remplacement

Intervalle vêlage Nombre moyen de Nombre de génissesveaux nés/100 vaches/an disponibles/an

12 100 3813 92 3514 84 3215 76 29

En général, on a un I.V. de 13-14 mois dans les meilleurs exploitations

50 mâles et 50 femelles *

(*) :- 12 génisses de perdues à cause de problèmes- Cà représente les 3/4 de 50- Donc, le taux de réforme pour le troupeau de 100vaches ne peut dépasser 38 animaux

Ici, problèmes car souvent, taux de réforme supérieur il faut acheter des génisses différents problèmes :

- Importation de maladies et germes- Stress (transport, alimentation)

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Intervalle vêlage optimal et pertes calculées par vache et par an (FB)Intervalle vêlage optimal et pertes calculées par vache et par an (FB)

Intervalle vêlage 11 12 13 14 15 16 17

Lactation 1 245 0 910 2310 3955 5705 7595Lactation 2 0 595 2380 4760 7280 9940 12670Lactation 3 0 1260 3710 10395 9870 13160 16485Lactation 4-5 0 1330 3885 6965 10255 13650 17045Lactation 6-8 0 1330 3885 6965 10220 13615 17010Lactation > 9 0 1260 3710 6720 9870 13125 16450

Vache moyenne 0 700 2625 5110 7770 10535 13370Par jour de prolongation de l’IV pour une vache moyenne 23 44 57 65 70 74

Que dans les exploitations qui utilisent des mâles pour la saillieau lieu de l ’I.A. (car chaleurs 10-15 jours après le vêlage)

0 = optimalPertes variables en fonction du numéro de lactation

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Inventaire des génisses de remplacement nécessaires pour maintenir un troupeau de Inventaire des génisses de remplacement nécessaires pour maintenir un troupeau de 100 vaches laitières en fonction du taux de réforme et de l’âge au premier vêlage100 vaches laitières en fonction du taux de réforme et de l’âge au premier vêlage

Age moyen au premier vêlage (mois)

Taux de réforme 22 24 26 28 30(% par an)

20 40 44 48 52 5624 48 54 58 62 6628 56 62 67 72 7732 64 70 76 82 8836 72 80 86 92 99

Ce qu ’on sougaite : 20 % à 24 mois Il faut 54 génisses

Variation du simple au double on entretient en pure perte la moitié desgénisses de remplacement

On préconise un vêlage à 2 ans et un taux de réforme le plus bas possible

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Pertes annuelles dues aux mammites en fonction de l’agent pathogène (FB)Pertes annuelles dues aux mammites en fonction de l’agent pathogène (FB)

Agent pathogène Par vache infectée Par vache dans Avec sympt. Sans sympt. le troupeau

Streptocoques 10.360 875 1.225 (40%)Coliformes 8.400 / 595 (19%)Staphylocoques 11.215 1.435 490 (16%)Corynebacterium pyogenes 12.215 / 210 ( 7%)Négatif 9.940 / 560 (18%)

Pas beaucoup de répercussions sur la production laitière suivante, au contraire des autresgermes

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Coûts totaux des troubles de la santé chez la VLPHCoûts totaux des troubles de la santé chez la VLPH

• Difficile de répondre à la question, en Belgique en tout cas• Dépend des éléments pris en considération dans le calcul• Données récentes au Pays-Bas :

– Maladies cliniques infectieuses

• Paratuberculose : 14.000 FB/vache avec symptômes

• IBR : 7.000 FB/vache malade

– Maladies cliniques non infectieuses

• Infécondité - infertilité : 2.800 FB/vache/an

• Mammites cliniques et subcliniques : 3.080 FB/vache/an

• Boiteries : 945 FB/vache/an

• Autres : 3.675 FB/vache/an

TOTAL : 10.500 FB/vache/an

VLHP nécessitent des soins de santé plus importants

Plus d ’un million de FB dans un troupeau de 100 vaches

Maladies métaboliques (fièvres de lait, DGC, DDC)

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Prévention des troubles de la santé chez les VLHPPrévention des troubles de la santé chez les VLHP

• Impossible d’éviter toutes les pertes

MAIS les possibilités d’amélioration d’une situation donnée existent !

Le groupe des meilleures fermes (20%) suivies aux Pays-Bas subit 2x moins de pertes que la moyenne (5-10 fois moins de pertes que dans les moins bonnes fermes)

Il faut savoir si les conseils que le VT donne sont rentables

• Noter, encoder les données, les événements, les traitements prophylactiques

logiciels de gestion de la production, de la reproduction et de la santé

Se fixer des objectifs réalistes !!!

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Objectifs à poursuivre

Objectif (%) Niveau d’action (%)

Dystocie < 10 > 10Rétention de placenta < 10 > 10Métrite < 10 > 20Ovaires kystiques < 10 > 15Intervalle vêlage 12 mois > 14 moisFièvre de lait < 5 > 10Acétonémie < 5 > 10Déplacement de caillette < 3Mammite < 3%/mois de nouvelles mammitesTaux cellulaire de tank < 200.000 cellules/ml

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Comment prévenir les troubles de la santé chez les VLHP

• Management

- Séparation des vaches taries des vaches en lactation jusqu’au vêlage :Une vache tarie dans un troupeau en lactaion va perdre son lait, son collagène, et elleva trop grossir

- Eviter les stress aux alentours du vêlage- VLHP en lactation :

- Stabulation libre (exercice) = facteur protecteur du DGC- Ration mélangée (pas de tri possible) mélangeuses distributrices = TB- Ration individualisée (DAC) : distributeur automatique de compléments (le DAC reconnaît la vache qui a un collier identificateur)- Plusieurs repas par jour (2 repas par jour = peu)- Traire plus de 2x par jour (traire toutes les 10 heures ou robot de traite) produira plus

- Suivi de l’état d’embonpoint des vaches : le score corporel

IDEAL

N.B. : Score corporel :Il peut y avoir des paramètres qui se contredisent cà permet de donner des S.C. au demiou au quart de point

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• Gestion du tarissement

- = Préparation de la lactation suivante !!!- Durée de 41 j (minimum) à 70 j (maximum) = idéal, 50 à 70 j en L1 et L2

Remarque :Si on ne tarit pas : pratique pour la gestion du tarissement mais mauvais collostrum

- Dry cow therapy : tarissement antibiotiqueTubes intramammaires de tarissement :

Ce ne sont pas des « tubes qui tarissent »Leur but : épurer la mamelleRisques d ’antibiorésistances si ils sont appliqués trop fréquemment

A appliquer aux animaux qui ont donné des taux cellulaires trop élevés- Idéalement, séparation des vaches taries en 2 ou 3 groupes :

* Début et milieu du tarissement* 3 dernières semaines de tarissement

Mais le problème est que la taille de l ’exploitation en Belgique fait qu ’on n ’aura pas assez de vaches par groupe :

Premier lot :Début de tarissementOn vérifie que le pis ne gonfle pas trop et qu ’elles ne font pas de mammites de rétention

(ne pas trop raccourcir le tarissement)

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Second lot :Milieu de tarissementOn vérifie qu ’elles ne s ’engraissent et qu ’il n ’y a pas de problème

Troisième lot :Fin du tarissement (3 dernières semaines)Nécessite une observation particulière étant donné qu ’il faut adapter la vache tarie à sa future ration de lactation

- Pas d’engraissement !Si la vache arrive en fin de lactation avec un S.C. trop faible, on ne peut compter de l ’engraisser deplus d ’un demi point (27 Kg), pendant le tarissement

- Maintenir une capacité d’absorption suffisante de la panse Amidon (ensilage de maïs, céréales ...)

Apporter des aliments facilement fermentesciblesMais ne pas exagérer pour ne pas engraisser la vache Le reste de la ration sera des aliments grossiers

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- Prévenir l’hypocalcémie Ration anionique (plus d’anions (Cl-, S2-) que de cations (Na+, K+)

Ration anionique durant les 15, voire 21 derniers jours du tarissement :Elle consiste à apporter plus d ’anions que de cations :

Avant, on disait que :Pour prévenir les fièvres de lait et les hypocalcémies subcliniques, il fallait réduire la quantité de Ca pendant le tarissement.En effet, on incriminait les taux élevés de Ca pendant le tarissement comme étant un moyen de mettre les parathyroïdes de la vache au reposIl n ’en est rien :

Les vaches qui font une fièvre de lait n ’ont pas une parathyroïde qui est plus au repos que celles qui n ’en font pas

Mais :Il est vrai que le Ca est un cationMais on rencontrait de grandes difficultés à réduire le Ca pendant le tarissement car en effet, pour arriver à n ’apporter que 20 ou 30 grammes de Ca dans une ration de 12 Kg de MS, c ’est très compliqué

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A présent, on applique le système de la ration anionique :Mécanisme :

En apportant plus d ’anions que de cations, on déséquilibre l ’animal du point de vue électriqueComment puisque dans l ’aliment il y a un équilibre électrique : grâce à la différence d ’absorption des différents ions

Apporter des sels don’t les anions seront mieux absorbés que les cationsDonc, comme l ’animal va absorber plus d ’anions que de cations, il va déséquilibrer sa charge électrique, et pour compenser cela, il va devoir augmenter l ’absorption des cations don’t le Ca au niveau intestinalDonc, quand on donne une ration anionique en fin de tarissement, on prépare déjà bien la vache à mobiliser son Ca, et on la soumet déjà à une stimulation anionique qui va faire que tous les cations vont être absorbés en plus grandes quantités, don’t en premier lieu le Ca

Comment faire cà pratiquement :- Avoir la compositon des aliments en cations et anions (ces derniers sont rarement dosés)- Même si on n ’a pas l ’analyse des aliments, on peut considérer que par exemple :

L ’ensilage d ’herbe ayant reçu beaucoup d ’engrais potassique ou de lisier, contient beaucoup de K

Ces ensilages d ’herbe là sont à déconseiller vivement chez les vaches taries étant donné leur charge en K

Si on veut compenser cette teneur élevée en K, on devra apporter beaucoup d ’anions pour que globalement, la ration soit anionique

Ici, distribuer de toute façon des anions supplémentaires en fin de tarissement

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- Bon apport en anti-oxydants contre le stress oxydatif Vitamines A-E-C, -carotène (précurseur de la vit. A), oligo-éléments : Sé, Zn, Cu, Mn ...

Chaque fois qu ’il y a un stress, il y a production de radicaux libres qui donnent des dégâts au niveau cellulaire

Vitamine C :Les ruminants les fabriquent animal dépendant que quand problème au niveau de son rumen

Oligo-éléments :Pas anti-oxydants en eux-mêmes, mais ils interviennent car ils sont contenus dans certains enzymes anti-oxydantsExemples :

Selenium : glutathion peroxydaseZn, Cu : superoxyde dismutase

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Ration de tarissement : recommandations

• Matière sèche : 2 kg/100 kg de poids vif Ration encombrante aliments grossiers

• Energie : 7.000 - 8.000 VEM maximum en fin de tarissement pour arriver à 0.5 - 0.75% (maximum) du PV en concentrés au vêlage car :

La production de collostrum commence déjà un peu avant le vêlageIl faut assurer la transition vers la ration de lactation

• Protéines : 600 - 700 MAD (pas de trop car prédispose à RAF, …) un peu en fin de tarissement car :

Pour répondre aux besoins en -globulines du colostrumCar si la vache est carencée en protéines en fin de tarissement, le foie n ’aura pas les protéines nécessaires à l ’exportation des TG et le foie deviendra gras avec donc le syndrôme de la vachegrasse

• Utiliser les mêmes fourrages grossiers avant et après le vêlageMAIS : réserver les fourrages riches en K+, Na+ et N aux vaches en lactationNa :

S ’en méfier car certains exploitants conservent leurs ensilages en mettant du NaCl dessusN.B. : le Ca étant mieux absorbé que le Cl, on a une ration cationique plutôt qu ’anionique

• Oligo-éléments (Cu, Zn, Mn à demander au laboratoire)

• Vitamines

!

Respecter la norme

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Ration de tarissement anionique

• Sels anioniques : MgSO4

CaSO4

(NH4) 2SO4

NH4ClCaCl2

A distribuer 15 j - 3 sem. avant le partPour tous ces sels, les anions sont mieux absorbés que les cations :

Les ions NH4 sont les plus acidogéniques et anioniques puisqu ’ils peuvent être retransformésdans le rumen pour la fabrication d ’aa.Donc, ce sont ceux avec NH4 qui sont les plus puissants pour corriger une rationqui serait trop cationique

Le problème de ces sels est qu ’ils sont très peu appétés Les mélanger aux concentrations données en fin de tarissement

Distribuer environ 200 grammes de ces sels anioniques par jourChoisir le sel en fonction des carences observées en macroéléments à la fin de la réalisation de la ration Sinon : donner une proportion égale de chaque sel (40 grammes x 5)

appétence à mélanger au concentré

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• Suivi : pH urinaire (idéal = 6 - 6.5)Pour vérifier que cette ration anionique marche bien (au cas où on n ’a pas toutes les analysesdes aliments) :

Ces sels anioniques sont acidogéniques :C ’est à dire qu ’ils vont favoriser la retenue des ions H qui sont aussi des cationsCà va donc favoriser la rétention de Ca, Mg, mais aussi de HCà aura donc des répercussions au niveau du pH urinaire :

Normalement, le pH urinaire est alcalin chez les ruminantsQuand on donne les sels, le pH devient acideL ’idéal pour vérifier que la ration anionique fonctionne bien, il faut atteindre un pH = 6-6,5Si on tombe plus bas, c ’est qu ’on donne trop d ’anions :

Il ne faut pas exagérer dans l ’autre sens non plus car si on donne trop d ’anions, on va déminéraliser le squelette de la vache qui va donc faire de l ’ostéoporose, de l ’ostéomalacie et des fractures spontanées…Ces rations anioniques sont très intéressantes, mais pendant une courte durée

C ’est aussi la raison pour laquelle on préconise, avec les rations anioniques, de ne plus limiterle calcium au tarissement :

Donc, il faut oublier l ’ancienne méthode obsolète qui consistait à limiter le Ca pendant le tarissement :

Avec les rations anioniques, il faut même apporter suffisamment de Ca, qui sera mieuxabsorbé au niveau de l ’intestinOn conseille donc de ne pas descendre sous 130 grammes de Ca pour toute la ration dans ces cas là

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Remarque au point de vue du suivi :Il faut que 90 % des vaches prélevées aient un pH urinaire acide, sinon il faut remettre encause :

La distribution des sels anioniquesLes analyses

Pour mesurer le pH urinaire : pH mètre portable (700-800 FB / à calibrer 1 fois par jour)

, voire disparition des fièvres de lait et hypocalcémie subclinique et tout ce qui peut découler de ces dernières :

RAFDystociesMétritesMammitesAcétonémies (à cause de l ’atonie du rumen)DGC

Production laitière (jusqu’à 450 litres)Cà débouche peut-être aussi du fait qu ’il y a moins de pathologies et de pathologies subcliniquesLes 450 litres vont payer le prix des sels anioniques qu ’on a distribué pendant 15 jours

Performances de la reproductionCar l ’animal va moins maigrir, et mieux passer au travers des stress du vêlage et du débutde la lactation

Oedème du pis que certaines vaches font avant le vêlage

Ne pas le calcium de la ration en même temps!

• Effets :

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CONCLUSIONSCONCLUSIONS

1) Il existe une limite physiologique en production laitière (le record mondial est de 27.000-28.000litres/an).

2) Il existe une limite économique en production laitière.Cette limite économique correspond aux limites de chaque exploitation en particulier.La limite économique se fera ressentir bien avant la limite physiologique

3) Il est ridicule de sélectionner des vaches à haut potentiel laitier si les conditions d’exploitation ne permettent pas à ce potentiel laitier de s’exprimer pleinement.

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CONCLUSIONSCONCLUSIONS

Amélioration du potentiel laitier des VLHP ?

OUI SI : AMELIORATION CONJOINTE

- Du logement- De l’alimentation- De la traite- Du management- Du bien-être animal

- Du suivi de la

SI NON : ANTI-ECONOMIQUE

{ProductionReproductionSanté

Pour vérifier qu ’on n ’a pas sélectionné au-delà de la limite de rentabilité

Remarques :Box de vêlage :

En laitier : ne pas laisser le veau seul avec la mère pour qu ’il boive le colostrum car le pis est très baset le veau a du mal à têter

Abreuvoirs : débit suffisant nécessaire : minimum 10 litres par minute