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TROUBLES DES GRANDES FONCTIONS DE L’ENFANT
Dr JEAN CHAMBRY
Praticien hospitalier
Fondation Vallée
Dr Agnès GARRAU (CCA)
TROUBLES DU SOMMEILDemande de consultations des médecins libérauximportante: 82% des généralistes 92% des pédiatres
Troubles pris en charge par: 58% des généralistes 37% des pédiatres 4% des pédopsychiatres
Sommeil de l’adulte 4 à 5 cycles de 90 minutes Phase de sommeil lent: subdivisé en 4 stades :- Stade 0: rythme alpha rapide identique au rythme de veille- Stade I: rythme théta peu ample- Stade II: fuseaux et complexes K- Stade III: ondes lentes delta représentant moins de 50% de l’activité
cérébrale- Stade IV:ondes lentes delta représentant plus de 50% de l’activité
cérébrale Phase de sommeil paradoxal, phase de mouvements oculaires : rêve L’ensemble forme un cycle de sommeil
Différences adulte-enfant Valeur quantitative:16/17h nouveau-né15h 3 moisDisparition de la sieste à 4 ansDiminution progressive chaque année Répartition des phases de sommeilSP 50% chez l’enfant; 20% chez l’adulte Période initiale de sommeil
Sommeil et rêveFonction du rêve et du SP: Fonction de maturation Fonction de libération et de décharge des tensions Fonction de programmation (mémoire)
Permettre le sommeil c’est accepter un désinvestissement du monde extérieur et s’appuyer sur une bonne image parentale;
Clinique du sommeil Nature des troubles, leur rythme ? L’attitude parentale lors du réveil ? Le retentissement sur la vie familiale ? Les erreurs éducatives ? Éliminer une pathologie organique
Troubles primaires du sommeilAucun trouble mental, aucune étiologie organique ou
toxique en cause Dyssomnies:Perturbations de l’initiation ou du maintien du sommeil
ou de la vigilance diurnePerturbations de la quantité, de la qualité ou de l’horaire
du sommeil
Parasomnies: Ensemble de perturbations associées au déroulement du sommeil
PATHOLOGIE DE L’ENDORMISSEMENTInsomnie de la première année : Insomnie commune : bénigne et transitoireRechercher : cause somatique (poussée dentaire,
infection, RGO),conditions de couchage inadaptées, difficultés dans les interactions mère-bébé (angoisse de
séparation) Insomnie précoce sévère : soit agitée, soit calme.
Rares, pathologie psychotique ou autistique
PATHOLOGIE DE L’ENDORMISSEMENT Difficultés d’endormissement de l’enfant
Banales entre 2 et 6 ans. Difficulté à mettre en
place une aire transitionnelle: Conditions extérieures défectueuses Pression externe inadéquate État anxieux
Difficultés d’endormissement de l’enfant Opposition au coucher Rituels de coucher (3 et 6 ans) Phobie du coucher Insomnie vraie (retard à l’endormissement
surtout chez les adolescents) Phénomènes hypnagogiques (entre 6 et 15
ans)
Hypersomnie primaire Début progressif entre 15 et 30 ans Somnolence diurne excessive non améliorée par la sieste Épisodes de sommeil prolongé et de sommeil diurne presque
tous les jours Troubles évoluant depuis plus d’un mois Difficultés de réveil sans difficultés d’endormissementPolysomnographie nocturne: sommeil normal ou prolongé, courte
latence d’endormissement, continuité de sommeil normal, distribution normal du sommeil paradoxal et du sommeil lent
Polysomnographie diurne: pas de sommeil paradoxal
Syndrome de KLEINE LEVIN 3 fois plus hommes que femmes Hypersomnie primaire Désinhibition marquée par une sexualité
débridée Hyperphagie compulsive
EEG : ralentissement du rythme de fond, bouffées paroxystiques d’ondes thêta
Syndrome de retard de phase 0,1 à 0,4% de la pop générale Début dans l’adolescence Retard irréductible au moment de l’endormissement
et au moment du réveil Sommeil impossible avant 2 ou 3 heures du matin Réveil spontané 7 à 8 heures plus tard Réveil imposé => état de somnolence Durée et qualité du sommeil sont normales
Narcolepsie ou syndrome de Gélineau Identique homme femme Début avant 40 ans Maladie rare 0,05% de la population Composante génétique typage HLA Attaques de sommeil réparateur, irrépressibles, pendant au moins trois mois- cataplexie: perte soudaine, bilatérale et réversible du tonus musculaire, de
quelques secondes à quelques minutes, suite à émotion intense- Intrusion récurrente d’éléments du sommeil paradoxal dans les transitions
veille/sommeil, hallucinations visuelles hypnopompique (au réveil) ou hypnagogique (à l’endormissement)
Attaques de sommeil plus fréquentes quand faibles stimulations Amélioration par la sieste
Polysomnographie: latence d’endormissement, endormissement en sommeil paradoxalTraitement: modafinil, methylphenidate
Apnées obstructives du sommeil Épisodes répétés d’obstruction des voies
aériennes survenant pendant le sommeil Hypertrophie amygdalienne
PARASOMNIESCauchemars- Rêves effrayants provoquant un réveil dans la
nuit- Sudation, tachycardie, tachypnée- Eveil brutal et retour à état de vigilance- Entre 3 et 5 ans- Amélioration spontanée
PARASOMNIESTerreur nocturne :- Réveils soudains, débutant par un cri de terreur ou des pleurs- Début dans le premier tiers du sommeil- De 1 à 10 minutes- Activité neurovégétative et manifestations comportementales de terreur - Difficultés à rassurer- Réveil partiel, légère confusion- Pas d’éléments oniriques- Amnésie de l’épisode le lendemain- Début entre 4 et 12 ans - Rémission spontanée au cours de l’adolescence
EEG : activité lente delta
ParasommniesSomnambulisme : - Épisodes répétés de comportements moteurs complexes survenant
pendant le sommeil et au cours desquels le sujet peut quitter son lit et se mettre à déambuler.
- Épisodes pendant le sommeil à ondes lentes (premier tiers de la nuit)- Diminution nette de la vigilance et de la sensibilité- Visage inexpressif- Pas ou très peu de modification de l’expression faciale lors des tentatives
de communication- Pas ou peu de souvenir le lendemain- 10à 30%, entre 5 et 12 ans, surtout des garçons- Rémission spontanée au cours de l’adolescence- Interruption du SPPolysomnographie stades III et IV
PARASOMNIESDurant la transition veille sommeil Somniloquie Automatismes moteurs : rythmies du sommeil- Début entre 5 et 11 mois- Diminue avec âge- Mouvements rythmiques de la tête voire de l’ensemble du
corps au moment de l’endormissement- Bénin- Stéréotypies : TED, trisomie 21 Crampes nocturnes Bruxisme
Conduite à tenir devant des troubles du sommeil Affirmer la nature pathologique du symptôme Replacer ce trouble dans la dynamique des
interactions parents enfants Analyse rigoureuse des conditions éducatives Établissement d’un calendrier du sommeil Dépister une étiologie organique Parfois évaluation EEG
Traitement du trouble du sommeil Analyse des attitudes familiales Traitements médicamenteux déconseillés,
exceptionnellement sur des périodes limitées (BZD, antihistaminique, niaprazine)
Thérapeutiques spécifiques: BZD type Urbanyl dans le somnambulisme; modafinil dans la narcolepsie
Thérapie comportementale: extinction, exposition progressive, contrôle du stimuli, stratégies d’autogestion, de relaxation, hospitalisation pour déconditionnement
TROUBLE DE L’ALIMENTATION DE LA PREMIERE OU DEUXIEME ENFANCEDSM IV A. Difficultés d’alimentation qui se manifestent par une
incapacité persistante du nourrisson ou de l’enfant à manger de façon appropriée, avec absence de prise de poids ou perte de poids significative pendant au moins 1 mois.
B. La perturbation n’est pas due à une maladie gastro-intestinale ni à une autre affection médicale générale associée (p. ex., reflux oesophagien).
C. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental (p. ex., Mérycisme) ni par l’absence de nourriture disponible.
D. Début avant l’âge de 6 ans.
Troubles banals du comportement alimentaire Fluctuant et transitoire, sans conséquences
somatiques préjudiciables. Reflets des interactions mère enfant ou de
l’enfant avec son environnement Fluctuations de l’appétit, refus alimentaires
brefs dits d’opposition, recherche de limites Éliminer une pathologie somatique
Anorexie du nourrissonEn lien avec les interactions précoces, notion d’accordage Anorexie du second trimestreEntre 5 et 8 mois2 formes:Anorexie simple (après une attitude de forçage, modifications de
l’alimentation, affection somatique, séparation avec la mère, modification du mode de vie)
Anorexie grave: carences affectives précoces, TED, syndrome dépressif du nourrisson, maltraitance
Le traitement est basé sur la prise en charge de la relation mère-enfant
HyperphagieConsommation excessive de nourriture- Conséquences d’erreurs diététiques- Hyperphagie précoce avec obésité
(maltraitance, carences affectives, TED)- Équivalent dépressif
Gloutonnerie Importantes quantités de nourritures ingérés
rapidement en dehors de toute sensation de faim
Équivalent dépressif, carences, maltraitances, conflits familiaux
TED
Coprophagie Absorption de matières fécales TED, retard mental, carences majeurs ou
maltraitance précoce
PICA 10à 30% enfants de 1 à 6 ans et <10% enfants
de 10 ans Ingestion de substances ou de matières non
nutritives voire non comestible Age supérieur à 18 mois Conséquences d’une carence martiale déficit
en Zinc, saturnisme Carences, retard mental, TED
Mérycisme Vers 6 à 8 mois Rumination d’aliments régurgités et gardés en
bouche Enfant seul, carences affectives
Troubles sphinctériensA replacer dans l’accès au contrôle sphinctérien
Maturation du système nerveux Environnement socio-éducatif Maturité de la personnalité
Éliminer une pathologie organiquePerspective comportementale : difficulté dans
l’apprentissage développemental (parents, enfants)Fréquence des relations familiales perturbées
ENURESIEDSM-IV A. Mictions répétées au lit ou dans les vêtements (qu’elles soient
involontaires ou délibérées). B. Le comportement est cliniquement significatif, comme en témoignent
soit une fréquence de deux fois par semaine pendant au moins 3 mois consécutifs, soit la présence d’une souffrance cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement social, scolaire (professionnel), ou dans d’autres domaines importants.
C. L’enfant a un âge chronologique d’au moins 5 ans (ou un niveau de développement équivalent).
D. Le comportement n’est pas dû exclusivement aux effets physiologiques directs d’une substance (p. ex., diurétiques) ni à une affection médicale générale (p. ex., diabète, spina bifida, épilep sie).
Spécifier le type:Exclusivement nocturneExclusivement diurneNocturne et diurne
ÉnurésieMiction normale complète, involontaire,
inconsciente sans lésion de l’appareil urinaire.
Le plus souvent nocturne, après 4 ans
Trouble du contrôle mictionnel
10% des enfants
Garçons >filles
Facteurs familiaux?
ÉnurésieExamen clinique: Caractère primaire ou secondaire Rythme de l’énurésie Énurésie diurne associée Antécédents familiaux Symptômes associés Qualité du sommeil Éducation sphinctérienne Potomanie Attitudes de la famille et de l’enfant à l’égard du symptôme
Diagnostic différentiel Affections urologiques Affections neurologiques Affections métaboliques Crises comitiales nocturnes
Penser à faire une BU (+- ECBU)
Aspects psychologiques Dimension régressive Dimension agressive Dimension passive Dimension érotique
Recherche des bénéfices secondaires
Différents types d’énurésie Immaturité vésicale Troubles névrotiques Place du conflit oedipien Formes polyuriques Place des carences
Conduite à tenir face à l’énurésie Mesures simples : (règles générales d’hygiène, mode
de vie de l’enfant, suppression des liquides après 16h, attitude thérapeutique, utilisation d’un carnet)
Traitements médicamenteux : DDAVP, Minirin Méthodes de réveil nocturne Méthodes d’éducation Suivi pédopsychiatrique: entretiens familiaux,
psychothérapie
Trouble du contrôle sphinctérien anal Phobie de la défécation:
Sentiment d’angoisse engendré par l’imminence de la défécation; défécation retardée, contrariée de façon volontaire
Mégacolon fonctionnel
Complication d’une constipation
Dysfonctionnement acquis de la défécation caractérisé par une dilatation colique et une accumulation de matières fécales dans l’ampoule rectale
ENCOPRESIEDSM-IV A. Émissions fécales répétées dans les endroits non appropriés (p.
ex., dans les vêtements ou sur le sol), qu’elles soient involontaires ou délibérées.
B. Le comportement survient au moins une fois par mois pendant au moins 3 mois
C. L’enfant a un âge chronologique d’au moins 4 ans (ou un niveau de développement équivalent).
D. Le comportement n’est pas dû exclusivement aux effets physiologiques directs d’une substance (p. ex., laxatifs) ni à une affection médicale générale, si ce n’est par un mécanisme entrainant une constipation.
Coder comme suit:Avec constipation et incontinence par débordementSans constipation ni incontinence par débordement
ENCOPRESIEDéfécation répétée ailleurs qu’aux toilettes, la
plupart du temps involontaireForme primaire et secondairePrésence ou non d’une rétentionAssociation à l’énurésieIncidence est de 1,5%, garçons> fillesDiurne essentiellementEntre 5 et 8 ans.
ENCOPRESIE Chez l’enfant carencé. Dans un contexte de psychose infantile (refus
de l’évacuation des selles) Place des troubles des conduites
Conduite à tenir face à l’encoprésie Évaluer les interactions parentales Éviter les traitements purement
symptomatiques isolés (suppositoires, lavement)
Mesures éducatives Consultations spécialisées : entretiens
familiaux, psychothérapie